Suite à un malencontreux petit accident de copier coller COMPLETEMENT FOIRE, je me vois dans l'obligation de faire le récap le plus rapide du monde. Monsieur Xanielov a donc fait des recherches pour se pointer chez les O'Malley afin de demander de l'aide

A quoi pouvait donc bien ressembler une journée de « repos ». Et bien de repos ça n’avait que le nom puisqu’il fallait bien entretenir cette maison et par conséquent faire le ménage, enfin surtout les poussières parce qu’il fallait bien avouer que le petit robot aspirateur aidait pas mal à la tache même si Myrna le trouvait trop silencieux et qu’il lui arrivait de se prendre les pieds dedans. Si elle n’avait pas de chiens et chats c’était bien pour ne pas se prendre les pieds dans des bestioles, elle avait donné avec les jouets des enfants, ça braille fort les gamins lorsqu’on casse par mégarde leur camion de pompiers ou autre truc qui trainait dans la maison. Surtout que comme toute bonne mère qui se respecte, elle réparait les jouets afin d’éviter une crise de trois plombes, bénissant la magie pour le coup, ce qui n’empêchait pas les enfants de pleurer à chaque fois. Sérieux et quand eux ils cassaient des vases par contre là ce n’était pas grave ? Pour en revenir aux animaux quadripèdes, à la vérité c’était que les premiers elle ne les aimait pas spécialement, trop glue pour elle. Quant aux seconds, impossible, avoir un chat tout en ayant le nom de famille O’Malley, non ça c’était la porte ouverte aux idées loufoques, Sean avait l’air d’avoir le même humour douteux que son père et si c’était pour avoir un chat prénommé Berlioz, sans façon.
Une fois les poussières faites, elle arrosa toutes ses plantes, ses nombreuses plantes parce que les plantes c’est la vie. Une maison sans plante ça devait être un peu tristounet. Une fois la dernière plante arrosée un sourire naquit sur son visage, elle allait pouvoir faire quelque chose tout de même beaucoup plus intéressante que de s’occuper de la maison, ce qui était beaucoup plus simple quand il n’y avait qu’un enfant et pas quatre. Il n’empêche qu’elle aurait préféré tous les avoir ici mais il faut croire qu’entre ce que l’on désire et ce que l’on a, il y a un monde. Elle s’apprêtait à monter à l’étage lorsque la sonnette retentit dans la demeure. Leah avait oublié ses clefs ? Un bref regard vers l’horloge lui apprit qu’à moins d’un problème, c’était pas la bonne heure. Et si c’était quelqu’un annonçant une mauvaise nouvelle ? Pourvu qu’il ne soit rien arrivé à ses enfants. Elle n’avait pas envie d’ouvrir, elle n’avait pas envie de savoir qui c’était. Et pourtant, elle était bien obligée, ça pouvait aussi être le facteur qui apportait un colis, ou pas.

La personne sur le perron, elle la reconnaîtrait entre mille. Elle resta immobile, plongée dans le passé. Elle n’aurait jamais pensé le revoir et dans tous les cas, certainement pas ici. Comment avait-il eu son adresse ? Qu’est ce qui le poussait à venir ici, ça n’était sûrement pas pour venir prendre le thé, puis quand bien même ça serait le cas, il pouvait s’annoncer, enfin non même pas vu qu’il n’était pas censé avoir son adresse ! Elle ne voulait pas mélanger vie professionnelle et vie privée, bon sauf quand il s’agissait de dire à tout le monde que Sean c’était son fils – fait un peu évident mais il vaut mieux préciser au cas où - . Myrna se concentra sur cette voix qui la saluait, devait-elle le laisser rentrer chez elle, dans son intimité. Sa première réaction aurait été de dire non, protectrice envers ses enfants, elle ne voulait pas qu’il puisse déduire la moindre chose en rentrant. Aller ailleurs ne lui semblait pas une meilleure solution, non elle voulait juste qu’il s’en aille et tout de suite, raison pour laquelle elle ne décrocha qu’un rapide

- Bonjour

Elle n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit d’autres, enfin elle avait eu le temps de parler mais trop surprise, cherchant ses mots, elle n’avait pas émis le moindre son, se contentant de l’observer, attentivement avant de relever la tête lorsqu’il reprit la parole pour lui demander de l’aide. La question n’était pas tant de savoir de quelle aide il avait besoin, mais plutôt pourquoi elle ? Ils n’étaient pas les amis de l’année, ni des années précédentes d’ailleurs. Elle fit un pas en arrière, le visage fermé avant de lui faire un signe de la main pour qu’il entre, refermant derrière lui sans décrocher un seul mot. La seule chose qui arrivait à faire sens dans l’esprit de la sorcière c’était que si besoin d’aide il avait et qu’elle était en mesure de l’aider, il aurait été injuste de lui refuser cette aide et cela même si la façon de faire de monsieur Xanielov était détestable.

