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Celui qui a le choix a aussi le tourment ~ Alexis & Meredith :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Helios Carrow
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Dim 13 Déc - 17:31
Celui qui a le choix a aussi le tourment

Alexis S. Fawley, Meredith Carrow & Helios Carrow

Manoir Carrow| Après-midi | 10 mai 2020


Une simple révélation, un simple mot qui avait enlevé l’épée de Damoclès qu’Helios avait au-dessus de sa tête depuis si longtemps. Phobos… Phobos était son père. Helios en aurait hurlé de joie s’il n’avait pas été face à Meredith. Il avait eu envie de le crier sous tous les toits, d’embrasser sa mère et de danser comme un idiot, tant la pression qu’il avait connu avait été grande. Mais tout serait à présent calme et bien pour lui. Il était sang-pur comme ça mère et comme son père. Il était l’enfant de Phobos Asclépiades, le plus grand medicomage de sa génération. Il y avait eu tant de signes qui pointaient dans cette direction : l’admiration sans borne d’Helios pour l’homme et cette soudaine passion pour la médicomagie qui le destinait à suivre la dynastie paternelle. Le jeune homme était reconnaissant à Meredith pour le lui avoir dit. Il arrivait à un point de son existence où il avait besoin de faire des choix et savoir d’où il venait lui permettait enfin de savoir où il voulait aller.

Et puis un jour, il avait trouvé ce papier, pas si longtemps que ça après l’annonce de sa mère. Une simple feuille volante oubliée ou égarée sous un fauteuil. Helios avait soupiré et faillit appeler Darfin pour le lui faire ramasser. Mais était-ce une curiosité enfantine ou un mauvais coup du sort qui l’avait fait se pencher pour atteindre le papier froissé ? Nul ne saurait le dire. Ses yeux s’étaient innocemment posés sur les lettres et l’entête de l’hôpital. Alors, comme happé par les morts, il avait fait défiler  chacune des lettres présentes sur le papier. Et alors son souffle s’était accéléré, ses yeux s’étaient emplis de larmes et il avait fui vers son lieu à lui.

Le dernier album d’un groupe de rock sorcier comme il y en avait des centaines emplissait la chambre d’Helios des riffs de guitares magiques et de la voix du chanteur. Le jeune homme était assis sur le lit, le papier à ses côtés et la tête entre les mains. Cela faisait seulement un jour ou deux maintenant qu’il avait découvert cet affreuse vérité et l’affreux mensonge de Meredith. Il avait pleuré comme un petit garçon. Il avait fait croire à des résidus de son passage à tabac lors de l’attaque de l’institut pour pouvoir être laissé tranquille dans sa chambre. Mais tôt ou tard, il savait qu’il devrait de nouveau faire face au reste du monde malgré tout le dégoût qu’il s’inspirait à lui-même. Sang-mêlé. Il était un vulgaire sang-mêlé, un moins que rien, un idiot de première pour avoir un seul moment cru qu’il pourrait faire quelque chose de son existence. Et tout ça par la faute de William Ombrage.

De légers coups furent tapés sur sa porte. Il s’essuya le visage, bien que les yeux rougis et son visage bouffi trahissait son mal être. L’elfe de maison se tenait dans l’entrebâillement de la porte.   « Maître, Maîtresse me demande de vous prévenir, le Docteur Fawley passera à l’heure du thé. » Helios renifla bruyamment et referma la porte sans un mot. Il ne manquait plus que ça… Alexis Fawley en personne dans le Manoir Carrow. Il ne se sentait déjà pas prêt à affronter Meredith, alors Meredith et Alexis ?! Comment allait-il bien pouvoir survivre ? Et bien, il ferait comme à chaque fois. Il survivrait et montrerait son plus beau sourire pour prouver à ce stupide univers qu’il était Helios Carrow et que rien ne pourrait le mettre à terre. Il tenait les portes de sa propre déchéance fermées avec grand peine. Une simple goutte d’eau risquait de le voir englouti. Mais tout lui était déjà arrivé pas vrai ?! Rien de plus ne pouvait lui faucher les pieds !

Helios ouvrit violemment son armoire et en sorti un costume décontracté : pantalon marron en tweed et chemise unie assortie. Tout était dans le paraître, tout avait toujours été dans le paraitre. Le jeune homme ne pouvait pas lutter. Il se rinça la figure et s’habilla. Il se coiffa et tenta de masquer les signes de fatigue, de tristesse et de colère. Un masque encore et toujours sur ses traits. N’était-ce pas après tout la marque de fabrique des Carrow que de maquiller la vérité pour ce qui les arrangeait ?!

Mécaniquement, Helios descendit les marches. Allait-il confronter Meredith sur son père ? Pas en présence d’Alexis en tout cas. Il le ferait au moment opportun. Il entra dans le Grand Salon et y trouva la Dame Carrow. D’un sourire qu’il se força à faire, il la salua.   « Mère. » Il alla immédiatement s’installer au piano pour ne pas avoir à lui faire face plus longtemps. Mais alors qu’il s’apprêtait à noyer ses pensées dans la musique, alors que ses doigts effleuraient à peine les touches, la sonnette du Manoir Carrow sonna. Retenant son geste, Helios releva les yeux. De la détermination s’y lisait. Il allait tenir bon. Et puis voir Alexis Fawley lui ferait du bien, après tout, ne l’avait-elle pas sauvé et ne s’était pas occupée de lui après l’institut ? Il devait bien un thé à cette femme belle et étonnante. L’elfe de maison Darfin se précipita vers la porte et l’ouvrit. Le rideau se levait et il était temps de jouer son rôle, comme d’habitude à la perfection.

