« Alice, j’ai une mission pour toi. » La petite frimousse se désintéressa de ses jouets quelques secondes, réagissant parfaitement bien au mot mission. Doryan posa le téléphone qui venait de le persuader de confier cette fameuse mission à sa nièce et rejoignit cette dernière. Il s’installa à ses côtés, faisant monter le suspens volontairement. Il voyait bien dans le regard de la pitchoune qu’elle attendait impatiemment de savoir. Voyant que ça n’avançait pas assez vite selon elle, elle relança même son oncle avec sa moue de bout de chou qui faisait clairement craquer Doryan, une vraie manipulatrice cette petite et lui il était beaucoup trop attaché pour réussir à lui résister, aussi s’exprima-t-il « Je sors avec tata Charly ce soir et je ne suis pas sûr que je rentrerais chez moi pour la nuit. » Le contexte était posé, l’attention d’Alice parfaitement monopolisé, aussi pouvait il continuer sa démarche « Belle serait donc seule à la maison. » Le regard de la petite brilla d’une certaine forme de détermination, elle venait de comprendre ce que son oncle allait lui demander ou plutôt elle voyait à peu près où il voulait en venir « Il faudrait que tu arrives à convaincre ton papa que ce soir tu veux la garder. Je peux compter sur toi ? » La réponse fut oui oui et oui et quand Lyam vint récupérer à la base sa fille, il eut le droit à tous les arguments possibles et inimaginable de la part de sa pitchoune pour garder la chienne et comme à chaque fois et bien… résister à Alice se révélait être impossible… trop de charme en elle. Et voilà, comment être libre comme l’air et pouvoir ramener une fille à la maison si le besoin s’en faisait ressentir sans avoir Belle dans les pattes parce qu’elle était bien mignonne comme chienne bah ouai elle a une tache en forme de cœur sur le nez, forcément qu’elle est mignonne mais si c’était pour qu’elle gâche tout en voulant des papouilles quand son maître rentrait avec une fille, c’était pas top…

Une fois cette bonne chose de faîte, il fallait se préparer à sortir, alors oui il est vrai qu’en théorie, Doryan était sensé passer une soirée avec sa sœur et uniquement avec sa sœur, que le stratagème pour refourguer Belle n’avait pas spécialement de raison d’être. Mais il fallait les voir lorsqu’ils étaient que tous les deux, ça ne dégénérait toujours alors bien sûr pas l’un contre l’autre, ça non pas systématiquement mais ils étaient pour ainsi dire incapable de rester sagement à boire un verre. Il fallait toujours qu’ils se lancent des défis pourris ou qu’ils essaient – encore et toujours – de trouver une copine à Lyam… non parce que Lyam c’est bien connu, il ne s’en sortait absolument pas tout seul. Il fallait que son frère et sa sœur mettent la main à la patte, quelle chance il avait quand même de les avoir et pour sûr que même si Doryan perdait cette bataille au mariage – ce qui avait peu de chance d’arriver vu qu’il était mille fois meilleur que Charly à ce petit jeu Modestie viens ici ! il ferait quand même un espèce de discours pour dire que quand même c’était grâce à eux. D’ailleurs pour l’une des rares fois où il n’avait pas filé un coup de main, Lyamou s’était foiré en beauté, ah non mais sa coupine, elle était toute pourrie, preuve en est mais quelle mère se tire sans vouloir entendre parler de son enfant… ça craint totalement. Voilà pourquoi Charly et lui étaient obligé de l’aider, ça n’allait pas sinon ils allaient se retrouver avec quinze neveu et nièces – et j’ai même pas parlé du budget cadeau à noël et aux annivs pour ces gosses -. Bref tout cela pour dire que Doryan avait encore passé un certain dans la salle de bain, pressentant qu’il allait y avoir de l’action ce soir et qu’il devait se montrer sous son plus beau jour.

Une fois dans le bar sélectionnée par cette très chiante euh chère je voulais dire chère Charly, Doryan se chargea de commander un verre pour les deux vu qu’elle n’était pas vraiment dans les temps. C’est dingue d’ailleurs, c’est elle qui donne rendez-vous, c’est elle qui choisit le lieu, elle n’avait pas Alice à s’occuper – est ce que vraiment cet argument est recevable, non pas vraiment – et pourtant, elle n’était pas foutue d’arriver avant lui. Bon d’accord, le bar était plus proche de Doryan que de chez Charly mais ce n’était pas une raison et lorsqu’elle arriva, il commença un peu c’est vrai les hostilités « C’est toujours la même qu’on attend, c’est dingue. La ponctualité ça te dit un petit truc ou pas du tout t’en as jamais entendu parler ? » Oui c’était l’hôpital qui se foutait de la charité mais que voulez-vous, la charité de toute façon c’est passé de mode par les temps qui courent. Il poussa délicatement de l’index, le verre vers sa sœur pendant qu’elle s’installait. Normalement, jusqu’à preuve du contraire et si elle n’avait pas envie de le faire suer, ce qui était possible, il connaissait ses goûts en matière de boissons – forcément à force de picoler avec j’espère bien qu’il la connaît un peu – et ça devrait lui plaire et puis si ça lui plaisait pas, et bien ça ferait deux verres pour Doryan, ça ne devrait pas être trop compliqué à boire et s’il finissait un peu alcoolisé et bien ça arrangerait les affaires de sa sœur pour un défi qui ne tarderait sûrement pas à être lancé, après un verre terminé probablement.

Oh bon sang, il avait oublié la politesse, quelle personne détestable il faisait. Ah, quoi que maintenant qu’il y réfléchissait, non il s’en foutait royalement de ne pas lui avoir dit bonsoir, elle l’avait laissé poireauter, seul, comme un petit malheureux. Oui, il en faisait beaucoup trop mais ce n’est pas grave, elle n’avait pas le droit à un bonjour, c’était sa punition. Bon après ça n’avait pas l’air de beaucoup affecter sa sœur d’amour puisqu’elle installait sa veste, qu’elle posait ses fesses sur la chaise et qu’elle souriait. Non effectivement, elle n’était pas traumatisée, elle n’avait pas non plus l’air de lui en vouloir, il pouvait donc pousser délicatement son verre du bout des doigts pour lui montrer qu’il avait beau être un mufle, il avait quand même penser à son petit gosier qu’il ne fallait surtout pas desséché.

Est-ce qu’elle craignait qu’il lui fasse une crasse ? Il semblerait puisqu’elle goûta timidement la boisson, comme si Doryan était le genre à faire des blagues pourries. Bon d’accord, ça arrivait mais certainement pas avec l’alcool, l’alcool c’était sacré. Il semblerait que finalement il connaisse très bien les goûts de sa sœur – à force de picoler avec elle certainement – puisqu’elle le congratula avant de lever sa main, Doryan lui adressa un sourire des plus rayonnants avant de venir taper – pas trop fort faudrait pas lui défoncer la main non plus – sa paume dans la sienne avant de faire exactement la même chose, boire une gorgée et d’écouter sa soeurette constater qu’il était bien ponctuel, il retira ses lèvres du verre pour marmonner, en bon gros menteur qui n’assumait pas d’être en retard « Je suis toujours ponctuel » Devait-il lui dire qu’elle ne devait surtout pas faire une liste de toutes les fois où il avait été en retard ? Mais non pas besoin, il pouvait lui faire confiance. En revanche à sa question, Doryan la regarda l’air blasé, alors qu’en réalité, elle était dans le vrai, oui, il avait été pressé de la retrouver « C’est ça, je brûlais d’envie de te revoir, je me disais ça faisait longtemps que j’avais pas pris une cuite mais où diable est ma sœur quand j’ai besoin de boire et pouf tu es apparue ! »

