Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
RSS
RSS



 

Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

-14%
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 € 930 €
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Come here, darling, and let's bury the hatchet [Meredith & Hestia) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Sam 30 Mai - 5:17
Come here and let's bury the hatchet
Meredith & Hestia


Décembre 2019.

L'automne tirait peu à peu sa révérence pour laisser place à la saison froide. L'hiver s'installait assurément. Un fin manteau blanc avait en effet recouvert le paysage et le froid des derniers jours ne laissait aucunement présager la fonte de ce dernier. La neige était bien là pour rester, cette fois. Oh combien j'appréciais particulièrement ce temps de l'année. Depuis que j'étais gamine, je m'enthousiasmais de l'atmosphère précédant les festivités du temps des fêtes.  Il y avait, d'une part, la neige en elle-même sous laquelle j'aimais me promener. Le froid mordant ne me rebutait guère. Bien au contraire. Peut-être bien que dans une vie antérieure j'avais vécu dans un pays nordique ? C'est ce dont je m'amusais à prétendre. Et d'aussi loin que je m'en souvienne, je me suis toujours extasiée devant le sapin orné de ses plus belles parures, les odeurs propres au temps de l'avent, les bals et les banquets de Noël et du Nouvel An. Le mois de décembre avait ainsi le don de me ramener dans mes souvenirs d'enfance et je perpétuais à mon tour certaines traditions de ma jeunesse pour les faire vivre à mon fils.

Parlant de traditions… Il y en avait une pour laquelle je ne dérogeais pas, et cela depuis plusieurs années. Nulle grande réception n'allait être donnée au manoir aujourd'hui et pourtant, toute la maison s'activait fébrilement sous mes pointilleuses consignes et directives. Je recevais aujourd'hui Hestia, ma nièce, et j'entendais bien à ce que tout soit parfait pour sa venue. J'avais fait préparer tout un assortiment de petits fours variés tant par leurs formes que par leurs saveurs. Palais fins comme nous étions, nous allions nous régaler. C'est dans le grand salon que j'allais m'entretenir avec ma nièce. Les couverts et le thé étaient d'ailleurs prêts. Le feu crépitait dans le foyer, enveloppant la pièce d'une chaleur confortable et accueillante. Il ne manquait plus que mon invitée qui n'allait sûrement plus tarder. Je savais cette dernière ponctuelle. C'était une qualité parmi d'autres que nous partagions elle et moi.

Toute cette mise en place me replongeait dans d'autres souvenirs… Il me semblait que c'était hier, encore, que je les voyais arriver toutes les deux, Hestia et Thalia, franchir le pas de ce même salon. Par mon statut et par mon réseau d'amis, nous avions convenu, avec mon frère cadet Cyrus et ma belle-sœur, que je m'occuperais de voir à faire entrer leurs filles dans la haute société et dans le cercle très fermé des plus nobles familles de sang-purs de l'Angleterre. Je recevais alors mes nièces une fois par semaine. Leçons de maintien et de bonnes manières, initiation aux arts et à l'art de prendre le thé. Nous voulions en faire ce que l'on appelait des débutantes, en sommes, et qui de mieux que moi, Meredith Carrow, aurait pu y veiller ?

Ces rencontres avec mes nièces, alors réservées strictement aux femmes Carrow que nous étions toutes les trois – ce qui excluait donc Helios qui avait bien souvent du mal à accepter de partager sa mère avec ses cousines – me servaient également de prétexte. Mon frère et ma belle-sœur l'avaient compris… N'ayant jamais eu la chance d'avoir une fille, passer du temps avec ces précieuses et adorables enfants que je considérais comme les miennes me permettait, en quelque sorte, de combler ce vide laissé par l'absence de ma fille mort-née. Une fille dont j'étais la seule à connaitre l'existence…  Avec elles deux, je pouvais alors m'adonner à ce que j'aurais fait avec ma propre fille. Les coiffer, leur acheter des robes et de jolies tenues, papoter des garçons. Je ne croyais pas me tromper en disant qu'à cette époque, ces petites m'appréciaient autant que je les estimais.

J'ai longtemps cru que j'arriverais à façonner et à modeler ces gamines pour en faire de parfaites petites Carrow à l'image de leur tante et cela quand bien même que la plus vieille des deux, Thalia, ait fait son entrée chez les Gryffondor. Pourtant…  Nos rencontres se sont distancées. Thalia fut la première à s'éloigner des idéaux de notre famille, par l'envie de voler de ses propres ailes et de s'affirmer. Je crois plutôt qu'elle a été « déprogrammée ». La jeunesse d'aujourd'hui était stupide et ingrate. À leur âge, jamais il ne me serait venu à l'idée d'aller à l'encontre de mes parents. Pire encore, de les déshonorer en balayant du revers de la main nos principes. Vouloir forger sa propre opinion était une chose. Trahir sa famille en était une autre. Lorsque Thalia avait quitté le domicile familial pour s'exiler on ne savait où, plus rien n'a été comme avant. Sur le coup de la colère, en déclarant mon intention de la renier à tout jamais, je reconnaissais avoir tenu des propos cruels à son égard devant sa sœur cadette. J'aurais pu tout miser sur cette dernière si elle m'en avait laissé la chance. Hestia a plutôt choisi, d'une certaine manière, d'emboiter le pas de sa sœur aînée.