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Celui qui a le choix a aussi le tourment
Alexis S. Fawley, Meredith Carrow & Helios Carrow


Je t'aime… Trois petits mots, simples, mais ô combien lourds de sens. Trois petits mots que seul mon fils, Helios, avait l'occasion de m'entendre dire et, là encore, ce n'était que très rarement. Il fallait dire que les Carrow n'avaient jamais eu l'étalage des émotions facile et encore moins lorsqu'il s'agissait de déclarer son affection à autrui. Chez nous, tout se traduisait davantage dans les gestes ou dans les expressions du visage, même si la plupart du temps nous préférions dissimuler nos états d'âme. Ah, pour cela, nous des experts! Cela dit, aucun de mes défunts maris n'avait eu droit, non plus, à ces mots. Je les avais aimés, certes, mais peut-être pas assez pour le leur dire de manière concrète. Je les réprimais depuis longtemps, ces mots… trop longtemps. Mais si je me refusais de les employer en SA présence à lui, c'est bien parce que c'était ce dont nous avions convenu depuis le début. Pas de sentiments… Je pouvais bien prétendre le contraire, mais le fait était que je ne pensais plus à lui de la même façon. Il prenait une place de plus en plus importante et nécessaire à ma vie. Je savais pertinemment que nous aurions dû en rester là, mais les événements des derniers mois avaient, me semblait-il, avaient drôlement fait évoluer les choses entre nous. Peut-être plus vite et fort que nous l'aurions voulu…  

Vivifiée par le succès de notre mission, ivre de toute cette opulence, stone d'avoir tant fait l'amour en si peu de temps, emportée par un flot d'émotions que je ne contrôlais plus, j'avais fini par lui exprimer ce que je gardais enfoui en moi depuis tout ce temps.
Pourquoi à ce moment-là et pas avant ou encore après ? Peut-être parce que le cadre du moment avait été idéal… L'Italie, ce somptueux château, moi blottit contre lui, son souffle chaud dans mon cou, nos corps en cuillère enroulés dans un drap de soie et éclairés par la seule lueur d'un feu de cheminée… Tout ce romantisme à trop forte dose avait eu raison de moi. Oh… J'aurais très bien pu me contenter de lui que j'étais bien simplement avec lui, mais c'était plutôt un "je t'aime" que je lui avais soupiré à l'oreille avant qu'une certaine réciprocité ne soit avouée à son tour. Nous étions rentrés de ce voyage hésitants, mais désireux tout à la fois de nous laisser aller dans ces nouveaux sentiments amoureux. J'ignorais où tout cela allait nous mener… D'un côté, j'avais l'envie folle de me laisser porter par le courant, mais d'un autre côté, j'étais terrorisée à l'idée que cela brise quelque chose entre nous. Il nous avait fallu une bonne semaine pour retomber sur terre et pour arriver tous deux à cette conclusion : en profiter.

Depuis quelques jours, huit, plus exactement, j'en profitais à ma façon. Mes matins n'avaient définitivement plus la même saveur et t pour cause… Huit jours que je passais de plus en plus de temps au Manoir Ombrage et que je "découchais" de plus en plus pour m'éveiller aux côtés de William. Le jour à Poudlard ou au Manoir Carrow et le soir chez William. Il y avait quelque chose de très excitant dans tout ça, mais…

L'amour rend aveugle, disait-on. J'avais l'impression de vivre sur un nuage et d'être droguée, si bien que j'en oubliais tout le reste… Si je me permettais de passer plus de temps chez William, c'est que j'avais la certitude que tout allait pour le mieux au manoir Carrow. Depuis que je lui avais annoncé que Phobos était son père, il me semblait qu'Helios avait le cœur bien plus léger, ce qui allégeait le mien par la même occasion. J'avais presque le sentiment qu'il acceptait un peu la présence de William dans ma vie, mais c'était tout le contraire. En fait, j'étais loin de me douter qu'un nouveau raz-de-marée se profilait à l'horizon. Par ma faute, une fois de plus.  

En ce dimanche matin du 10 mai, je m'étais donc réveillée chez William. Nous avions fait la grasse matinée, puis après le petit-déjeuner j'étais retournée à mon manoir. Quelques jours auparavant, j'avais invité Miss Alexis Fawley pour l'heure du thé et je tenais à recevoir avec tous les honneurs qui se devaient celle qui fut pour Helios et moi un véritable ange gardien lors de la mission à l'Institut. Comme nous lui devions la vie, en quelque sorte, ce serait là l'occasion de la remercier en bonne et due forme, et d'apprendre à la connaitre davantage. Cette jeune femme m'avait laissé une fort bonne impression, à un point tel que l'idée de la faire intégrer les Mangemorts avait beaucoup mijoté dans ma tête. J'allais assurément sonder le terrain…

Peut-être était-ce parce que j'y passais moins de temps, mais pour l'heure, l'ambiance me paraissait quelque peu étrange au manoir. Ce n'est que lorsque Darfin m'apostropha dans le hall d'entrée que mon ressenti se confirma.


