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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Un jour dans le désert [Olivia] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Dim 6 Déc - 15:07
La nuque était raide, le bras était depuis bien longtemps engourdis. Les anti-douleurs venaient à atténuer un peu les décharges électriques lancinantes dans le membre endolori et ses côtes ne manquaient pas de continuer à le faire souffrir à chaque respiration. Il fallait bien avouer que le lit militaire n'était sans doute pas du meilleur confort et que cela ne devait pas aider à sa guérison, mais il ne devait clairement pas espérer un hôtel quatre étoiles en plein cœur du Moyen-Orient, dans une base militaire sous le contrôle des forces britanniques. Même s'il était profondément reconnaissant de l'aide qu'on lui avait apporté dans ce désert, il ne pouvait pas dire pour autant qu'il profitait pleinement du voyage et du « logement » mis à disposition. Oh ce n'était nullement un caprice de sa part, il avait l'habitude de vivre de façon assez spartiate quand il était en voyage, et celui-ci était particulièrement riches en désagréments depuis qu'il s'était fait attaqué au milieu de nul part, et que sa baguette magique avait fini par se briser sous la violence de l'attaque. Il avait toujours su que de partir à la découverte et à la rencontre des créatures magiques pouvaient parfois se finir d'une dramatique manière, mais la recherche du frisson faisait également parti de l'aventure et Thomas s'en était bien sorti jusqu'ici. Il était toujours revenu en un seul morceau de ses voyages à travers le monde, quelques bleus, quelques égratignures par-ci par-là, mais rien de bien sérieux. Cette fois, tout était différent et il avait bien qu'il allait finir par y passer. Blessé, sans baguette magique, il avait erré pendant plusieurs jours sous un soleil de plomb sans nourriture et surtout sans haut. Il avait conscience que si l'armée britannique ne l'avait pas repéré et ramené à la base, il ne resterait plus grand chose de lui à présent.

On l'avait donc emmené ici, dans un état plus ou moins pitoyable, principalement déshydrater, et il fallait bien avouer que pendant un long moment, il n'avait plus réussi à distinguer ce qui venait à être le rêve et ce qui était en fait la réalité. Il avait vu de nombreux visages sans que jamais un seul ne lui soit familier. Il avait repris petit à petit conscience, et un peu plus de force également, et il avait du répondre à quelques questions sur sa présence dans le secteur. Heureusement qu'il avait l'un de ses deux parents qui était un moldu, il avait réussi à trouver une raison tout à fait probable à son expédition en solitaire et on lui avait alors dit qu'il serait bientôt pris en charge, lors du prochain voyage de transport entre l'Angleterre et la base. Il serait ramené à Londres aux frais de la reine, car c'était le devoir pour la nation de venir en aide à ses citoyens perdus. Thomas avait bien tenté d'aider en faisant des menus travaux, ou en aidant aux cuisines, mais bien souvent, il devait garder son bras en écharpe et l'effort prolongé lui était déconseillé. Il avait fini par reprendre une des choses qu'il préférait : le dessin. Après tout, quand il s'agissait de créatures magiques, il pouvait rester parfois pendant plusieurs heures à fixer l'animal pour pouvoir le dessiner sur son carnet de croquis. Celui-ci était une des seules choses qui n'avaient pas disparu ou détruit. Avant son départ, il avait lancé un charme sur celui-ci pour que personne ne vienne à voir la véritable nature de ces coups de crayons, juste au cas où.

Thomas s'était donc levé, avait fait une toilette sommaire avant de venir à sortir sous la lumière déjà éblouissante de ce début de matinée. Il avait trouvé un crayon de papier et s'était mis alors dans un coin, non loin des avions de chasse qui venaient à décoller et atterrir pour pouvoir faire des patrouilles aériennes du secteur. Il avait réussi à se trouver une place assez ombragée, la chaleur commençant déjà à faire son œuvre, et il avait repris le croquis qu'il avait commencé depuis quelques jours sur les appareils qu'il avait juste face à lui. Il se remit donc au travail, prenant le soin de tracer chaque détail, pour pouvoir graver ce moment dans son esprit, et alors qu'il était concentré, il vit une ombre grandir au-dessus de lui. Venant à relever la tête, il croisa alors le regard d'Olivia quelque peu penchée au-dessus de lui. « Miss Baring, vous voilà … Êtes-vous de retour de mission de surveillance ou sur le point de partir ? »
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Olivia V. Baring
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Lun 7 Déc - 23:53
Thomas O’Malley & Olivia V. Baring || Moyen-Orient || Avril 2017
Un jour dans le désert

La nuit avait été longue. Olivia avait dû faire plusieurs passages de reconnaissance successifs pour collecter des informations pour les troupes au sol. Elle n’était pas du genre à se plaindre, après tout, du moment qu’elle volait tout allait bien dans le meilleur des mondes. Les vols de nuit étaient toujours risqués et mais cela participait à cette sensation si grisante qui découlait du danger. Plusieurs positions de bâtiments avaient été relevées, la mission touchait à sa fin et Olivia se dirigeait avec son escadron vers la base. Le masque à oxygène sur le visage et le casque vissé sur la tête, elle restait concentrée sur sa trajectoire et sur le tableau de bord où des cadrans lui indiquaient sa position, son altitude et le niveau de carburant qui lui restaient, entre autres choses.

La base sur laquelle était stationné son escadron était à l’arrière des lignes de front. L’armée britannique ne pouvait pas se permettre de laisser ses avions près trop proches des hostilités, au risque de se faire bombarder. Les pertes financières auraient été gigantesques. La piste d’atterrissage goudronnée dans le désert fut enfin discernable, alors même que le soleil commençait à se lever. La vue était à couper le souffle d’en haut. Les dunes et affleurement rocheux laissaient apparaître de longues et dansantes ombres alors que l’aurore s’annonçait. Olivia sourit en amorçant sa descente. Qu’est-ce qu’elle aimait son métier.

Un par un, les cinq avions se posèrent sans encombre. Des véhicules vinrent s’arrimer aux engins pour les mener à leur place de parking. Bien que le sol soit à présent sous ses pieds, Olivia n’avait pas encore fini. Des dernières manipulations et manœuvres se devaient d’être effectuées avant de pouvoir quitter le cockpit. La jeune femme avait toujours un petit pincement au cœur lorsqu’elle s’en acquittait. Cela annonçait toujours le saut qu’elle effectuerait sur la dernière marche de son escabeau pour atterrir lourdement sur le bitume dur et craquelé par la chaleur. Les techniciens de vol prirent le relai alors qu’elle débranchait son masque à oxygène, ouvrait la lanière de son casque ainsi que le haut de sa combinaison. Des marques rouges, vestiges du masque solidement serré sur son visage traversaient ses joues.

Une fois sur la terre ferme et sortie de son destrier de fer, Olivia, le casque tenu d’une main et sa sacoche de l’autre, était en discussion animée avec l’un de ses camarades d’escadron. Celui-ci maintenait que le dernier bâtiment repéré n’était pas suffisamment intéressant pour être gardé sur la liste. « Ecoute Kyle, c’est pas à nous de choisir ce qu’on rapporte. Les gars de l’intelligence s’en chargeront… » Le Kyle en question ne semblait pas de cet avis, s’offusquant bruyamment du manque de soutien que lui offrait Olivia. Elle soupira alors qu’ils arrivaient à leur casier où elle rangea tous ses effets personnels, casque et sacoche compris. Elle ferait son rapport dès que sa douche serait prise. Ouvrant sa combinaison, elle noua le haut à sa taille et attrapa ses lunettes de soleil. La chaleur commençait déjà à se faire sentir et le débardeur qu’elle arborait lui éviterait de mourir de chaud. Les deux pilotes continuèrent leur route vers leurs quartiers en longeant les pistes. D’ailleurs, un nouvel escadron se préparait à prendre son envol. Vu l’équipement, cela risquait d’être offensif.

