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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Love is a lighthouse [Thomabi II] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Lun 15 Fév - 7:35
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Soay, 20 juillet 2020

La pression de l'eau assourdissait mes oreilles. J'appréciais être enfermée dans ce presque silence, la vue corrigée par les effets de la Branchiflore. Couchée au fond de l'océan, pieds et mains palmés, le dos dans le sable, mes cheveux bruns dansaient lentement autour de moi tandis que je me concentrais sur les allées et venues des bancs de poissons non loin. Répétition étouffée  au loin, j'entendais les vagues à la surface se briser contre les falaises de Soay. Instant de quiétude dont j'avais absolument besoin. J'aimais le calme qui régnait ici, sans bateaux, uniquement gouvernés par les divers sonars des mammifères. Ce fut lorsque je ressentais que les effets de la plante aquatique commençant à s'atténuer que je me remis en mouvement. J'étais restée allongée là de très longues minutes, immobile, m'imprégnant profondément de l'ambiance marine jusqu'à ce qu'elle me contamine et que je retrouve moi aussi, un semblant de sérénité. Aujourd'hui, Thomas devait venir chez moi et nous devrions passer plusieurs jours ensemble. Bien que je me réjouisse d'avoir l'homme pour moi toute seule, sans les yeux curieux que l'on pouvait trouver à Poudlard, je le redoutais aussi. Je reconnaissais avoir des sentiments pour le sorcier, et je redoutais de faire un faux pas. Petite sorcière maladroite que j'étais en relation humaine, je savais que trop bien comment les choses risquaient de se terminer : par un abandon.
J'avais terriblement peur de cela, et c'était un euphémisme de le dire du fait que c'était la forme de mon Epouvantard. Mais si j'avais peu d'amis et qu'aucune relation amoureuse n'avait tenu jusque-là, c'était bien pour une raison : je savais que j'étais quelqu'un de très en marge de la société, pour ne pas dire bizarre. Je savais que je plaisais qu'à peu de gens, et ma manière maladroite de m'exprimer pouvait engendrer plus d'un accident.

Cependant, Thomas était l'une de ces rares personnes qui avaient su me comprendre dès notre enfance, et malgré la séparation naturelle que nous avons subie en grandissant, notre amitié n'avait pas été entachée. Lors de nos retrouvailles hasardeuses dans la maison des hippogriffes, jamais je ne me serai doutée qu'un tel dénouement ait lieu. Depuis, j'avais terriblement eu envie de rester à ces côtés, néanmoins, je masquais mon impatience et mon besoin de tendresse. Je ne voulais pas me laisser submerger par mes émotions et encore moins par mes sentiments. Je me savais émotive et peut-être impatiente. Je ne voulais pas lui faire peur.
J'avais cependant cru observer que la petite gêne était partagée, puisque les quelques fois où nous nous étions vus à l'abri des regards, nous nous contentions de discuter tranquillement, regards fugaces qui hésitaient entre se soutenir ou fuir le tendre contact. Nous osions à peine nous toucher les mains, comme deux adolescents découvrant ce qu'était l'amour.
Toutefois, depuis le début des vacances scolaires, j'avais pris bien soin de l'éviter et de ne répondre à ses messages que de manière évasive. En effet, je me laissais totalement aller à la dépression, et je n'avais pas envie de devenir un trouble dans l'existence du O'Malley. Cela dit, ce n'était que repousser le problème plus loin du fait qu'il allait forcément constater mon état au premier coup d'œil une fois que je l'aurais rejoint au point de rendez-vous tout à l'heure. J'avais maigri, mon teint était pâle, des cernes soulignaient mes yeux et je toussais un peu, parce que mon corps fragile ne supportait pas bien que je prenne si peu soin de lui.
Je priais pour que le sorcier réussisse à comprendre mon état et qu'il essaie de me soutenir, non pas de me fuir. Dans le deuxième cas, je ne lui en voudrais pas, il avait le droit de ne rien vouloir faire.

Comme une créature étrange, je me hissais hors de l'eau, retrouvant petit à petit mon apparence normale tandis que je marchais sur la minuscule plage accessible de Soay. Ma main droite soulevait deux fils de pêche desquels étaient accrochés deux poissons. Au moins, j'avais pensé à un repas pour ce soir, c'était déjà ça.
Une fois rentrée, je m'occupais de les écailler et les vider avant de les placer dans mon frigo. Ensuite, je me dépêchais de prendre une douche avant d'enfiler une robe rouge à fleurs. Il était rare que je porte ce genre de vêtements lorsque je donnais mes cours à Poudlard ou lorsque je travaillais avec les créatures, mais lorsque l'occasion se présentait, j'appréciais me mettre plus à l'aise. Bien que cette tenue m'allait bien, elle mettait aussi plus en évidence l'état de décrépitude dans lequel je me trouvais en ce moment.
Cheveux rapidement coiffés et encore humides, je réfléchissais rapidement à ce que j'allais bien pouvoir oublier, ce qui, tout à fait entre nous, était parfaitement absurde puisque nous allions normalement revenir plutôt rapidement.
Prenant tout de même soin d'enfiler des chaussures, je me rendais vers ma cheminée pour attraper un petit bocal en terre cuite qui trônait sur l'épaisse poutre en bois. Là, j'entrais dans le foyer sans hésitation, sous le regard apaisant de Grishkin qui ne bougeait pas de son perchoir. Après formulation, je jetais la poudre de cheminette prélevée dans l'urne puis je disparaissais dans un nuage verdâtre.

C'est dans un réseau de cheminée du chemin de traverse que je me retrouvais. Transplaner était devenu trop dangereux dans mon état de santé actuel. D'ailleurs, ce simple voyage me fit légèrement osciller à l'atterrissage, m'obligeant à me tenir à un mur pour ne pas m'effondrer. J'avais pourtant essayé de faire attention puisque Thomas allait venir, mais ça n'avait visiblement pas suffi.
Après avoir récupéré quelques secondes, je me mettais en marche sans oublier d'épousseter ma robe légère. Une fois sur le lieu de rendez-vous, je me permettais de regarder l'horloge d'une boutique en constatant que j'étais arrivée légèrement en avance. C'était parfait.
Prenant bien garde de rester collée contre le mur pour ne pas me faire bousculer par les passants, j'observais les mouvements incessants de la foule. Je commençais à regretter le calme de l'océan lorsque je vis sa silhouette s'approcher. Un peu gênée, glissait une main dans ma chevelure humide tout en souriant, puis je me redressais lorsqu'il arriva à ma hauteur, osant le regarder dans les yeux.

