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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Point de rupture ✧ Eirian :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Sam 12 Déc - 7:48

 

Point de rupture

— Eirian & Aidan

Les quelques jours précédant la pleine lune n’avaient jamais été tes moments préférés. Tu sentais la nervosité te gagner, un peu comme si ton corps se préparait pour le jour J de ta transformation. En général, tu évacuais facilement la tension. Un entraînement de Quidditch improvisé, un match… Tu te réfugiais dans l’exercice physique pour garder le contrôle sur tes émotions. Tu avais toujours su gérer ta seconde nature parce que tu voulais que ta vie soit la plus normale possible. Tout cela avait toujours suffi pour maintenir l’équilibre et passer inaperçu. Ces derniers temps, cependant, tu avais l’impression de ne plus rien contrôler et aujourd’hui tu te disais même que courir toute la matinée autour du stade de Quidditch ne changerait rien à ton état de tension. Jamais ton secret n’avait pesé aussi lourd, jamais tu n’avais autant haï la bête qui prenait possession de ton corps lorsque l’astre était plein. Non il n’y avait pas erreur. Le loup, le sauvage à l’instinct meurtrier était maître à la pleine lune puisque tu ne prenais plus ta potion depuis le début de l’année. C’était là le marché que tu avais conclu avec Greyback pour qu’il n’approche plus jamais Elise. Tu rejoignais sa meute, tu te pliais à ses règles et tu exécutais ses tâches quand il l’exigeait. En échange l’Aiglonne n’avait plus à souffrir de ses entretiens, de cet harcèlement. En échange, ton secret le demeurait également.

C’était ce que tu avais voulu, mais les conséquences étaient plus difficiles à supporter que tu ne l’aurais pensé. Ne pas prendre la potion pour entraîner un pauvre ado à t’échapper. Tu ne pouvais pas t’empêcher de craindre que cela finisse mal, ou que la bête tombe sur autre chose et qu’elle dévie pour aller attaquer d’autres innocents. Tu détestais être un témoin impuissant, car tu ne pouvais absolument rien faire. Le loup te repoussait au loin comme tu l’avais fait avec lui toutes ces années. Et s’il ne s’agissait que de cavaler en pleine forêt… Non, si la bête était sur le point de parvenir à son but, on la repoussait et toi derrière tu dégustais, plaies, écorchures, hématomes… Tu les collectionnais, tu les encaissais et tu avais l’impression que l’on faisait parfois exprès de ne pas te ménager. Et puis il y avait tous les autres services, ceux qui t’enfonçaient encore plus dans le mensonge, surtout auprès d’Elise. Tu avais caché aisément ta nature lupine toute ton enfance et ton adolescence et là tu voyais bien que certaines choses t’échappaient. Tu ne savais plus quoi utiliser comme alibi et excuses et tu commençais à vraiment vivre mal le fait de mentir à celle que tu aimais. Elle avait déjà des doutes et tu continuais à la rassurer, à lui dire ce que tu pensais qu’elle préférait entendre. Elle n’était pas stupide et tu craignais qu’elle ne finisse par découvrir la vérité. Parfois tu avais eu envie de lui expliquer ce que tu étais, mais lorsque tu te retrouvais face à elle, l’angoisse montait et tu ne te sentais pas prêt à la voir te fuir. Tu n’avais pas envie qu’elle te déteste et pourtant plus le temps passait et plus tu sentais que c’était ce qui allait finir par arriver. Tu n’avais pas vraiment réfléchi lorsque tu avais passé ce marché. Mieux valait que ce soit toi plutôt qu’elle, mais à mesure que les mois passaient, tu te rendais compte du pétrin dans lequel tu t’étais fourré. A quel moment tu t’étais dit que tu pourrais continuer comme si de rien n’était ? A quel moment tu avais pu croire que ça se finirait bien pour toi ? L’idée de mettre fin à votre relation avant qu’elle ne mette le doigt sur la vérité, t’avait traversé l’esprit, mais ça non plus tu n’en étais pas capable. Ça ne t’avait jamais posé de problème avant parce que les autres n’avaient jamais compté, mais Elise c’était différent parce que tu l’aimais.

La quitter ou attendre que la vérité t’explose à la figure. Tu broyais du noir en ruminant ces idées au pied d’un arbre du grand parc. Tu étais sorti prendre l’air, sautant le petit-déjeuner. Tu avais bien emmené des cours pour tenter de réviser les examens qui approchaient, mais rien ne rentrait. Tes résultats allaient finir par en pâtir, tu ne pourrais pas éternellement te reposer sur tes acquis. Une chouette dans le ciel, piqua dans ta direction et vint t’apporter un paquet. De quoi te rembrunir et te déprimer pour le reste de la journée, car tu reconnaissais l’écriture de l’expéditeur. Tu récupéras ainsi la potion dissimulée habilement au milieu d’un paquet de confiseries envoyé par ta mère. Tu regardas le flacon d’un air désabusé, avant de te relever et de le lancer rageur contre le tronc d’un arbre voisin. La fiole se brisa et tu observas son contenu s’écouler le long du tronc. Si au moins cette action avait pu t’apaiser… Mais non parce que tu savais que de toute façon, tu n’échapperais pas à la pleine lune et à tes engagements… Ce que tu attendais c’était une solution miracle et ça, ça ne tombait pas du ciel. Ça ne se pointerait pas un bon matin devant toi pour te sauver la mise et te permettre de reprendre une vie à peu près normale.

Un pas approchant se fit entendre et tu détournas les yeux de la potion gâchée pour découvrir qui venait dans ta direction. Tu reconnus Eirian et compris vite que s’il était venu jusqu’ici ce n’était probablement pas par hasard ni pour venir te tenir compagnie. Tu soupiras en te disant que s’il venait te reparler de cette histoire de Blood Circle, il n’avait pas choisi le bon jour. Cette fois où il était venu vous trouver toi et Dimka par rapport à votre escapade dans un laboratoire de l’organisation moldue, ne t’avait pas vraiment réjoui. Tu avais bien compris qu’il était sérieux et qu’il ne lâcherait pas l’affaire. Toi ça ne t’emballait pas des masses, tu avais bien accepté l’idée que tu avais merdé ce jour-là et tu n’étais pas près de recommencer, surtout pour une lubie. Pour Dimka pas de soucis, de toute façon le Blood Circle il ne pouvait pas l’encadrer. Alors tu avais pondu avec lui une liste de tâches plus ou moins tordues pour le tester. Dans un sens, cette mise à l’épreuve c’était gagner du temps, mais forcément que ça ne durerait pas éternellement. Et puis il fallait reconnaître qu’avec la dernière opération du conseil d’administration, tu avais largement pu constater qu’il savait ce qu’il faisait et qu’il était loin d’être un boulet inconscient. Sauf que si à l’époque tu étais prêt à faire un effort, là toute son histoire de vengeance était loin de tes préoccupations. Tu avais assez d’emmerdes pour t’en rajouter d’autres.

- Qu’est-ce que tu veux Eirian ? Lui lanças-tu alors lorsqu’il fut assez près.

C’est vrai qu’on t’avait connu plus accueillant, mais tu étais à un stade où maîtriser tes émotions, faire des efforts n’était plus vraiment possible. Tu avais trop accumulé et vider ton sac auprès de ton meilleur ami n’était plus suffisant.
MAY
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Eirian Howl
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Lun 14 Déc - 16:33
Point de rupture
« fin mai 2020 »
Le vent souffle au bord du lac, balaie tes cheveux et tu inspires profondément l’air frais du matin tandis que tu avances le long de la rive. Tu viens régulièrement courir dans les parages, même si tu n’en as pas eu l’énergie ce matin ; c’est un bon moyen de te vider la tête bien qu’il soit loin d’être efficace ces derniers temps. Là, tu aspires surtout au calme. Il n’y a que le bruit doux des rafales et les trilles des oiseaux, parfois un craquement de branche dans le lointain, mais rien qui t’alerte réellement. Le calme et le quasi-silence. Tu relâches doucement la tension douloureuse dans tes épaules et ta nuque. Une fois de plus, tes cauchemars t’ont tiré du sommeil bien trop tôt – tout juste si tu as dormi deux ou trois heures, un rythme qui devient pratiquement quotidien. Impossible de te rendormir après et tu en es réduit à attendre l’aube comme tu peux. Cette fois, tu t’es levé en essayant de ne pas réveiller tes condisciples et tu as filé dans le parc, en quête d’un peu d’apaisement. C’était soit ça, soit… tu penses à la lame rangée dans tes affaires, écartes la pensée avec difficulté. Machinalement, tu portes ta main droite à ton bras gauche. Sous les manches longues, les cicatrices sont trop fines pour que tu les sentes, mais elles sont bien là, trop nombreuses. Ton seul remède aux angoisses qui te noient et te paralysent.
L’épuisement est devenu un état permanent, ton hypersensibilité empire et parfois, la vie au château t’insupporte. Trop de bruit, trop de monde, trop de proximité qui te hérissent les nerfs et te maintiennent dans une hypervigilance permanente. Même la nuit, les mouvements de tes condisciples suffisent à te réveiller en sursaut. Il y aurait sûrement des potions pour t’aider, mais tu ne veux pas d’une qui t’endort réellement, tu veux pouvoir te réveiller au moindre problème… Tu ne souhaites pas non plus alerter tes amis sur tes problèmes de sommeil ; quant à demander de l’aide à des inconnus, boire ce qu’ils auront préparé sans vraiment savoir ce que ça te fera… tu préfères éviter. Si seulement tu avais eu le moindre talent en potion… mais tu risques plus sûrement de t’empoisonner.