Soudain le regard d’Olivia fut intrigué par un personnage qui dénotait grandement dans cet univers militaire où chaque action avait un but précis et utile pour le groupe. Un homme semblait noter des choses dans un carnet. Les comportements suspects étaient toujours intriguant pour la jeune femme. Elle fit signe à Kyle d’avancer sans elle. S’approchant, elle reconnut sans mal ce fauteur de trouble. Thomas O’Malley. Un civil secourut par la Section 4 alors en patrouille. Olivia avait été la première étonnée de voir un britannique sans histoire perdu au milieu du désert. Mais vu qu’il semblait avoir été autorisé à rester, elle n’avait pas cherché plus loin. Ils s’étaient croisés deux trois fois à l’infirmerie. Olivia s’était un peu amoché le visage alors qu’elle vérifiait des réparations sur son avion. Erreur de débutant.

La jeune femme s’approcha lentement de Thomas ne sachant pas vraiment si elle pouvait le déranger en plein… Croquis ? Elle n’avait pas vraiment la fibre artistique même si elle reconnaissait sans mal un certain talent au O’Malley, surtout lorsqu’il dessinait avec autant d’application ces choses auxquelles elle tenait tant : ses avions. Elle ne dut pas être très discrète puisque Thomas releva la tête alors qu’elle tentait de déterminer quel engin il s’évertuer à croquer sur le papier. « Miss Baring, vous voilà … Êtes-vous de retour de mission de surveillance ou sur le point de partir ? » Sursautant presque de se faire ainsi prendre sur le fait d’espionner, elle croisa les bras tout en se reculant. « Mister O’Malley, navrée de vous déranger. La curiosité a eu raison de mes bonnes manières. » Elle sourit devant la question du dessinateur. Elle devait faire peine à voir : cheveux en bataille, visage marqué, cernes, poussière et transpiration… La réponse semblait évidente. « Je viens de rentrer, je ne suis pas dans cet état au naturel. » Olivia n’était pas vraiment à l’aise avec les petites discussions polies ou sans objectif clair. Tentant quand même de ne pas faire honte à ses parents et à son éducation, elle se rattrapa à la seule branche qu’elle voyait. « Vous dessinez ? » Bien joué Olivia… Non il faisait des crêpes en cet instant, d’ailleurs voulait-elle des lardons sur la sienne ? Pathétique. Elle tenta de se rerattraper avec la deuxième branche qu’elle voyait. « Vous semblez en bien meilleure forme que depuis la dernière fois. Votre bras commence à aller mieux ? » Mouai…. C’était pas encore ça. Elle fit un sourire, gênée par ses propres paroles. Elle n’aurait pas dû le déranger, après tout il semblait très bien savoir s’occuper tout seul.

Seulement voilà, sur une base entourée de militaires, Olivia était intrigué par cet homme qui ne vivait pas la même vie qu’eux. Et honnêtement, elle crevait d‘envie de savoir les raisons de sa présence dans ces contrées. Elle avait entendu dire qu’il était scientifique mais n’en avait jamais eu la confirmation. Et puis, bon il était plutôt mignon à regarder et semblait un peu plus mature que les idiots qu’elle côtoyait chaque jour comme Kyle. Elle plongea sa main dans une des poches de sa combinaison et en ressortit un paquet de chewing-gums un peu cabossé. « Vous en voulez-un ? » Demanda-t-elle, alors qu’elle en enfournait un dans sa bouche. N’attendant pas sa réponse, elle tendit le paquet à Thomas en signe de repentance pour ses questions qu’elle jugeait elle-même idiotes.
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Anonymous
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Lun 28 Déc - 19:35
Thomas ne savait pas réellement depuis combien de temps il se trouvait sur la base militaire, ni même d’ailleurs où il était précisément. Après tout, il n’était qu’un civil qui s’était perdu dans le désert, et qu’on avait réussi à secourir, sans doute était-il au bout de ses forces à ce moment-là, car il ne se souvenait que de visages aux formes indistinctes au-dessus de lui, le soleil qui continuait à brûler sa peau et il avait ensuite perdu connaissance. On lui avait dit qu’il était resté dans cet état d’inconscience pendant près de deux jours entiers, son corps cherchant sans aucun doute à se régénérer un peu après le parcours du combattant qu’il semblait avoir fait en plein milieu du désert. Il était resté plusieurs jours encore sur son lit d’hôpital, bien que cela n’avait rien d’un hôpital à proprement parler. Il avait repris des forces, il s’était surtout réhydraté et bien que beaucoup ici le saluait avec politesse, il était plus que conscient qu’il n’était pas à sa place dans l’armée et qu’il n’avait pas non plus grand-chose à savoir sur les opérations militaires qui pouvaient être décidés ici. Son bras continuait à l’handicaper dans ses mouvements et forcément dans un lieu tel que celui-ci, cela ne pouvait être qu’un problème, il n’était pas encore capable de faire beaucoup d’efforts ou des efforts sur la durée et même de s’habiller semblait parfois complexe le matin. Alors on le laissait visiter les lieux si on pouvait dire les choses ainsi, il y avait toujours quelqu’un qui l’observait du coin de l’œil pour pouvoir s’assurer qu’il n’allait pas se mettre à fouiner là où il ne lui était pas possible de le faire. Il comprenait parfaitement pourquoi même si sa curiosité maladive ne demandait qu’à en savoir plus, surtout qu’il était certain qu’il ne viendrait jamais à revivre une telle situation et qu’il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas été pleinement émergé dans un environnement sans magie, sans tour de passe-passe, sans potion ingénieuse ou sans la baguette magique qui devenait le prolongement de vous-même et dont l’usage était aussi régulier que celui des jeunes moldus avec leur téléphone portable. D’une certaine façon, cela lui manquait plus qu’il ne le croyait. Bien sûr le fait qu’il soit blessé venait à remettre les choses en considération d’une certaine façon, mais il n’était pas seulement sorcier. Finalement il allait peut-être se laisser tenter par cette petite maison qu’il avait vu à Londres dans le quartier de Notting Hill. Il y serait parfaitement bien et puis ça lui éviterait de devoir regagner la maison familiale à chaque fois qu’il rentrait de voyage.

Puisqu’il ne pouvait pas faire grand-chose, il prenait le temps de dessiner tout ce qui l’entourait. On lui en avait au moins laissé le droit et il en profitait une bonne partie de la matinée jusqu’au moment où la chaleur devenait presque suffocante et qu’il valait mieux se mettre un peu plus au frais. Thomas avait toujours eu une passion pour les avions en tout genre, et il n’avait jamais eu honte de le dire même dans une famille de sorciers. Il se demandait comment les moldus avaient pu avoir l’idée et ensuite la mettre en application sans que pour autant, il n’y ait un quelconque soutien de la magie dans cette entreprise. Les avions de chasse qu’il avait sous les yeux étaient presque hypnotique et c’était pour cela qu’il prenait grand soin de les reproduire dans les moindres détails sur son carnet de croquis. Même si l’arrivée d’Olivia Baring dont il avait pu faire la connaissance ici, avait réussi à détourner son attention de l’avion en question. « Vous ne me dérangez pas … D’une certaine façon, ça serait même moi qui serait dérangeant ici, un intrus parmi les militaires. Bien que j’ai toujours rêvé un jour de me la jouer à la Maverick comme dans Top Gun … Mais il me manque les larges lunettes noires d’aviateur et le sourire ultra bright de Tom Cruise pour parfaire l’image. » Il se mit à rire légèrement tout en l’observant. « Ne vous inquiétez pas pour votre apparence, ça vous donne un petit côté sauvage qui vous va bien ! Et puis vous ne travaillez pas dans un bureau de la City. » Il hocha doucement la tête. « Je vais mieux en effet … Bien que je ne semble pas capable encore de faire grand-chose. Il ne me reste donc que le dessin pour occuper mon temps. L’avion de ravitaillement devrait arriver d’ici deux jours maximum, quand il repartira, je partirais avec lui, un voyage tout frais payer par sa gracieuse Majesté. Cela va me faire étrange de partir. Mais ça aura été une belle aventure. » Il prit le paquet de chewing-gum et en prit un qu’il mit dans la bouche. Même ça, il ne l’avait pas fait depuis ce qui lui semblait être un éternité. « Et vous miss Baring, vous êtes ici pour combien de temps encore ? »
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Olivia V. Baring
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Dim 3 Jan - 23:20
Thomas O’Malley & Olivia V. Baring || Moyen-Orient || Avril 2017
Un jour dans le désert

