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Un dîner presque parfait | With Jonas Tallec :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Dim 2 Mai - 20:17
Un dîner presque parfaitAlice Swan & Jonas TallecFin mai, début juin 2020

Je regarde Ludivine partir en vitesse, me faire un dernier au revoir et refermer la porte derrière elle accompagnée par Mademoiselle et je soupire. Un long soupir, un très long soupir. Je m'affaisse dans le sofa en regardant sur mon téléphone l'heure indiquée. 19h25 Ce soir, elle devait me présenter Jonas, son cousin, que j'ai croiser plusieurs fois lorsqu'il venait dans l'appartement mais elle a eu une urgence. Une histoire d'animal constipé ou quelque chose dans le genre j'ai pas tous compris. Tous ce que j'ai compris c'est que c'était une question de vie ou de mort pour l'animal, donc je n'allais pas la retenir juste parce que j'ai peur de rencontrer un membre de sa famille toute seule. J'avoue que je suis un peu angoissée à cette idée mais est-ce que j'ai vraiment le choix ?
L'appartement semble si vide sans elle et Mademoiselle, si silencieux.
Jason devait arriver vers 20h et Ludivine m'a dit qu'elle essaierait de nous rejoindre au plus vite, même si d'après elle ça va sûrement lui prendre toute la nuit.

Je décide donc de me lever et de mettre un peu de musique sur l'enceinte. Wake me up before you go go retentit entre les murs de la salle de bain pendant que je me déshabille en me trémoussant de gauche à droite. Je déteste le silence, mettre un fond sonore m'aide à me sentir un peu plus à l'aise. C'est vrai que maintenant que j'y pense, avoir un petit accompagnant en plus ne serait pas de refus, il faudrait que j'en parle à Ludivine. L'eau chaude coule sur mon corps et je continue de danser en me moussant les cheveux. Je me demande si il est aussi gentil que me la décris Ludivine. De tout façon si c'est un taré j'aurais toujours ma baguette sous la main.
Lorsque je sors de la douche, je regarde l'heure sur le cadran et il n'est que 19h40. J'enfile rapidement une veste et un jogging pour être à l'aise et je natte mes cheveux de chaque côté de ma tête en attendant qu'ils sèchent.
Ludivine m'a dit qu'elle avait préparé des spaghettis pour ce soir dans un saladier. Hallelujah, je n'ai pas à m'occuper du repas, ça aurait été infect, je ne suis pas très douée pour ça. Je m'occupe donc de mettre la table. Et voilà que je commence à me poser des questions bêtes, les fourchettes c'est à droite ou à gauche déjà ? Mes dents enserrent mes lèvres et je commence à stresser. Bon. Je vais mettre les fourchettes à gauche et les couteaux à droite.

Mon esprit vagabonde alors sur une serviette en papier jaune, et je ne peux m'empêcher de le prendre jusqu'à ma chambre pour le mettre dans ma boîte secrète. Là-dedans je mets tous les objets que je ne peux m'empêcher de garder avec moi, c'est un peu compulsif comme comportement et je ne le commande pas vraiment. Dans cette boîte je dois avoir des milliers de choses, essentiellement du jaune. Je fais ça depuis toute petite. Avant j'avais plusieurs boîtes remplies mais depuis que j'ai étais prise par le B.C j'ai tous perdu, je recommence donc ma collection petit à petit dans ma nouvelle maison. Il faudrait peut-être que j'en discute avec Ludivine par ailleurs, je ne pense pas qu'elle soit encore au courant, je me demande comment elle va le prendre, c'est assez cocasse.

Bon, la table est mise, le dîner est au milieu et chaud, il est 20h, il ne manque plus que Jonas. Sentant mes mains commencer à devenir moites et à trembler je vais chercher ma cigarette électronique pour tirer quelques taffes et me relaxer. Ludivine n'est pas là pour me réprimander de pourrir légèrement ma santé alors j'en profite. Goût framboise et litchi. Je m'amuse à créer des petites bulles dans l'air avec la fumée. Et je me permets de m'évader dans mes pensées. Mon visage s'assombrit quand je repense à tous mon voyage parcouru jusqu'ici.

Plongée dans mes pensées, la sonnerie de la porte d'entrée me fait alors sursauter, avec une voix incertaine je m'exclame.

- J'arrive !

Ni une ni deux, je me lève du fauteuil et en me recoiffant légèrement j'ouvre la porte pour découvrir la personne qui se cache derrière.
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Jonas Tallec
Jonas Tallec
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Mar 4 Mai - 20:34

Jonas & Alice
Appartement de Ludi
Début juin 2020
« Un dîner presque parfait »Je termine mon footing d’une heure à bout de souffle. Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas autant craché mes poumons comme ça. La course à pied c’est un putain de sport ingrat. Pourtant, malgré la douleur, j’ai tout donné ce soir parce que je veux me débarrasser des derniers stigmates de la séquestration que j’ai vécue il y a maintenant quasiment trois semaines. Comme si la sueur qui dégouline sur ma peau me permettra d’oublier la peur, l’angoisse, la crainte, l’épouvante. Mais je veux y croire, je vais aller mieux. J’ai tellement de soutien autour de moi, de gens qui m’aident à traverser cette épreuve et qui me permettent de me dire qu’un jour, je pourrais me remettre de tout ça. Ça n’a duré qu’une nuit et pourtant cela m’a vraiment fragilisé. Mais tout cela, je dois le laisser derrière moi ce soir car ce soir c’est une soirée importante et particulière qui se profile. Je grimpe les escaliers de l’immeuble dans lequel je réside depuis maintenant un an et demi et ouvre la porte de l’appartement. Je file sous la douche où l’eau chaude m’aide à me reconcentrer. Ce soir est un soir important parce que je vais chez Ludivine. Les soirées auprès de Ludivine sont toujours très singulières mais ce soir, cela l’est davantage car Alice sera présente.

Cela fait maintenant quelques mois que ma cousine m’a parlé de ce projet de famille d’accueil, un projet qui lui tenait à cœur. En tant que membre de l’Ordre du Phénix, je savais qu’elle se sentait inutile au sein de l’organisation, ne sachant pas comment soutenir et aider la cause. Je l’ai tout de suite appuyé dans cette démarche. Il faut dire que je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle saura à merveille s’occuper d’un enfant, aussi abîmé soit-il, avec ses blessures, ses fêlures, ses cicatrices. Comment je le sais ? Parce que c’est ce qu’elle a déjà plus ou moins fait avec moi. Mon histoire ne ressemble pas à celle d’Alice même si je suis clairement passé par certaines étapes qu’elle doit traverser en ce moment. Lorsque mes parents sont décédés, je me suis retrouvé seul en foyer, sans savoir comment j’allais vivre, sans perspective d’avenir, sans savoir si j’allais m’en sortir. Les Tallec m’ont offert un toit, un foyer, de l’amour, de l’affection. Celle que mes parents décédés ne pouvaient plus me donner. Ce n’est que quelques mois plus tard que j’ai rencontré Ludi et cela a été le coup de foudre ; immédiatement, j’ai apprécié son tempérament, sa gentillesse, sa douceur, sa confiance. J’ai gagné une grande sœur ce jour-là. Ce n’est que quelques années plus tard que la famille Tallec m’a officiellement adopté et je suis alors devenu un membre à part entière de la famille. Pendant ces années-là, même si nous n’étions liés par aucun contrat, aucune procédure d’adoption, Ludi est devenue une sœur, une amie. C’est pour cela que je sais qu’elle saura sans aucune difficulté s’occuper d’Alice.

Personnellement, quand Ludivine m’a appris qu’elle allait bientôt recueillir une jeune fille, j’ai immédiatement pensé à une gamine de dix ans et demi mais c’est en réalité une jeune femme de dix-neuf ans qui a désormais élu domicile dans la chambre de la maison de Ludivine dans laquelle j’ai moi-même tant dormi. J’ai hâte de faire plus ample connaissance avec elle. Si je peux moi aussi lui apporter ne serait-ce qu’un peu de réconfort, je le fais sans hésiter. Mais avant tout cela, il faut encore être à l’heure. Je sors de la douche et je regarde l’horloge. 19h38. Je vais encore être en retard. Une fois n’est pas coutume, je ne saurai déroger à cette règle, après tout, cela fait partie de ma marque de fabrique, j’ai une réputation à tenir ! Je ne brille jamais de ma ponctualité. Je me sèche et enfile rapidement un jean, un tee-shirt noir et je colle ma casquette sur mon crâne. Je déboule les escaliers en sens inverse avant de remonter en me rendant compte que je n’ai pas pris mes clés de voiture ni mon téléphone. Je ne prends même pas la peine de regarder mes messages, je suis certain que Ludi m’a déjà écrit pour me demander d’être à l’heure. 19h53. Oups. Je démarre en trombe ma voiture garée sur le trottoir et parcourt les quelques kilomètres qui me séparent de l’appartement de Ludivine.

Je chante à tue-tête tout le long du trajet en me demandant si Ludivine a mis les petits plats dans les grands. La connaissant, elle a dû préférer quelque chose de simple pour mettre tout le monde à l’aise. Je descends du véhicule et me présente devant la porte. 20h14. Dis-donc, je m’améliore grandement, moins de quinze minutes de retard, c’est à marquer dans les annales. Appuyant sur la sonnette, je fronce immédiatement les sourcils, n’entendant pas à travers la porte les jappements de Mademoiselle. D’ordinaire, celle-ci sent mon odeur à dix kilomètres d’ordinaire et ne peut s’empêcher de me sauter dessus à peine la porte ouverte. Bizarre. La porte s’ouvre, je dis dans un large sourire, l’air victorieux : « Presque à l’heure ! » Mais ce n’est pas Ludivine qui m’a ouvert, c’est Alice qui est devant moi. Pourquoi c’est elle qui ouvre ? « Salut Alice. » dis-je d’un air chaleureux, un sourire colgate sur les lèvres. Je rentre et referme la porte derrière moi. « Où est Ludi ? » Je scrute l’appartement. Pas de trace de ma cousine ni même de cette jolie boule de poil de Mademoiselle. Je regarde la jeune femme et je lève les yeux aux ciel : « Laisse-moi deviner ! Une grosse bête poilue nécessite les soins miraculeux de ma génialissime cousine ? » Je ris doucement. Je ne m’attendais pas à me retrouver seule avec elle ce soir. Je suis plutôt quelqu’un de sociable, cela va sans dire et j’ai rencontré Alice autour d’un café la semaine dernière mais bon j’espère que cela ne la dérange pas trop que je sois là sans que Ludi ne soit présente.
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Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

KoalaVolant
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Mer 5 Mai - 15:04
Un dîner presque parfaitAlice Swan & Jonas TallecFin mai, début juin 2020

« Presque à l’heure ! »  S'écrie Jonas lorsque j'ouvre la porte.

Je souris timidement et l'invite à passer le pas de l'appartement. Il me salue en souriant chaleureusement. Refermant la porte derrière lui il me demande où est ma famille d'accueil en observant derrière moi, le bruit des absents.  

« Laisse-moi deviner ! Une grosse bête poilue nécessite les soins miraculeux de ma génialissime cousine ? »


ll se tourne vers moi avec un rire moqueur au coin des lèvres. N'osant pas prendre la parole depuis le début de son arrivée, je me contente d'hocher la tête en jouant avec mes doigts. Je me permets de le regarder plus attentivement pendant qu'il enlève ses chaussures et prends ses aises. Jonas est habillé d'un simple jean et d'un t-shirt noir qui lui moule légèrement les abdominaux. Miam. Il a aussi une casquette accroché à son crâne à l'envers dissimulant peut-être son début de calvitie. Je ne l'ai jamais vu sans pour l'instant. Le cousin de Ludivine fait une ou deux têtes de plus que moi, lorsque je suis proche de lui je suis obligée de lever la mienne pour voir son visage lorsque je lui parle. Je n'ai pas pu apprendre à le connaître avant aujourd'hui, il était toujours en coup de vent, et on ne vas pas dire que je suis une personne très bavarde, au contraire. Je préfère observer en silence que parler pour combler le vide. Avant mon enlèvement au B.C j'étais totalement le contraire de ce que je suis devenue. Depuis cette expérience, j'ai non seulement perdu beaucoup d'amis et de proches mais également une grande partie de ma personnalité initiale. Certains diront que j'ai mûri, mais moi, je préfère penser que j'ai juste ouvert les yeux sur la réalité de notre monde.

« Fais comme chez toi » Je lâche en refermant à clé la porte derrière lui.

Un petit sourire timide apparaît au coin de mes lippes. Je le dépasse pour atteindre le salon où nous attends le dîner qui a sûrement dû refroidir depuis. Atteignant l'enceinte amovible je change de musique pour mettre quelque chose de plus doux, histoire de garder un bruit de fond pour ne pas entendre les blancs possibles durant nos discussions. Je me retourne et le regarde. Je ne sais pas trop quoi faire ni où me mettre. Mon cœur commence à battre un peu plus fort de stress, il fallait que je réapprenne à apprivoiser les gens, comme je l'ai fais avec Ludivine. Me retrouver toute seule avec Jonas, sans son appui, ne me mets pas vraiment à l'aise. Néanmoins, je sais qu'elle ne m'aurait pas laisser seule avec lui, malgré l'urgence, si il n'était pas quelqu'un de confiance, alors ça me détends un petit peu. C'est là qu'une idée me vient. Je sais que Lulu' a une bouteille de muscat et d'autres alcool au fond du placard, peut-être que si je lui en emprunte un peu elle ne m'en voudra pas. Je ne sais pas vraiment si j'ai le droit de boire de l'alcool, je sais que mes parents ne faisait pas trop attention alors je pouvais faire des soirées avec les copains, mais je n'ai jamais encore évoquer ce sujet avec Ludivine. Après tout, il est vrai que je suis majeure du point de vue des sorciers, j'ai dix-neuf ans, mais du point de vue des moldus pas encore. Je me rends compte que je suis restée stoïque devant Jonas pendant que j'étais plongée dans mes pensées.

« Excuse-moi, j'étais dans mes pensées. Je ris, un rire cristallin, doux. Installe-toi à table, je vais aller réchauffer le plat et chercher du muscat. Tu aimes le muscat ? Sinon je crois qu'on a du vin ... »

Je me dis que l'alcool pourrait m'aider à réchauffer mon cœur et diminuerais mon stress. J'irais bien reprendre une douche tiens. Je fais voler le plat au dessus de la tête de Jonas et le dirige vers la cuisine en même temps que je marche pour aller à ce lieu. Je le dépose en suite sur le feu et le fais chauffer. De mon autre main, je fais voler la bouteille d'alcool et la dépose sur la table à manger depuis la cuisine à l'aide de la magie. Lorsque je vois que les pâtes sont prêtes, je me dirige vers le salon et dépose à nouveau le plat à sa place initiale. Je finis enfin par m'asseoir en face de Jonas. Ne sachant pas quoi trop dire.