- Vous avez fait des recherches sur moi.

Ce n’était pas une question, un reproche à peine voilé. Elle ne le craignait pas, s’il était capable de bien des choses, s’il voulait des réponses, pour peu que Myrna soit en mesure de les lui donner et le veuille bien, il était bien obligé de faire des efforts. Il aurait peut-être dû commencer par essayer de la contacter autrement, ça aurait évité à la mère de famille d’être sur la défensive.
Néanmoins, la façon d’agir de l’ex détenu ne laissait guère de doute sur ses motivations, il agissait en désespoir de cause et donc ne pensait pas forcément à mal. Elle l’invita d’un nouveau geste de la main à s’installer sur le canapé avant de demander.

- Vous voulez boire quelque chose ? Café, Thé… Jus de pomme ?

Elle se dirigea vers la cuisine en attendant sa réponse, n’étant pas spécialement inquiète de le laisser seul ici, de toute façon vu qu’il savait déjà où elle habitait, il était trop tard pour vouloir lui cacher quoi que ce soit. En revanche, il y avait quelqu’un qu’elle ne voulait surtout pas voir débarquer ici pendant que son « invité » était présent, Leah. Il fallait qu’elle se débrouille pour éloigner son enfant assez longtemps et pour cela, pas de choix, il fallait se confronter au portable, aux textos et à la saisie intuitive – autrement appelé rajoute des fautes à mon sms -. # BoNJOUR, EST-CE QUE tu peuX passer en COURSES en sorTanT du traVAIL ? Jeu vient DEUX me rendre CONTE qu’il nous manquait des ŒUFS et de la faRIne. Pan DentS que j’y pense, tu peuX aLLer acheter du JUSDEPOMME chez le producteur habituel. Je sais, 1 HEURE de route alors que tu n’en fois pas, ça t’en bête. JE t’AIME, fais ça pour mois# Tu me hais là hein. Dis toi que j’ai dû me creuser la tête pour te pondre ça Bon outre le fait qu’il y avait plein de fautes et que les majuscules se mettaient n’importe comment et que ça piquait un peu les yeux, c’était surtout un peu un peu abusé de demander ça. C’est pas comme si en temps normal, elle y serait allée elle-même en course, surtout pour le jus de pomme. Jamais elle n’aurait envoyé Leah là-bas, mais à cet instant, elle préférait passer pour la mère indigne que de voir Leah radiner ici. Elle aurait tout aussi bien pu lui dire ne rentre pas, ça aurait été plus rapide à écrire mais ça aurait été un peu alarmiste.  Une fois le message envoyé elle demanda à son « invité ».

- Vous aviez besoin de mon aide à quel sujet ?

C’était censé tout excuser. A quel moment trouvait-il cette excuse recevable. Aucun moyen de la joindre ? Il savait où elle travaillait et elle aurait été beaucoup moins sur la défensive s’il ne s’était pas retrouvé devant chez elle. Puis cette impression d’ouvrir les portes de la bergerie au loup ne voulait plus sortir de la tête de Myrna. Elle ne doutait pas du fait que c’était important, ça, elle en avait parfaitement conscience, c’était juste la manière qui était déplaisante mais il semblait croire dur comme fer à la phrase la faim justifie les moyens, le raisonner était peine perdue. Elle se contenta donc de répondre.

- Je veux bien croire que c’est assez important pour que vous vous soyez déplacé.

