Un vent de nostalgie souffle sur Poudlard ces derniers jours. En ces temps un peu trouble, afin de ne pas être constamment sur le qui vive et permettre aux adultes de souffler un peu et aux étudiants et sorciers de premier cycle de pouvoir passer une soirée détente sans risquer de se faire tirer dessus ou bouffer par des loups comment ça ce n’est pas drôle, certains sont traumatisés… oh les petites natures. Les cartons d’invitations ont donc été envoyé à tous les adultes connus de Londres avec en post scriptum la demande expressive de venir en tenue de la maison à laquelle ils appartenaient plus jeune, quant aux sorciers n’ayant pas fait leurs études à Poudlard, ils ont le choix de la maison à laquelle ils appartiendront le temps d’une soirée.
Les élèves ont dû décorer la salle au préalable pour accueillir les adultes, ce qui s’est fait dans la bonne humeur, avec cependant quelques grincheux pas motivés à participer que ce soit en collaboration avec les autres maisons ou pour accueillir des vieux oui en première ligne les Serpentards, on est bien d’accord. Le jour J tout est prêt, la grande salle est décorée, les tables des maisons ont disparu – bien que quelques chaises subsistent le long des murs pour s’asseoir, le buffet remplis de victuailles et de boissons, les elfes resteront pour servir avec pour obligation de ne donner aucune goutte d’alcool aux mineurs.
Bref tout le monde s’est donné beaucoup de mal pour que la soirée soit parfaite.
Règles :

✘ Ce mini event concerne les sorciers adultes, les étudiants et écoliers de premier cycle de Poudlard
✘ Il n'y a pas de limite de réponses entre chaque tour
✘ Privilégier des réponses courtes maximum 500 mots
✘ Des résumés de vos posts en 3 points sont conseillés

Terminant de poser la touche de rouge sur mes lèvres, j'arrangeais mes cheveux en y glissant un serre-tête noir. Sortant de la salle de bain, je me dirigeais rapidement vers ma chambre en passant devant "elle", installée sur mon canapé.

- J'enfile mes chaussures et on peut y aller.

C'était courant que lorsqu'il y avait une fête ou une soirée, j'étais souvent en retard parce que je prenais le temps de me préparer. Bien sûr avant de m'occuper de moi je m'investissais de mes nombreuses et diverses taches, surtout concernant mes animaux. C'était exactement ce que j'avais suivi comme schéma aujourd'hui, mais je n'avais pas compté mon invitée du moment dans mon équation. Elle aussi avait squatté la salle de bain pendant un certain temps, et ce qui devait arriver arriva : l'une avait occupé la salle de bain pendant que l'autre attendait en prenant presque racine.

- Maîtresse a-t-elle besoin de Bonnie ce soir ?

L'elfe de maison se tenait à côté de la cuisine, observant nos ballets incessants avec Harper depuis tout à l'heure, impassible. La perspective de retourner à Poudlard me mettait de bonne humeur et je me retenais de ne pas sauter dans tous les sens. Avoir perdu mes pouvoirs était un drame et me reposer me faisait du bien, mais retourner à l'école de sorcellerie avait comme un étrange vent de changement qui me plaisait. Je savais que ça n'allait pas durer et que plus tard dans la soirée la foule deviendrait trop oppressante pour moi, alors je demanderai à rentrer. Voilà pourquoi je profitais au maximum de ma bonne humeur de l'instant.

- Non c'est bon Bonnie merci. Si tu veux aller à Poudlard voir les autres elfes de maison, tu peux, mais s'il te plait ne fais pas d'idiotie.
- Maîtresse est bien gentille de permettre à Bonnie de les accompagner. Promis, Bonnie ne fera rien sans l'accord de Maîtresse.

Bonnie s'adressait encore peu à Harper, je supposais que l'elfe ne savait guère comment parler à mon amie. Une fois ressortie de ma chambre, j'ajustais ma robe aux couleurs de la maison jaune, j'attrapais la petite sacoche d'écailles que j'avais déposée sur le canapé puis je regardais Harper.