« Oh, Madame ma Maitresse! Merlin merci, vous êtes là! C'est Monsieur votre fils…  Voilà deux jours qu'il refuse de sortir de sa chambre! »

Vous vous doutez bien qu'il ne me fallut pas me prier pour que je monte à l'étage afin d'aller par moi-même ce qui se passait avec mon fils. J'eus beau cogner à sa porter et lui demander de m'ouvrir, je n'obtins que son silence. Au son de cette musique rock qui résonnait dans sa chambre tout aussi fort que si le groupe en question y donnait un concert en live, je devinais que quelque chose n'allait pas. C'est ce qu'il faisait toujours quand ça n'allait pas. Un tas de suppositions surgirent à mon esprit… Peut-être avait-il eu un mauvais résultat à un examen ? Je savais combien il voulait exceller et combien ses résultats académiques lui tenaient à cœur. Ou bien peut-être était-ce une déception amoureuse ? Contrairement à moi, mon fils se faisait toujours discret au sujet de ses amours. Peut-être avait-il rompu avec une petite amie ? Et si c'était plutôt parce qu'il m'en voulait de passer tant de temps chez William. Le mutisme de mon enfant me désemparait.

J'avais demandé à Darfin d'informer Helios que Miss Fawley passerait pour l'heure du thé. J'entretenais l'espoir que cela le motive à sortir de ses appartements. Puis, un peu avant 17h00…

Je me trouvais au salon lorsque je le vis enfin pointer le bout du nez. Je souris en le voyant arriver. Lorsque je regardais mon fils, j'étais toujours emplie d'une fierté sans nom. Je trouvais mon fils magnifique. En tout point. Et ce fait l'était davantage maintenant que je savais que je l'avais conçu avec William. Helios était un parfait mélange de nous deux... De son père et moi. Voilà, oui… Helios était parfait, ma plus grande et ma plus belle réussite. Comment pouvait-il en être autrement ? Mon amour pour lui était inconditionnel et cela quand bien même le sang qui lui coulait dans les veines…

Mes prunelles cherchèrent les siennes sans trouver ce que je voulais y voir. J'eus plutôt droit à un simple "Mère", impersonnel et détaché, accompagné d'un faible sourire. Sans plus. Il s'installa ensuite directement au piano, me tournant ainsi le dos.  Quelque chose clochait, je le sentais. Un mère sentait toujours ces choses là...


« Helios... Est-ce que tout... »

Au moment où je m'apprêtais à lui demander des explications quant à son attitude, on sonna à la porte. Mon fils s'empressa alors de se rendre vers le hall d'entrée et je l'avais suivi pour accueillir notre invitée comme il se devait, bien que j'appréhendasse un peu les choses. Il y avait une tension entre mon fils et moi que je ne savais expliquer. J'ignorais encore qu'il savait tout de mon mensonge. Moi qui n'avais voulu que le protéger en maquillant la vérité, j'allais bientôt devoir assumer toutes les conséquences de mes mauvaises décisions. Comment avais-je pu être assez idiote?!

Darfin ouvrit la porte et Miss Fawley fit son entrée.


« Miss Fawley! » m'exclamais-je tandis que Darfin s'affairait à refermer la porte derrière elle. « Helios et moi sommes heureux de vous accueillir. N'est-ce pas, mon fils ? » avais-je ajouté en posant ma main sur l'épaule de ce dernier.

Oui... Chacun allait jouer son rôle à la perfection.



(c) DΛNDELION
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Celui qui a le choix a aussi le tourment
feat Helios et Meredith Carrow

L’heure du thé. Franchement qui invite encore des gens à l’heure du thé ? Apparemment Meredith Carrow. Tu ne diras pas ce que tu penses sur ces pratiques légèrement désuètes mais tu ne t’en formalises pas. Lorsque tu as reçu par hibou l’invitation de la vice-rectrice de l’Université, qui est également l’une des membres du Conseil d’Administration, ta première idée a été de refuser. On ne te convoque pas de la sorte. Même pour boire un foutu thé. Tu es une jeune femme forte et indépendante, qui n’a besoin de personne, et encore moins de boire une boisson chaude avec une femme que tu ne connais à peine. Alors quelle est la raison de ta présence devant le Manoir Carrow ? Helios. Son fils. Tu n’irais pas jusqu’à dire que tu l’apprécies mais c’est un étudiant prometteur qui a retenu toute ton attention lors de son stage de quatrième année. T’as aimé la manière dont il a posé des hypothèses tout le long du cycle de formation en médicomagie légale, la façon qu’il a eu de manipuler les cadavres, de réaliser des autopsies simples, pour un étudiant encore en formation c’était encourageant. T’as moins aimé sa manière de jouer aux petits privilégiés. Il n’en a sûrement même pas conscience, mais Helios, c’est le genre de garçon qui croit que tout lui est dû parce qu’il a une belle gueule et qu’il est intelligent. Alors t’as pas hésité à de nombreuses reprises à le remettre à sa place à lui faire comprendre que non, la vie ne tourne pas autour de son petit cul de favorisé. Ok, vous faites tous les deux parties du registre des 28 familles de sang-pur. Mais te concernant, ton statut de sang-mêlé t’a toujours ramené les pieds sur terre. Et même si t’as pas franchement grandi dans l’amour et l’acceptation de l’autre, t’as jamais pensé que tu valais mieux qu’un autre parce que tu avais un nom célèbre. Tu vaux mieux que les autres parce que tu t’es forgée toute seule, que t’es devenue autonome seule et que tu as su te débarrasser de ce qui encombraient ta route. Faut pas te chercher, tout le monde le sait à Sainte-Mangouste ; ta réputation te précède en ces murs. Tu es intransigeante sur la manière de tenir ton service : droite, fière, zéro compromis avec la médiocrité. C’est bien quelque chose que tu ne supportes pas et que tu abhorres même.