Que venait elle de demander ? S’il n’avait rien à faire de beau ? Doryan s’appuya contre le dossier de sa chaise avant de souffler « C’est fou que tout le monde me pose cette question. J’ai l’air d’être un ministre selon toi ? » Quoi que, vu la façon dont ils géraient le pays, Doryan se demandait s’il n’avait pas un emploi du temps plus chargé que les ministres. « Et même si c’était le cas, je pense que si ma sœur me demande de passer du temps avec elle. » Il fit une pause, décidant quand même de préciser un peu le fond de sa pensée « et que je n’ai aucun plan avec une fille de prévue. » Encore que ça dépendait sûrement de la fille, Charly passait avant bien des filles, privilège de fratrie oblige. « Je n’aurais rien de plus beau à faire que d’être avec toi. » Il lui fit un sourire charmeur bien que parfaitement conscient qu’elle y serait totalement insensible. « Et toi, comment se fait il que tu sois en retard ? » Il fit une pause « Non j’ai même une meilleure question, comment explique-tu qu’en donnant l’heure et le lieu de rendez-vous, que ton adorable frère. » Ouai elle allait parler de Lyam s’il la laissait s’exprimer, il précisa donc pour ne pas se faire avoir « C’est de moi dont je parle bien entendu, horaire que je n’aie bien évidemment pas discuté, tu sois quand même en retard ? » Quant au fait qu’elle ait quelque chose de beau à faire, l’orgueil ne tuant personne, Doryan prit bien soin de ne pas poser la question, pour peu qu’elle lui sorte qu’elle avait mille choses plus intéressantes à faire mais qu’il avait répondu en premier, ça n’était pas la peine. Non, c’était à lui de la faire suer en premier « Tu sais que j’ai profité que tu sois je ne sais trop où, tu étais où d’ailleurs ? A prendre des photos pour faire la une des journaux et que les parents achètent ce journal en disant à tout leurs voisins comme à chaque fois que c’est leur fille qui a pris la photo. Pour présenter Lyam à une fille. » Comment ça c’était un mensonge, mais non pas du tout il l’avait présenté à la fleuriste du coin « ça a été un coup de foudre, il ne jure plus que par elle. » Bon d’accord, là c’était complètement un mensonge, Lyam avait pas été intéressé du tout… il avait des goûts de merde aussi le frérot au bout d’un moment faut être honnête. « Je me déclare donc vainqueur de notre petit défi, t’écrasant à plate couture… bah comme à chaque fois que nous nous défions toi et moi en fait. » Voilà, là avec ça, les hostilités étaient lancées et Doryan pouvait boire son verre avec un sourire triomphal aux lèvres même si tout était complètement faux.

Souviens-toi Doryan, c’est ta sœur, on ne tue pas sa sœur c’est mal… oui même quand elle se fiche ouvertement de toi, c’est pas grave. Si dans sa tête le message était très clair, cela n’empêcha pas le frère de Charly de lui envoyer un regard noir. Le problème c’est qu’il ne pouvait pas répliquer, elle était dans le vrai, il n’était jamais à l’heure. Après c’était pas forcément sa faute, c’était son portable et sa montre qui retardaient, les secondes duraient plus longtemps sur ces moyens d’obtenir l’heure. Comment voulez vous en toute bonne foi qu’il soit à l’heure derrière. Qu’est ce qu’il avait fait pour mériter une sœur comme ça, une sœur qui le reprenait avec un grand sourire, une sœur qui osait le traiter de crétin alors qu’il lui disait gentiment qu’elle lui avait manqué. Bon d’accord, ce n’était pas exactement ce qu’il avait dit mais les détails ce n’est jamais intéressant, tout le monde s’en fout.

Comme bien souvent, Doryan se montrait agaçant avec sa sœur, osant prétendre qu’elle passait après sa libido alors que tout en chacun savait que la famille et bien ça passait avant mais bon c’était drôle de lui faire croire qu’elle passait après les nuits torrides dans un lit… ou n’importe où ailleurs. Ça ne passa pas, voilà que madame s’indignait un peu fort, poussant les gens à regarder ce couple un peu spécial que formait Charly et Doryan, de la même façon que Charly leur offrit un petit signe de main pour s’excuser hypocritement, Doryan leur adressa son plus beau sourire, s’excusant de gâcher leur soirée qui avait l’air bien monotone s’ils passaient leur temps à s’occuper de la table de leurs voisins. Après il pouvait comprendre, forcément que Charly et lui étaient plus intéressants.

Ah la peste, elle était en retard parce qu’elle était avec un plan cul mais qui fait ça à part elle ? Franchement même lui il faisait l’effort de pas se taper une fille avant un rendez-vous. C’est dingue quand même que leurs parents aient oublié d’inculquer cela à Charly… Bon après est ce qu’ils avaient parlé plan cul une seule fois à leurs enfants… hum attendez que Doryan réfléchisse. Ah bah non, non ils avaient dû oublier et Doryan avait loupé le coche en expliquant pas ce genre de choses à la sœurette. Etant donné qu’ils avaient un public fort attentif à leurs propos, aucune tenue les gens abusé, Doryan en rajouta une couche parce que c’était marrant de scandaliser tout le monde « Et tu as réussi à te lever derrière pour me rejoindre ? Et bah dis donc ça ne devait pas être un si bon coup que ça, il a essayé de te retenir au moins ? » Franchement, c’était drôle d’entendre les gens bouger sur leurs chaises, mal à l’aise d’écouter cette conversation mais en même temps ne faisant rien pour s’y soustraire, les petits curieux. Le regard de Doryan pétillait tandis qu’il portait son verre à ses lèvres pour boire une gorgée.

Une gorgée, ce fut le petit répit pour tout le monde puisque juste derrière, Doryan enchaînait en expliquant à sa sœur qu’elle avait perdu leur pari puisqu’il avait trouvé la femme de sa vie à Lyam – pas du tout, il était pas intéressé -. Charly était mauvaise perdante, elle voulait des preuves… Non mais il n’allait pas filmer son frère embrasser une fille pour un pari… enfin quand même il respectait Lyam… ouai ou alors ce dernier n’embrasserait jamais la fleuriste. En revanche, il pouvait très bien tricher et se faire passer pour Lyam, embrasser cette gourdasse de fleuriste qui n’était même pas foutu de plaire à son frère, se filmer et transmettre la vidéo à sa sœur. Easy, franchement elle ne se douterait de rien… il fallait juste mettre Lyam dans la confidence en appuyant sur le fait qu’il devait être de son côté parce qu’il était son frère préféré.
Tout comme sa sœur, Doryan était très poli – provocateur j’aurais dit – et fit un coucou aux gens qui s’en allaient, retournant à la vie monocorde qu’ils avaient, les pauvres. Tout concentré à son plan qu’il était et à son excessive politesse qui le faisait dire au revoir, il haussa à peine les épaules en entendant sa sœur parler des gens coincés, ça n’était pas une grande nouveauté pour le coup et ils étaient particulièrement à l’aise Charly et lui, c’était un peu déstabilisant pour les autres. Est-ce qu’il regardait le couple partir ou les demoiselles présentes ce soir là, oh bah des fois c’est mieux de ne pas savoir. Il ne s’attendait pas spécialement à la question de Charly sur son célibat « Quoi ? » Il se tourna vers elle pour constater qu’elle était au téléphone. A qui parlait-elle au juste ? Et puis à quel moment la première phrase qu’elle prononçait c’était ça ? Ah oui non mais Charly était spéciale,  Doryan l’avait toujours dit. Bisous à Alice ? Comment ça Bisous à Alice ? Oh merde, elle était au téléphone avec Lyam et d’après le sourire de la soeurette, il avait pas essayé de couvrir son frère, la solidarité entre mecs, inconnu au bataillon. Et cette indigne de sœur qui le martyrisait, oui bon avec une serviette c’est pas excessivement douloureux mais bon par principe, Doryan était un martyr « J’ai dû confondre la bise et rouler une pelle, ça arrive à tout le monde. » Pour le reste, il n’était pas d’accord, probablement parce que Lyam avait fait le faux frère, Doryan n’allait donc pas le soutenir « Ouai ou alors c’était logique. » De la mauvaise foi ? Oui bien sûr c’en était.

