Ce n’étaient pas mes premiers ordres de l’Augurey en tant que chef exécutant des Mangemorts, mais c’étaient les premiers qui me ramenaient de plein fouet à la source de mon évincement du triumvirat, à cette colère sourde. Thorfinn Towsen avait, néanmoins, longuement discuté avec moi concernant sa fille Amber souhaitant en faire une digne mangemort et éviter de reproduire la catastrophe du mois de mars. Thorfinn croyait en moi et non seulement parce que j’étais le nouveau chef des exécutants. Remarquez que ce n’était pas difficile qu’il croit en moi vu son crâne plein de pus. Certes, sachez qu’il en fallait de ses alliés. Des gens vous restant loyaux même si on vous coupait les ailes. Cela aidait à la reprise. Alors, bien que je ne n’eusse plus du tout repenser à mademoiselle Towsen depuis mars dernier sachant, dès lors, cette jeune femme inutile dans ma vie, j’acceptais de l’emmener aux prochains ordres que l’Augurey me donneraient. De surcroît, si elle était blessée je n’en serais que plus heureux. Oh ! J’entendais la colère habituelle de Tobias Towsen, mon successeur, d’ici.
Et ces ordres étaient ce matin.

Après avoir laissé Towsen Senior au manoir Selwyn, nous tranplanions ensemble à l’entrée de l’entrepôt servant à la torture des Moldus trouvés coupable du Blood Circle. À attendre mademoiselle Towsen se préparer, je pensais que le prisonnier allait finir par fuir l’entrepôt. Elle m’avait déjà agacée et je faillis la laisser là si Thorfinn ne m’en avait pas empêché d’un regard entendu. Vêtue de noire tout comme moi, mais évidemment bien moins élégante, mademoiselle Towsen continuait à couiner des excuses. Je ne la regardais même pas répondant du tact au tact.

- Si vous vouliez m’aidez, il aurait fallu le faire le 14 avril au matin mademoiselle Towsen. Vos excuses arrivent trop peu, trop tard.

Sur ce, je m’avançais vers ces gens que j’avais sous mes ordres. Je ne me baissais pas à répondre à la question de mademoiselle Towsen. Elle n’aurait qu’à mieux observer et écouter. Moi, je l’avais fait dès notre arrivée au lieu de me convulser en excuses bidons. J’observais, plutôt, ces hommes, sortant lentement, mais sûrement ma baguette magique. Ils n’étaient qu’une belle bande d’incompétents. Diantre, on demandait à une étudiante de réparer leurs tords.

- Bande d’incompétents de bouse de dragon infecte ! Une étudiante fait mieux que vous lâchais-je en pointant Amber Towsen ! Est-ce qu’un seul d’entre-vous a eu au moins la jugeotte pour voir par où avait filé ce Moldu ?

Gueulais-je de plus en plus hors de moi plus les mots se précipitaient hors de ma bouche. Puis, la réponse me fit tellement enrager que le veracrasse alla percuter le sol à la force de mon sortilège de la torture. Puis, il n'avait ce qu'il méritait …

- Avada Kedavra !

Sur ce, je serais ma baguette et fit signe à Amber Towsen de me suivre avant de brusquer mon passage au travers des autres hommes. Je me tournais vers elle pour lui donner mes ordres.

- Rendez-vous utile et allez vérifier l’étage !

Mademoiselle Towsen se la jouait insolente ce matin. J’aimais bien. Elle se montrait forte. Mais je ne voulais pas de ça maintenant ! Son sourire suffisant n’avait pas du tout passé inaperçu de mon regard. J’avais alors une forte inspiration tâchant de moduler ma réaction. Penser à Tobias Towsen ? Non, c’était bien pire. Penser à Meredith ? Non, car jamais celle-ci ne réagissait aussi piètrement : et cela me mettait encore plus en rogne d’y songer. Ce troll de Thorfinn arriva finalement à mon esprit. Bon ! Quand il fallait l’éduquer celle-là. Puis, je n’allais pas la laisser dire tout et n’importe quoi.

- Mademoiselle Towsen, je vous prie d’agir avec plus de sérieux et de maturité. Ne soyez pas comme votre frère.

Que j’avais maugréé entre mes dents. Je n’avais vraiment pas besoin d’une personne chialant derrière moi. Tellement que je pensais à nouveau à Tobias Towsen, monsieur dragon crachant du feu, allant se plaindre à « papa » Ombrage la queue entre les jambes. Tss ! Mais il fallait que je me recentre moi-même.
La mort d’un des trolls fut, ainsi, catharisant.

