Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
« Si jamais on te demande où je suis passée, c'est facile, invente. Dis tout sans rien dire ou mens sans mentir »
Ma mère m’avait appelée la veille pour me dire que mon père voulait me voir. Quand ton père est malade et que quelqu’un t’appelle pour te dire ça, tu fais rapidement des additions. Tu te dis que c’est terminé, qu’il veut faire ses dernières volontés. Je n’ai pas hésité plus longtemps. J’ai annulé tous mes rendez-vous du samedi, reportant mes patients à plus tard. Je les aimais les créatures et je voulais les aider, mais mon père allait passer avant. C’était évident. Les médecins nous avaient dit que son cancer des os était assez violent et que la suite des choses allait dépendre des traitements qu’il allait devoir subir. Il s’en sortait bien pour ce que nous en savions. Les médecins étaient positifs, mais ils disaient que tout pouvait changer en très peu de temps. Le corps a ses propres façons de réagir et d’une personne à l’autre ce n’est jamais pareil. Alors quand ma mère m’avait appelée pour me parler de mon père, mon cœur a sauté un battement. Je sautais rapidement aux conclusions, je suis d’accord, mais d’un autre côté elle avait été très vague. Oui bon c’était ma faute. De toute façon, la famille passe avant tout dans ma vie, je dirais même que c’est la base. Quand j’ai appelé les propriétaires de mes patients pour leur expliquer mon urgence familiale et que j’allais les voir le lundi suivant (ma clinique étant fermée le dimanche), ils ont très bien compris et m’ont donné de bons mots pour mon père. C’étaient des gens bien.
Le soir même, j’ai rapidement rempli un sac de quelques vêtements, des chaussettes, j’ai ramassé ma brosse à dents, du savon et d’autres produits de toilette avant de les mettre dans ma trousse. J’ai filé à la cuisine, j’ai ramassé de la nourriture pour Mademoiselle. J’ai fait son sac, avec la nourriture, un os, une brosse, ses plats pour l’eau et une couverture. Quand tout fut ramassé, je l’ai regardée, mignonne comme tout. Nous étions prêtes à partir avec notre barda. J’ai fait signe à ma chienne de mettre ses deux pattes de devant sur mes épaules et, quand elle fut installée, j’ai transplané jusqu’à Oxford, chez mes parents. Arrivée sur place, Mademoiselle a fait sa petite danse du bonheur en courant jusqu’à la cuisine où ma mère devait se trouver. Moi, j’étais au beau milieu du salon avec mes sacs et j’entendais ma boule de poils s’exciter plus loin et ma mère qui était plus que surprise de la voir. Ma Terre-Neuve venait tout de même se de téléporter sur 96 kilomètres quand même. « Ludivine ? C’est toi ? » Comme si quelqu’un d’autre allait apparaître dans son salon avec mon chien. Je n’ai tout de même pas fait de commentaires à ce sujet, j’aimais trop ma mère pour lui faire réaliser que sa question était un peu stupide.
« Oui maman, c’est moi. J’ai annulé mes patients de demain, je vais passer le week-end avec vous. »
Ma mère est arrivée au salon, suivie de très près par une Mademoiselle qui voulait beaucoup plus de câlins que ce qu’elle venait de recevoir. Connaissant ma mère, la session spa n’allait pas tarder. Après quelques mots échangés avec elle, je suis allée porter mes sacs dans ma chambre, j’ai installé mon chien au salon et je suis allée voir mon père qui regardait la télévision dans sa chambre. Il devait être autre de 21h30, tout le monde commençait à se préparer pour un bon dodo et après avoir discuté en câlinant et brossant mon chien, mon père s’est endormi. Ma mère est venue le rejoindre peu de temps après et je suis partie de mon côté, Mademoiselle sur les talons, pour dormir paisiblement de l’autre côté du couloir.
Le lendemain matin, j’ai cuisiné le petit déjeuner pour mes parents pendant que ma mère gérait les cafés et le bol du chien. Le temps était froid à l’extérieur, mais le temps était tout de même ensoleillé et il venait nous réchauffer à travers la fenêtre de la cuisine. Avec l’odeur du café et des œufs et le fait que nous aillions tout le temps du monde devant nous, j’avais l’impression d’être sur un nuage de calme. Tout allait bien, mon père allait bien malgré l’appel inquiétant de ma mère la veille. J’ai envoyé un petit texto à Jonas pour lui dire que j’étais chez mes parents et que tout allait bien. Il y avait de bonnes possibilités pour que je l’aie inquiété plus qu’autre la veille quand je lui avais écrit que je partais en urgence pour Oxford. J’ai passé la journée à aider dans la maison pour soulager ma mère de tout ce qu’elle avait à faire. J’ai passé l’aspirateur, lavé la salle de bain et je l’ai aidée avec la vaisselle. Mon père faisait le fier, mais il n’avait plus du tout l’énergie que nous lui connaissions. Avec ses traitements, il n’y avait rien de plus normal.
Après le repas du midi, mon père est allé faire une sieste, ma mère est partie faire quelques courses et moi je me suis installée dans le salon chaleureux pour lire un peu. J’avais emmené quelques dossiers de patients avec moi pour mes suivis du lundi suivant, mais ils étaient sur la petite table face au sofa où j’étais installée et ils allaient probablement y rester. Je préférais le bouquin que j’avais entre les mains. Un goût de cannelle et d’espoir de Sara McCoy, un vrai petit bijou. J’avais une couverture en tricot sur les genoux, des bottines pantoufles aux pieds, un legging noir et un grand tricot blanc qui me descendait aux cuisses. Avec quelques buches dans le foyer, c’était l’après-midi tranquille idéal. Tout allait bien, tout était calme, tout était confortable. Quelques coups cognés à la porte me sortirent de ma concentration et Mademoiselle se releva et trotta vers la porte pour voir qui c’était. Elle semblait plutôt excitée, ce n’était donc pas un étranger. Quand j’ai ouvert la porte, elle s’est élancée de tout son poids sur le nouvel arrivant. Elle ne pouvait agir comme ça qu’avec une seule et même personne. J’ai vite vu mon pauvre cousin Jonas s’étendre au sol avec une chienne hyperactive qui lui léchait le visage. Quand il disait qu’il avait la cote avec les femmes, il ne blaguait pas.
« Mademoiselle dégage de là, laisse-lui le temps de respirer le pauvre. Allez ouste ! »
Je suis accroupie à côté du bonhomme au sol avec un sourire en coin au bord des lèvres, amusée.