Tu shootes dans un caillou, l’envoies dans l’eau. Les ondes s’estompent bientôt, aucun tentacule n’émerge de l’eau noire. Tu aurais pu employer ces heures à travailler, les examens de fin d’année approchent, mais tu as du mal à t’y mettre. Parce qu’avec eux, l’été arrive et que ça annonce le retour des ennuis. Tu n’as toujours pas de quoi te loger pour les deux mois à venir – et à dire vrai, tu n’as pas cherché autant que tu l’aurais dû. Les prix explosent à Londres, tes finances sont plus que justes, et au moment de plonger dans les annonces, tu as bloqué, comme si tu te retrouvais soudain devant un obstacle infranchissable. Ou comme l’un de ces sportifs qui se drainent au-delà de leurs forces et se retrouvent incapable de fournir le moindre effort, de faire un dernier pas. Comme si ton cerveau brandissait un panneau « Stop » et que ton corps lui obéissait. Quelle importance au fond ? Tu as déjà squatté, tu peux recommencer, ce n’est que pour deux mois. Tu regrettes un peu que Poudlard ne reste pas ouvert l’été comme à Noël ; d’un autre côté, il est normal que les professeurs rentrent chez eux, et ça ne vaut pas la peine de maintenir le château en service pour deux ou trois cas particuliers. D’autant que ça impliquerait que tu avoues ta situation à tes amis, et ça non plus, tu n’en as pas particulièrement envie. Ça impliquerait fatalement des questions sur ta famille. Des questions que tu n’as aucune envie qu’on te pose. Si jamais tes liens avec le Blood Circle venaient à se savoir…

D’une certaine façon, ce qui s’est passé à l’institut rend les choses encore plus compliquées. Chaque exaction du cercle, chaque crime te pèse dessus – non que tu t’en sentes responsable, tu n’y es pour rien, mais parce que cela rend tous tes secrets encore plus lourds. Tu redoutes les conséquences si ta réelle identité venait à se savoir, qu’on te prenne pour un traître et un espion, que tu finisses à Azkaban ou que les mangemorts optent pour une solution plus radicale et définitive comme l’a impliqué Towsen. Au-delà de cela, il y a aussi le fait que tu en as de plus en plus marre de mentir en permanence à ceux qui te sont proches, Elise, Elias, Raphaël, tout en sachant bien que tu ne pourras jamais leur dire la vérité. Tu tiens trop à eux pour les perdre, pour supporter de les voir te rejeter et te fuir. C’est égoïste – tu devrais plutôt t’éloigner d’eux avant de leur attirer des ennuis, que ce soit avec le Blood Circle ou l’Ordre, mais tu n’en as pas la force. Tu aimerais… tu ne sais pas, être un peu moins un mensonge pour eux et un peu plus toi-même. Ne pas passer ton temps à inventer la vie de ta famille, ton enfance, tes vacances. Ne plus être un fuyard. Réconcilier Nathan et Eirian devant ceux auxquels tu tiens. Mais ce n’est qu’une rêverie stupide, une illusion, et tu n’as pas de temps à perdre pour ça. En sus, il est hors de question de leur faire porter le poids de tes mensonges et de tes ennuis, ce qui règle d’office le problème.
Tu jettes un vague coup d’œil à ta montre. Le petit déjeuner ne va pas tarder à sonner ; tu t’en moques, tu n’as pas faim. Tu aurais sûrement plus intéressant à faire que ruminer, mais tu préfères profiter du calme ambiant encore un peu, avant de retrouver la cohue du château.

La seule chose qui te fait encore tenir, c’est ta mère. Et ton espoir d’enfin la retrouver, que ce soit avec l’aide de Robin ou avec celle de Dimka et d’Aidan, dont tu attends toujours les informations. Tu as l’impression d’être à la fois bien plus proche d’elle et en même temps très loin, comme ces mirages qu’on aperçoit dans le lointain et qui ne font que reculer à mesure qu’on avance. Mais tu ne renonceras pas, quoi qu’il t’en coûte. Tu as commencé à planifier la suite – l’aide que Robin peut t’apporter, même si tu ne veux pas trop le mêler au sauvetage lui-même, pour ne pas risquer de le trahir devant le Blood Circle, ce que tu pourras dire à l’Ordre, même si tu doutes qu’ils montent quelque chose pour une moldue. La façon dont tu présenteras les infos que tu as eues sans trop faire naître de soupçons à ton sujet. Difficile pour l’heure de savoir comment tu vas agir, même si tu n’attends que ça. Tu es prêt à y aller seul ; tu ne peux pas attendre plus longtemps.

Un bruit clair, comme du verre se cassant, te fait tourner la tête. Finalement, même ici, tu n’es pas seul. Tes pas ont commencé à te ramener vers le château. À peu de distance, tu aperçois Aidan – ah tiens, quand on parle du loup, on en voit la queue. Tu ne sais pas ce qui l’a amené là, mais ça tombe pile poil (de loup). Tu vas enfin pouvoir mettre les choses au clair avec lui. Suite à l’opération de sauvetage à l’institut, tu estimes avoir suffisamment fait tes preuves, tu n’as aucune envie qu’ils continuent à te balader. C’est peut-être un jeu pour eux, mais ça n’en est pas un pour toi, il y a la vie de ta mère dans la balance, et tu n’en peux plus d’attendre.
Tu le rejoins à pas rapides, jette un coup d’œil à l’arbre sur lequel un liquide termine de s’écouler. Ça n’a l’air d’être le meilleur moment pour l’aborder, ce que confirme sa question guère accueillante, mais tu n’as aucune envie de reporter à plus tard.

— Ça tombe bien que tu sois là, je comptais justement te parler. À propos de notre accord. Entre l’épreuve de Dimka et ce qui s’est passé à l’institut, j’estime avoir fait mes preuves.

Ça, pour le coup… Avec Dimka, ce qui devait être quelque chose de relativement facile a tourné à la catastrophe – c’est simple, tout ce qui avait le potentiel de mal tourner a joyeusement emprunté cette voie. Au moins, ça t’a permis de montrer comment tu réagissais face aux difficultés.

— Il est temps que vous m’expliquiez ce que vous savez, ça a assez traîné.

Ta phrase sonne plus sèchement que tu ne l’aurais voulu, tant pis.


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Mar 22 Déc - 10:38

 

Point de rupture

— Eirian & Aidan

Tout était la faute du loup. Depuis cette maudite morsure, ta vie n’avait été qu’une mascarade. Tu avais presque toujours joué un rôle. Le type normal, le type cool qui jouait au Quidditch, le type brillant qui pouvait choisir sa voie et rendre fière sa mère, un sang-pur de surcroît qui avait la chance de ne pas voir sa vie dictée par les traditions et pour cause… Tout ça c’était de la foutaise… Sur le papier, c’était la vie rêvée, l’un de ces types populaires et sans problèmes à envier, mais toi tu ne faisais que les duper. La vie normale, tu ne savais même pas ce que c’était. Une organisation au millimètre près pour que personne ne se doute de la malédiction que tu subissais. C’était la leçon que ta mère t’avait rabâché jour après jour, tellement que tu ne pouvais plus admettre une autre vision que la sienne. Tu n’avais plus envie de discuter avec Maxime qui elle refusait de dissimuler sa vraie nature. Elle t’agaçait à vouloir remettre en question toutes tes certitudes. Les gens évoluaient disait-elle, oui peut-être, mais pas tous et la discrimination était encore beaucoup trop présente à ton goût. Tu n’avais pas envie de devenir un paria pour une partie de la population. Tu avais trop peur d’être rejeté à cause de tout ça. Et Elise ? Toi il avait fallu que tu tombes amoureux de la fille qui détestait et craignait les loups. Le destin avait un humour de plutôt mauvais goût… Le pire dans tout ça, c’est que tu le savais depuis le début. Tu savais que c’était une mauvaise idée, mais pour une fois tu n’avais pas voulu t’interdire de vivre une histoire à cause de la bête. Et tôt ou tard, tu allais certainement regretter d’avoir voulu vivre une histoire normale.

C’était aussi la faute du loup si tu te retrouvais dans une meute aux traditions douteuses. Toi tu avais cru que ce serait un avantage et que tu aurais de quoi négocier la liberté de l’Aiglonne et tu avais littéralement l’impression d’avoir vendu ton âme au diable. Tu avais juste accéléré ce moment pénible où ça t’éclaterait à la figure. Au final, pas besoin d’exiger de Greyback qu’il garde pour lui ton secret. Tu allais l’exposer tout seul sans l’aide de personne. Tu devais tenir un peu plus d’un mois encore et après ce serait l’été. Là tu pourrais souffler, là tu n’aurais pas à jouer sur tous les tableaux. Bien sûr Greyback ne te lâcherait pas parce que c’était les vacances, mais tu n’aurais plus à expliquer tes absences systématiquement, tu n’aurais plus à jongler avec tes cours aussi. Et après ?   Tu ferais quoi à la rentrée ? Tu recommencerais ? L’idée te désespérait d’avance, un peu de répit pour mieux couler ensuite. Tu étais à court d’idées pour te sortir de là. Tu avais bien essayé de trouver une solution pour te débarrasser de la bête. Tu avais même été risquer ta peau chez les moldus espérant qu’ils avaient sans le vouloir trouvé une cure à ta malédiction. Idiot n’est-ce pas ? Comment des moldus auraient trouvé une solution par hasard alors que les sorciers qui connaissaient bien le problème n’avaient jamais rien trouvé de mieux qu’une potion pour rester maître de ses actes sous forme lupine ? Mais tant pis, tu avais tenté ta chance. Tu avais embarqué Dimka pour assurer tes arrières, le seul à comprendre, le seul en qui tu avais eu confiance pour cette mission clandestine. Tout ça pour rien. Et tu ne savais pas comment, mais votre petite escapade avait fini par fuiter et elle était arrivée jusqu’aux oreilles d’Eirian. Celui-là même qui se tenait devant toi et exigeait désormais que tu respectes ta part du marché.

- C’est pas le moment, lâchas-tu en te baissant pour ranger tes livres dans ton sac.

