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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Forget about them in your arms || ft. Meredith Carrow [hot] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Mar 1 Déc - 18:43

( Ξεχάστε τους στην αγκαλιά σας )


Eté 1999, Crète.

Un peu plus d'un an s'était écoulé depuis le meurtre de Charon. Quatorze mois et sept jours, exactement. Et je me sentais toujours aussi vide. On ne peut comprendre ce que c’est que quand on le vit soi-même. Perdre mon épouse, cela aurait pu avoir lieu plus tard, bien sûr, mais, en comparaison, la perte de mon fils m’affectait sans doute bien plus. Parce que cela manquait de logique. Les enfants ne devraient jamais mourir avant leurs parents.
Mais Charon n’était plus. Et Erebos, mon frère, donc son oncle, n’avait pas réussi à empêcher sa mort. Je lui en avais voulu. Et je lui en voulais sans doute encore, comme j’en voulais à Poudlard de ne pas avoir pu protéger mon fils alors que le lieu était réputé pour être l’un des endroits les plus sûrs et les plus sécurisés du monde magique…

Plus d’un an qu’on essayait de me convaincre de vivre, de me changer les idées, d’avancer… mais je ne pouvais pas oublier. Tourner la page de la vie de mon fils, cela me semblait être un synonyme de trahison. Et trahir son propre enfant, c’était pire que tout. Aucune personne capable d'une telle chose ne méritait encore le statut d'être humain à mes yeux.

Mais s'il fallait continuer à vivre, il valait mieux, au moins, que je puisse m'octroyer un peu de temps pour me ressourcer... Et c'était ainsi que j'avais pris la décision de venir passer deux semaines dans ma Crète natale. C'était l'occasion pour Agrios de retrouver sa yaya et moi, eh bien, je pourrais retrouver peut-être un peu de calme et de tranquillité parmi les paysages magnifiques de cette contrée que j'aimais.
Et comme elle avait quelques difficultés pour l’instant, avec sa grossesse qui lui pesait plus qu’elle ne la rendait heureuse, selon toute apparence, j’avais convié Meredith Carrow à venir avec nous, pour qu’elle puisse changer un peu d’air et prendre un peu de temps pour elle aussi.

C’était ainsi que nous étions venus, à trois… ou plutôt à trois et demi, dans ma résidence de Chania. Meredith était quelque part dans son deuxième trimestre de grossesse, elle traversait une période pas toujours facile pour elle… et moi je n’étais pas mieux. Alors, forcément, l’idée de partir ensemble avait fait son chemin.
Oh, je n’étais pas spécialement très enjoué à l’idée de voyager, mais faire visiter la région à Meredith m’avait semblé être une excellente façon de permettre à Mrs Carrow de voir autre chose, de se reposer et surtout de se changer les idées…

« Entre, Meredith. » Je portais mon bagage et le sien, par pure politesse, tandis qu’Agrios, plus qu’heureux de retrouver la maison, s’engouffra à l’intérieur pour vérifier que tout ce qui se trouvait dans sa chambre de petit garçon avant notre départ y était toujours. D’ailleurs, il n’avait pas vraiment beaucoup grandi depuis, mon petit dernier. C’était encore un petit bonhomme de rien du tout, qui avait appris à écrire tout récemment et qui commençait à essayer de faire des choses avec sa magie. Maladroitement, bien sûr, mais c’était mignon.

« Agrios ! ne cours pas dans la maison. » J’étais parfois bien las de devoir m’occuper de lui faire des remarques alors que j’avais bien d’autres choses à penser… Alors, évidemment, Agrios était un peu ma dernière attache avec l’envie de continuer, mais du haut de son tout jeune âge, parfois, il me fatiguait beaucoup tout de même.

Je descendis à la cave pour en remonter une bouteille d’ouzo et une bouteille de muscat de Samos. Rien de tel qu’un petit apéritif partagé dans le calme de la terrasse pour profiter un peu des premiers instants sur le territoire.



( Pando )
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Anonymous
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INRP
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Mer 2 Déc - 4:37
Forget about them in your arms
Meredith & Phobos


6 mois… Vingt-six semaine, plus précisément, qu'on ne parlait plus de moi qu'au pluriel. Je ne pouvais plus le nier et encore moins le cacher. Mon ventre bien arrondi en témoignait; j'étais enceinte et pas qu'un peu. Et pour cause… Dans quelques semaines, si tout allait bien, je donnerais naissance à non pas un, mais deux bébés. Deux garçons ? Deux filles ? Un garçon et une fille ? Je n'en savais strictement rien, préférant le découvrir à l'accouchement. Ce que je savais, par contre, c'est qu'ils étaient deux à comprimer mes organes internes et à faire de moi une véritable baleine.