Le choix de boisson, quelle probabilité pour tomber sur un fan de jus de pomme ? Il avait du sang de O’Malley dans les veines ? Elle avait très envie de retourner en arrière pour voir s’il avait un air de ressemblance avec les O’Malley, non parce que à part les amis de Jimmy qui buvaient du jus de pomme parce qu’il ne leur proposait rien d’autres, à croire qu’il n’existe qu’une boisson au monde, les autres personnes qui passaient le seuil de la porte prenait très rarement du jus de pomme. Après c’était pratique, nul besoin de faire chauffer quoi que ce soit, juste attraper deux verres et les remplir.

Il n’était pas capable de rester en place ou alors il craignait de se faire empoisonner ? Dans le doute, elle rinça les verres devant lui avant de les remplir puis de lui en tendre un, tout en écoutant le sujet de conversation du jour. La disparition d'une sorcière disait il? Vaguement, des bruits de couloirs à la limite mais les gens étaient un peu parano parfois, combien de fois avait elle entendu parler de disparition, d'enlèvement alors que le sorcier en question était en vadrouille. Elle n'y avait donc pas apporté plus de crédit que ça à l'histoire de cette sorcière. Avait elle eu tort? Elle ne répondit pas, ça n’avait pas de réel intérêt et puisque la conversation allait porter sur ça, il comptait sur le fait qu’elle soit au courant de cette nouvelle. Donc il connaissait la demoiselle et pour le coup ça n'était plus vraiment un bruit de couloir, elle avait réellement disparu. C'est embêtant tout de même, pour une fois qu'il y avait un bruit de couloirs intéressant, Myrna avait un peu loupé le coche et allait devoir se taper de la lecture à n'en plus finir pour connaître les informations que détenaient le ministère et tout ça parce que monsieur X se pointait chez elle pour boire un jus de pomme.

- Je suis désolée pour vous. Je comprends que cela ne soit pas évident à vivre.

Elle s’en doutait un peu qu’il n’ait pas de contact au sein du ministère, les gens aiment rarement les taupes. Comme la disparition ne concernait aucun de ses proches - non parce que si un seul de ses enfants disparaissaient, Myrna ne serait certainement pas ici à boire un jus de pomme. En plus les sorciers chargés des disparitions étaient sûrement sur le coup et il même si c’était quelque chose de plus important, impossible que 100% des effectifs se chargent de cette affaire, parce qu’il n’y a jamais qu’une seule crise à la fois à gérer, ce serait quand même beaucoup trop facile. Donc voilà, il voulait des informations, mais à quel point les voulait-il ? Au point de menacer des vies pour obtenir des résultats ? Elle espérait sincèrement que non et ça ne lui coûtait rien de se tenir informée et de lui fournir des résultats, surtout qu’il y avait des vies en jeu.

- Pour le moment. Je dois vous avouer que je ne sais pas grand-chose. Il y a beaucoup de personnes plus compétentes que moi pour ce genre de choses et je ne suis pas informée de chaque histoire vous vous doutez bien. Pour le nombre de fois où j'ai entendu parlé de disparitions, d'enlèvements ou autres et que ce n'était pas vrai. Je me vois dans le regret de vous apprendre que je ne m’y suis pas intéressée de très près cette fois ci.

Il valait mieux la franchise, elle n’allait pas lui faire croire qu’elle était au courant de tout le dossier sur le bout des doigts, ça n’était pas le cas, bien sûr qu'elle en avait entendu parler ça oui, parce que même sans être d’une curiosité maladive, il est très difficile de ne pas écouter quand les gens parlent de  leur affaire à longueur de temps. En revanche, elle avait besoin de savoir ce que comptait réellement faire son interlocuteur.

- Et si je vous fais transmettre ce que moi j’apprends, que comptez vous en faire. Vous comprenez bien que je ne veux pas être responsable de quoi que ce soit parce que vous décidez d’agir en solo par la suite.

C’était surtout cela le côté épineux du problème, elle ne voulait pas tremper dans une quelconque magouille. Se réveiller un matin avec du sang sur les mains parce qu’elle avait donné les bonnes infos à la mauvaise personne, ça ne lui plaisait pas du tout.
Elle lui passa devant pour aller s’installer sur le canapé en l’entendant parler des recherches, pour le coup ça l’intéressait. Elle tourna la tête vers lui suite à sa proposition ou sa demande, qu’importe avant de poser une question à son tour.

- Je ne veux pas de coup en douce. Qu’est-ce qui me garantit que je vous donnerais les informations que je récolte et que vous ne m’en cacherez pas pour agir seul par la suite ?