Une profonde déception… voilà ce qui m'a habité ces deux dernières années en songeant à ces deux jeunes femmes que j'avais longtemps considérées comme la chair de ma chair et le sang de mon sang. Les récents événements et le retour de Thalia remettaient toutefois certaines choses en perspectives. J'avais aujourd'hui le désir de renouer avec Hestia.


« Mademoiselle votre nièce vient d'arriver. Madame la maitresse souhaite-t-elle que je la fasse entrer dans le grand salon ? »

« Fais la entrer…» répondis-je à Darfin, notre elfe de maison, en sortant de mes réflexions.

« Tout de suite, maitresse, tout de suite! » d'ajouter Darfin en se pressant pour aller quérir Hestia.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Hestia Carrow
Hestia Carrow
Admin Serpentard Neutre
INRP
Métier : Etudiante en 4ème année de sciences magiques (spécialisation potions)
Messages : 4655
Gallions : 7935
Date d'inscription : 12/01/2019
IRL

Lumos
Je rp en : #107058
Mon allégeance : ma soeur Thalia et moi-même. C'est déjà pas mal
Mar 16 Juin - 9:55
Come here, darling, and let's bury the hatchet


Aunty Meredith ◊ Hestia

I'll be good, I'll be good and I'll love this world, like I should. Yeah, I'll be good, I'll be good for all of the time that I never could
 
Par on ne sait trop quel phénomène divin, Newton n’avait rien piqué chez Meredith. C’était un miracle digne de Merlin, du jamais vu. Cela faisait des années que Hestia utilisait ce hibou et jusqu’à présent jamais il n’avait dévié de ses tendances cleptomanes. A chaque fois que Hestia le voyait revenir, il avait dans ses griffes ou son bec un objet qui ne lui appartenait pas, le plus souvent brillant et parfois même précieux. La plupart du temps il revenait avec un objet quelconque, une petite cuillère, un dé à coudre, un vulgaire bouton de manchette en plastique, bref tout ce qui lui passait sous le bec alors que le destinataire de son courrier avait le dos tourné. Mais une fois il était revenu avec une bague sertie d’une pierre rouge appartenant à Thalia -qui avait désormais atterrie dans le lac Noir, longue histoire (la bague, pas Thalia, même si Thalia passe pas mal de temps dans le lac maintenant qu’on le dit). C’était qu’il avait du goût le volatile. Mais voilà, ces vols, si Hestia s’en fichait comme de sa première paire de chaussettes, n’étaient absolument pas au goût des personnes qui en étaient victimes. On ne pouvait pas les blâmer mais la Serpentarde refusait d’en être tenue pour responsable, et encore moins d’y répondre. Ce n’était tout de même pas de sa faute si les autres étaient incapables de faire attention à leurs affaires, si un vulgaire hibou pouvait leur piquer des choses alors ils avaient du souci à se faire. Clairement, que Newton soit clepto était bien le dernier des soucis de la verte. Sauf lorsqu’elle l’envoyait amener un courrier dans la demeure de sa tante Meredith Carrow. S’il y avait bien quelque chose qu’elle savait de sa tante, c’était que celle-ci aimait l’ordre et faisait preuve d’une intransigeance qui n’était pas sans rappeler celle de Cyrus Carrow, le père d’Hestia. Clairement, la vice-rectrice n’aurait pas aimé se voir cambriolée par une bestiole à plumes et Hestia le savait parfaitement. Voir Newton revenir en un seul morceau avait été un signe encourageant, si Meredith ne l’avait pas empaillé pour décorer sa cheminée c’était qu’il ne lui avait rien piqué, ou qu’elle ne l’avait pas pris sur le fait. Par acquis de conscience, la Serpentarde avait tout de même été vérifier dans la volière si le nid de son hibou était bien vide de tout nouvel objet. Les anciens étaient toujours là mais rien de nouveau qui aurait pu appartenir à sa tante, ouf. Au moins elle allait pouvoir se présenter au manoir de sa tante sans culpabilité.

Parce que c’était bien là la raison de tout ce manège : Meredith l’avait contacté quelques jours plus tôt pour l’inviter à prendre le thé. Face à sa tante, Hestia ne savait jamais trop à quoi elle devait s’attendre, elle connaissait son caractère et savait que sa réputation n’était pas volée mais avec elle la sorcière s’était toujours montrée à la fois ferme mais attentionnée. L’image même d’une main de fer dans un gant de velours. Comparée aux parents de la verte, elle était la seule figure adulte aimante de son existence, de cet amour un peu gêné et guindé dont seuls les sang-purs semblaient être capables. Hestia se souvenait de ces après-midis passés chez sa tante avec Thalia, elle s’efforçait de leur apprendre à bien se tenir, elle les coiffait et leur offrait de jolies robes. Lorsque la Serpentarde avait découvert sa passion pour les potions, ces instants lui avaient parus futiles et parfois ennuyeux, elle aurait préféré découvrir la forêt qui bordait le domaine de Meredith plutôt que d’apprendre à s’assoir correctement pour prendre le thé. Mais elle avait appris à accepter ce petit manège de bonne grâce. Parce qu’alors, elles semblaient être le centre de l’univers de la sorcière et pour Hestia ça changeait tout. Elle avait grandi auprès de parents qui lui adressaient à peine un regard, se retrouver face à Meredith qui lui dédiait toute son attention et son affection, était si agréable qu’elle était prête à faire tous les efforts du monde pour les mériter. Et des efforts, elle en réclamait sa tante, son affection elle ne la donnait pas sans rien, il fallait travailler, il fallait la mériter, Meredith était une Carrow après tout. Pendant des années Hestia s’était escrimée pour être à la hauteur, et elle avait plutôt bien réussi vu le regard satisfait que sa tante portait sur elle. Et puis le temps avait fait son œuvre, son caractère s’était fait plus marqué, le départ de Thalia avait manqué de faire éclater la famille. Les choses avaient changé et peu à peu elle avait commencé à discerner une pointe de déception dans les prunelles de sa tante.