Cette grossesse, je ne l'avais pas prévue. Je l'avais accueillie avec surprise, il en allait de soi, mais je me faisais peu à peu à cette réalité qu'allait être la mienne dans plus ou moins trois mois. Grossesse surprise… enfin… pas tant que ça lorsque l'on connaissait mes addictions aux plaisirs de la chair. J'étais à ce point impulsive dans mes batifolages que je pensais rarement à me protéger. Ce qui devait arriver arriva et ce n'était pas plus mal. J'allais avoir 37 ans, ce qui était déjà plutôt tard pour devenir mère une première fois.

Ma grossesse, vous l'aurez deviné, n'avait rien de miraculeuse et encore moins de virginale. En fait, trois hommes étaient susceptibles d'être les géniteurs et chacun d'eux n'avait guère besoin d'être mathématicien pour le savoir. Seulement, je n'avais abordé la question avec ni l'un ni l'autre. C'est seule que j'avais décidé d'assumer mes étourderies, mais plus la date fatidique approchait, plus je perdais mon sang-froid. Je vivais une grossesse particulièrement difficile… Nausées, maux de dos, ce ventre énorme qui n'en finissait plus de pousser… Mon mal-être était si profond que je vivais de plus en plus recluse. Autant j'avais besoin d'être réconforté, autant je ne supportais plus le réconfort qu'on voulait bien m'apporter, surtout lorsqu'il s'agissait de complimenter mon apparence ou de me dire combien la grossesse me rendait radieuse et épanouie! Pffff! J'avais des envies d'avada-kédavériser quiconque mentionnait ces mots à mon égard! Cela dit…

Je n'étais pas la seule à vivre des moments difficiles. Mon ami Phobos, déjà affligé par la mort de son épouse, Belisama, avait eu le malheur de perdre son fils, à peine quelques mois auparavant. Perdre femme et enfant en si peu de temps... Mon mal-être n'était rien à côté du sien... Rien. Je l'avais consolé un jour dans mes draps, dans un moment d'ivresse pure… C'était il y a un peu plus de 6 mois… Vous devinez le reste. Toujours était-il que cette fois-ci ce fut à lui de m'apporter un peu de réconfort en m'invitant dans sa Grèce natale. J'avais longuement hésité avant de finalement lui répondre par l'affirmative. Ce voyage allait peut-être me faire du bien autant qu'à lui. Il y avait quelque chose de thérapeutique dans cette escapades estivales.  Nous en avions tous deux besoin et j'étais touchée par son invitation.

Nous fûmes ainsi trois à nous rendre à Chania, en Crête. Enfin… Trois et deux demies… Qu'il m'était étrange de voyager avec Phobos et son fils. Je ne cessais de me répéter que c'était Belisama et Charon qui auraient dû être là. Pas moi. J'avais l'impression d'être un imposteur dans ce duo père-fils qui, j'ignorais pourquoi, m'attendrissait. Je trouvais émouvant, voire inspirant, la façon dont Phobos s'occupait de son fils. En les regardant, il m'était impossible de ne pas m'imaginer faire de même avec mes enfants à naître. C'était en pensant au bonheur que je ressentirais au moment où on les déposerait sur mon sein que je m'accrochais et que j'arrivais à supporter un peu mieux ma grossesse. Je m'accrochais, tout comme Phobos s'accrochait grâce à son petit garçon...

Nos bagages déposés et l'adorable petit Agrios jouant dans sa chambre, j'attendais mon ami, assise sur la terrasse à contempler la superbe vue qui s'offrait à moi. Phobos allait surement me faire visiter la maison un peu plus tard, mais pour l'instant je profitais du confort des installations extérieures. Lorsqu'il revint avec deux bouteilles d'alcool, je le regardai, interloquée.


« On dirait que vous avez oublié un léger détail, Monsieur Asclépiades… » dis-je en posant ma main sur mon ventre, l'air presque frustré. « C'est de la torture…» ajoutai-je, en faisant la moue.

