Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
RSS
RSS



 

Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Liste de lecture :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 24 Nov - 0:17
Liste de lecture
«Fin novembre»


Dans le courant de l’été, Jonas avait pris la décision de m’instruire sur toute la modernité moldue. J’avais découvert le streaming, les commandes en ligne, la livraison de bouffe. Il m’avait donné un vieux téléphone dont il ne se servait plus pour que nous puissions communiquer plus facilement qu’en nous donnant des rendez-vous oralement. Nous nous étions souvent envoyés des messages, pour se raconter n’importe quoi, montrer ce que nous faisions, des photos, j’avais pris cette habitude depuis juin, et là, cette habitude, elle n’existait plus. Terminés les messages, terminés les sourires déclenchés par des messages imprévus. Je n’en recevais plus. J’avais le téléphone en main, je le regardais souvent, espérant qu’il sonne, qu’il m’appelle. J’espère entendre une notification qui m’aurait indiqué qu’un message venait d’arriver. J’aurais voulu un signe de vie, qu’il me dise qu’il n’avait plus besoin de temps, que sa réflexion était terminée. Je voulais recommencer à respirer. Là, je manquais d’air. Je tournais en rond chez Kayla, espérant que quelque chose se passe. Autant, avant que tout se casse, je trouvais les cellulaires merveilleux et pratiques, maintenant je me demandais comment les moldus faisaient pour vivre avec eux. Toujours là, à attendre, à espérer que quelque chose se passe. J’étais dans l’attente, constante.

Nous étions à la fin novembre, je n’avais plus de nouvelles de Jonas depuis environ un mois. Il m’avait demandé du temps pour réfléchir, de l’espace, et je lui avais donné tout ça. Mon cœur était serré en permanence, je me languissais, je pleurais. Je voulais savoir ce que l’avenir me réservait, mais sans nouvelle de lui, j’étais dans le néant. J’étais prête à attendre le moldu, j’avais la patience pour le faire, mais j’avais mal, terriblement mal. Tout me faisait penser à lui et je gardais toujours ce foutu téléphone à proximité. Je n’avais que les études pour me changer les idées et je me plongeais dedans comme une femme affamée en manque de nourriture. Je devais m’occuper, mais il y avait encore et toujours ce foutu téléphone qui restait immanquablement silencieux. Je l’ouvrais, je le fermais, je l’ouvrais, je le fermais. La seule chose que je faisais avec ce téléphone, à part le regarder pour voir les messages qui n’arrivaient pas, c’était écouter de la musique. Le jeune homme m’avait installé l’application la plus cool du monde, selon lui : Spotify. Je devais avouer, j’adorais le truc aussi. Depuis que j’étais devenue sirène, la musique avait prit une place beaucoup plus grande dans ma vie et cette application me permettait de me nourrir. Je fouinais, j’écoutais tout ce que je pouvais. J’avais appris à l’utiliser et j’écoutais la musique moldue. Elle parlait des vraies choses, des choses plus humaines. Il y avait une émotivité que je trouvais poignante dans ce que j’avais trouvé et putain, tout se raccordait à ce que je vivais, si je poussais assez fort.

Je devais travailler, mais je n’en avais pas envie. Quoi faire à ce moment, je pris un bouquin que j’ai ouvert devant moi avec quelques feuilles, mon téléphone, j’ouvris Spotify et j’appuyai sur play. La première chanson à  jouer était Iris, une vieille chanson de 1998 des Goo Goo Dolls. J’abandonnai tout de suite l’idée de réviser, cette chanson me fendait le cœur. Pendant 4 minutes et 49 secondes, Johnny Rzeznik racontait à quel point il se languissait de sa tendre moitié et expliquait tout ce qu’il était prêt à faire pour elle, abandonner son immortalité, seulement pour la toucher. C’était beau et surtout larmoyant, tout comme moi à ce moment. Ce qui me choquait le plus, c’était ce qu’il disait plus loin, c’était moi, je me voyais dans ses mots. Comme lui, je n’étais pas prête à ce que le monde me voit vraiment pour ce que je suis, car je redoutais qu’il ne comprenne pas. Qui l’aurait pu de toute façon, personne l’avait compris, à tout le moins du premier coup. Raphaël avait été tellement choqué que j’avais dû modifier sa mémoire, Hestia, ça avait pris six mois pour qu’elle s’en remette. Hélios, lui, avait pris l’information pour la retourner contre moi. Mais lui, Jonas, lui je voulais qu’il sache. J’avais résisté, je ne lui avais pas tout raconté, j’avais peur...peur de quoi ? De sa réaction, c’était surtout ça. Je n’avais rien contre lui, il avait toujours été ouvert, avait accepté mon côté sorcière sans problème, mais ça, je me disais que ça pouvait être trop. Tout ce que je lui avais balancé à Halloween, ça avait été trop et depuis cette nuit-là, je regardais mon téléphone à tout moment au cas où le moldu sorte de son mutisme. Je me battais contre les larmes qui ne venaient plus, je m’étais asséchée à force de me languir. Ma tristesse se mêlait à la colère qui découlait du moment de vérité qui était apparu dans mes mensonges.