« Ça va ? Elle t’a rien cassé, dis moi ? »
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Jonas Tallec
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Lun 17 Aoû - 16:23
Dis tout sans rien dire
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Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
« Si jamais on te demande où je suis passée, c'est facile, invente. Dis tout sans rien dire ou mens sans mentir »
J’avais un téléphone portable, mais je ne m’en servais pas beaucoup. En fait, les seuls moments où je l’utilisais c’était pour communiquer avec mes parents ou bien avec Jonas. Pour le reste, je n’y touchais pas vraiment. Dans le monde magique, ce n’était pas vraiment un accessoire utilisé. J’avais envoyé un texto à mon cousin la veille pour lui expliquer ce qui se passait et surtout, sans faire de mise à jour quand j’étais arrivée à Oxford. En arrivant chez mes parents, après avoir été rassurée par ma mère et mon père sur la situation, je m’étais mise confortable. Je m’étais installée dans mon ancienne chambre, j’avais discuté avec mon père, cuisiné avec ma mère, regardé la télé avec eux et je m’étais endormie paisiblement pour la nuit. J’avais fait tout ça et j’avais complètement oublié mon téléphone portable sur la table de chevet à côté de mon lit. En étant chez mes parents, personne d’autre n’essaierait de me contacter pour une urgence, si? Ça aurait pu être le cas si je n’avais pas oublié le message que j’avais envoyé à mon cousin plus tôt. Une fois mon téléphone posé, j’avais oublié son existence. Dans le meilleur des mondes, oublier la technologie pour profiter de la présence de nos proches est la meilleure des choses à faire. Par contre, quand on oublie qu’on a écrit à quelqu’un, il est possible qu’on ait un retour de vague.
En me levant ce matin-là, j’ai fini par regarder mon téléphone et j’ai vu le texto de Jonas. Il me demandait de lui donner des nouvelles. En voyant ce message, j’espérais sincèrement qu’il n’avait pas attendu après moi pour faire sa soirée ou sa nuit. Je savais comme était le moldu, un fêtard toujours prêt à s’amuser, surtout le week-end. Je me suis dit qu’il me connaissait assez pour savoir que s’il y avait eu une urgence il aurait eu des nouvelles. La culpabilité au ventre, je lui ai écrit que tout allait bien et que je l’appellerais plus tard pour lui expliquer ce qui s’est passé. J’espérais que ce serait suffisant pour le rassurer, pour le moment au moins. L’esprit tranquille, je suis allée prendre mon petit déjeuner et boire mon café en lisant le journal avec mon père. Le temps a passé, nous avons tous fait nos petites affaires et le calme était là. C’était paisible, agréable, j’aimais ces journées où le temps semblait figé, où tout et rien pouvaient se produire. Aucune pression, aucun stress, ce n’était que la vie à sa plus simple expression. J’essayais de reproduire ça le plus possible dans mon petit appartement de Londres. Il y avait Mademoiselle et moi et en dehors du boulot, j’essayais de garder ma vie le plus simple possible, du moins, entre les murs de mon appartement.
Avec l’Ordre du Phénix, ma vie était devenue beaucoup plus complexe. J’allais au boulot, soigner les créatures durant la journée, le soir, parfois, j’avais des réunions de l’Ordre ou bien je faisais des filatures. Une mission de temps en temps, mais c’était plus rare. Je n’étais pas une combattante, loin de là. Je savais me servir de ma baguette, bien sûr, mais je n’étais pas aussi adroite que certains. J’étais capable de me fondre dans la foule des moldus, sans problème et beaucoup mieux que certains. Dans ces moments-là, je me sentais utile. Par contre, une fois de retour à la maison, je tenais à mon calme. Je buvais mon thé, lisais des livres, m’occupais de mon chien et restait en paix. C’était très loin du style de vie de mon cousin, mais ça ne faisait pas moins de lui la personne la plus près de moi, après mes parents. Il en savait beaucoup plus qu’eux sur ce que je faisais par contre. Il n’y avait aucune chance que je leur dise ce que je faisais pour l’Ordre. Pas précisément. Je ne voulais pas les inquiéter ni les impliquer plus que nécessaire. C’était dangereux pour eux de savoir.
Ma mère maintenant partie faire les courses et mon père en train de dormir, je réfléchissais à la semaine qui allait venir, les patients que j’allais devoir replacer dans mon horaire déjà bien garni et surtout à mon père. Son cancer semblait s’être stabilisé, mais d’un autre côté il ne rapetissait pas non plus. Ça m’inquiétait, mais que pouvais-je faire? La vie devait mener sa barque et nous devions la suivre du mieux que nous le pouvions. Certains disent que lorsqu’une lumière doit s’éteindre, on ne peut pas l’en empêcher. Sa lumière allait rejoindre les millions d’étoiles scintillant dans le ciel. J’en étais à me demander comment j’allais pouvoir reconnaître sa lumière parmi les autres. Ce n’est qu’une lumière, non? Mais ça m’inquiétait, beaucoup. Ce n’était pas juste, j’étais en colère, j’étais triste et je n’avais aucun contrôle. C’est là que les coups à la porte m’ont sortie de ma tête, de mes réflexions déprimantes. Arrivée à la porte, Mademoiselle a attendu que je l’ouvre pour sauter sur le nouvel arrivant. Sous cette énorme masse de fourrure, j’ai vu des pantalons de jogging gris. Jonas n’avait pu faire autrement que tomber par en arrière en recevant l’amour de mon chien. J’ai entendu son rire et j’ai vu ses mains passer dans les poils de Mademoiselle. Voyant qu’elle refusait de le laisser tranquille, j’ai dû intervenir. Rouspétant un peu, ma chienne s’est assise sur les jambes de mon cousin qui a enfin réussi à s’asseoir, joyeux. « Ah bah il y en a au moins une qui est ravie de me voir ! Canaille ! » Comme si je n’étais pas contente de le voir. J’ai haussé un sourcil, à moitié amusée et à moitié réprobatrice. Et puis, il y avait plus que ça. Les mains sur les hanches, je lui ai parlé, moqueuse.