« Je te sers un verre ou tu conduis ? »

Je m'en sers un devant son regard,Oups ?, attendant sa réponse avec un petit sourire.
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Jonas Tallec
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Lumos
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Sam 8 Mai - 20:49

Jonas & Alice
Appartement de Ludi
Début juin 2020
« Un dîner presque parfait »
Je suis surpris de ne pas voir Ludivine m’accueillir et je comprends très aisément qu’elle a dû être appelée en urgence. Ce n’est pas du tout son genre de manquer à l’appel ainsi, surtout pour une soirée aussi importante que celle-ci. Cela devait être foutrement important pour qu’elle me laisse seule avec la jeune fille. D’accord, je l’ai déjà rencontré autour d’un café il y a de cela quelques jours mais la conversation ne s’est pas franchement attardée et puis Ludivine était là pour faire le médiateur ; non pas qu’Alice est quoi que ce soit à craindre de moi mais je peux aisément comprendre que la jeune fille ne souhaite pas se retrouver seule avec moi alors qu’elle me connaît à peine. Elle hoche timidement la tête et je me rends compte que je vais devoir faire attention : je suis d’ordinaire assez expansif, très à l’aise avec les gens même avec ceux que je ne connais pas. Là c’est différent, je ne dois pas l’effrayer et encore moins être trop familier avec elle mais je ne sais pas si je vais pouvoir longtemps calmer mes ardeurs. Après tout, avec moi le naturel revient sans arrêt au galop. Elle me dit de faire comme chez moi. Un sourire aux lèvres, je dis : « Oh ne t’inquiète pas, je suis effectivement comme chez moi ici, tu sais. » Je ricane doucement. Merde. Le naturel est déjà revenu ? Cela n’a pas duré bien longtemps. Je suis pas très doué pour ça. Je la regarde fermer la porte à clé et j’hausse un sourcil. Je dis : « T’es en sécurité ici. » Je suis certain que Ludivine a pris toutes les dispositions possibles pour rendre son habitation la plus sûre possible et ce n’est pas en simplement tournant la clé dans la serrure que nous allons être davantage protégé. Mais bon après tout si cela la rassure… Elle est nerveuse, je le vois bien. Elle s’éloigne de moi pour aller changer de musique et je sens que c’est difficile pour elle. Je tourne la langue sept fois dans ma bouche pour ne pas sortir une vanne qui pourrait être mal comprise et mal interprétée.

Alors que je m’apprête à passer au salon pour pouvoir faire plus amples connaissances assis tranquillement dans le canapé, Alice m’invite à aller directement à table. Oh, elle est vraiment si paniquée que ça pour direct vouloir aller manger ? Peut-être qu'elle a envie de rapidmeent en finir pour ne pas que je m'éternise ici ? Je vais voir ça au fil du dîner. Je la laisse faire et j’obéis bien docilement, m’installant à ma place attitrée, celle à laquelle je m’assois à chaque fois. Bien sûr que j’ai mes habitudes ici, j’adore ce logement, j’adore venir chez Ludi et j’y viens dès que je le peux pour voir ma cousine et pour subir les assauts répétés de Mademoiselle. La chienne a toujours eu une certaine affection à mon égard, tu suscites ça d’ordinaire chez les gens mais apparemment chez les Terre-Neuve également. Je prends ma chaise et la regarde fureter dans la cuisine et sortir une bouteille d’alcool. Tiens tiens tiens… Perspicace la p’tite. Un sourire s’installe sur mes lèvres. Si elle veut jouer à celui qui boit le plus, elle va être servie… « T’inquiète pas, prends ton temps. » dis-je lorsqu’elle m’avoue être dans ses pensées. « Oui oui du muscat ça sera très bien pour débuter. » Comment ça débuter ? Tu comptes prendre une murge ce soir Jonas ? me demande la petite voix qui symbolise la raison dans mon esprit. Cela serait marrant que Ludi nous retrouve en train de comater dans le salon mais je suis sûr qu’elle me tuerait ensuite d’avoir fait picoler sa petite protégée. Ce soir, faut que je me tienne à carreaux.

Je la regarde faire voler le repas jusqu’à la table et je ne suis nullement impressionné. Je suis habitué depuis longtemps à ses petits actes de magie du quotidien et je me suis toujours dit que les sorciers devraient être plus obèses tellement la magie leur facilite tout. J’imagine bien les sorciers feignants tout faire venir à eux comme par enchantement. Elle s’affaire en cuisine et je ne dis pas un mot, attendant qu’elle revienne pour entamer la discussion. Pourtant je brûle d’envie d’en apprendre davantage sur elle. C’est si dur de se retenir. Elle finit pas revenir et me demander si je veux un verre ou si je suis sage parce que je conduis. Un sourire s’installe à nouveau sur mes lippes et je lui dis : « Tu sais Alice, il y a un truc formidable chez les moldus qui s’appelle des taxis. Et puis au pire, je dors sur le canapé ou Ludi me ramènera par transplanage, ça m’inquiète pas du tout. Parce que tu comptes me faire boire ce soir ? » dis-je en riant légèrement. Je n’attends pas sa réponse et lui tend le verre qui est devant moi pour qu’elle le remplisse. Commençons donc les hostilités : « Alors ? Comment ça se passe avec Ludi ? Est-ce qu’elle se la joue Maman ours ou Bonne copine ? Pour ma part, je parie sur un peu des deux avec une préférence pour Maman Ours. » Je connais Ludivine ; elle a joué ce rôle là aussi avec moi donc je sais plutôt bien comment elle peut réagir. Mais c’est peut-être différent avec Alice. Je n’ai pas vraiment posé de questions à Ludi mais de ce que j’ai compris, elle aussi a une histoire difficile. Cela ne m’embête pas, j’aime les âmes écorchées et j’en cotoie un certain nombre au groupe de parole auquel je participe avec Charly. La vie apporte son lot de bonheur mais aussi son lot de tourment, j’espère simplement qu’Alice pourra trouver auprès de notre famille un peu de joie et de réconfort. Nous sommes là pour ça. C’est idiot, mais je me rends compte que j’ai envie de donner à Alice ce qu’on m’a offert quand je suis arrivé chez les Tallec : une épaule pour pleurer, une main secourable, une relation de confiance, un foyer. Le truc c’est que je ne suis pas très doué pour ça et que je ne sais absolument pas comment m’y prendre. Bon, ça suffit de chasser le naturel, je décide d’être moi-même.
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KoalaVolant
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Dim 9 Mai - 13:04
Un dîner presque parfaitAlice Swan & Jonas TallecFin mai, début juin 2020

Je le vois sourire suite à ma question et je m'interroge mentalement. Est-ce que j'ai dis quelque chose de bête ?

« Tu sais Alice, il y a un truc formidable chez les moldus qui s’appelle des taxis. Et puis au pire, je dors sur le canapé ou Ludi me ramènera par transplanage, ça m’inquiète pas du tout. Parce que tu comptes me faire boire ce soir ? Il lâche un léger rire puis me penche son verre pour que je le remplisse, ce que je fais en souriant, heureuse qu'il me suive et non pas qu'il me réprimande. Bon point.

- Aucunement ! Tu bois seulement si tu en as envie. Je réponds, puis finalement je chuchote en mettant ma main sur le côté de ma bouche, comme si j'allais lui confier un secret. Après je vais pas te cacher que les soirées moldus me manquent. »

C'est vrai que maintenant que j'y pense, avec le kidnapping du B.C, j'ai perdu beaucoup de contact avec mes anciens amis moldus, quelques-uns sont restés néanmoins. J'ai commencer les fêtes très tôt, vers l'âge de quinze ou seize ans. C'était principalement pour échapper à la tension à la maison quand je revenais de Poudlard. J'allais chez une amie, une très bonne amie à qui je disais tout, et on finissais dans une soirée, j'ai été par ailleurs exposer à beaucoup de dangers, je remercie encore le destin d'avoir pu y échapper. J'aimerais avoir des nouvelles de cette fille. Mais avec mon nouveau téléphone j'ai perdu beaucoup de numéro. Et je ne pense pas être prête à retourner près de chez moi pour l'instant.

« Alors ? Comment ça se passe avec Ludi ? Est-ce qu’elle se la joue Maman ours ou Bonne copine ? Pour ma part, je parie sur un peu des deux avec une préférence pour Maman Ours. »

Je rigole à l'évocation de maman ours en prenant une gorgée de mon liquide précieux dans le verre. C'est vrai que parfois elle agit sans le vouloir comme une seconde mère, comme par exemple quand elle me console suite à mes terreurs nocturnes ou mes cauchemars. Ou encore les premiers jours où elle m'a tendrement accueillie dans son appartement. Pour l'instant Ludivine ne s'est jamais montrée agressive envers moi et ne m'a jamais rabaissée. C'est vrai que maintenant que j'y pense, même si ça ne fait que trois semaines que je suis ici, je ne me suis jamais sentie autant en sécurité dans la demeure d'une personne que chez elle.

« Je pencherais plutôt pour l'option Maman Louve. Je trouve ça à la fois plus beau et plus protecteur qu'un ours. Même si c'est très imposant, je pars peut-être un peu trop loin et arrête-moi si c'est le cas. Mais un loup c'est la base d'une famille, les loups vivent en meute alors que les ours préfèrent vivre seul la plupart du temps. D'ailleurs dans plusieurs cas l'ours finit toujours par partir et ne plus jamais avoir de nouvelles de leur enfants alors que les loups restent auprès de leur famille. C'est ensemble qu'ils sont plus forts. Et je me sens de jour en jour plus forte avec et grâce à Ludivine, si c'est ça que tu voulais demander. »

Je m'arrête à la fin de ma tirade en me rendant compte que j'ai peut-être un peu trop parler pour rien dire, et par réflexe, je me claque le front avec la paume de ma main en riant.

« Désolée, c'est le stress de te rencontrer qui me fais parler pour dire n'importe quoi. Après tout tu es quelqu'un d'important pour Ludivine et je n'ai pas envie de faire de mauvaises manières qui ferait qu'on ne s'aime pas. Même si il n'y a sûrement aucune raison, enfin je pense et j'espère. »

Je le regarde et me mordille la lèvre. C'est vrai, je n'ai pas envie que le feeling ne passe pas entre nous. Ce stress qui me noue le ventre m'empêche d'avoir envie de manger bien que le repas à l'air comme d'habitude délicieux. Contrairement à moi Ludivine est plutôt une bonne cuisinière. Bon, ce n'est que des pâtes mais c'est vrai que je serais capable de ne pas les réussir. Maintenant avec la magie c'est autre chose, on est sûr de ne pas faire trop cuire quelque chose mais pour moi ce serait tricher. Je me souviens quand j'étais jeune, j'aimais beaucoup cuisiner, surtout la pâtisserie, mais à chaque fois c'était plus des expériences ratées qu'autre chose. Même que je le faisais dans le dos de ma mère pour ne pas qu'elle m'incendie de gâcher de la nourriture. Ce qui était vrai, mais c'était pour la bonne cause, c'était pour m'améliorer. Je n'ai jamais su ce que je faisais mal, pourtant j'avais les bons ingrédients, les bonnes doses, c'est toujours dans la cuisson que ça bloquait. Pas assez moelleux ou croustillant, pas assez cuit, trop cuit.

« Je t'avoue que je n'ai pas très faim ... »

Je lâche finalement après quelques minutes de discussions. Je me gratte l'arrière de la tête gênée et gigote sur ma chaise. C'est vrai que dans un premier temps j'imaginais ce dîner comme quelque chose de classique, où on est tous les deux assis à un coin de la table et où l'on mange en silence. Mais maintenant que j'y pense je préférerais être confortable sur le canapé, après ce sera au désir de Jonas.

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Lun 10 Mai - 22:28

Jonas & Alice
Appartement de Ludi
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« Un dîner presque parfait »
Alice remplit mon verre et je le porte immédiatement à mes lèvres pour le goûter. « Dis donc, c’est que ma cousine a bon goût ! Il n’est pas mauvais du tout ! » J’avale une seconde gorgée qui confirme mon premier avis. Le liquide roule sur ma langue et à chaque fois que je termine la gorgée, j’ai clairement envie d’en reprendre une nouvelle. Je repose mon verre pour ne pas succomber à ma pulsion ; il ne faut pas qu’Alice découvre tout de suite que je suis un putain d’alcoolique. Le week-end, je ne suis plus Jojo le plus beau mais Jojo le poivrot et j’assume totalement cette partie de ma personnalité et de ma vie ; on me prend avec ou on me prend pas en réalité. Après, Alice ne me connaît pas et je doute que Ludivine lui ait dit d’entrée de jeu que j’étais un gros fêtard donc je préfère faire profil bas et on verra ensuite ce qu’il se passe. Mais ce qu’elle me dit ensuite me rassure. « Tu crois que ça existe des gens qui n’ont pas envie de boire ?  » Puis, elle chuchote doucement que les soirées moldues lui manquent. « Dis donc Mademoiselle Swan, seriez-vous une fêtarde invétérée ? » Si elle dit oui, je pourrais peut-être l’emmener avec moi les week-end ? Un sourire s’installe sur mes lèvres, si je fais ça, Ludi va me tuer. Si elle essaie tant bien que mal d’offrir un cadre rassurant et cadrant à cette jeune fille et que je l’entraîne avec moi tous les vendredis dans les bars, pas sûr qu’elle apprécie.

D’ailleurs en parlant de Ludi, je ne peux m’empêcher de questionner la Poufsouffle sur sa relation avec elle. Celle-ci semble se détendre parce qu’elle sourit sans doute qu’elle me trouve amusant. En même temps, qui ne me trouve pas drôle ? J’écoute sa réponse et elle m’explique qu’elle perçoit plutôt Ludi comme une Maman Louve. Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire à cette évocation même si je ne suis pas tout à fait d’accord avec son explication. J’attends qu’elle termine et je rajoute : « Oh je pense que tu n’as jamais vu Frères des Ours pour dire que les Ours n’aiment pas vivre en famille ! Mais en soi peu importe qu’elle soit Maman Louve ou Maman Ours, si tu te sens plus forte grâce à Ludi, alors c’est qu’elle fait bien son job même si clairement, pour avoir vécu à peu près la même chose que toi, je n’en ai jamais douté. » Je m’arrête là, ne sachant pas vraiment si Ludivine est allée aussi loin dans l’histoire de la famille et dans ma propre histoire. Mais il faut dire que moi aussi j’ai été dans le cas d’Alice même si j’étais beaucoup plus jeune ; moi aussi j’ai été accueilli par la famille Tallec et je sais que c’est grâce à eux, à leur appui, à leur soutien, que j’ai pu me relever du décès de mes parents. Ludivine était là elle aussi, à m’apprendre la vie, à me révéler le secret magique, à me réconforter dans la douleur et la peine. Donc je sais pertinemment qu’elle pourra s’occuper d’Alice. Je n’ai jamais eu aucune crainte là-dessus.