La vie militaire pouvait sembler particulièrement extraordinaire, emplie d’étrangetés, de suspens et d’aventures. Mais comme dans toute chose, il y avait des bons et des mauvais côtés. Le cinéma et la littérature ne dépeignaient que les instants glorieux ou particulièrement prenants de ce genre de voie mais oubliaient étrangement les longs et insipides rapports à rédiger, les nombreuses heures à attendre dans un désert vide et fade ou la lenteur des institutions. Nombreux étaient les jeunes cadets qui déchantaient sur cette existence qu’ils avaient prévu comme incroyable mais qui s’en retrouvait saupoudrée d’une dose d’habitude et de normalité écrasante. Olivia l’avait ressenti comme bons nombre de ses camarades. Cependant, la passion de voler et de servir son pays rendait toute chose particulièrement savoureuse, aussi barbante pouvait-elle être. Mais à l’inverse, Olivia se raccrochait avec curiosité –et un soupçon d’avidité- au moindre petit détail  qui aurait pu la sortir de son quotidien, aussi incroyable semblait-il aux yeux des civils. Et ce détail se présentait ici sous la forme de Thomas. Un homme aussi simple qu’il était une anomalie dans son monde. Cela le rendait énigmatique et donc digne d’intérêt.

Olivia souriait alors que Thomas lui racontait son rêve de se voir en Tom Cruise. Ah bah elle aussi elle aurait bien voulu le voir débarquer sur sa base même si Top Gun regorgeait d’erreurs que ses amis et elle s’amusaient à relever. C’était d’ailleurs devenu un jeu à boire très populaire à la base… « Je ne peux vous aider qu’avec les lunettes Monsieur O’Malley. Je peux vous les prêter mais ce ne sera pas gratuit. Par contre, pour le sourire de Tom Cruise, vous êtes tout seul ! » Répondit-elle en montrant ses propres lunettes d’aviateurs, un sourire moqueur aux lèvres. Bon, au moins il ne s’offusquait pas de ses questions et semblait même avoir un certain sens de l’humour…. Ce n’était pas donné à tout le monde ici ! « Ne vous inquiétez pas pour votre apparence, ça vous donne un petit côté sauvage qui vous va bien ! Et puis vous ne travaillez pas dans un bureau de la City. » Olivia releva un sourcil alors que son sourire s’agrandissait. Il était vrai qu’elle n’était pas du genre à vouloir plaire. Enfin si quand elle rentrait au pays entre deux permissions. Mais en opération, elle n’avait ni le temps ni l’envie de se rendre présentable. Elle oubliait d’ailleurs presque que la majorité des personnes qui l’entouraient était de sexe masculin.  Ils étaient un escadron, ils avaient la vie de chacun entre leur main et pas de temps pour papillonner. Mais voilà, en cet instant, elle se maudissait de ne pas s’être un peu recoiffée ou de n’avoir pas essuyé le cambouis et la sueur qui perlait sur son visage. Au moins, Thomas avait eu la gentillesse et la galanterie de… La complimenter ? « Sauvage ? Je prendrai ça comme un compliment Monsieur. Mais c’est vrai que la vue est quand même meilleure qu’à Londres… Vous venez de là-bas ? »

Alors que Thomas annonçait son départ imminent, Olivia s’en sentit peinée. C’était prévisible, il n’avait rien à faire ici. Mais tout de même. Elle était contente d’avoir ce quelque chose qui la sortait de la routine militaire. « Une belle aventure » ? Oui probablement, même si elle ne savait pas grand-chose de cette belle aventure. « Je suis ravie de l’entendre. Enfin que vous alliez mieux, pas que vous partiez. Enfin si c’est bien de partir, ici ça peut devenir compliqué mais… » Ah bah pas mal Olivia, belle reprise volée… L’avion partait en piqué… « Bon courage pour le retour en tout cas. Le voyage peut être mouvementé. » Alors que le O’Malley se servait un chewing-gum, elle en prit un elle-même et s’asseya à ses côtés, étendant ses jambes dans la poussière. C’était le pire dans un avion : ne pas pouvoir étendre ses jambes. « Et vous miss Baring, vous êtes ici pour combien de temps encore ? »

Mâchonnant sa gomme, elle regardait les avions et les hommes en train de s’y affairer. « J’ai encore trois semaines à faire ici et je peux retourner à la maison pour deux. C’est pas beaucoup mais faut pas rester trop longtemps à la maison… Sinon revenir ici est difficile. » Non pas qu’elle ait vraiment quoique ce soit à faire en Angleterre. Revoir sa famille, elle aimait bien ça c’était sûr mais tous, excepté Emily, savait ce que cela faisait de revenir à la vie civil quelques temps. C’était étrange, comme si le temps pour le reste du monde avançait alors qu’il était arrêté pour soi-même. Un sentiment très étrange en effet. « C’est pas magique hein, tout le monde continue sa vie, alors que nous on reste bloqué là… » Et elle pouvait continuer la métaphore de la magie longtemps… Tiens, si seulement Thomas savait que les sorciers existaient vraiment… Il aimerait bien les dessiner pour sûr ! « Faudrait un coup de baguette pour arrêter cette guerre… Ou alors arrêter le temps à la maison pour le reprendre là où on l’a laissé en partant… » Elle se rendit compte qu’elle parlait beaucoup. Pas très sympa pour son camarade de discussion. « Mais je parle je parle… Vous dessinez des avions en temps normal ? Non parce que vous êtes plutôt doué ! » Dit-elle en se penchant légèrement pour voir le carnet de Thomas. Cela ne se faisait pas vraiment mais la curiosité la brûlait plus que de raison. « Vous êtes un genre de scientifique c’est ça ? » .
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 25 Fév - 17:15
Sa présence auprès des militaires était autant une aventure, une expédition, une observation que le voyage qui l'avait finalement conduit juste ici. Il se rendait compte à bien des égards, que même s'il avait toujours gardé un pied dans le monde des moldus, il avait en réalité délaissé cette facette de lui progressivement. Il fallait dire qu'après ses sept années d'étude à Poudlard, il était très vite rentré au ministère de la magie pour travailler en tant qu'oubliator, s'enfermant alors dans sa fonction et dans son petit train-train quotidien, comme tout employé de bureau. Métro-boulot-dodo. Certes, il avait acheté cette maison dans le quartier de Notthing Hill à Londres, après son départ du ministère, pour pouvoir respirer, pour pouvoir ne pas toujours être sous la surveillance de sa mère, ni devoir jouer les éternels chaperons avec ses plus jeunes frères et sa sœur, cela lui avait assez attiré de répliques cinglantes et désagréables comme cela de la part de Sean, pour qu'il puisse avoir l'envie de rester plus longtemps dans la demeure familiale. Jimmy était partie à Poudlard, Leah vivait également sa vie, il s'était dit que c'était peut-être à son tour de vivre la sienne, un peu. Cette maison devait lui permettre de ne plus être constamment sous le regard de sa mère, qui bien qu'elle était bienveillante avec lui, avait des désirs parfois envahissants à l'égard de tous ses enfants, du simple lieu d'habitation, à la carrière en passant par la vie de famille et l'idée qui commençait à se faire présente que comme Thomas était l'aîné de la fratrie, il devait songer à se marier et surtout à avoir des enfants. Et il n'avait clairement pas envie que sa mère s'implique de quelconque façon dans la gestion de sa vie privée, et partir était une bonne solution pour cela. Mais finalement, il n'avait guère visité le quartier dans lequel il s'était installé et continuait à vivre sa vie de l'autre côté de la barrière, ne venant à se mêler au commun des mortels seulement que pour pouvoir rendre visite à sa sœur qui n'avait pas de pouvoir magique.