- Bonjour Thomas, comment vas-tu ?


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Sam 6 Mar - 4:18
La fin de l'année s'était écoulée à une vitesse folle, le rythme s'accélérait toujours dans les dernières semaines du calendrier scolaire, entre les révisions, les examens puis surtout l'intérêt grandissant qui était porté sur les vacances d'été et sur le programme qui allait jalonner tous ces jours de congés, que beaucoup estimaient avoir bien mérités. Depuis que Thomas s'était engagé dans son poste de professeur à l'école de magie de Poudlard, il privilégiait en général ses deux longs mois estivaux pour pouvoir partir à l'autre bout du monde, là où personne ne pourrait mettre la main sur lui, sans qu'il l'ait pleinement décidé. Il se donnait au maximum, jour après jour, dans son travail et même en dehors de celui-ci, essayant de prendre une part un peu plus actif dans les missions de l'Ordre du Phénix, et accordant presque tout le reste de son temps libre à venir en soutien à ses élèves, qu'ils soient du collège ou de l'université, qu'ils soient de sa maison ou non. Ils vivaient tous dans une époque très difficile, une époque peut-être encore plus sombre que celle dans laquelle il avait lui-même grandis, car la menace ne venait pas seulement du côté sorcier, elle venait aujourd'hui de partout, et de tout le monde. La confiance était devenue une tâche ardue, la garder encore plus et beaucoup en avait payé un lourd prix. Dans un monde en plein bouleversement, dans un monde où leur famille était touchée, où ils risquaient aussi de l'être ou l'avaient même déjà été, dans une période où ils étaient eux-même en plein changement, en pleine transformation, il n'était pas chose aisée de se lever chaque matin et d'avancer dans l'existence sans avoir l'impression d'avoir le poids du monde à porter sur ses épaules. Thomas ne voyait nullement ça comme un sacrifice qu'il faisait, c'était une bonne cause et tant qu'il aurait les moyens de soutenir cette jeunesse qu'il avait d'une certaine façon, sous sa protection, il le ferait sans hésiter une seule seconde. Cependant, il avait besoin lui aussi de souffler un peu, de continuer ce pourquoi il avait fait ce métier, la recherche était essentielle, et si certains préféraient le confort sécurisant d'une bibliothèque ou d'un bureau pour pouvoir effectuer leur travail ; le sorcier, lui, voyait les choses différemment et préférait se rendre directement sur place, prenant parfois des risques inconsidérés dont il ne parlait à personne, et surtout pas à sa mère. Il connaissait bien trop cette dernière pour savoir que si elle venait à apprendre les péripéties qui lui étaient arrivées, elle ne le laisserait plus repartir et pour cela, elle serait prête à tout pour le faire, bien que son fils aîné est déjà trente-quatre ans, elle avait pour lui et pour l'ensemble de ses enfants, une idée bien précise de ce que devait être leur avenir, et la mort soudaine et prématurée face à une créature magique n'en faisait nullement partie. A sa décharge, Thomas estimait qu'il y avait nettement moins de risque à être enseignant en magiezoologie, que d'être auror. Car vu comment Sean était une tête brûlée, c'est pour lui surtout qu'elle devait s'inquiéter.

En attendant, cette année, ses projets de vacances avaient été quelque peu chamboulé par le retour dans sa vie d'Abigail. Bien qu'elle ne soit jamais réellement partie de celle-ci, leur relation avait pris un tournant un peu inattendue et en même temps, pas vraiment. Pris par la passion du moment, ils s'étaient embrassés avec un certain besoin, presque vitale, dans la cabane des hippogriffes, le laissant alors imaginer que les choses allaient vraiment changer entre eux, sans qu'il ne sache véritablement vers quoi. Car oui, là était tout le problème, il ne se passait que peu de choses entre eux. Ils se voyaient de façon assez régulière, mais la discussion était la principale chose qu'il faisait ensemble et il n'osait bien souvent ne pas aller plus loin avec la jeune femme, ne désirant nullement la mettre mal à l'aise ou quelque chose d'autre qui pourrait la contrarier. Il ne savait clairement pas sur quel pied danser avec elle, et c'était finalement assez perturbant. Elle lui avait néanmoins proposé de venir passer quelques jours avec elle fin juillet sur son île, et Thomas s'était fait la réflexion que cela serait sans doute une bonne chose pour eux deux de se retrouver loin de Poudlard ou de Londres tout simplement. Il avait donc passé une partie du mois de juillet à donner des cours de rattrapage, de soutien aux élèves qui en avaient fait la demande, et le vingt juillet, comme il avait été convenu, il avait pris ses affaires, emportant également Toulouse avec lui, bien que son chat se serait contenté de rester bien au chaud sous le soleil qui tapait directement sur la petite véranda d'hiver. Mais il ne pouvait se permettre de laisser le pauvre animal ici, il n'avait pas envie de devoir répondre à des questions sur le besoin de le nourrir de la part de sa mère et tout autant de sa sœur. Il les adorait l'une comme l'autre, mais il n'avait pas envie d'avoir de compte à rendre et encore moins au sujet d'une femme. Cela ne les regardait pas. Il fit donc le trajet, jusqu'au point de rendez-vous, et arriva à l'heure dîtes. Il chercha du regard la jeune femme dont il était l'invité pour quelques jours, et plus il s'approchait d'elle et plus il pouvait observer la pâleur de sa peau, et la fragilité de tout son corps. Thomas l'observa attentivement, n'appréciant guère ce qu'il voyait à cet instant et il ne se cacha pas pour le montrer. Toulouse dut ressentir les ondes négatives de son maître, car il se mit alors à miauler d'une voix rauque dans sa cage de transport. Il ne réussit même pas à esquisser un sourire à son égard, mais il vint déposer un baiser sur son front, elle semblait plus petite que d'habitude encore. « Mieux que toi sans aucun doute … » Il se mordit légèrement la lèvre. « Merci encore pour l'invitation, je suis content d'être là. »
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Mar 9 Mar - 12:42
Le regard insistant de Thomas sur moi me fit un peu rentrer la tête dans mes épaules à l'instar d'une petite tortue. Non pas que je me sente jugée, le ton de l'homme ainsi que le geste tendre de déposer un baiser sur mon front me soulagea, cependant, je réalisais presque sévèrement à quel point je m'étais négligée ces dernières semaines. Je le savais évidemment, mais j'avais essayé de limiter les dégâts, mais apparemment ça n'avait pas suffi. Mais voilà, je n'arrivais pas à gérer seule les événements, et c'était en partie pour ça que j'avais demandé au sorcier de passer du temps avec moi. J'avais espoir que sa présence me rendrait plus forte, même si, dans un sens, je craignais énormément de réussir à faire mon deuil. Je ne voulais pas oublier Kyle, je ne voulais pas être libérée de ces chaines que je m'étais imposées à son décès. Sans le quitter du regard, je me pinçais les lèvres au même temps que lui à sa remarque avant de sourire légèrement à ses remerciements. Délicate, et un peu hésitante, je venais lui prendre la main pour serrer doucement mes doigts autour des siens.