En réalité, il y a également une seconde raison qui te pousse à frapper à la porte de cet imposant manoir tape-à-l’œil, bien différent du taudis exigu et modeste dans lequel tu as grandi. C’est la raison même de l’invitation. Tu n’es pas idiote ; tu te dis qu’il y a autre chose derrière cette simple proposition de passer au manoir et tu as hâte de découvrir cette raison même si tu en devines sûrement les tenants et aboutissants… Mais pour l’instant, tu attends que la porte s’ouvre sur un tout petit être, un elfe de maison qui te fait signe d’entrer. Le vestibule du Manoir est si grand que ton propre appartement pourrait sans doute tenir dans cet amas de mètre carré où s’entasse l’opulence et le luxe. Tu n’as pas le temps de réfléchir davantage sur ton dégoût de toute ces fioritures car Helios et sa mère viennent à ta rencontre et te saluent. Ton regard se pose alternativement sur l’un puis sur l’autre de tes hôtes. Ton sourcil s’arque en regardant leurs tenues, bien différentes de la tienne. L’allure chic de Meredith détonne avec ton style rock, ta veste en jean, ton pantalon similicuir et tes cheveux roux en bataille. Helios, comme à son habitude, est d’une élégance singulière. « Appelez-moi Alexis, je vous en prie. » dis-tu à l’intention de la maitresse de maison. Pour Helios, c’est différent, il sait déjà comment il doit t’appeler. « Je vous remercie de votre invitation Madame Carrow, même si celle-ci m’a quelque peu surprise. » Tu n’es pas le genre de personne à y aller par quatre chemins et tu ne prendras pas de pincettes comme à ton habitude. Tu es plutôt du genre à être franche. « J’aurai très bien pu poursuivre les soins médicaux d’Helios directement de l’hôpital. » dis-tu en soulevant ta sacoche en cuir de médicomage que tu traînes depuis que tu es diplômée. Elle n’est pas très usée, tu n’as pas vraiment l’habitude des visites à domicile. En tout cas, tu aurais préféré poursuivre les soins du jeune homme à l’hôpital : entre l’enseignement pédagogique et théorique et les longues périodes de stage, tu n’étais pas sans croiser le jeune Serpentard au sein de l’établissement. Par ta question innocente, tu souhaites en réalité amener la discussion directement sur ce qui t’intéresse. Qui s’embarrasse encore des formalités ? Certainement pas toi. « Comment allez-vous Helios ? » demandes-tu en le regardant. À le regarder, physiquement, il semble aller bien. Pour le reste, rien n’est moins sûr. Il a une gueule de déterré. Comme s’il venait d’apprendre qu’il avait eu un Effort Exceptionnel à son dernier examen alors qu’il pensait avoir un Optimal.
 

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Alexis S. Fawley, Meredith Carrow & Helios Carrow

Manoir Carrow| Après-midi | 10 mai 2020


« Helios... Est-ce que tout... »

L’expression « sauvé par le gong » n’aurait pas pu être plus exacte qu’en cet instant. Helios bondit sur ses pieds pour aller accueillir la nouvelle venue empêchant dans le même temps sa mère de finir sa phrase. Il allait falloir quelques précieuses secondes au jeune homme pour se remettre d’aplomb et vendre au mieux son faux état d’esprit calme et détaché. Il entendit les talons de la maîtresse de maison le suivre vers l’entrée et tressauta légèrement lorsque la main de Meredith se posa délicatement sur son épaule alors qu’elle saluait… Miss Fawley. « Appelez-moi Alexis, je vous en prie. » Helios se força à apposer un sourire de circonstance, un peu surpris de la réponse de la Fawley. Il ne saurait l’expliquer, mais il sentit bien qu’elle ne s’adressait pas particulièrement à lui. Dans le doute… Il répondit à sa mère et sortit alors les salutations de circonstances. « Ravi en effet. Bienvenue chez nous Docteur Fawley. » La légère intonation était autant pour prévenir Meredith du titre de la jeune femme que pour indiquer à Alexis qu’il n’avait pas oublié ses lointaines réprimandes.

Alors que la rousse faisait part de sa surprise d’être ainsi invitée, Helios n’eut pas le besoin de réfléchir longtemps à la réponse globale. Meredith n’invitait jamais les gens par hasard. Elle ne s’était pas hissé au Conseil d’administration ou comme vice-rectrice de l’université en ne planifiant pas minutieusement chacun des contacts qu’elle se faisait dans le monde. Le fils devait bien reconnaître cela à la Dame Carrow : elle savait voguer à la perfection entre les écueils de la bonne société sorcière. Dans un sens, Helios pouvait affirmer avoir eu l’une des plus grandes professeures dans ce domaine. Quant aux raisons exactes qu’avait eu Meredith d’ainsi inviter Alexis au juste… Quelles pouvaient-elles bien être ?