Tu ne pouvais pas lui donner tort. Bien sûr qu’il avait largement fait ses preuves. Tu l’avais vu à l’œuvre et Dimka t’avait fait le récit de sa mise à l’épreuve. Tu savais parfaitement de quoi il était capable. Tu savais que tu pouvais compter sur lui, mais ses objectifs, son histoire de vengeance, ça, ça ne le mènerait nulle part à ton avis, juste un peu plus rapidement entre quatre planches.  

- Tu veux que je te dise ? C’était une mauvaise idée !

Voilà tu remettais tout en question. Ça te gonflait et tu n’avais plus envie de l’encourager dans ses lubies. Si à l’époque tu avais accepté cet accord, c’était juste pour gagner du temps et l’empêcher de se précipiter faire une connerie. Peut-être qu’au début tu avais songé l’aider, veiller sur ses arrières, maintenant c’était différent. Se venger auprès de ceux qui l’avait enlevé en début d’année ? Avoir soif de justice d’accord, mais à ce niveau, tu commençais à trouver ça complètement stupide.

- Passe à autre chose Eirian, ça vaudra mieux. Profite de ta vie, ce sera ta meilleure vengeance…

Qu’il profite de sa vie, lui. Il n’avait sûrement pas à marcher sur un fil et à se demander à quel moment elle s’écroulerait. Alors qu’il ne la gâche pas en fonçant directement vers le danger. Non franchement, il y avait meilleur passe-temps que de jouer les têtes brûlées et ça te mettait en colère que des gens sans problème aillent s’en créer gratuitement. Cette escapade dans ce QG du Bood Circle était une erreur et tu n’encouragerais personne à la reproduire. Et puis il ferait quoi face à ces gens ? Il les éliminerait ? Il passerait ses nerfs sur eux ? Les missions du conseil ne lui suffisaient pas ? Non, tu avais pris ta décision. Tu ne lui dirais rien. Dimka se rangerait à ton avis peu importe ce qu’il pensait des moldus et du Blood Circle. Tu mis ton sac sur ton dos, ton regard s’arrêta quelques secondes sur les vestiges de la potion tue-loup et tu fis un pas en direction du château. Tu n’avais pas l’intention de poursuivre cette discussion.
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Dim 27 Déc - 15:51
Point de rupture
« fin mai 2020 »
Mensonge – le mot qui définit toute ton existence. Ta vie en est un. Tu en es un. Bien sûr, il y a des morceaux de vérité qui t’échappent, une partie de ton caractère, de tes goûts, de ce qui constitue la personne que tu es. Tes idées, aussi, tu ne les caches pas vraiment. Mais tu es devenu un mensonge le jour où tu as fui, où ta vie a volé en éclats sans jamais retrouver son intégrité ensuite. Ton nom, ta date de naissance, à quelques semaines près, ta famille, ton adresse… tout est faux. Et si tu te sens bien sous le nom d’Eirian, que tu as porté plus longtemps que le vrai, le reste devient de plus en plus difficile à gérer, exigeant quotidiennement des entorses à la vérité. La seule chose vraie que les sorciers savent, c’est bien que tu es né-moldu. Le reste, ton père un peu réfractaire à la magie avec qui tes relations ne sont pas toujours très bonnes, ton frère et ta sœur, votre vie de famille, les vacances prétendument passées ensemble… tout est invention, dans le but qu’on ne puisse jamais faire le lien avec ta véritable famille, qu’il n’y ait rien, jamais, qui attise la suspicion et pousse à en savoir plus sur toi.
Mais cela a des conséquences aussi. L’impossibilité de nouer de véritables relations, en premier lieu, cette distance que tu as toujours un peu créée, parce que laisser approcher des gens était trop dangereux. Puis comment expliquer que tu ne puisses pas inviter des amis pendant les vacances, entre la réalité qui ne collait pas à tes histoires, qui n’y colle toujours pas, puisque pour tes condisciples tu as toujours un toit et une famille, et le danger permanent que le Blood Circle vous retrouve ? Tu t’es toujours refusé à mettre tes proches en danger. Alors, tu as continué à bricoler de fausses vacances, comme tu le fais une fois de plus cette année, tout en jalousant une partie de tes condisciples et leur vie en apparence parfaitement normale. Bien sûr, on ne sait jamais ce qui se passe derrière les façades, mais tu ne penses pas te tromper en supposant que la plupart d’entre eux n’ont pas vécu de chose plus difficile que le choix de leurs options de troisième année ou de filière universitaire. Non que tu leur en veuilles. C’est même plutôt le contraire, tu aimerais atteindre toi aussi cette normalité, cette existence avec des incertitudes moins lourdes que les tiennes, cette vie sans trop de soucis. Ne pas être obligé de réfléchir en permanence en termes de survie, de calculer ce que tu peux dire ou non. Mais c’est impossible. Tu n’as d’autre choix que de continuer sur cette lancée aussi longtemps que possible, en espérant que le conflit ne fera pas exploser la vérité d’une façon ou d’une autre. Tu ne peux pas montrer de faiblesse non plus, offrir de prise sur toi, laisser entendre qu’il y a une faille dans ta façade – que ta vie n’a rien à voir avec celle que tu décris, qu’une fois de plus, tu risques de te retrouver à la rue pour l’été. Même en trouvant un boulot, tu ne rempliras jamais les conditions.
Impossible de briser la ronde des mensonges, de rompre la promesse faite à ta mère tant d’années plus tôt de ne rien révéler à qui que ce soit – promesse rompue par la faute de Towsen et de son maudit Veritaserum, parce que tu as été trop imprudent.
Parfois, de plus en plus souvent, tu te heurtes au sens à donner à tout ça. Tu refuses de passer ta vie dans la peau d’un fugitif, incapable de se poser, toujours à craindre de devoir fuir l’ennemi ou de voir la vérité exploser. Ça n’en vaut pas la peine – la fuite ne vaut que si tu as quelque chose à préserver, des proches à protéger, un futur qui t’attend. Et pour le moment, tu n’as rien de tout ça. Tu as juste envie… d’exister par toi-même, de donner une réelle profondeur à ta vie. Et tu t’en veux de continuer à rêver, au lieu de t’en tenir à des considérations bien plus pragmatiques. C’est essentiellement la pensée de ta mère qui t’aide à tenir.

Et tu te retrouves à mentir encore, face à Aidan et Dimka, sur les raisons qui te poussent à vouloir approcher le Blood Circle. La vengeance n’a jamais été l’un de tes objectifs, ce n’est qu’un cercle vicieux et sans fin qui n’aboutira qu’à alimenter la haine entre certains sorciers et certains moldus. Mais c’est l’un des plus simples à faire accepter, et c’est bien ce qui s’est passé au début, même s’ils ont exigé de te tester – tu en aurais sûrement fait autant à leur place. Mais cela a assez duré maintenant, il est temps que tu aies des réponses. Hors de question d’attendre encore des mois avant de retrouver ta mère. Et l’occasion parfaite se trouve devant toi en la personne d’Aidan, qui n’a pas l’air franchement ravi de te voir. Ni de particulièrement passer un bon moment. Tu ignores ce qu’il a cassé, mais il reste contrarié.
Sa réponse n’améliore pas ta propre humeur. Pas le moment et puis quoi encore ? Ils t’ont assez fait lanterner, tu n’es pas d’humeur à accepter qu’on se fiche de toi.

— Ah bon, pourquoi ? Ça me paraît le bon moment, au contraire. On est tranquilles pour discuter, personne ne nous dérangera.

Tu fronces les sourcils en l’entendant. Une mauvaise idée ? D’accepter de t’en parler ? Mais vous avez un accord et il n’a pas à décider à ta place. Qu’est-ce qu’il croit ? Qu’il peut revenir sur sa parole comme ça, que tu ne diras rien ? Il enchaîne en te disant de passer à autre chose, de profiter de ta vie. Tu en restes bouche bée une seconde, assez pour qu’il ait le temps d’attraper son sac et de prendre la direction du château. Tu bouges aussitôt pour lui bloquer la route, lui jettes un regard noir. Bien sûr, il ne peut pas comprendre, ne sait pas à quel point tu es désespéré de retrouver ta mère. De son point de vue confortable, tes envies doivent ressembler à des projets de casse-cou. C’est sûr que son monde à lui ne risque pas grand-chose, que sa vie n’est pas suspendue à ses capacités à se cacher, à taire ses secrets. « Profite de ta vie ». Tu ne t’attendais pas à ce que les mots te frappent de cette façon. Planté devant lui, tu ne le quittes pas des yeux, t’obliges à garder une voix contrôlée. Il t’en faut beaucoup d’habitude pour que tu perdes ton calme, mais là, entre l’épuisement, tes angoisses et sa condescendance qui te hérisse, la limite est proche.

— C’est une blague ? On avait un accord ! J’ai rempli ma part du marché, maintenant c’est à toi de remplir la vôtre. Tu n’as pas à juger mes décisions, je sais très bien ce que je fais. Que tu ne veuilles pas t’en mêler davantage et que tu veuilles profiter de ta propre vie, je comprends tout à fait. Tu n’es pas obligé de me donner plus que vos informations ou de te sentir responsable, je me débrouillerai très bien ensuite.

Tu ne comptes pas le laisser s’en tirer aussi facilement.