Deux secondes après il se retrouvait avec un défi. Il tourna la tête pour voir la fille en question « La blondinette ? » Non mais il ne voulait pas se faire avoir et récupérer le numéro de la mauvaise pour ensuite que Charly lui dise qu’il avait perdu le défi. Ayant eu la confirmation de la part de la soeurette, Doryan se leva « Quinze minutes, petite joueuse. » Doryan rejoignit la table des quatre demoiselles « Bonsoir mesdemoiselles, je peux m’installer à votre table, il n’y aucune table de libre. » Oui bah vous savez ce qu’on dit plus c’est gros, plus ça passe puisqu’aucune des quatre filles ne regarda les tables alentours pour voir s’il disait la vérité ou s’il mentait, les trois dont le numéro n’intéressait pas le moins du monde Doryan hochèrent la tête, comme par hasard, Charly avait choisi la plus timide du lot. Il tira donc une chaise de la table voisine, un grand sourire aux deux personnes installées au passage « Je vous l’emprunte. » Si le gars s’apprêta à râler par principe semble-t-il, il faut toujours des gros lourds qui râlent sans raison « Oh vous ne voulez quand même pas que je m’assieds sur les genoux d’une de ces demoiselles. » Et hop des gloussements, ah non mais il n’y avait aucun challenge franchement, il allait récupérer les quatre numéros même, histoire de réussir le défi avec panache. Si pendant les premiers échanges, il s’adressait aux quatre, sachant faire des sourires à chacune, très rapidement, il se concentra sur la petite blondinette puisqu’il était évident qu’elle ne prenait que très rarement la parole, subissant le fait d’être ici plutôt qu’autre chose autant faire en sorte qu’elle soit à l’aise et essayer de trouver LE sujet de discussion qui la ferait sortir de son mutisme et oublier qu’elle était avec un inconnu, dans un endroit qui ne lui plaisait pas. Doryan eut un sourire quand ENFIN il trouva, donc mademoiselle voulait parler voiture… oui elle n’avait pas du tout la tronche à aimer les voitures, c’était incompréhensible mais étant donné le nombre de phrases qu’elle lui sortit et qui firent soupirer les trois autres filles, démontrant qu’elles avaient l’habitude de ce sujet, Doryan était ravi de s’engouffrer là-dedans. C’est bon dans moins de trois minutes il aurait le numéro et le triomphe tout sauf modeste, Charly allait en entendre parler au moins jusqu’à noël prochain.

Elle était délicieusement scandaleuse, se rendait compte être la cible des paroles des gens autour d’elle et pourtant, elle ne perdait aucunement son panache arrivant au summum de son art, provoquant les oreilles des gens autour et cherchant, comme bien souvent, un frère qui se faisait une joie de la relancer. A ses propos sur le fait qu’elle virait ses compagnons dès qu’elle avait eu ce qu’elle voulait, Doryan claqua la langue, réprobateur « Tu as tant de choses à apprendre petite Charly. Qu’ils s’attachent c’est pratique pour les jours où tu as la flemme de draguer, un texto avec quelqu’un que tu as quitté en bon terme et hop tu as un plan cul pour la nuit. » Alors certes, des fois c’était relou de reprendre les mêmes personnes parce qu’il y a toujours un moment où ça dérapait et ça enquiquinait Doryan. Il y avait comme une espèce de possessivité à la longue et ça le dérangeait profondément. La plupart du temps c’était pratique et drôle surtout quand la personne croyait être dans une relation exclusive alors que du côté de Doryan, ça ne l’était pas du tout.

Alors que Charly et Lyam s’alliaient contre ce pauvre Doryan, d’ailleurs, il avait très envie d’envoyer un sms pour lui dire faux frère ! Ce dernier essaya de s’en tirer en sortant le mensonge le plus honteux de sa carrière de menteur et c’était une carrière fort bien fournie. Charly ne le loupa pas en retour, lui décrochant une grimace étant à la fois choqué par la teneur de ses propos et qu’elle ose dire ouvertement qu’elle ne croyait pas une seconde à ses propos « ça va, ça va, tu as raison. En même temps, quelle idée d’aller parler à Lyam sans que je n’aie eu le temps de le mettre au parfum, c’est dingue ce manque de confiance en moi. » Oui c’était de la mauvaise foi et oui il était chafouin, même s’il se contenta d’une grimace comme pour dire qu’elle le soulait. Cependant son attitude changea du tout au tout tandis que super Charly lui donnait un défi. Le regard de Doryan brilla, signe qu’il marchait carrément et puis alors si en plus il pouvait épater sa sœur sur ses qualités de dragueur, mais bien sûr qu’il allait récupérer le numéro de la demoiselle, rigolant légèrement lorsqu’elle l’appela Don Juan.

Tout se passait à merveille, il était à l’aise comme un poisson dans l’eau, discutant avec les quatre filles, même si mademoiselle voiture restait sa cible principale, il ne pouvait pas ignorer les trois autres jusqu’à ce qu’une voix qu’il reconnaissait fort bien pour l’entendre très régulièrement depuis des années, se fit entendre. Il releva le nez de son verre pour regarder Charly. Mais quelle mouche l’avait piqué ? Il la fixa tandis qu’elle parlait de cadeau. Oh, ça sentait le roussi, mais quelle mauvaise joueuse, ce n’est pas possible ! Il se contenta d’un regard méprisant tandis qu’elle l’accusait. Il n’essaya même pas de se défendre dans le sens où premièrement il existait une coalition fille contre garçon et à cet instant Charly jouissait d’une telle position de force et il avait l’air tellement pris au dépourvu, ce qu’il était, que jamais il n’aurait pu inverser la tendance. En second lieu, elle restait sa sœur et il préférait laisser quatre nouilles partir que de se prendre la tête avec elle, quand bien même les quatre nouilles insultaient Doryan et que ce dernier fusillait, sans rien dire, la sœurette du regard. Ce fut elle d’ailleurs qui prit la parole pour lui poser une question en apparence bien innocente. « Oui, toujours célibataire. Tu vois, je venais de rencontrer la femme de ma vie et là une fille avec qui je n’ai jamais couché s’est incrusté, quelle lourde… pour m’accuser de lui avoir refilé une maladie vénérienne. C’est dingue quand même la jalousie des gens parfois. » Il attendit que les quatre filles aient quitté l’établissement pour retourner à sa place avec Charly, ne voulant quand même pas montrer aux demoiselles, qu’en réalité la fille il la connaissait plus que bien et qu’il s’entendait que trop bien avec elle.

