Un oiseau de proie tapant sur le carreau de la chambre régulièrement. Bruit agaçant, car répétitif. Est-ce que la personne à qui appartenait cet oiseau pouvait venir le récupérer ? Non bien sûr que non, tous des empotés au réveil c’est incroyable, alors Grigori se leva dans un soupir démontrant à quel point tout cela l’agaçait au plus haut point. Ses doigts se posèrent sur le loquet de la fenêtre avant de l’ouvrir et de permettre à l’oiseau de pénétrer à l’intérieur. Il le suivit du regard tandis que l’animal se posait sur son propre lit attendant visiblement. Grigori plissa les yeux, une lettre, pour lui ? Il s’approcha caressant doucement le plumage de l’oiseau de nuit avant de s’emparer de la lettre. Etrange tout de même de recevoir une lettre, il n’avait pas souvenir d’en recevoir des masses, si des fois de ses parents… ah non faut c’est lui qui en envoyait, une fois de ses grands-parents. D’ailleurs, il s’était promis que si lettre des grands parents arrivaient et qu’on lui demandait gentiment – oui oui là aussi c’est de l’ironie – de venir et bien il prendrait exemple sur Dimka et ne bougerait pas ses fesses. Non mais si c’était pour se retrouver lier à quelqu’un d’autres, merci du cadeau qu’ils ne se fatiguent pas, il n’était pas intéressé. Enfin il disait cela mais bon, certainement qu’il irait quand même parce que désobéir lui semblait être la pire idée au monde. Sauf que cette fois-ci certes, il ne s’était pas trompé en songeant que ça venait de sa famille mais alors le signataire, il regarda l’écriture trois fois, non pas que c’était mal écrit, plutôt qu’un flot d’émotion le gagnait en se demandant bien ce qu’elle voulait l’autre merdeuse et qu’il dû vérifier quand même qu’il avait bien lu le prénom et que ce n’était pas son esprit qui pour une obscure raison avait décidé de lire ce qu’il voulait – c’est vrai que dans ce cas précis, la logique veut que ça soit Anya qu’il lise en premier, bien sûr -.

Très franchement, en temps normal la lettre de sa sœur il l’aurait lu, aurait utilisé sa baguette pour la faire flamber et serait passé à autre chose puisque n’ayant pas particulièrement envie de passer du temps avec elle. Non, elle ne méritait clairement pas son attention, bon sauf pour lui faire des croches pattes dans les escaliers, la bousculer ou tout un tas de truc très amusant pour lui parce qu’il faut admettre que la faire chier était un passe-temps formidable lorsqu’il s’ennuyait. Mais est ce que là il s’ennuyait mais pas le moins du monde. Pourtant, il y eut un mot qui capta toute son attention, Quidditch. Mais là encore, il était hésitant, tout d’abord ils n’étaient pas dans la même maison le frère et la sœur, n’avait pas le même cercle d’amis et en prime, Grigori l’affirmait sans détour cette sœur ne servait à rien. Bon déjà de base avoir des frères et sœurs, il n’était pas ultra fan de l’idée aux vues de la merveilleuse fratrie qu’il se tapait et que sur trois il en supportait un à la base… mais que celui-ci ne supportait pas vraiment les idées de la famille. Oui, c’était un véritable scandale pour Grigori mais ce n’est pas grave, il passait plus ou moins outre ce petit détail. Après, pour les deux qui restait, la fille à part être un souffre-douleur très intéressant, son utilité dans la famille était totalement relative, voir inexistante mais à la manière des petits cafards, elle s’accrochait à la vie. Passer du temps avec elle ne l’emballait donc pas le moins du monde, elle n’existait pas, pourquoi vouloir se coltiner quelqu’un qui ne lui apportait rien.

Avec cet état d’esprit, la question que tout le monde serait en droit de se poser c’est pourquoi accepter l’invitation. La réponse tenait en deux mots : la pulvériser. Non parce que si elle ne se sentait plus mademoiselle Dimitrova et qu’elle croyait que c’était la fête, qu’elle pouvait se permettre d’envoyer des lettres, de lui proposer de jouer au Quidditch, il allait la ramener un peu sur terre et qu’elle reste à sa place de merdeuse. Il enfila donc sa robe de Quidditch, vérifiant, comme à son habitude devant le miroir que tout était impeccable, qu’aucun pli ne venait froisser la tenue. Comme toujours, ça n’était pas le cas et si sa main époussetait la tenue, ça n’enlevait pas la moindre poussière puisqu’il n’y en avait pas et il fila hors de la chambre. Une fois remonté au niveau 0, il passa tout de même par la grande salle pour récupérer un truc à manger et à boire parce qu’il ne fallait pas exagérer non plus, il n’allait pas y aller le ventre vide hein, il ne tenait pas assez à sa sœur pour faire cet effort.