Alors que la medicomage indiquait que les soins du jeune homme auraient très bien pu être effectué à l’hôpital, Helios se retint d’hausser un sourcil en détaillant la sacoche qui devait contenir toutes sortes d’instruments et potions. Ainsi donc, il était l’excuse… Habile. Mais l’excuse pour quoi ? Que cherchait à obtenir Meredith Carrow de la cheffe de la médicomagie légale de Sainte-Mangouste ? Helios oublia un temps ses griefs contre sa génitrice alors que son cerveau fonctionnait à cent à l’heure pour sortir tous les scénarios possibles, souvent improbables. Peut-être avait-elle un corps à faire disparaitre ? Ou une enquête en cours qui se devait d’être enterrée discrètement ? La curiosité pointa le bout de son nez mais il fut rapidement ramené à la réalité alors que la docteur s’adressait directement à lui sans autre forme d’introduction. « Comment allez-vous Helios ? »

A la mention de son prénom, Helios releva légèrement sa tête et tenta de garder une posture forte mais décontractée… Il n’était même pas sûr de savoir lui-même en quoi cela consistait… Son sourire s’agrandit alors que ses ongles s’enfonçaient un peu dans sa paume pour le garder concentré. « Parfaitement bien Docteur. Et de mieux en mieux chaque jour. Je tenais encore à vous remercier de vos soins si parfaitement prodigués. » Les formules habituelles de politesse. Cela était toujours une bouée de sauvetage à laquelle il était sympathique de se rattraper surtout lorsque l’on se sentait couler comme Helios. Il y avait aussi de prendre les devants dans une situation qui aidait bien. « J’espère que votre journée s’est agréablement passée ? » Demanda-t-il un peu plus platement qu’il ne l’aurait voulu. Il se tourna rapidement vers Meredith pour enchainer. « Mère, passons nous au Grand Salon ou préférez-vous la Serre pour le thé ? » Il jeta un regard poli vers Alexis. « Les jardins sont particulièrement époustouflants au printemps. » N’étant pas techniquement en haut de la chaine de commandement domestique, son éducation lui interdisait de décider quant à la suite des évènements. Mais cela ne l’empêchait pas de faire des propositions.

Le Grand Salon était un classique : majestueux, richement décoré et avec de grandes baies vitrées qui formaient un puit de lumière. Mais Helios pourrait difficilement fuir… Quoiqu’il pourrait toujours proposer quelques morceaux de piano pour s’évader de la conversation. Il détailla rapidement Alexis du regard. Avec la tenue qu’elle portait, similicuir et jeans, elle n’était probablement pas du genre musique classique… D’où la proposition de la Serre. Il s’agissait des jardins mais avec l’avantage de la chaleur constante. Et puis, en ouvrant une des petites fenêtres, Helios pourrait même profiter d’un peu d’air frais qui lui permettrait de garder la tête froide. Il savait qu’ainsi mettre un couvercle sur ses émotions et de les tenir ainsi scellés allaient lui demander beaucoup d’énergie et d’attention… Énergie et attention qu’il n’aurait plus pour faire la discussion, divertir son hôte ou la maîtresse de maison… Qu’est-ce qu’il regrettait déjà son lit qui n’était pourtant qu’à quelques volées de marches de sa présente localisation… Qu’importe ce que choisirait Meredith, du moment qu’elle et Alexis conversaient, il serait tranquille.

D’ailleurs en parlant de la medicomage… Le stage qu’il avait réalisé avec elle lui semblait être d’un autre temps, d’une autre dimension. Tant de choses avaient changé depuis février. Et pour être honnête, cela n’était pas allé en s’améliorant. Peut-être pourrait-il faire comme Alexis et aller se terrer dans la morgue pour éviter le monde et fuir tous ses problèmes ? Non pas que la jeune femme soit du genre à fuir… Helios l’avait bien vu à l’œuvre avec ses sabres et il aurait été lui-même bien embarrassé si elle avait fui alors qu’il avait particulièrement besoin d’elle. Quelle étrange situation de la voir ainsi dans l’environnement aussi familier qu’était le manoir Carrow. Sa directrice de stage et son chez-lui. Deux entités distinctes de son existence qui se retrouvaient mélangées sans vraiment savoir pourquoi. Avec un soupçon de Meredith par-dessus tout cela, ce n’était définitivement pas le comment il avait pensé accueillir la jolie Fawley en ses appartements. Enfin de toute façon, son esprit n’était pas à vouloir l’impressionner comme à son habitude…

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Mar 13 Avr - 5:37


 
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Alexis S. Fawley, Meredith Carrow & Helios Carrow


La vitesse avec laquelle Helios se précipita pour rejoindre le vestibule et accueillir notre invitée me déconcerta et pas qu'un peu. Il ne s'empressait pas pour les beaux yeux de Miss Fawley – quoi que… – mais il me fuyait. C'était d'une évidence absolue. Pourquoi me fuyait-il ainsi ? Qu'est-ce qui lui arrivait et qui l'empêchait de se confier à moi ? Nous étions pourtant si proches, lui et moi… Je détestais ce froid et ces silences entre nous. Le pire dans tout ça, c'est que j'ignorais encore qu'ils m'étaient non seulement volontairement attribués, mais que j'en étais aussi la responsable. Il allait bien falloir que nous crevions l'abcès, mais pour l'heure, il nous fallait recevoir mademoiselle Fawley dans les règles de l'art. Cette dernière n'avait strictement pas à subir nos problèmes à l'interne…