Alors que je me remémore mes premiers instants avec Ludivine -je l’avais trouvé bizarre cette nana qui est dans une école spécialisée tout au long de l’année, je pensais qu’elle avait un problème mental en fait-, Alice se frappe le front avec sa paume de main. « Mais qu’est-ce qui te prend ? » Elle m’explique que c’est le stress. « Le stress de me rencontrer moi ???? » C’est à mon tour d’éclater de rire tellement je trouve cela saugrenu. Je suis sûrement la personne la plus naturelle au monde, je suis rapidement à l’aise avec n’importe qui, voire même beaucoup trop parfois. C’est une qualité comme cela peut se transformer en défaut. C’est si difficile de trouver un juste milieu. « Tu sais, en règle générale, faut y aller pour ne pas me plaire. » dis-je pour la rassurer. Elle me scrute attentivement, comme si elle attendait que ça que je puisse lui dire que tout allait bien se passer. « Au pire, si tu m’apprécies pas, on fera semblant pour Ludi. » dis-je en lui faisant un clin d’œil en espérant que cela la fasse rire.

J’attends la suite et je regarde le plat de pâtes qu’elle a glissé entre nous sans pour autant y toucher. Et soudainement, tout en gigotant sur sa chaise, elle m’avoue qu’elle n’a pas faim. Je me mords les lèvres. « Bon écoute. » Attention, quand une phrase comme ça sort de la bouche d’une personne, ça n’augure rien de bon, mais pas chez moi. « Emmène nos verres et la bouteille dans le salon ; on la termine tout en discutant et pour le repas, on verra après. » Je suis comme chez moi chez Ludivine alors je vais dans la cuisine, je sors des ramequins et je me serre allégrement dans le garde-manger : des tomates cerises, des olives, des chips, des tortillas et du guacamole. Je place tout sur un plateau et l’amène jusqu’à la table basse. Je m’installe dans le canapé avec un sourire en coin, ce sourire que j’ai quand je sais que je vais dire une connerie et que je ne peux absolument pas m’empêcher de la dire. Il va bien falloir qu’elle apprenne à le reconnaître celui-là, cela lui sera bien utile pour nos futurs échanges. « Alors Alice. Dis-moi tout. À part fumer en cachette ta cigarette électronique, t’as d’autres centres d’intérêt dans la vie ? » On ne me l’a fait pas à moi, j’ai direct grillé d’odeur en entrant dans l’appartement, ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire de la grimace. « Ose me dire que c’est le nouvel encens utilisé par Ludivine. » J’attrape mon verre et le termine avant de me resservir allégrement. Je lui tends la bouteille au cas où elle souhaite remplir à nouveau le sien.
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Un dîner presque parfait | With Jonas Tallec PsLPpoxn_o


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KoalaVolant
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Mar 11 Mai - 20:13
Un dîner presque parfaitAlice Swan & Jonas TallecFin mai, début juin 2020

Quand Jonas m'avoue qu'il a vécu à peu près les mêmes choses que moi, je tique. Je me demande si c'était par inadvertance ou si son histoire ne le dérange pas comme la mienne me dérange encore. Je n'ai pas envie d'en parler. Je me questionne aussi sur son histoire, Ludivine ne m'a rien dit par rapport à ça, peut-être parce que ce n'est pas à elle d'en parler. Que veut-il dire par le fait qu'il ait vécu les même choses que moi ? Est-ce que lui aussi a des parents '' spéciaux '' ? Il n'est pas sorcier, je vois mal pourquoi il se serait fait kidnapper par le B.C. Enfin, il ne faut pas oublier que ce sont des médecins fous, ils pourraient kidnapper n'importe qui pour leurs expériences folles. Puis une pensée me traverse, peut-être est-il orphelin ? Enfin, était-il. En soit ça ne m'étonnerait pas, de vue, même si Ludivine me dit que c'est son cousin, ils n'ont pas du tout le même physique. Après bon, cela ne veut rien dire. J'avoue que je suis assez curieuse d'en apprendre plus sur son histoire, mais tout comme moi je n'ai pas envie de parler de la mienne qui est encore fraîchement douloureuse, je ne vais pas pousser à savoir. Je vais plutôt attendre que ce soit lui qui m'en parle si il en a l'envie.  
Il me fait un clin d'œil après m'avoir avouer que l'on ferait semblant pour Ludivine si le courant entre nous ne passait pas. Ce qui me fait étrangement rire, même si je ne tiendrais pas longtemps avant d'avouer à Ludivine que son cousin est exécrable, mais ce n'est pas le cas pour l'instant, et encore heureux.

Après avoir bouger mes fesses de gauche à droite sur ma chaise, gênée d'avouer que je n'avais pas forcément envie d'un repas normal. Jonas décide de prendre en main cette soirée et me demande d'emmener les verres et la bouteille dans le salon. Je souris et m'effectue. Je suis en train de me dire que Ludivine va sûrement nous tuer quand elle rentrera du boulot. J'avoue avoir déjà l'objectif de finir la bouteille qui est plutôt un bon muscat par ailleurs. Ce n'est pas le même alcool brut que la vodka ou la tequila en soirée, non seulement on bois mais en plus on apprécie la boisson. Je sais que à l'époque, je pense vraiment ça comme si cela faisait des années alors que ça ne fait que deux ou trois ans, quand j'avalais la vodka dans mes soirées moldus avec mes amis, je détestais le goût. Ici, j'avoue que le muscat ne me dérange pas. Après évidemment, cela ne battra jamais le Jägermeister dilué avec un peu de boisson énergétique, un vrai délice. J'en salive rien que d'y penser. Enfin, c'est une expression, bien sûr que je ne salive pas vraiment pour de l'alcool. Boire pour boire ? Je ne suis pas de ce genre-là, pas du tout, voyons.

Je me lève alors en replaçant la chaise contre la table et prends les deux verres à vin dans la main gauche et la bouteille de muscat de la main droite. Si j'avais su, je serais aller acheter de l'alcool dans le super U à côté. Enfin, ça, c'est mes habitudes de moldu, maintenant je peux faire apparaître un verre de rhum rien qu'avec un verre d'eau. La magie sait se montrer utile quand il le faut. J'entends Jonas fouiller dans la cuisine et je ne fais rien, j'avoue qu'après tout, il était là avant moi, c'est un peu comme sa deuxième maison ici, alors je me contente de poser les verres et la bouteille sur la table basse. Pour plus de convivialité, je pousse le canapé double un peu plus proche de la table basse et je bouge un autre canapé simple situé près de la fenêtre, en face. De sorte à ce qu'on soit toujours face à face, bien que séparé seulement par une table basse et que cela soit beaucoup plus convivial.
Il revient avec un plateau garni de toute sortes d'apéritifs, des tomates cerises, des olives, des chips, des tortillas et du guacamole. Mon dieu du guacamole, j'en salive. Bon d'accord, peut-être que j'avais un peu faim, mais mon estomac était noué par le stress, maintenant que je suis confortable dans le canapé ça va mieux. J'en profite pour picorer une ou deux tortillas que je trempe allégrement dans le guacamole pendant qu'il s'installe. Je remonte le regard en mâchant ma bouchée et voit son visage créer petit à petit un sourire en coin. Pourquoi il sourit aussi bizarrement ? On dirait qu'il est constipé.

« Alors Alice. Dis-moi tout. À part fumer en cachette ta cigarette électronique, t’as d’autres centres d’intérêt dans la vie ? » Il me lance.

J'ouvre grand les yeux et je me retiens de recracher la bouchée que j'étais en train de manger. Je fronce les sourcils en ayant l'air offusquée.

« Dche quelle chigarette éléctrochique tu parle ? Je chfume pas moi ! » Je réponds la bouche pleine précipitamment en espérant pouvoir encore rattraper la chose et ne pas me faire griller.

« Ose me dire que c’est le nouvel encens utilisé par Ludivine. » Il finit son verre avec un sourire avant de se resservir un autre.

Je finis ce que j'ai dans la bouche et je lâche un long soupir. Nouvel encens. Evidemment, j'ai pas aérer avant qu'il n'arrive. Si j'avais su. Quelle andouille. Je joue avec mes doigts en cherchant quelque chose à dire mais je n'ai rien à dire. Je suis coincée, comme un rat dans un piège.

« Bravo, tu m'as démasqué. Enchantée, je suis Alice. »  Je ris et lui fais un clin d'œil. « Maintenant que tu sais, est-ce que la fumée te dérange ? »

Je prends mon verre et le bois cul sec. Je sens alors le liquide chaud dans ma gorge dévaler mes parois buccale, comme une cascade d'eau pure. Frais et chaud à la fois. Je me ressers un verre quand Jonas me tends la bouteille. Avec un regard de défi sans le vouloir, je lui souris. Je tiens très bien l'alcool, j'ai bien envie de voir jusqu'à où lui peut tenir. C'est un vrai jeu pour enfants, je n'ose pas lui demander, mais je sens que rien qu'avec mon regard il peut le comprendre. Après tout, si comme il l'a dit, il peut reconnaître la fumée de cigarette électronique, cela veut dire qu'il n'est pas non plus tout blanc ni tout noir, comme moi.

« Sinon à part la cigarette électronique, j'aime bien les objets jaunes. »

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Jonas Tallec
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Ven 14 Mai - 1:00

Jonas & Alice
Appartement de Ludi
Début juin 2020
« Un dîner presque parfait »
Tandis que je suis en train de préparer à la va-vite une sorte d’apéritif dinatoire, je me dis que c’est plus simple ainsi et que cela sera sans doute plus convivial dans un premier temps que de s’installer directement à la table et ingurgiter un énorme plat de pâtes. Et puis, l’alcool dénoue les langues et il sera sans doute facile de faire connaissance si j’ai un petit coup dans le nez. Je ne dirai pas que je suis stressé oh non, je suis assez amical comme personne et je me lie aux gens très facilement. Ce que j’oublie parfois ? Que la plupart des gens ne réfléchissent pas comme moi et ne sont pas aussi affables que je peux l’être. Après c’est ma personnalité, je suis ainsi et souvent je mets les gens rapidement assez à l’aise. Après est-ce qu’Alice a besoin de boire un peu pour se sentir un peu plus détendue ? Je n’en sais rien. Personnellement je m’en fiche un peu. Elle fait ce qu’elle veut, ce n’est pas moi qui vais la blâmer d’aimer picoler ; sauf si c’est picoler pour oublier, se mettre dans le mal et filer un mauvais coton. Non, je n’aime pas les gens qui ont l’alcool triste même si je n’oublie pas que j’ai été de ceux-là il y a quelques années. Je ne sais pas comment la jeune femme peut réagir alors je me promets de faire attention au fur et à mesure de la soirée.

J’emmène le plateau rempli de victuailles sur la table basse et m’assoit sur le fauteuil qu’elle a positionné en face du canapé que je lui laisse sans hésiter. Autant qu’elle soit à l’aise. Je m’affale dans le fauteuil, assis de travers, la tête sur un accoudoir et les jambes sur l’autre. Elle a l’air contente de ce que j’ai préparé (yououou, j’ai mis des trucs dans des ramequins, qu’est-ce que je suis fort dis donc ! ) et j’espère que cela va lui permettre de se détendre un peu. Elle ne se fait pas prier pour piocher dedans et cela me fait plaisir. J’attrape mon verre et en profite pour boire à nouveau avant de lancer les hostilités. Attention, Mademoiselle Swan va bientôt savoir à qui elle a à faire. Je souris allégrement lorsqu’elle manque de recracher ce qu’elle était en train de manger lorsque je parle de la cigarette. Elle tente de se défendre et je me mords les lèvres pour ne pas éclater de rire mais je ne peux pas m’en empêcher. Putain, ce qu’elle est drôle. Elle peut berner Ludi peut-être sur ce sujet, mais pas moi, je suis trop fêtard pour ne pas reconnaître chacune de ses odeurs-là. Alors qu’elle avoue tout, je secoue la tête en riant à nouveau. « Il existe pas un sort pchit pchit magique pour ça ? Genre j’sais pas moi, Nettoyus Aerus ! » Bah quoi, de ce que j’ai compris, pas mal de sortilèges sont issus du latin, j’peux toujours essayer non ? Je ne suis peut-être pas si loin que cela de la réalité. « Est-ce que la fumée me dérange ? » Je tapote ma veste en Jean et en sors mon paquet de cigarette. Des vraies, pas une cigarette électronique. « Le dis pas à Ludi, je lui fais croire que j’ai arrêté. » dis-je en répondant à son clin d’œil pour lui faire comprendre que je ne trahirai pas son secret si elle ne trahit pas le mien. « Motus et bouche cousue promis ! » Je fumais comme un pompier avant. Presqu’un paquet par jour. Avant… Avant Jordan. J’ai arrêté quand il m’a lâché comme une grosse merde en me disant que fallait que je me reprenne en main ; je continue de fumer de temps en temps, surtout en soirée en fait pour rester un peu dans le mood, mais en semaine j’évite pour ne pas rajouter une addiction de plus à mon tableau de chasse. Puis bon, c’était plus tellement compatible avec le sport non plus.