Une fois de nouveau installé, avec un verre rempli dans les mains et après en avoir commandé un autre pour sa sœur. Doryan l’observa « Tu sais que tu es une mauvaise joueuse Charly Rosebury, j’allais les avoir les numéros. » Ce n’était même pas un excès de confiance, il savait qu’il aurait réussi et si elle était intervenue, c’est bien qu’elle aussi en était arrivé à la même conclusion que lui. Pour autant, il était près à jouer le jeu et à la laisser montrer son talent, parce que si elle était venue le stopper, c’est qu’elle connaissait parfaitement bien le sujet, étant habituée à agir de la même façon que lui et de récupérer des numéros en un claquement de doigt « A ton tour, dix minutes pour obtenir un numéro. » Il observa les alentours avant de jeter son dévolu sur un type avec sa copine « Celui là. » Avant qu’elle ne proteste, il l’acheta avec fourberie « Tu relèves le défi ? »

Erreur frangin, erreur frangin ? Mais elle sortait d’où celle là pour croire que Doryan faisait des erreurs. Il la laissa terminer parce qu’il était très gentil mais à peine eut elle terminé qu’il la contredit « Attends soeurette, c’est bien beau ton plan mais imaginons qu’un des deux, on va dire l’autre te connaissant, tombe amoureux, tu fais quoi. Avoir un plan cul régulier c’est toujours problématique, c’est un peu comme une routine et puis un jour il finit par vivre chez toi et t’es foutu. » Non ça n’était jamais arrivé à Doryan et heureusement parce que ça aurait été super chiant vu comment il décrivait la chose.  Critique pas Belle, elle a une tâche en forme de cœur sur le museau rien que pour ça, c’est la meilleure. Tout célibataire endurci devait avoir un sexfriend « Oulah, tu sais que tes deux frères sont des célibataires endurcis et que ni l’un ni l’autre n’a de sexfriend attitré. » A moins que Lyam fasse des trucs en fourbes et se tape la même nana toutes les semaines ? Non c’était pas le genre de la maison « Qu’est ce que tu t’en fiches de donner des faux espoirs si toi de ton côté tu en souffres pas de tout ceci. » Non mais il fallait être honnête cinq minutes, si l’autre tombait amoureux, ça n’était pas le problème de Charly. En pensant à Lyam, elle était drôle Charly avec son reproche « Bien sûr que je lui aurais demandé de te mentir, tu crois quoi, solidarité masculine. »

En même temps, la solidarité avec Charly c’était zéro. Elle lui lançait un défi, il acceptait parce qu’il était ce genre de personne qui acceptait tous les défis surtout de ce genre. Et la mauvaise joueuse, alors qu’il s’en sortait extrêmement bien et qu’il aurait réussi, voilà qu’elle intervenait pour lui pourrir son défi. Heureusement qu’il l’aimait bien cette sœur et qu’il ne galérait pas trop à récupérer des numéros, sinon c’est sûr qu’il aurait hurlé dessus. Son petit air innocent eut quand même le mérite de le faire sourire tandis qu’elle faisait mine de rien « Oui elle a osé. C’est moche la jalousie si tu veux mon avis. » Oh l’hôpital qui se fout de la charité mais ça c’est un détail. Il revint avec sa sœur qui était quand même bien plus intéressante que les midinettes avec qui il avait parlé et alors qu’il se plaignait du manque de fairplay de sa sœur, celle-ci flatta tout de même son ego en admettant que sinon ça aurait été trop facile, le talent mademoiselle, le talent.

Mais la soirée n’allait quand même pas s’arrêter à un essai infructueux, bien sûr qu’ils allaient faire la revanche. Au tour de Charly de montrer tout son potentiel pour la drague, pas une seconde il se dit qu’elle allait refuser, non sa sœur était de la même trempe que lui et il était évident qu’elle avait toute ses chances. Doryan lui fit un sourire hypocrite « C’est mal me connaître que croire que je vais venir t’embêter. » Oui bon c’était un mensonge mais il n’allait quand même pas lui dire la vérité.
En revanche, Doryan se décomposa en constatant que la demoiselle du couple se tirait mais non… mais qu’est ce qu’elle faisait la gourdasse ? Forcément si on enlevait tout le challenge, c’était du grand n’importe quoi. Alors oui, le gars aurait pu être fidèle, sauf qu’en face il avait Charly, Charly qui était une bombe, qui savait très bien ce qu’elle faisait et qui savait qu’elle avait très peu de temps parce que soit la copine allait revenir, soit le frère allait intervenir.

D’ailleurs Doryan ne perdit pas une seconde pour se lever et partir à la recherche de la fille qui devait être allée aux toilettes. Ça faisait d’ailleurs vu de l’extérieur sûrement prédateur mais bon c’était pour la bonne cause il sauvait son couple des vilaines griffes de sa sœur, franchement un amour il méritait une médaille. Il poussa un grognement en la voyant entrer dans les toilettes avant qu’il n’ait eu le temps de la rattraper, hésita deux secondes – le temps de rejoindre la porte – puis se glissa à l’intérieur sous le regard scandalisé, c’est vrai de plusieurs demoiselles à qui il offrit un beau sourire « Je ne fais que passer. » il se glissa entre la porte des toilettes et la demoiselle qu’il suivait « Bonjour c’est vous que je viens voir. » Il se retint de lever les yeux au ciel lorsque la demoiselle utilisa l’argument je suis en couple pour l’empêcher de continuer à parler. Ça marche ça des fois « Ah bah si vous m’écoutez pas, vous allez très vite le perdre votre couple. Il y a une fille, franchement. » Comment dire mieux que toi sans être vexant « bien foutue, qui a profité du fait que vous soyez pas là pour courtiser votre. » il se fit couper par une autre fille qui disait qu’elle voulait aller aux toilettes, oh mais dis donc ça va hein. Doryan reprit après seulement un sourire pour la gourdasse qui intervenait « votre copain je disais. » La fille hésitait et Doryan dans le genre un peu relou commençait à faire le tic tac de la montre, c’est chiant mais ça marche toujours puisque la fille sortit des toilettes, Doryan sur les talons tout en marmonnant que c’était juste pour lui donner tort, c’est ça, elle n’avait pas confiance en son copain… sinon elle ne l’aurait pas suivi. Ils déboulèrent dans la salle au moment où le type se saisissait du portable de Charly. L’attitude de la fille à côté de Doryan changea du tout au tout et ce fut un véritable miracle qu’il ne rajoute pas alors qui a tort selon toi. Il resta immobile tandis que la demoiselle fonçait sur son copain en hurlant des trucs. Doryan fit un coucou à sa sœur pour qu’elle se retire rapidement, enfin qu’elle chope son tel et qu’elle se tire, ce serait tout de même dommage qu’elle se prenne une baffe.

Donc, ce serait potentiellement une erreur de casting, Doryan hochait la tête, il comprenait… en fait non pas du tout, il s’arrêta donc pour observer sa sœur comme si elle avait pété un boulon, attendez elle en était à combien de verres là ? Trop peu pour avoir l’esprit qui partait en sucette « Attends Rosebury, t’es en train de me dire que tu couches toujours avec la même personne ? » il recula la tête tandis qu’il réfléchissait « ça ma cocotte, c’est la définition même du couple. C’est dingue que je ne t’en ai jamais parlé. » oui, il se payait sa tronche mais faut dire ce qui est, qui choisissait de fréquenter toujours la même personne au lit, quel gâchis et quel égoïsme bon sang, elle pensait à tous les autres mecs qui ne pouvaient que baver en la regardant. Pour ce qui était du reste, non mais il n’avait jamais promis monts et merveilles à aucune fille. Il fit la grimace « Je me demande à quel moment il peut y avoir ambiguïté dans leurs têtes au juste. » Non mais c’est vrai, ça se voyait qu’il n’était pas intéressé, déjà s’il les rappelait juste pour passer une nuit ensemble, c’est qu’il n’avait pas envie de plus. « Tu as parlé du fait que tu as des copines, tu me les présentes ? » Quoi, c’était quand même pas interdit d’aller piocher dans les connaissances de sa sœur… quoi que si elles étaient toutes pètecouilles comme Olivia, peut être que Doryan devrait s’abstenir.