Sourires sincères, formules de politesse, une main sur l'épaule de mon fils et mon regard bienveillant posé sur la responsable du service de médicomagie légale de Sainte-Mangouste… Tout était parfaitement mis en place pour que nous passions tous les trois une agréable fin d'après-midi. C'est ce que j'espérais, pour le moins. Avec un peu de chance, peut-être même que Miss Fawley accepterait de rester plus longtemps en dinant avec nous.

J'aimais quand le manoir grouillait d'activités, ce n'était un secret pour personne. Alors dès que l'occasion se prêtait d'accueillir quelqu'un en notre demeure, je tâchais de rendre le séjour de mes convives aussi mémorable que possible. Qu'il s'agisse des couverts dans lequel nous allions boire ou manger en passant par la nourriture et les boissons au menu, je ne faisais certes pas les choses dans la demi-mesure. J'avais grandi avec l'idée qu'il fallait toujours recevoir ses invités avec une certaine étiquette. Ainsi, je perpétrais les coutumes familiales. Oui… Encore aujourd'hui, aussi démodé que cela puisse paraitre, j'aimais bien mettre les petits plats dans les grands.

Bon… Je n'étais pas non plus aveugle. Je savais bien que Miss Fawley ne venait pas du même "monde" que nous et que Helios et moi détonnions vis-à-vis d'elle. Seulement et contrairement à ce qu'on pouvait bien penser de moi, je n'étais guère de ceux et celles qui portaient un jugement ou établissaient des liens entre l'apparence physique ou l'accoutrement de quelqu'un et ses aptitudes. Un laideron pouvait très bien être compétent tandis qu'une autre personne à la beauté plus vélanesque se trouver complètement stupide. Tout ça pour dire que la robe ne faisait pas le sorcier. Ceci dit, l'allure presque provocante et sauvage de Miss Fawley ne laissait pas indifférent. Son pantalon de cuir, sa veste en jean, sa crinière abondante à la couleur du feu… Il se dégageait de cette jeune femme quelque chose de juvénile, de frais et d'audacieux. Audacieux. Oui. Nous étions toutes deux aux antipodes de l'autre et pourtant… Miss Fawley était visiblement le genre de femme en pleine confiance d'elle-même, sure de ses choix et surement de ses convictions. C'était une femme à l'esprit libre et qui s'assumait, il n'y avait là pas l'ombre d'un doute. À tout cela s'ajoutaient de grandes compétences professionnelles. Elle avait tout pour me plaire et m'intéresser.

À la remarque de ma progéniture quant au titre de la jeune femme, je vins pour me raviser lorsque cette dernière nous inviter à l'appeler par son prénom. « Bien entendu, Alexis. Je vous invite à faire autant et à m'appeler Meredith. Pas de madame entre nous, d'accord ? » Ainsi donc, elle pensait que je l'avais conviée pour un suivi médical. Ses propos me firent aussitôt sourire. J'allais bien évidemment rectifier le tir, mais avant, je ne pus qu'approuver la proposition de mon fils quant à l'endroit où nous allions nous entretenir. Si j'avais d'abord envisagé le salon où Helios aurait pu nous gratifier d'un morceau ou deux au piano, l'idée de la serre n'était pas bête. Elle n'était pas bête du tout! « La serre! Quelle bonne idée, mon fils! Darfin… Le service se fera dans la serre. » dis-je à mon elfe avant d'emboiter le bas en faisant signe à Alexis de me suivre.

« Vous n'êtes point ici à des fins médicales, Miss… Alexis.  À vrai dire, je souhaitais vous inviter simplement pour vous remercier. » Le souvenir de notre dernière mission me revenant à l'esprit, mon ton se fit un peu plus sérieux. « Nous vous devons une fière chandelle, Helios et moi. Je n'ose pas imaginer ce qui aurait pu se passer si… Enfin, ce n'est pas arrivé et c'est tant mieux. Autrement, nous n'aurions pas pu profiter de ce superbe après-midi en votre compagnie ! »

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Alexis Fawley
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Ven 25 Juin - 23:13