- C'est à moi de te remercier d'avoir accepté. Ta présence va m'être précieuse… tu sais… c'est difficile en ce moment pour moi. Je détournais le regard un court instant avant de revenir à nouveau sur lui. J'espère que tu ne m'en voudras pas. Je te promets que je vais faire de mon mieux.

Comme pour souligner mes paroles, afin de sceller ce que je venais de dire, je me hissais sur la pointe des pieds pour venir lui embrasser la joue furtivement. Ensuite, sans lui lâcher la main, je regardais Toulouse qui râlait un peu dans sa caisse.

- Tu vas avoir une île à toi tout seul mon gars, patiente encore quelques minutes.

Œillade complice à Thomas, je l'entrainais avec moi jusqu'au réseau de cheminée pour là, faire le trajet inverse que je venais de prendre. Dans un nuage de fumée verte, nous fûmes de retour chez moi, dans ma propre cheminée, celle trônant dans mon salon. Extirpant mon invité de là, je lui lâchais la main en reculant de quelques pas avant de joindre mes pieds ensemble et d'étendre les bras de part et d'autre de mon corps, formant un T parfait. Là, je souriais comme une enfant qui présentait un gros cadeau.

- Bienvenue dans ma demeure ! Tu… je regardais Toulouse et corrigeais. Non, vous ! Vous êtes ici chez vous.

L'intérieur de la maison était très sobre en réalité, j'étais loin d'être une experte en décoration. Il y avait surtout des bibliothèques, toutes remplies de livres, la plupart traitant de la faune et de la flore, qu'elles soient magiques ou moldus. Là où les étagères ne remplissaient pas les murs, se trouvaient des tableaux, la plupart (encore une fois) représentant des dragons et surtout des Noirs des Hébrides ou des Magyars à Pointes. À l'entrée il y avait des portraits de famille, dont une photo avec moi, Kyle, Bruce, Aïko et Effie, mes cousins et ma cousine. Il y avait aussi un cliché de mes parents, Kyle et moi lorsque nous étions encore réunis.
En face de la cheminée se dressait un piano droit et devant celui-ci, une table couverte de plusieurs parchemins et de trois livres. Enfin, la cuisine remplissait le dernier angle disponible dans cette grande pièce ouverte. Elle était spacieuse et permettait sûrement de faire des mets de choix, mais ici, elle était davantage encombrée par des plantes et autres herbes étranges que j'avais cueillies dans des endroits divers et variés, sûrement pour mener quelques expériences. En parlant de végétation, les meubles qui n'étaient pas encombrés de livres étaient agrémentés de fleurs plutôt charmantes dégageant des odeurs tout à fait somptueuses et délicates. Il y en avait une, néanmoins, non loin du canapé en face de la cheminée, qui s'était tournée vers Thomas. Si elle avait eu des yeux, il était certain qu'elle était en train de le fixer. Ça n'aurait pas été trop dérangeant si ladite plante n'était pas munie d'une dentition apparemment très acérée.
Prunelles foncées se posant sur cette dernière, je me raclais la gorge pour m'éclaircir la voix.

- Oh euh… fais juste attention à elle… elle n'est pas très amicale. Je souriais, aussi gênée qu'amusée, laissant le sorcier prendre ses marques, avant de reprendre en pointant du doigt les deux portes menant aux autres pièces de la maison. À droite tu as la salle de bain, et à gauche c'est la chambre. Tu peux y poser tes affaires si tu veux.

J'ignorais ce qui adviendrait de nous ce soir, je n'avais pas vraiment envie d'y penser, je voulais laisser les choses se faire naturellement. Cela dit, si nous ne devions pas dormir ensemble cette nuit, il était certain pour moi que je le laisserais dormir dans mon lit et que je coucherais sur le canapé. J'appréciais beaucoup ce dernier, et puisque j'avais un sommeil extrêmement léger, j'allais sûrement errer durant la nuit. Je préférerais alors ne pas perturber le sommeil de mon invité.
Le laissant visiter et libérer son chat s'il le souhaitait, je remarquais que les deux perchoirs, qui étaient non loin du piano, étaient les deux vides. Sûrement que Gérard et Grishkin étaient partis se dégourdir les ailes. Ils avaient bien raison, et cela m'inspira sensiblement puisque lorsque Thomas revint vers moi, j'osais lui proposer.

- Tu veux faire un tour dehors ?

À son acceptation, je l'invitais à me suivre à la porte d'entrée pour nous mener à l'extérieur. Aujourd'hui, la météo était clémente sur mon île, il n'y avait pas beaucoup de vent, et même si la température avoisinait sûrement les quinze degrés, la sensation de froid n'était pas totalement désagréable. En vrai, Soay n'était pas très grande, et le bruit sourd des vagues s'écrasant sur les falaises accompagnaient les quelques cris de mouettes. En me voyant sortir et m'écarter un peu de la maison, mes deux poules vinrent à toute vitesse à notre rencontre, mais lorsqu'elles virent Thomas, elles s'arrêtèrent en le regardant d'un air circonspect (et presque jugeant), puis, elles firent demi-tour, comme vexées. Cette attitude me fit pouffer de rire.