Une fois arrivé dans les vestiaires, il récupéra son balai, sa batte et parce  qu’il était sûr et certain que sa sœur était trop niaise pour avoir pensé à récupérer un cognard, il s’empara d’une de ces balles dans une des caisses, la maintenant à bout de bras pour que cette dernière évite de faire de son ventre un champ de bataille, n’étant pas vraiment fan de la moindre douleur et puis il faut aussi reconnaître qu’il avait encore en mémoire la douleur dû à l’explosion et que la moindre chose qui le toucherait un peu brutalement ne l’emballait pas des masses.
Il sortit donc des vestiaires avec la balle dans une main, le balai et la batte dans l’autre et une fois sur le terrain, leva la tête pour observer où était la petite andouille prétentieuse qui croyait en ses rêves et qui… était visiblement d’une débilité sans nom puisqu’elle ne regardait pas au sol. Il déposa son balai en douceur, serra entre ses doigts la batte, analysant la trajectoire que faisait sa sœur dans les airs. Il relâcha le cognard et alors que ce dernier le prenait pour cible, il tapa un grand coup dedans l’envoyant droit sur sa sœur et faisant mouche du premier coup, au vu du petit cri qu’elle poussa. Cri qui fit naître un sourire satisfait sur le visage de Grigori.

Il la laissa se poser au sol sans encombre, non par volonté de sa part de faire un effort, plutôt que cet imbécile de cognard, qu’il surveillait du coin de l’œil ne voulait pas le prendre pour cible et donc il n’avait rien à envoyer sur sa sœur. Pourtant, lorsqu’elle ouvrit la bouche une première fois, il se demanda sincèrement si lui fracasser le crâne avec juste une batte et planquer son cadavre dans le lac ce n’était pas la meilleure chose à faire. Elle se foutait de sa gueule là non ? Il fit un pas vers elle « Non, ça n’est pas un plaisir de te voir. » Qu’elle ne se méprenne pas sur ses intentions une seconde, il n’était pas là pour créer du lien familial, surtout avec l’inutile de la famille, aucun intérêt, la seule chose pour laquelle elle pouvait être utile, c’était se marier et augmenter le prestige des Dimitrov. Il plissa les yeux lorsqu’elle lui demanda s’il allait bien avant de répondre à la question elle-même. En fait voilà, elle faisait le dialogue toute seule et lui et bien, il n’écoutait déjà plus ses piaillements, observant le ciel et cherchant la balle. Une fois encore, il ne réagit qu’à la mention du mot Quidditch et déposa un regard sombre sur elle, plein d’arrogance tandis qu’elle voulait corser le jeu avec un pari. Il réduisit drastiquement l’espace qui les séparait l’un de l’autre, rentrant dans son espace vital et venant à quelques millimètres d’elle annonçant « Je fais déjà ce que je veux de toi. »

Néanmoins, parce qu’il était sûr et certain d’avoir le dessus sur elle et parce qu’il avait cette volonté de l’écraser, de bousiller cette pseudo confiance qu’elle pensait avoir, et de lui rappeler que dans tous les domaines sans aucune exception il était meilleur qu’elle, Grigori accepta le duel « J’accepte ta proposition. » Pourtant, faire un duel sans avoir de cadre, ça n’était pas possible pour lui, il avait besoin que tout soit clair net et précis déjà pour savoir comment gagner et ensuite pour savoir comment la pulvériser dans les règles de l’art « Bien, comment déterminer le gagnant ? Est-ce que c’est une course, est ce qu’il faut mettre un certain nombre de souafle dans les buts ? Jouons-nous à tous les postes ? » C’est à ce moment là que le cognard sembla se souvenir que lui, son but était de frapper les joueurs. Lequel de la fratrie fut visé, difficile à dire mais dans tout les cas, Grigori ne chercha pas à vérifier que c’était bien sa sœur la victime, il frappa la balle avant qu’elle ne les atteigne la renvoyant plus loin… quand bien même il aurait été tentant de la laisser se faire fracasser une nouvelle fois, il préférait de loin montrer sa suprématie une fois dans les airs.