- Ok allons-y.

Prenant la main de l'elfe et de la directrice des Gryffondor, je les laissais me faire transplaner aux abords de l'école. Gardant distraitement ma main dans celle de Harper, je l'entraînais d'un pas tranquille en direction de l'école. Du coin de l'œil je m'adressais à la jeune femme alors que nous passions la grande porte d'entrée, la lâchant enfin pour plonger mes doigts dans ma poche.

- Alors on ouvre les paris ? Combien de temps tu vas tenir sans boire d'alcool ? Moi je dis deux minutes.

Entrant dans la Grande Salle, j'observais les décorations, un petit sourire aux lèvres tandis que Bonnie, vêtue de sa robe rouge, le dragon doré brodé sur le devant, symbole des MacFusty, partait de son côté.

Ca y est tu as fini ?

Posée dans le canapé, Harper tue le temps en enroulant négligemment une mèche de cheveux autour de son index, cheveux qu’elle s’était efforcée de discipliner une bonne heure durant, postée devant le miroir de la salle de bain. Inutile de se plaindre, l’idée d’abandonner toute magie pour accompagner Abigail dans la disparition de ses pouvoirs n’était autre que la sienne, et Harper avait dû prendre son mal en patience (incluant maladresse, gaucherie et concentration digne d'un enfant de un an). Pimpante de la tête aux pieds, elle avait cédé sa place à Abigail car ce soir, les deux jeunes femmes prendraient du bon temps en bonne compagnie sorcière dans la Grande Salle de Poudlard. Enfin, pas seulement sorcière, puisque l’elfe de maison chelou les accompagnera.

Dans sa robe aux couleurs de Pouffsoufle, Abigail est radieuse, un avis que Harper se préserve d’affirmer haut et fort, détournant rapidement son regard pour n’éveiller aucun soupçon. Il ne s’agirait pas qu’Abigail se fasse des illusions. Dans ses talons aiguilles, Harper se poste aux côtés de son amie et de Bonnie, qui n’accepte toujours pas de lui adresser la parole (même quand Harper fait des grimaces dans le dos d’Abigail ou qu’elle adresse à l’elfe des clin d’oeils provocateurs). Leurs mains se lient, plop ! Les voilà projeter aux abords de Poudlard. Il va falloir marcher. Zut.

Je lance le chrono une fois que nous aurons dépassé les portes de la Grande Salle. Je parie sur trois minutes. La perdante fera la vaisselle pendant trois jours.

Elles atteignent enfin la Grande Salle, les décors sont somptueux, les étudiants n’y sont pas aller de mains mortes avec les couleurs.

Top chrono ! Annonce Harper après avoir programmé sa montre.

Beaucoup de sorciers sont déjà présent. Les jeunes femmes saluent quelques-uns de leurs élèves et collègues, et Harper s’efforce de détourner la destination d’Abi lorsque celle-ci s’approche trop près du buffet. Elle n’a pas du tout envie de faire la vaisselle trois jours d’affilés.

Pour l'occasion, Harper a revêtu une combinaison à manches longues d'un rouge chatoyant, et ses escarpins sont d'or pour rappeler les couleurs de sa bien aimée maison.