- Elles vont s'habituer à ta présence ne t'en fait pas.

À l'horizon, il était possible de voir quelques amoncellements de roches sur l'herbe verte. Au loin, Sleipnir, mon Sombral, trainait avec mes 4 petits moutons qu'on voyait à peine puisqu'ils étaient sur la ligne d'horizon et un peu en contre bas. Pour avoir envie de se retrouver seul et loin du monde, l'île semblait être l'endroit idéal, mais cela pouvait sembler aussi un peu déprimant lorsqu'on a un minimum de vie sociale. Moi, ça ne me dérangeait pas mais néanmoins, je voulais profiter au maximum de la présence de Thomas, et j'étais très heureuse et soulagée de l'avoir avec moi, rien que pour moi pour les quelques jours à venir. Tranquille, je glissais mes mains dans mon dos puis adoptais un rythme de marche lent.

- Tu as bien commencé tes vacances d'été ?


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Dim 28 Mar - 9:48
Rien n'était facile quand on devait faire face au deuil. Chaque personne réagissait de façon différente, et c'était sans doute mieux ainsi. Car c'était bien souvent dans la douleur qu'on venait à montrer son véritable visage, la personne qu'on était réellement. Quand on était touché personnellement, quand on était blessé en plein cœur par la perte d'un être cher, il n'était pas évident, même pour le meilleur des comédiens de faire comme si tout allait bien, comme si on maîtrisait la situation. Mais on ne maîtrisait jamais la situation, même quand la maladie semblait être là depuis longtemps, même quand on voyait la personne souffrir nuit et jour juste sous nos yeux, on cherchait à dire vainement que son départ était une délivrance et c'était le cas, pour elle, mais jamais pour celui qui restait et qui l'avait profondément aimé d'une façon ou d'une autre. La question du deuil était une chose que Thomas n'abordait finalement jamais. Il était présent pour les personnes qui en ressentaient le besoin, mais savait se faire plus discret également pour ceux qui avaient besoin d'espace et de pouvoir se libérer de ce poids qui étreignait leur cœur, en étant seul, ou en tout cas le plus seul possible, selon leur désir. Mais Thomas n'en parlait pas par lui-même, et s'il était présent aujourd'hui pour Abigail, prenant quelques jours de vacances en sa compagnie, il était également au courant de ce qu'elle avait prévu pour célébrer la mémoire de son frère avec ses parents et il avait décidé d'être un soutien pour elle, un soutien pour ses parents qu'il connaissait aussi, lui qui avait partagé toute sa scolarité en compagnie de Kyle quand ils étaient à Poudlard. Il avait été l'un de ses meilleurs amis à n'en pas douter, mais malheureusement la vie avait été cruelle et la mort l'avait rappelé à lui bien trop tôt. Il avait encore tant de chose à vivre, il était si jeune. Le professeur avait été véritablement attristé en apprenant sa mort, mais il avait continué à avancer, il n'avait pas montré de chagrin aux yeux du monde, pas parce qu'il n'en ressentait pas, mais parce que c'était ainsi qu'il gérait sa douleur et la perte d'une personne chère, et ce depuis bien longtemps. En réalité, il agissait ainsi depuis qu'il avait perdu son père, de nombreuses années auparavant. Il se souvenait parfaitement du jour où on lui avait annoncé la mort de ce dernier, il s'était souvenu avec douleur de tout ce qu'ils s'étaient dit tous les deux la dernière fois qu'ils s'étaient vus, il se souvenait de tout ce qu'il aurait voulu lui dire mais qu'il n'avait pas eu le temps, ni le courage de le faire. Cela avait été extrêmement violent, surtout qu'il n'était pas sur place quand cela était arrivé. Il n'avait pas pu lui dire adieu, il avait dû juste accepter la brûlure de la perte et à peine l'enterrement avait-il eu lieu, que Thomas avait barricadé son cœur. Il devait être là, il devait le faire pour sa mère, pour Sean, Leah et Jimmy, joué un rôle qui n'était pas le sien mais qui lui revenait presque de droit avec la mort de la figure paternelle et il avait tout gardé pour lui, car c'était bien plus simple ainsi. Il n'était pas sans cœur, il faisait simplement passer les autres avant lui, comme toujours.