Les choses ne cessaient de changer, Hestia était bien placée pour le savoir. Le monde magique, sa relation avec sa famille, celle avec Thalia, rien n’était gravé dans le marbre. Il en allait de même avec celle qu’elle entretenait avec Meredith. Avec les années, leurs liens s’étaient étiolés mais avaient fini par retrouver une stabilité un peu précaire, mais bien existante. Auprès de la sorcière, Hestia avait toujours l’impression de marcher sur un fil, d’un côté il était terriblement facile de dire quelque chose qui déplairait à Meredith, mais d’un autre lorsque ses actes ou dires lui plaisaient elle voyait les prunelles de sa tante briller de fierté. Quelque part, c’était tout ce que Hestia avait toujours voulu, ce que ses parents lui avaient toujours refusés. Si eux ne la trouvaient pas assez bien, peut-être que Meredith aurait un avis différent. La verte était donc sans cesse torturée entre son besoin d’indépendance et son besoin d’affection. Alors lorsque Meredith lui avait écrit pour l’inviter chez elle, elle n’avait pas hésité. Elle était en froid avec Thalia, fiancé à un ami qui ne méritait plus de porter ce titre, elle avait bien besoin de sentir qu’elle ne faisait pas tout de travers. Et parfois, parfois, Meredith lui apportait ce sentiment. C’était pour ces raisons qu’elle avait accepté et qu’en ce début de samedi après midi elle se trouvait dans son dortoir en compagnie d’Adèle alors qu’elle aurait pu profiter de sa journée pour flâner à Pré-au-Lard, jouer au Quidditch ou se pencher sur ses potions. Même s’il lui arrivait régulièrement de croiser sa tante dans les couloirs de Poudlard, Hestia savait qu’elle ne pouvait pas se présenter chez elle dans ses habituelles tenues décontractés, la sorcière lui avait appris beaucoup, elle devait y faire honneur. La verte fouillait donc sa malle de fond en comble pour trouver la bonne tenue et demander son avis à sa meilleure amie, Adèle était particulièrement douée pour savoir quel vêtement donnerait la bonne image. Ce ne fut que lorsque son amie déclara, vaguement ennuyée, qu’elle avait l’air d’une fille de bonne famille que Hestia se déclara satisfaite. Un pull épais d’un vert profond pour faire honneur à sa maison et une jupe noire accompagnée de collants sombre, bien évidemment, composaient sa tenue. Moderne, mise en valeur mais pas vulgaire, Meredith saurait apprécier. Une fois ses cheveux attachés en une queue de cheval et sa cape bordée de fourrure noire sur les épaules, Hestia salua sa meilleure amie avant de rejoindre les grilles de Poudlard où elle pourrait transplaner.

Un ‘plop’ discret accompagna son transplanage devant le manoir de sa tante. Peu impressionnée par la taille de la bâtisse, c’était somme toute une demeure classique pour des sang-purs, Hestia en franchit l’immense grille d’un pas vif. Elle le hâta le long du chemin pour échapper au froid mordant et alla frapper à la porte. Quelques instants plus tard l’elfe de maison de sa tante vint lui ouvrir. La créature la fit entrer dans le vestibule avant de se fendre d’un profond salut qui écrasa son long nez contre le sol. Hestia retint un bref rire et le salua à son tour de quelques mots, elle savait combien les elfes de maison étaient fidèles à leurs employeurs mais aussi quel travail ils abattaient alors elle se montrait toujours respectueuse avec eux. En fait, elle exécrait les sorciers qui se montraient cruels avec ces créatures, leur fidélité devait être récompensée, pas méprisée, surtout que la verte avait déjà pu observer combien leur magie était puissante. Quelques années plus tôt sa propre elfe de maison, Mynk, l’avait sortie d’un bien mauvais pas lorsque Maggie Campbell alias Birdy la cambrioleuse insupportable avait pénétré dans la demeure familiale, depuis son respect pour les elfes de maisons était un peu plus grand encore. Après l’avoir laissé patienter quelques instants, l’elfe de Meredith revint la chercher. Ils traversèrent plusieurs pièces avant d’entrer dans le grand salon où sa tante l’attendait. « Merci Darfin. » Souffla-t-elle à l’elfe lorsqu’elle franchit la porte qu’il avait ouverte devant elle. L’elfe lui adressa un grand sourire et reçu avec un enthousiasme contenu ces quelques mots et la cape qu’elle lui tendit, Darfin savait se montrer professionnel.