Une fête pour les adultes, merveilleux ! Bien sûr que j’en suivais, de toute façon je n’avais rien de mieux à faire. J’étais donc allée faire du charme aux elfes de maisons pour récupérer plusieurs verres d’alcool même si très franchement, ils auraient pu me filer la bouteille, tandis que Jack se chargeait de nous récupérer à manger. J’avais bien précisé en amont prends pas des trucs aux poivrons hein. Non parce qu’il avait un souci avec le poivron, incompréhensible si c’était ça son seul soucis. Il semblerait que ce genre de remarques soient répétitives puisqu’il m’avait rabroué en disant que ça va, il avait compris ! Ohlala, mais l’approche de la pleine lune ne lui réussissait pas à lui, c’est dingue hein.
Une fois cela fait, nous nous étions retrouvé dans un coin de la pièce où nous aurions visibilité sur toute la salle. Absolument pas pour veiller sur les gens, non non, on est pas des saints bernards, c’était juste pour pouvoir avoir un œil sur le buffet et foncer s’il y avait un truc qui m’intéressait. Aussi pour que Kayla puisse nous trouver facilement.
Alors que j’étais occupée à manger ou plutôt à boire, trouvant la soirée parfaite « Tu as dit à ton âme sœur de venir ? » De surprise, je crachais dans mon verre. PUREE LE CON, il gâchait l’alcool, avant de relever la tête pour le regarder, sérieusement ? Il avait que ça à dire et pourquoi je lui avais dit déjà « J’aurais vraiment dû te bouffer. » Bizarre comme question quand même, enfin pourquoi j’aurais dit à Kesabel de venir ? Parce qu’il parlait de Kesabel c’était une évidence au vue de son sourire, j’aurais dû lui cracher dessus en fait. Je tournais la tête pour regarder la salle, sentant que quelque chose me dépassait et me crispais en constatant que Kesabel était bel et bien présent « Je te jure que s’il t’a entendu, je te trucide »

La menace étant faîte, je pouvais retourner à mes occupations, c'est-à-dire manger puisque je ne pouvais plus boire à moins de boire ma bave, ce qui est peu conseillé. Néanmoins, je ne quittais plus Greyback du regard, tant et si bien que Jack finit par se lever en disant qu’il avait des potes première nouvelle à qui il avait promis qu’il passerait la soirée avec, mytho, ça s’entendait à son rythme cardiaque. Je le laissais filer, me levant à mon tour pour rejoindre Greyback, quand même. Arrivant à sa hauteur, je lui glissais, amusée « Tu es à la recherche de ta jeunesse perdue ? Je t'offre un verre? »

Le fond de l’air est frais et cette tenue quelque peu encombrante. Je me sens engoncée, peu libre de mes mouvements. S’il ne faisait pas si froid, ce gilet aux couleurs du piaf aurait dégagé fissa. Mais non, il me restait encore un bout de chemin à parcourir avant d’atteindre l’immense bâtisse qui se dressait devant moi. Bon, il fallait bien l’avouer. Ça en jetait un peu quand même.  J’espérais surtout qu’un bon breuvage apparenté aux grogs m’attendait à l’intérieur.

Je marchais seule. Seule, mais entourée de dizaine d’individus qui allaient tous dans la même direction, mais je ne reconnaissais personne. Mon ange, qui m’avait convaincue de répondre à l’invitation de ce soir, avait une réunion qui pouvait malheureusement s’éterniser suivant les sujets abordés. Elle m’avait conseillée de ne pas l’attendre et elle avait raison. Faire les cents pas à la maison n’était pas ma tasse de thé. Pourtant l’envie de la voir dans sa toute neuve robe aux couleurs des Serpentard me taraudait. Je m’en mordillais la lèvre.  L’attribution de nos maisons d’adoption de ce soir ne nous avait pas pris plus de quinze minutes. La grandeur, la noblesse et l’ambition étaient presque gravé sur chaque pore de la peau de ma femme, c’était une évidence. Quant à moi, l’intelligence, la réflexion et l’originalité des Serdaigle me seyaient pas si mal. En plus, leurs couleurs faisaient ressortir mes yeux. Un signe du destin au moins !