Alors se retrouver ici, aujourd'hui, devant Abigail et la voir aussi mal que cela ne pouvait que le pousser à nouveau à jouer ce rôle, il ne pouvait pas être triste, il ne pouvait pas vaciller car il voyait bien qu'elle, elle était prête à le faire et il se devait d'être un soutien à son égard et non un poids de plus à porter sur ses frêles épaules, et il aurait presque eu l'impression que s'il la serrait un peu trop fort dans ses bras, elle pourrait se briser en mille petits morceaux. Les jours qui allaient venir n'allaient pas être simples. Il secoua la tête, avec un léger sourire aux lèvres. « Tu n'as pas besoin de me remercier, c'est parfaitement normal que je sois là pour te soutenir. Oui, fais de ton mieux, fais ce que tu penses être de ton mieux. Mais pas pour moi, pour toi. C'est ce qui compte le plus. » Il la laissa embrasser sa joue, avant de porter son regard à nouveau sur l'animal dans sa cage, qui en comprenant qu'on s'adressait à lui, vint alors à miauler à nouveau d'un air désapprobateur, déclenchant le rire de son maître. « Ce bon gros loulou est plutôt partisan des longues siestes devant une bonne cheminée ou à pouvoir monter sur un rebord de fenêtre pour pouvoir regarder ce qu'il se passe à l'extérieur sans avoir à affronter les caprices du temps. » Il fallait dire qu'à Londres ou à Poudlard, il avait bien plus l'habitude de rester confortablement au chaud, plutôt que de se hasarder à aller à l'extérieur. On disait des Maine Coon, qu'ils supportaient parfaitement le froid, mais il s'était rendu compte avec celui-ci que ni le froid, ni le chaud ne venait à le combler. En Angleterre, il était rare de monter à de fortes températures, ce qui allait très bien. Mais la neige venait quand même à tomber de façon plus ou moins régulière, notamment à l'école de magie, et définitivement, c'était un chat de salon. Il suivit Abigail jusqu'à chez elle, utilisant le réseau de cheminée qui sembla déplaire un peu plus encore à Toulouse que tout le reste. Une fois, enfin, arrivé dans la maison, il vint à libérer le fauve de sa cage pour pouvoir le laisser découvrir les lieux et laisser son odeur sur les meubles de la maison, s'appropriant l'endroit à sa façon. Heureusement pour eux deux, il était déjà habitué à la faune et la flore sauvage sorcière et donc savait se méfier de ce qui pouvait se cacher dans la maison de la jeune femme. C'était mignon et intimiste, il n'allait pas faire le tour des lieux tout seul pour pouvoir observer ce qui se cachait dans chaque placard mais la demeure était agréable, sobre mais soignée, à n'en pas douter un seul instant. Il lui fit un sourire. « Et bien merci de m'accueillir ici. C'est charmant. » Il se dirigea vers la chambre pour pouvoir déposer son sac avec ses affaires puis il revint dans le salon. « Tu me diras où je peux mettre les affaires pour sa Majesté, le roi Toulouse. Monsieur a besoin de son petit confort, mais je ne veux pas que ça te dérange. » Le chat se mit à se rouler par terre et son maître se pencha vers lui pour pouvoir le caresser quelques instants avant de se lever et d'accepter d'aller faire un tour à l'extérieur, sur cette île perdue, il ne savait trop où. Le petit manège des poules le fit rire et il se tourna avec malice vers Abigail. « Ne t'en fais pas pour moi, je ne me vexe pas et puis en général, je m'entends assez bien et rapidement avec la faune, je dois avoir un don avec elle. » Il lui fit un clin d'oeil puis fit quelques pas en avant, fermant les yeux pour pouvoir entendre le bruit des vagues contre les rochers. En entendant sa voix, il rouvrit les yeux et se mit à la suivre alors. « Oui j'ai été pas mal occupé, des cours de rattrapage notamment que j'ai donné pour certains élèves et je suis allé manger avec d'anciens collègues, ça m'a fait plaisir de les revoir. Et toi alors ces vacances ? Tu es sortie d'ici un peu ? »
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Abigail MacFusty
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Dim 4 Avr - 17:22
C'était ainsi. Il y avait des périodes dans la vie qui était moins aisée, moins facile à vivre, plus lourde à porter. L'été était souvent synonyme de vacances, de bien-être, de repos, de chaleur et de joie. Ça l'avait été pour moi durant de très nombreuses années, jusqu'à ce qu'une décision fatale soit prise. Mais qui aurait pu savoir ? Qui aurait pu intervenir à temps ? J'étais persuadée au fond de moi qu'il n'y avait pas de hasard, tout comme aucun chemin n'était déjà tout tracé. C'est nous qui faisions nos choix, mais si les événements se déroulaient comme ils le faisaient, c'était parce qu'il y avait une excellente raison à tout cela. Il était certain que dans les instants les plus sombres, raisonner de la sorte n'était pas forcément évident, et entendre raison pouvait même s'avérer impossible. Néanmoins, avec le temps, j'avais appris à garder la tête sur les épaules, presque à me faire une raison. Alors oui, la période estivale était à présent très sombre pour moi, mais je réussissais à garde une lumière dans la nuit afin de ne pas m'égarer dans la folie. Petit à petit, je rassemblais de petites pièces précieuses qui constituaient mon trésor et qui me permettaient de ne pas perdre pied.
Aujourd'hui, Thomas en faisait partie, et c'était pour ne pas totalement l'effrayé que j'avais fait l'effort de prendre un minimum soin de moi cette année. Miracle et preuve que j'avais réussis : je n'étais pas encore totalement tombée malade. Une petite toux de temps à autre, mais rien de bien méchant pour moi qui avait la santé si fragile. J'avais demandé à ce qu'il m'accompagne durant quelque jour chez moi pour que je puisse bénéficier d'un soutien non négligeable. Cela dit, j'avais aussi conscience que j'allais devoir me battre contre mon désarroi.
Un mal pour un bien.
Fin sourire sur mes lèvres tandis que l'homme me précisait que son chat préférait rester sur les rebords de fenêtres, ce fut une œillade attendrie que je lançais alors à l'animal.

- Comme je le comprends, je suis un peu pareille. Il aura tout le loisir de le faire.

Rien de tel que d'être lovée dans un plaid, accompagné d'un bon livre et d'une succulente tasse de thé, le tout, non loin du feu de cheminée crépitant tandis que l'orage grondait dehors et que l'épaisse pluie battait les carreaux des vitres. J'adorais à ce point cette ambiance que simplement l'évoquer par les mots me plongeait immédiatement dans l'atmosphère paisible que je ressentais dans ces moments.
J'en venais presque à prier les éléments pour qu'ils fassent tomber un violent orage sur mon île alors que nous étions en train d'y fouler l'herbe verte. Hélas pour moi aujourd'hui, le soleil brillait, mais je savais cet instant rare. Peut-être serais-je exhaussée plus tard, et surtout, il fallait profiter de ces rayons lumineux ici, car même s'il ne faisait pas moche sans arrêt, le soleil ici brillait globalement moins qu'au plein centre de l'Europe, c'était un fait.
Bienveillante, je laissais mon invité prendre ses marques avec cette patience tranquille qui m'était propre. Lorsque Toulouse revint au cœur de la conversation, je souriais une nouvelle fois avant de répondre le plus simplement du monde.

- Installe donc ses affaires où tu penses qu'il sera le mieux. Tu sais ici les animaux sont chez eux. Je désignais cependant la plante aux dents acérées qui était posée sur mon piano droit. Il faut juste éviter de le mettre par là ou il risque de se faire croquer.

