Les livres peuvent-ils donner des réponses ?

L’été fut doux; enfin pour moi. Après tout, la mission « ramassage de champignons dans les forêts écossaises » avait rencontré quelques obstacles gênants : des étudiants sorciers. J’avais presque eu envie de lancer un « bien fait pour vous » aux blessures reçues. C’était quoi l’idée encore d’attaquer des étudiants ? Enfin, des adultes se sont ramenés. Évidemment, on attaquait leurs enfants ! Le vide trouant mon cœur avait donc repris peu après mon retour des États-Unis : de New-York à Los Angeles, je m’étais bien amusé jusqu’à en oublier les petites tâches m’incombant avec l’association de Salem.

- Au moins, les Américains savent s’amuser eux.

Au volant de ma voiture tesla orange, je lâchais un sourire en coin à, entre autres, notre sortie à quatre. Bah oui, le mec de Salem et moi on avait trouvé deux Américaines en bikini sur la plage de Venice Beach de la belle ville de Los Angeles. On n’avait pas pu résister quoi : de véritables anges sans faire de jeux de mots.  Cela avait été la meilleure soirée que j’eus depuis … Je ne m’en rappelais même plus. Cela fut bon de ne penser à rien d’autre qu’au sexe et à l’alcool pour une fois.

Mais de retour à Londres, tout et tout le monde me retomba sur la tête à commencé par les blessures de ma meilleure amie Olivia lors de cette cueillette d’ingrédients pour potion. Notre relation n’était pas vraiment au beau fixe. J’avais été la voir évidemment, mais … J’avais eu envie de lui faire un cadeau tout comme à Garnet puis … Évidemment, je pensais à Nathan. J’espérais qu’il allait bien. J’avais pu le contacter que très légèrement cet été un mois après mes découvertes sur sa mère, sur ma tante …

Je me sentais coupable. Je me sentais tellement loin et dépressif à en oublier de protéger ceux que j’aimais – ouais, je crois que j’aimais Garnet et ne vous inquiétez pas ça me surprenais aussi. – Donc, aujourd’hui je me rendais dans une librairie. Bon, je ne sais pas ce à quoi j’attendais. Je n’en avais encore aucune idée lorsque je sortais de la voiture devant le commerce. Le problème c’était qu’il pleuvait beaucoup, mais vraiment beaucoup.

Je pensais me noyer quoi ! Nous étions le 19 septembre, c’était quand même courant à ce moment de l’année, mais quand même !

- J’espère qu’un sorcier zélé n’est pas en train de vouloir nous inonder grommelais-je tout en remontant le col de mon long manteau noir.

Courant sur le trottoir, je n’étais donc pas malheureux de pousser la porte de la boutique. Aussitôt et comme l’habitude le laissait entendre dans pareil endroit, une odeur de papier neuf volait jusqu’à mes narines. J’asséchais les semelles de mes chaussures puis, je me faufilais au travers des allées. J’hochais la tête poliment à une dame âgée puis, je passais près d’une jeune femme semblant tellement passionnée par l’histoire de la Grèce que je dus jouer des hanches pour passer. C’était seulement là que je pensais à Nepentheo. Il aimait lire et sûrement, l’adolescent apprécierait l’histoire. Et si ?

Je pris un livre parlant de l’époque romaine. Je ne pus pas m’empêcher de pouffer de rire, car je me rappelais m’endormir à chaque fois dans mes cours d’histoire au lycée. Je crois que je connaissais Jules César grâce aux bandes dessinées Les aventures d’Astérix, mais c’était tout : je riais tellement dans Astérix chez les Bretons. Je gardais le livre sous le bras alors que mon cousin me vint à l’esprit. Qu’est-ce que Nathan aimerait, lui ? Je voulais qu’il s’amuse, qu’il rit plus. Peut-être y avait-il des comics ici ?

Regardant partout autour de moi, je ne les voyais pas d’ici. Heureusement, un jeune homme se tenait derrière le comptoir et donc je me dirigeais vers lui pour le lui demander.

- Bonjour. Vendez-vous des comics ici ? Marvel ou DC ?

Demandais-je poliment et sûrement platement, mais cela se devait pour vivre en société. M’occupant les mains, je posais le livre d’histoire romaine sur le comptoir.