Observant alors momentanément mademoiselle Towsen pour m’assurer qu’elle montait vraiment l’escalier, j’entendais encore ses pas dans les marches en métal rendu dans la pièce suivante. C’était très grand et sombre. Je chuchotais un sortilège « lumos » me permettant d’y voir plus clair.

Au même moment, je fus totalement aveuglé par un lumière bleutée formant plus rapidement encore un renard arctique.

- Non ! Incroyable, elle le trouva songeais-je dans un ricanement. Mais hors de question qu’elle vole ma gloire !

Je me précipitais au pied de l’escalier. C’était alors que les quatre hommes – oui, les trolls qui m’attendaient incapables d’avoir assez de jugeotte pour agir par eux-mêmes – s’y trouvaient déjà. J’aboyais quelques ordres avant de me précipiter moi-même dans l’escalier.

- Allez bloquer l’escalier de l’autre côté. Et ne songez même pas à fuir où vous êtes plus morts que le Moldu !

Sur ce, je me retrouvais à l’étage. Sachant devoir faire reculer, coûte que coûte, le Moldu vers le deuxième escalier, j’incendiais la literie se trouvant entre nous.

Lentement, mais sûrement je m’avançais sûr de moi dans la pièce remarquant à peine la présence de mademoiselle Towsen. Baguette en main, je n’en avais plus que pour ce prisonnier. Je commençais déjà à ressentir la douce chaleur du feu sur mon visage : je frissonnais du plaisir de la situation. J’eus alors un large sourire en coin à l’immobilisme qui prenait le Moldu si subitement.

- Rappelle-moi encore comment tu songeais nous échappez lâchais-je jouissant de la peur et de la colère de cet homme. J’ai plusieurs idées pour ta punition. À toi de décider celle que tu préfères : je pourrais t’amener à brûler par le feu ou bien préférerais-tu des blessures plus classiques ou bien encore aimes-tu ressentir la véritable douleur. Oh ! J’adore celle-ci !

- Allez pourrir en enfer espèce de fou furieux !

Je perdis automatiquement mon sourire. Mauvaise réponse.  

Mademoiselle Towsen se montrait finalement utile face à notre homme. Elle venait justement de dévier son arme de métal de moi. Expérimenté, j’avais suivi la trajectoire de l’objet pour la voir atterrir aux pieds d’Amber Towsen puis, valser plus loin dans la pièce. Je marmonnais un juron agacé que ce ver de terre ait osé me viser.

Mais venait-elle de me sauver … ? Je n’irais pas jusqu’à dire la « vie », mais à tout le moins, d’une vilaine blessure. Rapidement, j’avais alors voulu lancer moi-même mon propre sortilège d’attraction, mais ce veracrasse passa outre le lit en feu et sautait sur Amber. Mais ! songeais-je alors qu’il se fit mettre au tapis face à elle. Cela se passa vite, mais je me rendais compte que la jeune femme venait de prouver un peu plus de sa valeur envers moi.

Levant le menton, la baguette magique toujours en main, je souriais sûr de moi lorsque notre Moldu allait choir au sol. Je ne voyais pas ses yeux bouger, mais je les imaginais. Je jubilais littéralement. Je ne savais pas si je devais rire de lui ou bien complimenter ma partenaire de la matinée. En fait, je fis les deux. Je ricanais face au Moldu m’approchant à grands pas de lui sans en être effrayé une seule seconde. J’interpellais alors Amber Towsen. Je ne la regardais pas trop occuper à observer le prisonnier.

- Bravo mademoiselle Towsen ! Votre vivacité d’esprit et votre rapidité rendraient sûrement fier votre père.

Lâchais-je machinalement tout en m’accroupissant au-dessus de l’homme. Pointant ma baguette magique sur sa jambe, je chuchotais « endoloris ». Je lui envoyais, ainsi, une décharge de douleur au travers le corps. Je fus bien vite déçu. Heureusement que j’étais un génie, car je me rendais compte que le sortilège du saucisson l’empêchait de ressentir quoique ce soit. Aussitôt, j’agrippais l’homme par le cou le trucidant du regard, un sourire heureux, rempli de joie défigurant le bas de mon visage. J’aimais cette sensation. Mais … Je le lâchais subitement me retournant brusquement vers Amber Towsen.