Alors que je termine ma phrase, elle vide son verre comme si c’était du petit lait et elle attrape la bouteille que je lui tends pour se resservir. Dans ses yeux, j’aperçois une lueur de défi qui me fait doucement sourire, à mon avis, on va bien s’amuser. J’espère que Ludi va pas rentrer trop vite, sinon elle va nous trouver complétement éméchés. Quoi que, ça serait rigolo de se faire gronder comme si on avait douze ans : elle fera la Maman Ours. Ou la Maman Louve comme dit Alice. Je grignote dans les ramequins quelques chips puis quelques tomates. Le guacamole est un délice. Je l’écoute me dire qu’il n’y a pas que la pollution de ses poumons qui l’intéresse mais aussi les objets jaunes. Je fronce les sourcils : « Les objets jaunes ? Quelque chose à voir avec ta maison à Poudlard ?  » De ce que j’ai compris, elle est à Poufsouffle. Ludivine me dit que beaucoup d’élèves portent fièrement les couleurs de leur maison et s’habillent uniquement dans les tons définis par leur appartenance poudlarienne. Je trouve c’est sympa, ça me rappelle la fac quand je portais le pull de ma corpo quasiment tous les jours comme pour dire ‘’Oh yeah, j’suis un étudiant ingénieur trop sexy’’. Bon d’accord, je le sais, c’est surtout le côté sexy qui attirait les nanas, beaucoup plus que le pull (attention Jojo, tes chevilles ne passent plus les portes). Mais bon, je peux comprendre qu’on ait envie d’appartenir à un groupe : c’est gratifiant et socialement c’est top, cela permet d’avoir des points communs avec les autres. « Personnellement je préfère le rouge. Cela me va mieux au teint. » dis-je d’un ton ironique même si c’est tout à fait vrai. Les couleurs vivent me siéent. Ma peau hâlée se contente de faire le reste. Je continue : « Des fois je me demande dans quelle maison je serai allé si j’avais eu des pouvoirs. Ludi pense Gryffondor ou Poufsouffle. Moi je pense juste que j’ai bien la tête d’un gars qui fait des conneries. C’est quelle maison ça ? » Je rigole avant de piocher à nouveau dans les chips. « T’es en quelle année déjà ? » Je crois me souvenir que Ludi m’a dit qu’elle était à l’Université mais je ne me souviens plus vraiment dans quelle filière. Je suis moldu, j’y comprends rien à leurs spécialités. C’est déjà pas mal que j’en sache autant : merci Ludi, merci Anjelica.
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Sam 15 Mai - 17:32
Un dîner presque parfaitAlice Swan & Jonas TallecFin mai, début juin 2020

« Il existe pas un sort pchit pchit magique pour ça ? Genre j’sais pas moi, Nettoyus Aerus ! »

Je ne peux pas m'empêcher de me claquer doucement la paume de ma main sur la tête en rigolant. Il rends ridicule la magie, mais ça me fait rire. Tant d'insouciance et d'innocence dans une seule personne. Moi qui pensait qu'elle était terrifiante. Je finis par lui répondre en tournant ma tête de gauche à droite pour exprimer la négativité, un sourire aux lèvres. Décidément, il me fait beaucoup sourire celui-là, ça faisait longtemps. Néanmoins, la meilleure magie qui existe pour faire disparaître une odeur, reste celle des moldus, enfin je ne connais que celle des moldus. C'est-à-dire la fenêtre qui s'ouvre pour laisser rentrer l'air. Je ne connais pas non plus toute les combines magiques, il faut se souvenir que je suis à l'origine une moldue, une sang de bourbe comme dirait certaines personnes à Poudlard. Peut-être que si j'avais grandis au sein d'une famille de sorcier j'aurais pu en savoir plus sur le monde magique. Par ailleurs, c'est formidable de vivre avec Ludivine, j'ai l'impression d'avoir appris tellement plus de choses et d'évoluer tellement plus vite dans le monde magique grâce à elle. En dehors du fait que je me sens en sécurité, je m'améliore nettement en magie. Bon après, il ne faut pas que je parle trop vite, cela ne fait que quelques semaines que je suis là, on peut toujours me la mettre à l'envers. Même si elle m'a en quelque sorte sauver la vie elle et l'équipe de sorciers qui m'ont secouru, je ne suis pas à l'abri de certains chamboulement. Après tout, je n'aurais jamais penser que mes parents pourraient être capable un jour de me laisser à ces chirurgiens fous et de faire parti de leurs équipes avant de me retrouver enfermée dans une pièce beaucoup trop lumineuse puis dans une cave beaucoup trop sombre.

« Est-ce que la fumée me dérange ? » Il tapote sa veste en cuir avant de sortir une boîte de cigarettes. Je le regarde, des étoiles dans les yeux. Il ne faut pas que je craque, si j'ai commencer la cigarette électronique c'est pour justement arrêter ces clopes qui me bousillent la santé. Je suis consciente que la cigarette électronique n'est peut-être pas le mieux pour ce qui est question de maladie future, mais au moins, on ne le sait pas encore contrairement aux cigarettes pleine de nicotine. Celles-ci détruisent les poumons et tous le monde le sait.

« Le dis pas à Ludi, je lui fais croire que j’ai arrêté. Motus et bouche cousue promis ! »

Je souris et lui promets d'un hochement de tête, ce n'est pas à moi de lui dire de toute façon et ce ne sont pas mes problèmes. Et puis tant qu'il tient sa promesse je ne vois pas pourquoi je trahirais la mienne. J'ai commencer à fumer à cause de Molly, une voisine qui habitait en face de chez moi et avec qui je m'entendais beaucoup, c'était presque comme une deuxième sœur. Elle avait le même âge que moi et elle me proposait toujours de venir à ces soirées. Jusqu'à mes 17 ans où mon monde s'est petit à petit effondrer. Depuis, je n'ai plus jamais eu de nouvelles.

« Les objets jaunes ? Quelque chose à voir avec ta maison à Poudlard ?  
- Oula non! Pas du tout. Je faisais ça bien avant d'être à Poudlard. Disons que j'ai une sorte de cleptomanie légère où quand je vois un objet jaune je suis obligée de le prendre dans ma collection. Je t'arrête tout de suite, ce n'est pas du vol, c'est de l'emprunt. C'est faux, c'est du vol.
- Personnellement je préfère le rouge. Cela me va mieux au teint. Je roule des yeux avant de lâcher un léger ricanement
- Il faudra que tu me montres ta collection toi aussi un jour alors. Je mords dans une tomate cerise. »

« Des fois je me demande dans quelle maison je serai allé si j’avais eu des pouvoirs. Ludi pense Gryffondor ou Poufsouffle. Moi je pense juste que j’ai bien la tête d’un gars qui fait des conneries. C’est quelle maison ça ? »

Je mâche en réfléchissant à sa question. C'est vrai qu'il a trop une tête de gentil pour être un vaniteux comme les Serpentard, et une tête trop con pour être un surdoué comme à Serdaigle. Je n'aime ni les Serdaigle ni les Serpentard, à vrai dire, j'aime essentiellement ma maison, et encore il y a parfois des imbéciles, les Gryffondors j'avoue ne pas trop les calculer. A vrai dire je ne suis encore jamais tomber sur des élèves amicaux ou avec qui je pourrais me lier d'amitié, donc, pour moi, ils sont tous à peu près au même stade, c'est-à-dire sans aucun intérêts quelconque.

« Je connais une boutique de farces et attrapes qui est entretenu par des frères Weasley. Extrêmement célèbre pour leurs conneries. Apparemment ils avaient la côte pour toujours atterrir à Gryffondor. Alors j'imagine que Gryffondor t'irait bien, et puis de ce que tu m'as dis tu aimes le rouge, c'est leur couleur. Après je ne vais pas te cacher, les Poufsouffle's comme moi restent les meilleurs. »

Je le regarde piocher dans les chips.

« T’es en quelle année déjà ?
- En première année de magizoologie. Je le vois froncer des sourcils et je souris. Ca consiste un peu comme le métier de véto' chez les moldus sauf que c'est pour les créatures magiques. Après moi j'aimerais bien surtout travailler auprès des dragons mais ce n'est que le début, peut-être je vais changer de bord en cours de route. Le travail de Ludi' me passionne aussi beaucoup. »

Ne sachant plus trop quoi dire, je m'arrête pour plonger ma main dans l'apéritif devant moi, faisant jouer mes doigts pour changer de musique, mettre quelque chose de plus mouvementé et plus funk. La musique change pour mettre Ben L'oncle Soul.

« Tu connais ? Je chantonne. Je n'suis qu'un soulman écoute ça baaaby. C'est du français, j'avais un correspondant français avant. Quand je pense à lui, mon cœur se serre légèrement. Il m'a appris quelques tips sur la langue française, grâce à lui j'ai découvert beaucoup de choses, comme cette musique. »

Maintenant que j'y pense, je transmets beaucoup de mes souvenirs dans les musiques. Je sais qu'il y en a certaine que je dois éviter pour ne pas être dans de mauvaises émotions. Et même si celle-là me serre le cœur et me rends légèrement triste, je me dis qu'elle est en même temps un signe que ces évènements se sont effectivement dérouler. Que j'ai déjà parler avec lui, que ce soit au téléphone ou à l'écrit. Ce gars, c'était juste un mauvais numéro, une histoire de chaise, et maintenant que j'y pense, son numéro, j'aurais dû l'apprendre pour le recontacter, maintenant je sais, je sais que je n'aurais plus jamais aucune nouvelles. Et c'est trop tard. De toute façon, le passé doit rester le passé. Et bizarrement, ça ne me rends pas si triste que ça, peut-être l'effet de l'alcool qui est en train de monter. Je baisse légèrement la musique puis reprends la parole.

« Et toi tu bosses dans quoi ? Tu fais quoi dans la vie ? Comment t'es arrivé là? Raconte-moi un peu tout ça, enfin à part si tu ne veux pas mais si c'est le cas à toi de trouver d'autres sujets. Ou on peut aussi jouer à des jeux ? » Un léger sourire narquois apparaît sur mes lèvres.

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Dim 16 Mai - 0:21

Jonas & Alice
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Début juin 2020
« Un dîner presque parfait »
Alice se claque à nouveau la paume de la main contre son front en riant et je souris allégrement en voyant que ma blague pourrie a fonctionné. Je suis content de moi car j’avais vraiment peur qu’elle ne parvienne pas à se détendre et j’en aurai été vraiment très embêté parce que j’ai vraiment envie que cela se passe bien entre nous. J’ai bien vu à quel point tout cela tenait à cœur à ma cousine et moi aussi de fait, cela me tient à cœur qu’Alice se sente bien chez Ludivine et y trouve le réconfort qu’elle peut attendre d’une famille d’accueil. Alors la voir amusée de mes conneries, c’est un bon départ. Et puis je dois l’avouer, je suis aussi plus détendu depuis que nous sommes retournés dans le salon parce que je suis plus confortable et que je me sens plus à l’aise ici qu’à table où le côté formel de la chose rendait notre rencontre un peu trop officielle. Installé dans le fauteuil, je pioche régulièrement dans ce que j’ai préparé puis j’explique à la jeune fille que je tente d’arrêter de fumer mais en soi, la fumée ne me dérange pas du tout. Enfin si, maintenant elle me dérange parce que je l’associe à Jordan et c’est ça qui m’embête mais en soi, l’odeur ne m’est pas désagréable. Elle hoche la tête doucement, promettant de garder mon secret et je me dis que c’est le début des emmerdes si on commence déjà à cacher des choses à Ludivine mais cela me fait rire de penser qu’on aura comme ça quelque chose en commun.

J’écoute ensuite Alice me parler de sa cleptomanie légère et j’hausse un sourcil pile au moment où elle tente de m’expliquer que ce n’est pas du vol, seulement de l’emprunt. Je lève les yeux au ciel et ajoute : « Parce que tu rends les choses après ? » Je lui fais signe de ne pas répondre : « Non j’veux pas savoir ! Je me souviendrai de pas mettre ma casquette jaune quand je viens te voir ! » dis-je en riant ! Je me fiche de savoir si elle a des tics ou des tocs ou je ne sais pas comment appeler ça. Ce que je sais de la cleptomanie me fait penser que c’est sûrement un de ses mécanismes de défense contre l’angoisse. Oh oui, je m’y connais en la matière, on en parle assez dans le groupe de parole où je me rends avec Charly : mes mécanismes de défense à moi ? Faire le coq, me cacher derrière mon exubérance et mon attitude sûre de moi alors qu’au fond de moi-même, je manque cruellement de confiance en moi. Chacun son truc, je ne suis pas là pour juger. « Ma collection de rouge ? Elle ne sera sans doute pas très intéressante ! Je te monterai plutôt ma collection de casquette. » dis-je en tapotant sur celle que j’ai sur la tête, une de mes préférées.

La conversation dérive sur les maisons de Poudlard. Je connais vaguement la maison Gryffondor et Poufsouffle parce que c’étaient les maisons de Soledad et Ludivine quand elles étaient étudiantes et que cela me parle. Mais les deux autres, je connais rien d’autres que leur nom et encore, je n’y ai pas pensé depuis longtemps. Serpentin et Aiglemard ? Non c’est pas ça et j’en suis conscient, faudra que je vérifie dans le livre de l’Histoire de Poudlard que Ludivine m’avait offert quand j’ai découvert l’existence de la magie. « Oh mais ça me dit quelque chose cette boutique ! » m’exclamé-je alors qu’Alice parle de la boutique de farces et attrapes des frères Weasley. « Je crois que Ludi m’a déjà rapporté des trucs de là-bas pour qu’on les teste ensemble ahah ! Une fois j’en avais mangé un, un truc qui fait vomir direct c’était horrible, on avait bien rigolé. » J’adore quand Ludivine me montre des choses du monde magique et j’avoue que ce truc m’avait clairement impressionné même si l’on doit probablement trouver assez facilement son équivalent moldu si on cherche bien. « Ouais les Gryffondor, c’est possible que ça aurait été ma maison. Mais je suis d’accord avec toi, les Poufsouffle sont les meilleurs, c’était la maison de Ludivine, tu savais ? » demandé-je. Forcément, pour moi, c’est donc la meilleure maison du monde.

Lorsque je demande dans quelles études elle s’est engagée et qu’elle me donne la réponse, je me rends compte que je le savais déjà mais j’avais un peu occulté ce détail. Je me souviens que j’avais pensé que cela tombait bien compte tenu du métier de ma cousine, cela pouvait éventuellement faire un point d’accroche. « Ouais c’est pas idiot, ça pourrait aussi te faire une première expérience. Vivre auprès de Mademoiselle c’est déjà le baptême du feu ! » dis-je en pensant à cette fameuse boule de poil que j’affectionne tant et qui me le rend vraiment bien. « Bah t’as le temps façon si  t’es quand première année, ça te laisse le temps de découvrir et de voir dans quelle branche tu veux te spécialiser. »

Un silence s’installe doucement sans que je ne le trouve forcément gênant. Je continue de m’empiffrer allégrement et de boire à intervalles réguliers. Je ne pensais pas que mon footing m’avait autant affamé. Alice me questionne sur la musique qui débute sur le lecteur. Elle me fait rire en me disant « tu connais c’est du français ». « Tu sais que la famille Tallec est française n’est-ce pas ? Moi je suis pas pur souche mais je le suis devenu dans mon cœur quand les Tallec m’ont adopté il y a 5 ans maintenant. Florence écoute beaucoup la variété française genre Vianney ou Julien Doré, ce genre de chanteur. » J’ajoute : « Florence c’est la tante de Ludi, enfin c’est ma mère quoi. Enfin ma mère adoptive, enfin… » Putain je m’embrouille et je sens que le rose me monte aux joues comme lors que je suis gêné. Elle est partie loin la confiance en soi là. « J’adore la culture française aussi. » dis-je pour conclure et ne pas trop rester sur ce sujet.