Enfin à son aise, Hestia se tourna vers Meredith, un sourire fin mais sincère aux lèvres. « Bonjour ma tante. » La salua-t-elle en faisant quelques pas dans le salon pour la rejoindre. Chez les sang-purs pas d’effusions de joie ou d’embrassades, ce n’était pas digne d’eux, c’était Meredith qui lui avait appris ça et Hestia retenait bien ses leçons. Dix-neuf ans à vivre ainsi laissait des traces, dès qu’elle se trouvait en compagnie d’un parent, la verte modifiait imperceptiblement son comportement pour apprivoiser son sale caractère et ne pas risquer de déplaire. « Mes parents te passent le bonjour, ils ont hâte de vous voir, Helios et toi pour les fêtes. » Noël approchait à grands pas et comme tous les ans il y aurait des festivités chez toutes les familles de sang-pur, bien sûr les Carrow ne feraient pas exception. Hestia s’attendait déjà à devoir passer toutes ses soirées à s’ennuyer ferme en compagnie de vieux sorciers encore plus ennuyeux, mais elle ponctua sa remarque d’un sourire charmant. Digne des leçons de sa tante. « Merci encore pour ton invitation, c’est vrai que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas accordé ce genre de moment. Comment vas-tu ? » Reprit-elle avec plus de sincérité. Après tous les chamboulements récents dans sa vie, elle était contente que Meredith veuille lui accorder un peu de temps, ça lui donnait le sentiment de compter à ses yeux. D’un regard, Hestia embrassa la pièce, le grand salon était toujours décoré avec le plus grand soin. Aujourd’hui, en plus un feu crépitait dans la cheminée, apportant une douce chaleur qui réchauffait les joues rosies par le froid de la Serpentarde. Une table avait été dressée entre plusieurs fauteuils et accueillait le thé et divers petits fours. Tout respirait le raffinement. « Je vois que tu mets les petits plats dans les grands pour moi, ça me touche. » Souffla Hestia à sa tante en lui adressant un sourire. Fidèle à ses enseignements, elle attendit poliment un geste ou un mot de la part de son hôte pour prendre place dans un fauteuil qu’elle savait terriblement confortable.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Ven 4 Sep - 5:53
Come here and let's bury the hatchet
Meredith & Hestia


Qu'on se le dise. Si cet oiseau de malheur avait un jour le cran de me voler quoi que ce soit ne serait-ce qu'un vulgaire dé à coudre, j'en ferais un trophée de chasse ou, mieux encore, de la chair à pâté. En fait, je serais capable de le déchiqueter de mes propres mains s'il le fallait. Une fois… Je l'avais surpris une fois en train d'essayer de me dérober une broche en émeraude appartenant à ma grand-mère paternelle et que les femmes Carrow se léguaient de génération en génération. Vous savez, le genre de relique dont on ne souhaite pas se départir du fait de sa valeur davantage sentimentale que monétaire ? C'était l'un des rares souvenirs qui me restait de cette femme admirable que fut grand-mère Carrow… Toujours était-il que ce fut là, et croyez-moi, la première et la dernière fois que le hibou de ma nièce tenta d'user de sa cleptomanie avec moi. Ce jour-là, mon regard carnassier a croisé celui de ce fichu volatile qui lui sembla clairement avoir compris qu'une fois de plus et sa tête finiraient en ornement mural au-dessus du manteau de cheminée du grand salon du manoir Carrow. Depuis, jamais Newton ne s'était risqué à recommencer. Je crois même qu'un certain respect s'était établi entre nous. Un respect qui se faisait d'autant plus sentir lorsque ma chouette Jinn se trouvait dans les parages. Entre les deux oiseaux, c'était la guerre pure et dure. Ma Jinn n'appréciait guère la présence de Newton. C'était viscéral. Chaque fois, elle hululait comme si le diable lui-même apparaissait devant elle. Elle devenait alors agressive au point d'en être dangereuse et difficile à calmer.  Encore étonnant qu'elle ne l'ait pas encore décapité ou qu'elle ne lui ait pas crevé les yeux à grands coups de becs. Telle maitresse telle chouette.  Cela dit…

Ce sont les cris de Jinn qui me prévinrent de l'arrivée de Newton. Son flair m'impressionnera toujours. Elle l'avait senti s'en venir avant même qu'il ne tape à la fenêtre de mon bureau. Je m'étais donc levée pour ouvrir la fenêtre et laisser l'animal entrer, missive accrochée à sa patte droite. Sitôt à l'intérieur, le hibou d'Hestia se secoua les ailes pour se débarrasser de la neige qui s'était accumulée sur son plumage. Cela sembla déplaire à Jinn qui hulula avec vigueur avant de se poser près de moi. Son instinct protecteur à mon égard était tel qu'elle ne voulait pas laisser Newton s'approcher.


« Du calme, ma toute belle, du calme. »

Mes propos la calmèrent aussitôt et je pus m'approcher de Newton pour décrocher le parchemin qui m'était adressé.