Attendez, il avait bien entendu ?  Il ricana « C’est ça, je tombe amoureux de toutes les filles et je couche avec d’autres pour oublier que je me fais jeter par la première. » Crédibilité zéro, non non si Doryan n’avait pas de sexfriend c’est parce que c’était pas drôle du tout… quel intérêt ? Bon d’accord, il y en avait un, il voulait bien admettre que c’était pratique quand on avait envie de cul genre là maintenant tout de suite, lui de son côté était obligé de scroller dans ses contacts, de faire un message groupé à plusieurs et ça prenait du temps, de l’énergie, ça ouai, c’était chiant. Alors qu’il essayait de convaincre sa sœur que franchement, ça n’était pas un drame si l’autre tombait amoureux d’elle, au pire elle le dégageait de sa vie. Elle voyait les choses autrement et elle n’avait pas tort « Ou alors, on dit à Belle d’attaquer. Tu vois, c’est pour ça que j’ai pris un chien, pour nous débarrasser des glues. »  Il fallait juste faire abstraction du fait que Belle était le chien le plus affectueux de la terre, que l’argument de Doryan était invalidé de base.

La mission numéro de téléphone capota rapidement, la faute à une Charly qui ne s’était pas privé d’intervenir pour faire perdre son frère. C’était de l’anti jeu, ni plus ni moins et ça méritait des représailles.  Il grimaça lorsqu’elle compara son action à celle d’une ex coup d’un soir « Merci de l’information, je vais me méfier. » parce qu’il n’avait pas pour l’intention d’arrêter les coups d’un soir et il restait persuadé qu’un sex friend, c’était le coup à ce qu’il y ait de l’ambiguité, il ne fallait pas tout mélanger, le cul c’est le cul et les amis, c’est les amis.
Puisque le défi lancé par Charly pour Doryan avait été une démonstration, tant et si bien que l’arbitre avait dû intervenir. Il était grand temps de voir la soeurette à l’œuvre. Doryan devait avoir la poisse ce soir… pourquoi de tous les couples, il choisissait celui où la fille avait envie d’aller aux toilettes. C’est dingue ça, non mais il n’y avait aucun challenge, Charly elle allait le manger tout cru. Hors de question qu’elle gagne de la sorte. Il se chargea donc de récupérer la fille qui gâchait tout.

Une fois madame je hurle sur mon copain revenue des toilettes, Doryan reprit sa place à leur table, non sans avoir vérifié au préalable que l’autre agressait pas sa sœur mais non elle revenait vers lui. Alors qu’il s’essayait à avoir l’air innocent, il faut croire que Charly n’était pas vraiment facile à manipuler puisqu’il eut le droit au fameux, au merveilleux, au magique… petit con. Insulte qui le fit sourire avant qu’il ne dise, un brin moqueur, il est vrai. « Je suis un grand romantique, il faut pas croire, j’aurais vraiment culpabilisé de briser un si joli couple. » Ah, abruti, ça c’était pas à lui que ça s’adressait, il se pencha pour observer ce qu’elle montrait et alors là, wouah « Mais qui fait ça ? Mais le gars, il a besoin de conseils, ça va pas du tout, même Lyam il se débrouille mieux. » Il observa le gars qui ne lâchait pas le morceau « Je crois que tu pourrais proposer un plan à trois qu’il arriverait à convaincre sa copine… Elle est un peu con elle non ? » Erreur de casting, il était d’accord avec sa sœur et hocha la tête tandis qu’elle lui demandait des nouveautés. Si habituellement, il était du genre à faire comme tout le monde et à répondre rien de nouveau. Là il avait une histoire à raconter. « Tu te souviens que régulièrement suite à des incendies privant des familles de la grosse majorité de leurs bien, je récupérais des objets n’ayant pas brûlés et je les ramenais dans une boutique ? » Il lui laissa le temps de se remémorer ou pas d’ailleurs et enchaîna « Bah il y a des crétins de premières qui sous prétexte que la boutique vendait des objets atypiques se sont dit ahlala c’est de la sorcellerie et ont tous mis à sac. Je trouve qu’ils font des raccourcis un peu vite. » Non, il n’en était pas revenu « Du coup j’ai filé un coup de main à la gérante pour condamner la devanture avec des planches en bois. »  Voilà, bon ça n’était peut être pas les nouveautés les plus joyeuses de la terre mais en même temps, c’était un épisode important à raconter, ne serait ce que pour dire à quel point il trouvait les gens cons. « Et toi ? Quelque chose de nouveau dans ta vie ? »

Mais si c’était un couple. C’est juste qu’elle assumait pas. Voilà, ça arrivait à tout le monde. En vrai Charly, elle était en couple avec son copain mais elle avait le droit d’aller voir ailleurs. C’est tout fallait pas chercher plus loin et en plus l’excuse du c’est un bon coup. Non mais il manquerait plus qu’en plus il soit nul au pieu, un fiasco total. En revanche, il était d’accord sur un minuscule petit point, qu’il ne dirait pas parce qu’elle allait avoir un sourire immense comme s’il lui avait annoncé qu’elle avait raison, c’est que c’était quand même moins chiant pour savoir avec qui coucher. Après, est ce que Doryan était vraiment à plaindre à ce sujet-là… non pas vraiment. Elle venait de dire quoi ? « Je vieillis ? C’est toi qui vieillis. Tu couches avec la même personne sauf exception, dans quoi deux mois tu vas nous annoncer le mariage et que tu attends un enfant. » Ce qui d’ailleurs ne serait pas un problème, Doryan avait hâte. Par contre, il y avait un point sur lequel il fallait se mettre d’accord directement « Je te préviens, je veux être le témoin et je veux bien me taper le témoin fille… prends pas Oli en clair parce qu’elle voudra jamais coucher avec moi, elle est coincée. » Comment ça on ne demandait pas à Doryan de choisir les témoins, oui certes, mais il était un frère modèle, il donnait son avis… la vieillesse, l’expérience, tout ça il fallait l’écouter.