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Sam 23 Jan - 11:19

 

Point de rupture

— Eirian & Aidan

Que savais-tu d’Eirian au juste ? Pas grand-chose de plus que les autres au final. Il avait à quelques semaines près le même âge que toi, était à Serdaigle tout comme toi, à la différence qu’il y avait fait toute sa scolarité sorcière. Sorcière oui, parce qu’il était né-moldu. Ce statut ne te faisait pas grand-chose. Le sang, la pureté… Tu ne croyais pas vraiment que la puissance d’un sorcier découlait de ce genre de choses. Tu étais ami avec les gens ou tu les fréquentais sans avoir besoin de te renseigner sur leur ascendance. Cela n’aurait pas eu grand sens avec ce que tu montrais de toi. Ta grande ouverture d’esprit, ton monde utopique… La tolérance ce n’était pas à la carte ou selon l’humeur. Eirian n’était pas dans la même filière que toi. Tu n’avais même aucune idée de ce qui avait motivé son choix ou ce qu’il désirait faire une fois le diplôme en poche. Auror sans doute ? Au long de cette année, tu avais pu aussi te rendre compte qu’il était malin et un sacré combattant… Et visiblement lorsqu’il avait une idée en tête, il ne lâchait pas l’affaire. Tu avais aussi pu constater qu’il pouvait se montrer aussi noctambule que toi et peut-être encore plus depuis son enlèvement par le Blood Circle ? Tu n’y avais pas prêté plus que ça attention. Le reste ? Et bien tu n’en savais rien… La vie de monsieur tout le monde sûrement, un étudiant parmi tant d’autres. Juste cette lubie de prendre sa revanche sur les moldus qui ne l’abandonnait pas. Tu pensais qu’il finirait par se faire une raison, que la lutte auprès de l’Ordre du Phénix finirait par lui suffire. Tu avais eu des réticences dès le début. Partir au devant du danger par rancune, ce n’était pas une raison valable. Alors tu avais gagné du temps quand Dimka parlait de gagner la confiance.

Et du temps, tu ne semblais plus en avoir au vu de sa présence face à toi. Lui dire que ce n’était pas le moment, qu’il tombait mal ? Classique, pourtant c’était vrai. Mais hier, aujourd’hui, demain, ce ne serait jamais le bon moment pour sa requête… Il te contredit, arguant que personne n’était là pour vous déranger. Même si c’était vrai, tu n’avais pas envie de lui donner ses fichues informations… Tu avais juste envie qu’on te laisse avec tes mauvais choix, tes contrariétés, tes regrets. Alors tu lui fis comprendre que tu désapprouvais tout ça. C’était une mauvaise idée et tu ne pouvais que l’encourager à l’abandonner, à passer à autre chose lui qui n’avait pas à se torturer l’esprit pour son avenir. Il pouvait profiter de sa vie, plutôt que de la gâcher stupidement, alors qu’il le fasse. Alors que tu t’apprêtais tout simplement à regagner le château, il te coupa la route. Lui, avait visiblement décidé que ça ne s’arrêterait pas là. Tu sentis dans son ton qu’il était à deux doigts de s’emporter et sans doute qu’en temps normal tu aurais apaisé le dialogue. Sauf que toi aussi tu étais sur les nerfs, et avec ses exigences, il venait juste apporter la goutte qui allait faire déborder le chaudron. Que tu profites de ta vie ? Alors là c’était la meilleure !

- Ha vraiment, tu sais ce que tu fais ?! Tu crois qu’il suffit d’avoir des plans ? De savoir combien de gens sont présents ou quelles armes ils ont ? Tu crois qu’on rentre chez eux comme on veut ? Tout ça pour quoi ? Pour te venger ? Tu ne me feras jamais croire que ça en vaut vraiment la peine de risquer sa peau pour ça !

Tu as lâché ce que tu pensais de son délire de vengeance. Tu n’avais aucune idée de comment il s’organisait, de ce qu’il avait déjà récolté comme info, ni ce qu’il comptait faire. Dix mois plus tôt, tu t’étais cru plus malin que les autres, pensant que tes capacités lupines pallieraient aux infos qu’il te manquait et tu avais bien cru que ça se terminerait très mal ce soir-là. Tu n’étais pas prêt à laisser quelqu’un commettre les mêmes erreurs que toi.

- Et tu crois que je veux juste profiter de ma vie ? N’essaie pas de me faire passer pour un égoïste, Eirian !

Si seulement, tu pouvais profiter de ta vie ! Les seuls moments que tu pouvais encore apprécier étaient ceux passés avec Elise, mais tu allais finir pas perdre tout ça. Alors profiter de quoi ? Du temps qu’il te restait à passer dans la peau d’Aidan, le type cool et sans histoires ? Ta mascarade que tu étais fatigué de jouer ? Il ne pouvait pas comprendre bien sûr…

- Bon sang, mais qu’est-ce qu’ils t’ont fait là-bas pour que t’en fasses une affaire personnelle ?! Tu peux pas juste t’estimer heureux d’en être sorti vivant ? Pourquoi tu as envie de foutre ta vie en l’air comme ça ?

Tu le fixas dans les yeux. Tu n’étais pas du genre à chercher la provocation, mais c’était pourtant ce que tu étais en train de faire, de le pousser dans ses retranchements. Tu voulais qu’il se rende compte de la connerie de ses plans, qu’il abandonne, qu’il te fiche la paix. Tu l’enviais aussi de n’avoir à se soucier que de rendre la monnaie de leur pièce à quelques membres du Blood Circle. La moitié des rescapés de ces cellules moldues voulait désormais profiter de la vie parce qu’après ce qu’ils avaient vécu et vu, ils se rendaient compte à quel point leur existence pouvait se finir du jour au lendemain. Et lui ? Lui, il fonçait se replonger droit dans les ennuis. Pourquoi ne pouvait-il pas juste passer à autre chose ? Ça t’échappait.  
MAY
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Point de rupture
« fin mai 2020 »
Tu espères qu’Aidan ne s’entêtera pas dans son refus, c’est ridicule de revenir maintenant sur votre accord, d’autant qu’au fond, ça ne le concerne pas vraiment. Tu es bien libre de faire ce que tu veux des informations données. Qu’il ait des scrupules, c’est tout à son honneur, mais tu ne comptes pas te laisser arrêter par cela. Tu as déjà bien assez conscience des risques, sans qu’il y ait besoin d’en rajouter. Un instant, tu te dis que tu pourrais te passer de ces informations, que celles de Robin devraient suffire vu qu’il a pratiquement accès à tout, d’autant que tu as déjà une bonne idée de leurs armes, de leurs techniques, celles que ta mère a passé ton enfance à t’enseigner, et de leurs capacités anti-magie. Mais le point de vue sorcier sur les défenses du Blood Circle t’intéresse, Dimka et Aidan ont peut-être aussi des éléments auxquels ton cousin ne pensera pas, une autre façon d’appréhender les choses, et c’est tout aussi important que le reste. Tu ne veux négliger aucun détail dans tes plans.
Avec le temps, ton impatience ne cesse de croître, tu supportes de moins en moins de rester inactif. Et tu refuses de passer un an de plus sans rien tenter pour ta mère. D’autant que le conflit qui prend de plus en plus d’ampleur ne te rassure pas vraiment. Il faut que tu la retrouves avant que ça ne tourne définitivement à la guerre ouverte, échapper au Blood Circle va devenir de plus en plus difficile. Au fond, tu regrettes presque de ne pas avoir rompu la promesse faite à ta mère. La situation était moins complexe à l’époque.
Tu te revois face à elle, à tes tout débuts à Poudlard, son regard déterminé posé sur toi, avec cette étincelle dure qui signifie qu’elle te parle avec le plus grand sérieux. « S’il m’arrive quoi que ce soit, jure-moi que tu ne te jetteras pas dans la gueule du loup pour me sauver. » Tu t’étais redressé, piqué au vif, presque en colère : « Je ne t’abandonnerai pas ! ». Son hochement de tête sec. « Je sais, mais ça ne passe pas par foncer tête baissée. Si tu te fais avoir, c’est exactement comme si tu m’avais abandonnée parce que tu ne pourras plus rien faire. Et si Maxwell te met la main dessus, tout ce qu’on aura mis en place pendant toutes ces années n’aura servi à rien. Jure-moi que tu n’agiras pas sur un coup de tête. » Tu avais pris le temps de réfléchir avant de répondre, tout en ayant conscience qu’elle avait raison, même si tu ne l’as pas admis à voix haute. Tu savais qu’elle le faisait pour te sauver, et tu savais aussi que c’était la voix de la sagesse. Seul face au Blood Circle, tu n’aurais aucune chance. Ça n’a rien ôté au fait que ça a été la décision la plus difficile de ta vie, encore plus quand tu y as été confronté pour de bon. Alors, certes, ça ne t’a pas empêché d’aller rôder près de chez ton père après sa disparition, mais l’hôtel particulier, à la fois si familier et si étranger après tant d’années, était trop bien protégé – sans parler du fait que tu ne savais pas – et ignores toujours – si elle est là ou au QG, ton père est bien capable des deux.

Quoi qu’il en soit, la rétention d’information juste au moment où tu t’apprêtes à mettre la main dessus passe mal. Pour qui il se prend ? C’est facile pour lui ; dans un mois, il retrouvera sa mère, sa famille pour les vacances, il pourra prendre du bon temps, et tu ne penses pas trop t’avancer en te disant qu’il a un toit pour l’accueillir, un vrai chez-lui.
Il s’emporte quand tu lui dis que tu sais ce que tu fais, te parles de plans, de la difficulté à rentrer chez eux. Ah bon ? Non, vraiment, tu ne t’en étais pas rendu compte tout seul. Tu serres les poings.

— Ah bon, il ne suffit pas de pousser la porte ? Mince alors, il y avait donc une raison pour que je vous demande ces informations ! Arrête de me prendre pour un idiot, Aidan. Je sais parfaitement que le meilleur des plans peut échouer, mais j’ai quand même besoin de toutes les infos pour parer le maximum de risques. Crois ce que tu veux, je m’en fiche, mes raisons ne te regardent pas.

Tu te doutes bien que son expédition ne s’est pas forcément déroulée aussi bien qu’il l’espérait, mais quoi ? Tu ne peux pas continuer d’attendre les bras croisés, à prier pour que ton père n’ait pas fait de mal à ta mère. Maintenant qu’il sait que tu es à Londres, sans doute que tu as rejoint l’Ordre, ses efforts vont s’intensifier. C’est déjà une chance immense qu’aucune de tes missions n’ait tourné au désastre de ce point de vue-là. Tu ne peux pas continuer à jouer avec le feu trop longtemps. Et il est hors de question qu’Aidan se mette sur ton chemin.