Celui qui a le choix a aussi le tourment
feat Helios et Meredith Carrow

« J’en prends note Meredith. » dis-tu alors que la maîtresse de maison t’invite à l’appeler par son prénom. Tu aurais presque préféré continuer à l’appeler Madame Carrow, pour mettre de la distance entre elle et toi mais tu crains que cela ne paraisse déplacé vis-à-vis d’Helios. Il faut dire que tu ne te sens pas à l’aise dans cette foutue maison qui pue le fric, l’opulence et la supériorité. Tu comprends en regardant ce hall d’entrée aussi somptueux qu’un monument historique pourquoi Helios a de l’ego. Lors de son stage, il avait fallu le recadrer et bien lui faire comprendre que dans la vie, rien n’est dû. Du moins pas dans ton service. Dans ton service, peu importe le nom, peu importe le sang, peu importe l’ascendance de ton étudiant, rien ne compte si ce n’est ses compétences. Helios avait eu au début la prétention de croire qu’il était au-dessus des autres (et il a raison, il l’est fondamentalement) et tu ignorais si c’était parce qu’il avait foi en lui ou si c’était parce qu’il se reposait sur ses acquis, sur le fait qu’il était le fils de la vice-directrice de l’Université. Mais avec toi, il ne valait mieux pas jouer au jeu de celui qui a la plus grosse, car la réponse est simple : c’est toi. En tout cas, Helios avait appris lors de son stage à rester davantage à sa place. Peut-être qu’il avait fait semblant. Tu t’en fiches un peu en réalité même si tu espérais avoir pu inculquer quelques valeurs lol et un peu de plomb dans la tête de cet étudiant un peu trop présomptueux. Bien sûr qu’Helios a tout pour lui : il a le nom, la beauté, l’intelligence. Tout comme toi d’ailleurs. Attention les chevilles. Il faut peut-être néanmoins qu’il apprenne à penser et vivre par lui-même et pour lui-même, en se détachant de l’étau familial dans lequel il s’est sans doute bien englué. En tout cas, peu importe tout cela, tu as apprécié l’avoir comme stagiaire parce que c’est un étudiant prometteur et tu n’as aucun doute sur sa future réussite en tant que médicomage. Mais le jeune homme a perdu de sa superbe. Et tu vois bien que quelque chose le tracasse, que quelque chose l’ennuie. Sa posture semble décontractée mais il est tendu, presque nerveux. Elle est tout sauf naturelle. Tu fronces doucement les sourcils mais ne dis rien. Tu ignores si c’est parce qu’il est gêné que tu pénètres dans son antre, dans sa maison familiale ou si c’est parce qu’il y a autre chose. Tu es soucieuse mais tu te promets de faire la lumière sur cette histoire plus tard. Pour le moment, ce n’est pas la question. Ce n’est ni l’endroit d’ailleurs. Poliment, Helios te remercie de l’avoir soigné. « Je vous en prie Helios. C’est mon travail. » dis-tu sobrement tout en sachant très bien que tu ne fais pas ça pour n’importe qui. C’est même rare en réalité. Les autres peuvent tellement crever, tu en as rien à secouer. Tu réponds tranquillement à sa question. « Vous savez, le train-train habituel. Vous avez pu le constater par vous-même lors de votre stage, on ne s’ennuie jamais dans mon service. » conclues-tu sur le sujet. Il faut dire qu’une journée ne ressemble jamais à une autre à l’hôpital, ce qui rendait ton métier toujours aussi passionnant.

Helios propose ensuite de passer dans la Serre pour le thé et tu refreines ton envie soudaine de lever les yeux au ciel pour ne pas paraître impolie. Tu suis les hôtes du jour jusqu’à l’endroit indiqué et tu avoues te sentir davantage dans ton élément dans ce lien moins emprunt du luxe et moins exubérant. Cela te ressemble davantage. Tu retires ta veste en jean et tu t’installes sur l’un des fauteuils. Tu poses avec délicatesse ta mallette au sol. Meredith prend la parole et te remercie à nouveau des soins prodigués à son fils et surtout de l’aide que tu leur as apporté lors de l’attaque de l’Institut. Il faut dire que tu pensais que Madame Carrow serait plus… disons moins… faible ? Tu ignores si c’est le mot à employer. Elle était sincèrement dans une mauvaise posture à l’Institut et tu pensais qu’elle serait davantage en mesure de se défendre en tant que Mangemort. Mais tu avais également perçu toute l’inquiétude qu’elle avait pour son fils et tu ne peux que comprendre pourquoi. « Vous n’avez pas à me remercier. Vraiment. » Tu lèves les mains pour te dédouaner et tu dis : « Je vous arrête tout de suite Meredith. » ne la laissant pas aller plus loin dans ces propos. « Je ne sais pas si Helios vous a parlé de moi mais je suis le genre de personne qui va au fond des choses et qui ne fais pas de faux semblant. » Autant dire la vérité. C’est ce que tu fais très souvent. C’est également pour ça qu’on te déteste à l’hôpital : tu es beaucoup trop franche et manques parfois de tact, surtout avec les collègues. Faut que cela file droit. C’est tout. « Je vous ai sauvés tous les deux parce que je crois en votre fils et que je pense qu’il peut aller très loin. Cela serait du gâchis de former quelqu’un pour qu’il soit tué en mission. Vous concernant, vous êtes membre du Conseil d’Administration, je sais où sont mes intérêts. Je suis quelqu’un de pragmatique. » Tu ajoutes : « Si vous me disiez la vraie raison. Nous gagnerons du temps. Qu’en pensez-vous ? » Bien sûr que tu n’es pas née de la dernière pluie. Tu es loin d’être idiote. Alors tu attends que Meredith aille droit au but. Cela serait plus simple non ? Ton regard se pose sur Meredith, puis sur Helios. Puis tu attends.
 