Il valait mieux poser les bonnes questions dès à présent. Comme ça elle était fixée. Elle but une gorgée de la boisson sucrée tout en le regardant, si quelqu’un lui avait dit un jour qu’elle envisagerait de faire équipe avec Eliael Xaleniov, elle aurait souri en se disant que la personne était folle et pourtant, à présent, en cet instant c’était le cas. Etrange partenariat pour le coup, si ça marchait et bien c’était une des combinaisons les plus surprenante au monde.
 

Ce n’était pas un grand bavard, ça personne ne pouvait dire le contraire. Dès qu’elle ouvrait la bouche, elle se retrouvait face à quelqu’un qui hochait la tête comme un enfant. Sauf qu’elle n’avait jamais agis ainsi, ça elle le savait, ses enfants non plus n’étaient pas du genre à rester silencieux et heureusement d’ailleurs, la vie serait bien triste s’ils se contentaient de hocher la tête lorsqu’elle s’adressait à eux. Xanielov ne voulait discuter de rien avec elle, c’était assez clair comme geste, elle ne devait se mêler que de ce qu’il voulait bien lui dire. Il ne voulait pas s’étendre sur des quelconques sentiments, le cœur n’étant pour lui qu’une pompe servant à oxygéner les muscles, son corps dans sa globalité. Ça ne fonctionnait pas ainsi, les sentiments étaient là quoi qu’il se passe. Ils ne s’en allaient pas uniquement parce qu’on le désirait assez fort, bien sûr qu’il était touché et il n’y avait rien de mal à ça, du point de vue de Myrna en tout cas mais ses expériences étaient bien différentes de celle de l’homme qui hochait à la tête. Elle n’enviait pas une seule seconde son existence. Mais tout cela ne resterait que des pensées, elle ne s’emmêlait pas, non pas que ça ne l’intéressait pas mais parce qu’elle ne voulait pas l’embêter, comprenant bien qu’il n’était pas là pour ça, qu’il racontait des choses juste pour être le plus précis possible, des faits, uniquement des faits. Et puis lorsqu’elle y réfléchissait il s’était confié à elle assez longtemps dans le passé, il n’avait pas spécialement envie de lui raconter son présent où son passé très proche.

Lorsqu’elle quitta la cuisine, elle s’installa pour le voir rappliquer et s’asseoir à son tour, face à elle presque comme dans le passé sauf que cette fois, ils étaient chez elle et il avait un jus de pomme à la main, c’était mieux non ? Elle le regarda pendant qu’il parlait, lui, ce dossier qu’il poussait de la main pour qu’elle puisse le consulter. Elle redressa la tête pour l’observer à nouveau, hochant la tête à son tour afin de confirmer au moins ses dires comme quoi elle ne savait rien. Si elle l’écoutait parler, elle ouvrit néanmoins le dossier pour le feuilleter, afin de se mettre au niveau de son interlocuteur, voir ce qu’il avait réellement. C’est donc rapidement qu’elle tournait les feuilles au fil de ses dires. Effectivement, ça allait être un véritable casse-tête et loin de rebuter Myrna, cette idée l’enchantait, un peu d’action ne pouvait lui faire que plaisir.

Elle redressa la tête pour le regarder à nouveau, le pas grand-chose n’était pas important, tant que la motivation était là, elle restait persuadée que quiconque avec une bonne volonté pouvait réussir. Le fait de le regarder à nouveau poussa Xanielov à parler. Il voulait sauver uniquement cette demoiselle, les autres enlevés n'avaient pas la moindre valeur pour l'homme en face d'elle. Après, si ça l’embêtait, sur un plan justice, pourquoi elle plutôt qu’un autre, elle arrivait à comprendre aussi, que n’aurait-elle pas donné pour que ce soit un collègue de son mari qui périsse plutôt que lui. C’était la nature humaine que de vouloir protéger en priorité ceux qui nous sont chers et quelque part Xanielov n’échappait pas à cette règle et s’il s'était décidé d'enquêter uniquement quand son amie avait disparu, elle comprenait, chacun sa priorité.