« Retourne chez toi, Newton. »

Sitôt dit sitôt reparti, au plus grand soulagement de ma fidèle Jinn. Encline aux frissons et déjà frigorifiée malgré le feu de cheminée, je refermai prestement la fenêtre non sans greloter au passage et me frotter les mains pour me réchauffer l'extrémité des doigts.  Je déroulai ensuite le parchemin pour découvrir, dans un mélange de satisfaction et d'étonnement la réponse de ma nièce à mon invitation. Étonnée. Oui, je l'étais. Bien qu'elle soit dotée d'une certaine forme de respect, notamment lors de nos réunions de famille, ma relation avec Hestia n'était plus au beau fixe comme elle avait pu l'être durant son enfance. Elle était encore si "malléable" à cette époque. Époque qui me semblait déjà si loin. Nous nous étions éloignées, surtout depuis le départ de Thalia, dont le récent retour m'avait paru de bien mauvais augure. J'étais donc surprise de l'empressement avec lequel Hestia m'avait répondu par l'affirmative.

J'ignorais de quelle manière se déroulerait notre entretien. Mes intentions n'avaient rien de mauvais, mais si nous avions retrouvé un semblant de relation, Hestia et moi, elle n'en demeurait pas moins fragile. La confiance n'y était plus. Du moins pas comme avant. J'allais devoir faire preuve de beaucoup de finesses dans ma façon d'aborder certains sujets avec elle. Mon souhait qu'elle et son cousin veillent sur un Julius en mal d'être, ses études, ses aspirations, l'épineux sujet portant le nom de Thalia. Et encore fallait-il qu'elle accepte de s'ouvrir à moi comme elle le faisait à son jeune âge. Après tout, tout comme moi, Hestia était une Carrow et les Carrow ne redonnaient pas si facilement leur confiance. La rancune et la vengeance étaient sûrement ce qui nous caractérisait le mieux.

Dans le salon, attendant l'arrivée de mon invitée, je ressassais toutes sortes de pensées. Il aurait été mentir de dire que mon entretien avec Hestia ne provoquait pas en moi une certaine nervosité. Oh, je demeurais en plein contrôle de mes moyens, mais je ne me pouvais m'empêcher d'avoir certaines appréhensions quant aux aboutissants de notre rencontre que je souhaitais positive et propice à un second rendez-vous.
Ma fébrilité monta d'un cran lorsque Darfin m'informa de l'arrivée de ma nièce. Après m'être assurée une dernière fois que tout était parfaitement à sa place, j'allai à la rencontre d'Hestia qui entre-temps avait fait son apparition dans le salon tandis que mon elfe de maison s'était affairé à disposer de la cape de ma convive. On ne pouvait effectivement pas reprocher son travail à Darfin. Il accomplissait ses tâches avec un professionnalisme quasi sans faille, si bien que je ne pouvais imaginer le manoir sans sa présence. D'une certaine manière, j'étais prise d'affection pour lui. Il faisait presque partie de la famille.


« Hestia, chère enfant. Entre, mais entre donc. » lui dis-je courtoisement tout en m'approchant d'elle. Et en l'espace de quelques secondes, j'eus l'impression de revenir une dizaine d'années en arrière. Il me semblait les revoir, elle et Thalia, l'une à côté de l'autre en se tenant par la main, presque intimidée par ma présence. Je les accueillais alors avec des pâtisseries, ce qui avait généralement pour effet de les dégêner et de les amadouer. C'est d'ailleurs ce que je fis à l'instant en invitant Hestia à s'approcher de toutes ces bonnes choses que j'avais fait préparer expressément pour elle. Je voulais qu'elle retrouve, elle aussi, un petit goût de ces bons moments que nous avions jadis passés ensemble.

« Tu transmettras en retour à tes parents nos salutations à Helios et moi. Tu pourras également leur dire que nous nous ferons une joie de les recevoir pour le réveillon. »

Chaque année, je me faisais un point d'honneur d'être l'hôte pour les festivités de la Noël. J'avais toujours préféré recevoir à mon manoir plutôt que d'être invitée chez mon frère et ma belle-sœur. Leur demeure était à mon sens ridiculement trop petite, mais je me gardais bien d'en faire la remarque, prétextant plutôt qu'il était dans ma nature d'aimer être l'hôtesse.

« C'est plutôt moi qui te remercie d'avoir accepté mon invitation. Par un samedi après-midi, tu aurais sans doute eu mieux à faire que de passer du temps avec ta tante. C'est gentil de t'enquérir de mon état d'être… Je vais bien. Et toi, dis-moi. Remise des derniers événements ? » lui demandai-je d'un ton de voix aussi sincère que possible. Dans son regard, je voyais qu'elle se sentait choyée par mes petites attentions. Et telle était mon intention. Je voulais qu'elle se sente autant la bienvenue qu'elle l'avait toujours été. Sans compter que tout ceci me donnait l'impression de passer du temps avec la fille que je n'avais jamais eue. Un sourire se profila sur mon visage lorsqu'elle commenta la table somptueusement dressée. Il est vrai que je ne faisais pas dans la demi-mesure lorsque je recevais des invités. Plus encore lorsqu'il s'agissait de ma famille.

« C'est moi qui suis touchée de te recevoir. Assieds-toi, je t'en prie.» Je lui indiquai de la main ce fameux fauteuil terriblement confortable avant de servir le thé. J'aurais pu demander à Darfin de s'occuper du service, mais je préférais que nous ne soyons pas dérangées.