Sur ces élucubrations, je finis par passer les grandes portes du château. L’endroit était impressionnant, dans le pur style écossais. Aussitôt le seuil franchi, le bruit sourd des conversations me parvenait aux oreilles. L’endroit était déjà bien rempli, tous les étudiants et élèves étaient là. Les professeurs également, évidemment. Et les invités comme moi n’étaient qu’un flot incessant qui venait grossir les rangs. La chaleur était  la deuxième perception que mon corps me faisait ressentir aussitôt. Parfait !  Avec hâte, je quittais ma  cape et remontais mes manches jusqu’aux coudes.  Je gardais encore ce foutu gilet, mais il serait le prochain sur la liste, si mes joues commençaient à tourner rouge. Aussitôt un elfe de maison vient récupérer mon vêtement de trop, je lui donnais mon nom, et il repartit aussitôt.
Je ne savais pas encore s’il y avait trop de monde ou pas assez,  mais je ne repérais aucun visage connu, en revanche je vis très nettement se dresser le buffet un peu plus loin, et mon envie de réconfort gustatif ne s’était pas tarie. La plupart des gens  parlaient de cet événement depuis des jours, et bien que tout le monde ne souhaitait pas s’y rendre, certains membres de Thestral Motors comptaient y faire une apparition. D’entre tous, c’était ceux-là que je cherchais du regard en priorité. Et aussi le visage inquiétant du Towsen… mais lui c’était pour l’éviter.
Alors que je m’approchais avec détermination d’une des tables dressées, une silhouette blonde, aux couleurs des rouges et or fit demi-tour à quelques mètres de moi et j’eus l’agréable surprise de reconnaitre le visage tout en beauté de notre comptable, tenant sa propre coupe en main.  Sans avoir la certitude d’être repéré, je jouais des coudes pour m’approcher et finalement finir à sa droite.

« Le Carmin te va plutôt bien. Tu es arrivé depuis longtemps ? »

Lorsque tu avais reçu ce carton d'invitation, tu avais légèrement hésité à accepter. À dire vrai, retourner à Poudlard n'était pas pour toi quelque chose de si évident. Ton noyau d'amis avait été très restreint, ton don t'ayant attitré le statut de chat noir. Une logique qui t'avait longtemps blessée. Entre ceux voulant profiter des dons de voyance que tu avais par le biais des morts et les autres qui avaient peur de toi... Mais tu travaillais encore en partie avec le ministère, même si tu t'en détachais toujours plus avec ton propre cabinet. Jaeden t'avait dit que la Cosa Nostra serait présente et sûrement d'autres clients. Alors tu avais fouillé dans tes cartons pour retrouver ton uniforme. Tu n'avais même pas eu à dire à Mikhaïl que tu avais à travailler tard, car pour changer, il était encore lui même occupé et toujours absent.

Et te voilà donc chez toi, devant ton miroir, habillée aux couleurs des Serdaigles. Tu prenais un réel coup de vieux avec la terrible impression que des années entières s'étaient échappées. Si ce n'est que malgré tout, tu rentrais toujours dans ta tenue de l'université. Ce qui te faisait plaisir l'air de rien... Tu transplanais jusqu'aux grilles du château. Cela te sembla bien loin. Tu avais côtoyé une université qui n'existait plus... Alors le collège, c'était encore plus vieux. Une nostalgie étrange te traversa et tu te demandais si tu allais croiser de vieux camarades.

Au milieu de la foule, tu distingues, Maxime en train de parler à un homme qui ne te dit rien. Tu lui adresses un signe de main pour la saluer. Ton regard cherche dans la foule des visages connus, notamment celui du tatoué, mais tu aperçois Dora et te diriges vers elle. Lorsque tu arrives à passer à travers les convives, tu la vois en compagnie de Khris. Tu ne le connais pas très bien, mais tu sais qu'il est comme toi. Au milieu des affaires de la Cosa Nostra sans avoir le tatouage dans la chair. "Bonsoir, Dora, bonsoir Khris. Vous allez bien ?" Tu regardes un instant leur tenue et remarque que le jeune homme porte les couleurs des Aiglons. "Serdaigle dans l'âme à ce que je vois." dis-tu en un petit sourire.

Pourquoi tu étais devant les grilles du château de Poudlard déjà ? Ah parce que la meute voulait s'amuser. Le Conseil lui devait bien cabaret après les avoir envoyé sauver le cul des sorciers face aux Blood Circle. Ah oui... Tu l'avais entendu cette remarque. Mille ou plus de fois encore. Tu te retrouvais donc affublé de ton ancien uniforme de Serpentard que tu avais dû faire ajuster pour pouvoir rentrer dedans. Je te vois Maxime, il n'est pas gros, il est devenu encore plus musclé namého Au départ, tu avais serré le noeud de la cravate et peu habitué à cet exercice, tu avais tiré dessus pour la détendre. C'était quand même plus agréable pour respirer.