Alice me donne assez facilement l’opportunité de partir sur une tout autre conversation. « Alors moi je suis en dernière année d’étude d’ingénierie. Je me spécialise dans le High Tech. » Je fronce les sourcils en me demandant ce qu’Alice peut bien comprendre de tout ça. Même si elle est née-moldue, la plupart des gens n’y comprennent rien. À juste titre d’ailleurs. Ça me rappelle quand j’ai essayé d’expliquer tout ça à Thalia : la pauvre, j’avais eu l’impression de lui parler en chinois. « Disons qu’on bosse sur tout ce qui est électronique et qu’on essaie d’inventer de nouveaux trucs quoi. Je sais pas comment je suis tombé là-dedans, ça s’est imposé à moi super facilement en vrai. J’ai encore mon projet d’étude à rendre dans un mois puis j’aurai mon oral de fin d’étude et si tout va bien je pourrais bosser. Là j’suis en alternance dans une start-up, avec un peu de chance, ils vont m’embaucher. » expliqué-je. Enfin tout cela reste conditionné au fait que je ne foire pas mes derniers examens… Il faut dire que ces dernières semaines, j’étais tellement à l’ouest…  Cela fait seulement quelques jours que ça va mieux.

Pour la suite, j’observe son sourire narquois et j’ai l’impression qu’elle me nargue. Ah ? Elle veut jouer ? Ok, c’est parti. « Je te propose d’apprendre à se connaître tout en jouant, t’en dis quoi ? » Sans lui laisser le temps de répondre, j’attrape la bouteille de Musca et remplis mon verre puis le sien. « Le jeu, ‘’Je n’ai jamais’’, tu connais ? » Tout le monde connait ce jeu. Et puis, elle disait tout à l’heure que les soirées moldues lui manquaient donc elle allait bientôt être servie. Je me dis que je vais commencer facilement pour la mettre dans l’ambiance. Je fais mine de réfléchir alors que je sais très bien ce que je vais demander : « Alors alors… Mhummm… Je n’ai jamais… emprunté des objets jaunes. » dis-je en insistant lourdement sur le emprunté. Je prends l’air choqué puis je dis : « Oh mince Alice, tu dois boire, quel dommage !  » J’éclate de rire et je suis soudainement dans l’expectative. À son tour maintenant. Je sens que ça va mal finir mais j'attends avec impatience.
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Un dîner presque parfait | With Jonas Tallec PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

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Lun 17 Mai - 22:15
Un dîner presque parfaitAlice Swan & Jonas TallecFin mai, début juin 2020

Quand il me parle de la famille Tallec, je rougis d'idiotie. C'est vrai que maintenant que j'y pense, je n'avais jamais fait le lien avec ce nom de famille qui est tout de même quelque chose d'assez distinctif. Puis il m'évoque le prénom Florence qui pour moi n'a aucune familiarité, je fronce les sourcils sans non plus oser lui demander qui est cette personne, il le fait de lui même en continuant son monologue.

« Florence c’est la tante de Ludi, enfin c’est ma mère quoi. Enfin ma mère adoptive, enfin… » Il bégaie.

Je penche légèrement la tête sur le côté, alors Jonas aussi a été adopté ? Je ne savais pas. Je me demande à quelle âge, comment et pourquoi. Mais je n'ose rien dire, ce ne sont pas mes affaires et peut-être que c'est encore trop tôt pour en parler. Je préfère parler de la surface plutôt que creuser profondément pour le moment, peut-être plus tard dans la soirée.
Je souris néanmoins pour lui montrer que ce n'est pas grave de s'emmêler les pinceaux, je ne veux pas qu'il se sente mal à l'aise. Le tout c'est que je comprenne qui est cette femme pour Ludi, le reste ce ne sont pas mes affaires, si il veut la considérer comme sa mère tant mieux pour lui, ou si c'est qu'une famille d'accueil à ses yeux c'est aussi son choix. Je ne comprends pas pourquoi il devient gêné tout à coup, cela me montre une autre facette de sa personne que j'apprécie. Je vois enfin le dessous de la carapace, c'est appréciable. Même si au fond, je l'avais déjà un peu percer, quelqu'un d'aussi démonstratif de sa joie cache toujours quelque chose. Après que lui avoir demander dans quoi est-ce qu'il travaillait, il me réponds qu'il est en dernière année de d'ingénierie et qu'il va se spécialiser dans le high-tech. Après m'avoir expliquer plus en détail, je lui réponds d'une façon un peu innocente.

« En gros... Tu vas faire des machines qui utilisent l'électricité pour faire de la magie ? J'imagine déjà pleins d'objets nuls qui deviendraient extraordinaire grâce à toi. Comme par exemple... Je prends une pause pour réfléchir. Un ours en peluche qui aurait une conscience électronique ce serait trop fun pour les jeunes, ou alors un lit qui bougerait tout seul comme quand on nous berçait enfants. Ou sinon... Même si dans le monde magique on peut faire voler nos accessoires de maquillages, pour les moldus ce serait chouette d'inventer un maquillage qui se fait tout seul avec des pinces robotiques. J'imite les pinces avec mes mains avant d'arrêter en rigolant. Ok, peut-être que je pars un peu trop loin, et puis je pense que tu as déjà tes projets de toute façon ! Il faudra que tu me racontes, je trouve tout ça beaucoup trop intéressant. Après tout je vis à la fois dans le monde magique et dans le monde moldu, c'est rigolo de voir les moldu créer des choses qui semblent si simple à l'heure d'aujourd'hui dans le monde magique. Par contre je peux te dire que les téléphones c'est bien l'une des seules créations que je n'ai jamais vu égaler dans le monde magique ! »  

A la fin de mon monologue, je picore quelques apéritifs sur la table basse et me mets un peu plus à l'aise dans mon siège en redressant mon dos encore un peu meurtri par les marques de mon enfer. Un enfer que je ne peux m'empêcher de repenser, seulement quelques instants. Un enfer qui est derrière moi désormais mais qui me poursuis encore. Parfois je me demande que sont devenus mes parents, est-ce qu'ils sont morts ? Est-ce que je serais heureuse de les savoir morts? Trouverais-je de la satisfaction et du plaisir de les savoir disparus de ce monde ? Je grimace légèrement avant de reprendre ma façade et relève le regard vers Jonas pour remontrer mon sourire narquois quant-au fait de lui avoir proposer de jouer à un jeu d'alcool subtilement. Je vois qu'il ne reste plus que deux olives sur le plateau, je prends le risque de prendre l'avant-dernière pour laisser le sort de la dernière aux mains de Jonas. Je déteste prendre les restes des fins de repas, j'ai toujours un peu la peur de demander aux autres si ils en veulent et même que parfois, je me prive de cette bonne nourriture pour le soucis des autres. Je suis une âme tellement charitable.
Lorsque je mâche l'avant-dernière olive entre mes dents, Jonas me propose de jouer tout en apprenant à se connaître. Ce que je trouve admirablement intelligent. On apprends en s'amusant, comme dirait une vieille pub dont je ne me souviens même plus du nom.

« Je te propose d’apprendre à se connaître tout en jouant, t’en dis quoi ? »

Il attrape nos deux verres et la bouteille de Muscat sans que je n'ai eu le temps de dire quoique ce soit, de toute façon, je pense qu'il se doute que ma réponse est positive. J'en suis même toute excitée, ça va faire depuis tellement de temps que je n'ai pas jouer à ce genre de jeu. J'étais une experte dans toute les domaines, j'ai l'alcool résistant, je peux tenir énormément de verres. Avec Molly, à une soirée, j'ai compter mon quota, j'en suis à 18 shot's enchaîné d'affilé, ce que je trouve plutôt raisonnable, voir à la limite de l'incroyable, pour un petit gabarit comme le mien. Je me rappelle de ce moment, j'entendais les gens derrière me huer, m'encourageant de boire tous ses shot's préparés à l'avance, j'étais en compétition contre un inconnu, en équipe avec ma compère. Et au final, j'ai fini avant lui, et même que je peux frimer du fait que je n'ai pas vomi tout de suite après, contrairement à lui. Par contre, je ne garantis pas mon état après ces verres.

« Le jeu, ‘’Je n’ai jamais’’, tu connais ?
- Evidemment que je connais ! C'est un classique. » Je lui réponds du tac au tac.

Les peu de soirées lycéennes que j'ai faite avant le désastre pendant les vacances scolaires m'en ont appris des bien belle sur ce jeu fantastique. Je lui souris, un air de défi dans les yeux, il est foutu. Il ne sait pas de quoi je suis capable. Je me frotte les mains en mettant les coudes sur mes jambes et en m'avançant sur le siège, je suis prête à l'affronter. Que le duel commence.

« Alors alors… Mhummm… Je n’ai jamais… emprunté des objets jaunes. »

J'ouvre grand la bouche, ne m'attendant pas à ce genre de questions, puis je me mets à rire avec lui.

« Oh mince Alice, tu dois boire, quel dommage ! » Il s'exclame, fier de lui.

Ah oui ? Il veut la jouer comme ça ? Très bien. Je prends mon shot et le bois cul sec, sans aucune once de grimace sur mon visage, ce n'est que le premier verre ce n'est pas très grave. Je me re rempli ce verre fraîchement entamé. Puis avant d'entamer ma prochaine question je lui dis :

«Je suis sûre que tu as déjà emprunté un objet jaune dans ta vie, tu n'as ni employer le mot '' voler '' ni '' pris sans que l'autre ne le sache '', dans ce cas-là, à part si tu es de mauvaise foi, je pense que toi aussi tu as déjà emprunté des objets jaunes. Et attention, je ne veux aucun mensonge durant ce jeu ! »

J'ai un petit sourire en coin qui apparaît au coin de mes lèvres, fière de moi de jouer des mots, même si vraiment c'est juste pour que l'on soit au même stade au niveau des shot's pour l'instant. Je réfléchis pendant quelques instants, après qu'il ait pris ou non son verre, je n'observe pas vraiment, plongée dans ma réflexion, puis je vois sur ses bras de légers dessins encrés dans sa peau. Je ricane au fond de mon esprit.

« J'ai déjà eu un tatouage. »

Je le regarde et lui montre le shot devant lui, bien plein. Moi je ne bois pas parce que je n'en ai aucunement. Après qu'il ait fais son tour, je pose une question qui m'intrigue au plus profond de moi, après tout même si il a sûrement la vingtaine dépassé peut-être qu'il l'est toujours. Et puis cela reste dans le domaine du basique comme question, tout en rentrant un petit peu dans l'intimité.

«J'ai déjà fais ma première fois.»

Je ne bois pas. Je n'ai jamais fais ma première fois, même après toute les soirées avec Molly, j'ai toujours fais très attention. Et puis, son histoire de première fois m'a un peu traumatisé alors je n'ai eu ni l'envie ni l'occasion.
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Jonas Tallec
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Dim 30 Mai - 15:12

Jonas & Alice
Appartement de Ludi
Début juin 2020
« Un dîner presque parfait »Alice et moi commençons à peine à nous connaître et pourtant j’ai l’impression que nous allons très rapidement devenir amis. Le peu que je vois d’elle me plaît beaucoup et je me reconnais en elle. Elle est intrépide, maladroite, timide et si peu sûre d’elle. On dirait moi à mon arrivée chez les Tallec, j’avais l’impression de devoir tout redécouvrir, me réhabituer à tout après huit mois en foyer alors que je n’avais que treize ans, alors que j’avais l’impression d’être seul au monde. J’avais retrouvé la joie de vivre grâce à la sympathie de Jordan mais il me manquait une famille, une famille qui saurait m’aimer comme si j’étais leur fils. Les Tallec m’ont donné ça et Ludivine est devenue très rapidement une amie, une grande sœur, un ange gardien. Les liens du sang ne nous unissent pas, mais nos cœurs sont attachés par un sentiment bien plus profond qu’une simple histoire d’ADN. Je le sais maintenant. Alors la seule chose que j’espère, c’est que notre famille pourra réitérer cet exploit : faire qu’une jeune personne perdue retrouve le chemin vers la lumière. Et si je peux aider Ludi et permettre à Alice d’être bien parmi nous, je le fais sans hésiter. Si ma cousine a toujours été une maman louve, une maman ours ou peut importe de toute manière, j’ai envie d’être autre chose pour Alice : une épaule pour la soutenir, une oreille attentive, un ami sur qui compter ?

J’essaie de rassurer la jeune femme mais en échangeant avec elle, je me rends compte que je m’emmêle les pinceaux, allant peut-être un peu trop loin dans les confidences. Je ne sais absolument pas ce que ma cousine a pu lui dire sur moi et sur mon passé donc je préfère m’arrêter là ; il sera toujours temps de lui dire plus tard. En tout cas, le sourire bienveillant d’Alice me laisse croire qu’elle a compris que je ne souhaite pas développer cette part de ma vie et je l’en remercie intérieurement. Nous changeons de sujet et elle me demande ce que je fais dans la vie : je tente de lui expliquer de manière simple sans mot trop difficile. J’ai de la chance, Alice est née-moldue donc elle a au moins les bases et pas besoin de lui expliquer ce qu’est l’électricité ou Internet. La plupart des sorciers vivent dans l’ignorance la plus totale sur comment nous vivons et je trouve ça tellement dommage… Enfin bon, ce n’est pas l’heure de refaire le monde maintenant.

J’écoute ce qu’Alice dit par rapport à mon travail et je ricane un peu. Elle est drôle. « Bah tu sais la plupart des sortilèges sorciers sont déjà compensés par d’autres technologies moldues. Je crois que le seul truc qu’on a pas réussi à calquer c’est le transplanage et je ne pense pas qu’on y arrivera. Bien dommage parce que putain, ça doit être tellement pratique. Imagine : plus de bus, plus de métro, plus de bagnole. Enfin, toi tu n’as pas besoin de l’imaginer petite vénarde ! » dis-je en riant. Quant à la suite de ses paroles : « Bah tu sais ce type de truc, les ours en peluche et tout, ça existe déjà mais l’intelligence artificielle n’égalera jamais le cerveau humain. On peut les programmer pour qu’ils répondent à des questions basiques et assez simples mais souvent ce type de machines ne comprend rien à la pragmatique du langage. » J’explique parce que je ne sais pas si c’est très clair : « Disons qu’ils prennent tout au premier degré, sans forcément prendre en compte l’intonation, les émotions, le contexte social. Ce qui fait que cela ne remplacera jamais le contact humain. » Je dis néanmoins : « Mais ouais, ça serait une idée folle de réussir à faire ça.  » Je repense aux restes de ces propositions : « Pour les pinces robotiques, ouais sympa, si après tu veux ressembler à rien, ça serait cool ouais. » Je tire la langue en signe de dégout. Est-ce que je préfère les filles au naturel ? Oh oui. Je déteste celles qui mettent cinq heures à se peinturlurer le visage. « Je suis d’accord avec toi sur le portable. Quand je vois Ludi avec ces courriers par hibou, qu’est-ce que je me marre. Heureusement qu’elle a quand même un portable. » Je lève les yeux au ciel, ne comprenant vraiment pas pourquoi on se priverait de cette belle invention. En même temps, comment expliquer à un mec en école d’ingénieur qu’on déteste la technologie ? Au contraire, moi, je suis à fond dans tout cela.