En revanche, l’équipe s’arrêtait donc au moment où il aurait assez d’éléments pour agir, certes se préparant auparavant, mais il n’empêche qu’il la mettait aussi sur la touche et quelque part ce n’était pas plaisant à entendre, elle était juste son informatrice, ça ne ressemblait pas du tout à une enquête en commun tout d’un coup. Et puis encore heureux qu’il la prévienne par hibou avant d’agir, tien il manquait plus qu’elle donne des infos, qu’il y aille seul et qu’il se fasse tuer tout en mettant les preneurs d’otage en colère et qu’ils s’en prennent à l'enlevée. Myrna se passa une main dans les cheveux avant de répondre.


- Le donnant-donnant me convient. En revanche ce qui me convient moins c’est de savoir que vous comptez y aller seul. Comprenez bien que si nous travaillons ensemble, ce n’est pas pour que vous preniez les risques, seul. On préviendra le ministère, ça oui mais si vous comptez d’ores et déjà me mettre sur la touche, ça ne risque pas de bien se passer. Vous avez besoin d’aide, laissez moi vous aider sur tous les points. Je ne suis pas moins Auror que vous. Je ne vous donnerai pas ma parole si vous avez l’intention de vous mettre en danger, seul.

Bien sûr qu’elle savait que la personne assise devant elle était d’une loyauté sans faille mais elle était bien incapable d’accepter qu’il agisse comme ça. Quand bien même c’était pour une bonne raison et oui ses raisons étaient louables, il voulait sauver une vie, personne ne pourrait le lui reprocher. Sauf que lui aussi était en vie et s’il lui arrivait quelque chose pour n’importe quelque raison que ce soit, mauvaise préparation, mauvaise connaissance du camp ennemi, qu’importe aucun plan n’est parfait, aucun stratège n’est invincible. Elle ne voulait pas avoir accordé sa confiance non pas à la mauvaise personne, mais plutôt sur la mauvaise action, être responsable d’un échec parce qu’elle avait fermé les yeux, parce qu’elle avait cru que ce serait évident, parce qu’elle se contentait de faire du donnant donnant sans voir plus loin que le bout de son nez, non ça n’était pas possible.
La maîtresse des lieux posa un regard sur lui avant de reconnaître néanmoins de bonne grâce.

- Je comprends vos motivations et je ne dis pas que je ne suis pas d’accord avec vous. Je serais la première à remuer ciel et terre si quelqu'un enlevait un de mes enfants. Une erreur est si vite arrivée et dans ces cas-là, il vaut mieux être deux. Vous comprenez mon point de vue ? Il ne s’agit pas uniquement de personnes à sauver mais il faut aussi savoir ce que ces gens lui voulait, par conséquent, même si c’est ennuyeux, il va falloir les récupérer en un seul morceau.


Elle avait bel et bien conscience que son discours ne serait pas le même si un des membres de sa famille était à la place de la demoiselle. Sauf que ce n'était pas le cas et elle pouvait donc réfléchir à ce cas de figure sans que son instinct de protection ne prenne le dessus sur sa logique. Elle pouvait au moins essayer de le faire réfléchir sur ça, essayer de faire en sorte qu'ils soient sur la même longueur d'ondes, ou si vraiment c'était trop dur que chacun sache à la perfection ce que l'autre pensait.

Combien d’heures avait elle passé face à cette personne, de nombreuses heures. Ces heures où pas une seule fois elle n’avait vu se dessiner sur le visage de l’homme en face d’elle ne serait ce qu’une lueur différente dans le regard, comme si ce qu’il racontait, il en était le témoin. Il ressemblait au réalisateur d’un film, il racontait des faits avec une précision exemplaire mas tout ce qu’il avait vécu ne le touchait pas plus que ça. Oui, au début ça avait fait un peu bizarre à Myrna qui avait les yeux qui pétillaient à la moindre évocation de ses enfants, que ce soit par sa bouche à elle ou par celles des autres, elle avait fini par s’habituer. Aussi, lorsqu’elle vit son visage laisser entrevoir une expression sur ce masque qu’elle avait l’habitude de voir impassible, cela l’étonna au plus haut point. Elle avait réussi à l’étonner alors qu’il était évident pour elle qu’elle ne pouvait pas laisser cette personne affronter seule tous les dangers. Ce n’était pas dans sa nature, ça ne l’avait jamais été par ailleurs et non prendre de l’âge ne l’avait pas spécialement aidé à se poser, si un peu lorsqu’elle avait perdu Colin, concours de circonstance où tout d’un coup elle s’était retrouvée seule et qu’elle avait du lever un peu le pied pour les deux plus jeunes en réalité, parce que le partage des tâches n’existait plus,  qu’il n’y avait personne à qui elle pouvait dire qu’elle avait un dossier et qu’elle rentrerait plus tard, si Thomas à la limite, mais ce n’était pas la même chose.
Elle le regardait très attentivement pendant qu’il reprenait la parole, utilisant la famille pour essayer de la faire revenir en arrière. Oui, elle avait une famille mais non, ils n’avaient pas besoin d’elle. Chacun de ses enfants était dorénavant assez grand pour se débrouiller dans la vie parfaitement seul. Elle le savait, certes ça n’était pas des plus agréables pour elle que de se dire ça, cela voulait dire que viendrait des semaines où elle n’en verrait aucun, pas forcément parce qu’ils n’avaient pas envie de venir mais parce qu’ils avaient leurs vies. Alors, pour le coup, ça ne tenait qu’à moitié, elle lui offrit un sourire plein de sympathie avant de reconnaître sans honte.