Pour autant, ce n'était pas parce que les moldus étaient dénoués de pouvoir magique, qu'il n'y avait pas d'intérêt à les côtoyer, et dans le cas présent, dans cette base militaire, il se disait qu'il lui fallait changer sa façon de penser et d'agir. Il devait faire appel à ses souvenirs d'enfance, ou d'adolescence pour pouvoir discuter avec la jeune femme, se souvenant à peine de la dernière fois où il avait fait un restaurant puis une séance de cinéma juste derrière ou inversement. En attendant, dans cette base militaire, il venait à dessiner ce qu'il voyait, pour ne pas oublier son passage ici, ni les gens qu'il avait rencontré. Il se mit à rire alors que la pilote venait à se prêter au même jeu qu'elle, s'amusant des références au film Top Gun, sans pour autant être totalement dans la vérité du fonctionnement militaire. « Et bien je suis d'accord pour pouvoir obtenir les lunettes d'aviateur, cela me fera un souvenir bien plus agréable que le bras en écharpe que j'ai là, ou que la déshydratation dans le désert que j'ai subi. » Il continuait à sourire avec malice à son égard. « Pas gratuit ? Je vous écoute, quel est votre prix Miss Baring ? Pour ce qui est du sourire, je ne manquerai pas de m'entraîner devant le miroir la prochaine fois, vous pourrez juger ainsi s'il est digne de Tom Cruise ou non. » C'était sans aucun doute la discussion la plus agréable qu'il avait eu à la base depuis son arrivée au sein des militaires. Elle venait à le distraire de ses pensées et de ses croquis et c'était réellement agréable. Et il se laissa même à la complimenter sur son apparence physique, en espérant bien sûr qu'elle n'y voit pas une quelconque offense là-dedans. Il avait toujours été plus enclin aux charmes naturels, plutôt que de s'intéresser aux femmes qui passaient plus de temps devant leur miroir que devant un livre et qu'on avait l'impression qu'on embrassait un pot de peinture au vu de la dose de maquillage qu'elle pouvait porter à ce moment-là. « Mais c'est un compliment sincère, vous n'avez pas besoin d'artifice pour pouvoir être belle. N'en doutez jamais. » Il lui fit un petit clin d'oeil avant de hocher la tête. « En effet, j'habite là-bas la majeure partie de l'année, depuis quelques mois je me suis décidé à voyager un peu plus, après m'être occupé pendant longtemps de mes frères et sœur. Et vous, de quel coin de l'Angleterre êtes-vous originaire ? ».

Il n'allait en effet pas tarder à partir mais après les péripéties qu'il avait vécu au cours des dernières semaines, il n'était pas réellement mécontent de pouvoir rentrer à la maison, et le voyage de retour ne pouvait clairement pas être pire que ce qu'il avait connu dernièrement. Juste qu'il serait plus long que celui qu'il avait fait à l'aller. Il lui suffirait ensuite d'un petit passage à Sainte-Mangouste pour qu'il soit définitivement guéri. Il serait sur pied en quelques heures, alors que cela faisait plusieurs jours ici qu'il était blessé et qu'il ne voyait guère d'amélioration. « Je peux comprendre, vous avez l'impression de vous retrouver dans une réalité toute différente d'ici en rentrant chez vous. Alors le besoin de rentrer est essentiel mais rester trop longtemps loin de la base, c'est aussi devoir subir le choc des opérations en cours. Vous semblez néanmoins passionnée par le métier que vous faites et vous avez toute votre place ici. » Elle semblait pour autant parfois souffrir de cette vie qu'elle vivait ici. « Vous n'avez jamais songé à faire autre chose ? Après le nombre d'années que vous avez donné pour l'armée je ne pense pas qu'on vous jugerait de ne pas être assez patriotique. Et je crois malheureusement, que même en ayant une baguette magique pour pouvoir arrêter tout ça, l'être humain viendrait à trouver une nouvelle raison, une nouvelle manière de se faire la guerre. Il semble si simple de se détester. » Il se mit à rire en l'écoutant, secouant la tête. « En effet je suis un scientifique, j'ai longtemps travaillé dans un beau bureau, sans vraiment sortir de la routine du quotidien. On m'avait proposé le poste, j'avais besoin d'argent. J'ai repris mes études en parallèle, pour pouvoir étudier la faune et surtout celle que pense disparue. Et du coup je pars parfois plusieurs semaines en expédition. Pour ce qui est du dessin, c'est venu en complément, j'ai commencé assez jeune et j'aime bien représenter ce que j'ai sous les yeux. Cela me détend particulièrement et je crois que je ne me débrouille pas trop mal depuis le temps. » Il lui fit un clin d'oeil.
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Olivia V. Baring
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Mar 9 Mar - 20:57
Thomas O’Malley & Olivia V. Baring || Moyen-Orient || Avril 2017
Un jour dans le désert

Est-ce qu’Olivia regretta d’avoir proposé ses lunettes ? Un peu… Mais elle avait plusieurs paires et cela la ravissait étrangement de savoir qu’elle accompagnerait en un sens ce mystérieux  Thomas vers l’Angleterre. Elle jeta un regard désolé au-dit bras en écharpe. Effectivement, il ne s’était pas raté dans son expédition. Mais le voir ainsi répondre sur un ton tout aussi joueur qu’elle lui permit de sourire franchement. Elle se mordit la lèvre, perdue dans ses réflexions pour pouvoir donner un juste prix. De nombreux lui venaient en tête, dont la plupart n’étaient pas très décents de demander ainsi à un inconnu. Olivia avait bien envie d’en apprendre plus sur cette anomalie dans son monde et elle n’aimait pas vraiment tourner autour du pot. « C’est un prêt Monsieur O’Malley. Le prix sera de me les rendre un jour. Est-ce que cela vous irait ? » . Après tout, c’était lui qui avait parlé du sourire Tom Cruise et du fait de se revoir pour qu’elle juge de ses progrès non ?

La jeune femme combattit un petit sourire satisfait alors que Thomas lui assurait lui avoir fait un compliment. Elle avait les midinettes en horreur, celles-là même qui gloussaient à la moindre marque d’attention d’un homme, et s’était promis de ne jamais leur ressembler. Mais d’un autre côté, elle ne savait pas vraiment prendre les compliments, surtout lorsque cela touchait à quelque chose d’aussi sociétalement associées aux femmes que la beauté. Elle était un peu mal à l’aise et mit ses mains dans ses poches pour tenter de se donner une certaine contenance. « Bah merci… » Dit-elle sans vraiment savoir quoi ajouter d’autre à part un petit sourire. Elle fut satisfaite de voir la discussion digresser vers leurs lieux d’origine.

Londres. Elle n’y était allée que quelques rares fois. Elle ne se verrait pas habiter là-bas. Les aérodromes étaient trop loin ! Et puis les prix étaient bien trop élevés pour espérer pouvoir se payer quoi que ce soit avec sa solde. Olivia approuva d’un mouvement de la tête cette envie de voyager, surtout après avoir eu des responsabilités. C’était aussi l’avantage de l’armée : voir le monde ! La jeune femme était encore et toujours intriguée par ce mystérieux métier qui avait permis à Thomas de rester à Londres puis de partir ensuite voyager. Ou peut-être l’avait-il quitté ? Et il profitait de ce nouveau temps libre pour découvrir le monde ? Pour la partie où il s’occupait de ses frères et sœurs, elle compatissait. Et encore, elle-même n’avait eu qu’Emily à surveiller, secondée par Tim ! « Waddington, dans le Lincolnshire. Nord de l’Angleterre. Y a pas grand-chose par là-bas à part la base de la RAF… De la Royal Air Force pardon. » Accompagna-t-elle d’un signe de la main, excusant ses propensions aux acronymes surtout lorsqu’il s’agissait de noms qu’elle côtoyait chaque jour.