Par mimétisme, je picore moi aussi dans les cochonneries que j’ai préparées et tout en continuant de discuter, je propose à Alice un jeu qu’elle accepte sans hésiter. Je remplis alors nos deux verres et c’est parti pour le début du jeu que je débute allégrement par une question relativement simple et facile et je suis certain qu’elle va devoir picoler puisqu’elle m’a avoué il y a peu avoir cette petite manie avec les objets jaunes. Elle rigole allégrement et je ricane avec elle jusqu’à ce qu’elle avale un shot cul sec. Je vois dans son regard qu’elle n’en est pas à son coup d’essai. On va s’amuser ce soir. « Oui mais étant donné que pour toi ‘’emprunter’’ veut dire ‘’pris sans que l’autre ne le sache’’, je peux te dire que je n’ai jamais pris sans que l’autre ne le sache un objet jaune, ou peut-être à la crèche mais j’en ai aucun souvenir conscient ! » dis-je en riant à mon tour. «Ok d’accord, pas de mensonge. Pour prouver ma bonne foi, j’avale celui-là. » Sans lui laisser le temps de m’en empêcher, j’attrape un des verres que je m’enfile aussi sec. « Nous voilà maintenant à égalité. »

Je la regarde maintenant droit dans les yeux, elle cherche comment me piéger et je le comprends aisément parce que je viens de faire la même chose et que si j’étais à sa place, je chercherai également comment trouver une phrase qui mettrait l’autre en difficulté. Elle me scrute attentivement et lorsqu’elle ouvre à nouveau la bouche et parle de mes tatouages, je secoue la tête en attrapant un autre shoot : « Oh comme c’est vilain. » J’avale le liquide et je le laisse s’insinuer dans mon œsophage. Une chaleur étrangement habituelle commence à m’envahir. « Mais je suis sûre que tu dois boire. T’es née-moldue, me fais pas croire que tu t’es jamais amusée à te tatouer avec les tatoos dans les Malabars. » Elle veut jouer, nous allons jouer. Si elle veut jouer sur les mots, je suis là pour ça. « Je n’ai jamais… été à Poudlard. » Bon, là, pas moyen de jouer sur les mots où quoi que ce soit, je n’ai jamais mis les pieds là-bas et je n’y mettrais jamais les pieds.

Tandis que je réfléchis à ma prochaine question et qu’Alice enfile son verre, je me lève pour aller chercher du pain et de la rillette. Faut qu’on mange sinon on ne va pas ternir le coup et j’ai pas envie qu’on soit bourré trop rapidement. Je me rassois dans le fauteuil et commence à couper le pain en tranches pour les tartiner. Le couteau s’arrête sur le pain tandis que j’allais découper la cinquième tranche lorsqu’Alice me pose cette question. Je lève les yeux vers elle, un sourire narquois sur les lèvres : « Ah ouais t’es comme ça toi ! T’as pas froid aux yeux. » Je lâche le couteau et j’attrape d’un air amusé un shoot et l’avale sans me poser de questions. Mais en parlant de question, comment vais-je me venger ? Elle n’a pas bu, cela veut dire qu’elle est vierge. Mais elle a quel âge en fait ? 19 ans ? A son âge, cela fait longtemps que je me tapais déjà tout ce qui bouge mais j’avais clairement besoin de ça pour affronter mes autres problèmes. Je me suis un peu calmé depuis l’an dernier parce que… Je coupe le fil de mes pensées pour regarder Alice. Je ne veux pas réfléchir à ça maintenant, c’est pas le moment. Je me reconcentre sur la jeune femme blonde et je me mords les lèvres en essayant de trouver une question qui ne me forcera pas à boire : ça va pas être évident de trouver quelque chose d’irrévérencieux et ne pas lever mon verre de shoot. « Je n’ai jamais fait quelque chose d’illégal. Les "emprunts" ne comptent pas bien sûr. » En voilà une bonne question pour en apprendre un peu plus sur elle tandis que je réfléchis à si je dois picoler ou pas. Illégal, c’est large non ? Est-ce que voler une sucette à la boulangerie ça compte ?
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Mar 29 Juin - 23:23
Un dîner presque parfaitAlice Swan & Jonas TallecFin mai, début juin 2020

« Oh comme c’est vilain. »

Je ricane dans ma barbe en le regardant boire son shot d'alcool. Un sourire apparaît sur mes lippes, satisfaite. Jonas est couvert de tatouages sur son corps, je peux voir déjà qu'ils commencent à partir de ses bras. Ce serait mentir de dire qu'il n'a rien d'encré sur la peau.

« Mais je suis sûre que tu dois boire. T’es née-moldue, me fais pas croire que tu t’es jamais amusée à te tatouer avec les tatoos dans les Malabars.
- Ah non non non c'est de la triche ça ! Je rigole. Mais vu que j'ai bien envie de boire et que ça fait longtemps que je ne me suis pas mise de mine, j'accepte. Mais attention comme tu l'as dit, c'est vilain de jouer avec les mots Tallec n°2 ! Je me ferais avoir une fois, pas deux. »

Je bois mon verre devant lui, le regard foudroyant de défi. Je n'ai pas peur d'un deuxième shot, j'ai encore de la marge avant d'avoir la tête qui tourne. Je me souviens de mes soirées avec Molly, à l'époque je ne tenais même pas cinq shot's sans commencer à devenir une autre. Cette sensation de chaleur qui descends dans la gorge me rassure et me fais retrouver les pieds sur terre. Et je pense, je pense que je ne suis plus dans cette cave, seule, dans le noir. Je suis bien ici, en face de Jonas, un inconnu qui va bientôt devenir un ami, peut-être même un frère ? Pour l'instant j'apprécie beaucoup Jonas, il n'a pas montré de défaut, après cela ne fait que quelques heures que je suis en sa compagnie, peut-être que plus tard dans la soirée je verrais en lui des choses qui me donneront envie de fuir.

« Je n’ai jamais… été à Poudlard. »

Je retire ce que j'ai dis c'est une personne mesquine que je dois absolument fuir. Je l'assassine du regard. Quelle horrible personnage, il a vraiment osé. Je rigole quand même intérieurement, pour l'instant, on a la même envie de défi que l'autre, je me sens absolument dans mon élément face à cet énergumène. J'adore le défi.

« Ce n'est plus ''j'ai déjà/j'ai jamais'' le jeu c'est ''faire tomber l'autre en premier'' en fait. Je souris tendrement. Ce que tu n'arriveras pas à faire avec moi, évidemment. Un clin d'œil mesquin apparaît sur mon faciès. »

Je lève le verre pour lui faire honneur et avale d'un cul sec le liquide qui était contenu à l'intérieur. Une grimace ne peut s'empêcher d'apparaître sur les rides de mon visage, ok, celui-là était peut-être un peu corsé. En plissant les yeux je marmonne pendant qu'il prépare des tartines pour se ressourcer.

« Poudlard n'est pas un endroit pour les moldu, tu fais bien de ne pas y aller, il y a plus de dangers qu'il n'y laisse paraître. Comme des loups-garous ou des troll par exemple. Pour tout t'avouer, ceux qui me font le plus frissonner ce sont les Acromantules. Tu vois une mygale ? Eh bien tu imagine ça en trois fois plus gros, attends non plutôt, VINGT fois plus gros en face de toi avec huit yeux qui va sûrement te bouffer si tu bouge pas ton gros cul et que tu commence pas à courir. Fin tu me diras, si tu croise son regard tu peux déjà arrêter de courir parce que ça voudrait dire que tu es dans sa tanière et à partir de ce moment-là, elles ne sont que très rarement seules. Si tu vois ce que je veux dire. »

Il revient auprès de moi et dépose une planche où il va commencer à couper le pain et dépose la risette à côté. J'avoue que ça donne plutôt faim, je suis plutôt une adepte de la risette. Je gigote mes doigts pour ouvrir la fenêtre et je fais voler jusqu'à moi ma cigarette électronique pour tirer une taffe. Je le juge pendant qu'il coupe le pain à la main, avec le large couteau pointu.

« Tu sais qu'il me suffit d'un claquement de doigt pour tout couper sans que tu n'aies à faire le moindre geste ? La prochaine fois demande le moi ça t'éviterais de te lever et d'épuiser ton endurance, qui est sûrement déjà un peu faible. Je lâche d'une voix légèrement plus grave à cause de la fumée dans la gorge. Un grand sourire, très moqueur, apparaît sur mon visage. »

Je teste Jonas. Je veux voir si c'est une personne taquine ou si il prends tout au premier degrés. Cela me permettra de modifier mes blagues en fonction de qui se tient devant moi, je n'ai pas envie de faire de mauvaises blagues qui pourrait le blesser. Je tire une deuxième taffe après avoir poser ma question sur la virginité.

« Ah ouais t’es comme ça toi ! T’as pas froid aux yeux. »

Je réponds par la négative avec ma tête, toujours ce grand sourire jusqu'aux oreilles. Je pique par ailleurs une tartine pendant qu'il prends un shot et écrase le pain avec la risette. Quand je croque dedans j'avoue que ça fait un bien fou, c'est bon la risette. Un petit péché mignon en plus.

« Je n’ai jamais fait quelque chose d’illégal. Les "emprunts" ne comptent pas bien sûr.
- C'est une très bonne question ! Je m'exclame. Tu sais quoi, j'en sais absolument rien. Laisse-moi un temps pour réfléchir un petit peu. Puis, illégal c'est très large. Qu'est-ce que tu considère comme illégal ? Je te rappelle que je suis entre deux mondes, celui des moldu et celui des sorciers, il y a des lois très différentes ! »

Je pose mes coudes sur mes genoux et repose ma tête sur mes mains en levant les yeux en l'air, pensive. C'est vrai ça, est-ce que j'ai déjà fais quelque chose d'illégal? Mon esprit tourbillonne dans mes souvenirs et mes rêves, dans la mémoire que j'essaie d'oublier. A vrai dire, je n'ai peut-être pas eu le temps de faire des choses qui pourraient aujourd'hui sembler illégal. Ma jeunesse a un peu été réduite à néant par un évènement assez distinct.

« Je suis une pure, une vierge sainte marie, je n'ai jamais rien fais d'illégal ! Je m'exclame finalement après un bref silence. Du moins dans mes souvenirs les plus proches je pense, donc je ne bois rien ! Héhé. »

Croquant dans ma part de risette je cherche une autre proposition, en sachant pertinemment que c'est mon tour.

« Je n'ai jamais. Je laisse un temps de pause. Regretter de ne pas avoir fais quelque chose. »

Je souris, un sourire d'abord mesquin, puis triste, quand je repense à cette 'chose' que j'aurais aimer faire. Je prends mon shot, et le pointe vers le haut pour montrer à Jonas que j'aimerais faire tinter nos verres.

« Je regrette de ne pas avoir sauvegardé le numéro d'amis qui étaient cher à mon cœur. Je marque une pause. Alors certes, maintenant j'ai un nouveau portable, mais je n'ai également plus grand monde, enfin on peut dire que je recommence à zéro, d'un certain point de vue. »

Je bois et claque maladroitement le verre contre la table basse et remplit à nouveau nos contenant, le regard pendu dans le vide.

« J'aimerais au moins leur dire que je vais bien. Je sais ce que ça fait d'être laisser sans nouvelles d'une personne. »  

Mon esprit divague légèrement et je pose mon regard au loin par la fenêtre, les étoiles brillent dans le ciel noir, certaines sont cachés par les nuages. Timide de se dévoiler au grand public. Je suis un peu comme certaine de ces étoiles, cachée par la réalité foudroyante de la vie, je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux sur les évènements. Je préfère rester discrète et me fondre dans le décor. Je déteste être le centre de l'attention. Etre une sorcière ne m'a pas apporter que des bienfaits, il ne faut pas le croire, bien au contraire. Je remets mon masque invisible et fais apparaître un grand sourire sur mon visage, comme pour oublier les quelques minutes de malaise nous entourant. Jonas en face de moi est toujours assis dans son siège et je n'ai pas remarquer le silence que j'ai installer sans le vouloir, un silence néanmoins, plutôt reposant.

« A toi l'honneur de poser la prochaine question Jonas. Sache en tout cas que pour l'instant pour moi, je ne sens aucunement les effets de l'alcool. »

En sachant que l'éthanol mets au moins une heure pour remonter dans le sang et faire effet, je sens que je vais bientôt, très bientôt regretter ces paroles.

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Jonas Tallec
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Jeu 22 Juil - 23:05

Jonas & Alice
Appartement de Ludi
Début juin 2020
« Un dîner presque parfait »Alice me surprend beaucoup. Je ne sais pas si c’est sa manière d’être au naturel ou si l’inquiétude de me rencontrer avait accentué cette partie-là de sa personnalité. En tout cas, tout ce que je peux dire, c’est que je m’amuse comme un fou pour le moment. Je ne sais pas si je dois me mesurer ou laisser mon tempérament prendre le dessus moi aussi. J’avais décidé en venant ici d’être modéré pour ne pas lui faire peur mais nous avons débuté les hostilités tellement facilement que je me suis laissé emporter par le reste. Il faut l’avouer tout de même, après les quelques minutes gênantes du début, je me suis installé chez ma cousine comme si j’étais chez moi, prenant d’assaut le frigo et attaquant dans les réserves de nourriture (je sais que Ludi ne m’en voudra jamais pour ça) et je me suis contenté de faire ce que je sais faire le mieux : être moi-même. Après tout, pourquoi chercher à être quelqu’un d’autres ? Bien sûr que j’ai envie de faire bonne impression, bien sûr que j’ai envie qu’elle se sente bien accueillie. Ludivine ne m’a pas donné les détails ; ce que je sais, c’est qu’elle a besoin d’aide, elle a besoin qu’on l’accompagne. Être née-moldue dans une famille où cela n’est pas bien vu, je peux aisément deviner les sentiments qui la traversent. Alors si je peux l’aider d’une quelconque manière, je le fais bien volontiers. Je sais comment l’appui de Ludivine a été important -voire même primordial- lorsque je suis arrivé chez les Tallec alors j’espère simplement qu’elle pourra elle aussi s’appuyer sur ma cousine ou moi lorsqu’elle le nécessitera.