« Joue pas les surpris, toutes les filles que je connais sont contentes de te voir, tout le temps. Ç’en est limite exaspérant. »
Il y avait souvent des filles qui papillonnaient autour de lui et ça ne semblait jamais lui déplaire. Je n’avais jamais vu quelqu’un de stable autour de lui et c’était bien correct comme ça. Il vivait sa jeunesse. Un jour quelqu’un serait capable de le tenir en plus, peut-être. J’ai regardé mon cousin se relever de tout son long et en l’analysant comme il faut, il ne semblait pas blessé. Je me suis toute de même informé sur son état. « Oh, tu sais, j’suis habitué maintenant ! C’est pas comme si c’était la première fois ! » Il avait un bon point, elle faisait toujours ça. Je crois que dans sa tête, ça devait être un jeu. Il se dit si fort et costaud. Mademoiselle, elle, elle se dit qu’il ne sera pas capable de la soutenir et jusqu’à présent, elle avait eu raison de l’accro à la salle de sport. J’ai répondu à l’accolade de Jonas en le serrant bien fort contre moi. « Je suis content de te voir ma cousine préférée. » Par Merlin, j’étais rudement contente de le voir sur le pas de ma porte. Quand Jonas était là, rien ne pouvait mal aller. Il était comme la barre d’un bateau. Il pouvait diriger n’importe quoi quand il le voulait et ce n’importe où.
« Je suis contente de te voir aussi Jo’. »
J’ai invité Jonas à entrer et tout était très silencieux encore. Mon père devait encore dormir. C’est probablement pour ça que mon cousin m’a demandé. « Tes parents sont-là ? » J’ai emmené mon visiteur à ma suite dans la cuisine et je me suis installée près de l’ilot central où une cafetière gargouillait doucement.
« Ma mère est sortie faire quelques courses, elle en profite pendant que je suis là. Mon père dort à l’étage… tu veux du café ? »
J’ai sorti deux tasses assorties d’une armoire derrière moi et je m’en suis servi une tasse en attendant de voir si Jonas en voulait lui aussi. La tasse chaude réchauffait mes mains et faisait du bien par cette journée plutôt froide. Je me disais qu’en étant tombé dehors, se réchauffer un peu serait la moindre des choses pour mon cousin.
« Je suis désolée de pas avoir répondu plus tôt à ton texto. J’avais laissé mon cellulaire sur ma table de chevet et j’y ai pas retouché avant ce matin. C’était une fausse alerte encore. Mon père voulait me parler et ma mère m’a annoncé ça comme si c’était ses dernières volontés…j’ai paniqué. »
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Jonas Tallec
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Mar 8 Sep - 18:35
Dis tout sans rien dire
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Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
« Si jamais on te demande où je suis passée, c'est facile, invente. Dis tout sans rien dire ou mens sans mentir »
Je m’amusais clairement aux dépens de mon cousin. On s’amuse avec ce qu’on peut de nos jours après tout. Le contexte n’était pas toujours propice à l’amusement, aux rires, autant d’un point de vue social que familial. Socialement, les sorciers et sorcières comme moi devaient se cacher, ne pas se faire repérer sous peine de représailles par le Blood Circle et leurs proches pouvaient se faire arrêter sous n’importe quel prétexte. Ça faisait que je m’inquiétais énormément pour mes parents et Jonas. Ils avaient tous les trois toujours été très prudents en ce qui a trait à mon état. Ils n’en avaient jamais parlé ouvertement en public et il fallait que ça continue comme ça. Ça se rattachait à mes inquiétudes familiales, sans oublier de rajouter la maladie de mon père. Je m’inquiétais pour leur sécurité à cause de moi et je m’inquiétais de l’avenir. Je n’avais pas de contrôle, je savais ce qui allait arriver pour mon père, je savais que c’était une étape de la vie. Je n’étais pas aveugle, mais j’aurais préféré repousser ce moment à plus tard. Mais je ne pouvais pas contrôler tout ça alors j’essayais d’être légère quand je le pouvais, donc là je me moquais de Jonas. Il sourcilla un peu avant de rire de bon cœur. Je ne pus que faire la même chose, au moins il assumait. Il se considérait comme un dieu vivant avec ses tatouages provocateurs, ses yeux clairs, sa gueule d’ange et son corps idéal. Je devais le reconnaître, plusieurs de mes copines l’avaient trouvé mignon en vieillissant, même s’il était un peu plus jeune que nous. « Serait-ce une pointe de jalousie que j’entends dans ta voix ma chère cousine ? Si tu veux, je te montre comment faire ! » Comment faire quoi? Je pouvais être mignonne moi aussi. Bon, je n’avais pas une liste de conquêtes comme celle de mon cousin, mais je n’en voulais pas. Je n’avais même pas de liste en fait. Je ne voyais pas les relations comme Jonas. La complicité était importante pour moi, je ne voulais pas des relations de passage, seulement physique. J’avais besoin de plus, ce qui n’était pas du tout le cas du mignon dans ma cuisine. Chacun avait sa vision des choses et je ne le jugeais pas pour autant. Je me disais que ça allait se tasser, un jour. J’ai regardé le grand sourire, digne d’une publicité de dentifrice, dans le visage du demi-dieu. J’aimais ce gars comme peu de gens dans ma vie. Il avait ses défauts, comme moi et n’importe qui d’autre, mais il avait toujours eu le cœur à la bonne place.