« Un sucre, deux sucre ou pas de sucre ? »

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Hestia Carrow
Hestia Carrow
Admin Serpentard Neutre
INRP
Métier : Etudiante en 4ème année de sciences magiques (spécialisation potions)
Messages : 4655
Gallions : 7935
Date d'inscription : 12/01/2019
IRL

Lumos
Je rp en : #107058
Mon allégeance : ma soeur Thalia et moi-même. C'est déjà pas mal
Ven 2 Oct - 0:03
Come here, darling, and let's bury the hatchet


Aunty Meredith ◊ Hestia

I'll be good, I'll be good and I'll love this world, like I should. Yeah, I'll be good, I'll be good for all of the time that I never could
 
Depuis combien de temps Hestia ne s’était-elle pas rendue seule dans le manoir de Meredith Carrow ? Elle n’aurait su le dire. Voir Meredith n’était pas inhabituel, loin de là, étant la vice-rectrice de l’université magique il leur arrivait souvent de se croiser dans les couloirs de l’université, ou désormais de Poudlard. Evidemment, elle restait sa tante, les deux parties de la famille se réunissaient assez régulièrement, que ce soit à l’occasion d’une grande soirée mondaine quelconque ou d’un évènement plus intimiste où seuls ceux portant le nom de Carrow étaient conviés. Et puis bien sûr, il y avait son amitié avec son cousin, lorsqu’elle passait voir Helios, Hestia en profitait toujours pour saluer sa tante. De manière générale, Hestia n’avait jamais cessé de fréquenter la sorcière, elles faisaient toujours parties de la vie l’une de l’autre. Simplement, les choses étaient un peu différentes désormais. Si Hestia souffrait toujours d’un manque d’affection de la part de sa famille, elle n’était plus une gamine désespérée à la recherche du moindre signe d’acceptation de la part de ses aînés. Au fond d’elle, elle était consciente que c’était toujours ce qu’elle souhaitait, il était terriblement difficile de renoncer à l’amour de sa famille, mais maintenant cette approbation elle voulait la gagner pour qui elle était, pas parce qu’elle s’était brisée pour pouvoir entrer dans le moule imposé par sa famille. Et elle savait que ce nouveau paramètre changeait tout. L’enfant naïve et influençable qui se rendait chez Meredith en compagnie de sa sœur aînée, ce n’était plus qui elle était. Désormais elle n’écoutait plus les paroles de sa tante comme s’il s’agissait d’une sorte de parole divine, elle ne portait plus sur elle un regard adorateur. Bien sûr, elle était toujours admirative du parcours de sa tante, qui parvenait à se faire une place de choix dans un monde d’hommes, mais elle n’était plus prête à la suivre aveuglément pour gagner son approbation. Hestia avait grandi et avec le temps, la relation entre sa tante et elle s’était distendue. Les visites s’étaient espacées et l’ascendant que la sorcière possédait sur la Serpentarde s’était amenuisé.

Mais malgré tout ça, Hestia ne put s’empêcher de se revoir dix ans plus tôt, lors de ces fameuses visites que sa sœur et elle faisaient à leur tante. Elle se revoyait encore, lever le nez pour observer l’impressionnant manoir Carrow, ou examiner avec discrétion mais curiosité les grandes pièces richement décorées de la demeure. Tout chez Meredith rappelait la richesse et l’élégance, rien n’était laissé au hasard, le moindre meuble, le moindre tableau était choisi avec soin. Il se dégageait de ces lieux une impression d’opulence et de déférence, comme un calme feutré qui appelait au calme et aux murmures. Même dix ans plus tard, Hestia était envahi par les mêmes sensations lorsqu’elle entrait dans la demeure de sa tante. Comme si les lieux l’enveloppaient toute entière, simplement désormais elle ne savait plus trop si c’était pour l’enlacer avec affection ou pour tenter de l’étouffer. S’en était presque trop rassurant, comme un décor conçu pour tromper et piéger. En franchissant le seuil de la porte d’entrée, la verte eu presque l’impression d’entrer directement dans la gueule du loup, une gueule décorée avec un goût parfait. « Hestia, chère enfant. Entre, mais entre donc. » Tout en entrant dans le salon où Meredith l’attendait, Hestia se composa un sourire poli mais ravi. Pas trop grand pour ne pas paraitre vulgaire, ou faux. Le résultat d’années de leçons transmises par Meredith. Oh, la sorcière avait de quoi être fière, tous ces instants passés ensembles n’avaient pas été vains. Tout ce qu’elle avait pu lui apprendre, la Serpentarde l’avait assimilé avec application et était parfaitement capable de le mettre en pratique sur demande. Comme il était aisé de devenir la parfaite héritière de sang-pur quand c’était Meredith Carrow qui donnait les leçons.