— C’est pourtant ce que tu es, un égoïste, bien planqué dans ta petite vie confortable ! On avait un accord, il est trop tard pour tes scrupules. Tu veux que je te signe une décharge de responsabilité pour que tu dormes sur tes deux oreilles ? Promis, personne ne viendra t’embêter s’il m’arrive quelque chose.

Il ne s’en tient pas là, revient sur tes raisons d’en vouloir autant au Blood Circle. La vengeance était le motif le plus simple à invoquer et tu t’y tiens.

— Tu te prends pour qui, au juste ? Tu n’es pas ma mère et je fais bien ce que je veux de ma vie même si ça ne te plaît pas. Ce n’est pas la peine de me faire la morale ou d’essayer de me faire changer d’avis, tu perds ton temps. Je te demande seulement de respecter notre accord et de me dire ce que tu sais.


Ça ne te ressemble pas de t’énerver aussi vite, de répondre aussi durement, mais tu en as marre. Évidemment, il ne sait rien, il ne peut pas comprendre, mais pourquoi doit-il se sentir aussi concerné ? Ce serait bien plus simple pour vous deux qu’il te dise tout. Bon sang, pour une fois que quelque chose avait l'air de bien se passer, il faut que ça déraille en cours de route.

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Point de rupture

— Eirian & Aidan

A bout de nerfs, tu l’étais. Il ne manquait pas grand-chose pour enflammer le brasier. Il te semblait loin le temps où tu maîtrisais tes émotions comme il se devait. Pourtant moins de six mois en réalité… Tu avais juste envie de fuir. Fuir tes problèmes, fuir tes responsabilités, fuir tes engagements, fuir la vérité aussi. Tu aurais aimé qu’une solution toute faite te tombe dessus, à la place c’était Eirian qui t’étais tombé dessus. Plus d’exigences, plus de problèmes, plus d’engagement à respecter. C’était trop et à ce stade les desseins d’Eirian te paraissaient insensés. Tu trouvais cela tellement injuste que quelqu’un choisisse de ruiner sa vie volontairement. Tu lui refusais l’accès à ces informations autant par colère de ses choix que pour le protéger finalement. Tu le fusillas du regard lorsqu’il ironisa, ajoutant que tu le prenais pour un idiot. Idiot ? N’était-ce pas complètement idiot de vouloir s’introduire dans un bâtiment du Blood Circle ? Bien sûr que plus il aurait d’infos, plus il aurait de chances de s’en sortir, mais tu ne comprenais toujours pas la raison qui le poussait à faire ça. Ça ne te regardait pas ? Vrai aussi, mais à ce stade tu ne raisonnais plus sur ce qu’il te devait ou pas. Tout ce que tu voyais, c’était un camarade qui avait la chance d’avoir une vie sans emmerdes et qui allait tout foutre en l’air pour la raison la plus stupide du monde. La vengeance.

Le fait qu’il te parle de profiter de ta vie te piqua au vif et tu lui posas cette question à laquelle tu n’attendais pas de réponse. Tu voulais juste lui faire comprendre qu’il ne s’agissait pas d’être tranquille en ne lui révélant pas tes informations. Ça t’énervait qu’il pense ça. Il enfonça le clou et loin de te convaincre de l’aider, il te braqua. Il t’attribuait une vie que tu n’avais pas la chance d’avoir. Une vie que plus que jamais en cet instant tu enviais. Un planqué ? Oui, mais certainement pas dans une vie confortable. Comment pouvait-il penser autrement ? Tu t’étais toujours arrangé pour que ce soit ce que tout le monde pense. Et aujourd’hui ce mensonge t’apportait quoi ? Un semblant de vie… Et là, de la colère que tu ne pouvais plus contenir.

- La ferme ! Tranchas-tu, tu ne sais rien de ma vie !

Dormir sur tes deux oreilles… Dormir devenait un luxe, et si tu t’endormais c’était plus d’épuisement qu’autre chose. Ses mots t’énervaient. Un accord… Oui tu ne savais que trop bien ce que signifiait le mot « accord ». Et même si à l’époque, tu n’étais pas vraiment des plus convaincus par l’idée, tu avais accepté, justement à cause des arguments qu’il avançait. Que puisqu’il était décidé à mener à bien son projet, autant lui filer toutes les clés. La colère, ta vie qui ne ressemblait plus à rien… Tu n’avais plus envie de respecter cette part du marché. Par culpabilité au cas où les choses tourneraient mal ? Un peu, mais surtout parce que tu détestais l’idée qu’il aille bousiller une vie sans histoires pour des foutaises. Tu étais pourtant quelqu’un sur qui on pouvait compter. On ne t’aurait pas qualifié de type à qui on ne pouvait pas faire confiance ou qui n’avait pas de parole. Mais tu étais loin de penser à ton honneur en ce moment même. Tu n’arrivais pas à comprendre et tu insistas sur ses raisons, l’interrogeant sur son désir de vengeance, sur ce paramètre de tête brûlée que tu ne lui connaissais pas. Il ignora tes questions et tes provocations, les repoussant et ramenant tout à toi et au fait que tu ne tenais pas tes engagements. Pour qui tu te prenais ? Pour rien, un type paumé qui passait ses nerfs sur le premier type qui avait la chance de ne pas avoir sa vie. C’était aussi moche que cela. Et dans un dernier recours, tu lanças des paroles qui ne te ressemblaient pas.

- Ha ouais ? Tiens justement, elle en pense quoi ta mère de ton délire ? Elle est d’accord pour que son fils aille risquer de se faire trouer la peau par des moldus ?

Tu parierais cher que ça n’est pas le cas. Ta propre mère si elle avait eu vent de tes projets, avant ou même après en être sorti, t’aurait passé la soufflante de ta vie. Majeur ou pas, elle aurait été sur ton dos tout le temps. Sa façon de s’inquiéter pour toi en temps normal ou de prendre des nouvelles à excès n’aurait rien été à côté. Impossible, aucune mère sensée ne pouvait être d’accord avec ce genre de projets. Tu te retenais presque de lui suggérer que tu ailles demander son avis à celle qui l’avait mis au monde. De toute façon, tu n’avais aucune idée de l’endroit où il habitait, ni à quoi ressemblait sa mère. Et pire encore, tu n’étais pas une balance. Autant tu désapprouvais son projet, autant tu n’aurais clairement pas apprécié qu’on te vende à ta mère en septembre pour ton escapade au Blood Circle. Il ne te manquait pourtant pas grand-chose pour le menacer… Parfois tu te demandais si à force de laisser la bête te contrôler à chaque pleine lune, elle allait finir par te transformer ? Est-ce qu’à la longue, tu allais ressembler à ce que tu ne voulais pas devenir. L’image de Greyback te passa un instant à l’esprit et tu la chassas. Avais-tu vraiment besoin de te rajouter des angoisses en cet instant ? Tu fixas ton camarade. Il te disait qu’il ne changerait pas d’avis et qu’il ne servait à rien de t’acharner et pourtant tu retenais toujours tes informations.
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Ven 5 Mar - 3:00
Point de rupture
« fin mai 2020 »

Cette discussion te porte sur les nerfs. Dire que tu pensais obtenir rapidement les informations dont tu as besoin ! Mais là, plus le temps passe, plus Aidan t’énerve, et ce n’est rien de le dire. Son obstination à refuser ce qu’il t’a pourtant promis te hérisse. Qu’est-ce que ça peut lui faire que tu t’attires des ennuis, bon sang ? C’est ton problème, pas le sien. Bon, à sa place, tu ne laisserais pas non plus un camarade se jeter dans la gueule du loup tout seul. Mais si ça le gênait tant, il n’avait qu’à t’en parler avant plutôt que d’attendre le dernier moment ! Tu n’es pas idiot, tu sais ce que tu fais. Et tu n’as pas attendu si longtemps pour laisser des informations t’échapper maintenant. C’est trop important. Évidemment, si ça n’avait été qu’une histoire de vengeance, tu aurais laissé tomber depuis le temps ou tu te serais débrouillé autrement. Tu aurais de quoi en vouloir au Blood Circle pour ce qu’ils t’ont fait – et tu en veux à ton père d’une certaine manière, surtout pour ce qu’il aura fait à ta mère et pour la haine qu’il éprouve pour toi. Mais tu n’as pas envie de te venger. Pour que ses proches, ses complices essaient de s’en prendre à toi à leur tour ? C’est comme ça qu’on se retrouve avec la situation actuelle, un conflit ouvert entre les deux mondes. Tu n’as aucune envie de jeter de l’huile sur le feu.

Mais là… c’est comme toucher du bout des doigts un rêve après lequel tu cours depuis des années et te le faire enlever au moment où tu vas l’attraper. C’est de ta mère qu’il s’agit, pas de la guerre, ni des chicaneries des uns et des autres, ni de vengeance ou d’idéologie. Des années que tu espères, que l’idée de la retrouver t’aide à tenir debout, à survivre, littéralement, parce que tu ne peux pas l’abandonner, il n’y a que toi qui sois en mesure de l’aider. Tant pis pour l’épuisement, les cauchemars, les nuits sans sommeil, cette impression permanente de perdre pied, de foncer dans le mur, tant pis pour tout ce que la vie a décidé de te balancer dans la figure si, au bout, tu la retrouves. Il n’y a que ça qui compte. Tu pourras t’effondrer une fois qu’elle sera en sécurité. Et ton espoir avait gagné de nouveaux crans ces dernières semaines, l’idée d’agir te redonnait de l’énergie, un regain de motivation, la force de continuer. Et Aidan vient jouer les moralisateurs du haut de sa petite existence paisible et confortable, te parler de danger, de risque, d’inconscience, de foutre ta vie en l’air, une vie dont il ne sait rien, une vie déjà bien assez foutue comme ça, dont il n’y a pas grand-chose à sauver. Peu importe le danger, peu importe ce que tu devras encore perdre, tu sais bien de quoi le Blood Circle est capable et ça ne t’arrêtera pas.