« Jalouse de quoi ? J’ai besoin de rien, moi. »
J’ai eu un sourire amusé en faisant un clin d’œil au jeune homme. Je l’ai attiré à la cuisine où la cafetière faisait son petit boulot tranquille sur le coin du comptoir. J’ai expliqué où étaient mes parents et j’ai tout de suite vu la différence dans la posture de Jonas. Je ne l’avais pas remarqué quand il était arrivé, mais maintenant qu’il était détendu, je le voyais. Il avait été sur les nerfs quant à l’état de mon père. Maintenant qu’il savait que tout allait relativement bien, ça semblait être plus facile. « D’accord. » Mademoiselle nous a joyeusement suivis dans la cuisine, espérant probablement récupérer des miettes de quelque chose. Dans la tête de mon chien, la cuisine était synonyme de collation. Elle trotta jusqu’à Jonas qui se laissa lécher les doigts et lui gratta le derrière des oreilles. En sortant deux tasses assorties de l’armoire, j’ai demandé au beau gosse s’il voulait un peu de café, sachant déjà quelle serait la réponse. « Je veux bien s’il-te-plaît. » J’ai donc servi du café dans les deux tasses et je lui ai tendu celle qui indiquait #1 Dad. Je suis allée chercher une brique de lait dans le réfrigérateur pour en mettre un peu dans mon café et j’ai laissé le carton sur le comptoir au cas où le jeunot en voulait. J’avais souvenir qu’il prenait son café bien noir, mais je me trompais peut-être. Je me suis excusée pour mon problème de textos et, comme à son habitude, mon cousin comprenait. « Ne t’inquiète pas. Ce n’est rien. » Il comprenait, malgré que je sois une femme de mon âge, que je ne sois pas accrochée à mon téléphone en tout temps, contrairement à lui. Le pauvre garçon semblait incapable de s’en séparer, comme si c’était une extension de son bras. Je ne comprenais pas ça, nous venions de deux mondes différents après tout. En fait non, je venais du monde moldu, mais j’avais grandi dans le mon sorcier. Cela créait une certaine distance, mais nous arrivions à la combler ensemble. Si nous y arrivions, pourquoi tout le monde n’y arrivait pas. C’était frustrant. J’ai vu le jeune homme prendre sa tasse de café et en prendre une gorgée qui devait être beaucoup trop chaude. « Oui, je comprends. J’ai aussi eu peur en ne te voyant pas répondre. J’ai préféré venir directement. » Je n’ai pu me retenir de sourire. C’était bien là le Jonas Tallec que je connaissais si bien. Il était plus qu’un cousin pour moi, il était comme un frère. Même si nous n’avions aucun lien de sang tous les deux, lui et moi étions plus proches que bien des personnes ayant du sang en commun.
« T’es trop gentil Jonas, c’est pour ça qu’on t’aime autant. T’as bon cœur derrière ta gueule d’ange. »
J’ai souris malicieusement au jeune homme en prenant une petite gorgée de café chaud. Je me suis accoudée au comptoir en regardant mon cousin. « J’imagine que tu as du sacrément flipper... Il va comment ? Et qu’est-ce qu’il voulait te dire de si important pour te faire revenir en catastrophe ? » Alors là, il avait raison ! S’il avait vu ma panique hier soir, il se serait sûrement foutu de ma gueule. Après tout, j’avais paniqué pour rien, encore.
« Si tu savais, j’étais pas belle à voir hier soir avant d’arriver ici. Mademoiselle comprenait rien de ce qui se passait la pauvre. Et il avait rien de si important que ça à dire… »
Bon, la conversation que nous avions eu la veille n’avait pas été des plus agréables, mais ce n’était pas une urgence nationale considérant que mon père n’était pas encore au bord de la mort. « Enfin… tu veux qu’on en parle ? Ou bien tu veux qu’on parle de tout à fait autre chose pour te changer les idées ? » Les deux options étaient attirantes et en nous connaissant bien, je savais que nous ferions les deux. J’ai pris une grande inspiration avant de déballer mon sac.
« Si tu veux savoir, il voulait me parler de ses regrets dans la vie, me concernant en tout cas. Il m’a dit qu’il aurait aimé me voir me marier, me faire descendre l’allée et tout ça… Je lui ai dit que c’était pas fini et que ça pourrait aller mieux…tu voulais que je dise quoi à ça ? Je veux pas qu’il culpabilise pour un truc que je fais pas…»
J’ai soupiré avant de prendre une gorgée de café, la gorge serrée.
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Jonas Tallec
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Jeu 8 Oct - 23:43
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« Si jamais on te demande où je suis passée, c'est facile, invente. Dis tout sans rien dire ou mens sans mentir »
Jonas avait une feuille de route des plus impressionnantes. Autant du côté curiculum vitae, que du côté amoureux que du côté feuille de route de sa vie. Petit garçon aux États-Unis, il a perdu ses parents tout jeune. est allé à l’orphelinat dans un pays qui n’est pas le sien, a été adopté par ma famille, est tombé amoureux de son meilleur ami qui refuse de lui parler depuis son aveu. Brillant, il a fait des études et est en train de les terminer tout en festoyant presque tous les week-end avec des jeunes femmes aux mœurs plus légères que les miennes. Malgré tout ça, mon cousin reste une très bonne personne. Il a grand cœur, est ouvert d’esprit et malgré les apparences, il est respectueux des femmes. Disons seulement qu’il vivait sa jeunesse à sa façon. Moi, à son âge, j’avais voyagé, j’avais découvert le monde, j’avais découvert des créatures magiques. J’avais eu des aventures, quand même. Je n’étais pas faite en bois ! Mes besoins et ceux du jeune homme étaient seulement différents. J’étais convaincue qu’un jour, je l’espérais aussi, qu’il rencontrerait une jeune femme très bien qui lui ferait réaliser qu’il n’avait pas besoin de tout ça. Il ne l'avait seulement pas encore rencontrée. Ou bien c’était fait, mais il ne le savait pas encore. Malicieuse, je le regardais d’un air amusé. Il dodelinait de la tête sans savoir ce que je pensais vraiment. Le pauvre garçon. Nous sommes entrées dans la cuisine, Jonas me suivant de quelques pas de ses grandes jambes. Il regardait autour de lui avec un air détendu, serein sur le visage.
J’ai tendu une tasse de café au moldu et il me fit un sourire. Je fis la même chose de mon côté en prenant une bonne gorgée du liquide chaud. C’est là que j’ai senti la nervosité de mon cousin alors qu’il passait une main sur sa nuque. Il essayait de sauver les apparences, mais je le connaissais assez pour reconnaître les signes de nervosité. Clairement, la situation dans laquelle nous nous trouvions pouvait se révéler complexe. Mon père était mourant après tout, ça peut pousser les gens à marcher sur des œufs. Cependant, il essayait de ne pas me le faire sentir. C’est comme ça qu’il était Jonas, le cœur sur la main. « Que veux-tu, je suis le gendre idéal. Dommage pour toi, nous sommes légalement cousins maintenant, on a laissé passer notre chance ! » Son clin d'œil me fit rire. Je savais bien qu’il plaisantait, mais le clin d'œil le confirmait. Ce qu’il pouvait être idit quand il le voulait. J’aurais bien voulu présenter un homme comme Jonas à mes parents, mais l’occasion ne s’était jamais présentée. Il y avait trop de choses qui entraient en ligne de compte, mais la première était que je voulais que ce soit sérieux. Je n’allais pas présenter une fréquentation à mes parents, ça n’en valait pas la peine.