Les membres de la meute qui t'accompagnaient t'entraînèrent à leur suite pour enfin entrer dans le château. L'ambre de tes prunelles observait les pierres qui semblaient n'avoir pas changé d'un pouce. Tu te retrouvais alors dans la Grande Salle, décorée pour l'occasion. Tu regardais si tes acolytes habituels étaient dans le coin, mais tu ne vis ni Lex, ni Tobias. Par contre... Tu remarquas directement une Gryfonne qui s'avançait dans ta direction. Elle venait de pester sur son acolyte, mais tu t'en fichais bien. Comment t'étais censé faire quand cette nana était habillée comme un fantasme sur patte ? Ton regard glissa sur sa tenue rouge et or. Ce n’était clairement pas le moment d'avoir la queue raide... Et si tu l'emmenais directement dans un des mille recoins du château ? "Ma jeunesse perdue ? Tu veux que je te montre que je peux être endurant pour un vieux ? Et moi offre-moi un verre Princesse. Après tout, on est sur ton territoire ce soir." Ton sous-entendu n'était pas subtil, mais pour le coup... tu n’en avais rien à foutre.

Terminant de boutonner sa chemise blanche et immaculée, Balthazar sifflotait une musique qu’il avait récemment entendu. En fait c'était Zoé qui lui avait envoyé une vidéo Youtube d’un groupe qu’elle aimait bien et Balthazar avait tout de suite accroché. Dire qu’il se l’était passé en boucle était un euphémisme… Un tiers des vues devait être de lui. Il passa sa cravate noir et or autour du cou et ajusta le nœud. Il avait revêtu son plus bel uniforme. Depuis quelques mois, les occasions de sortir et s’amuser sans risquer sa vie avaient été…. Rares. Et les sorties avec Erin ? Encore plus rares. Quelque chose avait changé entre eux. Ce n’était plus aussi… Simple qu’avant. Et bien qu’il en ait l’envie folle, il ne pouvait pas tout mettre sur le dos de la maladie d’Erin. Il y avait quelque chose d’autre. Il n’y avait qu’à voir les engueulades à répétition qu’ils avaient. Par exemple à Sainte-Mangouste après l’attaque dans la forêt. Il en était fatigué mais ne savait pas quoi faire. L’espoir que tout s’arrange avec le temps était encore présent. Il leur fallait des souvenirs joyeux et bon-enfant. D’où cette soirée.

Le Poufsouffle trottinait légèrement, remontant les nombreuses marches pour atteindre la salle commune des Serdaigle. La logique aurait voulu qu’Erin et lui se retrouvent devant la Grande Salle, venant de coins opposés du château, mais la galanterie et l’envie de faire sa grande entrée aux bras de la jolie blonde avait eu raison de la logique de Balthazar. Il salua quelques connaissances et arriva pile à l’heure. Et évidemment, Erin Delacour l’attendait. Il avait l’habitude à présent de la voir dans son uniforme mais il ne put s’empêcher de sourire. Cette occasion, ce n’était pas les cours de tous les jours et Balthazar aurait pu jurer qu’elle avait fait encore un peu plus d’effort, ce qui était en soi impressionnant vu la perfection de ses tenues en journée. Il tendit son bras à Erin, encore essoufflé de sa montée. « Miss Delacour. Splendide comme d’habitude. Prête à y aller ? » Il se retint de l’embrasser. Le fossé qui s’était creusé entre temps semblait continuait de s’agrandir et il ne savait plus comment réagir lorsqu’ils étaient ensemble.

Passant les lourdes portes, ils débouchèrent dans la Grande Salle. Balthazar souriait pour donner le change même si son moral n’était pas au plus haut. Il salua quelques-uns et unes camarades de Droit Magique, se promettant de se recroiser avant la fin de la soirée.   « T’as soif ou faim ? »  Demanda-t-il à sa cavalière. Le buffet était évidemment le passage obligé de la soirée mais cela ne serait pas le seul, du moins il l’espérait. « Je suis très content d’être avec toi ce soir. » Dit-il en baissant la voix en direction d’Erin. C’était la vérité, pour son côté du moins. Il n’arrivait pas à se détacher de cette impression que la Serdaigle ne partageait pas son point de vue.