Bien que la maison était ornée surtout de plantes vertes d'ornement et de fleurs aux mille couleurs chatoyantes qui enduisaient l'intérieur de leurs doux parfums, cette plante-là en particulier ne semblait pas plaisanter avec les étrangers. D'ailleurs, tel un Tournesol, elle s'était tournée en direction de Thomas et de Toulouse en ouvrant sa gueule aux centaines de petites dents pointues.
Bien que passionnée de dragonologie et de magizoologie, je n'en restais pas moins une botaniste émérite, et la plupart des plants qui se trouvaient chez moi me servaient pour la magizoologie. La flore recelait des mystères que je ne percerais sûrement jamais, cependant, j'appréciais pouvoir savourer des instants silencieux à observer mes fleurs pousser, et à apprendre de ce qu'elles avaient à m'offrir.
C'était aussi pour cela que j'étais entourée de diverses espèces d'animaux. Même si Gérard et Grishkin n'étaient pas encore rentrés (si au moins Grishkin rentrait puisqu'il n'était pas domestiqué). Leurs compagnies me faisaient du bien, avec eux je ne me sentais pas bizarre ni étrangère. Je ne me sentais pas jugée, pas triste, ni joyeuse. J'étais simplement moi-même, et c'était le sentiment le plus merveilleux qui puisse exister à mon cœur. Le rire sincère de Thomas m'arracha un nouveau sourire et je pouffais à mon tour.

- Le grand Thomas O'Malley, vexé par le comportement de deux petites poules nègre soie. Il ne manquerait plus que ça.

Penchant la tête sur le côté, je le fixais avec une pointe de malice dans les yeux tout en commençant à marcher tranquillement, nous éloignant de la petite chaumière. Vue de dehors, elle semblait bien plus petite que ce qu'elle était à l'intérieur. La magie était extraordinaire. Sans vraiment prendre garde que mon invité fût en train de savourer les lieux en se plongeant dans l'atmosphère de l'endroit, je l'interrompais dans sa méditation malgré moi. Néanmoins, il ne semblait pas m'en tenir rancune puisqu'il me répondait avec une certaine légèreté. Mais à sa propre interrogation, je levais mes prunelles sombres vers l'horizon tout en gardant un petit sourire aux coins des lèvres et en remuant sensiblement les épaules comme une adolescente qui se ficherait de ce qu'on peut lui reprocher.

- Sortie d'ici ? Mais on ne peut pas être plus dehors que cela, tu ne crois pas ? Oui, ici, au milieu de nul par, non loin du cœur de l'océan, là où les vagues battent à un rythme chaotique les falaises, là où le vent chante comme il le veut, là où la pluie est la plus belle des notes. Gloussant une nouvelle fois, je reprenais avec sensiblement plus de sérieux. J'ai rarement quitté l'île, à dire vrai, je n'ai pas grand-chose à faire ailleurs. Je n'ai pas le cœur à voyager et j'ai bouclé tout ce que je devais boucler pour mes élèves. De plus, mes leçons pour l'année à venir sont déjà en cours de préparation. Non, je ne m'isolais pas uniquement pour pleurer et déprimer, ici, j'étais chez moi, tout simplement, et j'aimais cette île. Comme je l'avais dit un jour à Eirian, c'était ici, dans les Hébrides, que se trouvaient mes poumons. Paupières légèrement plissées, je continuais de fixer l'horizon avant de reprendre la parole. Et ici je peux continuer à travailler comme dragonologiste avec les Noirs des Hébrides. Pourquoi me priverais-je ?

Nouveau sourire amusé en direction de Thomas. J'avais déjà effectué un long stage en Hongrie pour étudier les Magyars à Pointes, mais mon véritable travail, mon sang, mes origines étaient ici, dans les Hébrides, avec la race de dragon que ma famille se devait de protéger et de veiller. Il était donc tout à fait normal et censé pour moi de rester ici.
M'arrêtant non loin d'un rocher, je désignais un petit troupeau de quatre moutons un peu plus loin.

- Mes moutons. Le mâle n'est pas commode. Je riais en regardant Thomas de biais. Un vrai mec macho. Sleipnir ne doit pas être loin et les oiseaux ont dû aller se promener. Enfin, je me redressais de toute mon impressionnante hauteur (à savoir un mètre cinquante), pour me tenir droite comme un piquet. Ici on est au centre de l'île. On a déjà fait la moitié du chemin. J'espère que tu ne te sentiras pas trop à l'étroit ici avec moi.

Perche tendue, mon regard sombre se fit malicieux.

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Dim 18 Avr - 6:20
Thomas était parfaitement conscient de la raison qui l'avait amené aujourd'hui à rejoindre Abigail au milieu de nul part. Ce n'était pas seulement pour pouvoir retrouver une personne qui l'appréciait tout particulièrement et passer quelques jours de vacances à ses côtés, mais il savait que c'était aussi pour pouvoir traverser avec elle, cette épreuve qui restait difficile pour chaque personne qui l'avait vécu un jour dans sa vie, l'anniversaire de la disparition d'un être cher, un être cher qui en plus de cela était jeune et avait encore toute sa vie devant lui. C'était quelque chose de se retrouver ainsi tuer au moment où on était censé déployer les ailes et enfin avec le temps, l'argent pour pouvoir vivre et pour pouvoir rêver, avec des personnes qui nous entouraient et qui nous aimaient sincèrement. Le sorcier avait parfaitement compris que ce séjour ne serait pas de tout repos en compagnie de la jeune femme, il serait bien évidemment là pour la soutenir, s'il ne prenait pas tout cela au sérieux, il ne serait pas venu pour l'occasion, et surtout il ne serait pas venu plusieurs jours en avance pour pouvoir être avec elle. Pour autant, tout cela le renvoyait à sa propre souffrance, et c'était quelque chose de délicat pour lui, bien qu'il ne viendrait en aucun à lui montrer ce qu'il ressentait à l'intérieur, elle était si frêle et si fragile, qu'il avait bien peur que s'il disait quelque chose, elle viendrait alors à disparaître sous ses yeux. Il était déjà presque certain qu'un gros coup de vent comme on pouvait l'avoir sur ce genre d'île pourrait la faire s'envoler jusqu'aux cieux, tellement elle paressait faible à cet instant. Ce n'était nullement une critique, mais plutôt un constat qu'il n'était pas réellement heureux de faire en la voyant. Oui, elle le renvoyait à sa souffrance, celle déjà d'avoir perdu son ami d'enfance, car c'est ce que représentait le frère de la jeune femme. Ils s'étaient connus à Poudlard, ils étaient dans la même maison, la même année, et ils étaient devenus et restés amis jusqu'à  son décès. Même si les années adultes ne lui avaient pas permis de le voir aussi régulièrement qu'il l'aurait désiré, ils avaient tous les deux gardés contact, s'écrivant le plus souvent, prenant le temps de se retrouver au bar pour boire un verre puis aller manger un morceau.