« Prends pas tes rêves pour des réalités, Casanova. »
Nous avions beau avoir essayé de détendre l'atmosphère dans les minutes précédentes, nous allions embarquer à ce moment dans les choses plus sérieuses. Pourquoi mon père m’avait fait venir à son chevet aussi rapidement. Il y avait un peu de ma mère qui était facile à faire paniquer. Elle prenait tout ce que mon père lui disait comme des dernières volontés alors que, selon lui, son heure n’était pas encore venue. J’ai donc expliqué cette situation à mon cousin qui caressait Mademoiselle qui se tenait tout contre lui. Quand ce fut fait, j’ai parlé des regrets de mon paternel. J’ai vu le regard détendu du moldu devenir surpris. Clairement, il ne s’attendait pas à une révélation du genre ce matin-là. En finissant mes explications, j’ai pris une gorgée de café, gênée de ce que je venais de dire. Mon célibat à long terme inquiétait parfois mes parents qui avaient peur que je finisse ma vie seule quand ils ne seraient plus là. À chaque fois que cette conversation venait sur le tapis, je leur disais que j’étais bien entourée, j’avais Soledad, Jonas, Mademoiselle, l’Ordre… Je n’étais pas complètement seule. Je n’avais seulement personne avec qui partager ma vie, pour le moment. « Tu sais, il arrive au moment où il n’a plus envie de croire en rien j’imagine… Il doit se dire qu’il va tout manquer, c’est sûr. » Il avait raison. Le but de mon père n’était pas de me mettre la pression. Il ne l’avait jamais fait avant, il n’allait pas commencer maintenant. C’était probablement moi qui se mettais la pression toute seule. J’entendais ses regrets et je voulais les combler avant qu’il quitte ce monde. Malheureusement, il y avait des choses que je ne pourrais probablement pas faire avant son décès, par exemple me marier. Je n’étais impliquée dans aucune relation, qu’elle soit sérieuse ou pas. Alors les chances que je me marie dans les prochains mois étaient plus que minimes, elles étaient inexistantes. C’était ça mon problème, je n’avais aucune solution pour aider mon père. Comme si j’étais le problème, ce qui en soit était faux. « Tu ne dois pas culpabiliser toi non plus. » Ça, c’était une autre paire de manches Pour faire plaisir à mes parents, pour leur faciliter la vie, j’aurais été prête à tout. Je sais me parler, je sais que je dois faire la part des choses, mais il reste tout de même un sentiment de culpabilité assez présent pour que j’en dorme mal. Foutus états d’âme.
« Je sais bien, t'as raison, mais tu me connais… c’est plus facile à dire qu’à faire. Je veux tellement qu’il soit en paix quand….quand ça va arriver. Tu vois ? »
J’ai pris une nouvelle gorgée de mon café. Ça me déprimait tout ça. Je savais que mon père allait mourir bientôt, je pouvais préparer mon deuil, je le vivais, à chaque fois que je rendais visite à mon père. J’étais au courant depuis le début et malgré tout ça, je n’arrivais pas à penser à après. Je n’osais pas, je ne pouvais pas, je ne voulais pas. « Je veux pas que tu penses qu’il faut que tu te dépêches de vivre tout ce qu’il ne veut pas manquer… Tu vas pas te marier uniquement pour ça… » Bah non, je n’allais pas me marier uniquement pour ça. Quand bien même j’aurais voulu je n’ai personne pour ça. J’ai que Soledad et Mademoiselle. Rien pour avoir un mariage. J’étais heureuse avec elles, mais ce n'était pas de ça que j’avais besoin. « Passe du temps avec lui, faites des choses tous les trois, c’est ça qui est important. Par une vulgaire marche dans une robe blanche dans une grande allée. » L’entendre dire que c’était une vulgaire marche me rendait un peu triste. Je voyais ça plus grand que ça. Je voyais ça comme un père qui montre sa confiance envers un autre homme qui peut veiller sur sa fille. Je vois ça comme une marque de confiance. Certaines personnes voient ça comme un genre du patriarca, de la possession de la femme et tout ça. C’était peut-être le cas à l’époque, mais la tradition peut rester tout en évoluant, non ?
« J’y compte bien. J’aurais seulement aimé pouvoir l’aider, je voudrais qu’il ait aucun regret…. Il ne veut pas que je me marie, il aurait seulement voulu vivre assez longtemps pour vivre ce moment. S’il vient en tout cas. »
J’ai plongé mon regard dans ma tasse de café, me perdant dans mes pensées négatives. Ce n’était pas mon genre, j’étais du genre à être lumineuse, positive, à trouver du bon dans toutes les situations. Malheureusement, là, je ne voyais rien de positif. J’allais perdre l’une des pierres angulaires de ma vie. Il m’avait construite avec ma mère et là, il ne serait plus là. Ça n’avait aucun sens et je ne me laissais pas vivre ma peine tant que ça. Je voulais supporter ma mère, être son rocher. Une petite larme, discrète, est venue s’installer au coin de mon œil. Je l’ai essuyée rapidement, cachant ma gêne dans ma gorgée de café. « Sinon, je t’aide à trouver un mec sur Tinder et promis, tu es mariée dans la semaine ! Après, je ne te garantis pas que ça dure ! » Tinder ? C’était quoi ce truc ? J’avais beau connaître et comprendre le monde moldu, leurs avancées se faisaient tellement rapidement que j’avais beaucoup de difficulté à suivre les nouveautés. Au moins, j’avais Jonas qui me tenait au courant de ce qui se passait sur la planète web. « Tu nous fais transplaner avec tes supers pouvoirs de sorcière à Las Vegas et hop, un petit mariage tranquillou et tu te rétractes une fois rentrée, en voilà une bonne mauvaise idée ! » Là je ne pus me retenir de rire, il pouvait vraiment être idiot quand il le voulait Jonas. Par contre, il savait ce dont j’avais besoin. C’était une bonne chose au fond que je ne lui ai pas écris hier soir pour lui dire que c’était une fausse alarme. Si je lui avais parlé, il n’aurait pas été là, ce matin, dans la cuisine de mes parents à boire un café et à écouter les déboires d’une fille pré-endeuillée. Il ne le savait pas, mais j’avais tellement besoin de lui. J’ai repris une gorgée de café.
« Imagine si tu attrapais le bouquet. Tu serais le prochain à te marier. Jonas Tallec casé, je sais pas si j’y croirais… mais en vrai, c’est quoi Tinder. »
J’avais l’impression que c’était un truc pour faire des rencontres selon le contexte de ce qu’il disait, mais je n’avais aucune idée de ce que c’était, littéralement.