Spoiler:

Une idée comme une autre... et ce n'était pas la mienne. Revenir quelques années en arrière, peupler Poudlard avec des adultes nostalgiques et des adolescents plus ou moins bien dans leur peau et leurs hormones... Autant le dire, si je me prêtais au jeu, c'était avant tout pour préserver l'image du Conseil d'Administration. Renvoyer l'impression que nous étions soudés et que les initiatives étaient dues à des décisions communes qui faisaient l'unanimité. C'était comme cela.

J'avais donc ressorti la cravate de Serpentard, ainsi que la cape. Je n'avais plus exactement la taille d'antan, aussi avais-je décidé de ne pas garder la cape ce soir. Heureusement que je n'avais pas dû ressortir min uniforme de Durmstrang, d'ailleurs. D'abord parce que je serais sans doute mort de chaud, ensuite parce qu'en près de quarante ans, ma corpulence avait quelque peu changé.
Ce fut donc dans un costume gris et une chemise noire que j'allais arborer les couleurs de Salazar.

C'était le genre de soirée où je détestais arriver seul, mais je n'avais pas le choix. Ma femme n'avait pas manifesté le moindre intérêt pour cette soirée... Et j'en voulais bien trop à Meredith pour ne fût-ce qu'être aperçu avec elle.
Le tout était d'être présent, au moins le temps que l'on me voie, histoire d'éviter de faire jaser, puis je pourrais sans doute prétexter une grande fatigue ou quelque chose comme cela.

Transplaner jusqu'à la grille, puis pénétrer dans l'enceinte du château, ce n'était même pas inhabituel. J'y étais venu bien plus souvent qu'il ne fallait et les lieux n'avaient, bien sûr, pas changé depuis.
La grande salle avait été apprêtée pour l'occasion et j'eus un regard vers les sabliers qui décomptaient les points de maison. Serpentard n'était pas en tête. Mais cette compétition entre les maisons, finalement, n'avait pas d'autre intérêt que de motiver les élèves... c'était un système d'émulation qui avait fait ses preuves et qui permettait à chacun de donner de sa personne.

Il y avait quelques adultes que je connaissais, évidemment, mais je rejoignis une membre du Conseil, neutre, pour rester un peu en dehors de la foule qui s'amassait. Je n'aimais pas les bains de foule, je n'avais jamais aimé cela.

« Messieurs, Miss... » L'idée me traversa l'esprit que cela faisait deux Serdaigle, un Gryffondor et un Serpentard. Des maisons bien différentes... et quand je repensais à la révélation de ma fille, les couleurs rouge et or qu'arborait Sean me faisaient un drôle d'effet.

Autour de nous, les plus jeunes se rapprochaient les uns des autres. Il allait y avoir du léchage d'amygdales dans quelques instants, sans doute. J'espérais ne pas croiser ma fille en train de rouler des pelles à un ou une ado quelconque. Puisse-t-elle se préserver de ces conneries.

« Vous savez si beaucoup de monde doit encore arriver ? » Au fond de moi, une petite voix me soufflait que, peut-être, ce serait l'occasion de renouer avec des personnes perdues de vue... mais en avais-je vraiment envie ?

C'était l'un de ces soirs où j'aurais aimé que mon petit frère soit encore par ici. Je n'aimais pas l'idée qu'Erebos soit parti et, de plus, je n'aimais pas l'idée de me retrouver ici seul. Je n'avais jamais été féru des soirées mondaines. Déjà les soirées entre personnes au sang pur, cela me pesait... quand Belisama était encore là, c'était différent... mais ça, c'était avant.