Oui, le jeune homme, aujourd'hui disparu, avait réellement compté pour lui et ce n'était pas simple de continuer tous les jours à vivre sans lui, il y avait tant de choses qu'il aurait aimé partager avec lui, mais ce n'était plus possible et il allait devoir s'y faire. C'était un travail de chaque instant, et bien évidemment, se retrouver ici en compagnie d'Abigail venait à lui rappeler cela de façon douloureuse. Il venait également à faire le parallèle avec son père disparu, un deuil qu'il n'avait jamais réussi à faire complètement depuis que ce dernier était mort. Et pourtant, tout cela remontait maintenant à de nombreuses années, il n'avait alors même pas atteint les vingt ans à cette époque. Tous ne pouvaient pas s'entendre avec leur paternel, et d'ailleurs il y avait eu de nombreux conflits entre Thomas et son père, ou plutôt de nombreuses incompréhensions entre les deux hommes. Mais malgré tout, le professeur ne pouvait que reconnaître la force de leur relation et de l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre. La vie les avait séparé de manière cruelle, dans un moment charnier pour le jeune homme qu'il était alors. Il avait dû repenser toute sa vie différemment, et il avait longtemps été en colère contre ce père qui n'était plus, étouffé par le poids des obligations qui venait de tomber sur ses épaules. Rien n'était simple à cette époque lointaine, et il avait mis du temps à se laisser aller au chagrin qui était présent dans son cœur. Sa mère et les siens souffraient tellement, il ne pouvait pas se permettre de l'afficher ouvertement. Il devait être solide pour eux, et il continuait à l'être aujourd'hui encore. Même si quelques fois, il venait à déborder pour pouvoir montrer son ras-le-bol et que la dernière fois que c'était arrivé, Thomas avait cassé le nez de son frère, Sean, chose pour laquelle il s'était excusé mais qu'il ne regrettait nullement puisque cela lui avait fait un bien fou.

En attendant, il était là avec Abigail, sur son île perdu, qu'on ne pouvait même pas indiquer sur une carte, en tout cas, il aurait été bien incapable de le faire. Une fois arrivé dans sa chaumière, il vint donc à libérer Toulouse, l'imposant matou du professeur pour qu'il se dégourdisse les pattes et qu'il arrête de miauler à la mort dans sa cage de transport, comme si on le traumatisait en le déplaçant d'un domicile à un autre. Thomas suivit donc le conseil de la jeune femme et déposa les affaires du Sir dans des endroits qui lui paraissaient les plus appropriés pour ne pas déranger la sorcière dans son habitation et pour ne pas non plus avoir à supporter certaines odeurs désagréables. Il vint à lui donner à manger et automatiquement, le félin vint à se frotter contre lui pendant quelques instants, avant de se détacher totalement de son maître pour pouvoir grignoter ses croquettes à loisir, comme si le reste du monde n'existait plus. « Je pense que Toulouse est bien installé maintenant, il ne devrait plus faire son capricieux à présent. » Thomas lui avait donné des bonnes, ou plutôt de mauvaises habitudes, mais c'était son compagnon de route depuis quelques années maintenant et les deux garçons vivaient l'un avec l'autre, ayant trouvé leur parfait équilibre. Ils sortirent ensuite tous les deux pour pouvoir faire le tour du propriétaire, regardant ces deux poules et les deux se taquinèrent un peu sur l'instant. Il garda un léger sourire sur le visage, mais pour autant, il était redevenu un peu plus sérieux dans sa façon d'être. Il était certain qu'on ne pouvait pas être plus à l'extérieur qu'ici, il n'y avait que la nature, puis ensuite la mer à perte de vue. Mais ce n'était pas ce que Thomas voulait sous-entendre par là. Le sorcier était quelqu'un qui comprenait parfaitement qu'on pouvait se mettre à l'écart, ne croiser personne et juste rester dans sa bulle, il aimait ça également, mais à un moment donné, il avait besoin de sortir, de voir du monde, d'aller prendre un verre, de se rendre dans un cinéma, voir une exposition, et passer du bon temps avec sa famille ou ses amis. Il était certain qu'il deviendrait fou sinon. « Je parlais plus de voir du monde, en dehors de la flore et de la faune qui peuple cette île. Bien sûr, ici, tu vis au grand air frais … » Il préféra finalement s'arrêter, ce n'était pas à lui de lui dire quoi faire ou non. « Tu as raison, pourquoi tu t'en priverais ... » Il continua alors à la suivre, regardant les quatre petits moutons en train de paître non loin d'eux. « Il semble pourtant bien tranquille là-bas et pas menaçant, mais même si j'ai l'habitude des bêtes bien plus grosses et bien plus féroces, je ne viendrai pas à déranger ce mouton. C'est bien noté. » A sa question, il tourna son regard vers elle, accrochant ses yeux aux siens. « Non ça devrait bien se passer je pense, et au pire on prendra chacun une partie de l'île si on n'arrive plus à se supporter ! »
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Abigail MacFusty
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Mar 20 Avr - 6:17
Toulouse confortablement installé et les poules présentées, j'appréciais ressentir le vent s'engouffrer dans mes cheveux et faire valser le tissu léger de ma robe à fleurs. D'ordinaire ici il était plus colérique, ce vent, aujourd'hui était une belle journée alors je voulais faire profiter à mon invité les bienfaits de mon habitation. Bien sûr, la propriété n'était pas bien immense dans le sens où nous étions que sur une humble petite île qui constituait l'archipel de mes origines, les Hébrides. Pourtant, j'étais heureuse et fière d'y accueillir Thomas, car il avait une certaine importance pour moi aujourd'hui, quand bien même la situation pouvait être moralement difficile pour moi. L'avoir à mes côtés me permettait de me changer les idées et me donnait ce courage qu'il me manquait, même si je savais par avance qu'il y avait des risques pour que je défaillisse de temps à autre. J'étais une personne extrêmement sensible et émotive et la période était difficile, c'était certain que mes nerfs allaient craquer à un moment donné. Bien qu'amoureuse du sorcier qui marchait avec moi, je doutais malheureusement qu'il soit la solution à ce profond vide que je ressentais depuis que mon frère n'était plus de ce monde. Je savais que Kyle et Thomas s'entendaient bien et qu'ils étaient restés en contact après l'école. Dans un sens, j'étais désolée d'infliger mon propre deuil de son ami au O'Malley, et dans un autre, qui pouvait être mieux placé pour me soutenir puisqu'il connaissait aussi le défunt ?
J'avais la sensation de marcher sur des œufs sans trop savoir comment me tenir pour ne rien abîmer, de crainte de faire un seul faux pas. Pourtant à un moment il allait bien falloir que je me fasse violence et que je relâche toutes mes craintes pour être naturelle et tout simplement moi. Épreuve qui pouvait ne pas s'avérer aussi simple que cela puisse paraître, bridée par ma grande timidité. Pourtant voilà, Thomas je le connaissais depuis l'enfance, j'étais donc déjà davantage à l'aise avec lui qu'avec un parfait inconnu. Alors, lorsqu'il s'inquiétait de mes activités, autre que de rester cacher ici, je lui répondais avec toute la sincérité du monde, parce que je n'aimais pas mentir, surtout pas à ceux qui comptaient. Néanmoins, il n'avait guère saisi la petite pointe d'humour dans ma réponse alors je reprenais un peu de sérieux en écoutant sa remarque sans pour autant aller me réfugier derrière un quelconque bouclier de mutisme, ce que je faisais d'ordinaire.