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Jonas Tallec
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Dim 6 Déc - 19:03
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Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
« Si jamais on te demande où je suis passée, c'est facile, invente. Dis tout sans rien dire ou mens sans mentir »
J’avais traité mon cousin de Casanova, moqueusement, mais il restait vrai que les filles et lui, ça venait autant en paquet de deux qu’un nachos avec de la guacamole. Même s’il était mon cousin, je savais très bien qu’il était beau garçon, même plus que ça, il disait lui-même qu’il était magnifique. Cette assurance qui pouvait parfois passer pour de l’arrogance attirait les filles comme des mouches se rapprochant de la lumière, même si elle était dangereuse. En dehors des apparences, il restait un garçon avec le cœur sur la main qui était toujours prêt à aider, toujours positif et qui était un brin naïf. Je me demandais si les filles avec qui il passait si peu de temps avait le temps de se rendre compte à quel point il était une bonne personne. J’en doutais. S’en rendait-il compte lui-même ? Je l’espérais. En tout cas, depuis qu’il était dans notre famille, nous faisions tout pour qu’il le sache. Il avait beau ne pas être de notre sang et nous avions beau être aussi différents qu’une glace à la vanille et une glace au chocolat, le liens qui nous unissait était plus fort qu’un couleur de peau, de cheveux ou bien un groupe sanguin. Il était comme mon frère et le resterait pour toujours. « Je n’y peux rien si elles sont toutes folles de moi ! » Je ne pus que rire, pour ça il avait raison, elles étaient toutes folles de lui, qu’il le veuille ou non.
Nous avions beau avoir un ton léger à ce moment-là, je savais très bien que Jonas n’était pas venu ici pour discuter de son succès auprès de la gente féminine. Il était ici pour parler de mon père. Après tout, c’était pour ça que je lui avais écrit la veille. J’attendais, il attendait, tout le monde attendait et cela me mettait dans tous mes états. Je voulais me montrer forte pour mon père, mais à ce moment-là il dormait, ma mère était partie faire des courses. Il n’y avait que mon cousin et moi de réveillés dans la maison et j’étais fatiguée. J’ai parlé des regrets de mon père et j’ai tout de suite vu le regard de Jonas changer. Il n’avait pas aimé ce qu’il avait entendu. J’en étais convaincue. « Je le sais bien Ludi. Mais il n’a aucun regret à avoir. Il a une fille formidable. Hors norme. Extraordinaire. Tu te rends compte ? Tout ce que tu as accompli depuis que tu es née ? » Bien sûr que je comprenais tout ça. Mon père aurait aimé assister à ce grand jour, mais il ne voulait pas me faire porter ce poids sur mes épaules.
« Je me suis mal exprimée, je sais bien que tu as raison. »
Je n’aurais jamais dit que j’étais extraordinaire, au contraire je me trouvais bien ordinaire. Je vivais seule avec un énorme chien, je passais mes journées à travailler et mes soirées à lire des bouquins, boire du thé ou papoter avec Sol. En dehors de ça, j’essayais d’aider au possible l’Ordre du Phénix, mais je ne considérais pas que j’étais bien utile. « Déjà, tu fais partie d’un monde que lui comme moi on ne pourra que toucher du doigt. Tu es une putain de sacrée sorcière ! Tu as des pouvoirs ! Mais au-delà de ça… Ta gentillesse, ton altruisme, ta confiance. Envers les autres, envers moi qui n’étais rien pour toi lorsqu’on s’est connu. Tu as des amies en or comme Sol. Et puis, il y a aussi tes études, ton choix de carrière. Devenir zoomage, c’est aussi une fierté pour lui, j’en suis certain ! Et c’est un chemin presque évident lorsqu’on a un père vétérinaire. Et puis ta clinique sur le chemin de traverse… » Je ne pus retenir une nouvelle petite larme en l’écoutant parler.
Il était tellement gentil. Je savais qu’il avait raison. J’avais fait tout ça, mais ce n’était pas si impressionnant. J’avais un boulot, une clinique, j’avais étudié et tout ça. Je vivais une petite vie tranquille qui commençait petit à petit à être mouvementée par des missions pour l’ordre. J’allais parfois traîner dans des bars pour ramasser des informations ou bien j’avais été récupérer des armes moldues avec Théo et Jaeden. Cependant, dans ma vie normale, j’étais plus pépère, l’inverse encore une fois du moldu qui m’accompagnait ce matin-là. « Ok, t’as pas encore un mari, des mioches et tout le tralala, mais franchement, regarde tout le reste ! Je suis certaine qu’il est fier de tout ça. » Il avait raison, je savais que mon père était fier de moi. Il l’avait toujours été et m’avait toujours dit de suivre mon cœur et c’est comme ça que j’avais vécu ma vie depuis toujours. « Il le verra… Il le verra de là-haut… » C’était la goutte de trop. Ma gorge s’est serrée et mes yeux se sont remplis de larmes, mon cœur s’est mis à battre plus rapidement. Je ne voulais pas y penser. Je ne pouvais pas y penser. Je me suis approchée de mon cousin et l’ai pris dans mes bras pour cacher mes larmes quelques instants. Le visage contre le torse du moldu, j’ai laissé un ou deux sanglots sortir avant de me calmer, minimalement. Depuis le temps que nous savions que mon père était malade, je savais très bien qu’il allait nous quitter. Mais à chaque fois que j’y pensais, ma réaction était toujours la même, celle que j’avais à ce moment.
« Je trouve ça épouvantable, mais j’espère que tu as raison. »
Je me suis éloignée un peu de mon cousin et je lui ai fait un sourire que je voulais rassurant. Si ça avait fonctionné, c’était autre chose. Je suis allée me chercher un mouchoir pour m’essuyer le visage. Le visage maintenant au sec, je suis retournée à ma tasse de café alors que Jonas me parla de mariage et Las Vegas ce qui me fit rire et à mon tour je lui ai envoyé quelques piques. Jonas marié, c’était la meilleure. « Tu es mauvaise ! Je suis sortie avec Leah je te rappelle ! Cela ne t’a pas laissé un souvenir impérissable à ce que je vois ! » Oh, il exagérait. La première des choses était que Leah avait surtout été une excellente amie pour Jonas, Leur relation avait duré quelques mois.