(c) DΛNDELION
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Anonymous
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Sam 5 Déc - 1:04

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Eté 1999, Crète.

Il y avait deux ans que ma femme était morte, tuée « par accident » lors d’une intervention un peu trop musclée d’aurors. Ils avaient dû prendre ma merveilleuse Belisama pour une fervente pratiquante de la magie noire, plutôt ! Ce n’était que des incapables. Aucun esprit, aucune réflexion.
Quant à ceux qui m’avaient pris Charon... des malakas de mangemorts sans le moindre respect pour la pureté, remontant à l’Antiquité grecque, du sang et du nom Asclépiades.
Je détestais les mangemorts autant que je haïssais les aurors. Et si j’avais eu accès aux noms des coupables, je me serais fait un vrai plaisir de les cuisiner et de les dévorer après les avoir découpés lentement, sans anesthésie. Peut-être même les aurais-je maintenus en vie pour faire durer plus longtemps la période où j’aurais prélevé leurs organes avant de les préparer en kleftikos...
Concernant mon fils, ma seule consolation était qu’il ne serait pas seul dans les limbes, puisqu’il devait avoir retrouvé Deimos dans le monde des morts. Deimos et Belisama. C’était bien peu de choses...
J’aurais peut-être dû, aussi, me réjouir de la victoire de l’ordre du Phénix sur les forces des Ténèbres et sur mon petit cousin impur, mais je n’en avais pas la force ni l’envie. En termes de pertes humaines, la grande bataille de Poudlard avait été une catastrophe.

Mais ce n’était pas la seule catastrophe à laquelle j’étais confronté ces derniers temps. Tenez, par exemple… qu’est-ce qui m’avait pris d’apporter des bouteilles d’alcool pour les mettre sous le nez de Meredith alors qu’elle ne pouvait pas boire ? D’ailleurs, la moue qu’elle me fit était sans appel : ça ne lui plaisait pas trop que je commette ce genre d’impair. Quand elle me vouvoyait, c’était pour mettre de la distance entre nous. Au début, je me formalisais de cela, mais j’avais appris à faire avec, depuis quelques mois. Meredith Carrow était une femme très agréable, mais ses humeurs variaient rapidement et pour de bien simples détails, ces derniers temps…

J’ignorais si ce séjour était une très bonne idée, mais il me semblait que nous en avions besoin. Alors, à quoi bon se priver ?
Je déposai les bouteilles sur la table et j’appelai l’elfe de maison, Pâris.

« Ramène un jus de fruits frais pour Meredith. » La créature servile s’éloigna aussitôt, bien consciente de l’urgence de la situation. Je regardais alors mon invitée.
« Désolé… Mais tu gardes la ligne, j’oublie tout le temps que tu as certaines consignes alimentaires. »

Ce n’était qu’en partie vrai, disons juste que je n’avais pas que cela à penser et que je ne pensais pas que Meredith puisse m’en vouloir bien longtemps. C’était une dame bien trop élégante pour elle faire la tête à quelqu’un comme moi.

« Je sais que ce n’est pas forcément facile pour toi, Meredith, mais il va falloir te détendre un peu. Le stress et la nervosité, ce n’est pas bon pendant la grossesse. » Avis de médicomage oblige, il était évident que j’allais tout de même surveiller que tout aille pour le mieux pour mon amie.
C’était déjà assez complexe pour elle de se retrouver engrossée, sans trop savoir lequel de ses partenaires était le géniteur de ces deux vies qui grandissaient en elle.

Je posai une main sur son épaule. « Tu n’as pas trop chaud ? »

Pour la région, les températures n’étaient pas excessives, mais tout le monde ne supportait pas les trente-huit degrés celsius qu’indiquait le thermomètre. Il fallait avoir l’habitude… et généralement, les Britanniques n’étaient pas très habitués à ce genre de météo. Alors, si on ajoutait à cela le fait que la grossesse devait favoriser de la rétention d’eau et autres effets du genre… Je me devais d’être attentif à mon amie. Il ne fallait pas qu’elle se sente mal à cause de cela. Je voulais à tout prix éviter qu’elle fasse un malaise vagal ou une insolation.