Comme la plupart des enseignants du collège et de l'université, j'étais là avec la mission tacite de veiller au bon déroulement de cette soirée. Et, en tant que descendant direct d'Herpo l'Infâme, je me devais, aussi, de faire en sorte qu'aucun incident n'ait lieu du côté des Serpentard. Car bien que cette maison soit réputée pour la ruse et l'ambition... il fallait bien garder à l'esprit que des cons, il y en avait partout. Et que l'on était toujours le con de quelqu'un d'autre. Je ne m'excluais certainement pas de cette règle.

Cravate aux couleurs vert et argent, l'air soucieux habituel... je soupirais déjà de lassitude à la simple idée de devoir faire semblant d'aimer les gens, moi qui aurais bien bouffé le premier qui viendrait m'emmerder, c'était un effort assez considérable de jouer les philanthropes.

J'aurais aimé, peut-être, voir Alexis. Ou Helios. Mais pour l'heure, je ne voyais ni l'un ni l'autre. Regrettable constat.
Dans les visages connus que je saluais de loin, je vis William, en compagnie de l'auror avec qui j'avais fait une mission, Abigail, miss Hepburn (ou un nom du genre)... il y avait des étudiants, aussi, en grand nombre, et j'eus un regard vers la porte avant de songer que je ne pouvais pas filer à l'anglaise. Impossible.

Les morfales étaient près du buffet, comme s'ils n'avaient ni à boire ni à manger chez eux, notamment le sorcier quadragénaire qui avait passé son temps à coller au cul de Meredith lors de la mission faite à quatre, alors que sa femme était d'une toute autre classe que la Carrow, soit dit en passant. Dommage pour elle qu'elle soit mariée à un abruti, mais c'était le cas de tant de sorcières, finalement, que voir Abigail et Hepburn ensemble me soulageait presque. Quoique... Hopeburn était une personne très bizarre, aussi. Il ne fallait pas l'oublier.

D'ailleurs... ce fut vers elles que je me décidais à aller. Abigail avait une santé fragile et mon statut de médicomage me soufflait de vérifier qu'elle allait bien.

« Miss McFusty, Miss Hepburn... » Un jour, elle me giflerait peut-être parce que j'étais incapable de retenir son nom. Le pire, c'était que je savais bien que je me trompais, mais qui ne tente rien n'a rien, dit-on... « Vous avez l'air à peu près en forme, toutes les deux... »
Je posais ensuite les yeux sur l'elfe de maison qui accompagnait les deux jeunes femmes.
« Vous avez adopté ? »
Je remarquais ensuite un type présent près d'elles. Légèrement plus halé que la moyenne par ici. Je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam.

Je riais en voyant Harper lancer son chronomètre puis je me laissais aisément transporter par ma collègue afin d'éviter toute tentation de prendre de l'alcool ce soir. Ainsi, je m'amusais davantage à observer la foule qui grandissait petit à petit, reconnaissant une majeure partie des visages. J'appréciais saluer mes élèves, comme mes collègues. Je remarquais Eirian qui se faisait discret, comme d'habitude, puis, au détour d'une tablée, je reconnus une silhouette au teint halée qui était loin de me déplaire. Il s'approcha directement de nous, et son comportement n'eut d'autre effet que d'abord me surprendre, puis, me faire sourire, m'obligeant à me retenir d'éclater de rire. Ça lui allait si mal d'être aussi pédant, néanmoins, je m'amusais à rentrer dans son jeu, d'autant plus avec son baisemain. Ainsi, je fis une rapide révérence devant Luca, ma robe faite de jaune et de noire dansant à mes mouvements tant le tissu était léger et flottant.

- Enchantée très cher, merci pour votre flatteur compliment. Vous avez fière allure ainsi vêtu monsieur Zabini. Ton de voix théâtralement exagéré, je me tournais vers ma collègue. Luca, je te présente Harper Auburn, mon amie d'enfance.