« Ah, Leah ça a toujours été plus une amie qu’autre chose si tu veux mon avis. Comment elle va d'ailleurs ? »
Mais là, le sujet chaud du moment, c’était Tinder. Je me disais que c’était probablement un truc web ou une application pour se trouver un copain. Mais je n’avais jamais vu ou essayé ce truc. Curieuse, j’ai pris une gorgée de café en attendant les explications de l’expert. « Alalalala, faut que je fasse toute ton éducation ! Tinder, c’est pour faire son marché amoureux ! » Faire son marché ? Il comparait l’amour à aller faire des courses ? Autant je l’aimais, autant je ne le comprenais pas parfois. J’ai haussé un sourcil en gardant ma tasse bien chaude entre mes paumes. Il vint s’asseoir à côté de moi à la table pour me montrer le truc sur son téléphone. « Putain, ça fait tellement longtemps que je ne l’ai pas utilisée. » Haussant encore une fois un sourcil, je ne pus que me poser une question.
« Pourquoi tu ne l’utilises plus ? Ça fonctionne mal ? Ou t’en a plus besoin ? »
Le laissant se concentrer sur sa tâche, j’ai déplacé mon attention vers l’écran de téléphone de Jonas. « Alors en fait, tu crées ton profil. Tu mets une photo, une biographie, ton âge, tes études, ton métier, bref des trucs basiques sur toi. » En gros, je devais faire une liste d’épicerie de mes caractéristiques. Je ne sais pas si j’aimais vraiment le concept. On ne peut pas connaître quelqu’un seulement en connaissant sa description. En même temps, d’un autre côté, je pouvais comprendre la pertinence. Je n’étais pas encore vendue au concept. « Ensuite, tu rentres les paramètres de recherches, si tu recherches plutôt un gars ou une fille ou les deux. Tu peux mettre l’âge aussi. Pour pas te retrouver avec des gars de 15 ans ou de 55 ans. Puis l’application te trouve dans un rayon de 10 à 15 km les personnes qui correspondent à ce que tu recherches. » Donc là, je faisais la liste d’épicerie de ce que je voulais. Je comprenais l’idée. J’ai hoché la tête tout en prenant une nouvelle gorgée de café. J’ai regardé mon cousin faire ce qu’il disait littéralement. La tête d’un gars plutôt moche apparu sur l’écran. J’ai fait une grimace en le voyant. « Suite à ça, tu choisis si ça t’intéresse ou pas. » Alors, celui-là, il ne m’intéressait pas du tout et il n’intéressait probablement pas Jonas, je connaissais minimalement ses goûts. Ce gars était loin de ressembler au genre de Jordan.
« Le pauvre gars, il est horrible lui. »
Comme je m’y attendais, il appuya sur un bouton rouge qui signifiait qu’il ne voulait pas le rencontrer. Ensuite, une jolie brune apparut sur l’écran et elle sembla lui plaire, il appuya donc sur un cœur. Il continua à sélectionner et tasser des gens tout en me parlant. « Et en fait, l’application te met en contact avec l’autre personne si celle-ci est aussi intéressée par toi. Ah tiens ! » Un message arriva sur son écran quand il sélectionna une fille. Elle avait dû cliquer sur lui. En même temps, il y en a qui n'auraient pas cliqué ? Vraiment ? Nouvelle gorgée de café en regardant Jonas. « À partir de là, je peux lui parler et échanger avec elle. » C’était assez simple comme concept en fait. « Quand je t’explique des trucs comme ça, j’ai l’impression de revenir dix ans en arrière lorsque tu m’as tout appris sur le monde magique ahah ! » J’ai haussé un sourcil, amusée, et j’ai lâché un petit gloussement.
« Je crois que j’ai compris plus vite que toi à l’époque par contre. C’est pas siii compliqué de sélectionner quelqu’un pour sa tête. »
Je l’ai vu tendre la main vers mon téléphone, je savais où il voulait en venir. Est-ce que ça m’intéressait ou pas ? « Tu veux qu’on te créer ton profil ? » Est-ce que j’allais l’utiliser sérieusement ? J’en doutais énormément. Est-ce que ça pouvait me divertir un peu ? Peut-être bien. Et puis, je n’avais rien de mieux à faire à ce moment-là, ça allait me changer les idées. J’ai donc tendu mon téléphone à mon cousin.
« Ah, et puis qu’est-ce que j’ai à perdre. Au pire, seulement du temps. Montre moi, ôôô grand manitou. Mon sort est entre tes mains. »
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Jonas Tallec
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Ven 29 Jan - 23:13
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« Si jamais on te demande où je suis passée, c'est facile, invente. Dis tout sans rien dire ou mens sans mentir »
Je devais l’avouer, la confiance en soi de mon cousin me rendait parfois jalouse. À quel point j’aurais aimé avoir son entregent, son aisance à tout faire et à tout demander parfois. J’aurais même pu pousser en disant que ce n’était pas de la confiance, mais bien de l’effronterie. Il était effronté et ça lui allait bien. Tout lui allait bien, en fait. C’était sa croix à porter comme le disait souvent ma mère en riant. Il attirait les yeux de tous, homme ou femme. Cependant, il attirait moins les cœurs, ce qui me rendait un peu triste quand j’y pensais. Il était vraiment une bonne personne sous cette carapace de dieu vivant. Si seulement il avait pu trouver une bonne fille qui aurait vu, qui aurait regardé en dessous de cette belle apparence et non pas seulement sous ses vêtements. Au moins, je me consolais en me disant qu’il n’était pas si malheureux que ça, pour ce que j’en savais à tout le moins. Il avait eu le coeur brisé quand son meilleur ami l’avait repoussé et depuis, il vivait au jour le jour, à droite et à gauche, dans les lits des uns et des autres. Si ça lui convenait pour le moment, ça ne dérangeait personne. En tout cas, pas moi. Il était un grand garçon, il savait ce qu’il faisait.