L’intérieur de la maison était bien plus frais et puis certaines pièces disposaient d’un ingénieux système magique de rafraichissement de l’espace. « Si tu veux, je peux te faire visiter la maison. Comme ça, tu verras un peu ce qu’il y a d’important à connaître et puis tu pourras décider de ce que tu as envie de faire. »

C’était important de la contenter. Je ne voulais rien d’autre que faire en sorte qu’elle se sente bien. Et tant pis si cela signifiait que mon ouzo devrait attendre : il y avait parfois des priorités, dans la vie.




( Pando )
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Anonymous
Invité
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Ven 18 Déc - 4:45
Forget about them in your arms
Meredith & Phobos


Fort heureusement, Phobos ignorait tout de mon allégeance aux mangemorts et franchement, c'était beaucoup mieux comme ça, surtout depuis que l'un des nôtres avait tué son fils. Lord Voldemort étant désormais tombé, je devais avouer - aussi pénible que ça puisse être pour notre cause - que cela facilitait grandement les choses entre mon ami et moi. Il en avait tellement contre les mangemorts que s'il fallait qu'il apprenne que j'étais de cette organisation, il en serait fini de notre amitié. Une amitié qui m'était précieuse et plus encore depuis qu'il était devenu l'un des potentiels pères de mes enfants à naitre. Si je  ne comptais pas lui demander une quelconque part de responsabilité parentale, je voulais pour le moins que mes enfants connaissent leur père… enfin, leur possible père. Ceci étant dit…
Je n'étais pas des responsables de la mort de Charon, mais je m'en sentais coupable. Terriblement. Hélas, le jeune homme s'était trouvé au mauvais endroit et au mauvais moment. S'il n'eut été de ma grossesse, j'aurais pris part à la bataille et j'aurais tout fait pour éviter que Charon ne connaisse cette issue triste et fatale. Au mauvais endroit, au mauvais moment… c'était aussi bête que ça et je comprenais la colère et la rancœur que mon ami éprouvait à l'endroit des mangemorts. Je prenais donc sa colère sur moi, en silence, ne trouvant rien de mieux à faire que de le supporter dans sa douleur. N'était-ce pas ce qu'une amie devait faire, apporter son soutien ? J'aurais voulu lui rendre la vie plus facile…

Dans mon état, cependant, il m'était de plus en plus difficile de rendre la vie de Phobos plus facile… Le terme "catastrophe" ne pouvait pas être mieux choisi. C'est ce que j'étais devenue : une véritable catastrophe. Ma propre existence venait de se complexifier et plus l'accouchement approchait, plus je devenais insupportable… plus que je ne l'étais déjà, du moins. Je vivais de grandes transformations, tant physiquement que psychologiquement, et je devais avouer que je n'étais pas tout à fait prête à ça. Lorsqu'on m'avait appris être enceinte, je m'étais surestimée, croyant que je serais capable de rester aussi inébranlable que le roc. Balivernes! J'avais aujourd'hui l'impression d'être une boite à surprise… Une ridicule et grosse boite à surprises. Moi qui avais cette capacité à garder mon sang-froid en toute circonstance n'arrivais plus à gérer ses émotions. Tantôt sereine, tantôt irritable, je passais de la joie à la colère, parfois même pour des raisons banales, comme c'était le cas aujourd'hui. Le pire dans tout ça, c'est que je n'étais pas toujours consciente de mes exacerbations, ce qui n'était pas très évident pour mon entourage et mes approches. C'était un peu pour cette raison que je vivais de plus en plus recluse. Je craignais d'insupporter les gens qui m'étaient chers au point que ça en soit inéluctable. Parmi ces personnes, il y avait Phobos, bien sûr, qui avait déjà fait les frais de mes impressionnantes sautes d'humeur. C'était à se demander par quelle lubie Phobos avait pensé m'inviter pour ce voyage. N'était-ce pas là une forme de sadomasochisme ? Quoi qu'il en soit, j'étais résolue à ne pas gâcher ce voyage. J'allais devoir surveiller mes réactions.

Lorsque Phobos intima à son elfe l'ordre de me préparer un jus de fruits frais, ma frustration se dissipa aussitôt, mais sa remarque quant à ma ligne et à mes consignes alimentaires fit naitre en moi une certaine perplexité.