« Je pense que c’est plus moi qui aie besoin d’eux que l’inverse… ils ont grandi et quoi qu’il arrive, ils ne seront jamais seuls, ils auront toujours leurs frères et sœurs pour s’entraider. » Elle se tut quelques instants avant de reprendre sur le point carrière « Vous avez raison, je ne suis plus Auror, je pense cependant être encore capable de savoir me comporte sur le terrain. Ce n’est pas parce que j’ai une autre carrière que toutes mes connaissances d’Auror ont disparu. »

Le regard de son invité se posa sur elle, comme s’il essayait de lire en elle. Qu’est ce qu’il arrivait à lire au juste, elle ne parvenait pas à savoir, est ce qu’il essayait de sonder si elle était sincère ? Et bien la réponse est oui, elle l’était. Puis vint la question à cent mille gallions, il hésitait sur chacun des mots, chose qui étonna assez Myrna qui répondit sans l’ombre d’une hésitation, le regardant droit dans les yeux pour cela.

« Parce que c’est important pour vous. Vous venez chez moi alors que c’est sûrement un des derniers endroits au monde où vous avez envie de passer du temps, pour me demander de vous aider pour une enquête que vous menez. Si c’est important pour vous et que je peux vous aider, je ne vois pas ce qu’il y a d’étonnant à ce que je veuille vous aider. »

Incroyable de faire hésiter autant le garde du corps. Pour le nombre de fois où elle avait proposé son aide à des gens, elle en avait eu des réactions différentes, des merci pleins de reconnaissances, aux grognements parce que pas envie de demander de l’aide.  Sans oublier les fois où elle-même avait demandé de l’aide avec un léger sourire pour que la pilule passe mieux, ou la bouille de merlan frit… parce que ça marche toujours cette tête-là, demandez donc à Jimmy. Jamais personne n’avait réagi comme il le faisait, cela voulait dire une seule chose, que personne n’avait jamais proposé son aide pour le simple fait de tendre une main amicale à ce brave monsieur et c’était désolant. Myrna regrettait de ne pas l’avoir connu lorsqu’il était tout jeune pour qu’il se rende compte que le monde n’était pas si obscur que ça, il y avait des choses tellement positives, il était vraiment tombé dans une mauvaise famille et elle le plaignait le plus sincèrement du monde pour cela. Néanmoins, elle trouvait que compte tenu de tout ce que lui avait appris le monde qui l’entourait depuis qu’il était tout jeune, il s’en sortait admirablement bien et il forçait le respect quelque part, même si c’était parfois compliqué de se dire qu’elle se tenait à côté d’un homme qui l’aurait abattu sans sourciller une seule seconde s’il en avait reçu l’ordre. Néanmoins, ce passé était résolu et elle pensait pouvoir lui faire un peu confiance, elle ne craignait pas spécialement que tout d’un coup, il change d’avis et ne se retourne contre elle. Elle le regarda droit dans les yeux avant de dire d’une voix claire, sûre d’elle-même.

« Je veux vous aider à aller la chercher. »

Afin de sceller leur nouvelle collaboration, elle tendit la main comme pour valider un deal, les yeux brillants d’une certaine satisfaction à l’idée de se retrouver au cœur de l’action et il faut le reconnaître avec quelqu’un de compétent.