Ainsi Thomas O’Malley allait repartir dans les vertes vallées de la Reine. Olivia fut étonnée d’ainsi s’épancher sur les difficultés qu’elle éprouvait à elle-même rentrer. Elle ne savait pas pourquoi mais elle se serait attendu à ce que Thomas se moque ou a minima passe sous silence ses remarques d’une formule polie. Mais il ne fit rien de tout cela et de nouveau, la jeune femme en fut agréablement surprise. Cet O’Malley n’était décidément pas comme la plupart des gars de la base. Alors qu’il abordait ce fameux choc des opérations en cours, elle ne put qu’approuver. « Oui, exactement ! » .

« Vous n'avez jamais songé à faire autre chose ? »  Olivia dut réfléchir à cette question mais la réponse lui arriva bien vite : non pas vraiment. Vivre sur la base, avoir des parents eux-mêmes militaires… Cette vie était celle qu’elle avait toujours vécu et s‘y complaisait. Peut-être même avait-elle peur d’une autre vie, car alors elle n’aurait aucune idée de ce qu’elle pourrait bien en faire… Elle eut presque envie de toucher du bois. Avec un peu de chance, elle resterait pilote suffisamment longtemps pour n’avoir jamais à se poser cette question. Elle écoutait avec attention les paroles de Thomas. Il n’avait pas tort. Sauf sur le fait qu’on ne lui en voudrait pas d’être assez patriotique. « Faire autre chose ? Impossible Monsieur. Une fois que vous avez goûté aux sensations que procurent ces bestioles-là, ça devient presque une drogue ! »  Répondit-elle en montrant les avions derrière elle. « J’espère pour vous que vous avez aussi une passion de ce genre. Car sinon, dépêchez-vous de la trouver, la vie est bien trop fade sans ! »

Ah bah voilà ! Elle n’était pas totalement rouillée ! Olivia avait correctement deviné cette histoire de scientifique –information qu’on lui avait donné quelques jours plus tôt mais il fallait bien qu’elle soit satisfaite du peu d‘indices qu’elle réussissait à récolter sur le sujet O’Malley – et elle sourit de plus belle au rire du jeune homme.

C’était donc comme ça qu’on prenait un compliment ? Avec le sourire et une pointe de malice, elle le notait pour les prochaine fois. Elle s’assit aux côtés du O’Malley et continua d’admirer les esquisses de son interlocuteur. « La faune hein ? Plutôt sympa… J’espère que vous aimez les lézards et les scarabées, car on voit pas grand-chose d’autres par ici… »  Dit-elle en laissant échapper un petit rire. Enfin son rire ne dura pas longtemps. Son esprit lui rappela qu’il devait y avoir une faune particulièrement développée dans un désert et qu’elle ne faisait que passer pour une idiote à ainsi essayer de discuter de ce sujet sur lequel son interlocuteur devait en connaître un rayon… « En tout cas je vous comprends pour cette histoire de bureau. Je pourrais pas tenir longtemps non plus… C’est deux vies vraiment différentes. »  Elle jeta de nouveau un coup d ‘œil au bras en écharpe de Thomas. « Y a pas les mêmes risques non plus ! »  

L’avion qui prenait vie sous les mains de Thomas la laissait pantoise. Elle était bien incapable de ce genre de chose. Toute chose artistique à vrai dire. La musique, le dessin, tout cela ne faisait pas partie de ses talents. Peut-être pouvait-elle se vanter d’être une bonne actrice, et encore, il fallait remercier ses stages de survies et ses entrainements aux interrogatoires, pas un quelconque metteur en scène ou une passion enfantine. « Vous avez oublié le plan canard si je puis me permettre. »  Ne put-elle s’empêcher de souligner en indiquant l’un des croquis. « Les deux petites ailettes sur l’avant. C’est une des particularités des Eurofighter Typhoon… »  Tenta-t-elle de justifier. « Désolée… »  Penaude, elle récupéra sa main et détourna les yeux. Il avait fallu qu’elle critique plutôt que de se taire…. Une petite volonté de perfectionnisme dont elle aurait pu se passer. « Vous vous débrouillez vraiment bien autrement ! »  Elle s’enfonçait. Vite, changer de sujet. « Vous dessinez aussi les animaux que vous croisez ? »  Demanda-t-elle malgré tout curieuse ? Elle lorgnait sur le cahier à croquis, se demandant bien ce qu’il pouvait renfermer. Des animaux bien sûr mais peut-être des paysages aussi ? Des portraits ? Des images, des instants capturés sur le papier pour un talentueux dessinateur. Une curiosité étrange la poussait à vouloir apercevoir le monde aux travers des yeux de Thomas.
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Dim 28 Mar - 15:51
Plus la conversation allait, et plus il se rendait finalement compte qu'il allait être sincèrement triste de quitter la base militaire, cette ambiance qui n'existait nul part ailleurs, cet atmosphère si spécifique. Il était certain que la vie parmi tant de monde, toujours dans un phénomène de cercle fermé ne devait pas être évident tous les jours, et même si on intégrait les femmes beaucoup mieux qu'avant, il n'en restait pas moins que le monde de l'armée restait aujourd'hui encore un monde principalement d'hommes. Ce qui faisait que la présence d'une femme, de plusieurs femmes, pouvait parfois être le sujet de moqueries, voir d'emmerdements parfois plus profond. Mais il semblait que la jeune femme qu'il avait juste en face de lui était heureuse d'être là, qu'elle avait toujours rêvé d'être là et qu'elle ne pourrait jamais se voir ailleurs. Il retrouvait cette force dans son regard, ainsi que sa détermination, et oui, il pouvait le dire, sans en rougir, sans paraître pour un vil séducteur qu'il la trouvait belle, belle au naturel. Elle dégageait sincèrement quelque chose de fort et qui venait à toucher le sorcier, qui se trouvait ici, presque en territoire ennemi. Il ne pouvait pleinement délier sa langue, et avouer la véritable raison de sa présence dans le secteur, pourquoi on l'avait retrouvé dans un tel état, la chose qui avait provoqué cela. Il devait jongler avec la vérité. Heureusement que sur cette terre, il y avait des moldus scientifiques qui avaient eux aussi leur projet un peu fou, comme il avait pu avoir le sien. En tout cas, il ne regrettait pas cette expérience de vie, et encore moins de regretter sa rencontre avec Olivia Baring. Il se mit à rire un peu plus encore à la répartie dont faisait preuve la jeune femme, et il hocha la tête, prenant presque une position solennelle devant elle, portant sa main sur le côté de son visage dans un salut militaire un peu gauche, entre son bras en écharpe et le carnet de croquis qu'il avait justement coincé contre son torse. « Il sera fait selon vos ordres Miss Baring. » Il sourit malicieusement et se pencha alors vers elle, sa voix se faisant plus douce, et plus chaude également. « Peut-être même que vous pourriez passer me voir à Londres, quand vous serez rentrée de cette mission, pour que je puisse vous les rendre en main propre. » Son invitation était tout à fait sérieuse et il resta là un petit moment à la regarder droit dans les yeux, avant de remettre les lunettes correctement sur l'arête de son nez.

