Octobre 2012

Une taupe. Un traître parmi les Mangemorts qui risquait de compromettre leur couverture en dévoilant des informations confidentielles. En acceptant les clauses de cette mission, c'était comme s'il avait signé un pacte avec le Diable. Il le fallait, pour se rapprocher de cette vérité qu'il cherchait tant. Venger son père ne l'intéressait pas. Le sentiment qu'un malin s'était amusé à répandre le chaos dans sa famille, cela n'était guère acceptable et c'était ce qu'il avait poussé dans cette traque infernale; il savait précisément où chercher pour retrouver sa cible et le soir même, le brun s'attela à sa tâche en errant dans les rues londoniennes, avec en tête ces quelques adresses de bar où le traître aimait bien rester cuver. L'Avery ne s'était cependant pas douté qu'on le suivait dans un premier temps, jusqu'à ce qu'il sente une présence dans son dos de plus en plus persistante. Il sortit alors un papier de sa poche, fit semblant de la lire et murmura une incantation quasiment inaudible, en tout cas pour ceux n'étant pas assez proche de lui. Il venait tout simplement de lancer un maléfice sur ce morceau de journal qu'il abandonna, virvoltant dans les airs d'une manière peu naturelle avant de venir se plaquer de son entièreté sur le visage de son poursuivant qui, à la fois surpris et suffoquant à moitier là-dessous, se débattait comme un fou en poussant des gémissements étouffés. Avant que cela ne se termine en drame, Nathaniel se retourna et mit fin à toute cette plaisanterie. Il n'avait pas de temps à perdre après tout. « Finite incantatem. » Le journal s'effrita, libérant les voies respiratoires de sa victime qui peinait à retrouver une respiration normale. Ce visage, Nathaniel le connaissait pour l'avoir déjà croisé dans le passé. Et lui aussi, faisait parti des membres à la botte des Carrow. Et donc, de l'Augurey. « Tiens tiens, quelle surprise. Tu as encore des efforts à faire en terme de discrétion. Qu'est-ce que tu fais ici ? » Un rictus moqueur ornait ses lèvres. Avoir mis en lumière sa couverture avait quelque chose de satisfaisant. Maintenant, il voulait obtenir des réponses de sa part. « On m'a envoyé, parce qu'on pensait être nécessaire que l'on te surveille, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer après tout... Je vais être obligé de t'accompagner maintenant. » Nathaniel le fixait de son regard perçant. Pas réellement surpris de la part de ses "supérieurs" à vrai dire. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il y avait anguille sous roche. « Tant que tu ne me déranges pas, fais ce qu'il te plait. » A quoi jouaient-ils ? Ça, il ne le saura que plus tard;

Ils firent le tour de plusieurs établissements, sans qu'ils ne s'adressent vraiment la parole. Nathaniel n'était pas spécialement bavard face aux personnes qu'il ne côtoyait pas. Son comparse ne lui inspirait aucune empathie, c'était même tout l'inverse à vrai dire. Sa cible, il finit par la trouver après avoir bien fait le tour. Il était accoudé au comptoir, en pleine conversation animée avec l'un des serveurs dans la joie et la bonne humeur. Qu'il profite, parce que ce moment d'euphorie n'allait pas durer longtemps. Le convaincre de sortir dehors ne fût pas une mince affaire, l'Avery l'admettait volontiers. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à s'assurer qu'il était bien la taupe qu'on soupçonnait et il avait des moyens normalement efficaces pour le faire parler. L'exposition des faits, qu'il niait tout en bloc. Bien. Deuxième étape, lui rappeler qu'il avait une famille, une fille précisément. Mais il persistait, à dire qu'il n'y était pour rien. Dans ce cas...Autant sortir le grand jeu.

Il le plaqua violemment contre un mur, la pointe de sa baguette s'enfonçant dans sa jugulaire. L'Avery se tenait à deux centimètres, le visage vibrant d'une expression froide et menaçante tant dans ses yeux foudroyants que la virulence de son discours. « Si j'étais toi, je parlerai. Tu sais comment tu risques de finir ? Soit on va s'occuper de ton cas, avant de mourir dans d'atroces souffrances. Ou alors, tu vas pourrir dans une cellule à Azkaban, dans ce froid, cette pénombre perpétuelle à sombrer dans la folie. Et ta fille, tu ne la reverras plus jamais. C'est ce que tu veux ? » L'homme tremblait, les yeux fermés, incapable de faire front à celui qui le tenait. « C'-c'est pas moi...J-je le jure...Philia est tout pour moi... » Nathaniel prenait soin d'observer chacune de ses réactions et il n'y décela rien qui pourrait le confondre dans un mensonge. Son partenaire, lui, se faisait un plaisir d'enfoncer le couteau dans la plaie. « Tu vas nous faire pleurer. » L'autre, toujours aussi apeuré, se défendait encore de ce sur quoi on l'accusait. De trahison envers les Mangemorts. « Ce n'est pas moi, vous faites erreur ! » Se rendant compte qu'il faisait fausse route, le brun le lâcha, avant de partir sans un mot dans la direction opposée en ignorant royalement son comparse. Il avait compris quelque chose. Quelque chose qui lui avait échappé, dans toute la fourberie dont ils pouvaient être capable pour pour tester sa fidélité. « Avery ? Où est-ce que tu vas ? » Ce dernier le suivit, n'obtenant aucune réponse du brun qui continuait son chemin. Les pièces du puzzle s'emboitaient dans son esprit, trouvant une forme et un sens logique à l'intérêt réel que représentait la tâche qu'on lui avait confiée.

Au détour d'une petite ruelle vide de monde, Nathaniel s'arrêta net. Furtivement, il resortit sa baguette puis se retourna, la brandissant contre l'autre sorcier. Un lumière jaillit, celle du sortilège de pétrifaction lancé sans scrupule et surtout, de manière totalement inattendue qui envoya l'homme à terre. L'Avery s'approcha. Lentement, à pas de velours, comme un prédateur avec sa proie. « [color:ce4d= #66CCFF]J'aurais dû m'en douter que c'était toi depuis le début. » Il semblait quelque peu contrarié de s'être fourvoyé et d'avoir réfléchit comme un débutant. A tous les coup, les commenditaires de cette tâche savaient qui était le coupable et l'envoya sur une fausse piste. Pourquoi ? Tout bêtement pour voir si le fils de la fameuse Celestra était aussi perspicace qu'elle prétendait et, d'autre part, vérifier qu'il était capable de faire taire un partenaire que l'on soupçonnerait de traîtrise. Tout ceci n'était qu'hypothèse bien entendu, mais ils seront satisfait d'apprendre que la très chère Celestra Black n'avait pas menti sur les compétences de son fils. « Tu vas être content, c'est ton jour de chance. Maintenant parle ! Quelles sont tes motivations ? Pour qui travailles-tu ? » User de la force n'était pas dans les habitudes de l'Auror. Lui préconisait la pression sur le psyché des personnes qu'il interrogeait. Mais puisque sa mission actuelle l'exigeait et qu'il était déterminé à la réussir, il changeait de méthode juste pour cette fois. « Je ne vois pas de quoi tu - AARGH ! » N'ayant pas de réponse de la part du sorcier, il lui tordit méchemment le bras. Sa prochaine action risquait d'être plus douloureuse. « J'ai tout mon temps, vois-tu. Par contre toi...Je ne parierai pas trop là-dessus. » Il s'était mis à sa hauteur, accroupi, un sourire narquois sur les lèvres. Le prendre au sérieux était la meilleure chose à faire, face à cet individu capable du pire si nécessaire, ou du meilleur, s'il en avait envie.