Mais pour le moment, ce qu’elle a besoin, c’est que je la remette un peu à sa place. NANMEOH, la petite, elle sait jouer, cela se voit. Pire, elle aime ça. Elle a envie que je sois ivre mort, elle a envie que je boive. Peut-être que cela la rassure alors je me prête au jeu mais elle peut en être certaine, je ne vais pas me laisser faire. Elle essaie de m’avoir avec sa question sur les tatouages alors je retourne la situation à mon avantage : si elle souhaite jouer sur les mots, je peux le faire sans hésiter. Au contraire. Faut pas me chercher moi. « De la triche ? Tu plaisantes, je ne fais que suivre les règles. Tu as parlé de tatouage, tu n’as pas précisé s’il devait être permanent ou éphémère. » Ravi de mon petit effet, elle accepte de prendre un verre et l’avale aussi sec tout en me foudroyant du regard. Elle a compris à quel point j’exerce mon talent à de nombreux niveaux à ce jeu donc elle a raison lorsqu’elle dit qu’elle doit se méfier. Je ricane et j’enchaîne : « Tallec numéro 2 ? Cela me va comme surnom. » dis-je en riant. Jamais je ne renierai mon nom de naissance. Jonas Moore n’est pas mort mais une partie de moi s’est envolée le jour où j’ai perdu mes parents. Jonas Tallec, c’est ma seconde chance. Et je porte ce nouveau nom avec une telle fierté.

Je me reconcentre sur les défis et je lance une question facile à laquelle elle sera obligée de boire. Poudlard. Même dans mes rêves les plus fous, je sais que je ne pourrais jamais y aller. Je me suis nourri de toutes les anecdotes et les descriptions de Ludivine, de tous les manuels où l’on évoquait ce lieu magique -c’est le cas de le dire- et probablement hors du temps tout en sachant que je ne ferai que toucher du doigt l’immensité de cette merveille. J’ai fait le deuil là-dessus il y a des années. Je ne suis pas jaloux des sorciers, ça n’a jamais été le cas non. Mais je suis curieux, curieux de découvrir leur monde d’une autre manière. J’ai déjà eu la chance d’aller sur le chemin de traverse avec Ludivine, peu de moldus peuvent se targuer de ça. Après tout, je reste une « menace » pour eux. Les Blood Circle gagnent tellement du terrain… C’est aussi une des raisons pour laquelle je veux tellement entrer dans l’Ordre du Phénix, je veux aider. « Merde, tu m’as bien cerné ! » dis-je en riant à nouveau lorsqu’elle me demande si le but du jeu n’a pas changé. « C’est ce qu’on verra ma p’tite, j’ai une pratique intensive de ce sport national depuis de nombreuses années. » Oh oui… Avec Jordan... Mon sourire s’évanouit un instant alors que je pense à nouveau à mon meilleur ami -enfin, ex meilleur ami désormais, je n’ai pas eu de ses nouvelles depuis plus d’un an maintenant…- pourtant oui, c’est avec lui que j’ai pris mes premières cuites et que j’ai appris à tenir si bien l’alcool. Ce que je suis en train de faire avec Alice, je le faisais quasiment chaque week-end avec lui ; même lors de notre dernière soirée, celle où tout a changé, je me souviens des défis que nous nous étions lancés. J’espère juste que la soirée de ce soir ne se terminera pas de la même manière que celle-là. C’est impossible de toute manière, hors de question que j’embrasse Alice, je sais me tenir quand même.

Mes pensées reviennent vers Poudlard alors qu’Alice m’explique pourquoi il est plus prudent que j’en reste éloigné. Elle est marrante. Elle commence à me parler de créatures fantastiques et je rigole tout en frissonnant un peu. J’avoue que je n’aimerai pas me retrouver nez-à-nez avec une de ces créatures même si je ne suis pas totalement étranger à tout cela. « J’ai quand même quelques connaissances à ce sujet même si je suis loin d’être un expert en la matière. Mais disons qu’avoir une cousine Zoomage aide pas mal pour se documenter ! J’en ai lu des bouquins qui parlent des acromentules mais je crois que je vais me contenter des illustrations. » Sur ces belles paroles, je me dirige vers la cuisine pour préparer de quoi nous faire des tartines pour ne pas mourir de faim et ne pas succomber trop vite aux ravages de l’alcool. Une fois revenu, je m’applique sur la coupe des aliments mais Alice m’enquiquine en disant qu’elle aurait pu faire tout ça par magie. Un sourire narquois s’installe sur mes lèvres et je dis : « C’est votre problème à vous, les sorciers. Vous avez un sort pour tout. Mais sans magie, vous êtes perdus. » Je lève les yeux vers elle et dis : « T’es née-moldue toi, comme Ludi, donc tu comprends comment on fait sans magie, mais pour les autres, je peux t’assurer que sans leur baguette, ils savent même plus comment faire. C’est con. Je comprends même pas que la population sorcière soit pas obèse, ils peuvent tout faire en restant dans leur canapé, que c’est affligeant ! » dis-je en la regardant appeler à elle sa cigarette électronique. Je ricane en prenant la perche qu’elle me tend : « Ne t’inquiète donc pas pour mon endurance. » Je suis un grand sportif, ça oui. Dans tous les sens du terme, mes amantes peuvent en témoigner. Elle me taquine, j’en fais autant sans savoir si elle est sérieuse ou non. Tant pis, je rentre dans son jeu et puis c’est tout. Mais elle est forte, elle est drôle, elle est chiante. Sa question sur la virginité arrive peut-être un peu trop vite dans les questions, je n’aurai jamais osé le la lui demander par peur de passer pour un gros pervers mais bon, puisqu’elle en cause…

J’avale mon verre et me ressers à nouveau avant de poser ma prochaine question. J’attends la réponse avec impatience tout en réfléchissant à si je dois boire ou non. « Bah évidemment que c’est une bonne question, qu’est-ce que tu crois ! Je suis génial ma p’tite dame ! Et très intelligent ! » dis-je en éclatant de rire. C’est con. Putain, ça me fait du bien de rire. Je sais pas, je m’amuse beaucoup ce soir, et j’évite de penser au reste. Cela me fait un bien fou de retrouver une vie presque normale, une soirée presque normale sans prise de tête. Je secoue la tête lorsqu’elle me demande de préciser. « Débrouille-toi c’est pas mon soucis ça ! » Un sourire s’installe à nouveau sur mes lèvres et je la regarde réfléchir. Quant à moi… J’attrape mon verre et je dis : « Je dois boire à ma propre question, quel dommage. » Je laisse un blanc s’installer, ravi du petit effet que je produis. J’espère qu’elle va se demander ce que j’ai fait. Je plaisante : « Alors ? Vol, meurtre, attentat, exhibition ? Tu te demandes hein ?  » Puis j’avoue tout : « Ivresse sur la voie publique, j’ai même passé la nuit en cellule de dégrisement. T’imagines pas la tête de ma mère quand elle est venue me chercher. » Alalala, que des bons souvenirs. Après avoir dit ça, Alice décrète qu’elle est quant à elle une vraie sainte. « Oh mon dieu, fais gaffe, ma perversité va déteindre sur toi, je te conseille de m’éviter. » Je prends un air sérieux tout en sachant que cela ne durera pas longtemps avant que mon air taquin reprenne le dessus. J’approche mon fauteuil de la table basse pour être plus proche de la nourriture et j’attends qu’elle passe à la question suivante.

Et celle-ci me perturbe. Je n’ai jamais regretté de ne pas avoir fait quelque chose. Dans mon cas, ne serait-ce pas l’inverse ? Devrais-je regretter d’avoir fait quelque chose ? La phrase pouvait s’appliquer dans les deux sens donc j’attrape mon verre en soupirant pour l’avaler mais Alice commence à expliquer ce qu’elle regrette et je l’écoute attentivement, me doutant qu’elle est en train de me livrer quelque chose qui compte pour elle. Je lui offre un sourire navré et demande : « Tu n’as pas son nom pour chercher sur les réseaux sociaux ou dans l’annuaire ? » J’ai envie de l’aider à retrouver cet ami, je sais pas, je sens que cela lui tient à cœur. « Tu sais, la vie est parfois une vraie garce mais parfois elle nous réserve aussi de bien belles surprises. Si c’est ton destin, tu le retrouveras cet ami, j’en suis sûr. Et si ce n’est pas le cas, tu t’en feras de nouveaux. » Je n’ai pas la prétention de dire qu’on deviendra ami mais j’ai vraiment envie que cela soit le cas. Je sais pas, j’ai le feeling avec elle, je la trouve drôle, pétillante. J’ai envie de la prendre sous mon aile, j’ai envie d’aider Ludi à lui offrir le meilleur des foyers et qu’elle se sente rassurée avec nous, j’ai envie de tout ça.

« Me concernant… » dis-je en attrapant mon verre que j’avale aussi sec. « Je regrette plutôt d’avoir fait un truc que j’aurai pas dû faire. Je regrette d’avoir embrassé mon meilleur pote. » dis-je en me resservant. « Je regrette de lui avoir dit que je l’aimais. » dis-je en avalant le shooter avant de le remplir à nouveau. « Et je regrette d’avoir été assez con pour croire qu’il partageait mes sentiments. » L’alcool vient brûler pour la troisième fois mon œsophage en moins de quelques secondes et je sens une chaleur monter en moi. Putain ça fait du bien. Je repense à ses paroles de tout à l’heure. « Et bien, si tu ne sens pas encore l’alcool, faut peut-être changer de jeu dans ce cas ! J’ai choisi le dernier, à toi l’honneur de choisir le suivant. » Je me penche vers la table basse et sors d’un des tiroirs un jeu de carte que je lui balance. Si jamais elle n’a pas d’idée, on peut toujours partir sur un jeu d’alcool à la con avec les cartes.
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Un dîner presque parfait | With Jonas Tallec PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

KoalaVolant
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Anonymous
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Sam 11 Sep - 21:03
Un dîner presque parfaitAlice Swan & Jonas TallecFin mai, début juin 2020

Je n'aurais jamais imaginer que cette soirée se déroulerait tel qu'elle est en train de s'animer. Jonas arrive à me faire oublier mes soucis et mes inquiétudes, apprendre à le connaître me permets de m'évader quelques instants. Et peut-être que je deviens naïve avec le temps, mais j'ai envie de croire que ce qu'il me montre est sa réelle personnalité et non pas seulement un masque de fausseté. Avec tous les évènements récents, je peux me permettre de dire que ça fait du bien. Ca fait du putain de bien de ne pas se soucier du lendemain ou de la manière la plus intelligente de se protéger du danger. Car, je le réalise, mais ici, je me sens de jour en jour et de plus en plus en sécurité. Peut-être n'est-ce qu'une illusion ? Tout ce que j'espère, innocemment, c'est que cette illusion dure dans le temps, le plus possible.
Mes pupilles sont sûrement brillantes, deux options s'opposent, serait-ce dû à l'alcool ou alors à la passion de l'instant ? Ces petits moments sont rares, et souvent, on en profite jamais assez. Mes pensées se mélangent, est-ce l'éthanol qui commence à faire effet ? Je pense à mes parents, je pense au vin rouge, je pense à Poudlard et je pense à faire le tri. Et voilà que je me mets à réfléchir à la sauce la plus alléchante dans un tacos, non mais c'est vrai, c'est une réelle confrontation dans ma tête qui se produit. Sauce algérienne ou sauce brésilienne pour accompagner le cordon bleu et le poulet curry ? Non, non, non, non, non la VRAIE grande question, c'est, tacos trois viandes ou kebab ?

Je retourne dans le monde présent, Jonas et moi étions en train de débattre sur nos aventures illégales. Evidemment, étant une sainte, je suis réduite à ne malheureusement pas boire les quelques gouttes dans le verre qui m'appellent, quel dommage. Du moins, une sainte est un bien grand mot, disons que pour moi le terme d'illégalité s'arrête à partir du moment où l'on n'est pas attraper par les autorités, la police. De ce fait, une bêtise n'est pas déclarée et donc, nous ne sommes pas dans l'illégalité. De plus les règles moldu sont très clairement beaucoup plus leste que celles du monde sorciers. A contrario, Jonas, lui, lève son verre et boit à ma peine.

« Alors ? Vol, meurtre, attentat, exhibition ? Tu te demandes hein ?
- Les trois en même temps ? ... Je marque une pause.
- Non?! ... Puis une deuxième pour reprendre mon souffle avant de déballer ma boîte à bêtises.
-Tu déconnes ! Je fais mine d'être sous le choc en appuyant la paume de ma main sur mon torse et en prenant une voix plus aigue à la fin de ma phrase.  -T'as quand même pas conduit sous voie d'ivresse et écraser une mamie et ses cinq chats ?
D'une voix théâtrale je m'exclame : Et en plus tu étais sous extasie. Tu exagères franchement Jonas !
Avec mes doigts que je gigote, je me permets de prendre une courte pause pour emmener un verre de sirop et d'eau pour apaiser ma gorge. Puis je reprends de plus belle avant qu'il n'ait le temps de répondre après m'être abreuver. Non attends ! J'ai mieux! Me dis pas que t'es aller courir nu dans les champs en pensant que c'était une grande prairie abandonné, ou bien juste la campagne, pour au final te rendre compte que tu étais en pleine place d'une grande ville, comme Londres et en plus en pleine journée ! Tout ça parce que tu étais sous coke ? Je t'en prie, tu as dû traumatiser beaucoup trop d'enfants et beaucoup trop d'innocents. Oh non, oh non pas toi, tu vends de la drogue ? A combien ? Aurais-tu par hasard, un penchant pour la nécrophilie, la pédophilie ou encore la scatophilie ? Oh non putain, j'ai percer ton secret à jour Jonas.
Je claque des doigts plusieurs fois pour confirmer ma pensée. Tu es sois scatophile, soit podophile, tu sais ceux qui aiment bien les pieds et ... les choses, disons certaines choses qui sont de l'ordre de l'entrée des artistes. Une grimace de dégoût apparaît sur mon visage. Si c'est ça je vais malheureusement devoir remettre notre commencement de relation en question. Non pas que je ne suis pas ouverte à la discussion et aux débats mais... C'est pas trop mon truc tu comprends, ne te vexe pas! Après ma tirade il finit par me dévoiler tous ses secrets.
- Ivresse sur la voie publique, j’ai même passé la nuit en cellule de dégrisement. T’imagines pas la tête de ma mère quand elle est venue me chercher.
- Excuse-moi hein, et heureusement d'ailleurs, mais c'est si nul comme '' truc '' illégal. Je suis même étrangement déçue. J'éclate de rire. Je te prenais tellement pour un malfrat mais en fait t'as juste eu pas de chances de tomber sur les autorités. Si tu savais le nombre de fois où je me suis retrouvée à sec dans la rue, il y en a qui sont plus doués que les autres pour le dissimuler apparemment. En plus t'as dû passer la nuit en cellule, t'as vraiment pas de chances, ou peut-être que tu es juste pas très fin. Elle a réagit comment ta mère ? Tu t'es souvent retrouvé en cellule après ça ou c'était la première et ta dernière fois ? »

Et puis, arrive le moment où je pose ma question. Celle qui changera l'ambiance du tout au tout, qui fait redescendre nos joies communes et intensifie notre envie de s'apprivoiser et de se découvrir. Nos regrets, nos secrets, nos désirs inavoués. Il me conseille de chercher mes amis sur le monde d'internet et des réseaux sociaux, ce que je ne peux lui répondre qu'avec un doux sourire, à la fois nostalgique et désespéré. J'ai déjà essayer cette éventualité, elle n'a mener à rien.

