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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Sam 24 Avr - 22:48
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Fin août 2020

Avec les récents événements à Pré-au-Lard, je devais admettre ne pas être bien à l'aise loin de Poudlard. Non pas que j'ai peur qu'il m'arrive quelque chose, mais parce que je craignais que du mal soit fait aux personnes (surtout aux élèves) que j'appréciais. Voilà pourquoi, entre autres, j'étais rentrée plus tôt dans mon appartement vide et peu décoré de l'école de magie. À peine le pas de porte franchi, ma demeure me manquait déjà, et, de cela j'étais certaine, je ne me ferais jamais une raison. Mais qui sait ? Avec ce qui était arrivé durant l'été, peut-être que je parviendrais à un peu mieux profiter de cette deuxième partie d'année ?
Par ailleurs, pour souligner le mal-être que j'avais vécu de diverses façons, pour montrer que j'étais perdue, et par simple envie de provocation aussi peut-être, j'avais plongé mes cheveux dans une bassine de colorant.
Ce fut donc avec une chevelure blonde me glissant gracieusement sur les épaules que je vérifiais mon planning de la semaine, ma tasse de café portée au bout de mes lèvres. Alors que j'en humais le doux parfum, j'essayais de retenir mes divers rendez-vous par cœur comme s'il s'agissait d'une poésie. Par ailleurs, il allait bientôt falloir que je me mette en action puisque j'avais promis à Helios Carrow une entrevue.

En effet, lors de la dernière année scolaire écoulée, j'avais surpris le jeune homme en train de se promener dans les couloirs après le couvre-feu. Puisque le garçon n'avait pas été désagréable et obéissant, et puisque je connaissais sa mère, je l'avais simplement renvoyé dans son dortoir sans lui retirer de points de maison et sans prévenu la figure maternelle. Des fois ma bonté me perdra.
Suite à cela, j'avais reçu une lettre, le jeune sorcier réclamant absolument réparation, il voulait me rendre service, mais le problème était que je n'avais besoin de rien. À force d'échange, nous avions convenu de nous voir dans la salle de musique afin d'échanger quelques notes ensemble.
Passion que nous avions en commun, il était toutefois très rare que je le partage avec autrui (c'était déjà exceptionnel en présence de Thomas ou de Harper).

Bien peu à l'aise pour mettre ce talent en avant avec une personne que je ne connaissais pas, j'essayais de me faire violence en me motivant à partir. Après avoir terminé mon café cul sec, je laissais la tasse trainer sur mon bureau (je la rangerais plus tard) puis quittais mon appartement tout en emportant avec moi une valise noire très fine et longue.
Vêtements légers sur les épaules, robe de sorcière noire aux fines broderies jaunes rappelant la maison que je dirigeais, je prenais la direction des couloirs, en saluant certains tableaux avec qui j'appréciais échanger de temps en temps. Une fois arrivée aux escaliers, j'attendais que ceux-ci se décident à me mener à l'étage que je souhaitais, jusqu'à enfin pouvoir pousser la porte de la salle de musique. Habituellement occupée par la chorale, aujourd'hui elle était encore vide puisque les vacances d'été n'étaient pas encore terminées.  
D'un pas tranquille et discret, je me dirigeais jusqu'au piano pour en soulever le clavier afin de révéler les touches noires et blanches. Là, presque par automatisme, je pressais sur un Do puis un Mi pour en vérifier l'accord. Sans en douter, l'instrument sonnait parfaitement juste.

En avance à mon rendez-vous, comme d'habitude ou presque, j'en profitais pour m'asseoir sur le siège et placer correctement mes doigts sur les touches. Là, je venais les presser par habitude pour en jouer une mélodie un peu mélancolique et lente, rythme léger et fin qui semblait libérer mon esprit comme si j'exprimais quelque chose que j'avais sur le cœur.
Alors pour davantage exorciser ce qui bouillonnait dans mon âme, j'ouvrais la bouche pour chanter. Fait très rare puisque d'ordinaire je gardais ma voix pour moi, qu'importe combien j'étais douée et qu'importe qu'on ait voulu me pousser dans une carrière de chanteuse. La timidité l'avait emporté alors je gardais ce don pour moi, bien camouflé.
Sauf présentement puisque je me permettais de m'exprimer, peut-être encouragée par l'entrevue que j'allais avoir dans quelques minutes.

"I can never tell what you want
Even with time, you'll never learn to move on
I'm trying my best to lift you up, to repair

But when I stop, you never seem to stay there
And I'm holding on, I'm holding on
I'll wait until you're really gone
And try to find another way
But I cannot stay

I can do no right for doing wrong
I'll swallow my pride, I only want to belong
I'm trying my best to toughen up for these days
And maybe I'll find another time for this place

And I'm holding on, I'm holding on
I'll wait until you're really gone
And try to find another way
But I cannot stay
I'll try to find another way
But I cannot stay"

Le corps se balançant au rythme des notes que je pressais, je donnais la sensation de caresser simplement l'instrument pour qu'il dégage les notes que je lui demande sans pour autant véritablement insister sur le clavier. Le dragon tatoué sur mon avant-bras gauche semblait courir le long de ma peau au rythme des mesures. Je pratiquais depuis tant d'années que je pouvais presque tout interpréter, et il en allait de même pour la guitare. Talent inutile en magie s'il en était, il était au moins un parfait exécutoire me permettant de hurler en chantant ce que je n'osais exprimer d'ordinaire.  
Des idées de texte et de mélodie, j'en avais plein le sac à dos, mais je n'en faisais rien. Sans doute attendais-je passivement le bon moment, celui qui ne vient jamais si l'on ne fait rien.

Prise à mon propre jeu, les mots que je prononçais en chantant me serrèrent la gorge et bientôt je sentais une larme perler sur ma joue. Merlin que je déteste l'été… Je cessais toute musique pour passer mon index sur ma joue afin de l'essuyer, et c'est à cet instant que je réalisais ne plus être seule dans la salle.


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Helios Carrow
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Abigail McFusty & Helios Carrow

Poudlard | Journée | Fin août 2020


Un mauvais enchaînement d’évènements. Une affligeante malchance. Voilà comment Helios aurait pu qualifier sa rencontre avec le Professeur McFusty. En tant qu’étudiant et fils de la vice-rectrice de l’université, le Carrow s’était toujours su à l’abri de la plupart des inconvénients de la vie à Poudlard. Seulement voilà, même pour les étudiants le couvre-feu existait et il arrivait parfois de se faire prendre. Helios n’arrivait pas à comprendre comment il avait pu se faire avoir à ce point, comme un vulgaire débutant qui n’avait pas réussi à s’échapper suffisamment rapidement pour éviter un professeur qui faisait une ronde. En voyant la directrice de la maison Poufsouffle, il avait été un peu rassuré. Avec celui de Serpentard il aurait véritablement passé un sale quart d’heure. Comme à son habitude, Helios avait pris les remontrances avec élégance et avait réussi à s’en sortir qu’avec un léger rappel au règlement. Tout aurait pu s’arrêter là si Helios n’avait pas eu peur que la McFusty aille tout balancer à Meredith. Il n’aurait pas dû véritablement s’en inquiéter mais il n’était pas à l’aise avec cette position de « victime » : si le professeur McFusty décidait de tout déballer, cela risquait de tendre de nouveaux ses relations avec Meredith et surtout cela risquait d’être inscrit à son dossier. Dossier qu’il avait réussi à garder immaculé et qui se devait de le rester s’il espérait pouvoir intégrer Sainte-Mangouste après sa dernière année. Alors Helios avait commencé son numéro de charme.

Une lettre après l’autre, il avait tenté de savoir ce que pouvait bien désirer le professeur et comment il allait pouvoir se débarrasser de cette dette qui ne lui allait pas du tout. Seulement voilà, Abigail McFusty ne semblait avoir besoin de rien. Et qu’est-ce que cela était irritant ! Ils se trouvèrent finalement une passion commune pour la musique et Helios sauta sur l’occasion. Et au fond de lui-même, il était bien content de renouer ainsi avec les mélodies. Ces derniers mois, il n’avait pas vraiment eu la tête à jouer quoique ce soit. Le faire accompagné pourrait peut-être l’aider à s‘y remettre, plus encore si cela lui permettait d’être de nouveau bien vu et ne plus rien devoir à Abigail.

Venir à Poudlard avant la rentrée était véritablement étrange. C’était d’ailleurs la première fois. Il n’avait jamais vu le château sous le soleil d’août. Helios avait pris le réseau de cheminette jusqu’à Pré-au-Lard et avait décidé de marcher jusqu’au château. Il avait besoin de prendre l’air et puis il y avait autre chose… Repasser pas très loin de la dernière altercation avec le Blood Circle, où Meredith avait été bien amoché et où pour l’une des premières fois il s’était senti un peu utile… Bien que sauvé par Phoebus. Avancer ainsi la tête haute le faisait enfin se sentir… Quelqu’un.

Montant les marches quatre à quatre du Grand Escalier, il dût patienter à quelques niveaux avant de pouvoir continuer. Voir les couloirs si vides était tout aussi déroutant. Helios réveilla d’ailleurs de nombreux portraits sur son passage. Peut-être devaient-ils emmagasiner du sommeil avant la rentrée prochaine… C’était vrai que des centaines d’élèves sur les bras ce n’était pas de tout repos. Le rendez-vous avait été donné en salle de musique. Le Carrow s’apprêta à y pénétrer sans autre forme de cérémonie lorsque du bruit s’échappa de la pièce, par la porte entrouverte. Il se rapprocha et entendit des notes jouées au piano accompagnées d’une voix féminine. Poussant lentement la porte, il découvrit Abigail en train de chanter. Il ne sut pas vraiment s’il devait s’annoncer ou non : il savait à quel point être dérangé dans son morceau était insupportable et laissait un goût d’inachevé particulièrement désagréable. En pleine réflexion, il ne fit donc aucun bruit et les événements choisirent pour lui. Abigail s’arrêta et sembla s’essuyer le visage. N’étant pas face à elle, il ne sut pas véritablement distinguer ce qu’elle faisait. Mais elle sembla enfin remarquer sa présence.

Comme poussé par des mains invisibles, Helios s’engouffra dans la pièce, en tentant de paraître le plus naturel possible. « Professeur McFusty. » Commença-t-il d’un signe de la tête. Il arriva jusqu’au piano. Un certain malaise l’étreignit, comme s’il n’aurait pas dû être présent pour ces quelques instants mélodiques qui ne lui étaient nullement destiné. Tentant de garder une certaine contenance, il ajouta posément : « Très joli morceau Professeur. Votre composition ? » Il croisa les mains derrière son dos. Cela lui permettait de les tenir occupées et de ne pas paraître particulièrement mal à l’aise. « Je vous remercie d’avoir accepté cette session musicale. Je… Cela fait bien trop longtemps que je ne m’étais pas exercé pour quelqu’un d’autre que l’elfe de maison. » Ce dernier n’était pas un public particulièrement partial et extrêmement insupportable par son ignorance. « Comment voulez-vous procéder ? » Ses doigts commençaient à fourmiller. Le corps du jeune homme répondait à la présence de l’instrument près de lui. Il avait envie de tapoter ses doigts sur les touches ivoires et noirs, se laisser envahir par la musique. Il savait que la musique lui avait manqué mais ce n’était que maintenant, face à cette absence, qu’il se rendait compte à quel point.

Codage d’après Libella sur Graphiorum


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Abigail MacFusty
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Mer 12 Mai - 9:21


Fin août 2020

À un instant près, j'aurais pu sursauter en entendant la voix du jeune homme, mais fort heureusement, j'avais senti sa présence à temps. En le regardant, je lui souriais alors qu'il se rapprochait de moi et de l'instrument, et peut-être étais-je en train de ressentir un certain malaise. Pas le genre de gêne que j'avais d'ordinaire avec un inconnu, causé par ma timidité, non, c'était peut-être davantage à cause de la musique que j'avais entonné. M'aurait-il entendu ? Si ça avait été le cas, pour une fois, cela m'importait peu. Après tout, nous étions ici pour que je lui apprenne quelques trucs et astuces concernant la musique, alors pourquoi me cacherais-je ? D'ordinaire, je laissais mon talent dans ma poche, je ne me mettais pas en avant et je gardais la musique pour moi, en privé, quand j'avais besoin d'évacuer un quelconque sentiment, qu'il soit triste ou heureux. Mes émotions guidaient ma musique, je composais librement comme l'on pouvait écrire en automatisme. C'était une chose étrange, comme si j'étais en transe, et même si cela pouvait inquiéter mon entourage, je devais avouer que j'adorais être dans cet état de possession. Pouvoir se contempler de l'extérieur, c'était une sensation aussi étrange qu'enrichissante. Ainsi, il était vrai qu'habituellement je me donnais très peu en spectacle, mais mon contrat avec le jeune Carrow était celui qu'il était, alors je réussissais à passer outre le dérangement. En réalité, ce qui pouvait plus me gêner présentement, c'était mes yeux un peu rouges à cause de la tristesse qui avait étreint mon cœur durant le chant. Cela dit, j'étais aussi allée chercher les emmerdes en chantant cette chanson tout en sachant que l'élève n'allait pas tarder à arriver, alors maintenant je devais faire face et assumer. Avec tous ces éléments mis bout à bout, j'en concluais que je n'étais donc pas venue ici pour cacher mes secrets aujourd'hui. Néanmoins, je me devais de faire attention, car je ne connaissais pas le jeune homme et même si le cours que nous allions avoir tous les deux allait être pour le moins particulier, cela ne m'empêchait pas de devoir songer à ma place d'enseignante et de garder ce statut. Bien que j'étais une professeure gentille, ouverte d'esprit et à l'écoute, ce n'était pas pour autant que je devais baisser ma garde et devenir trop proche de mes élèves. Le privé devait rester où il était.

- Bonjour, monsieur Carrow, comment allez-vous ? Puis je hochais légèrement de la tête pour confirmer. Ma composition oui.

Comme une expression nerveuse, je laissais mes doigts appuyer sur les touches Ré, Mi et Fa les uns à la suite des autres, fuyant le regard du jeune homme. Soutenir les autres m'était toujours extrêmement difficile, et puisque je ne le connaissais pas encore bien, je ne parvenais pas à être à l'aise avec lui malgré la présence de l'instrument de musique ainsi que du contexte. Ses mains passées dans son dos me laissaient croire que lui aussi n'était pas forcément détendu, ce qui me surprit quelque peu, car après tout, le jeune sorcier semblait droit dans ses chaussures, à savoir ce qu'il voulait. Le fait qu'il ait à ce point insisté pour payer sa dette ne m'avait pas échappé, même s'il l'avait fait de manière plutôt subtile. Bien que je me sente flattée par sa probité, en plus du compliment qu'il venait de me faire, je restais tranquille et humble, lui souriant simplement, le regard foncé dirigé sur le piano.

- Oh… ce n'est rien, vraiment, ça me fait plaisir.

Je ne considérais pas cette leçon comme un devoir ou une obligation. Partager un instant de musique me faisait plaisir au final, et ça n'avait rien à voir avec sa mère quand bien même j'appréciais cette dernière. J'étais de ceux qui savaient faire la part des choses, et Helios n'était pas Meredith.
Pourtant, à sa question, je levais les yeux au plafond comme si je n'avais absolument pas réfléchi à la marche à suivre (ce qui était le cas). Il me fallut quelques minutes pour trouver une idée et me lever du tabouret, indiquant au jeune homme de prendre ma place. Là, je me décalais sur le côté, posant délicatement mes doigts sur le dos du piano avant de donner mes indications.

- Si vous le voulez bien, montrez-moi déjà ce que vous savez faire afin que je puisse évaluer votre niveau, à moins que vous ayez une demande spécifique, auquel cas nous nous y attèlerons tout de suite.

Tout ce que je savais, c'était que Helios pratiquait de la musique et qu'il le faisait depuis des années. Cependant, j'ignorais tout de son style musical, de sa manière de se tenir devant l'instrument et de sa façon de jouer. J'avais besoin de définir tout cela pour lui donner une leçon à son niveau, ni trop facile, ni trop difficile. Enfin, je pouvais accéder à ses demandes s'il voulait travailler un sujet en particulier, mais pour ce faire, il me devait le faire savoir puisque je ne pouvais pas le deviner. Bien que je ne sois pas professeure de musique ni une professionnelle, je connaissais beaucoup de chose, déjà de par mes longues études dans le milieu, par mon ouverture d'esprit qui me permettait d'être curieuse et d'écouter un peu tout ce qui existait, que ce soit ancien ou actuel, et enfin, par le fait que je sois autodidacte et que je n'avais jamais cessé de pratiquer.
Cela dit, je tenais à préciser un point, et c'est en fronçant les sourcils que je l'exprimais, tout en restant pleine de bienveillance.

- Ne vous préoccupez pas de vos fausses notes, cela m'importe peu, ce ne sera pas ça que je vais critiquer.

Avoir un doigt qui ripait ou des cordes vocales qui déraillaient, ça pouvait arriver à tout le monde, qu'importe la voix, et cela pouvait s'exprimer par bien des manières qui était toutes aussi nombreuses que le nombre d'individus que nous étions dans ce monde. Je n'allais pas le juger s'il n'appuyait pas sur la bonne touche ou s'il allait malencontreusement rater un rythme. Bien sûr, s'il n'y avait aucune cohésion avec l'air musical je me permettrais une remarque, mais j'étais à peu près certaine que nous n'en arriverions pas à ce point de catastrophe.


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Jeu 20 Mai - 19:02
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Abigail McFusty & Helios Carrow

Poudlard | Journée | Fin août 2020


Une atmosphère étrange emplissait la pièce, arrivant presque à mettre Helios mal à l’aise. Il n’aimait pas se rendre compte que les Professeurs étaient des sorciers comme les autres. Pourtant Meredith était bien professeur et il la voyait en tant qu’être humain… Oui mais Meredith était sa mère, un être à part donc. Non, pour tous les autres enseignants, il était bien plus simple de ne les voir que comme des vitrines de leurs matières respectives, bien loin d’une quelconque vie autre. Aucune passion, aucun ami, aucune envie, aucune tristesse. Ils n’étaient que des pantins déblatérant des textes prédéfinis en espérant qu’une bribe à peine entrerait dans la caboche de leurs élèves. Alors lorsque le Serpentard vit les yeux rouges de la femme qui lui faisait maintenant face, il préféra l’ignorer. Aussi bien par politesse que pour éviter de penser davantage à ce qui pouvait bien secouer le monde du professeur McFusty au point de répandre ses larmes sur un piano.

Alors Helios prit le parti de lancer la conversation de manière fort cordiale, des discussions de politesse donc, qui évitait à tout le monde le malaise d’un silence mal calculé ou d’explications bancales. Il n’était pas sans cœur. Mais de là à dire qu’il se souciait du bien-être d’une professeure de Poudlard, professeur qu’il ne côtoyait que pour s’éviter des désagréments et qui ne lui enseignait même rien du tout dans son cursus universitaire... Ce n’était pas ses affaires et il s’en portait très bien.

Toujours les mains derrière le dos, Helios se tenait droit, distingué, statue guindée d’un aristocrate attentif. « Très bien je vous remercie. Et vous-même ? » Demanda-t-il. Elle ne ferait pas l’erreur bien peu professionnelle de lui répondre « non » puis de détailler ses soucis. Toute personne un tant soit peu polie savait qu’on ne répondant jamais par la négative à ce genre de question. Personne dans ce contexte ne voulait connaître les soucis de chacun mais ne pas la poser reviendrait à une faute énorme. Le paradoxe de la vie mondaine dans toute sa splendeur. « Magnifique arrangement Professeur. » Son esprit d’analyse décortiqua ce qu’il venait d’entendre comme le medicomage qu’il serait sous peu. « La hauteur de voix était particulièrement bien choisie pour les premières mesures du refrain. Tout comme le decrescendo sur le dernier phrasé qui amène un sentiment de sérénité sur les dernières mesures. » Helios ne se privait pas de fixer la Professeure mais celle-ci ne semblait pas vouloir rencontrer son regard. Avait-il dit quelque chose de déplacé ? Il s’en serait sans nul doute rendu compte. Il ne laissait jamais échapper quoi que ce soit. Ses remarques acerbes étaient toujours particulièrement choisies et volontaires. Il n’était plus un amateur depuis bien longtemps.

« - Oh… ce n'est rien, vraiment, ça me fait plaisir. » Le jeune homme aurait cru entendre les échanges habituels en bonne société. « Je vous remercie », « mais ce n’est rien », « tout le plaisir est pour moi », « blablablabla ». Quelle fatigue que ces interactions sociales, à toujours devoir lire entre les lignes. Helios pouvait aisément comprendre que la subtilité de la chose échappait aux masses. Le silence qui suivit la question d’Helios le laissa perplexe. Certes il avait insisté pour cette leçon mais elle aurait pu faire l’effort de préparer quelque chose tout de même. Heureusement qu’elle n’était pas professeure de métier… Oh wait… Le Serpentard ne fit aucun commentaire et attendit silencieusement que Mrs. McFusty se décide à la marche à suivre. Il en profita pour jeter un coup d’œil dans la pièce. Le soleil répandait ses rayons aux travers des vitraux qui avaient la fonction de fenêtre. La lumière orangé faisait danser les poussières de la pièce avec une grâce à propos.

Le Professeur McFusty bougea enfin et lui céda sa place. Helios ne se fit pas prier et s’installa avec une habitude certaine. Il modifia la hauteur du tabouret et le recula légèrement, laissant la place nécessaire à ses jambes. Il secoua la tête. « Je n’ai pour le moment aucune demande particulière. » Les mains d’Helios trouvèrent leur chemin jusqu’aux touches ivoires. Il les effleura et un petit sourire satisfait s‘installa sur ses traits. « - Ne vous préoccupez pas de vos fausses notes, cela m'importe peu, ce ne sera pas ça que je vais critiquer. » Il se retint in extremis de renifler dédaigneusement. Helios Carrow ne faisait pas de fausses notes. Il reporta son attention sur le clavier tout en réfléchissant. Il se repassa les partitions qu’il connaissait par cœur. Aucune ne sortait véritablement du lot. Il opta pour un morceau classique mais qu’il affectionnait particulièrement. Il prit une grande inspiration et commença à jouer.

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Helios était passionné par le piano. Son regard était concentré, sa maîtrise trahissait de nombreuses heures passées avec son précepteur. Il connaissait parfaitement le tempo et gardait un visage fermé, concentré pour déployer les notes les plus claires possibles. Il ne joua pas les dix-huit minutes et quelques que duraient le morceau. De toute façon, il ne le connaissait pas par cœur en entier. Non il avait juste eu besoin de prouver au professeur de quoi il était capable et lorsque les notes s’espacèrent un temps, le jeune homme en profita pour s’arrêter. Une solution de fortune qui lui évitait de s’arrêter en plein milieu d’une mesure particulièrement sonnante.

À la fin du morceau, il posa ses mains sur ses cuisses et se tourna vers le Professeur, attendant son avis, qu’il se doutait, serait élogieux. Il se permit de préciser : « Il s’agissait d‘un morceau de Schumann, particulièrement enjoué. » Sa mère l’aimait beaucoup, plus encore lorsque la musique emplissait le Manoir Carrow. Alors pendant quelques minutes, Helios sentait tous les occupants s’arrêter un instant et profiter de son talent. Il aimait cet auditoire, cette sensation de toucher un public qu’il savait malgré tout déjà rangé à sa cause. Le piano, c’était toujours le moyen de Meredith pour mettre Helios en valeur lors des diner mondain. Alors évidement que le jeune homme appréciait et s’entrainait pour y excellait. Il secoua imperceptiblement la tête. Meredith était bien trop liée au piano et cela ne lui plaisait guère.

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Sam 29 Mai - 8:06
Évidemment, la question de politesse que je lui avais posée me fut retournée, et quand bien même je n’étais pas une personne qui mentait, je n’appréciais pas non plus exposer mes états d’âme aux yeux du monde. Non, j’étais davantage quelqu’un de discret, de fuyant, cette personne qu’on ne remarque pas si on n’y fait pas volontairement attention. Si je m’étais un peu épanchée sur le piano, c’était parce que je croyais être seule, sans penser que le jeune homme pouvait arriver à l’heure, voire même un peu plus tôt que ce que nous avions convenu. Je devais bien l’admettre (avec un peu de honte) que j’étais trop habituée à ces jeunes qui se pensaient être les rois du monde et qui donc, imposaient leurs propres horaires malgré les recommandations des professeurs. Naïvement, j’avais songé que le Serpentard était de ceux-là, sans pour autant pousser la réflexion ou même mal le juger. Par ailleurs, sa manière de se tenir, si guindée et presque parfaite, me donnait cette désagréable sensation que je pouvais être traitée de laquait à tout instant. Bien que ce soit vrai en partie, ce n’était pas pour autant agréable, mais je n’appartenais tellement pas à ce monde aristocrate que je ne me sentais jamais à ma place lorsque j’étais en leurs présences. Il y avait bien qu’avec William que je parvenais à surmonter cette sensation, mais peut-être parce que je l’avais vu mettre un peu la main à la pâte, ce qui n’était pas le cas des autres. Pour le moment.
Regard sombre rivé sur les touches d’ivoire, je souriais alors tout en hochant la tête.

- Je vais pour le mieux.

Trait de caractère notable chez moi, j’abhorrais la violence comme le mensonge. Pourtant, j’étais devenue une experte pour envelopper les véritables mots. Je n’avais ni dit que j’allais bien ni affirmer l’inverse. J’avais simplement précisé que ça allait, et que ça pourrait aller mieux. Cela dit, je ne souhaitais guère m’attarder sur ma vie sentimentale. Helios n’était qu’un élève, et j’évitais par-dessus tout de créer des liens trop étroits avec les élèves.
Mon sourire vint s’élargir alors que le jeune homme me fit un compte rendu de ma propre composition, comme si j’attendais son aval et son avis alors qu’il avait été un spectateur non désiré. Toutefois, passant outre le fait qu’il me donnait son avis de manière détournée, je comprenais immédiatement les notions théoriques qu’il possédait. Bien que je n’en ai jamais douté à la suite de nos échanges de missive, j’appréciais toujours constater la vérité par moi-même. De par ce fait, je lui jetais un rapide coup d’œil, ne cherchant toutefois pas son regard, gardant ma frange blanche barrer une partie de mon visage, je hochais une nouvelle fois du menton.

- Merci. C’était l’effet que je voulais donner. Mission accomplie alors.

C’était un peu comme lorsque les gens se permettaient de me dire qu’ils n’appréciaient absolument pas ma nouvelle teinte de cheveux alors que je ne leur avais pas demandé leurs avis. Ces constatations indésirées me  donnaient la sensation que je n’étais jamais à ma place, ou tout le moins, que je ne pouvais pas agir comme je l’entendais, comme s’il fallait à chaque fois que quelqu’un se sente supérieur à moi et se pense assez important pour me rappeler ce que je devais faire. Malgré tout, j’étais moi, avec ma liberté de penser et d’agir, quand bien même j’étais une femme, menue et aux airs fragiles qui plus est. La gente féminine n’avait pas encore toujours son mot à dire, et c’était quelque chose que j’essayais de revendiquer, le fait que j’avais autant le droit de m’exprimer qu’un homme. Mes collègues dragonologistes en faisaient les frais par ailleurs. Mais ma fois… les vieilles habitudes ancestrales ont la vie dure.

Cela, je ne pouvais que le constater auprès de Monsieur Carrow lorsqu’il prit place sur le tabouret sans jamais perdre de sa superbe (Merlin que tout cela me paraissais superficiel). En me décalant sensiblement sur le côté, je prenais la peine de n’absolument pas toucher l’instrument tandis que les premières notes raisonnèrent. Là, je ne pus m’empêcher de baisser le visage pour camoufler un sourire amusé. Non pas que je me moque du jeune homme qui effectuait les mesures avec une aisance et une précision indiscutable. Non, j’étais amusée parce que, encore une fois, ce morceau rentrait dans des normes. Celle de la bienséance, celle de la vie mondaine, celle de la supériorité, bien que je connaisse moi aussi les mesures de cette partition. Après tout, j’avais passé du temps au conservatoire de musique de Londres étant plus jeune, ainsi, je connaissais mes classiques.
Malgré une exécution parfaite et impeccable, je n’étais pas satisfaite de ce qu’était en train de faire le jeune homme. Il n’y avait pourtant rien à redire, du tempo jusqu’à sa manière de se tenir. Mais justement. Tout était trop parfait, trop dirigé. Bien que la mélodie vive de son talent, elle ne vivait pas de son existence à lui.
Me concernant, j’étais une musicienne et une chanteuse qui utilisaient les notes pour m’exprimer, pour extérioriser ce qu’il y avait à l’intérieur de moi. Bien sûr, c’était quelque chose de simple (ou pas) puisque j’étais quelqu’un d’extrêmement émotif. Toutefois, je craignais que ce soit plus difficile pour un garçon, aristocrate, fils de sa mère, aux allures bien trop contrôlées. Malgré tout, cela pourrait être un excellent moyen de le faire sortir un peu de son quotidien et d’en apprendre plus sur la musique, les divers mouvements que l’on pouvait découvrir, mais aussi d’en savoir plus sur lui-même, tout simplement. Je me trompais sûrement (et j’espérais me tromper), mais je peinais toujours à croire que les gens aussi impeccablement tenu de l’extérieur étaient véritablement heureux dans leurs vies. Septima me l’avait bien prouvé. Non pas que je me fasse du souci pour Helios, je n’en étais pas à ce point-là de l’apprécier, mais s’il pouvait se permettre de sortir des sentiers battus, j’étais certaine que cela pourrait lui être utile dans sa vie de tous les jours.
Enfin, c’était mon point de vue.
Lorsqu’il cessa de jouer et qu’il se tourna vers moi, je redressais la tête pour regarder dans sa direction, ne le fixant toujours pas dans les yeux. Sourire gravé sur mes lèvres, l’expression de mon visage ne concordait pas avec lui, montrant au garçon que quelque chose me tracassait.

- Oui, je connais bien moi aussi les compositions de Schumann. Tout comme je connais celles de Chopin, de Mozart, Beethoven, Prokofiev, Rachmaninof ou encore Tchaïkovsky, pour ne citer que ces grands hommes. Mais dites-moi… vous êtes-vous déjà essayé à la composition ?

Je penchais la tête légèrement sur le côté. Composer soit même une partition n’était pas un exercice forcément aisé, tout dépendait de la personne, de ce qu’elle avait en tête, de ces sentiments, de son état d’esprit, mais aussi de sa relation avec la musique. Être un excellent musicien ne suffisait pas à faire vivre la musique. C’était ce que je voulais essayer d’apprendre à Helios aujourd’hui, voilà le sujet de mon cours présentement, sauf s’il pouvait être amené à me prouver le contraire dans les minutes qui suivront. Levant mon regard sombre sur l’un des vitraux de la salle où nous nous trouvions, je reprenais.

- Avez-vous déjà essayé de suivre vos propres règles plutôt que celles des autres ? De vous exprimer par vous-même et d’extérioriser ce que vous avez dans la tête ou dans votre cœur ?

Oui, je parlais toujours de musique, bien évidemment. Pourquoi ? Ces paroles sont à double sens ? Oh vraiment ? Je n’avais pas fait attention. Oups ?


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Abigail McFusty & Helios Carrow

Poudlard | Journée | Fin août 2020


« - Je vais pour le mieux. » Soulagé, Helios l’était plus que ce que à quoi il s’attendait. Il ne connaissait pas bien le Professeur McFusty mais elle était la Directrice des Poufsouffle, une femme qui forcément s’enquérait des états d’âme de l’humanité, aussi inintéressants pouvaient-ils être. Alors peut-être aurait-elle pu prendre ce trait de caractère, de vouloir s’épancher sur son humeur, ses bons et mauvais jours. Helios se persuada qu’il n’aurait pas été le dernier à la faire taire avec une politesse soutenue mais ferme.

Le Serpentard fut satisfait d’avoir montré un fragment de ses connaissances. La Professeure devait comprendre qu’il n’était pas un quelconque idiot de second plan ayant un jour eut une folle envie de se mettre à la clarinette sans n’avoir jamais réussi à s‘élever au-dessus d’un niveau au mieux médiocre. Helios l’avait ainsi mis en évidence, le plus rapidement possible, pour que ni l’un, ni l’autre n’ait à perdre leur temps. Il voulait repayer sa dette tout en apprenant de nouvelles choses. Avec les précepteurs que lui trouvaient Meredith, il n’y avait rien qui variait malgré les changements successifs d’enseignants. Toujours les mêmes classiques, les mêmes techniques rigides, les mêmes tempos réguliers. Savoir ce qu’il voulait en particulier était compliqué : il savait ce qu’il ne voulait pas. Et étrangement, il avait l’intime conviction que ce professeur qu’il avait en face de lui ne serait pas une énième copie de ces instructeurs.

Helios prit l’une des places qu’il appréciait le plus au monde –c’est-à-dire au piano-  et commença à jouer. Il était entièrement concentré sur le morceau, s’appliquant à donner une réplique parfaite de ce que devait être le morceau dans les plus grands concerts magiques. Étrangement, cette concentration ne fut pas la seule raison pour laquelle le Serpentard ne voulut pas jeter un regard vers le Professeur McFusty. Dire que le jeune homme était sûr de lui était un euphémisme. Il respirait la confiance. Seulement, sur certains points, cette confiance n’était que de façade. Sur les choses qui lui tenaient à cœur, face à des gens inconnus, il avait un besoin maladif d’être reconnu pour son talent. Il avait besoin d’entendre des compliments pour le conforter dans son idée d’excellence. Ainsi il pouvait se dire que ces compliments étaient bien pour lui et n’avait rien à voir avec l’argent de sa famille ou le nom qu’il portait.

Le morceau fini, Helios chercha le regard d’approbation de la McFusty mais il ne trouva que des yeux fuyants. Ceci lui fit froncer les sourcils. Que se passait-il exactement ? Il se sentit obligé de détailler ce qu’il venait de jouer. Peut-être ne connaissait-elle tout simplement pas et qu’elle était mal à l’aise devant son manque évident de culture ? Bien que déçu, le jeune homme se contenta d’énoncer les faits, se désespérant de plus en plus d’apprendre quoique ce soit avec ce professeur. Il avait véritablement perdu son temps. Et cela l’avait mené jusqu’à venir à Poudlard en août ! En août ! Mais non consciente de toutes les réflexions d’Helios le Professeur McFusty lui rabattu son claquet d’une délicate et studieuse façon. Helios voulut ouvrir la bouche mais sentit bien qu’il avait mal jugé la femme face à lui. La composition ? Pourquoi faire ? Il n’avait pas le temps de tâtonner dans l’inconnu à la recherche de notes qui s’assembleraient correctement alors même que de grands talents l’avaient fait pour lui ! « Non je n’ai pas de temps à perdre avec cela. » Répondit-il sobrement.

« - Avez-vous déjà essayé de suivre vos propres règles plutôt que celles des autres ? De vous exprimer par vous-même et d’extérioriser ce que vous avez dans la tête ou dans votre cœur ? » C’étaient quoi ces questions ? Helios sentait bien que la Professeure voulait l’emmener quelque part mais il n’arrivait pas à mettre la main sur quoi. Cela faisait étrangement échos aux paroles d’autres adultes qui avaient croisés sa route, qui ne cessaient de lui demander si ce en quoi il croyait venait bien de lui. Mais dans quoi s’épanchait Helios ? Ici, il était question de musique, pas de voyage intérieur ! Il allait falloir qu’il reste concentré. Il ne pouvait décemment pas se présenter comme un idiot alors même qu’il venait de faire une reddition absolument parfaite d’un morceau particulièrement ardu.

« Il est nécessaire d’exceller dans un sujet avant de pouvoir se permettre d’en briser les codes. Je suis capable de m’exprimer et d’extérioriser ce que j’ai dans la tête à travers le travail d‘autres. Je ne vois pas l’intérêt de s’épancher sur la place publique, plus encore avec de la musique. Si j’avais quelque information à faire passer, soyez persuadée, Professeure, que je serais tout à fait apte à y poser des mots pour m’assurer que l’information soit bien comprise par mon auditoire. » Helios avait imperceptiblement relevé la tête. Il savait que cette réponse ne le satisfaisait pas lui-même tout à fait. C’était vrai : il n’avait jamais pensé à composer. Enfin si, bien sûr, il avait des cahiers emplis de notes griffonnées à la hâte, bien loin d’yeux étrangers. Mais il aurait préféré cirer les chaussures magiques de Peeves que d’en montrer ne serait-ce qu’une fraction à qui que ce soit. Oui, cela était trop personnel, trop lui, trop faible. Cela ne ferait qu’ouvrir des plaies béantes, rendant le travail de se débarrasser d’Helios Carrow particulièrement facile.

Le Serpentard devait se sortir de ce mauvais pas, il se sentait à la merci du Professeur McFusty et détestait cette situation. Il devait reprendre le contrôle de la conversation alors même qu’elle venait de le faire vaciller. « De toute façon, quel serait l’intérêt de composer quelque chose qui ne serait entendu que de mes propres oreilles ou au mieux par d’autres qui passeraient malencontreusement à côté de mon piano ? Qu’en dites-vous Professeure ? » Abigail McFusty lui posait des questions qui le piquaient. Helios se devait bien de répliquer, ne serait-ce que pour ne pas perdre la face. Extrême politesse pour des paroles qu’il ne voulait au mieux qu’agaçantes. « C’est donc ce que vous me conseillez ? Composer ? » Se permit-il d’ajouter, dubitatif devant les demandes de la jeune femme. Si Helios avait su dans quoi il s’embarquait, il aurait peut-être laissé son honneur de côté ou prit le risque que le Professeur McFusty raconte tout à Meredith. Car alors il ne serait pas dans un Poudlard vidé de ses habitants, par une belle journée d’août à écouter une Professeur dépressive s’épancher sur les bienfaits de la composition qu’elle ne semblait pas elle-même comprendre tout à fait.

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Mer 14 Juil - 22:42
Les mains jointes dans mon dos, le regard légèrement penché sur les courbes élégantes du piano devant lequel se trouvait monsieur Carrow, je ne pouvais m'empêcher de garder un petit sourire satisfait à ses répliques. C'était sans surprise que je recevais ses mots, et j'en étais davantage amusée que déçue. Il fallait dire que, bien qu'étrangère à la caste noble de la population sorcière, je commençais à côtoyer plusieurs personnes qui en venaient, et ils avaient un peu tous ce même syndrome. Celui de l'excellence, de parfaire dans un domaine, mais sans jamais y mettre du sien, sous prétexte que cela pouvait être une faille. Mais voilà, ne pas être soi, ne pas être vrai, était en faille en elle-même, mais comment moi, humble petite sorcière qui roulait dans la boue quotidiennement, pouvais faire changer les avis si bienpensants de la haute société ?
Cela dit, je ne pouvais pas totalement donner tort au jeune homme. Il fallait exceller dans un sujet avant de pouvoir se permettre de briser les codes. Le problème présentement, était qu'Helios avait atteint ce niveau d'excellence, mais il ne se lançait pas, peut-être car justement, cela pouvait ouvrir des "portes" de faiblesse, ou tout le moins, ce qui pouvait être qualifié comme telles. Je ne comprendrais décidément jamais cette espèce de fierté qu'avait le genre humain à toujours vouloir se montrer fort alors qu'il courbe l'échine.

- Je ne doute pas que vous savez parfaitement vous exprimer face à un auditoire approprié, monsieur Carrow. La question ici n'est pas de s'épancher, mais juste de s'exprimer, d'extérioriser… ou si vous préférez, voyons-le autrement : de s'amuser ou de se distraire… Ou encore… d'apprendre et de ne cesser à progresser.

Le jeune homme pensait peut-être qu'il m'avait piqué au vif alors qu'il ne voulait aucune oreille qui puisse entendre ses mélodies. Toutefois, la musique pouvait se faire écouter à d'autres êtres vivants que les humains, mais ça, je me retenais bien de le lui dire. Je n'étais malheureusement pas certaine que le jeune homme ait ce genre d'ouverture d'esprit, et néanmoins, ça remarque était tout à fait pertinente.
Glissant légèrement jusqu'à une chaise en bois, je l'attrapais par le dossier pour venir la poser non loin du piano néanmoins, je ne m'y installais pas. Gardant obstinément le regard à terre, je me dirigeais jusqu'au mur, là où j'avais posé un long étui. J'en sortais ma guitare, puis revenait vers le jeune homme en m'asseyant enfin. Instrument redressé sur mes cuisses, je posais ma joue sur le manche tout en réfléchissant, regardant un instant les carreaux de la fenêtre devant nous. Essayant de choisir au mieux mes mots, je restais silencieuse un instant avant d'oser me lancer.

- Je vais vous parler franchement. Vous m'avez demandé mon avis sur votre talent musical en me demandant de vous améliorer sur les points à améliorer. Je décollais ma joue de ma guitare pour diriger mon regard vers l'élève et enfin le fixer franchement dans ses prunelles. Votre niveau est excellent, vous êtes indéniablement doué et compétent dans le domaine musical. Mais vous ne donnez aucune âme à vos interprétations, ce qui rend votre talent fade et sans saveur.

Avec gentillesse et bienveillance, je lui souriais avant de détourner déjà le regard, prenant convenablement ma guitare entre mes doigts, ma main gauche pinçant machinalement et tour à tour les six cordes, tandis que la droite venait les frotter pour en sortir les sons d'une gamme parfaitement exécutée.

- Vous avez la technique, vous avez les connaissances, vous avez le rythme et les mélodies. Bref… vous avez tout en main, et je dirai même que vous avez tout en vous, car un tel niveau, même avec un travail acharné, ne s'acquiert pas pour tout le monde… mais tout cela est très formel et très impersonnel. Vous interprétez avec une précision étonnante cette partition de Schumann, mais elle manque de vie, elle ne bouge pas, vous suivez la ligne directrice sans oser faire votre propre sentier. Elle ressemble à… À un sortilège de Patronus, mais incorporel… vous… voyez ce que j'essaie de vous dire ?

Purée, m'exprimer était si difficile… surtout que je ne souhaitais pas froisser le jeune homme, car je m'étais investie de cette mission de le faire progresser, et je trouverai dommage qu'il s'en aille, froissé par mes paroles, alors qu'il pouvait atteindre davantage de performance s'il voulait bien prendre le temps de m'écouter et de prendre en considération mes avis. Je n'avais moi-même pas la prétention d'exécuter aussi bien les scènes de Shumann ou des autres, sans doute qu'Helios me dépassait en technique, car j'avais bien vite pu avoir la liberté d'exprimer mes propres notes en composition et que je m'étais davantage concentrée sur mes études universitaires dans le conservatoire. Néanmoins, ce que je faisais en musique était vivant. Pas forcément entraînant, mais ça racontait une histoire, car la musique était une merveilleuse liseuse libre de l'interprétation de chacun. Ce qu'Helios venait de jouer m'avait presque rappelé un encéphalogramme plat.
Regard détourné sur le manche de ma guitare, j'improvisais instantanément une petite mélodie, comme si cela me permettait de canaliser le stress que je commençais à ressentir dans cette conversation, puis je m'arrêtais pour regarder à nouveau en direction de la fenêtre.

- C'est l'un de mes conseils en effet, la composition, ou tout le moins, l'improvisation. C'est un exercice auquel vous ne vous êtes jamais confronté si je comprends bien, et c'est ce qui vous permettra de progresser davantage dans la musique. Puis je coulais un regard en biais sur le jeune homme pour conclure. Mais sinon je peux vous corriger sur votre posture, vous êtes un peu rigide et vous semblez manquer de souplesse dans les doigts, mais je le ferai uniquement si vous ne trouvez pas cela superfétatoire.

J'exagérais volontairement le tableau pour pousser un peu le jeune homme à sortir des sentiers battus. Car je me doutais que des corrections sur ses postures, il en avait eu toute sa vie, et peut-être avait-il envie de changement. Après tout, n'était-ce pas pour cela qu'il m'avait contacté ? Pour que je vienne bousculer un peu son quotidien ? À moins que justement, c'était ce qu'il fuyait par-dessus tout, et dans ce cas nous ferions une leçon de musique qui serait inutile et qui nous ferait perdre notre temps à tous les deux.


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Lun 20 Sep - 23:00
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Poudlard | Journée | Fin août 2020


La professeure MacFusty ne semblait pas en avoir fini sur le sujet. Et alors même qu’Helios avait jugé cette histoire de composition à montrer au monde hors sujet, voilà qu’elle en remettait une couche. « S’exprimer », « extérioriser », « s’amuser »… Ridicule. Absolument effarant de ridicule. Peut-être était-ce différent chez les Poufsouffle mais Helios n’avait pas le temps pour ce genre de chose. Il voulait s’élever. Il voulait que le monde connaisse son nom, qu’il l’acclame, que chacun se pousse pour lui faire place. Et tout cela ne se ferait pas en pianotant sur des touches, aussi plaisant que cela soit. Et voilà, le Serpentard était encore plus agacé par la situation. Il n’aurait pas dû venir. Il aurait dû prendre le risque de voir le Professeur MacFusty aller parler à sa mère avec la possibilité qu’elle ne le fasse jamais. Il y aurait encore eu une possibilité de s’en sortir. Ici et maintenant, il était simplement coincé sans trouver de possibilité de fuite, sans même être persuadé de ne pas voir la jeune femme tout  dévoiler à Meredith en salle des professeurs. Non vraiment, il avait choisi la pire option possible et ne pouvait à présent que s’en mordre les doigts. Il la regarda d’un air absent aller chercher un étui et en sortir une guitare. Une lueur de curiosité brilla dans ses yeux bleus mais il se garda bien de faire un quelconque commentaire.

Les yeux toujours baissés, Miss MacFusty n’avait toujours pas croisé son regard ou alors fugacement. Comment pouvait-elle seulement s’appeler « professeur » et ne pas pouvoir soutenir un regard ?! Le silence pesa entre eux et ne fit que renforcer l’irritation du Carrow. Si elle avait prévu de fixer le sol jusqu’à la Saint Dumbledore, il avait tout le temps de filer en douce pour aller boire des whiskys pur feu avec ses amis avant la rentrée. Quels amis Helios ? Tu n’as parlé à aucun d’entre eux depuis des mois… Certes. Il y avait ce détail dont il s’occuperait très prochainement. Il commencerait par Grigori tiens, il sera probablement le plus compréhensif… Hé bien, s’il comptait sur Grigori pour être le plus à l’écoute, Helios n’était vraiment pas rendu.

La Professeur prit enfin la parole et le sortit de ses pensées. Le début de sa tirade fit dessiner un mince sourire sur les lèvres d’Helios, les compliments il avait l’habitude. Enfin jusqu’au « fade » et « sans saveur ». Il voulut ouvrir la bouche pour protester mais le sourire plein de bonne volonté de la Professeure l’en empêcha. Et aussi le fait qu’elle commença à jouer quelques notes. Helios bouillonnait tout autant que son cerveau fonctionnait activement pour analyser ce qu’elle venait de lui dire. N’était-il pas après tout venu pour avoir un retour objectif sur son travail ? N’était-il pas précisément à la recherche de la critique pour justement pouvoir s’améliorer et devenir un des plus grands pianistes du monde sorcier ? C’était une chose de s’y attendre, s’en était une autre de se le prendre en pleine tête et servit avec un sourire en plus…

Les notes commencèrent à s’échapper de la guitare et Helios se mura dans un silence blessé. Il ne voulait pas le laisser paraître mais il avait véritablement espéré ne recevoir que des compliments. Tomber ainsi de son piédestal était nécessaire mais terriblement humiliant. L’enseignante continua à tenter de mettre des mots sur ce qu’elle pensait du travail d’Helios. Celui-ci s’obstinait à ne pas vouloir comprendre où elle en venait avec l’application d’un jeune enfant boudant les critiques. Il gardait la tête haute, le corps stoïque, dardant ses yeux sur la jeune femme.

Le sujet de la composition revint sur la table et Helios se trouva bien démuni face à la situation. Démuni ou plutôt tiraillé. Il brûlait d’enfin se démarquer, de montrer au professeur de quoi il était capable. Ces nombreuses pages qu’il avait griffonnées, tantôt ses mémoires dans un carnet, tantôt des notes de musique dans le coin d’une page, toujours avec ce besoin de poser sur le papier ses joies et ses peines, ses peurs et ses doutes, glorifier ses victoires tout autant qu’avaler ses défaites. Il serra les dents lorsque le Professeur lui laissa le choix entre composer ou d’énièmes conseils sur sa posture. Un combat s’engagea avec sa conscience et il fut bien obligé de trancher. Il n’avait pas envie de partager ses créations, cela était trop personnel. Et pourtant… Abigail MacFusty n’était-elle pas justement le meilleur choix possible ? Elle était relativement compétente donc il ne divulguerait pas son talent à n’importe qui. Elle était relativement loin de son cercle de connaissances si ce n’était Meredith donc elle n’irait pas en parler sous tous les toits. Et elle était professeure et directrice des Poufsouffle, pas le genre à faire de coups pendables… Peut-être qu’effectivement il tenait quelque chose avec cette femme.

Le Carrow déglutit et se tourna lentement vers le Professeur. Il se racla la gorge pour se donner un peu de contenance avant de répondre. « Je suis mauvais en improvisation, presqu’autant que dans la vraie vie. J’ai besoin d’analyser les choses pour en tirer le meilleur pour moi ou mes objectifs. Je suis ainsi. »  Il faisait preuve d’une franchise déconcertante, incisive. Il prit quelques secondes pour tenter d’empêcher sa voix d’être trop impertinente. « Je… » Il secoua la tête et ce fut à son tour de détourner le regard et de le poser sur les touches blanches. Il allait devoir se décider. « Mais je peux essayer. Que voulez-vous que j’improvise ? » Demanda-t-il un peu perdu dans cette situation. Avait-il  le choix ? Complètement ? Pouvait-il véritablement se laisser porter ? Ses doigts retrouvèrent le chemin des touches et plusieurs des phrases musicales qu’il avait un jour écrites lui vinrent en mémoire. Il en choisit certaines, en refusa d’autres et en mélangea plusieurs.

Les notes commencèrent à s’égrener du piano. D’abord timidement puis aussi lentement que surement, la mélodie commença à prendre possession des lieux. Bien sûr, Helios restait droit, guindé, les notes étaient précises et justes. Mais il ne suivait plus un autre compositeur. Il suivait sa propre voie, sa propre parole. Il jouait sa musique ! À lui ! Et pour un public autre que les sérieux portraits du grand Salon du manoir Carrow. Il était euphorique. Enfin à l’intérieur tout du moins car il ne laissa rien paraitre au dehors. Mais très vite cette joie se tarit et il se retrouva bloqué. Une vingtaine de secondes tout au plus et il s’arrêta d’un coup. Plus rien, le vide. Il en fut tout d’abord plus étonné qu’agacé. « Je… Je n’ai rien de plus. »  Il se leva précipitamment pour faire quelques pas, honteux de ne pas avoir pu jouer ne serait qu’une moitié de minute. Cela ne lui était jamais arrivé. Il n’avait jamais failli devant un auditoire. C’était bien pour ça qu’il n’improvisait jamais, qu’il ne jouait que des choses abouties par d’autres, pour ne jamais se tromper et éviter la honte. « C’est ridicule. Je n’ai pas besoin de ça. Je ne suis même pas capable de jouer correctement avec vos conseils Professeur. »  Il marcha quelques pas dans un sens puis dans l’autre pour se calmer et faire passer son trouble.

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Ven 24 Sep - 23:17
Je le voyais. Que croyait-il ? Même si je ne le regardais pas directement dans les yeux, ça ne voulait pas dire que je l'occultais totalement. Je voyais qu'il était crispé. Je voyais bien que je l'énervais. Je voyais bien qu'il avait envie de s'en aller. Je ne le retenais pas, alors pourquoi restait-il ? La fierté des Serpentard était un atout pour eux aussi bien qu'elle était un poids. Hélas pour le jeune homme assis devant le noble piano, j'étais une petite sorcière aux airs innocents, voir idiots, car je savais que je dégageais une certaine candeur, mais ça ne me rendait pas dénuée d'esprit pour autant, bien au contraire. Je savais observer, je savais deviner les choses, et d'autant plus lorsque nous étions sur un terrain aussi familier que celui de la musique (ou de la dragonologie). Les notes, c'était aujourd'hui pour moi une deuxième langue, une autre façon de m'exprimer, une alternative lorsque je ne savais pas comment choisir les mots justes. Par extension, j'arrivais donc à diriger le jeune Carrow là où il souhaitait que je le mène initialement, à savoir, vers les progrès qui lui manquaient. Ce dernier petit saut (et pas des moindres) pour atteindre l'excellence musicale. Car très bon pianiste, il l'était déjà, et de cela, j'en étais certaine. Rien qu'à songer, le nombre d'heures de répétition chez lui me faisait mal aux doigts et au dos. Pourtant le voilà là aujourd'hui, devant moi, l'air fier et si déterminé qu'il était agacé que moi, une petite sorcière qu'il dépassait de sa carrure, le remette en place de la plus douce des manières dont je puisse être capable.
Mon intention n'était pas de démonter tout ce qu'il avait appris, qui aurais-je été pour faire cela ? Non, je voulais juste lui permettre de franchir ce dernier obstacle qu'il n'arrivait pas à sauter. Je voulais l'aider à s'étendre vers l'infini des possibilités qui s'étendaient devant lui et qui, à juste titre, lui donnaient le vertige. Il y avait la tentation de vouloir saisir l'opportunité au vol, mais également la crainte de cet inconnu… d'autant plus lorsque nous sommes si habitués depuis notre plus tendre enfance à marcher sur une ligne toute tracée, n'est-ce pas ?

Lorsque le jeune homme s'ouvrit enfin et daigna se confier à moi, j'arquais un sourcil aussi étonné que circonspect. Non pas parce qu'il se jugeait mauvais en improvisation, mais bien parce que son masque presque hautain ne l'empêchait pas de reconnaître la vérité. En voilà un garçon digne d'intérêt, et pas parce qu'il était le fils de sa mère, ça, je n'en avais que faire en réalité, Meredith n'avait pas à entrer dans le vif du sujet présent.
Je savais reconnaître un talent lorsque j'en voyais un, moi la petite traqueuse de grands sauriens cracheurs de feu qui s'insinuait dans les failles durant des heures pour trouver l'indice manquant aux nombreux dragonologiste. J'étais celle qui révolutionnait mon métier parce que j'étais entêtée dans mes idées et que je savais apporter les preuves nécessaires. Non pas que j'aimais avoir raison, mais parce que j'étais profondément persuadée des idées que j'avançais… qu'il pouvait exister d'autres méthodes d'apprentissage, et ce, pas uniquement avec les dragons. Helios Carrow en était présentement l'exemple parfait.
À partir de cet instant, je me fis la promesse silencieuse d'empêcher le jeune garçon de sortir de cette salle de musique sans lui avoir permis d'accéder à sa propre réussite, ou tout le moins, de lui avoir montré comment faire.

J'allais ouvrir la bouche pour lui répondre, déjà je prenais mon inspiration, lorsqu'il posa ses doigts sur les touches en épicéa. Me ravisant alors, j'observais un silence religieux, à l'affût du jeune homme devant moi qui gardait avec une obstination presque comique ce dos droit et cette allure si guindée. Les premières notes s'élevèrent dans la salle, et déjà, je sentais quelque chose de changé. Ce n'était pas lui, ou tout le moins, il n'en montrait rien, mais je devinais une certaine chaleur dans la mélodie que j'entendais, il y avait ce quelque chose, ce truc, cette… âme qui manquait précédemment.
Le temps d'un battement de cil.
Je redressais le visage en un discret sursaut lorsque le garçon cessa son rythme puis se releva d'un bond pour faire les cent pas un peu plus loin. Battant des paupières en entendant ses paroles allant à l'encontre de ce qu'il était vraiment, je me relevais à mon tour vivement avant de poser ma guitare sur la chaise sur laquelle je me trouvais jusque-là. La voix enfin assurée, je parlais de façon claire et déterminée.

- Non non non monsieur Carrow, je vous assure ! Il n'y a rien de ridicule à tout ça, et vous êtes parfaitement capable, je vous l'assure ! Scellant mes lèvres pour m'enfermer dans le silence, je réfléchissais à vive allure pour reprendre, toujours sur un ton calme. L'improvisation est un art qui se travaille, c'est un lâcher prise qui n'est pas évident pour tout le monde, et si ça va à l'encontre de votre caractère et bien… mettons cette idée de côté pour le moment et concentrons-nous davantage sur la composition, voulez-vous ?

Avec précaution, je me rapprochais du piano pour m'asseoir à la parfaite extrémité du petit siège, signifiant que l'étudiant pouvait me rejoindre sitôt qu'il le souhaitait. Gardant obstinément mon regard posé sur les touches faites de noir et de blanc, je m'éclaircissais la gorge avant de reprendre mes explications.

- Vous avez parfaitement réussi à jouer correctement avec mes conseils, quand bien même ça n'a duré que quelques secondes. Monsieur Carrow, je m'en fiche que vous fassiez des fautes, je ne vais pas vous demander dès aujourd'hui une improvisation ou une composition dénuée d'erreur, ce serait idiot. C'est quelque chose qui se travaille et s'acquiert avec le temps, tout comme vous êtes parvenu, lors de vos nombreuses séances d'entraînement, à avoir votre parfaite posture de pianiste, ou à exécuter un sortilège compliqué. Soupirant un peu, j'affaissais mes épaules. Commençons par le commencement peut-être, d'accord ? Les quelques mesures que vous m'avez fait entendre tout à l'heure étaient bien plus vivantes que ce que vous avez joué au début de notre rencontre. Si c'était de vous, je vous en félicite.

Souriante, je le regardais du coin de l'œil avant de poser ma main droite sur les notes aigües du clavier.

- La composition s'apparente à une écriture standard sur une page blanche. Imaginez que chaque note est une lettre, par ailleurs, c'est ce qu'elles sont… donc… admettons que je souhaite écrire une phrase simple, donc une mesure, il me faut pour cela les mots qui la composent, les notes.

Délicate, je jouais lentement 8 notes, composant ainsi deux mesures d'une partition à 4 temps, le plus classique en musique.

- Là, ceci était ma première phrase, admettons un genre de bonjour. Que répondriez-vous ?

Je tournais le regard dans sa direction, et avant qu'il ne puisse répondre quoique ce soit, j'interprétais à nouveau deux mesures en réponse, et en accord aux premières.

- Quelque chose comme ça, par exemple. Vous… vous comprenez ce que j'essaie de vous dire ? Je n'étais pas bien certaine de m'exprimer convenablement moi qui étais à ce point si souvent maladroite. Remuant un peu nerveusement sur le siège, le faisant légèrement grincer, j'osais continuer. Sans improviser, basons-nous sur ces quatre premières mesures, ou huit premières notes. Je les répétais en boucle en gardant mes yeux en direction du jeune homme. Qu'est-ce que ça vous inspire ?


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Ven 31 Déc - 17:40
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Abigail McFusty & Helios Carrow

Poudlard | Journée | Fin août 2020


Ces sentiments d’échec, de déception et d’impuissance dans la réalisation de ses objectifs s’ancraient au mollet d’Helios comme le boulet d’un condamné. La main dans les cheveux, il faisait les cent pas avec la ferme intention de trouver une excuse ridicule pour s’en aller et oublier cette cuisante défaite. Oui, voilà c’était une bonne idée. Et puis il ferait comme si rien de tout cela ne s’était passé et tout irait pour le mieux. Ce n’était qu’une chose de plus pour laquelle il devrait faire abstraction. Qu’était ce moment dans toute la pile qu’il se trimballait depuis des mois ? Rien, surtout qu’il ne croisait pas ce professeur tous les quatre matins. Il n’aurait même pas de choses pour le lui rappeler.

Ces désespérantes idées continuèrent de lui faire broyer du noir avec un dévouement morbide jusqu’à ce qu’il relève les yeux vers le professeur. Celle-ci venait de s’asseoir devant le piano, bien trop loin du milieu du siège pour que ce soit une erreur. Elle ne l’invitait pas à s’asseoir à ses côtés quand même ?! Helios avait ses standards et ses principes : jamais il ne partagerait la scène ou le siège du piano qui aurait l’honneur d’être effleuré par ses phalanges. Décidé à ne pas bouger, il fut quand même bien obligé de se tourner vers Miss MacFusty lorsqu’elle lui adressa la parole. Il n’avait pas été éduqué chez les moldus non plus…

La proposition de son professeur d’un jour calma quelque peu Helios. Elle voulait se concentrer sur la composition ? La proposition était alléchante, surtout pour quelqu’un qui comme Helios n’avait fait qu’écrire dans son coin sans jamais oser en parler à qui que ce soit, encore moins demander des cours d’écriture : c’était reconnaître qu’il écrivait ou aimerait le faire. De plus elle tentait de le rassurer. De nouveau, ce n’était pas un comportement dont il avait l’habitude. Cette professeure avait décidément décidée de le surprendre. Helios continua de garder le silence. Avant si sûr de lui et de sa volonté de quitter cet endroit, le voilà maintenant qui hésitait. Il avait ici une chance unique d’apprendre de nouvelles choses, de parfaire son éducation en comblant les lacunes qu’ils avaient si souvent voulu combler.

« Commençons par le commencement d’accord ? » Le jeune prit une grande inspiration et fit quelques pas dans la direction de son professeur du jour. Prenant bien soin de garder un air détaché, une lueur de curiosité pouvait se lire dans son regard. Il se demandait bien ce que pourrait lui pondre Miss MacFusty. Il eut du mal à contenir un petit sourire devant le compliment sur sa mesure et quelques d’improvisation. Évidemment qu’il le savait que c’était du bon boulot, il l’avait faite lui-même. Mais de l’entendre dire par quelqu’un d’autre, qui n’était pas payé par Meredith, c’était autre chose. Il serra les dents pour faire mourir son sourire naissant

Alors qu’Abigail commençait sa comparaison de la composition à une écriture standard, Helios s’assit sur le tabouret. Non, il ne voulait entendre aucun commentaire de la part de sa conscience sur le sujet. Il ravalait sa fierté, juste un instant seulement, pour pouvoir obtenir de la connaissance. C’était bien la seule raison pour laquelle il pouvait se le permettre. Même pire encore, il utilisait sciemment Abigail pour obtenir ce qu’il voulait. Et celle-ci n’y voyait que du feu, c’était presque trop facile…Ayant réussi à se justifier à lui-même cet écart de conduite, il fut bien plus enclin à écouter les explications de la musicienne. Les quelques sons joués emplirent la salle et Helios retint sans grand mal les notes auxquels ils correspondaient.

« Là, ceci était ma première phrase, admettons un genre de bonjour. Que répondriez-vous ? » Helios s’apprêtait à poser ses doigts sur le clavier mais Abigail ne lui en laissa pas le temps. Il fut presque frustré de ne pas pouvoir exprimer ce qu’il voulait. Quoiqu’aurait-il était seulement capable de jouer quelque chose ? Il avait bien vu ce que cela avait donné… Et encore, il s’était inspiré de partitions déjà écrites, par lui certes mais déjà écrites. Alors venir avec quelque chose de totalement neuf, sans jamais y avoir pensé avant ?! C’était presque de la sorcellerie à ce stade… « Oui, évidemment que je comprends. » Et en plus elle le prenait pour un idiot. Tout ce qu’il avait voulu éviter. C’était ça aussi d‘aller sur un chemin, dans un domaine qu’il ne maîtrisait pas du tout. Comment voulait-il être pris au sérieux s’il montrait sciemment qu’il ne savait pas faire ?! C’est pas tout le principe de l’apprentissage ? Oui bon bref.

« Qu’est-ce que cela vous inspire ? » Les deux mesures étaient répétées en boucle et Helios capta le regard du professeur. Il fut bien obligé de poser ses mains sur le clavier. Bon… Et maintenant ? Il n’était guère plus avancé que quelques minutes plus tôt. Il prit une grande inspiration pour tenter de mettre ses idées au clair. Qu’est-ce que cela lui inspirait ? Une suite de notes, voilà ce que cela lui inspirait…Elle était idiote d’ainsi l’envoyer la tête la première dans l’improvisation sans aucune autre forme de méthode. À quoi pouvait-elle bien servir bon sang ?! Helios, concentre-toi ! Lui intima une petite voix dans sa tête. Oui bon, il allait devoir se décider. Alors…Qu’est-ce que ça t’inspire ? Des pas trottinant sur les pavés du Chemin de Traverse et une salutation lancée au loin. Voilà ce que cela lui inspirait. Et alors, il faudrait une réponse aussi trottinante, pour rattraper les premiers pas tout en posant une question sur l’état de ces pas non ? Helios posa délicatement ses mains sur le clavier et commença à jouer une note. Puis une autre. Il reprit la deuxième mesure de son Professeur, celle qu’il identifiait comme un salut pour y ajouter quelques notes complémentaires. Ce n'était pas très glorieux, plutôt court, deux mesures à peines, mais elles le satisfirent. Il les rejoua en boucle trois fois avant de reporter son regard sur sa Professeur. « Cela m’inspire cette réponse. C’est comme… Raconter une histoire en fait, non ? » Il fixa le piano avant de revenir vers sa professeure. « Mais comment faire lorsque… Les notes ne viennent pas aussi facilement que les mots ? Je sais facilement…. Raconter des histoires. » Mentir, il voulait dire mentir. « Mais il est difficile voir impensable de les retranscrire en musique ! C’est… Un autre langage que je ne maîtrise et ne maitriserai jamais. » Ajouta-t-il d’un ton incisif qui cachait son abattement. Helios n’avait de toute façon jamais été très doué en langue. Il baragouinait quelques mots de français et de russe mais c’était uniquement pour pouvoir tenir de petites conversations sans intérêt avec les Sang-Purs de différents pays. Parler la musique, pour traduire son ressenti et les histoires qui habitait son crâne, non ce n’était pas possible.

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Lun 3 Jan - 21:42
Je donnais mes instructions avec calme, mais peu de précisions. J’avais beaucoup de mal à être concise et expliquer ce que j’avais véritablement en tête lorsque j’étais prise de cours. Nous n’avions pas vraiment défini, Helios et moi, ce que nous allions travailler tous les deux ensembles, j’étais donc en improvisation totale. Pourtant, ce n’était pas pour me déplaire, il y avait un petit côté défi que j’appréciais, d’autant plus lorsque j’observais les divers comportements du Serpentard. Je le voyais tantôt hautain, tantôt mal assuré, tantôt fier. Il y avait quelque chose en lui qui me fascinait, et il pouvait bien penser de moi ce qu’il voulait, ça m’était absolument égal. En réalité, je n’avais absolument rien à lui prouver, contrairement à lui. Après tout, cette idée de se performer en musique venait de lui, non pas de moi, parce que je connaissais sa mère et parce que je ne l’avais pas dénoncé après un couvre-feu. Le moins que je puisse dire, c’était que le jeune homme semblait être quelqu’un d’honneur. Cela n’était évidemment que des suppositions de premières vues, de premiers abords, puisque je n’avais pas l’élève dans mes cours.

Le voyant hésitant à me rejoindre sur le tabouret, je fis mine de ne rien voir de son trouble et me contentait d’entamer seulement deux mesures, autant faire simple et court pour commencer. Donnant mes explications, je crus voir le garçon piqué dans sa curiosité, et lorsqu’il s’avança enfin pour s’asseoir à mes côtés, je souris intérieurement.
Gagné.
Néanmoins, je prenais bien garde de ne rien montrer à l’extérieur, parfaitement maitresse de mes expressions lorsque je donnais des cours (je m’étais déjà ridiculisée plus d’une fois). Ainsi, je réfrénais le long et désagréable frisson qui me traversait l’échine en sentant la proximité du jeune homme. Nous ne nous connaissions pas et je détestais être si proche des inconnus, je détestais devoir toucher les gens avec qui je n’avais que peu d’affinité.
Prenant une profonde inspiration, peut-être la seule expression de mon trouble, en dehors de mes doigts qui se mirent à frémir légèrement sur les touches de marbre, je continuais mes explications jusqu’à ce que mon interlocuteur m’assure comprendre là où je voulais en venir.
Un peu dubitative toutefois, je lui laissais prendre la suite, sans le presser, sans garder un regard insistant sur lui. Le voyant hésiter, un peu mal à l’aise, je détournais le regard. Mes explications avaient-elles été si foireuses que cela ? Je savais l’étudiant intelligent, s’il ne parvenait pas à s’y mettre s’était sans doute par ma faute. Olala, heureusement que je n’étais pas enseignante de musique, voilà la catastrophe…

Pourtant, lorsque monsieur Carrow effleura les touches de son doigté précis, je ne pus m’empêcher d’étirer la commissure droite de mes lèvres. Il osait se lancer, bien qu’à tâtons, il osait, et c’était déjà merveilleux. Ses mesures manquaient d’abord de tempo, mais lorsqu’il les répéta, il entra dans mon rythme sans la moindre difficulté, ce à quoi je m’attendais. Je m’apprêtais à continuer sur notre lancée lorsqu’il m’interrompit pour lancer sa constatation.
Ah, voilà, il avait compris où je voulais en venir. J’élargissais mon sourire en gardant mes prunelles foncées sur le clavier et nos mains jusqu’à ce qu’il eût des paroles rudes envers lui-même. Là, je me permettais de faire légèrement claquer ma langue dans ma bouche avant de cesser toute musique, poser mes mains sur mes cuisses et le regarder franchement.

- Billevesée Carrow. Lorsque vous étiez enfant, l’apprentissage de la parole vous a pris des mois, voire des années. L’apprentissage de la musique également. Savoir improviser et raconter une histoire par la musique, c’est comme savoir accorder convenablement ses phrases lorsqu’on écrit. C’est juste une habitude à prendre qui vient avec la pratique.

Je détournais le regard en reposant ma main droite sur les touches blanches.

- La musique raconte toujours une histoire, qu’elle soit triste, joyeuse, dansante ou militaire. Le compositeur raconte son histoire, l’interprète la raconte à sa manière, c’est comme lorsque vous lisez un livre. Il arrive effectivement que les notes nous manquent, comme on peut manquer de mot, alors dans ce cas, on essaie, on compose.

Je recommençais mes deux mesures en joignant les siennes et fit mine d’hésiter pour la suite, prenant volontairement un mauvais accord. Là, je secouais la tête.

- Non. Alors je reprenais pour essayer une autre réponse. Peu convaincue, je secouais la tete. Non plus. J'essayais à nouveau en ajoutant ma main gauche pour sublimer les premières notes. Ah, là on arrive à quelque chose. Vous voyez ? C’est juste un processus. Il faut oser essayer, et petit à petit, la langue viendra.

Avec aisance, je me mis alors à faire danser mes doigts sur les touches blanches et noires, improvisant totalement une nouvelle mélodie plutôt rythmée et forte, comme si j’exprimais une colère ou une frustration. Dans la précipitation (et le stress d’être toujours à ce point proche physiquement de lui), je faisais quelques fausses notes, mais mes seules réactions furent de grimacer ou simplement de froncer les sourcils. Je ne m’arrêtais pas pour autant, car je me fichais des fausses notes, cela ne retirait rien à l’œuvre ni à l’intention que je mettais dans ma mélodie. Cela même rendait la composition plus vraie, plus sincère.
Ayant bien saisi qu’Helios était un profond Serpentard, dans le sens où il était malgré tout opportuniste, je m’arrêtais pour tourner mon visage dans sa direction et le regarder dans sa globalité, évitant soigneusement de plonger mes yeux dans les siens.

- Saviez-vous que l’improvisation et la composition pouvaient faire passer des messages secrets en temps de guerre ? Certains espions s’envoyaient des partitions qui cachaient en réalité des informations cruciales, à travers les notes. En changeant leurs accords ou la clé, la musique prenait littéralement la parole. J’appuyais sur la note du LA, pensive. Mais c’est quelque chose que je n’ai jamais trop pris le temps d’apprendre, c’est complexe. Mais comme quoi… la musique est pleine de ressources. J’osais enfin le fixer dans les yeux en lui souriant avec gentillesse et sans détour. Parce que j’étais une personne sincère qui ne cherchait pas les bonnes grâces de qui que ce soit. Vous aussi, vous êtes plein de ressources. Je laissais planer un petit instant. Nous continuons ?

Sans trop attendre de réponse, je reprenais nos quatre mesures et improvisais les suivantes. J’avais confiance en l’assurance de mon étudiant pour qu’il m’interrompe s’il le jugeait nécessaire.


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Dim 30 Jan - 20:03
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Poudlard | Journée | Fin août 2020


La situation n’avait rien à voir avec ce à quoi se serait attendu Helios. Pour lui, toute cette histoire aurait dû consister à faire bonne figure, jouer quatre accords et mettre fin à cette leçon avec tout le tact dont il avait le secret. Mais finalement c’était tout le contraire. La professeure MacFusty avait réussi à piquer sa curiosité. Subtilement, par petites touches, mais elle avait réussi. Il en était presque étonné. Il s’était attendu à ce qu’elle soit une professeure ridicule mais finalement, il aurait presque pu dire qu’elle avait un semblant intérêt.

Alors que le Serpentard s’énervait de ses quelques notes difficilement jouées, il fut arrêté dans ses plaintes par un claquement sec provenant de Miss MacFusty. Il sentit son regard posé sur lui et lui fit face. Pour peut-être la première fois depuis le début de leur entrevue, il la regardait dans les yeux, un petit air surpris sur le visage. Se faire ainsi remettre à sa place – c’est ainsi que le vécu Helios – le laissa pantois et sans voix. Il ne s’était pas vraiment attendu à ce qu’elle l’encourage en lui faisant des remarques. C’était assez nouveau comme situation. Il ne fit aucune répartie, quelque peu piqué dans son ego, se contentant de se draper dans une indifférence feinte, le nez légèrement retroussé par l’agacement.

Le discours e la jeune femme continua et Helios fut bien obligé d’admettre que c’était intéressant et encourageant pour la suite. Il s’abreuvait des informations que lui donnait Abigail avec l’envie d’un assoiffé, analysant et tentant de comprendre tout ce qu’elle lui disait. Il fit une légère grimace lorsqu’elle rata un accord –logique, elle n’était qu’une professeure passable après tout- mais dû reconnaître la preuve par l’exemple. C’était en essayant qu’elle trouvait les notes correctes, comme des paroles importantes qu’on tenterait de déclamer avec le plus d’élégance possible, buttant sur des mots avant de trouver ceux parfaits. « Ah, là on arrive à quelque chose. Vous voyez ? C’est juste un processus. Il faut oser essayer, et petit à petit, la langue viendra. » Oui, il voyait. Et se sentait soudain très stupide de ne pas l’avoir compris plus tôt. Il aurait dû y penser, le visualiser, y arriver par lui-même…

Ce fut sur ces pensées que l’esprit d’Helios se perdit dans le morceau improvisé de Miss MacFusty. Il y avait quelque chose d’agacé dans ce morceau et Helios s’y reconnu bien plus qu’il n’aurait voulu. Il y vit les difficultés qu’il traversait et l’agacement de l’échec. Il interprétait ce qu’il entendait. Mais était-ce seulement ce que voulait transmettre la professeure ? Et si ce n’était pas le cas, quelle importance ? Il n’allait pas raconter ce à quoi cette partition lui faisait penser, alors à quoi bon se soucier si l’interprétation fut correcte ou non ? Il commençait à toucher du doigt le principe, l’effleurer seulement, mais en fut soudain extrêmement fier et satisfait. Il commençait à comprendre et cela l’emplissait d‘un sentiment d’accomplissement qu’il avait eu bien du mal à ressentir ces derniers mois. Il jeta un coup d’œil à la dérobée vers Miss MacFusty. Celle-ci l’étonnait encore. De passable à semblant d’intérêt, elle continuait de s’élever dans son estime et cela n’était pas rien. Bon, elle restait particulière enquiquinante avec cette manie de regarder ses pieds et son manque chronique de confiance en elle mais bon… Peut-être pourrait-il lui retourner l’enseignement un de ces quatre ! Elle aurait bien besoin qu’il la coache un peu…Je veux ce RP un jour haha.

La musique prit fin et de nouveau Abigail se tourna vers lui mais détourna le regard. Oui, elle avait vraiment besoin d’aide sur ce sujet-là la pauvre fille. Les paroles qu’elle prononça ensuite allumèrent une nouvelle flamme de curiosité chez Helios. Oh mais qu’est-ce que c’était intéressant ça ! Bon, lorsqu’elle lui indiqua n’avoir jamais appris à coder avec la musique, l’excitation qu’Helios éprouvait à l’idée de crypter des messages se tarit quelque peu, perdu dans l’impossibilité d’en savoir plus. Mais de nouveau, Abigail avait réussi à aiguiser sa curiosité avec une rare intelligence. Cela en était presque frustrant. Son regard dans le sien, Helios ne sut pas vraiment comment réagir lorsqu’elle le complimenta. « Vous aussi, vous êtes plein de ressources. » Cela était dit avec une telle franchise, sans rien attendre en retour et ce regard dans le sien, Helios n’eut pas de petite répartie arrogante à lui ressortir comme s’enorgueillir de déjà le savoir. Il le savait, mais elle aussi puisqu’elle le lui indiquait à voix haute. « Merci. » Répondit-il en soutenant son regard et laissant échapper un petit sourire. « Vous aussi Professeur. Vous devriez d’ailleurs lever les yeux plus souvent, ils méritent d’être vus. » Se contenta-t-il d’ajouter avant de se remettre face au piano. « Nous continuons ? » Helios ne se fit pas prier et posa ses mains sur le clavier. Le Professeur MacFusty improvisa de nouvelles mesures et timidement, Helios tenta quelques suites de notes. D’abord peu forte, comme s’il jouait pour lui-même, cherchant les accords qui fonctionnaient aussi bien à son oreille que dans la partition. Dès qu’une série lui plaisait il la jouait appuyée, plusieurs fois pour s’assurer que cela était en accord avec les mesures de l’enseignante. Concentré, il ne fit plus attention à ce qui l’entourait, laissant même un petit sourire pointer sous ses airs affairés.

Helios joua ainsi plusieurs mesures avant de finalement s’arrêter, alors que son cerveau bouillonnait devant tout le travail accompli mais plus encore devant les portes qui venaient de s’ouvrir. « C’est… Particulièrement divertissant. » Se sentit-il obligé de commenter. « Vous faites de l’improvisation comme cela depuis longtemps ? » . Maintenant qu’elle lui avait prouvé qu’elle savait ce qu’elle faisait, Helios était intrigué par le personnage qui lui faisait face. Le jeune homme était ainsi, il ne s’intéressait volontairement qu’aux personnes qu’il jugeait dignes d’intérêt ou qui pouvaient lui rapporter quelque chose. Cela permettait de faire rapidement un tri dans ses connaissances, ce qui était plutôt pratique lorsque ce cercle était particulièrement étendu, le patronyme Carrow semblant attirer le chaland comme le miel les mouches.

« Vous trouvez le temps de jouer alors même que vous enseignez ? » Cette question était loin d’être anodine. Helios se savait diplômé dans une année et ensuite, il serait medicomage à temps plein. Il avait peur de ne plus avoir le temps pour rien. Certes, ce métier le passionnait mais il aimait autant la musique, la lecture ou même ne rien faire du tout. Certes, « professeur », il savait que c’était un métier plutôt facile qui offrait beaucoup de congés pardon aux copains/copines profs, mais peut-être que Miss MacFusty aurait quelques idées sur le sujet. Elle semblait être de bon conseil sur la musique, peut-être l’était-elle sur d’autres points.

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Mer 2 Fév - 11:31
Alors que j’expliquais sa leçon à monsieur Carrow, je voyais bien, alors que je ne le fixais pas toujours, les diverses mimiques qu’il avait à mon encontre. Il avait cette attitude suffisante, tirée à quatre épingles, très typique du milieu dans lequel il venait, et je ne m’offusquais pas lorsque je le voyais grimacer devant mes fausses notes (volontaires). J’étais bizarre, atypique, et je savais que les personnes comme lui n’appréciaient pas cela. Peu de gens aimaient l’étrangeté en fait. Mais je n’en avais cure. Aujourd’hui, ici, prestement, je m’improvisais professeure de musique, et c’était dans la peau de l’enseignante que je demeurais. Je n’étais pas du genre à m’étaler sur ma vie privée durant mes cours et encore moins avec mes élèves. Je savais toujours garder une distance professionnelle entre eux et moi. Heureusement d’ailleurs, je ne voulais pas m’attirer de soucis avec Poudlard, car quand bien même l’enseignement n’était pas ma vocation première, je ne détestais pas non plus totalement transmettre mon savoir aux nouvelles générations.
Parce que j’étais sincère, et parce que je voulais justement lui transmettre certaines de mes valeurs, j’osais le fixer pour une fois franchement avant de le complimenter. Devinant que je venais de le désarçonner, je me contentais de cligner des yeux et de lui sourire avec douceur alors qu’il me remercia… jusqu’à ce que mes joues s’empourprèrent alors qu’il me complimenta à mon tour. Ah, alors ça, je ne m’y attendais pas. Rares avaient été les personnes qui m’avaient demandé de relever les yeux, d’autant plus les gens qui venaient du milieu d’Helios, et davantage un Serpentard, eux qui sont d’ordinaire si fiers. En effet, les personnes venant de ce milieu apprécient que je détourne le regard, ça leur donne l’illusion de pouvoir m’écraser comme un insecte, d’être supérieurs à moi. Paradoxalement, c’était cette attitude qui me permettait de me retourner et de mordre lorsqu’on s’y attendait le moins.

- Oh je… euhm… merci.

Prunelles à nouveau tournées sur le clavier d’ivoire, je préférais laisser ce moment gênant rapidement derrière nous et reprendre ce pour quoi nous étions ici présents : la musique. Il m’avait semblé que monsieur Carrow ait compris ce que je voulais lui dire, ce que je voulais lui transmettre, et je voulais en avoir le cœur net.
Tranquille, patiente, sans juger ses essais et les mauvais accords, je le laissais chercher, tâtonner, tester. C’est comme ça qu’on commence le langage de la composition, à moins d’être Mozart et d’avoir déjà toutes les partitions en tête avant même de les avoir écrites. Il était d’abord timide, avant de prendre assurance et de mieux s’accorder avec mes propres notes que je jouais avec patience en boucle. Il était intriguant pour moi d’observer à quel point le jeune homme semblait si sûr de lui en apparence, alors qu’il composait si timidement. J’y voyais, peut-être à tort, une attitude d’abord peu assurée lorsqu’il sortait de sa zone de confort. J’y entrevoyais par extension toute la violence qu’il devait se faire dans la vie de tous les jours pour montrer qui il n’était pas vraiment, pour cacher ses faiblesses, pour éviter de se faire manger tout cru par le milieu dans lequel il était né. Encore une fois, je remerciais silencieusement mes parents de m’avoir mise au monde dans ma famille et de m’avoir éduquée dans le respect de l’autre, la gentillesse et la bienveillance, à l’abri de ce que doivent être « les sangs purs ».
Réalisant que le jeune homme prenait de plus en plus d’aise, j’élargissais mon sourire jusqu’à ce qu’il reprenne la parole. À sa question, je m’arrêtais de jouer avant de glousser un peu, non pas parce que je me moquais, mais parce que je voyais que soudainement, il s’intéressait à mon parcours. Aurai-je réussi à piquer sa curiosité ?

- Je joue de la musique depuis que je suis enfant, mes parents m’ont rapidement inscrite d’abord dans une école de musique, puis au conservatoire. J’ai très rapidement commencé à composer oui. Je reposais mes mains sur mes cuisses avant de préciser. La musique a rapidement été pour moi un moyen de m’exprimer autrement que par les mots, alors, ça m’a aidé à m’ouvrir aux autres.

C’était volontairement que je n’en disais guère plus. Cela relevait de ma vie privée, et encore une fois, je tenais à la distance professionnelle qu’il y avait entre moi et monsieur Carrow. Mon enfance ne le regardait pas, et je n’avais pas à lui fournir davantage de détails. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que j’étais une inadaptée au monde, que j’étais quelqu’un de très timide, et qui avait donc été rapidement mise de côté par les autres enfants. Par mes paroles, il allait donc pouvoir comprendre que, depuis enfant, je m’échappais dans la musique et que la composition avait été un moyen pour moi d’extérioriser tout ce que je ressentais. C’était toujours le cas aujourd’hui. Si la dragonologie était mon cœur, la musique était mes poumons.
Sa prochaine question tout le moins, m’intrigua un peu plus. Craindrait-il de ne plus pouvoir pratiquer la musique une fois qu’il serait diplômé ? C’était une peur que je pouvais aisément comprendre puisque j’y avais été moi-même confrontée, et c’était avec franchise que je décidais de lui répondre, inutile d’encenser la vérité.

- Si je ne fais qu’enseigner, oui, je trouve le temps pour la musique. J’ai du mal à m’en passer à dire vrai. Hélas pour moi, je ne fais jamais « que » enseigner. Je regardais le jeune homme du coin de l’œil. J’ai un peu voyagé pour mon travail de dragonologiste, j’ai dû mettre ma pratique du piano en pause durant ce moment, c’est là que j’ai commencé la guitare, c’est plus facile à transporter. Je ricanais avant de continuer. J’ai beaucoup de travail à abattre en dragonologie avec ma famille, et un jour je vais devoir assumer l’héritage familial. C’est sûr que tout ça grignotera mon temps sur la musique, mais… Je penchais un peu la tête pour le regarder. Je pense qu’il est aussi important de savoir prendre du temps pour soi, pour les activités qui nous font plaisir. Ça nous ressource, et le repos fait aussi partie de l’entraînement. S’user à la tâche et au travail est contre-productif. Au fond, ce n’est qu’une question d’organisation, savoir se dégager du temps pour soi, pas uniquement pour dormir, mais aussi pour faire un peu ce qu’on aime, et nous éviter de devenir fous quand on travaille.

Lui souriant de manière bienveillante et encourageante, je redressais un peu mon dos avant de jeter un coup d’œil aux fenêtres pour observer l’extérieur, comme si prendre l’air me manquait soudainement. Je revenais sur lui après avoir observé un court instant de silence.

- Je pense que nous avons bien avancé pour aujourd’hui monsieur Carrow. Si vous n’avez pas d’autres questions, je pense que je peux vous rendre votre liberté pour la journée.

Après tout, nous étions encore en période de vacances, je ne voulais pas retenir le jeune homme plus que nécessaire.


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Dim 27 Fév - 15:17
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Abigail McFusty & Helios Carrow

Poudlard | Journée | Fin août 2020


« -Oh je… euhm… merci. » Helios ne releva pas les joues rouges du professeur mais se retint de lever les yeux au ciel devant la jeune femme visiblement mal à l’aise. Que cela l’agaçait de voir les gens chercher leurs mots ou bredouiller quand ils s’adressaient à lui. Helios était efficace, il voulait que les choses soient faites dans les temps -et selon sa vision mais c’était un autre sujet- sans devoir perdre ce précieux temps devant des gens qui n’étaient pas sûrs d’eux. Préférant se reconcentrer sur le piano et la musique, il ne fit aucun autre commentaire.

La musique emplit la pièce dans laquelle ils se trouvaient, et malgré les faux accords que tentaient parfois Helios, l’ensemble général aurait été agréable à l’oreille pour un public imaginaire. Helios ne s’y voyait cependant pas déjà, sur une grande scène devant un parterre prestigieux. Pire, il oubliait totalement la notion de spectacle ou de présentation, bien trop concentré sur les notes à jouer et aux harmonies qu’elles pourraient procurer. Il oubliait un temps ce besoin de perfection qui l’avait alimenté depuis qu’il était enfant pour seulement essayer de comprendre les mécaniques de l’improvisation, même si cela voulait dire faire « équipe » avec le professeur MacFusty pour un morceau, improvisé bien sûr.

Finalement, fatigué de s’être tant concentré, Helios s’octroya une pause bien méritée. Pour ne pas laisser paraitre cette faiblesse passagère, il préféra relancer la conversation. La jeune femme s’arrêta de jouer et émit un bruie d’oie, probablement un rire. Bon s’il pouvait la divertir presque autant que ces improvisations… Les réponses du professeur laissèrent le jeune homme sur sa faim mais il n’en demanda pas plus. Il avait eu les informations qu’il recherchait et se targua d’avoir lui eu un professeur particulier jusqu’à sa majorité. Aller en conservatoire ? Et puis encore ? Un seul idiot dans la classe et c’était l’ensemble du groupe qui était pénalisé. Non Helios préférait largement être seul aussi bien dans ses échecs que dans ces victoires. Ces dernières étaient bien plus resplendissantes. Quant à communiquer avec les autres par la musique… Le Carrow n’avait pas ce problème. Il n’y avait rien de plus simple pour être honnête que de discuter avec les gens. Il suffisait de commencer par échanger des banalités aux yeux peu aguerris pour réussir à définir ce qui motivait son interlocuteur. Ensuite le reste était un jeu d’enfant : garder ces sujets près des discussions pour maintenir l’attention du personnage. Le Serpentard ne comprenait pas pourquoi tout le monde ne pouvait pas manipuler les autres avec autant de facilités qu’il s’imaginait avoir. Certes ses compétences n’étaient pas négligeables. Mais comme beaucoup de choses, Helios était bien plus faillible que ce qu’il voulait bien reconnaître. L’improvisation en était un exemple indéniable.

La question posée par Helios sur le temps qu’il restait à son professeur pour jouer de la musique avec son rôle d’enseignante, était loin d’être désintéressée. Bientôt il serait medicomage, poste qui lui prendrait ses jours et ses nuits. Plus encore s’il voulait, comme le Docteur Fawley se lancer dans des recherches annexes, en plus de ses patients. Alors la musique là-dedans, il avait peur de ne pas pouvoir la placer. Pas même dans un petit coin de sa tête et cela ne le rassurait pas. Jamais il ne l’aurait reconnu mais cela piquait son appréhension. Silencieux alors que le professeur développait sa vision des choses, Helios la regardait en se sentant un peu rassuré. Se garder du temps pour lui ? Était-ce seulement possible dans la vie idéalisée à laquelle il se prédestinait ?! Il faudrait bien en trouver. Il avait vu en seulement quelques heures à quel point la musique le ressourçait et lui permettait d’oublier un peu ses problèmes. Il hocha la tête aux paroles pleines de sagesse de Miss MacFusty et se sentit obligé de noter ces conseils dans un coin de sa tête. Pour un jour futur, qui n’était pas si éloigné, où il n’aurait plus Poudlard pour lui organiser ses journées.

Le silence retomba sur la salle de cours et Helios suivit le regard de miss MacFusty par la fenêtre. La journée était bien avancée et il lui faudrait ne pas trop tarder. Il devait encore repasser au manoir pour se changer. Une fête était organisée ce soir : il avait bien besoin de se ré-entrainer à se sociabiliser avant la rentrée. Après avoir quasiment disparu quelques mois, il devait bien se remettre en jambe pour repartir comme si de rien n’était dans sa vie étudiante. Il croisa de nouveau le regard de la jeune femme et celle-ci indiqua la fin de leur séance. « Si vous n’avez pas d’autres questions, je pense que je peux vous rendre votre liberté pour la journée. » Un petit sourire fugace passa sur les lèvres d’Helios. Oui, il était temps de repartir dans le vrai monde. Il ne voulait pas reconnaître qu’il avait apprécié cet interlude musical… Mais il l’avait apprécié. Ce qui serait retenu de cet après-midi serait un nouvel intérêt pour l’improvisation musical et un soupçon de reconnaissance envers son professeur du jour. Elle restait affreusement commune, peu sûre d’elle et agaçante. Mais elle avait malgré tout réussi à monter un peu dans son estime. Le Serpentard ne se fit pas prier sur cette fin de cours et se releva. « Je n’ai pas d’autres questions Professeure. Je vois les points qu’ils me restent à travailler. Je saurai me débrouiller. » Mécaniquement, il tira un peu sa chemise pour la remettre en place et se passa une main dans les cheveux. Et voilà, le fils prodigue Carrow était de retour, dans toute son impeccabilité. Cette parenthèse avait été brève mais peut-être aurait-elle des répercutions sur l’avenir ? « Je vous remercie pour votre temps professeur MacFusty. Je ne vais pas vous en prendre davantage. » Il la salua d’un mouvement de tête et récupéra ses affaires. « Je vous souhaite bon courage pour la rentrée et peut-être seront nous amenés à nous croiser dans les couloirs de Poudlard. Bonne continuation. » Des phrases toutes faites, de la politesse et du détachement comme ce qu’on lui demandait depuis sa plus tendre enfance. Alors qu’il s’apprêtait à partir, il ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose mais ce quelque chose ne vint jamais. Merci beaucoup Professeur, vraiment. Vaincu par son propre mutisme, il secoua la tête et disparut par la porte.

Codage d’après Libella sur Graphiorum


Never look back and say
It could have been me
Don't wanna live as an untold story. Rather go out in a blaze of glory. I can't hear you, i don't fear you now. Wrapped in your regrets. What a waste of blood and sweat. × by lizzou.

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