Chanson suivante, mais quelle playlist dépressive qui jouait ! Losing My Religion de R.E.M., un vieux truc de 1991. Michael Stipe expliquait que tous les murmures de toutes les heures de la journée, il y était attentif en essayant de garder un œil sur l’autre dont il parlait. Tout comme lui, j’avais choisi les confessions que j’avais faites et je le regrettais, j’en avais trop dit et je me retrouvais là, déprimée à faire semblant d’étudier. J'étais une idiote aveugle qui était maintenant blessée, perdue et encore plus idiote. Putain, ce que j’avais été conne. Je me remis la tête dans mon bouquin, lisant quelques pages et prenant quelques notes sur le côté. Un peu de concentration jusqu’à ce qu’’Halsey se mette à chanter Colors, un truc plus récent de 2016. Je me mis à sourire alors qu’elle m’enlevait les mots de la bouche. Je repensais à nos nuits ensemble et à nos matins surtout. Le voir au réveil, c’était franchement quelque chose. Il était comme une vision, avec la lumière encore basse qui passait à travers la fenêtre. Ces matins étaient doux, comme si nous avions un petit monde dans sa chambre, dans son lit. Je repensais à la sensation de sa main dans mes cheveux, sur mon visage, alors que j’étais encore chiffonnée par le sommeil. Une bulle douce, chaude, confortable et sans soucis. Je lâchai un petit sanglot en repensant à ce bonheur qui était passé. Il  n’y avait rien d’officiel dans ce que nous avions, mais j’avais agi comme si c’était fait pour rester, ce qui n’avait pas été le cas. Putain ! Je frappai fortement mon matelas avant de me retourner et de me placer en boule, le visage dans mon oreiller.

Je poussai un long cri, très long, un cri terrible qui n’en finissait plus de jaillir de ma gorge, de monter de mon ventre, de naître de ma tristesse, un cri qui charriait la douleur et l’incompréhension, un cri d’impuissance aussi, comme un appel au secours, comme quelque chose qui se casse et qui ne pourra pas se réparer. Jamais de ma vie je n’avais poussé un tel cri, jamais. Aucune tristesse, aucune blessure, aucune peine ne m’avait conduite aussi loin dans la souffrance. Je crois bien que si je n’avais pas crié j’aurais explosé. Ce que le cri a expulsé de moi était trop lourd pour que je le garde, cela m’aurait écrasé le cœur, compressé les organes, cela m’aurait étouffée. C’est en arrêtant que j’ai réalisé combien j’étais essoufflée, mon cœur battait trop vite et fort dans ma poitrine, je me sentais épuisée comme après une longue course.

Quand je fus calmé, j’ai éteint la lumière, je me suis allongée, j’ai attendu que les battements de mon cœur s’apaisent et j’ai repensé. Il était là. Parfaitement gravé dans ma mémoire. Beau, magnifique. Je me rappelais des moindres détails. Et maintenant, j’étais seule. Totalement, absolument, terriblement, seule. Je regardai l’heure et je vis qu’il était tard. J’étais convaincue qu’à cette heure de la nuit, il était encore debout. J’étais convaincue qu’il était fatigué de sa semaine. Il était probablement assis sur une chaise, près de la fenêtre à regarder la ville et je me demandais s’il pensait à moi. Ça me prenait tout pour ne pas l’appeler, pour ne pas lui écrire. J’aurais voulu aller vers lui, mais je ne le faisais pas. J’avais peur de tendre la main et de recevoir un autre au revoir. Je posai mes affaires sur le plancher, rabattis les couvertures de mon lit sur mon dos et je me mis à pleurer.

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Liste de lecture
Sauter vers:
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Game of Blood :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs-