Qui est-ce qui avait dit qu'il n'allait pas sortir le soir pour commencer comme il fallait cette nouvelle année? C'était toi. Qui est-ce qui venait d'en enfreindre sa propre règle parce que finalement ça l'agaçait beaucoup trop? C'était toi aussi. La journée avait était longue, beaucoup trop longue. Toi qui trouvais les cours dans ton cursus passionnant simplement parce que c'était ce qui te plaisait réellement, mais quand on te donnait des devoirs qui n'allait t'avancer à rien, oui tu ne le cachais pas, tu trouvais que c'était une perte de temps. Alors oui, tu les avais fait ces devoirs, sans aucune difficulté d'ailleurs, mais il y en avait eu tellement que l'après-midi avait défilé à toute vitesse à tel point que la soirée était déjà en train d'approcher. Tu avais hésité au début, vraiment. Te demandant si ton idée était bonne et si tu voulais presque le risque de perdre des points parce que tu partais à cette heure pour aucune raison valable. Finalement tu t'étais dit que tu n'en avais rien à faire. Tu avais déjà une mauvaise réputation, tu n'étais plus à ça prêt. Tu avais donc réussi à te faufiler en dehors du château après t'être bien évidemment changé. Comment tu allais rentrer sans te faire prendre? Aucune idée. Tu allais bien trouver une solution. Et si tu n'en trouvais pas t'en pis. Tu allais bien trouver une âme charitable pour t'accueillir le temps d'une nuit sous son toit, ou sous ses draps si affinité. Oui tu étais comme ça.

Une fois dehors tu avais levé le nez vers le ciel, laissant les gouttes de pluie tomber sur ton visage. Et cette odeur... Ce que tu pouvais aimer l'odeur de la pluie sur un sol chaud. Tu avançais donc dans les rues de près-au-lard, un petit sourire aux lèvres sans t'inquiéter de la pluie qui perlait doucement sur tes cheveux. Et ton regard vagabondait sur les différentes boutiques jusqu'à apercevoir une petite taverne où il y avait semble t'il peu de monde. Parfait, c'était exactement ce que tu cherchais. Après avoir passé une main dans tes cheveux, tu avais poussé la porte pour entrer, te dirigeant directement vers le bar. T'asseyant sur un des tabourets libres, tu avais commandé une bière au beurre qui ne tarda pas à arriver. Et alors que tu venais de prendre ta première gorgé, un homme venait de t'aborder. Tu avais à peine tourné la tête vers lui, lui répondant.

- Je suis majeur et vacciné. Il n'est pas tard et j'ai des bonnes horaires demain. Où est le problème?

Et finalement tu l'avais vraiment regardé, le détaillant un peu. Il était plutôt pas mal. Plus que pas mal même. Tu n'avais pas pu t'empêcher de sourire légèrement, ton regard se perdant un instant sur ton torse que tu pouvais apercevoir avec les premiers boutons de sa chemise ouverte, tu n'allais pas te priver.

- C'est une habitude d'aborder les gens de cette façon ou je suis privilégié?

Il fallait dire ce qui est. Cet homme était vraiment très plaisant à regarder et tu ne te privais en aucun cas pour le mater. Habituellement tu te montrais discret, surtout à l'université parce que beaucoup te connaissaient et que tu ne voulais pas que ton homosexualité soit découverte comme ça -même si tu l'assumais plus que quand tu étais jeune tu n'allais pas le crier sur les toits, sachant qu'ici le sujet n'était pas des plus abordable-, mais dans ce bar personne ne te connaissait. Tout le monde était dans son petit coin à discuter. Personne ne faisait attention à ce que tu pouvais bien dire et faire avec qui. Alors pourquoi faire attention? Pour une fois que tu pouvais t'assumer pleinement et peut être obtenir quelque chose en retour, du moins tu l'aurais bien voulu, tu risquais de te montrer parfois un peu cash. Au revoir le Allen solitaire et bonsoir le Allen un peu plus charmeur qui voulait profiter.

Si toi tu le détaillais de haut en bas, tu voyais que le brun faisait de même avec toi et sans mentir, ça te plaisait. Cette soirée promettait d'être intéressante au vu de la façon dont elle commençait. Et puis il avait laissé échapper un rire à ta question. Tu t'en étais un peu mordu la lèvre inférieure. Oh oui, définitivement tout ceci te plaisait. Tu avais déjà hâte de voir comment aller se passer la suite.

- Ou c'est moi qui suis doué.

La modestie dans ce genre de situation? Envolé. Enfin tu ne te vantais pas non plus, ça avait plus été sorti sous le ton de la rigolade. Après tout tu n'étais pas un expert en la matière. Tu avais eu plusieurs petites relations oui, mais tu n'avais jamais bien forcé pour obtenir ce que tu voulais. Comment avais-tu donc débusqué ça semble t'il intention? Un coup de chance, mais ça tu ne comptais pas le dire. Enfin. En entendant qu'effectivement cela pouvait être vu comme un privilège ton sourire en coin s'était un peu élargie, se montrant peut être un peu aguicheur en un sens.

- Voilà qui est intéressant.

Tu avais ensuite terminé ton verre d'une traite, suivant du regard le serveur après le geste du brun. Deuxième tourné? Parfait. Tu ne demandais pas mieux. S'il ne l'avait pas fait en premier tu aurais sûrement fait de même. Au moins une chose était sûr au vu des regards et des actions. Aucun de vous deux ne continuait cette conversation simplement pour discuter. Cette pointe de séduction dans son regard ne t'était pas passé inaperçu et le tient ne devait pas être bien différent, peut être un peu plus joueur.

Et tu lui avais serré la main, tentant de voir le tatouage qu'il cachait sous la manche de sa chemise avant de lui répondre.

- Allen.

Puis tu t'étais rapproché de lui, te penchant très légèrement avant d'enchaîner.

- Alors Matthew. Que me vaut donc ce privilège?

Si quand il était question des cours tu réfléchissais toujours un long moment pour être sûr de réussir, dans ce genre de situation tu n'hesitais jamais bien longtemps avant d'agir. Ce gars te plaisait, il n'y avait aucun doute la dessus. Son physique. Son sourire. Son attitude. Ça faisait bien longtemps que tu n'avais pas craqué pour quelqu'un comme ça. Enfin non. C'était la première fois. Avec les aventures que tu avais eu dans le passé il t'avait fallu un petit moment avant que quelque chose ne se passe. Un peu d'alcool aussi histoire de se mettre dans l'ambiance. Mais là le feeling était directement passé. Ça se lisait dans son regard. Regard que tu te permettais d'observer un peu plus maintenant que tu t'étais rapproché. Définitivement il était à tomber. Et tu avais de nouveau un peu approché ta main de la sienne, voulant profiter un peu de cette froideur qui ne t'avait pas déplu. Quant à la suite, tu en avais gardé ton sourire. À la recherche d'un frisson ou d'une aventure hein... De plus en plus intéressant.

- J'espère que je serais à la hauteur de tes attentes alors.

Et quelque chose te disait que tu n'allais pas avoir besoin de changer ton attitude pour y arriver. Rester toi même semblait déjà être très efficace au vu de son regard et de son sourire en coin. Tu en fondrais presque sur place si tu te laissais aller. Mais tu voulais continuer de jouer un peu avant ça. Alors tout en prenant ton nouveau verre pour observer un peu la boisson, tu avais répondu, relevant les yeux vers lui à la fin de ta phrase, cherchant toujours à te montrer un peu séducteur.

- Je ne savais pas que je pouvais faire autant d'effet avec un simple regard.

Tu le cherchais. Tu voulais voir ses réactions. Tu voulais voir s'il était capable de te faire réellement craquer. Tu voulais qu'il te fasse craquer. Après tout tu étais sorti pour te changer les idées. Tu ne pouvais pas espérer mieux. À moins que...

- Pas la peine de passer par quatre chemins, je pense qu'on sait tous les deux comment risque de se terminer cette soirée, hm?

Un sous entendu à peine caché juste avant de prendre une gorgée de ton nouveau verre, ne prêtant même pas attention au goût. Là tout de suite c'était Matthew qui t'intéressait et s'il pouvait se passer quelque chose entre vous tu n'allais pas t'en plaindre. Et puis tu avais posé ton regard sur son tatouage. C'est un art que tu avais toujours aimé aussi loin que tu t'en souviennes. Tu avais d'ailleurs plusieurs idées mais tu n'avais jamais osé sauter le pas. Un jour peut être. Bref. Te rapprochant de nouveau un peu, tu avais laissé tes doigts glisser sur l'avant bras du brun avant de continuer.

- Mais avant ça... Dit moi plutôt ce que représente ton tatouage. Je suis curieux.

Tu n'arrivais pas à le lâcher du regard, sentant un très léger frisson te parcourir en entendant son rire suite à tout sous entendu. Comment ne pas fondre d'envie face à ça? C'était impossible. Il pourrait presque faire ce qu'il voulait de toi. Il suffisait juste qu'il te le demande avec cette voix si sensuelle. E si seulement il  y avait que ça. Il s'était approchait de toi. Tu pouvais sentir son parfum et son souffle te caresser légèrement. Et ses paroles... Ça t'en avais donné un coup de chaud, te mordant ensuite à nouveau la lèvre en le voyant se reculer. Tu ne sais pas ce qui te retenait de fondre sur ses lèvres pour supprimer l'espace qui vous séparez.

- Je pense qu'il va falloir trouver un coin plus tranquille...

Avais-tu laissé échapper. Oui ça tu l'avais pensé, mais visiblement tu l'avais dit à haute voix au même moment, t'en rendant compte juste après. Mais cela ne t'avait pas empêché de sourire à nouveau. Tu avais déjà été assez clair sur tes intentions. Alors ta parole qui dépassait tes pensées ça ne pouvait que prouver d'autant plus ton désir qui grimpait encore et encore.

- Je sais. Mais j'aime bien avoir des vilains défauts.

Et alors que tu continuais de doucement frôler sa peau en suivant les fins traits d'encre, tu écoutais la petite histoire qui se cachait derrière ceci, relevant ensuite les yeux vers le brun.

- C'est un bel hommage.

Le temps de cette phrase l'envie qui pouvait se percevoir dans le ton de ta voix avait laissé place à de la sincérité. Tu n'avais pas dit ça simplement pour lui faire plaisir, tu le pensais réellement. En plus du fait que ce tatouage était tout simplement magnifique, il avait une belle signification. Et en un sens ça rendait Matthew encore plus intéressant que tu ne le trouvais déjà.  Puis en sentant ses doigts se mêler aux tiens tu en avais frissonné. Ce contraste entre vos deux peaux... Jamais tu n'avais ressenti ça avant. Jamais. Et ça te rendait encore plus dingue, ça se lisait dans ton regard qui devenait de plus en plus brillant de seconde en seconde. Tu étais vraiment en train de craquer. Il n'allait pas falloir que vous restiez assis encore des heures sinon tu allais vraiment finir par lui sauter dessus.

- Je suis toujours sage voyon. Enfin...

Tu avais doucement relâché sa main, tes doigts venant se glisser sur son torse. Il ne fallait pas laisser quelques boutons ouverts comme ça. Ça te donnait beaucoup trop envie de les détacher un à un pour en voir d'avantage, voir même de lui arracher sa chemise, tu n'avais pas encore décidé. Et tu devais être sage pour découvrir ses autres tatouages? Très bien. Tu allais l'être comme tu venais de le dire. Mais tu allais l'être à ta manière. Tu étais déjà beaucoup trop tombé sous son charme. Tu en voulais bien plus.

- ... Tout dépend de la situation.

Est-ce que tu cherchais à le faire craquer complètement avec ce simple geste? Absolument. Jamais tu n'avais ressenti autant de désir pour quelqu'un. Encore moins aussi rapidement. Et pourtant tu en avais envie. Tu voulais aller autre part. Peu importe l'endroit. Mais tu voulais être seul avec lui. Tu voulais lui arracher ses vêtements et qu'il fasse de même avec les tiens. Tu voulais sentir sa peau nue contre la tienne. Tu voulais pouvoir caresser chacune des parcelles de son corps sans retenu. Et encore bien d'autres choses... Pour ce soir ou peut être pour d'avantage. Bizarrement tu en aurais envie. Ce désir qui te brûlait de l'intérieur et qui ne cessait de grandir depuis que tu avais posé ton regard sur lui, tu ne voulais pas perdre ça. La soirée avait à peine commencé mais tout ceci était déjà trop intense. Il y avait quelque chose en lui qui te plaisait réellement. Tu risquais de ne pas le lâcher. Tout allait dépendre de la suite... S'il allait réussir à combler toute cette envie et tu voulais qu'il y arrive.

Tu ne le lâchais plus du regard, laissant tes doigts glisser doucement le long de son torse et ce rapprochement dangereusement de ses boutons. Et c'est là qu'il s'était relevé, ta main glissant volontairement le long de sa chemise. Le ton de sa voix... Il venait de te redonnait un frisson. Frisson qui s'était d'autant plus accentué en comprenant ce qu'il comptait faire. Tu l'avais ainsi suivi du regard, te mordant un peu plus la lèvre. Même de dos tu craquais complètement. Et le sourire qu'il te faisait. Tu n'allais pas tenir plus de cinq minutes.

- Très bien

Reprenant ton verre, tu avais regardé Matthew partir avant que tu ne le perdes de vu. Cinq minutes. Il allait falloir que tu tiennes encore cinq minutes. Pour qu'elle passe plus vite tu avais reporté ton attention sur ton verre, le terminant doucement. Mais tu ne pouvais t'empêcher de regarder l'horloge accrochée au mur. Les secondes ne défilaient pas assez rapidement à ton goût. Ça en était presque une douce torture de savoir qu'il était la haut à t'attendre mais qu'il fallait encore attendre.

Et finalement le moment était venu. Sans attendre et après avoir terminé ton verre cul-sec, tu avais grimpé les marchés, ne tardant pas à trouver la fameuse chambre vingt. Tu avais toqué la porte s'ouvrant presque au même moment et en le voyant tu avais retrouvé ton sourire en coin. Une seconde à peine venait de s'écouler et enfin tu pouvais goûter à ses lèvres. Tu avais ainsi répondu à ce baiser que tu avais l'impression d'avoir attendu pendant des heures. Un long frisson t'avait aussi parcouru en sentant sa main froide sur ta nuque. Quant aux tiennes elles retournaient se glisser sur son torse, mais cette fois-ci tu ne t'étais pas gêné pour lui ouvrir les boutons de sa chemise, la lui retirant même entièrement avant que tes doigts viennent le caresser. Et puis tu avais cherché à te rapprocher d'avantage de lui tout en venant caresser ses lèvres avec ta langue pour en demander plus. Tu sentais le désir en toi augmenter d'autant plus, comme si le brasier qui brûlait déjà depuis tout à l'heure entre vous deux venait d'exploser parce qu'on y avait rajouté de l'essence.

L’attente fut longue, trop longue à ton goût. C’est pour cela que tu t’es laissé emporter par tes hormones, en capturant avec une gourmandise non dissimulée les lèvres du jeune homme. Pas une seconde, tu te demandes ce que tu fabriques là, dans une chambre d’auberge, prêt à prendre ton pied avec un jeune inconnu, bien plus jeune que toi. Tout semble naturel, comme si cette soirée est la suite de plusieurs autres passées. Entre vous, c’est une alchimie pure, qui vous guide doucement dans vos gestes plus avides de vous découvrir en détail dans l’intimité de cette chambre.

Un petit rire accompagné d'un frisson t’échappe en sentant ta chemise te quitter. Tu as bien remarqué le petit jeu du brun toute cette petite soirée. Et le voir finalement retirer ce tissu superflu, ne t’étonne pas et t’amuse même. Lentement, tu libères ses lèvres afin de retirer son haut. Tu voulais ressentir la chaleur de sa peau contre la tienne, pouvoir frissonné de ce feu que le corps du jeune homme dégageait naturellement. Tu prends une minute pour l’observer tout en mordant ta lèvre. Et bordel qu’il est beau. Comment peut-on être autant bandant à son âge ? Tu lui laisse tout le loisir d’observer ton bras gauche ainsi que ton pectoral noirci d’encre.

Mais très vite, l’envie reprend le dessus, dévorant tes entrailles. Tes lèvres retrouvent rapidement leurs jumelles, quémandant l’accès pour approfondir le baisé avec une envie grandissante. Une de tes mains passe alors le long de la taille du brun pour finir sa course au creux de ses reins. Collant vos peaux brûlantes de plaisir l’une à l’autre. Provoquant un million de frissons le long de ton échine. Ta bouche devis vers le cou du jeune homme. Embrassant, mordant sa chair tendre tout en caressant le creux de ses reins bouillant de tes mains froides.

- Tu me rends dingue Allen…

Un aveu, dans un murmure contre sa peau. Oui, il te rend dingue, comme jamais tu ne l’as été. Cette attirance physique entre vous et trop intense pour être réelle. Et si ça se trouve, tu vas te réveiller dans ta chambre, frustré que tout cela n’est qu’un simple rêve. Que le jeune homme prisonnier de tes bras n’est qu’un mirage. Et pourtant. C’est vrai. Remontant tes mains dans ses cheveux, ton front se colle doucement au sien, les yeux clos. Pause. Tu as besoin de réaliser ce qui est en train de se produire. Un nouveau rire t’échappe doucement, laissant tes mains jouer avec des mèches de la chevelure brune du jeune sorcier.

- On est fous. Dis-tu amusé. Et la folie a du bon parfois.

Tes paupières s’ouvrent, laissant un regard plein de malice se dévoiler aux yeux du sorcier. Oui. La folie a du bon dans cette situation. Tes mains agrippent les siennes pour qu’il te suive alors que tu pars à reculons vers le lit. Tu le dévores du regard pendant cette petite marche, gravant dans ton esprit chaque détail qui s’offre à ta vue aveuglé de désir. Quand tes jambes butent sur le bout du lit, tu t’y assois en attirant le jeune homme sur tes cuisses. Tu brûles littéralement pour lui. Tu le veux là, maintenant.  

Cette situation était complètement folle. Craquer à ce point pour un homme dont tu ne connaissais rien. Le désirer comme jamais tu n'avais eu envie de quelqu'un par le passé. Ça semblait complètement irréel. Ça pourrait presque ressembler à un scénario de film et pourtant tout ça était bien réel. Un rêve ne pouvait pas te faire autant d'effet. Ce n'était pas possible. Et puis tu avais suivi ses lèvres, presque déçu que ce premier baiser n'ai pas duré plus longtemps. C'était pour le mieux néanmoins au vu de la suite. Tu avais donc laissé Matthew retirer ton haut, en profitant toi aussi pour mieux le détailler. Ses tatouages le rendaient d'autant plus sexy. Mais tu n'avais pas eu le temps de les observer plus longtemps, sentant de nouveau les lèvres du brun contre les tiennes. Tu en avais laissé un léger gémissement s'échapper, ses mains glacées te redonnant des frissons à n'en plus finir. Puis tu avais soupiré d'aise en sentant ses baisers, t'en mordillant la lèvre et resserrant tes mains sur son torse, ses derniers étant revenu le caresser. Lui aussi te rendait dingue. Et durant la petite pause qui avait suivi elles avaient glissé sur ses épaules puis sur le bas de sa nuque, un nouveau sourire s'affichant sur ton visage.

- Je veux bien être pris pour un fou jusqu'à la fin de mes jours si je peux ressentir ses sensations plus souvent.

Sous entendu que si cette soirée pouvait se renouveler tu ne t'en plaindrais pas. Oh non. Ressentir à nouveau ce désir monté en toi avant d'exploser... C'était beaucoup trop bon pour n'en profiter que ce soir. Et tu avais laissé un nouveau soupire t'échapper en le sentant jouer avec tes cheveux. Le contraste du feu brûlant de vos deux corps et de la douceur de ses caresses... Tu en fondais sur place. Tu en voulais encore et toujours plus. Tes attentes avaient déjà été largement atteintes avec ce baiser. Mais tu avais déjà la sensation d'en être accro. Ce gars était une véritable drogue. Même son regard te rendait complètement dingue. Il pouvait vraiment faire ce qu'il voulait de toi. Tout. Et tu l'avais laissé t'entraîner vers le lit, ton regard brillant de plus en plus. Une fois assis sur ses genoux tes mains avaient glissés sur ses joues, revenant fondre sur ses lèvres et allant jouer avec sa langue jusqu'à en manquer de souffle. Mais à peine avais tu rompu le baisé pour reprendre un peu d'air que tu t'étais de nouveau emparé de sa bouche. Et tout en profitant de ce baiser ardent tu avais doucement pressé ton bassin contre le sien, lui permettant ainsi de sentir ton envie pour lui. Tu n'allais pas tenir plus longtemps. C'était maintenant que tu le voulais. Tu avais donc rompu encore le baiser, le poussant pour le forcer à s'allonger avant de venir frôler ses lèvres, les yeux mi-clos et tu lui avais murmuré.