- J'ai eu quelques visites, et je me rends dans les villages plus proches du continent lorsque mon garde-manger est vide. Je vois régulièrement mes parents, autant profiter de la proximité puisque d'habitude je suis à Poudlard... et c'est bien qu'on puisse se soutenir en ce moment. Je jetais un œil en direction du Sud-Est. Et mon oncle et ma tante vivent sur une île non loin d'ici.  Je vais régulièrement leur donner des œufs quand les filles sont très productives. Ce sont eux qui gèrent mes plantes et les animaux qui restent ici lorsque je suis à l'école, je leur dois bien ça. Du coup mon cousin passe de temps en temps m'apporter des livres.

Et il y avait eu aussi la venue d'Eirian, juste quelques heures. Le temps d'une nuit passée ensemble. Ce fut un moment aussi spécial qu'agréable et alors que je resongeais à cet instant, j'en venais à me demander où le jeune garçon était en train de vadrouiller présentement. Sans pour autant m'inquiéter davantage, je regardais à nouveau en direction de Thomas alors que j'eus la sensation qu'il se retenait de développer le fond de sa pensée. Un peu gênée par la situation, je remuais un peu nerveusement le nez tandis que la conversation vint à tourner autour de mes moutons. Un sourire vint fendre mon visage.

- Oui quand on les laisse tranquilles en effet ils sont… tranquilles. Ce ne sera pas la même pour les rentrer ce soir. J'ouvrais la bouche, puis la fermais, pour la rouvrir, pour la refermer, me donnant l'air d'un poisson hors de l'eau. Clignant plusieurs fois des yeux, je reprenais, les joues se colorant sensiblement d'un petit rouge pourpre. Si je prends ma forme animagus sans crier gare pour leur foncer dessus, tu ne m'en voudras pas. Je venais me gratter nerveusement un bras, mais en réalité j'étais sur le point d'éclater de rire. Ici sur mon île, je pouvais agir de manière totalement insensée, être pleinement moi-même, et je savais que cela pouvait paraître surprenant pour ceux qui étaient trop habitués à me voir sage et rangée. Des fois c'est la seule manière que j'ai pour qu'ils daignent m'obéir.

Ainsi, une fois tenue au centre de l'île, formant un T avec mon corps droit et mes bras tendus, je fixais Thomas sans retenue tandis qu'il accrocha mon regard à son tour. Cette fois, je ne me retenais plus de rire, ramenant mes bras le long de mon corps. Là, j'osais réduire les derniers centimètres qui nous séparaient pour lui saisir les mains en les serrant avec douceur.

- Ne parle pas de malheur veux-tu ? Si je suis venue vivre sur une île paumée, c'est pour éviter d'avoir du voisinage.

Éclats pétillants de malice dans le regard, je me penchais en avant pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres. Après une dernière œillade tendre, je gardais une main dans la sienne pour l'entraîner avec moi à la suite de la soi-disant visite (c'était davantage un prétexte en réalité). Lentement mais sûrement, je le menais tout au bord de l'île, à son extrémité la plus éloignée de la maison, là où le vent était plus fort, là où les vagues se fracassaient si violemment contre les roches en contrebas qu'elles semblaient pouvoir se hisser jusqu'à nous pour nous doucher. Au loin, il était possible de voir certains bateaux moldus s'aventurer jusqu'ici. Bateaux de pêches ou même de croisières, ils venaient jusqu'ici souvent en touriste pour s'arrêter à Sainte-Kilda, l'île plus grosse juste à proximité de Soay.
Éléments déchaînés devant nous (et encore, ce n'était pas une tempête), je prenais une profonde inspiration tandis que mes cheveux étaient agités dans mon dos, tirant ma frange en arrière. Là, j'étendais une nouvelle fois les bras, invitant Thomas à en faire de même. Avec de faux airs de ce film moldu qui se déroule sur un bateau coulé, le vent violent venant d'en bas et le bruit incessant des grandes vagues nous donnaient cette étrange sensation d'être en train de voler. Enivrée par l'instant, je me permettais de fermer les yeux pour davantage savourer la puissance de cette nature que j'appréciais tant… jusqu'à ce qu'un coup de vent plus fort que les autres vienne carrément me balayer en arrière. Lâchant la main de mon compagnon, je me retrouvais en une fraction de seconde étalée par terre. De base déjà frêle et menue, je n'étais pas bien lourde à soulever, mais en ayant perdu encore un peu de poids puisque je prenais difficilement soin de moi en ce moment, les éléments n'avaient eu aucun mal à me déplacer. Qu'à cela ne tienne, ça n'entravait en rien la pointe de bonne humeur que je ressentais grâce à la présence du sorcier. Alors, une fois la surprise passée, je me mis à éclater de rire, restant allongée dans l'herbe à l'odeur d'embrun marin.

- Je note que la prochaine fois je dois venir avec du matériel pour m'accrocher.


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