Au geste de sa tante, Hestia s’approcha des fauteuils qu’elle avait préparés et de la petite table qui avait été installée pour elle. Même pour un simple goûter en compagnie de sa nièce, Meredith ne ménageait pas les apparences. La verte eut de nouveau la brève impression de revenir une dizaine d’années en arrière. « Tu transmettras en retour à tes parents nos salutations à Helios et moi. Tu pourras également leur dire que nous nous ferons une joie de les recevoir pour le réveillon. » Hestia hocha la tête avec lenteur. En temps normal, elle ne se serait jamais embarrassée de tant de manière, mais elle savait parfaitement qu’en compagnie de sa famille un certain comportement était attendu de sa part. Un comportement qui n’avait pas grand-chose à voir avec la personne qu’elle était une fois à l’abri des regards des Carrow. Mais un comportement qui, elle le savait, était attendu par sa tante et ne manquerait pas de lui faire gagner son approbation. « Je n’y manquerai pas, ils seront ravis. C’est toujours une joie de passer le réveillon ici. » La verte ponctua sa phrase d’un sourire un peu plus grand. Pour une fois ce n’était même pas un mensonge, elle appréciait de passer le réveillon de Noël chez Meredith. Non pas parce que c’était là une fête familiale chaleureuse qui se passait dans la joie et les rires. Ce n’était clairement pas la marque de fabrique des Carrow, Hestia se demandait même si quelqu’un dans sa famille connaissait les définitions de ces termes. Mais parce qu’en passant le réveillon ici, Hestia n’avait pas à le passer seule en la compagnie terne de ses parents qui auraient mis un point d’honneur à organiser un dîner affreusement long et silencieux. Au moins dans cette demeure il y avait son cousin avec qui elle pouvait discuter un peu plus librement tandis que le reste de la famille s’enfonçait dans des échanges formatés et ennuyeux. Rien que pour ça, ça valait la peine de passer la soirée de Noël chez Meredith. Ça et voir Athéna Carrow jouer avec perfection son rôle d’hypocrite qui enchainait compliment sur compliment avant d’affirmer, une fois rentrée entre les murs de sa propre demeure, que les lieux étaient d’un ostentatoire vulgaire certainement là pour compenser un manque quelconque.

Mais malgré les piques de sa mère qui la faisaient doucement rire, Hestia appréciait réellement la compagnie de sa tante. Même si celle-ci lui donnait parfois l’impression de tenter de la modeler à son image, Meredith était une des seules à lui accorder une réelle attention. A ses côtés, la Serpentarde avait le sentiment d’être importante, elle n’était pas juste jugée et examinée, elle était écoutée et conseillée. Elle se sentait importante, et aujourd’hui ne faisait pas exception. Meredith avait toujours eu le don de la faire se sentir bien en sa compagnie alors les remerciements de la jeune sorcière furent sincères. « C'est plutôt moi qui te remercie d'avoir accepté mon invitation. Par un samedi après-midi, tu aurais sans doute eu mieux à faire que de passer du temps avec ta tante. C'est gentil de t'enquérir de mon état d'être… Je vais bien. Et toi, dis-moi. Remise des derniers événements ? » Après avoir adressé un léger signe de tête à sa tante pour lui montrer qu’elle était contente de la trouver en pleine forme, la Serpentarde laissa ses prunelles dériver sur le feu de cheminée qui crépitait joyeusement à quelques mètres. Etait-elle remise des derniers évènements ? C’était assez difficile à dire étant donné qu’elle avait l’impression que les catastrophes ne s’arrêtaient jamais. Depuis la révélation du Blood Circle en février dernier, l’existence des sorciers n’était rythmée que par ça. Les organisations moldus, les attaques et la haine. C’était presque devenue la norme. La dernière en date était celle qui avait sonné la perte de l’université magique. Ça avait été en mai dernier et pourtant Hestia avait parfois l’impression que ça c’était déroulé la veille. Peut-être parce que par la faute des moldus elle avait passé trois longues semaines privée de sa magie. Mais ça elle ne pouvait le dire à Meredith. Carrow ou pas, le secret avait été bien gardé par ses parents et rares étaient les personnes à savoir que Hestia avait fait partie des victimes du Blood Circle.

« C'est moi qui suis touchée de te recevoir. Assieds-toi, je t'en prie. » Apparemment, la verte s’était perdue dans ses pensées un peu trop longtemps. La voix de sa tante la ramena à la réalité. Elle lui adressa un bref sourire contrit avant de traverser la pièce. « Merci. » Souffla-t-elle tout en s’installant dans un des fauteuils moelleux installés à son attention. Elle s’y enfonça légèrement ce qui lui donna l’impression de rentrer dans un confortable cocon. Elle s’y sentait bien, presque rassurée, ce qui était sûrement l’objectif de Meredith. Chez les Carrow rien n’était laissé au hasard. « Un sucre, deux sucre ou pas de sucre ? » Hestia observa la sorcière se saisir de sa théière pour leur servir un thé fumant. Elle était un peu étonnée que Meredith ne s’abaisse à leur faire le service, elle avait pensé qu’elle aurait fait appel à son elfe de maison pour ça, mais elle ne dit rien. Même si Hestia n’avait rien contre les elfes de maison -c’était même plutôt le contraire depuis que Mink, l’elfe de sa famille, l’avait sorti d’un mauvais pas face à une cambrioleuse quelques années plus tôt- elle n’avait pas très envie de savoir la créature dans les parages à les écouter. « Pas de sucre, merci. Mes camarades me regardent comme si j’étais folle de boire du thé sans sucre mais j’ai toujours trouvé que ça avait plus de goût ainsi. » Un léger rire ponctua sa remarque, pas trop fort, pas trop expansif, parfaitement maîtrisé. Un rire discret qui faisait toujours le meilleur effet sur ceux qui l’entendait. Oui, même des années plus tard Hestia se souvenait à la perfection des leçons de sa tante. Elle attrapa la tasse et la soucoupe que la sorcière lui tendit et après l’avoir remercié, elle porta le liquide à ses lèvres. Le thé était encore brûlant mais ça ne la gêna pas, elle avait dû traverser tout le parc de Poudlard pour pouvoir transplaner jusqu’ici et elle était encore un peu transie de froid.