« Tu trouves que je garde la ligne ? Tu m'as bien regardé de profil, Phobos ? Je suis grosse… Tu ne peux pas dire le contraire… »

L'un de ces changements auquel je ne m'habituais pas, c'était bien cette prise de poids. Je n'aimais pas le profil que cela me donnait. J'aimais plaire et j'aimais, par-dessus tout, les plaisirs de la chair. Dans cet état, j'avais l'impression d'avoir perdu tout mon charme, tout ce qui me rendait sexuellement attirante. Au début de ma grossesse, j'avais totalement perdu mon appétence pour le sexe, mais depuis quelques semaines, en revanche, ma libido montait en flèche. Pas de bol… Qui serait attiré par une femme grosse comme je l'étais ? J'étais frustrée, mais j'essayais que cela ne se remarque pas.
On aurait dit que Phobos avait deviné ma détresse. Me détendre… C'était un concept si abstrait pour moi. J'avais du mal à m'arrêter. D'ailleurs, pas plus tard que la veille, je travaillais encore au Magenmagot malgré que l'on m'ait recommandé de prendre congé.


« Ne t'en fais pas… C'est ce que je compte faire pendant ce voyage. J'ai d'ailleurs bien hâte de profiter de cette plage privée dont tu m'as déjà parlé.» J'avais laissé échapper un soupir en fermant les yeux. Il fallait reconnaitre qu'il était bon de se retrouver ici, sous le magnifique soleil de la Grèce natale de mon bon ami. Je me voyais déjà, étendue sur un transat, à l'ombre d'un parasol. J'allais surement aussi faire un peu de tourisme, dans les limites supportables pour mon dos et mes jambes. Tout cela m'aiderait assurément à oublier la galère dans laquelle j'étais et qui ne faisait que commencer. Car en plus de mes sautes d'humeur, j'étais aux prises de nombreuses angoisses. À quoi ressemblerait mon quotidien lorsque j'aurais accouché ? J'étais monoparentale… J'entrevoyais déjà des nuits difficiles. Allais-je être capable de m'occuper de deux bébés sans perdre la tête et devenir complètement folle ? Quel genre de mère allais-je être ? Et à qui allais-je devoir annoncer sa paternité ? Qui de William, de Phobos ou de Rodolphus serait le plus présent auprès de nous trois ? Déjà, l'un d'eux allait-il l'être ou me fuiraient-ils tous les trois ? Toutes ces incertitudes, ça en était trop. J'avais grandement besoin de penser à autre chose.

La main de Phobos sur mon épaule me fit rouvrir les yeux. Est-ce que j'avais trop chaud… Merlin! Le seul contact d'une main masculine sur mon épaule fut suffisant à me donner une bouffée de chaleur. Puis il était vrai qu'en tant que native de Grande-Bretagne, j'avais peu l'habitude d'une température aussi élevée. Je n'étais pas non plus assez à l'écoute de mon nouveau corps, si bien que j'avais déjà eu quelques malaises. L'avantage de partir en voyage avec un médicomage, c'est que je n'aurais pas de tracas à me faire si j'en venais à me sentir mal, ce qui ne risquerait pas d'arriver vu la prévenance dont Phobos faisait preuve depuis notre arrivée.

Suivant l'invitation de mon ami, je me levai de manière assez fastidieuse.


« Maintenant que tu en parles. Nous serons surement mieux à l'intérieur. Et puis je connais un petit bonhomme qui se faisait une joie de me montrer sa chambre… Il ne faudrait pas le faire attendre plus longtemps. » J'avais dit ces paroles une tendresse qui ne me ressemblait pas non plus. C'était fou à quel point tout, chez moi, était en processus de changement. Je ne me reconnaissais plus. Cela dit, j'avais l'impression que ce voyage serait une sorte de pratique sur mes compétences maternelles. Bien qu'Agrios passerait surement beaucoup plus de temps avec sa yaya, il viendrait bien des moments où lui et moi allions devoir interagir. J'ignorais si c'était le fait que j'allais bientôt être mère, mais je ressentais une certaine forme d'affection pour ce petit garçon et j'avais bien le sentiment que c'était partagé du côté de cet enfant aussi adorable que son père. Je n'aurais pas pu espérer mieux comme partenaires de voyage.

(c) DΛNDELION
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Anonymous
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INRP
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Jeu 28 Jan - 13:37

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Eté 1999, Crète.