« Est-ce que vous voulez bien tout me raconter ? Je sais bien que vous m’avez fourni un dossier où vous avez tout consigné, je le lirais ne vous en faites pas mais j’aimerais que vous mettiez des mots sur ce qu’il s’est passé. »

Ce n’était pas pour l’embêter, ni même parce qu’il écrivait mal, c’était juste que Myrna voulait qu’il mette des mots sur ce qui était arrivé et peut être qu’elle pourrait poser des questions auxquelles il n’avait pas pensé auparavant. Après tout, c’était dorénavant un travail d’équipe et comme tout binôme il fallait échanger, c’était la base pour que tout se passe bien.

Elle avait tort. Ces paroles firent lever la tête de Myrna  qui observa son interlocuteur intriguée. Elle avait tort sur tout un tas de choses en réalité, ne prétendait pas détenir la vérité absolue. Sauf que là, elle ne voyait pas le point sur lequel elle se méprenait. Il lui répondit sans même qu’elle n’ait le temps de poser la moindre question, leurs regards ancrés l’un dans l’autre, comme si cela rendait l’échange plus véritable. Bien sûr que personne ne la remplacerait, elle le savait, l’avait même constaté, bien malgré elle lorsqu’ils avaient tous perdu leur père. Elle hésita quelques secondes avant de souffler, consciente du temps qui passait et que la vie de chaque être vivant sur terre était comptée à partir du moment où il venait au monde, ce temps n’était peut-être pas le même pour chacune des personnes vivantes mais la finalité était la même. « Ils sont tous les quatre assez grands pour vivre sans moi. Je ne dis pas que ce serait de gaieté de cœur mais ils s’en sortiraient. » Elle garda le silence quelques secondes, hésitant sur les propos suivants, pas entièrement convaincue de la justesse de ceux-ci mais l’espérant en tout cas. « Ils comprendraient mon choix. »
C’était différent pour le jeune homme devant elle, bien sûr que la perte d’un être cher à un âge aussi jeune et quand l’autre figure familiale est catastrophique, ça marquait mais ses enfants n’avaient plus cinq ans, ils s’en remettraient parce qu’ainsi va la vie et qu’ils n’étaient pas seuls, ils seraient toujours tous les quatre ensembles. Elle l’espérait en tout cas et ne fit aucun commentaire sur le passé d’Eliael pour essayer de lui faire comprendre que ce n’était pas pareil. De toute façon, elle n’avait pas l’intention de mourir pour une mission, elle avait fait de son mieux pour toutes les missions précédentes et s’en était toujours sorti plus ou moins indemne, elle n’avait pas l’intention que ça change.

Les propos suivants n’étaient pas plus légers. La sorcière ferma les paupières quelques instants pour se préparer à la vague de reproches en tout genre de son cadet. Ce n’était pas vrai, il n’était pas la dernière personne avec qui elle souhaiterait partir en mission, d’accord ce n’était pas vraiment sur la liste des choses à faire dans les cinq prochaines années, elle voulait bien le reconnaître, ça ne lui avait même jamais effleuré l’esprit mais maintenant qu’elle était devant le fait accompli, elle ne voyait aucun mal à travailler avec lui tant que leurs objectifs étaient les mêmes, elle n’avait pas à se plaindre. Elle ne fit cependant aucune remarque, ne le coupant pas, pour une fois qu’il s’exprimait, autant le laisser faire. Il n’était pas un peu rancunier le gaillard ? Non, elle ne souhaitait pas le remettre derrière des barreaux, elle avait fait triompher la justice, ce que les gens avaient choisi par la suite pour ce sorcier ne la concernait pas, s’ils avaient jugé bons de le faire sortir qui était elle pour s’opposer à cela.
Elle connaissait sa vie, il est vrai et elle savait surtout qu’il n’avait jamais demandé tout cela, oui elle s’était acharnée sur lui, sûrement que beaucoup de gens pourraient songer cela. Seulement, elle n’avait pas conscience de qu’il était, après aurait elle agi différemment si elle avait su toute l’histoire avant, elle n’en était pas convaincue. C’est pensive qu’elle observa l’homme à ses côtés, il pensait vraiment ne pas valoir la peine qu’on risque sa vie pour lui, il se trompait lourdement et c’est pleine d’assurance qu’elle reprit la parole après qu’il ait finit de parler.