La jeune femme ne semblait pas prendre conscience de son charme, ni de sa beauté. Le compliment que Thomas venait de lui faire n'était nullement un leurre et il voulait qu'elle le sache. Mais il n'allait pas non plus rebondir dessus une nouvelle fois, il n'avait pas envie de la mettre mal à l'aise d'une quelconque façon. Il valait mieux changer de sujet de façon subtile mais pourtant bien réel. Lui l'Irlandais de naissance, n'avait connu les beautés de l'Angleterre puis de l’Écosse, seulement à partir du moment où il avait commencé sa scolarité à Poudlard. Et une fois qu'il était sorti de là, il avait fui à travers le globe pendant quelques mois sans prendre le temps réellement de visiter le pays qu'il habitait. C'était bien évidemment une manière de mettre le plus de distance possible entre lui et son père à cet époque là. Le père O'Malley ne supportant pas l'idée que son fils puisse gâcher sa vie en partant étudier les créatures magiques alors qu'on lui avait proposé un emploi au ministère de la magie, un emploi qui lui permettrait d'avoir un avenir stable et qui serait nettement plus cohérent avec le talent et les capacités qu'il avait toujours démontré au cours de sa scolarité. Thomas se questionnait souvent, de savoir ce que serait devenu sa vie s'il avait tout de suite écouter les paroles de son père ou si au contraire, son père n'était pas mort brutalement. Dans les deux cas, les choses auraient pu être véritablement différentes. Mais il ne pouvait se permettre d'y repenser et de rouvrir la plaie sur une disparition dont il n'avait jamais réussi à faire le deuil. Il se concentra à nouveau sur la conversation qu'il avait avec la pilote d'avion et Thomas lui fit une petite moue presque désolé. « J'avoue ne pas connaître les lieux … Je ne serai même pas certain de pouvoir le placer correctement sur une carte. Ne m'en voulez pas surtout … Dites-moi, vous avez toujours habité là-bas ? C'est vrai que grandir à côte de la Royal Air Force, ça doit donner envie également de monter dans un de ces engins et de voler à son tour vers l'horizon. Et de ne pas vouloir lâcher cette activité aujourd'hui encore … Pour ma part, je ne suis pas certain que mon estomac pourrait survivre face à la vitesse que vous pouvez prendre. C'est déjà extrêmement étourdissant de vous voir décoller avec ses engins, alors y monter. » Bien sûr connaître cette sensation aurait été quelque chose d'extraordinaire, mais il n'avait clairement pas envie de refaire la décoration du cockpit avec le contenu de son estomac.

En tout cas, elle était passionnée, elle ne vivait que pour ça, et semblait être totalement mordu de son travail. Pour le meilleur et pour le pire, elle finirait sans doute sa carrière dans une base militaire comme celle-ci, tout en pilotant. Et une fois revenue à la vie civile, elle serait peut-être instructrice de pilotage, pour continuer à faire vivre ça. C'était toujours agréable de pouvoir converser avec quelqu'un qui avait une telle envie dans la vie, et qui avait envie de se battre pour ce qu'elle faisait. Quant à lui, pour le moment, il se devait d'expliquer que s'il était présent dans le secteur c'était pour pouvoir étudier la faune sauvage, et il se mit à rire légèrement quand elle fit la remarque sur le fait qu'on ne trouvait que des lézards et des scarabées dans le secteur. Si elle savait qu'il y avait des très très gros lézards, et bien d'autres choses qui peuplaient ce désert, elle serait sans doute surprise de tomber nez à nez dessus. « Vous savez, on peut apprendre beaucoup de choses sur le développement de la vie par le biais des lézards et des scarabées. Bon, il est certain que ce n'est pas ma spécialité et mon plus gros enthousiasme mais … Ils seront peut-être la solution, quand on sera obligé d'évoluer avec le réchauffement climatique. »  Il haussa les épaules concernant son travail précédent, il bougeait quand même pas mal quand il était oubliator mais cela n'avait strictement rien à voir avec aujourd'hui, bien sûr. « Je dirais que cette expérience professionnelle m'a appris beaucoup de choses et que je ne serai pas là sans ça. Ce n'était pas un choix premier de carrière mais cela m'a fait grandir, et je serais toujours reconnaissant envers ceux qui m'ont pris sous leur aile. » Il souriait avec sincérité, même s'il vivait une vie bien différente aussi, il ne regrettait pas le chemin qu'il avait pu parcourir pour en arriver jusque là. Il l'écouta ensuite sur les éléments de son dessin qui manquait visiblement, il fit la comparaison avec l'appareil qui se trouvait non loin d'eux, il s'assit à nouveau, commença à effacer quelques traits puis à les refaire, avec les nouvelles indications puis il lui montra le résultat final. « C'est mieux ainsi ? » Il se mit à sourire. « Ca m'arrive, oui, de les dessiner. En réalité, je le fais assez souvent, pour tout et pour rien, cela a toujours réussi à m'apaiser de dessiner. J'aurai sans doute pu choisir une filière artistique plutôt que scientifique. Mais comme vous l'avez dit, ici, c'est plus les lézards et les scarabées. Je n'ai pas eu beaucoup de choses qui m'ont donné envie de faire des croquis, avant d'arriver sur cette base. »
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Thomas O’Malley & Olivia V. Baring || Moyen-Orient || Avril 2017
Un jour dans le désert

Qu’était-ce la normalité pour Olivia Baring ? Des combats aériens ? Des courses sur le tarmac pour atteindre les cockpits ? Une vie de soldat ? Sa normalité était bien différente de ce qu’un citoyen lambda aurait pu définir. Et pourtant c’était une normalité comme une autre. Elle avait la satisfaction de l’apprécier et malgré ce bras en écharpe, elle pensait comprendre que Thomas appréciait la sienne également. Elle ne put retenir un sourire devant la tentative de salut militaire de Thomas. Son sourire étira encore davantage ses lèvres aux paroles de celui-ci. « Je prends note de la proposition Monsieur O’Malley. » Dit-elle sur le même ton malicieux. Malgré le fait qu’elle ait bien mentionné le prêt de ses lunettes, elle avait peu d’espoir de les revoir un jour, une fois toute chose considérée. Certes elle était ravie de cette proposition mais… La réalité était bien différente. L’alignement des astres qui l’amènerait à Londres avec du temps pour boire un verre avec Thomas O’Malley ? Les chances étaient bien minces et elle ne se faisait pas vraiment d’illusions à ce sujet. Mais Thomas était le grain de sable dans sa normalité du moment et elle pouvait bien se laisser croire que l’Univers le ferait recroiser sa route.

La conversation dériva sur leurs lieux de vie et passions respectifs. Olivia ne put retenir un petit rire devant la confiance approximative que Thomas plaçait dans son estomac. « Oui j’y ai toujours vécu.  Mes parents sont aussi dans l’aviation militaire alors c’est sûr que ça aide. Donc tout ça c’est sûr que ça aide ! Quoique mon frère a choisi…. Avait choisi l’armée de terre. Comme quoi ce n’est pas une règle immuable. »  Même après plus d’un an, Olivia ne se faisait toujours pas à l’idée que Timothy n’était plus là. Mais ce sujet était bien trop récent et privé pour qu’Olivia en discute avec Thomas. « Lorsque vous irez mieux, venez à Waddington. Je vous emmènerai faire un tour. » Olivia se retint de faire la blague facile de « s’envoyer en l’air ». Ses remarques de cul, elle pouvait les garder pour son escadron. Elle se fit la remarque que c’était une nouvelle mention d’un jour se recroiser. Il s’agissait de paroles en l’air, de politesse qu’on s’échangeait. Elle l’avait dit et redit, elle n’y croyait pas vraiment à ces retrouvailles.