Par contre, il n’aimait pas du tout sa vision des choses. Il n’avait pas du tout envie qu’on lui ravisse son cœur. Ah si c’était pour être comme Davy Jones dans pirate des caraïbes, non merci, sans façon. De toute façon, personne ne tombait amoureux aussi rapidement et facilement. Il n’y avait rien à craindre. Doryan avait une sœur profondément égoïste, c’est méchant de le dire mais comment ça pas touche à ses copines. Avec un grand sourire, il rétorqua « On fait pas la règle de tout ce qui est à toi est à moi entre frère et sœur ? » La fourbe, voilà qu’elle retournait la situation à son avantage, sous le regard amusé de Doryan pour l’occasion « Je t’ai jamais dit pas touches à mes potes. » quant au message à propos des soirées à la caserne, le message étant plus que bien passé, Doryan accepta la requête « Très bien, la prochaine fois, tu m’accompagneras. »

Zut, le fait que son frère soit un cœur d’artichaud n’avait donc pas échappé à sa sœur. Il eut même un petit rire en s’imaginant être ce genre de personne. Disons que ce serait quand même désolant pour les filles, elles seraient des pansements bien inefficace. Alors qu’il était motivé pour se servir de Belle comme d’un chien pour dissuader les potentiels glues, Charly dans sa fine analyse du partenaire canin de son frère décida de mettre les points sur les i. Il ne faudrait pas compter sur Belle pour faire fuir quiconque. « Tu peux faire semblant de croire au potentiel agressif de ma chienne ? » Mais si, il lui arrivait d’être agressive envers ses peluches… oui bon c’est sûr que sur le dos avec les pattes qui gigotent dans tous les sens, ses grognements étaient ridicules mais l’idée était là non ?

Le gars à qui Charly devait récupérer le numéro était désespérant, ça c’était une certitude mais ça marchait puisqu’il sortait avec une fille. Doryan adressa un sourire devant le faux compliment de sa sœur et rétorqua « Ah non mais te faire honte, jamais, je le vivrais très mal. » oui sauf si c’était lui qui lui fait la honte. Comment ça pas son style de meuf, Doryan regarda la jeune femme et fit la moue « Je te trouve bien difficile Rosebury. Elle est mignonne. »  Il hésita quelques secondes avant de reprendre suite à sa phrase « un peu aveugle et complètement con. »

Elle demandait des nouvelles, ah bah elle allait être ravie d’apprendre qu’il était devenu un as du bricolage. C’est plein de sérieux qu’il parla de la boutique de Soledad « Elle aurait pu vendre des baguettes magiques pour enfant que j’aurais trouvé ça tout aussi ridicule de détruire son gagne-pain.  Un peu de tout, ça faisait un peu caverne d’Alibaba d’après moi. » Oui, c’était le problème, il était bien d’accord. Les gens faisaient n’importe quoi et il ne comprenait pas pourquoi. Sa famille aussi n’aimait pas les sorciers, ce n’est pas pour autant qu’ils s’en prenaient aux gens en prétextant tout et n’importe quoi. « Ce serait peut être une idée judicieuse que d’aller chez les parents pour récupérer les magazines du parfait petit magicien que je possède afin qu’ils ne risquent pas de représailles. Tu m’accompagnerais ? » C’était plus sympa de faire de la route en compagnie de quelqu’un. Il aurait tout aussi bien pu dire à ses parents de brûler les dits magasines mais il tenait à sa collection et ce n’est pas parce que les sorciers se révélaient être des enfoirés de premières que la magie était une mauvaise chose.  En revanche si lui pensait cela et que ça pouvait déplaire à certains un peu limité intellectuellement, il préférait autant les avoir chez lui à Londres histoire que ses parents, qui n’avaient rien demandé, ne soient pas des cibles par sa faute. Incroyable déjà que les sorciers se révélaient être des ennemis, il fallait aussi se méfier de ses contemporains, il n’en revenait pas. La trouver bien à son goût ? « Rien à voir,  elle est pas à mon… » Oui bon ça c’était peut être un brin exagéré « Si, je reviens sur mes précédentes paroles, totalement à mon goût. En revanche, c’est quoi cette vision ultra dénigrante que tu as de moi. Genre j’aide les gens uniquement par intérêt ? N’importe quoi. » Elle mériterait qu’il ne l’aide pas la prochaine fois qu’elle avait besoin d’aide, sœur de pacotille là.

Elle était dans le vrai, ça devenait une banalité et c’était inquiétant. Il avait pourtant mis du sien pour essayer de ne pas les voir comme des monstres mais il y a des fois où toute la bonne volonté du monde ne suffit pas. Si les gens sont mauvais, peu importe ce qui était fait, ils resteraient mauvais. « Comment vas ton pote ? » parce qu’elle ne donnait aucune précision, il s’en était sorti oui bah si c’était comme Doryan qui s’en était sorti face aux flammes, ça n’était pas top. Il observa sa sœur, tandis qu’elle parlait boulot, fronçant les sourcils. Peut être était il excessivement prudent après s’être pris des sorciers dans la tronche. Il n’empêche qu’un reportage, il allait être diffusé où au juste ? C’était prendre les sorciers pour des débiles que de croire qu’ils n’y auraient pas accès. Est-ce qu’ils ne leurs donnaient pas des billes pour combattre le Blood Circle en faisant ça ? Pourtant ça n’était pas sur ce point que Charly voulait communiquer, il en avait bien conscience et après tout, ça ne le regardait pas. Il voyait parfaitement où elle voulait en venir, elle avait été traumatisée, à juste titre. Il resta silencieux un long moment, si bien qu’elle précisa qu’elle ne quittait pas le pays et qu’elle signala bien ce qui la gênait dans l’histoire. « La première fois que j’ai dû intervenir pour un incendie suite aux évènements du deux février. J’étais terrifié, c’est mon métier et pourtant j’avais peur. Je pense comprendre un peu ce que tu ressens. » Sauf que la ressemblance était minime, il n’avait pas perdu quelqu’un qu’il aimait. « Ce reportage ne sera pas dans les mêmes conditions. Les risques seront moindres. Tu peux tenter et si tu vois que c’est trop dur, te rétracter ? Je serais là si tu as besoin de parler ou simplement d'une présence. » Il n’avait pas de solutions miracle, il n’était d’ailleurs pas sûr qu’il y en avait, elle ne pourrait savoir si elle était capable qu’en y allant. « Tu as gardé contact avec des militaires ? » Peut être que ça pouvait aider ou au contraire être pire… dur à dire.

D’après la petite crise de toux de mademoiselle Rosebury, ça serait pas pour demain la veille le mariage. Non mais à ce rythme-là, la première personne à se marier chez les Rosebury, ce serait Alice, ça craint un peu non ? D’accord c’était une bêtise, une grosse bêtise qu’il venait dire, mais de là croire qu’il avait trop bu. Non même pas besoin d’un trop plein d’alcool dans le sang pour dire des bêtises. Elle était pas mal dans son genre la soeurette et lui il ne lui fit pas l’offense de regarder son verre, de toute façon elle était bourrée naturellement cette fille. Il la regarda comme si elle avait perdu la tête « C’est quoi cette règle pourrie? Tu inventes les trucs au fur et à mesure toi c’est pas possible. Mais pas de problème, je t’explique comment ça marche. Il y a un type il va te sortir des compliments, plein de compliments comme quoi t’es la meilleure chose qui lui sera arrivé, tout ça tout ça. Le but pour toi c’est de pas rigoler face à toutes les bêtises qu’il va te sortir. Ensuite il te demandera un truc du genre tu veux m’épouser. Le but pour se marier c’est de dire oui... et après les emmerdes commencent...  faut trouver une salle, un jour, les invités potentiellement, enfin normalement c’est simple, tu prends les gens que t’aiment bien et tu oublies pas tes amies célib canons, c’est important. Les galères vont s’enchainer, les tensions aussi, tout ça pour qu’un parfait inconnu vous dise Est-ce que vous voulez être marié ? Et là tu peux même pas dire non non je me faisais chier, je me suis dit et si on organisait une grosse soirée. » franchement il avait bien décrit pas besoin de lui montrer... et puis merde il avait pas du tout du tout envie de se retrouver marié... Non mais mariage c’était un attrape nigaud, la fidélité c’est un peu inutile non ? Et puis les filles, s’il était casé, vraiment casé, elles seraient déçues, Est-ce qu’il avait envie de les décevoir, mais pas du tout... il était altruiste, voilà c’est exactement ça.