Et tu es épuisé, épuisé de lutter en permanence contre le reste du monde, épuisé que même lorsque les choses semblent aller mieux, un nouvel obstacle surgit comme si tu n’avais pas déjà assez encaissé, comme si Merlin ou tu ne sais qui essayait de voir jusqu’où tu peux aller avant d’exploser en morceaux. Épuisé de voir que même pour quelque chose d’aussi simple, qui ne devrait pas poser problème, le grain de sable est quand même là. Épuisé de devoir te battre contre quelqu’un de ton propre camp parce qu’il n’est pas fichu de tenir sa parole. Dire que vous vous êtes entraidés à l’Institut, que vous avez lutté ensemble contre le Blood Circle, délivré les prisonniers… Certes, sans votre accord, vous n’y seriez sans doute pas allés ensemble. Mais ce n’est pas que cela qui t’a fait rester à ses côtés.

Les poings serrés, doigts crispés sur ta baguette, tu ne le quittes pas des yeux, affrontes le regard noir qu’il te lance. Il s’énerve lui aussi, mais il est le seul responsable de cette situation, vous n’en seriez pas là s’il avait directement accepté de te dire ce qu’il sait plutôt que de jouer les modèles de vertu. Il prend mal ta remarque sur sa vie, te dit de la fermer. Ça te fait rire lorsqu’il te demande ce que tu sais de sa vie, un rire dur, qui ne te ressemble pas, mais tu perds patience. Parce que lui peut juger la tienne, mais pas l’inverse ? La colère monte et brûle.

— Peut-être bien, mais dans ce cas, éclaire-moi, qu’est-ce que je devrais savoir qui justifie ton attitude ?

Un mouvement d’humeur t’échappe.

— Et toi, Aidan, qu’est-ce que tu sais de ma vie ? Qu’est-ce que tu sais de ce que j’ai vécu là-bas, de ce qu’ils m’ont infligé ? Qu’est-ce qui te donne l’impression que tu peux juger ce que je fais de ma vie et décider à ma place comment je devrais agir ?

Rien ne l’empêche de mener une existence tranquille, lui. Il a une famille, des proches, une maison où rentrer cet été. Des parents ; sa mère doit être présente quand il faut et son père ne rêve sans doute pas de lui coller une balle dans la tête, ne le regarde pas comme une abomination à éradiquer. Il ne passe pas sa vie à mentir à tout le monde, même à ses amis. Il a… tout ce que tu n’as pas. Tout ce que tu crèves d’envie d’avoir, parce que tu n’en peux plus de porter le poids de ces dissimulations.
Tu te crispes encore plus lorsqu’Aidan évoque ta mère. Elle ne voulait pas que tu prennes de risques inconsidérés, que tu te fasses tuer pour elle, mais ça n’arrivera pas. Tu fais un pas vers lui, les doigts toujours serrés sur ta baguette, et le fusilles du regard. Tu n’as pas l’intention de l’attaquer, pas réellement, et tu n’es pas du genre à porter le premier coup, mais ce n’est pas l’envie qui te manque. Ou celle de le secouer un bon coup pour qu’il lâche ces maudites informations. Tu rétorques d’une voix glaciale :

— Je t’interdis de me parler de ma mère. Tu ne la connais pas, tu ne sais rien d’elle, tu n’as aucune idée de ce qu’elle pense ni de ce qu’elle voudrait que je fasse ! Pour la dernière fois, donne-moi ces informations et je te laisserai tranquille.

Tu regrettes de ne pas avoir plus d’éléments sur lui pour le faire céder. Il a l’avantage, et ça t’exaspère de savoir ces informations si proches, à portée de main, mais toujours aussi inaccessibles.


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Sam 6 Mar - 11:39

 

Point de rupture

— Eirian & Aidan

Cela faisait des semaines que cette colère grondait en toi. Tu étais en colère contre celle qui t’avait volé ta vie, contre Greyback et son marché. Tu en étais même venu à en vouloir à ta mère pour ses erreurs de jeunesse. Et tu étais en colère contre toi-même pour tous ces mauvais choix que tu prenais et qui s’avéraient ne te mener que plus encore dans les problèmes. A l’approche de la pleine lune, cette colère ressortaient démultipliée. Une autre raison à ta colère, les autres qui eux avaient le droit à une vie sans histoire. Eirian qui venait te soutirer ces informations pour aller gâcher sa vie. Pour une fois, ça te rendait dingue qu’il pense ta vie parfaite. Ça t’énervait qu’il s’imagine que tout était tranquille pour toi. Tu n’avais pas envie qu’on te plaigne non plus, mais du coup c’était comme si ta colère et ta peine n’étaient plus légitimes. Là tu en avais marre et tu explosais. Il ne savait rien de ta vie et tu ne voulais plus qu’il enchaîne les remarques d’une vie que tu n’avais pas. Il ne nia pas ce que tu venais de lui dire, sauf qu’au lieu de battre en retraite il cherchait des explications. Tu te rembrunis et ton regard se posa quelques instants sur les débris de la fiole que tu avais fracassé contre l’arbre. Qu’est-ce que tu pouvais bien lui dire ? Que ta vie était un mensonge et que chaque jour qui passait, tu craignais de perdre toute ce que tu connaissais et aimais ? Que tu t’étais engagé à réaliser des choses qui te rebutaient et que tu avais l’impression de devenir le monstre que tout le monde craignait ?

Eirian te retourna ta remarque et tu le regardas silencieux. Tu ne pouvais qu’admettre que tu ne savais pas grand-chose de sa vie, que tu ne pouvais que spéculer. Ce serait mentir que de dire que tu t’étais déjà intéressé à son histoire, à sa famille, à ce qu’il aimait faire en dehors de Poudard. Ce qu’il avait vécu là-bas ? Tu ne pouvais que le deviner. La presse sorcière avait consacré quelques articles aux prisonniers, aux disparus et à ce qu’on leur avait fait subir. Des expérimentations, des sévices de toutes les sortes, des prélèvements dans parfois la pire des douleurs… Non, c’est vrai que tu ne savais pas ce qu’il avait vécu là-bas. Il ne t’avait jamais laissé penser qu’il avait vécu le pire enfer. Tu l’enviais un instant plus tôt et puis maintenant tu réalisais qu’il savait peut-être aussi bien donner le change que toi. Pourquoi tu te sentais le besoin de lui dire d’abandonner ? La colère t’avait-elle à ce point mené à ça ? Tu cherchais tellement à garder le contrôle sur tout, que tu ne lâchais plus rien. Et lui il tombait juste au mauvais moment et injustement tu le prenais pour ton défouloir. Tu allais même jusqu’à lui parler de sa mère et de ce qu’elle pouvait penser de cette lubie.  Tu le sentis encore plus à cran alors qu’il t’assenait ses paroles et insistait pour que tu cèdes. Et lorsqu’il fit un pas de plus vers toi, tu sentis qu’à ce stade il n’y avait que deux issues possibles. En venir aux mains et peut-être que ça te soulagerait autant que tu souffrirais, car l’ayant vu sur le terrain, tu savais de ce dont il était capable. Cette solution était donc de toute évidence la pire à choisir. Tu en bavais déjà assez avec la meute, était-ce nécessaire de te rajouter coups et blessures à deux pas de la pleine lune ? Sans compter le nombre de problèmes supplémentaires à affronter ensuite. Tu souffrais oui, mais la colère ne t’aveuglait peut-être pas au point de perdre totalement la raison. Restait la deuxième issue. Celle où vous calmiez le jeu avant que ça dérape. Tu soupiras, essayant de chasser par la même occasion toute cette colère qui t’habitait.

- Ne gâche pas ta vie, repris-tu tentant d’être moins agressif dans le ton de ta voix, ne poursuis pas une lubie stupide comme j’ai pu le faire… Avec Dimka, on a eu de la chance et si quelqu’un n’était pas venu à notre aide, ça aurait pu très mal finir pour nous.

Tu n’étais pas fier de cette escapade et jusqu’au bout tu avais cherché l’objet que tu convoitais au mépris de ta vie et de celle de ton meilleur ami. Votre salut, vous ne le deviez qu’à cette femme qui était très probablement intervenue avant que le drame ne survienne. Tu avais beau te trouver des excuses avec ta condition, ça avait été complètement irresponsable.

- Tu as l’Ordre, des tas d’occasions de te…

Tu t’interrompis, le fixant. La meilleure façon de se venger, il le faisait déjà. Il se battait aux côté de l’Ordre du Phénix. Il était vrai que tu ne le connaissais pas beaucoup, mais tu n’arrivais pas à croire que la vengeance soit son moteur. Tu l’avais dit, certes sous le coup de la colère, mais sa raison de se comporter n’avait aucun sens. Alors tu te mis à sa place. Si les rôles avaient été inversés et qu’il t’avait poussé à avouer pourquoi tu voulais t’introduire dans un bâtiment du Blood Circle, lui aurais-tu dit la vérité ? Non bien sûr. Et aurais-tu accepté qu’on te décourage ? Évidemment que non.

- Si tes raisons sont vraiment la vengeance, je ne pourrais que t’encourager à abandonner, mais s’il s’agit d’autres choses… Disons que ça ne m’emballe pas, mais je t’aiderais.


Tu ne lui demandais pas vraiment ses raisons à cet instant, juste si ça en valait la peine d’aller se mettre en danger ainsi, aussi bien informé soit-il.