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Alexis S. Fawley, Meredith Carrow & Helios Carrow

Manoir Carrow| Après-midi | 10 mai 2020


Les échanges de cordialité allaient bon train. Meredith d’un côté, Alexis de l’autre et Helios au milieu. Il se sentait particulièrement à l’écart. En un sens, il s’était mis tout seul dans cette situation : il avait envie d’être ailleurs, partout sauf ici. Il se tenait droit, guindé, dans cette tenue distinguée mais passée à la hâte, essai réussi de paraître dans une vie qui en était remplie. Voir les deux femmes s’appeler par leur prénom déstabilisa quelque peu Helios. Il ne s’habituait toujours pas à voir ces deux protagonistes différentes de son existence en un même lieu. Elles étaient chacune tenancière d’une partie de ses activités, Meredith pour la vie familiale et aristocratique, Alexis pour la vie professionnelle et d’ambition. Il va ressusciter.

Le Serpentard échangea à son tour les banalités qu’on attendait d’un hôte de maison, d’un élève recevant un maître, d’un aristocrate saluant un possible investissement. Helios ne se faisait pas d’illusions, la venue d’Alexis en ces lieux n’avait attrait ni au hasard ni à une quelconque forme de remerciements pour service rendus. Meredith avait une idée derrière la tête et son fils avait bien du mal à définir de quoi il s’agissait. Il pouvait y avoir mille raisons pour ce mouvement d’échec. Un pion avancé qui rendait le plateau illisible pour le non-initié. Pourtant, depuis un certain temps maintenant, Helios se targuait de ne plus en être un, de « non-initié ». L’univers semblait cependant lui faire comprendre le contraire…

« Je vous en prie Helios. C’est mon travail. » Il salua d’un mouvement de tête la réponse d’Alexis et s’empressa d’enchaîner sur d’autres politesse. Le jeune homme laissa échapper un mince sourire à la remarque de la medicomage sur l’ennui inexistant en medicomagie légale. En effet, il s’en était fait la remarque lors de son stage. Il avait d’ailleurs envisagé très sérieusement de s’y spécialiser. Mais le besoin de reconnaissance, de recherche et de mise en lumière l’avaient détourné des sous-sols de la morgue. Il savait arriver à un croisement de son existence avec ce choix de spécialisation et il voyait devant lui le chemin se séparer en une multitude de possibilités. Il savait que chacune l’amènerait quelque part il mais ne savait pas où. Avec une certaine appréhension, et depuis plusieurs mois, il scrutait ces sinueux tracés, espérant peut-être en voir le bout pour se rassurer et être sûr de faire le bon choix. Mais bien sûr, tout n’était que ténèbres et, tel un saut dans le vide, il savait qu’il devrait se laisser tomber bien plus vite qu’il ne le voulait.

La proposition de la serre sembla ravir Meredith qui s’empressa de lancer les préparatifs. Ce manoir était étouffant pour Helios, chaque draperie, chaque artefact, chaque tableau, même le sien, semblait peser sur lui un regard de reproche. Reproche de ne pas être à la hauteur du nom Carrow et de ne même pas le mériter de par son sang. La perspective d’être entouré de verdure, éloigné un instant de tout cela le rassura. Il regarda l’elfe de maison s’éloigner avec envie. Lui aussi disparaîtrait bien au détour d’un couloir.

Imitant Alexis, Helios s’installa également sur une chaise une fois la serre atteinte. Il regarda la jeune femme enlever sa veste et poser sa mallette. Elle semblait tellement à l’aise dans cet environnement qui n’était pas le sien qu’il la jalousa presque. Lui aussi voulait ce détachement et cet aplomb qui permettait de survivre à toute situation, aussi imprévisibles soient-elles. Mais alors qu’Helios se faisait ces remarques, Meredith prit la parole. Il lui jeta un regard. Elle commençait à tisser sa toile. Ainsi donc elle commençait à dévoiler son jeu. C’était le plus souvent nécessaire pour tenter de gagner la confiance de quelqu’un. Et à cet art, Meredith excellait. La Grande Dame flattait Alexis avec une facilité déconcertante. Alors qu’elle le mentionnait, Helios acquiesça mollement du chef, plus par habitude qu’autre chose. Il montrait son soutien à sa mère comme il l’avait toujours fait. Malgré sa colère, son dégoût et sa tristesse, les automatismes d’une existence avait la vie dure. « Je vous arrête tout de suite Meredith. » La phrase fit se figer Helios alors qu’il regarda une femme puis l’autre. S’il avait bu un thé, il se serait probablement étouffé avec. Il soutint le regard d’Alexis alors qu’elle jouait carte sur table d’une manière particulièrement directe qu’il lui reconnaissait bien. Il resta suspendu aux lèvres de Meredith. Qu’allait-elle dire ensuite ? Peut-être allait-elle enfin présenter les raisons de cette réunion atypique. Alexis semblait aussi curieuse qu’Helios lui-même.

C’est ce moment que choisi l’ignorant elfe de maison pour apparaitre, suivit de plateaux qui flottaient dans son sillage. L’un transportait une théière avec trois tasses à coupelles et le second de petites friandises des plus exquises. Tout se posa avec légèreté sur la table entre les trois protagonistes et Darfin servit magiquement les tasses avant de s’effacer aussi vite qu’il était elfiquement possible de le faire ayant malgré tout un instinct de survie développé. De nouveau, Helios aurait bien voulu l’imiter. Il se saisit de sa tasse dans une vaine tentative de protection, en restant bien droit sur sa chaise.

Codage d’après Libella sur Graphiorum


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