« Je n'ai que le prénom de mon meilleur ami virtuel, il s'appelle Raphaël, je n'ai jamais vraiment penser à lui demander son nom de famille à vrai dire. Et puis, pour ce qui est de Molly, ma meilleure amie et voisine, elle n'a jamais vraiment aimer dévoiler son vrai prénom et son vrai nom de famille sur internet, du coup elle utilise beaucoup plus les pseudos, le problème c'est que je n'ai jamais retenu son nom de code. Et, parfois je me sens bête de ne pas m'être attarder sur des détails et d'avoir penser que le cours de la vie est si simple et sans obstacles et qu'on ne perds jamais de vue ses vrais amis. Alors que c'est faux, il suffit d'une chose, ou même parfois d'un rien pour que tout change du jour au lendemain. »

Je l'écoute parler du destin, silencieuse, et j'opine simplement de la tête en signe d'acceptation de la réalité. D'un certain côté, Jonas me donne de l'espoir, il ne le voit sûrement pas, mais un petit sourire invisible apparaît sur le côté de mes lippes. Il fait renaître en moi la flamme que j'avais perdu, ou du moins, que j'ai abandonner, c'est vrai ça, il faut croire au destin. Cette flamme que j'imagine bleutée virevolte en cette instant autour de nous, et c'est beau. Et je m'accroche désespérément à ce fil qui pends au dessus de moi et à cette corde de secours lancé par mon invité.

« Tu as raison, j'ai peut-être une vision de plus en plus déprimante de la vie, il faut s'accrocher. » Sans vraiment réfléchir, je me sers un verre et le bois cul sec. Ca fait du bien et d'un certain côté ça hydrate.

De son côté, Jonas boit trois grand shot en déballant des phrases à la fois poignantes et terrifiantes. Et je ne peux m'empêcher d'avoir les yeux qui brillent, je vois, ici, en face de moi, une personne qui a osé faire des choses que je n'ai jamais oser faire. Jonas se présente ici comme un alter-ego, mon alter-ego. Au fond de moi j'ai su et je me le suis toujours caché mais je suis amoureuse de Molly, c'est comme un schéma de répétition qui fais écho dans ma tête. Son histoire est presque comme la mienne, il a juste eu le courage que je n'ai jamais eu, ou peut-être seulement le temps. Et voir cette douleur dans ses yeux à chaque gorgées me donne le tournis. Je suis muette pendant un court instant. Je ne sais pas vraiment quoi dire, je peux comprendre qu'il regrette de l'avoir avouer mais d'un certain côté, le poids qu'il devait avoir sur ses épaules avec cette relation à dû s'évaporer d'un seul coup grâce à ses aveux. Certes pour être remplacée par une douleur d'amour à sens unique, mais au moins il lui a dit.

« Si je peux te donner mon avis, je trouve ça ... J'essaie de trouver les bons mots et pendant quelques instants je marque un silence. Terriblement audacieux et à la fois horriblement injuste. Je le regarde dans les yeux et le conforte avec un regard complice. Et si tu regrette ce soir, j'imagine que ça veut dire que vous n'êtes plus en contact aujourd'hui ? Je suis désolée. D'un certain côté, tu peux te dire que tu as certes le regret de lui avoir dit mais tu n'as pas les regrets de ne jamais t'être déclaré. Et puis, tu ne pouvais pas savoir sa réponse à l'avance et surtout, si il n'était plus présent, par un quelconque évènement qui aurait pu arriver ou tout simplement parce que vous vous serez éloignés, tu n'aurais pas pu lui dire tout ce que tu avais sur le cœur et au fond de toi. je pense que tu aurais beaucoup plus souffert du manque de sa réponse que de la vérité, même si putain, ça fait bobo. »

Je décide de changer de sujet et lui me propose de jouer à un nouveau jeu que je pourrais proposer en déposant un paquet de carte sur la table basse. J'ai un grand sourire qui apparaît sur mon visage et qui me fait des rides, je sais exactement quoi faire et quoi proposer. J'ouvre le paquet de cartes devant ses yeux et commence à mélanger entre mes doigts agiles.

« Tu as déjà joué à la pyramide ? C'est l'un des rares jeux qui m'a souvent fini en soirée. A vrai dire, je pense qu'après toutes ces confidences, et maintenant que je te connais un peu mieux, le but maintenant est de profiter de cette soirée et oublier nos problèmes. Dis dans des mots un peu plus vulgaires, déchirons nous la gueule camarade. »

A ces mots, je me sers un autre verre et je claque celui-ci contre celui de Jonas pour faire augmenter la chaleur avec des gouttes en plus. Puis je tourne le paquet face caché et dévoile la première carte.

« Rouge. Je m'exclame, puis je regarde. Oh zut, je ne boirais pas ce coup-ci, par contre j'ai une gorgée à distribuer mon cher Jonas, je t'en prie, à la tienne. Je retourne une autre carte, face cachée pour mon voisin en face de moi. Rouge ou Noir camarade ?»

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Jonas Tallec
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Sam 18 Sep - 19:00

Jonas & Alice
Appartement de Ludi
Début juin 2020
« Un dîner presque parfait »

Moi qui étais légèrement inquiet en arrivant chez Ludivine, je dois avouer que toutes mes appréhensions ont désormais disparu et je dirai même que certaines de quelques inhibitions qui me restent encore se sont également envolées. La faute à l’alcool ? Peut-être. La faute d’Alice ? Peut-être. La faute aux deux ? Évidemment. Je ne suis pas le genre de garçon très timide en réalité, je suis plutôt même quelqu’un qu’on pourrait qualifier d’affable et je me lie assez facilement aux gens. Mais j’avais vraiment à cœur d’accueillir la jeune femme du mieux que je puisse donc j’avais d’abord tenté de calmer mon tempérament impétueux mais bon, le naturel revient toujours au galop après tout. Et Alice n’a pas l’air d’en être le moins du monde dérangée. Au contraire, les sujets filent et défilent sans que je ne les vois passer et alors que nous nous connaissons depuis peu, nous sommes déjà en train de converser sur nos activités illégales. Incroyablement pipelette la jeune Pouffsouffle. Je la laisse débiter un nombre incalculable de théories concernant les miennes et je souris, secoue la tête ou éclate de rire à chacune de ses propositions. N’est-elle est pas folle ? « T’as fait du théâtre pour être aussi bonne comédienne ? » Je la charrie mais c’est elle qui m’y force avec les détails scabreux et ses hypothèses dégueulasses. « Courir nu dans les champs, ça serait possible, surtout si je picole comme un trou avant ! » Je grimace et murmure : « La drogue non jamais. » Je ne dirai pas que je n’y ai jamais touché mais cela ne m’intéresse pas de me défoncer à ce point-là, je sais les ravages que cela peut faire sur le cerveau et je préfère que les effets soient moins durables. « Mais putain Alice, arrête de projeter sur moi tes fantasmes dégueulasses de scatophilie et autres trucs salasses ! Je t’en prie ! Je sais que je suis névrosé mais je ne trempe pas dans ce genre de chose ! » Une moue dégoûté s’installe sur mes lèvres pour se transformer en sourire amusé lorsqu’elle parle de début de relation. « Ah ouais direct ? Bah purée !» Je finis par lui dire l’objet de mes méfaits. Et elle estime que c’est nul. « Nul ? NUL ? Désolé d’être classique comme garçon ! Non mais, t’es pas gênée, MOI, j’ai du subir ensuite les foudres de ma mère, je peux t’assurer que j’ai jamais recommencé. Enfin, disons plutôt que je ne me suis jamais fait rechopper. » Je suis ivre quasiment tous les week-end en sortant de boîtes de nuit ou en sortant des bars, mais maintenant, je fais juste plus attention à longer les murs pour éviter les forces de l’ordre. « Malfrat toi-même, sale chapardeuse ! » dis-je en lui tirant la langue, en référence à ses mauvaises habitudes cleptomanes. « J’avoue que je n’ai absolument aucun souvenir de la soirée. Je me suis réveillé en cellule sans savoir ce que je faisais là ! » Je lève les yeux au ciel en me souvenant alors que j’avais réussi à donner dans un moment de lucidité le numéro de mes parents. « Ma mère ? Elle m’a tellement jugé ! » C’était un souvenir qui restait dans les annales. « C’était la première et j’espère la dernière fois. Je te déconseille les banquettes des cellules de dégrisement, je les ai mal notées sur TripAdvisor. L’accueil est pas terrible, le confort précaire, et le petit déjeuner n’est même pas compris. »

Je déconne, on s’amuse. Et pourtant, tout à coup, sans que je ne l’aie vu venir, le ton de la conversation change bien brutalement. Alors que nous évoquons cet ami virtuel, je souris doucement, compatissant. « Je suis désolé pour toi… » J’envisage quand même une autre issue pour elle : « Je sais ce que c’est que de voir le verre à moitié vide. Je vais t’apprendre à le voir à moitié plein. » Et pourtant, quand c’est à mon tour de déballer un de mes secrets, je ne sais au début pas quoi dire, ni quoi faire. J’ignore si je dois éviter le sujet, comme lorsque j’ai déclaré immédiatement Joker parce que je voulais à tout prix ne pas parler de Jordan. Mais peut-être qu’au final, j’ai besoin de l’évoquer ? Comme pour entretenir son souvenir, entretenir un lien, même infime avec lui alors qu’il y a maintenant plus d’un an que je ne l’ai pas vu, un an que je n’ai aucune nouvelle. Alors que je relève les yeux vers elle, je me rends compte que son regard s’est troublé, comme si mes sentiments, ma douleur faisait écho à la sienne et je me rends compte qu’elle ne m’a peut-être pas tout dit. « Je t’en prie, vas-y. » murmuré-je alors qu’elle me propose de donner son avis. Bien sûr que cela m’intéresse. Parfois, j’aurai besoin qu’on me dise que j’ai bien fait ou que j’ai mal fait. Mais je ne sais toujours pas quoi penser de tout cela. Jordan me manque chaque jour que Dieu fait et je sais pas comment je finirai par oublier que je l’ai aimé. J’hausse les sourcils alors qu’elle qualifie mon attitude d’audacieuse et horriblement injuste à la fois. Elle me regarde et je la fixe sans bien comprendre. « Non effectivement. » confirmé-je alors qu’elle suppose que nous nous parlons plus. Ce n’est pas vraiment de mon fait en réalité. Jordan a refusé mes appels, n’a jamais répondu à mes textos. Je sais que même Ludivine s’est déplacée à de nombreuses reprises à sa librairie pour le confronter ; elle voulait tellement des réponses. Elle voulait tellement que j’aille mieux, que mes tourments s’envolent. « Bah disons que c’était peut-être indélicat de ma part. Je savais qu’il était hétéro, c’était totalement con en fait. J’ai perdu mon meilleur ami parce que j’ai tout simplement pas pu garder ma présence d’esprit, parce que j’ai pas pu m’empêcher de lui dévoiler mes sentiments. Alors que je savais quelle serait sa réponse. Je me suis mis moi-même dans la merde en fait. »

Je baisse la tête et termine un autre shooter. J’ai la tête qui commence à tourner et je sais que ce n’est pas uniquement à cause de l’alcool. Tant pis. J’ai envie de changer de sujet mais je n’ai pas envie d’être impoli ; heureusement pour moi, Alice le fait d’elle-même. J’éclate de rire et mes yeux s’humidifient et je sais que ce n’est pas uniquement dû au fait que je rigole trop. « La pyramide ? Je t’en prie, c’est moi qui ait inventé ce jeu. » dis-je en riant. J’y ai tellement joué quand j’étais plus jeune. Un peu moins ces derniers temps mais il faut dire que les soirées auxquelles je me rends ne s’y prêtent pas vraiment. Déchirons-nous la gueule camarade. « Putain, Ludi va me tuer. » Mais pour autant, je remplis à nouveau mon verre et trinque avec grande vigueur contre celui de la jeune femme. Elle débute les hostilités et son choix est le bon. « Quelle veine tu as ! » J’enfile mon verre et je glisse ma main dans le paquet de chips pour manger un peu. Putain, faut que je m’alimente, je vais pas tenir. Je vais vers la salle à manger et je me serre une plâtrée de pates, elles sont encore tièdes. Je me rassois dans le fauteuil et engloutis plusieurs cuillères avant de dire : « Noir. » Elle retourne la carte et j'hurle à la tricherie : « QUOI ! MAIS QUELLE INJUSTICE ! » Nous continuons ainsi pendant ce qu’il me semble des heures, nous enchaînons les parties, tantôt c’est moi qui trinque, tantôt c’est elle. La roue tourne et elle tourne vite. Tellement vite qu’à un moment donné, j’ai moi aussi le cerveau en vrac et je propose pour qu’on picole moins. « On fait un blind test ? Celui qui trouve la chanson en premier est épargné. » Oh bien sûr, c’est ainsi qu’on va moins boire. Et c’est reparti pour la dégringolade sociale. Les musiques défilent les unes après les autres. Heureusement que je suis pas trop mauvais, ça m’évite de trop boire. Mais bon, au bout de cinquante chansons… Comment vous dire… Je ne suis plus trop frais. Je suis tellement ivre que je me mets à danser sur Il en faut peu pour être heureux et Alice vient se joindre avec moi dans une valse très incertaine. Nous beuglons les paroles comme des ânes et nous finissons hilares sur le canapé, l’un à côté de l’autre. Il est loin le temps où c’est chacun dans son fauteuil. On est intime maintenant. On a presque élevé les cochons ensemble. Je répète : « Luuuudi va me tuer. » Je regarde Alice et je lui dis : « Je la voooois déjà : JONAS ! Tu pervertis une jeuuuune fille tout à fait propre sous touuuuut rappooort ! Tu es un saleeee p’tit coon ! » Je regarde Alice et demande : « Alors ? J’imite bien ? » Puis supplie : « Diiiiiiiis, Alice ? T’es ma copine heiiiin ? Tu plaides ma cauuuuse auprès de Ludiii hein ? Genre tu dis que c’est toi qui m’as forcé à boire, steuplaiiit steuplaiiit steuplaiiiit ?? Comme çaaa, ça passera miiieeeux j’suis sûr. » Ludi ne la croirait pas façon. Putain, je suis déchiré.
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Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

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