- Oh ! Mais j’ai une bien meilleure idée mademoiselle Towsen. C’est vous qui allez le torturer eussé-je un petit sourire en coin à cette parfaite idée. Le sortilège de la torture n’est pas si difficile à utiliser qu’il en a l’air. Voyez, vous n’avez qu’à le vouloir. Et quoi de mieux pour commencer à le faire qu’un Moldu du Blood Circle qui voulait faire pareil et pire encore !

Je hurlais ! Ça me remontait à l’esprit. Ça me remontait au cœur. Mais je ne devais pas être égoïste. J’allais laisser Amber Towsen le faire et, ainsi, me montrer tel un bon petit Mangemort. Prestement, je me mis derrière le Moldu et empoignais son cou. Je coinçais sa tête vers l’arrière, la baguette pointée sur la jugulaire. Je murmurais un « finito ».

Aussitôt, je le sentis bouger. Certes, ma baguette magique pointée sur lui je ne me fis pas prier pour lui donner un petit choc de douleur le faisant taire.

- Allez-y mademoiselle Towsen ! Torturez-le !

Hurlais-je le regard braqué sur Amber Towsen.
 

J’avais osé espérer qu’elle ne me sortirait pas l’excuse de ne pas être prête à lancer un sortilège de la torture. Je n’avais donc pas pu m’empêcher de lâcher un bruyant soupir de frustration resserrant, par le fait même, ma prise sur le ver de terre gigotant entre mes doigts. Je posais vaguement un œil sur ce dernier le ramenant ensuite sur Amber Towsen pour l’encourager dans son geste.

- Vous êtes plus forte que vous le pensez mademoiselle Towsen. Je sais que je vous le sachez.

Manipulation, vérité ou un peu des deux ? C’était probablement cette dernière qui ressortait de mes mots posés ne faisant même pas écho dans cette pièce. Le feu derrière devait me faire passer pou un dragon ou pire encore, mais je me fichais totalement des Moldus et de leurs croyances. Je les haïssais plus que tout au monde et, tel le Seigneur des Ténèbres nous le souhaitait avant sa fille, il fallait les éliminer. Je n’avais jamais compris cette obsession d’Ombrage pour les mettre en esclavage. C’était d’une futilité déconcertante, car ils ne nous seront jamais soumis. Ils voudront toujours nous tuer, nous faire souffrir. On devait les tuer.

- Vous êtes forte ! Lui, il n’est qu’un Moldu !!!

Crachais-je avec hargne tout en maintenant ma baguette magique contre la jugulaire de ce dernier allant jusqu’à le faire couiner. Mais j’aimais ça. J’appréciais encore plus de voir la baguette magique d’Amber Towsen se lever puis, lancer le maléfice. Je lâchais prestement le corps qui allait se tordre de douleur au sol. Je souriais, je ricanais à ce que je voyais. Je me sentais déjà mieux. Parfois, tout ce qui me fallait était de voir un Moldu se faire torturer et je me sentais bien. Finalement, Amber Towsen s’arrêta. Je ne pus pas m’empêcher d’opter pour un sourire en coin.

- Pas mal. Je me demande même si vous vous entraînez en secret.

Sur ce, j’allais jusqu’au corps tremblotant du Moldu et l’observant de toute ma hauteur. Dans un sourire satisfait, je lui murmurais quelques mots.

- On t’avait laissé la vie et comment tu nous remercies ? En fuyant et pire en restant muet comme une tombe. Tu sais bien que tu n’es rien Moldu. Tu ne seras jamais rien contre nous, les Sorciers. Avada Kedavra !

Sans faire montre d’un excès d’émotion, je rangeais ma baguette magique heureux d’avoir fait taire ce regard haineux m’ayant observé peu avant le lancement du maléfice. Peu après, les quatre hommes montaient l’escalier nous faisant face. Levant des yeux au ciel à leur effarement de voir l’incendie, j’éteignais les flammes d’un coup souple d’aguamenti.

- Débarrassez-moi le plancher du corps … Et … Faites-le aussi avec votre copain en bas.

Je me sentais bien ce matin. Je me sentais même indulgent envers ces trolls. Puis, bon : j’avais eu besoin d’eux. Même moi, je pouvais m'en rendre compte. Merci mademoiselle Towsen, car grâce à votre compétence je me sentais assez satisfait pour leur laisser une seconde chance. Je me tournais alors vers elle avant de transplaner.

-  Mademoiselle Towsen, partons d’ici : cela empeste le Moldu. Ah oui, je ferais évidemment part de vos prouesses à votre père.