J’essayais de toujour voir la vie le plus positivement possible, d’en sortir les bons moments, même quand ça n’allait pas, mais je devais avouer qu’avoir mon père ainsi, de le voir souffrir à chaque fois que je venais le voir commençait à plus qu’à miner mon moral. Il n’y avait rien de positif dans cette situation. Dans ces moments-là, je parlais à Soledad ou bien à Jonas. Ils étaient mes deux pierres angulaires sur qui je pouvais toujours compter. Ils avaient toujours été là, presque, et le seraient jusqu’à la fin. C’est ce que je croyais fondamentalement. C’est pourquoi mon cousin s’était retrouvé dans ma cuisine ce matin-là. C’est pourquoi il m’encourageait, me réconfortait et essayait de me remonter le moral. Il croyait autant que moi que mon père finirait par veiller sur nous, là-haut. C’était où, là-haut ? J’en savais rien. Avec les étoiles, dans un autre monde ou au paradis. Il serait quelque part, sous une forme ou une autre à nous regarder. Ça me fit du bien de penser ainsi et je me reculai un peu de Jonas pour retourner à mon café. C’est là que le virage s’est fait, que l’ambiance changea. Il le fallait, il ne fallait pas que mon père décide de se lever et de nous voir déprimés dans la cuisine. Qui de mieux que mon cousin pour raviver le feu de l’idiotie.
La discussion s’est ravivée, de Vegas à Leah, nous avons parlé de sujets beaucoup plus légers. Jonas sembla d’accord avec moi, mais se justifia pour ce passage avec elle. J’hochai la tête, je comprenais très bien. Malgré que ce n’était pas la femme de sa vie, à ce moment-là, il avait eu besoin de Leah et elle avait été là pour lui. Il n’y avait rien de plus normal. Plein de gens peuvent passer dans nos vies sans y rester, mais tout même être très importants pour nous. Après tout, nous changeons, donc il est évident que les gens autour de nous aussi. Mais pour le moldu, bien que la relation avec Leah n’avait pas été exactement ce qu’il voulait, elle était restée dans sa vie et était une très bonne amie. J’ai souris en sachant qu’elle allait bien et ne pus me retenir de rire quand Jonas me dit qu’il passait au bar la voir.
« Comme si tu avais besoin de cette raison pour aller au bar. »
Probablement pour recentrer le sujet sur moi, le demi-dieu ambulant commença à me parler de l’application Tinder. J’ai commencé à l’interroger, il me disait qu’il ne l’utilisait plus. Je ne voulais pas être sur un truc que mon cousin trouvait bidon ou qui avait des problèmes. Il m’expliqua que ce n’était pas ça. Il mentionna le problème Jordan, ce fouteur de merde que j’avais tant apprécié, mais qui avait brisé le coeur de mon cousin. J’essayais de le raisonner, je passais à sa librairie de temps en temps. J’aimais beaucoup la lecture alors j’en profitais pour essayer de lui parler, de le faire s’expliquer, mais ça ne fonctionnait jamais. Une vraie tête de mule. Sachant compter, j’ai compris ce qu’il voulait dire. Comme Leah, Tinder avait été là pour lui quand il en avait eu besoin. Il avait laissé tomber Tinder, préférant rencontrer les gens en personne. Je ne pouvais pas lui en vouloir, moi-même je ne voyais pas l’intérêt de rencontrer des gens via un téléphone ou un ordinateur. Je préférais voir la personne, pour vrai. Pas via une photo sélectionnée et peut-être retouchée. Il ne restait plus qu’à un faire un profil pour regarder mes options dans les alentours. En fouinant sur celui de Jonas, nous sommes tombés sur un mec hideux et je n’ai pas caché mon dégoût, ce qui fit rire Jonas. Je me permis de me moquer un peu de lui, ce qui me fit recevoir un coup de coude. C’est là qu’il me traita de vieille. Je fis semblant d’être offusquée. Non mais il se prenait pour qui le gamin ?
« Tu sais ce qu’elle te dit la vieille ? Elle a bien hâte de voir ce que tes tatoos et ta calvitie vont avoir l’air dans quelques années. Tu sais, c’est mignon la casquette, mais jamais l’enlever c’est risqué. »
J’ai haussé les épaules en pinçant les lèvres. Je le piquait souvent sur ses cheveux et sa casquette en lui disant qu’il allait finir sa vie chauve. Le pauvre garçon n’enlevait jamais au grand jamais son accessoire chouchou. Malgré les piques, j’ai tendu mon téléphone au futur chauve pour qu’il s’occupe de tout ça. Il me confirma que j’allais perdre un temps fou, ce qui était toujours le cas des applications moldus. Bon, il y en avait bien quelques unes de réellement utiles, mais la plupart servait à gruger du temps, sans plus. Il commença à me lire le texte qu’il écrivait. Déesse dans la fleur de l’âge qui aime les grosses chiennes ? Il se foutait de moi ? J’ai haussé un sourcil en continuant de l’écouter. Les pêches ? Pourquoi il….ohhhhh le vilain ! Baguette, blaireau ! Il devrait avoir honte. Si je voulais ajouter quelque chose ? Il allait voir !
« Avec le portrait que tu me fais, je vais avoir que des prédateurs et des débiles. Je vaux pas mieux que ça tu crois ? Tu veux me trouver morte dans un caniveau ? Et moi qui pensait que tu m’aimais. »
Sortez les violons, j’allais me la jouer déprimée comme une Madeleine. Non mais, sérieux, les boules de poils, les baguettes et les pêches… pfff. Je vivais peut-être en périphérie de la vie moldue, mais je comprenais tout de même très bien ce qu’il disait. Je lisais des bouquins moldus et j’avais la télé par Merlin ! Il commença à me mitrailler pour prendre une bonne photo, mais apparemment ma tête était à la hauteur de ma motivation pour cette application débile et ça ne convenait pas à Jonas. S’il voulait que je me la joue canon de mode, il me connaissait mal. Me laissant à peine le temps de bouger, il vint se poser à côté de moi, me pris par surprise et ce fut apparemment la meilleure photo du lot. Je pris mon téléphone des mains du technicien pour regarder tout ça. J’ai appuyé sur les icons que mon cousin m'avait montrés un peu plus tôt pour voir ce qu’il y avait en périphérie. Autant perdre son temps en bonne compagnie.
« Oh la la, ce que c’est débile. Celui-là a l’air d’avoir 12 ans, jamais ! Pas mal lui, il a l’air mignon. Pourquoi pas. J’en sais rien lui, il a l’air aussi intéressant qu’un vieux grimoir qui a pris l’humidité. Lui, mais...oh merde. »
Je venais de tomber sur le profil de Jordan. C’était sa tête, c’était son nom et l’âge concordait. On ne pouvait pas se tromper. J’ai fermé l’écran de mon téléphone et l’ai posé nerveusement sur le comptoir en attendant de voir comment allait Jonas. Je l’ai regardé, espérant que ça ne l’ait pas trop choqué
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