Les circonstances étaient étranges. Je perdais un fils. Meredith allait donner la vie. C’était comme s’il y avait les deux événements dans une balance à plateaux et que l’équilibre était recherché… Fallait-il le trouver ici ? ou ailleurs ? Fallait-il vraiment chercher un équilibre, au fond ? ou même un semblant d'équilibre... je n'en étais pas vraiment sûr.
Une grossesse gémellaire n’était jamais une mince affaire (sans mauvais jeu de mots), aussi m’avait-il semblé être une bonne idée de proposer à Meredith Carrow un dépaysement total. Je n’avais pas pour habitude de ramener des femmes dans la maison familiale, peut-être parce que, d’une certaine manière, je continuais à chérir et à respecter Belisama et l’endroit où nous avions coulé des jours heureux et aussi de moins heureux…

La maison de Chania était de celles où l'on ressent pleinement qu'elle avait abrité une famille, parce que les murs semblaient parfois encore résonner des jeux des enfants, parce que certains détails étaient porteurs de souvenirs divers et variés... Ce n'était pas un endroit où la nostalgie s'emparait de vous, non, c'était plutôt un lieu qui était chargé en émotions et en pensées plutôt agréables.
Y voir Meredith enceinte de ses jumeaux, cela me renvoyait forcément à Belisama. C'était ici que je l'avais vue s'arrondir, des années auparavant, elle aussi avait porté des jumeaux... Deimos et Charon... Tous les deux décédés de façons impromptues. J'étais en colère contre la vie, contre la mort, contre l'injustice... mais, pour Agrios, je me devais de rester le plus serein possible et de garder le contrôle, parce que cela n'aurait pas été une bonne chose de perdre mon calme et d'aller mener une guerre seul. Je devais tenir debout, pour lui, mon fils.

Innocence de l'enfance, Agrios semblait heureux d'être ici. Nous avions passé pas mal de temps loin de chez nous ces derniers mois et il avait été difficile de se décider à revenir sur une terre où nous avions mené une vie de famille heureuse. J'avais peur que de trop fortes pensées ne viennent m'assaillir et m'empêcher de garder les pieds sur terre.
Mais mon fils me ramenait sans cesse à l'instant présent. Son sourire me permettait d'entrevoir un avenir possible. J'avais tout perdu, ou presque. Je l'avais, lui. Et je me raccrochais à cette idée : je ne voulais pas le perdre. Je refuserais que cela arrive.

En attendant, mon ouzo à la main, je savourais le plaisir simple d’un apéritif pris au soleil. Je ne pouvais pas en vouloir à Meredith d’être aussi réactive quand il s’agissait de bourdes comme cela. Evidemment, j’étais parfois maladroit, je le savais.
Mais j’étais tout de même assez au courant sur le sujet des grossesses pour savoir que la peau d’une femme enceinte, habituée à un climat plus frais et moins ensoleillé, pouvait être fragile. Il aurait donc été, effectivement, bienvenu, de changer d’endroit pour profiter. Peut-être que la Crète était une destination un peu trop chaude pour une femme en fin de grossesse… enfin, je me disais que Mrs Carrow me le dirait si elle souhaitait que nous puissions rejoindre une région plus fraiche. Et puis, la Crète, contrairement à la Grèce continentale, jouissait de la proximité de la mer...

« Belisama était au moins deux fois plus ronde que toi lorsqu’elle était enceinte des jumeaux. Pour moi, tu as gardé la ligne, en comparaison. »

Mais, évidemment, sans doute sous le coup des hormones dues à la grossesse, Meredith semblait ne pas accepter l’image que lui renvoyait le miroir ces derniers temps. Normal. Le corps féminin était toujours l’objet de regards et de jugements. Alors les femmes devaient sans doute vivre cela avec une certaine difficulté.


Mon amie accepta donc de visiter un peu la maison. Ce serait l’occasion pour Agrios de montrer sa chambre et moi, je pourrais voir pour qu’il puisse passer un peu de temps avec ses copains du coin ou avec sa yaya.
Je soutenais Meredith pour l’aider à se lever. Elle avait toujours été très agréable avec mon fils, c’était quelque chose que j’appréciais.

« Tu verras, c’est une maison pleine de surprises… »

Mrs Carrow était surprenante. En ce moment, c’était très différent de ce à quoi j’étais habitué, mais c’était sans doute dû à son état.
Je l’invitais à venir vers la maison, laissant mon verre vide sur la table extérieure. « Tu seras installée dans la chambre avec vue sur la mer. Tu y seras bien. »



( Pando )

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