« Je faisais mon travail, comme vous le vôtre et non, je n’ai pas envie que vous y retourniez. Je risquerai ma vie pour vous parce que je ne laisserai pas la personne que j’aide devoir se débrouiller seule par la suite. Je risque ma vie parce que je sens que c’est la chose à faire et que je m’en voudrais de ne rien faire. »

Un sourire bienveillant se dessina sur les lèvres de Myrna lorsqu’il s’empara de la main qu’elle lui tendait, scellant ainsi leurs deux destins. Ils étaient liés pour le meilleur comme le pire et elle devait reconnaître que le fait qu’il veuille bien faire ce geste, sans qu’il n’ait hésité une seule seconde, ça faisait plaisir à Myrna, c’était peut-être stupide de réagir comme ça mais elle n’y pouvait rien, quelque part, elle était satisfaite.

Elle cligna des yeux, déroutée lorsqu’il reprit la parole pour la phrase la moins utile de l’histoire des enquêtes. Il ne savait pas comment elle avait été enlevée ni par qui, ça merci monsieur elle s’en était un petit peu douté qu’il ne savait rien, sinon elle ne serait d’aucune utilité s’il savait tout et elle ne l’aurait jamais vu dans sa demeure. Elle ne formula pas la moindre phrase, attendant qu’il veuille bien en dire plus, il devait mettre en ordre toutes les pensées qui parcouraient son esprit, il fallait lui laisser un peu de temps, c’était quelque chose de sensible pour lui.
Elle hocha, prudemment, la tête, une première fois, oui, elle se souvenait parfaitement de cette jeune demoiselle. Son prénom lui était totalement inconnue, ainsi que son nom mais elle se souvenait de l’histoire parce qu’elle l’époque, elle s’était dit que ça aurait pu être n’importe qui et qu’elle avait eu de la peine pour la jeune fille, elle en avait toujours d’ailleurs, pourvu que la demoiselle ait réussi à s’en remettre convenablement. Elle hocha, donc, une seconde fois la tête pour signifier qu’elle se souvenait bien de la même chose que ce qu’il racontait.

Ah, génial, donc cette fille n’avait pas assez morflé tient, après s’être coltiné l’adorable persécuteur monsieur X, elle se faisait enlever par… X pour des raisons X ou Y. En premier lieu, tout le monde pouvait en arriver à la pensée qu’elle n’avait peut-être pas envie de papoter avec Eliael, après tout ça serait compréhensible. Cette pensée fut balayée avant même que Myrna n’y ait songé, puisque l’ex-mangemort s’était rendu chez elle et avait constaté que c’était un peu le foutoir par là-bas. Souvent, lorsque les gens retournent les appartements, c’est qu’ils sont à la recherche de quelque chose d’important sauf que dans ces cas-là, pourquoi l’enlever. S’ils avaient trouvé ce qu’ils cherchaient, aucun intérêt à la laisser en vie et s’ils avaient besoin d’elle en vie c’est que ce n’était pas un objet qui les intéressait. Myrna réfléchissait, son cerveau tournant à plein régime devant l’énigme que lui proposait Xanielov. Elle finit par lui demander.

« Je ne suis pas certaine que ce soit après elle que les gens en aient. A moins qu’elle ait un petit ami possessif, vous savez quelque chose sur sa vie sentimentale ? Sinon, je doute que ce soit le cas. »

Non vraiment, pour le moment, elle n’était pas persuadée que ce soit elle la cible prioritaire mais comme elle n’était sûre de rien. Il valait mieux garder le silence, lui insuffler ses doutes à elle, n’aiderait certainement l’homme qui avait l’air déjà inquiet.
Elle fut interrompue dans ses pensées qui partaient dans tous les sens, elle en était même arrivée à l’envie d’aller au ministère pour voir les nouvelles à ce sujet dans la paperasse. Sauf qu’Eliael venait de la surprendre en la remerciant, par deux fois, sans la regarder. Est-ce que le fait qu’il baissait la tête pouvait démontrer un manque de franchise ou alors il était gêné. Myrna vota pour le deuxième cas et souffla essayant de le convaincre pour le coup.

« Je ferais de mon mieux pour vous aider à la retrouver. »