Et merde, la témoin ce serait Olivia... bordel mais pourquoi elle ? Elle était chiante comme la mort non non pire que la mort « Je suis ravi, ça se voit pas mais j’exulte là » Pas coincée Olivia? Cte grosse blague et ho attendez « ça veut dire quoi ça? » à qui elle a à faire... non mais tout de suite Tu insinues que Sol elle est pas normalement constituée? Heureusement qu’elle lit pas le rp, elle serait choquée déçue Voilà qu’en plus, elle sortait des âneries plus grosse qu’elle, elle faisait ça pour lui « Abstiens toi de faire ce genre de choses pour moi, je gère les pots de colles t’en fais pas pour moi. » Bon, de toute façon, il était en réalité guère surprenant que ça soit Olivia et puis sa sœur n’était pas si cruelle que ça, elle acceptait de lui présenter des collègues, voilà, ça c’était une vraie sœur et comme il était un frère génial, de son côté, il lui présenterait quelques collègues et  essaierait... on dit bien essayer, de ne pas s’en mêler.

Le frère et la sœur étaient occupés à regarder le couple qu’ils avaient un peu enquiquiné en duo et si Doryan était d’avis de dire que la fille était mignonne, il semblerait que Charly soit un peu plus critique que lui à ce sujet. Non mais le problème n’était pas d’ordre physique d’après lui, elle était juste un peu concon. A sa question, il l’observa attentivement, observa la fille une nouvelle  fois « Coup parfait d’un soir mais je pense qu’il faut surtout pas lui donner mon numéro, au risque d’être harcelé. » elle avait quand même l’air de s’accrocher beaucoup à sa relation, quand bien même cette dernière était complètement pourri de ce qu’ils avaient pu constater. Cette fille était donc une glue.

Le sujet dévia un peu et alors là, il n’était pas prêt à entendre ce que lui disait sa sœur. Ah il y en a certains, c’était des petits génies. Allons bon, sous prétexte que les sorciers étaient des égoïstes profonds et des meurtriers en puissance, il fallait interdire les contes de fées, c’était hors de question. « Il serait aussi crétin que ceux qui ont cette idée. On a eu des contes de fées étant enfant, c’est pas pour autant qu’on est perverti, il y a aucune raison pour que ça soit différent avec la génération suivante. »Sa confiance envers Kane était tel qu’il allait peut être profiter d’une virée chez leurs parents pour aussi récupérer les contes de fées, pas question que ses enfants à venir n’aient comme vision de la magie que ce que les sorciers réels leurs montraient. En prime, il avait gagné une sœur pour faire le voyage avec lui et comme copilote, il n’y avait pas mieux que Charly. « C’est pour ça que t’es ma sœur préférée, t’es toujours partante. » ça et le fait qu’il en avait qu’une donc que niveau concurrence… oh bah elle n’avait pas à s’en faire.

Pourquoi elle le regardait comme ça lorsqu’il disait que Soledad n’était pas à son goût ? Bon d’accord il avait parlé un peu vite mais quand bien même elle ne l’avait pas été, ça n’avait aucun lien avec le fait qu’il l’ait aidé. « Mais pas du tout, je suis un modèle de serviabilité, peu importe que la fille soit belle ou non. On a besoin de moi et pouf je viens » Oui bon, ça ne s’était pas vraiment passé ainsi. Prenant clairement sa sœur pour une con, parce que c’est important de prendre les gens pour des idiots, Doryan répondit l’air de rien « A une fille je dirais? » Une description pour le moins fidèle de Sol, n’en déplaise à Charly. Néanmoins avant de se faire insulter de Petit con, il compléta ses dires « Brune, pas grande, yeux bruns, peau un peu plus foncée que nous, jolies fesses, beau sourire et cela malgré la journée de merde qu’elle passait. » C’est bon, c’était assez précis pour l’exigence de madame Rosebury?  
Il comprenait parfaitement que l’ami de Charly s’en veuille d’avoir tué un sorcier. Si Doryan ne les appréciait pas spécialement et qu’il leur en voulait réellement d’avoir brisé cette vision si positive qu’il avait de la magie, tuer restait un acte atroce à ses yeux. Si eux arrivaient à tuer sans scrupule, voyant en les gens sans pouvoir des êtres inférieurs, qui ne méritaient pas de fouler le même sol et respirer le même air qu’eux, ce n’est pas pour autant que c’était pareil du côté de Doryan. Lui, pour agir était obligé de se répéter sans cesse c’est toi ou eux, devait fouiller dans sa mémoire pour se prouver qu’il avait essayé de tendre une main amicale, plusieurs fois, et que ça avait été un échec cuisant. « J’espère qu’il s’en remettra... Ce n’est pas un monstre, il a juste fait ce qu’il devait pour survivre, je crois que c’est ce qu’on aurait tous fait. »

Oui, il la connaissait et bien sûr que si elle devait se retirer, ça la rendrait folle. Il en avait conscience mais la folie, ça n’était pas seulement de s’en vouloir par ce qu’elle aurait été, selon des critères subjectifs et idiots, trop faible pour aller au bout des choses « Fais attention à ne pas te perdre en chemin Charly. Si c’est trop, reculer devant un obstacle pour mieux le sauter par la suite n’a jamais été un mauvais choix. » Dans tous les cas, il serait là, ne serait ce que pour vérifier qu’elle allait bien, elle était maîtresse de ses choix et de ses décisions mais ça ne l’empêcherait pas de l’épauler du mieux qu’il pouvait. Hum Olivia et Sofiane étaient donc les deux seuls. Doryan réfléchit un peu « Tu en as parlé avec eux? » il était tenté de dire que Sofiane pour le coup mais il savait aussi qu’Olivia avait beau ne pas être la fille qu’il préférait au monde, elle demeurait une très bonne amie et qu’elle n’avait pas que des défauts, loin de là, son avis pouvait donc compter.

Très franchement, pour être convaincu que le mariage était une chose géniale, mieux valait il ne pas demander à Doryan son avis au risque d’être un peu refroidi sur la question. Il ne fallait pas non plus oublier que le mariage, ça voulait bien souvent dire vivre avec la personne. Ah, le cauchemar, devoir se coltiner la même gonzesse toutes les nuits. Impossible d’en ramener une autre à la maison dans ce cas de figure.  Ouai non, il était pas super chaud et il se doutait bien que du côté de la soeurette, c’était presque pareil. Les raisons différaient mais la finalité était la même, pas de mariage en vue. Il ne restait donc plus que Lyam pour faire plaisir aux parents. Ça allait être une galère ça encore, déjà qu’il faisait pas d’efforts au niveau de la copine, malgré la liste oh combien qualitative et quantitative de prétendantes que lui fournissaient les deux acolytes, pour le mariage, c’était un peu voué à l’échec. « Le mieux pour ne pas les décevoir et parce que Lyam a zéro goût dans ce domaine c’est qu’on organise son mariage sans lui en parler, je me fais passer pour lui lors de la cérémonie et les photos. » C’est important d’avoir la place centrale sur les photos «Et hop tout le monde est content, nous deux parce qu’on aura trouvé une épouse à Lyam et  les parents parce qu’ils n’ont pas économisé et fait des films toutes ces années pour rien. » Si Lyam n’était pas couillé dans l’histoire ? Connais pas de Lyam de toute façon… Oui bon si, non il n’était pas couillé du tout, c’est Doryan qui se chargeait de la partie barbante. Si, si c’est super barbant d’écouter un inconnu dire pleins de trucs et de devoir rester debout planté comme un piquet et faire semblant que c’est intéressant ce qu’il sort. Franchement si avec ça c’était pas un frère exemplaire, c’est que les gens avaient mal lu le mémo et c’est chiant les gens qui lisent pas bien les mémos. Bon d’accord, c’était pas une bonne idée mais elle amusait quand même beaucoup Doryan, faudrait voir la tête de Lyam lorsqu’il lui annoncerait ah au fait t’es marié, un petit sourire ? Oh et puis crotte à la fin si on lui avait donné gracieusement un jumeau, c’est bien que quelqu’un s’était attendu à ce que Doryan en profite pour faire toutes les bêtises possible et inimaginable en utilisant le prénom de son frère, sinon à quoi ça sert d’avoir un jumeau on se le demande.