- Si ton plus gros problème, c’est d’aller rendre la monnaie de sa pièce au Blood Circle, alors oui sans doute que je t’envie, lâchas-tu sans vraiment le regarder.
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Point de rupture
« fin mai 2020 »

Tu es furieux. Furieux contre Aidan, furieux d’avoir accepté ce marché, furieux de ne pas avoir vu l’entourloupe avant d’y être confronté. Tu as voulu croire que ça se passerait bien, que tu aurais ces informations pour pouvoir te concentrer pleinement sur le reste, à savoir monter ton plan pour la suite. La moindre erreur te sera fatale, tu en as bien conscience. La promesse faite à ta mère danse toujours dans un coin de ta tête. Non, tu ne fonceras pas tête baissée dans la gueule du loup. Mais tu ne peux pas rester sans agir plus longtemps. Sans savoir ce qu’elle devient, si elle va bien. Si elle est seulement vivante – mais elle doit l’être, ton père n’avait pas de raison… Enfin, c’est toi surtout qu’il veut éliminer, c’est toi qui comptes. Se débarrasser d’elle ne lui apporterait rien. Ou alors, il l’aurait fait ce jour-là, c’est son corps que tu aurais trouvé en rentrant de Poudlard et non un appartement vide. De toute façon, tu n’admettras pas autre chose : elle est vivante. Et tu la libéreras, peu importe ce qui se mettra en travers de ton chemin. Mais pour cela, ton plan doit être parfait. Pas d’erreur, pas de faille ; tu dois réfléchir en fonction de tes capacités magiques, physiques aussi, et de leur point de vue, ce qu’ils peuvent imaginer pour te piéger. Ton seul avantage, c’est que tu les connais. Ta mère a pris soin de te transmettre ce qu’elle savait sur ses coéquipiers, sur leurs méthodes, leurs façons de penser. Bien sûr, les choses ont dû évoluer ces dernières années avec leur montée en puissance, mais tu connais globalement leur état d’esprit. Et cela aussi, tu comptes bien l’utiliser.

La colère grimpe au fil de la discussion, devant le refus répété d’Aidan, mais aussi ses insinuations sur ta vie. Qu’est-ce qu’il sait de ce que tu as traversé ? Non que tu veuilles te faire plaindre, même à Élise tu n’as jamais avoué la vérité alors qu’elle t’a pourtant tiré d’affaire, sans elle tu n’es pas sûr que tu serais encore là, et elle a beau être devenue une de tes plus proches amies, elle ne sait rien de ton histoire familiale, ni de ce qui s’est passé cet été-là, au-delà du fait que tu as vécu quelque chose de traumatisant. Et c’est déjà bien assez. Mais qu’on sous-entende que tu as une vie parfaite, tranquille, sans ennuis, ça te donne plutôt envie de rire jaune. De rire et de pleurer. Qu’il vienne l’essayer, tiens, qu’il prenne ta place pour quelques jours pour voir à quel point tu t’éclates. Pour voir à quel point c’est plaisant, une vie de mensonges et de dissimulations.

Tu ne cèdes pas devant ses remarques, mais son regard vers le flacon brisé que tu as vu en arrivant ne t’échappe pas. Lui aussi a l’air d’avoir ses propres ennuis. Pourquoi ne pas se débarrasser facilement de celui que tu représentes ? Ça lui ferait une charge en moins. Tandis que tu lui renvoies ses phrases au visage, il te fixe. Son attitude t’énerve au point que tu en deviens menaçant. Alors, tu ne porteras pas le premier coup, le premier sortilège plutôt, parce que tu n’amèneras pas la confrontation sur un terrain physique – tu n’es pas sûr de pouvoir le mettre à terre dès les premières secondes et s’il commence à répliquer, tu ne maîtriseras plus rien. Tu espères surtout qu’il va céder ; tu ne tiens pas réellement à te battre, même si… même si cela te permettrait de te défouler. La prise de conscience te prend au dépourvu. Tu t’es déjà battu, bien sûr, pour faire rentrer dans le rang les sang-pur qui t’insultaient ou qui trouvaient si drôle de martyriser les autres. Mais c’était plus par nécessité que par envie. À quel moment est-ce que tu as commencé à perdre à ce point le contrôle de tes réactions et de tes émotions ? Toi qui t’efforces toujours de ne pas faire de vague, de ne surtout pas attirer l’attention, de rester sous tous les radars…

Devant ton agressivité, Aidan soupire. Sa voix est moins dure tandis qu’il te demande de ne pas gâcher ta vie. Tu ravales les mots mordants qui te viennent, prends une inspiration longue, profonde, que tu relâches doucement, en forçant tes doigts à se desserrer. Plus d’huile sur le feu. Heureusement qu’il a plus de jugeote que toi sur ce coup-là. Ton sens du contrôle commence aussi à se faire la malle et ça sent mauvais pour toi. Tu dois te ressaisir, vite. Il est trop tôt pour que tu flanches, tu pourras relâcher la pression une fois que tu auras retrouvé ta mère. Peu importe ce qui t’arrivera à ce moment-là. Avec un effort, tu réponds d’une voix maîtrisée, sans colère.

— Ce n’est pas une lubie stupide. Je connais les risques, je les ai assez vus à l’œuvre… et je ne compte pas les sous-estimer.

Entre ta capture et l’Institut, il y a largement de quoi ne pas les prendre à la légère. S’il y a une chose que tu veux réussir dans ta vie, c’est celle-là. Le reste… tu verras plus tard ; pour l’instant, ce ne sont que des rêveries. Tu te tends lorsqu’il souligne que tu as l’Ordre. Tu aurais préféré qu’il ne fasse pas cette réflexion, qu’il ne comprenne pas. Tu soutiens son regard sans répondre, essayant d’anticiper la suite, de mesurer ce que tu peux dire, quelle justification passera. Las, tu passes une main sur ton visage.

— Non, je ne cherche pas la vengeance. Ça n’a même jamais été mon but, je déteste cette violence absurde et sans fin, et je n’aurais pas autant insisté pour ça. Là, c’est… c’est bien plus important que n’importe quelle vengeance. Ça vaut tous les risques que je suis prêt à prendre.

Un sourire désabusé plisse tes lèvres lorsqu’il lâche qu’il t’envie si la vengeance est ton plus gros problème. Signe que les choses ne doivent pas être simples pour lui non plus. Tu tergiverses, il a fait un pas vers toi, tu peux en faire autant. Tu ne l’enseveliras pas sous les questions, mais tu peux au moins montrer que tu comprends.

— Tu n’imagines pas à quel point j’aimerais que ce soit mon plus gros problème.

Ça voudrait dire que le reste va bien. Tu soupires.

— Je… suppose que ta vie n’est pas aussi simple que tu veux en donner l’impression. Je n’aurais pas dû te balancer tout ce que je t’ai dit.


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Dim 21 Mar - 16:13

 

Point de rupture

— Eirian & Aidan

Ce qu’il était dur de refouler sa colère lorsqu’elle avait attendu tout ce temps pour éclater. Tes angoisses n’arrangeaient rien au problème, et ce loup qui semblait prendre de plus en plus de place… Mais ce n’était pas toi. Tu n’étais pas celui qui allait chercher querelle ou qui courait après les problèmes. Tu n’étais pas celui qui cherchait la confrontation pour évacuer des émotions mal gérées. Te battre oui pour te défendre, cela t’était déjà arrivé et tu n’avais pas particulièrement pris plaisir à cela. Alors tu devais redescendre en pression, tu devais faire l’effort d’apaiser les choses, parce que tu n’avais pas envie d’empirer ta situation. Ce n’était pas de la faute d’Eirian si ta vie déconnait. Tu tentas encore une fois de le décourager, mais de manière plus calme. Tu n’hésitas pas à avancer à quel point ton escapade avec Dimka n’avait rien eu d’héroïque et que vous aviez eu beaucoup de chance d’en être sortis. Il te répondit encore une fois avec la même motivation et tu compris qu’il n’abandonnerait pas de sitôt. Maintenant que tu tempérais ta colère, tu commençais à faire des liens. Ton camarade ne te disait pas tout et tu étais mal placé pour lui en vouloir. Tu étais mal placé pour exiger de lui la vérité. Alors s’il avait d’autres raisons, des raisons moins stupides que la vengeance, tu accepterais de l’aider comme cela était convenu au départ.

Tu l’observas et tu eus l’impression de te reconnaître lorsque tu évaluais une situation et préparais des réponses apprises par coeur. Mais cette fois, lui aussi baissa les armes. Pas de vengeance, à ce stade qu’il s’y accroche t’aurait étonné. Ce n’était pas logique. Quelque part tu étais soulagé. Pas que tes intuitions se soient révélées bonnes, mais que ses raisons quelles qu’elles soient, soient plus que de mener une vendetta. Tu hochas la tête lorsqu’il t’expliqua ce qu’il pensait de toute cette violence. Tu ne pouvais être que d’accord avec lui. Se venger, rester ainsi bloqué sur son passé et y dépenser toute son énergie ne pouvait pas l’aider à aller mieux. Tu ne le connaissais pas, c’est vrai, mais la vengeance ça ne collait pas avec le peu que tu avais vu de lui. Tu finis par ôter le sac de ton épaule pour y chercher du parchemin et de l’encre. Et puis finalement, tu reculas et t’adossas de nouveau à l’arbre contre lequel tu t’étais installé plus tôt. Tu commenças à dessiner ce que tu avais gardé en mémoire tout en l’écoutant te répondre. Il aurait aimé que la vengeance soit son plus gros problème… Bien sûr que tu étais curieux et pas pour le plaisir de découvrir ce qu’il cachait, mais bien parce qu’au fond malgré tes propres problèmes, tu étais toujours prêt à aider quelqu’un qui en avait besoin si tu le pouvais. Tu relevas la tête de ton schéma lorsqu’il fit allusion à tes propres problèmes et exprima des regrets.

- Pas vraiment, avouas-tu avant de finalement t’excuser à ton tour, désolé de m’être emporté.

Tu repris ton plan griffonnant au passage le numéro du rapport qui t’avait toi-même aidé et qu’il trouverait aisément au quartier général de l’Ordre du Phénix. Et puis tu marquas une pause réfléchissant. Toute cette dispute résultait d’un malentendu. Et le moins que l’on puisse dire, c’était que vous étiez visiblement doués pour dissimuler des secrets et donner l’illusion d’une vie sans problèmes. Puisque jusqu’à présent tu n’avais jamais imaginé autrement la vie de ton camarade et qu’il en était visiblement de même pour lui vis à vis de toi.