Oui, la fameuse amie d'enfance avec laquelle je devais me contenter d'être amie d'enfances seulement. Me permettant de détourner un instant le regard à la question de Luca pour essayer de garder un peu de sérieux, je remarquais Sean accompagné de Rose. À son salut, je lui rendis d'un geste de la main et d'un sourire amical. J'allais revenir sur mes deux compagnons lorsque fit son entrée William, mais ce dernier ne m'aperçut pas encore, je préférais donc ne pas l'interpeller immédiatement, et ce fut sans compter l'arrivée de monsieur Asclépiades qui s'en vint droit vers nous. Le nom qu'il donna à Harper me fit hausser un sourcil et je dus me mordre la lèvre pour ne pas rire, mais lorsqu'il baissa les yeux vers Bonnie en faisant sa remarque, je me mis à rougir instantanément. Harper et moi ? Mais pourquoi tout de suite Harper et moi aurions-nous adopté alors que Luca était juste là ? Diantre, est-ce que Harper lui avait raconté quelque chose ? Et si oui, quoi ? Milles questions se bousculèrent.
Voyant que Bonnie était presque vexée, je fis un mouvement de la main, doux, dans sa direction pour l'empêcher de répliquer. Le désavantage en donnant trop de liberté à un elfe de maison c'était que des fois il en faisait un peu trop. Les joues toujours rouges, je répondais à mon médicomage, ignorant sa remarque.

- Bonsoir, Monsieur Asclépiades, nous allons pour le mieux, vos remèdes sont très efficaces. Et vous, comment allez-vous ? Je ne mentais pas, les marques de ma fatigue étaient parties, il ne me manquait plus que ma magie. Je tournais le regard vers Luca en lui tendant la main, lui proposant alors de m'offrir son bras. Nous allions justement chercher des rafraichissements, vous voudriez quelque chose ? M'adressais-je à Phobos, comptant sur le fait que Harper viendrait de toute façon avec nous.

Où se trouve l’alcool ? Harper a bien une réponse qu’elle s’abstient de répliquer. Non seulement il s’incruste avec ses faux airs de Casanova, mais en plus il l’incite, comme de par hasard, à se ridiculiser en perdant son challenge. D’un geste distrait, Harper inspecte sa montre. Il ne s’est passé qu’une minute. Putain. Est-ce qu’elle rêve ? Quelqu’un fait brûler une bougie onirique ? Elle a dû s’endormir sur les marches de Poudlard et rêver qu’elle rentrait dans la Grande Salle magnifiquement décoré, qu’un mec (plutôt mourir qu’admettre qu’il est juste grand, fort, musclé. Et alors ? Elle aussi) débarquait pour faire un baise main à Abigail qui rentre dans son jeu. A vomir. Est-ce que les dragons-pintade existent ?

La jeune femme reste figée devant les présentations puis papillonne des cils pour reprendre contenance. Redressant son buste, son visage se fend d’un large sourire, dévoilant toutes ses dents et alors qu’elle s’apprête à répondre, Phobos les rejoint. Juste à temps !

Enchantée.

Pas du tout.

Elle avait répondu la mine forcée, passant du coq à l’âne pour signifier qu’elle n’en a strictement rien à faire.

Faux-boss ! Je suis toujours en forme. La petite Bonnie tient ça de moi.

Pauvre Bonnie.

Vous tombez à pique ! Abigail, est-ce que je t’avais parlé de mon nouveau partenaire ? Nous formons une super équipe. J’ai trouvé mon âme-sœur bout en train ! Et aujourd’hui, il me fait l’honneur d’avoir de l’humour. Vous ne m’avez pas habitué à ça. La conférence, ça vous a changé.

Elle lève une main, désirant le gratifier d’une tape amicale dans le dos. Mais son regard se heurte à la main d’Abigail se tendant pour attraper le bras Luca. La puissance de sa frappe devient plus forte, sa main claque dans le dos de Phobos.

Oui, il vient, répond-t-elle en tout hâte, la voix insistante et plus dure qu’elle ne l’aurait voulu.

Enchanté je suis Luca Zabini, se répète-t-elle mentalement, nia nia nia. Un tourbillon de pensée s’accapare de la cervelle de Harper qui compte sur un beau verre coloré remplie d’alcool pour la soutenir, car elle n’en a juste plus rien à faire de son challenge de merde.