Sujet numéro deux, ce qu’il avait contre la pote de Charly ? Vraiment, elle posait la question, c’était pas évident peut être ? C’est quand même fou de devoir se repéter encore et encore surtout auprès de  Charly. En fait c’était une sadique la blondinette, pas l’air comme ça, mais uniquement pour blesser un peu plus l’ego très très très meurtri oui j’en fais beaucoup trop de Doryan. Il allait répéter, une fois de plus, peut être qu’elle devrait prendre des notes sur sa serviette, il y a bien des filles qui notent des numéros de tel sur des serviettes, pourquoi pas des mémos « Jt’explique, ta pote je veux me la faire et, elle, pour on ne sait trop quelle raison, le plaisir de faire chier tout le monde sûrement, a décidé que non. Du coup, on a inventé un jeu, on joue à qui fait le plus chier l’autre et crois moi qu’à ce petit jeu chui imbattable, du jamais vu, jamais égalé sur cette planète. » Après c’était un peu beaucoup de la faute d’Olivia, elle avait qu’à dire oui. En plus c’est sûr que ça lui ferait du bien d’arrêter de faire la frigide.
Sujet numéro trois, attendez, la soeurette là, elle essayait pas de planter un petit couteau dans le dos de son frérot là avec cette histoire de filles qui ne viendrait pas vers lui pour se poser. Non mais Olivia se poser, cte grosse blague, son mec sauterait par la fenêtre pour ne pas avoir à la supporter une minute de plus et ça, ce serait au bout du deuxième jour, une championne cette fille. Bon évitons le sujet Olivia, parlons fille en général, c’est plus simple « Neuneu vas. Toi, tu me connais, tu sais comment je suis. Va pas me faire croire que les filles elles ont un radar à mec pas fiable pour des relations. » Forcément que si la nana rencontrait Doryan dans une soirée un chouya alcoolisée, peu de chance qu’elle se dise et si c’était lui l’homme de ma vie… quoi que après quelques parties de… oui on s’égare pardon. Disons que le reste du temps, Doryan faisait illusion, un peu, vraiment un tout petit peu.
Quant au fait que super soeurette le sépare d’une fille parce qu’elle était collante, merci mais non merci il se débrouillait très bien tout seul. Enfin ça c’était avant qu’elle ne parle d’une apparition de sa tête dans les faits divers et pas du tout pour son travail exemplaire de pompier. Retour arrière toute « Soeurette d’amour que j’aime et que j’adore t’as levé les yeux au ciel ? c’est pas très gentil tout compte fait, protège moi des glues, je veux pas finir à la une d’un journal pour un truc négatif. » Ah oui sinon aucun problème il  voulait bien.

En parlant de fille pot de colle, l’insupportable duo observait de nouveau le couple, essayant de comprendre ce qu’ils foutaient ensemble. Charly sembla mettre le doigt sur leur alchimie, le fric. Ah bah oui mais là aussi, c’était quand même pas la faute de Doryan s’il était pas né hyper riche. Ça c’est petit comme façon de voir le monde. « Personnellement je trouve mon camion de pompier bien assez gros. » même que des fois pour se garer, c’était un peu la merde. Effectivement, ça n’était pas assez chic pour mademoiselle, il haussa les épaules avant de prendre un air des plus attristés « Je pense que je devrais réussir à me consoler entre les jambes d’une autre sans trop de soucis. » Et puis s’il n’y arriverait pas, il utiliserait son camion pour aller écrabouiller la grosse voiture du type et voilà, il y a toujours une solution aux problèmes.
Peut être qu’il faudrait aussi songer à percuter les extrémistes avec le camion parce qu’ils allaient un peu loin à trouver que toute chose est pervertie. Le problème d’après Doryan ne résidant pas spécialement dans la magie, le problème c’était plutôt les gens. Il observa sa sœur, acquiesçant à ses propos « Je t’avoue que je suis pas leur plus grand fan non plus. » mais eux, ils étaient du côté des gens sans magie là et se battaient à leurs côtés, là où les sorciers n’hésitaient pas à les tuer, le choix était donc vite fait même si ça impliquait de devoir faire un petit tour chez les parents pour récupérer toute trace de magie afin qu’ils ne soient pas pris à partis par des fous à cause de leur fils. Alors qu’il complimentait, sans la complimenter Charly, cette dernière essaya de le coincer, bien vu jeune fille « Je suis surpris que tu t’en rendes compte que maintenant alors que ça fait des années que tu avais toutes les preuves sous ton nez… Une chance que tu ne sois pas détective. »  

Pourquoi est ce qu’il s’était fait suer à faire une description fidèle de Soledad puisque tout ce que retenait Charly c’était qu’elle avait une jolie paire de fesses… La prochaine fois il pouvait s’arrêter à ce détail oh combien important, ils gagneraient du temps. Est-ce qu’il avait vraiment aidé à rouvrir le magasin, oui alors plutôt l’inverse en réalité, il avait aidé à la fermeture définitive, la pauvre, la pauvre rien du tout « Elle était à deux doigts de me proposer de devenir son associé dans la vente de baguettes magiques. Elle a même dit un truc du genre merci tu es la meilleure chose qui me soit arrivé dans la vie.  » L’avantage que Soledad soit pas là, c’est qu’elle ne pouvait pas rétablir la vérité et Doryan pouvait cultiver son image du type le plus parfait du monde. Après Doryan n’avait pas l’impression que Charly gobe ses mensonges, preuve en est son tirage de langue. Si le sujet boutique de Soledad était déjà pas franchement joyeux, celui de l’ami de Charly qui avait tué même en cas de légitime défense, ça n’était pas mieux. La seule chose qu’elle pouvait faire maintenant c’était de l’épauler comme elle pouvait et de tenter de changer ses idées. Tout menait au sujet du reportage de Charly. Doryan n’était pas franchement rassuré, sa sœur n’était pas entièrement remise et ne le serait probablement jamais. Il comptait sur les personnes qui vivaient un peu la même chose pour épauler sa sœur, génial la meilleure amie n’était d’aucune utilité car traumatisée aussi et Sofiane ça n’était pas évident… ils n’allaient pas être d’une grande utilité, Doryan esquissa une moue dépité avant que sa sœur ne trouve une idée qui n’était pas pour déplaire à Doryan « Je suis ton homme et je ne veux pas être élu frangin de l’année, je vise plutôt le titre de frangin de la décennie, oh non c’est même pas assez, frangin du siècle ! Il faut au moins ça pour rivaliser avec le titre de sœur préférée. » Il lui fit un clin d’œil joyeusement.