Olivia ne croyait pas non plus en ses compétences de biologiste désertique et elle fit une petite moue lorsque Thomas lui assura que beaucoup de choses pouvaient être apprises des lézards et des scarabées. C’était bien ce qu’elle avait craint : montrer ainsi son ignorance sur le sujet. De nouveau, aucune moquerie de Thomas, simplement des explications. La jeune femme en profita pour poser une question qui lui vint instantanément : « Mais du coup, c’est quoi votre spécialité alors ? »

La pilote essayait vraiment de s’imaginer derrière un bureau mais elle en frissonnait d’avance. Si cela était son destin, elle préférait se jeter de son avion en mouvement. « Je dirais que cette expérience professionnelle m'a appris beaucoup de choses et que je ne serai pas là sans ça. Ce n'était pas un choix premier de carrière mais cela m'a fait grandir, et je serais toujours reconnaissant envers ceux qui m'ont pris sous leur aile. » Le visage d’Olivia se fit pensif. Effectivement elle n’avait jamais vu les choses comme ça. Peut-être était-ce son éducation mais il n’y avait jamais eu la place pour des erreurs ou des changements de voies. Chez les Baring, il n’y avait que l’excellence et le sûr de soi, ou le paraître lorsque ce n’était pas le cas. Olivia ne s’était jamais posé la question de faire autre chose tout simplement car cette option ne lui était jamais vraiment apparue. C’était l’armée ou rien. Et elle savait que ne pas suivre la voie tracée par ses parents résultaient en un tas de problèmes, il n’y avait qu’à voir Emily et encore, elle était la dernière de la famille. « J’avais entendu une maxime comme quoi faire des erreurs participaient à notre construction ou quelque chose comme ça… Espérons que ce soit le cas alors. » Elle n’était pas très littéraire mais elle sentait le besoin de dire quelque chose ici. Le sourire de Thomas fut communicatif et de nouveau elle lui sourit en s’asseyant à ses côtés.

« C'est mieux ainsi ? » Et de nouveau, la pilote fut surprise : pas de réponse acerbe, pas de piques, simplement un sourire et la prise en compte de ses remarques. Elle fixa quelques secondes Thomas alors qu’il s’affairait à son dessin pour tenter d’appréhender la situation. Quelle étrange personne ! « Oui exactement. » Olivia était véritablement admirative de ses talents, plus encore avec un bras en moins ! Elle l’écouta en silence, ses jambes étendues devant elle, toujours en mâchonnant son chewing-gum. « Je suis ravie que vous soyez inspirée par notre modeste base. » Dit-elle avec un sourire moqueur. « À force d’y vivre, on en oublie la beauté du paysage. Comme tout dans la routine, on oublie de s’arrêter deux minutes et d’admirer. » C’est d’ailleurs ce que fit son regard en se perdant sur les bâtiments, les dunes plus lointaines et les quelques rochers et escarpements qui entourait leur position. Son regard s’arrêtait sur le plus haut bâtiment de la base. « Je peux essayer de négocier pour vous : la vue du haut de la Tour de contrôle est à couper le souffle. Du sable à perte de vue. » Ça pouvait l’intéresser, non ? Non pas qu’il semblait y avoir besoin de le convaincre de la beauté du coin. Peut-être manquait-il d’une vision pratique ? Sur le sable par exemple… Qu’est-ce qu’elle n’en pouvait plus du sable. Cette saloperie s’insinuait partout – oui vraiment partout-. Une chose qui ne lui manquerait pas en Angleterre… Après Thomas revenait d‘une expédition dans le désert… Du sable, il devait en avoir avalé sa dose.

Olivia hésita une fraction de seconde avant de demander : « Je peux regarder vos autres œuvres ? Uniquement dans une démarche scientifique hein ! Histoire de comparer les scarabées du coin avec vos croquis. » Il avait dit dessiner de tout et de rien. Alors forcément elle était curieuse. Non pas qu’elle ne l’était pas avant hein. Son regard s’était de nouveau posé sur le scientifique et une lueur d’impatience pouvait s‘y lire.
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Dim 18 Avr - 12:12
Il était certain d'une chose, c'est qu'ici, sur cette base militaire en plein milieu de nul part, s'il devait retenir quelque chose ou quelqu'un ça serait obligatoirement Olivia Baring. Dans ce contexte qui n'était pas simple, alors que lui le sorcier se retrouvait blesser, loin de chez lui et dépendant des décisions de l'armée du Royaume-Uni pour pouvoir rentrer au bercail, il avait finalement réussi à se faire une petite place au sein de cette communauté particulière. Bien sûr, il ne serait jamais un militaire, il ne pouvait pas comprendre tout ce que cela voulait dire de s'engager corps et âme pour la nation, partant à l'autre bout du monde sans savoir si on allait rentrer ou non chez soi à la fin de la mission. Il y avait beaucoup d'incertitude dans la vie de soldat, même encore au XXIème siècle. La guerre restait la guerre, et il y avait forcément des pertes, même quand la situation  semblait être à peu près maîtrisée et que les relations diplomatiques n'étaient pas totalement tournées vers une guerre ouverte. C'était clairement un monde à part, dans lequel il évoluait depuis quelques jours maintenant, et il était certain qu'il ne pouvait réellement faire parti de ce tout, mais il était content d'être là, et plus encore, il était content d'être là à ses côtés. La conversation était des plus agréables et cela lui changeait réellement les idées. Même de venir à parler de se retrouver, une fois tous les deux rentrés sur leur terre natale, pouvoir à nouveau discuter et reparler de cette aventure extraordinaire qui était la leur à cet instant. C'était, en tout cas, ainsi que Thomas venait à le percevoir. Peut-être qu'une fois qu'il prendrait l'avion pour Londres, il ne reviendrait plus jamais à se croiser, cela serait forcément dommage à ses yeux. Mais c'était ainsi que la vie était faite, on croisait parfois certaines personnes qui provoquaient une émotion chez vous, avant de disparaître à nouveau, telle une étoile filante dans votre ciel. Pour autant, il était certain qu'ils seraient tous les deux heureux de se revoir si cela se faisait un jour, et c'était réellement agréable.

Ils vinrent à discuter de leur lieu de vie, en dehors de cette base militaire, bien qu'il semblait pour la jeune femme qu'elle y avait toujours vécu, dans ce monde si particulier qu'était l'armée que ce soit ici, ou à des milliers de kilomètres d'ici. « Je vois que c'est véritablement une passion de famille, que ce soit l'armée de l'air ou l'armée de terre, c'est un engagement plein et entier de votre part. C'est impressionnant, et c'est une belle cause que vous défendez tous … » Il prit quelques instants pour garder le silence, il avait compris l'allusion de la jeune femme quand elle avait accordé son verbe au passé et non au présent. Son frère était mort et sans doute que cela ne datait pas de très longtemps, qu'elle était encore dans cette phase particulière, où on n'avait pas totalement l'impression que la personne nous avait quitté alors que c'était pourtant le cas malheureusement. Qu'on parlait encore de lui au présent, alors qu'il fallait tout conjuguer au passé aujourd'hui. Thomas aussi avec connu la perte, pas la perte d'un frère, mais la perte d'un père. Dans un sens comme dans l'autre, il était difficile de passer à autre chose, d'aller au-delà de tout ça, et de s'avouer que définitivement, la personne ne reviendrait pas, qu'elle ne serait plus à vos côtés dans les moments les plus importants comme les plus classiques de votre vie. C'était une blessure qui ne se refermait jamais véritablement quand le lien était fort, comme il semblait l'être pour Olivia et son frère. Il se mordit légèrement la lèvre. « Je suis désolé pour la disparition de votre frère … J'ai moi-même perdu mon père, il y a plusieurs années de cela. Ce n'est jamais simple, malgré le temps qui passe, on ne fait que s'habituer à l'absence. » Mais il était certain que Thomas n'avait pas fait le deuil de ce dernier, il y aurait eu tellement de chose qu'il aurait aimé lui dire avant de mourir. « Cela sera un plaisir de faire un petit détour par Waddington. »