- Prends moi... Maintenant...

- Je veux bien être pris pour un fou jusqu'à la fin de mes jours si je peux ressentir ses sensations plus souvent.

Comment ne pas craquer ? Comment ne pas céder à cette tentation quand on vous sort ce genre de phrase ? Après cette nuit, tu te promets de garder contact avec lui, car cette dose de folie risque d’être fortement addictive. Elle serait comme de la nicotine, ton poison à toi, ce qui te permet de tenir pendant tes missions ou les séparations avec ton fils. Et depuis ta rencontre avec le jeune homme, tu as presque oublié la raison principale de ta présence dans ce bar. Ce qui prouve qu’il est comme un doux poison que tu souhaites prendre de temps en temps à petite dose.

- Il faudra plus d'une nuit pour ça...

Oh oui, il n’y aura jamais assez de nuits pour assouvir cette soif intarissable qui vous submerge actuellement. Un frisson te parcourt en entendant son rire se mêler au tien, tu aimes beaucoup trop ce son pour t’en passer. Il est tellement parfait, une mélodie que tu aimerais entendre encore et encore. Tout comme les gémissements du jeune sorcier. Tout en lui te plaît. Un peu trop même. Et malgré votre différence d’âge évidente, tu as en face de toi un jeune homme mature, et ça te plaît.
Il te rend fou de minute en minute. Oui, il va te rendre barge, bon à enfermer à St Mangouste. Une douce folie qui te fait sombrer encore et encore pour lui. Tes mains parcourant son corps si parfait à tes yeux, te font fondre un peu plus pour lui, comme de la neige au soleil, tu tombes sous le charme de ce corps. C’est tellement irréel et indécent ce qui se passe entre vous. Mais tellement bon, que tu lui en redemandes en proposant d’être le dominé cette fois.

- J'aime beaucoup cette idée...

Et malgré votre différence d’âge évidente, tu as en face de toi un jeune homme mature, et ça te plaît. Pour vous mener sur le même terrain que précédemment. Ton esprit est embrumé, tu en veux plus et c’est justement ce qui arrive.

-Prends…

PAF. Tu sursautes avant de regarder d’où vient ce fracas. Ça vient de la fenêtre. Ton instinct d’auror revient au galop, et tu te redresses doucement avant de te détacher du jeune homme, intrigué, les sens en alerte.

-Ne bouge pas de là. Dis-tu en récupérant ton boxer et ton pantalon pour les enfiler.

Tu t’approches à pas de chat jusqu’à la fenêtre, puis l’ouvres doucement, sur tes gardes. Et avec un soulagement, tu découvres un stupide hibou avec une lettre dans le bec. Le signe du ministère bien en évidence. Sérieusement ? Ils ne pouvaient pas choisir un autre moment ? Tu récupères la missive puis là lit dans ta tête. Putain, ce n’est pas possible.

- Je dois partir… Le devoir m’appelle. Soupires-tu en repliant la lettre que tu glisses dans la poche arrière de ton pantalon.

Tu attrapes ta chemise pour l’enfiler, sans pour autant la fermer de suite, puis tu t’approches du jeune homme pour prendre son visage en coupe entre tes mains froides.

- Je n’en ai pas fini avec toi. Mais je dois vraiment te quitter. Profite de la chambre autant que tu le souhaites, elle est déjà réglée de toute façon.

Tes pouces caressent doucement ses joues, un peu de douceur ne fait jamais de mal, et avec lui, tout ce passe si naturellement, que tu ne t’en rends même pas compte. Toujours avec cette même tendresse, tu voles un dernier baisé au jeune sorcier. Pour graver une dernière fois toutes ces sensations dans ton esprit. Puis tu te redresses pour fermer ta chemise tout en cherchant ta veste, perdu parmi les vêtements du jeune homme au sol. Puis te revient vers lui, tes lèvres en redemande encore et encore. Tu lui voles un dernier baisé, plus intense, plus fiévreux, avant de dévier avec son oreille.

-Puis-on nous, nous retrouver.

Tu souris doucement avant de reculer à une bonne distance du jeune homme, gravant une dernière fois ses traits dans ton esprit. Puis tu te concentres afin de transplaner jusqu’au ministère, là ou ton devoir t’appelle.