- Tu as jamais eu cette impression qu’à trop vouloir que tout soit normal, tu faisais pire que mieux ?

Cette impression que les mensonges feraient plus de dégâts que les secrets eux-mêmes ? Tu ne savais pas trop ce que tu attendais comme réponse. Cette question tu te la posais depuis un moment déjà. Est-ce que renoncer à une vie normale et accepter ton sort serait plus simple que de maintenir l’illusion de ta vie parfaite ? Et si Eirian dissimulait une partie de sa vie lui aussi comme tu le supposais, alors peut-être qu’il s’était déjà posé cette question ? Tu annotas ton plan et décidas que le reste tu l’expliquerais avec Dimka. Il compléterait tes souvenirs et vous seriez certains de ne pas oublier de détails importants. Les alarmes, les patrouilles, les sécurités en tout genre...

- J’ai l’impression de te filer les clés pour partir en mission suicide, lâchas-tu dans un sourire triste, est-ce que tu as besoin d’autre chose ? Je peux peut-être t’aider ? Enfin… tu sais où me trouver au cas où.

A moins qu’il ne s’agisse de prendre la vie de quelqu’un, tu ne rechignerais pas à l’aider si besoin. Et ce n’était pas parce qu’aujourd’hui ton trop plein d’angoisses et de colère t’avais d’abord conduit à le repousser que tu en oubliais qui tu étais. Tu ne pouvais pas laisser une chance à la bête de te transformer en dehors des pleines lunes. Tu continuerais à être celui qui épaulait ceux qui en avaient besoin. Tu fixas Eirian avant de lui tendre ton parchemin.

- On t’expliquera le reste avec Dimka ce soir, ce sera plus simple.

Tes problèmes n’allaient pas s’envoler. Tes angoisses continueraient de te tourmenter et tu ne pourrais pas chasser cette nervosité aujourd’hui, ni demain, mais tu pouvais continuer à venir en aide aux autres. Tu pouvais continuer à te battre pour tes idées d’un monde meilleur. Fallait-il que tu atteignes le point de rupture pour te rendre compte qu’il n’y avait pas que tes mauvais choix pour te définir ?

MAY
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Lun 22 Mar - 16:38
Point de rupture
« fin mai 2020 »

Ça ne te ressemble pas de t’emporter ainsi, d’éprouver autant de colère. De chercher à ce point la confrontation. Comme si ça pouvait régler tes problèmes ! D’ordinaire, tu serres les dents, trouves d’autres moyens de parvenir à tes fins. Tu t’es déjà battu, bien sûr, lorsque tu n’avais pas le choix, que ce soit dans le passé pour sauver ta vie, pour faire taire les sang-pur ou plus récemment lors des missions de l’Ordre ; ta mère t’a appris à combattre, à tuer même, si cela devenait nécessaire, tu sais doser tes coups et ta force, à quels endroits frapper. Mais tu portes rarement le premier coup. Et tu t’efforces de garder la tête froide, de rester lucide, de ne pas céder à tes émotions. À présent… c’est tout le contraire. Tu ne parviens pas à maîtriser le flot de sentiments qui t’assaille et te noie, cette marée poisseuse faite de tes cauchemars et de tes peurs qui t’engloutit et te laisse les nerfs à vif, avec pour seule solution la lame qui mord trop souvent tes bras. Le sang pour chasser l’obscurité, une douleur que tu maîtrises et contrôles, elle. Maintenant, tout ressemble à une agression, tu n’arrives plus vraiment à faire la différence, à tracer les bonnes limites, à savoir où t’arrêter. La fatigue brouille encore plus les frontières. Tu donnerais beaucoup pour une nuit complète. Pour une semaine complète de sommeil. Voire pour qu’on t’oublie dans un coin et que tu te réveilles quand tout ce bazar sera réglé. Rêverie stupide. Tout ce que tu peux faire, c’est t’accrocher, tenir un jour de plus, ne pas penser trop loin dans le futur parce que ça n’a pas de sens. Déjà, la fin de l’année. L’été. Non, à ces deux mois non plus tu ne veux pas penser.

Heureusement pour toi, Aidan est intelligent pour vous deux et fait marche arrière le premier. Tu t’efforces de te calmer à ton tour, sans pour autant atténuer ta détermination. Tu n’as pas l’intention de renoncer, il doit le comprendre. Tu mets cependant un peu d’eau dans ton vin en admettant que ce n’est pas la vengeance qui te motive – elle ne vaut pas autant d’énergie. Aidan semble d’accord avec toi, tandis que tu soulignes que cette violence n’a aucun intérêt. Tu espères qu’il ne te posera pas trop de questions sur tes réelles motivations, qu’il se satisfera de ce que tu laisses entendre.
Cela semble être le cas. Tu ne le quittes pas des yeux tandis qu’il sort du parchemin et de l’encre. Curieux, tu t’approches de quelques pas. Il semble tracer une sorte de plan. Celui du QG ? Ton cœur s’emballe. Enfin. Tu croises les doigts intérieurement, ne montres rien de ton excitation tandis que tu lui réponds. Ce n’est pas difficile – oui, tu aurais voulu que la vengeance soit ton plus gros problème, que tu n’aies à faire payer que quelques blessures sans réelle importance. Ce serait si… facile.
Il relève la tête lorsque tu t’excuses, s’excuse à son tour.

— Tu avais de quoi le faire, je te tombe dessus comme ça, alors que tu as autre chose à penser…

Tu te demandes ce qu’il cache, lui, derrière les apparences. Quels secrets empiètent sur sa vie ? Qu’est-ce qui le pousse à mentir, lui aussi ? Ils ont l’air lourds, en tout cas. Et sa question le confirme.
L’impression de faire pire et non mieux avec tes mensonges ? Oh oui. Surtout depuis que tu as commencé à créer de vrais liens. Mentir à des gens que tu connais peu, passe encore, ce n’est pas difficile. Mais à de vrais amis ? Les regarder tous en face, continuer de déballer tes mensonges pour ne pas briser les apparences mises en place depuis des années ? Parler de tes parents fictifs, de ton frère et de ta sœur inventés, des vacances que vous passez ensemble, de toute cette vie que tu n’as jamais eue… Souvent, tu te sens piégé par cette existence créée de toutes pièces, qui renvoie une image de toi qui n’est pas la vraie. Qui t’empêche de demander de l’aide à tes amis parce qu’ « Eirian Howl » est censé avoir une famille aimante même s’il y a parfois des incompréhensions, parce qu’il est censé avoir une maison où rentrer, parce qu’il n’est pas censé être en cavale. Parce que tout, de ton nom, bien que tu te sois bien plus approprié Eirian que Nathan à présent, que ce dernier sonne étrange, un peu faux, à ta date de naissance en passant par ta vie avant Poudlard est un mensonge. Avouer tes problèmes actuels, c’est tendre l’extrémité de la pelote à démêler ; te confier sur un élément, c’est donner la clé pour ouvrir le reste. Et tu ne peux pas, tu ne pourras jamais.

Tu as l’impression de t’enfoncer, que chaque couche de mensonge supplémentaire empire les choses, t’éloigne encore plus de ceux que tu aimes. Parfois, tu imagines ce qu’aurait été une vie sans mensonges – il te suffit de regarder la plupart de tes condisciples. La possibilité de lâcher-prise, de ne pas avoir besoin de garder le contrôle. Cette liberté, cette insouciance, même si elle est entachée par les événements. Mais tu sais aussi ce qui se passera si jamais tu laisses entendre d’où vient vraiment ta famille, que ton oncle est en grande partie responsable de la situation actuelle, des lois anti-sorciers. Tu ne veux pas perdre ce qu’il te reste. Même si tu sais que des amitiés fondées sur la tromperie et la dissimulation n’ont que peu de valeur. Tu préfères un semblant de vie normale que le rejet et la haine.
Le silence s’étire, tu ne lui as toujours pas répondu. Parce que vous avez l’air de partager les mêmes choses, qu’il peut comprendre, tu concèdes un peu de vérité.

— Oh, si. Trop souvent. Mais je ne peux pas faire autrement.


Il complète son plan. Tu brûles de questions sur le reste, l’équipement, la sécurité… Que ta mère se trouve au QG ou chez ton père, ces éléments-là resteront globalement les mêmes. Le sous-sol de l’hôtel particulier avait tout du bunker, mais tu étais trop jeune pour en garder un souvenir clair ainsi qu’une idée des protections mises en place. Et ça a dû évoluer avec les années, surtout avec le retour de ta mère. La connaissant, elle n’a pas dû leur mener la vie facile.

Aidan a l’air désolé et te propose son aide. Tu retiens un mouvement moqueur, c’est un peu paradoxal après votre conversation, mais c’est encore un fichu tour de tes émotions incontrôlables. Il ne se moque pas de toi… pour autant, tu ne sais pas comment réagir. Tu passes tellement de temps à détourner les attentions des autres que tu ne sais plus y répondre. Pour quelle raison t’apporterait-il son soutien, à toi ?

— Je compte bien tout faire pour que ça n’en devienne pas une. Si tu peux compléter, ça me va, je n’ai pas besoin d’autre chose.

Hors de question de le mettre en danger. Il te tend le parchemin. Le reste des explications viendra ce soir, avec Dimka. Tu jettes un coup d’œil sur le plan, notes le numéro de rapport inscrit dessus. Parfait. Le cœur battant de soulagement, tu relèves les yeux vers lui.

— Merci beaucoup d’accepter de m’aider malgré tout. Ça marche, à ce soir alors.

Intérieurement, tu le remercies aussi pour l’espoir qu’il te redonne. Enfin, tu vas pouvoir avancer.

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