Thomas se mit à rire doucement quand elle lui demanda alors qu'elle était sa spécialité puis, alors qu'il cherchait à trouver comment il allait pouvoir s'expliquer sur tout ça sans se mettre en porte à faux, resta un petit moment silencieux avant de se mordre la lèvre. « Vous allez sans doute trouver cela stupide, surtout dans le secteur, mais ma spécialité serait plutôt les équidés. Il n'y en a certes pas beaucoup dans le désert, mais néanmoins, il y a toujours eu une grande culture même dans les terres sableuses autour de ces derniers. » Et puis il n'allait pas non plus dire qu'il s'intéressait à des espèces qui n'existaient pas ou qui faisaient parti de l'imaginaire pour les moldus, comme les sombrals ou les licornes. On viendrait à le prendre pour un fou à n'en pas douter. Il préféra vite détourner la discussion vers autre chose, s'appliquant plus à lui montrer son carnet de dessins et ses coups de crayons, plutôt que d'entrer un peu trop dans le vif du sujet concernant son travail, puisque celui-ci était bien plus atypique que ce que pouvait imaginer la jeune femme avec qui il discutait. « Le paysage devient quelque chose de commun, quand on se réveille tous les jours au même endroit. On se retrouve dans la routine, avec la vie en communauté, et puis vous n'êtes pas ici pour des vacances mais pour travail, alors ça change forcément le regard qu'on peut porter tout autour de soi. » Il se mit à sourire doucement. « Si vous pouvez m'avoir l'autorisation, ça serait réellement formidable ! Juste pour voir cela avant de partir. » Il hocha la tête et tendit son carnet de dessin, il avait pris l'habitude de jeter un sort sur les animaux fantastiques qu'il pouvait dessiner si cela tombait entre les mains des moldus. Il valait mieux jouer la sécurité que l'inverse. « Il n'y a pas beaucoup de choses sur celui-ci, j'ai perdu pas mal de dessins pendant ma traversée du désert … Mais je vous en prie regarder. Il y a plusieurs éléments de la base dont j'ai fait le croquis et quelques personnes aussi ... » Il se retint de dire qu'il l'avait représenté dans son carnet, elle le verrait forcément en le feuilletant.
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Thomas O’Malley & Olivia V. Baring || Moyen-Orient || Avril 2017
Un jour dans le désert

Qu’aurait fait Olivia si elle n’avait pas été dans l’armée ? Impossible avec sa famille. Non, il lui fallait véritablement l’imaginer. Un monde absolument parallèle dans lequel aucune destinée n’aurait été toute tracée, où les possibilités se seraient déroulées sous ses pieds, lui laissant le champ libre. Un instant elle en aurait presque eu le vertige de ce nombre infini d’opportunités. Peut-être professeure, elle aimait bien enseigner ce qu’elle savait. Ou vétérinaire, les animaux semblaient être un domaine intéressant. Peut-être une physicienne accomplie, étudiant les phénomènes de l’Univers. Peut-être même qu’elle se serait retrouvée à Londres pour y faire sa vie. Mais rien de tout cela n’était arrivé. Elle était pilote, ici dans ce désert et elle le serait probablement jusqu’à sa mort.

Olivia sourit à la remarque de Thomas. Effectivement, l’armée c’était un monde à part. Elle entendait de nombreuses critiques sur celui-ci mais elles ne venaient que de gens qui ne l’avait pas vécue. Cet esprit de camaraderie. Cette défense de sa patrie. Cette aide aux autres. Tout cela définissait l’armée. Bien sûr elle avait ses parts d’ombre comme tout. Mais Olivia savait pouvoir compter sur chacun des gars de son escadron, chaque mécanicien de la base, chaque commandant dans la Tour. Et pouvoir donner cette confiance aveugle dans l’autre permettait de s’affranchir d’énormément d’interrogations qui parasitaient l’humain.

Le regard d’Olivia se fit interrogateur devant le silence de son interlocuteur. Elle le vit se mordre la lèvre et parler de sa perte. Le sourire d’Olivia disparut lentement, elle oublia un peu le paraître pour simplement écouter. Il y avait ce quelque chose que partageaient les gens qui avaient perdu un proche. Une compréhension silencieuse, le plus souvent. Chacun savait le déchirement que subissait le cœur. Les larmes versées sans fin. Et ce sentiment d’injustice ignoble qui emprisonnait chacune des fibres de son propre corps. La poitrine se souleva légèrement devant la grande inspiration qu’elle prit pour garder une certaine contenance. « Je suis désolée pour votre père. » Répondit-elle en écho. « C’est ce qu’on dit. On dit aussi que toute la peine résulte de tout l’amour que l’on ne pourra plus donner à la personne disparue. Alors en un sens j’espère que cette peine ne se tarira jamais vraiment… » Elle préféra balayer le sujet d‘une main. Ce n’était ni le lieu ni la personne avec qui elle avait envie de s’étaler dans ses sentiments sur le deuil. Quoiqu’à un inconnu elle était capable de dire des choses qu’elle avait encore du mal à aborder avec Charly. « Plaisir partagé. Je serai impressionnée si vous bravez le froid et la pluie pour venir à Waddington ! »

Le sujet repartit sur quelque chose de plus léger. Une moue interrogatrice vint s’apposer sur le visage d’Olivia à la mention du sujet d’étude de Thomas. « Les équidés ?! » Sérieusement ? Effectivement elle ne comprenait pas vraiment… Est-ce que les chameaux étaient des équidés ? Peut-être, elle n’en était absolument pas sûre. Mais rien à voir avec les lézards et les insectes en tout cas ! Olivia ne fit que secouer la tête, impressionnée. « Et bah… Je vous crois sur parole ! » Elle continua d’acquiescer aux paroles suivantes du scientifique. « Je verrai ce que je peux faire pour la Tour alors ! » La jeune femme se nota dans un coin de sa tête d’aller voir Mitch pour l’autorisation. Elle avait gagné leur dernière partie de belotte et celui-ci n’avait pas pu la payer ce qu’il avait pourtant misé. Elle pourrait bien lui demander un service en échange d’effacer son ardoise… Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour les civils mignons coincés sur sa base…

Surprise, de nouveau. Aucun marchandage, alors qu’elle s’y était pourtant préparée. Olivia s’essuya frénétiquement les mains sur sa combinaison pour être sûre de n’avoir aucun résidu de cambouis qui aurait pu entacher le papier. Elle attrapa délicatement, presque religieusement le carnet et se mit à le feuilleter lentement. Elle releva les yeux vers Thomas.  « Je suis désolée pour vos croquis perdus… » Elle reporta son attention sur le carnet et repartit du début. De nombreuses pages étaient vides. Étrange. Peut-être Thomas prenait-il une page au hasard pour faire ses croquis ? Probable.  « Oh vraiment ? Je vous promets pas de reconnaître tout et tout le monde ! » Fit-elle avec un sourire. Elle passa sur un croquis d’une jeune femme aux cheveux clairs, plutôt jolie. « Elle est pas du coin celle-ci, si ? » Premier portrait et elle n’arrivait déjà pas à le reconnaitre… Olivia continua de feuilleter et y vit un chat négligemment allongé. « Ah oui, y a des chats aussi dans le coin ! » Elle jeta un regard au dessinateur avant de tourner une page. Des petits insectes, mais aussi les rangées de tentes, les avions, les mécaniciens. Elle passa sur quelques portraits rapprochant le papier de ses yeux fatigués pour tenter de les reconnaître. « Oh mais ça c’est Sandy ! Et ça Ignacio ! » Elle pointa deux portraits, prise soudain d’une envie joueuse de faire un sans-faute dans les devinettes, motivée par ses deux réussites. « Qu’est-ce vous êtes doué ! » Son propre portrait s’invita un instant sur un page. La jeune femme s’y arrêta quelques secondes. Elle en fut surprise et releva sa tête vers Thomas. Un sourire apparut sur ses lèvres. « Je sais pas quand vous avez fait ça... » Elle essaya de se rappeler les fois où elle avait vu Thomas griffonner dans un coin mais cela définissait plus ou moins toutes leurs interactions. Alors elle rendit les armes.  « Si vous devenez célèbre, faites gaffe je vous demanderai peut être un salaire comme modèle. » Plaisanta-t-elle pour essayer de masquer cet étrange mélange d’embarras et de fierté d’avoir ainsi été immortalisée sur le papier.
:copyright: Grey WIND.



   
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Run past the rivers, run past all the light. Feel it crashing and burning, 'til it all collides. Strike a match lit the fire, shining up the sky

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