Enfin elle prit le temps de se pencher sur la question de sa tante. Elle pouvait lui dire la vérité… Dans une certaine mesure. « Quant aux derniers évènements… Je m’en suis remise sans trop de mal. J’étais au mauvais endroit au mauvais moment lors de l’attaque, mais au final il y a eu plus de peur que de mal. » Expliqua-t-elle entre deux gorgées. Oui, plus de peur que de mal, pour elle du moins, un sacré euphémisme mais certainement ce que Meredith avait envie d’attendre. Au fond ce n’était pas faux, Hestia n’avait pas été grièvement blessée lors de l’attaque, elle avait juste récolté quelques égratignures et un joli bracelet. Elle savait qu’elle s’en était tiré avec une chance folle lorsqu’elle repensait à Alcyone qui s’était fait tirer dessus ou à Dimka et Adèle qui avaient été passés à tabac. En comparaison, elle n’avait pas le droit de se plaindre. Être privée de sa magie pendant quelques semaines était infiniment moins grave que de manquer de mourir sous les coups des moldus, ces vulgaire fifreflins. Malheureusement, ses parents ne partageaient pas cet avis et ils lui avaient expressément interdit de parler du bracelet à quiconque, même au reste de la famille. Hestia choisi donc de taire ce détail désagréable, de toute façon elle n’avait aucune envie de revenir sur cet épisode. « Mais inutile de s’attarder sur mon expérience, le principal c’est que ce soit derrière moi. Pour toi en revanche ça a dû changer pas mal de choses, non ? » Si les évènements de févriers derniers avaient été un choc pour tout le Monde Magique, les attentats de mai étaient ceux qui avaient amorcé le temps du changement. La destruction de l’université avait été un coup dur qui n’avait pas manqué de faire bouger les choses. Et puis quelques mois plus tard le Conseil était né. « L’intégration de l’université dans Poudlard, ta nomination au Conseil… Tu parviens à tout gérer ? » Demanda-t-elle en posant ses prunelles noisettes sur sa tante. Femme, sorcière, vice-rectrice mais aussi mangemort, Meredith avait de nombreux rôles, alors tout ceci, elle ne pouvait y être indifférente.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 9 Déc - 23:33
Come here and let's bury the hatchet
Meredith & Hestia


Depuis son entrée au salon où je l’avais accueillie et le moment où elle avait pris place dans l’un des fauteuils, je ne pus faire autrement que d’observer cette jeune femme qu’était devenue ma nièce. Je ne pouvais le nier : elle avait atteint la fleur de l’âge et cela lui allait fort bien. Hestia était une fille de bonne famille, il n’y avait là aucun doute. Grâce à ses parents, mais surtout par mes bons soins, elle avait appris depuis longtemps comment se tenir en présence de personnes importantes, aussi maintenait-elle un port altier qui soulignait la délicatesse de son visage. Un visage dont les traits étaient harmonieux et bien faits, si je puis dire. Il émanait d’elle comme une sorte d’aura, de grâce naturelle, quelque chose de difficile à décrire, mais qui ne pouvait pas ne pas laisser la moindre impression. Physiquement, ma nièce et son ingrate de sœur tenaient bien plus du côté des Carrow que moi-même. Les Carrow avaient, pour la plupart, les cheveux et les yeux bruns. Pour ma part, ainsi que Helios, nous avions tous les deux hérité de la chevelure blonde et des yeux clairs de ma mère.

En observant Hestia, je ne pouvais empêcher les pensées de m’envahir. Elle était un peu plus jeune que mon fils et ce fut donc naturellement que ma fille, Danae, me vint à l’esprit. Il n’était pas rare que je ressente cette nostalgie, parfois de façon intermittente, parfois de façon inattendue… en tout cas, toujours d’une manière qui ne me laissait jamais tout à fait indemne. Son absence m’était encore douloureuse, tout comme elle l’était pour son jumeau.

Ainsi en présence de ma nièce, le souvenir de ma fille revenait me hanter pour une énième fois. Cela commençait par quelques questions. Anodines, presque… Comment serait-elle physiquement ? De quelle couleur seraient ses cheveux ? Et ses yeux ? Aurait-elle été une version féminine d’Helios ou aurait-elle plutôt ressemblé à ses cousines. Ou encore à son père ? Et puis, mon imagination vagabondait. Je n’avais pas vraiment d’effort à fournir pour cela, mon esprit avait toujours été plutôt fertile… Mais songer à mon enfant mort-né et lui imaginer une vie revenait à me faire autant de mal que de bien. À moins que ce ne soit l’inverse ?

Penser à ma fille me replongeait dans chaque instant de ce fameux 29 août…


[Flashback]

Ce matin-là, je m’étais levée avec un terrible mal de dos. Normal, direz-vous, puisque je portais deux bébés... Mes maux de dos avaient commencé au début de mon cinquième mois de grossesse, mais en ce 29 août 1998, la douleur m’avait semblé plus forte qu’à l’habitude. Je n’y avais toutefois pas prêté plus d’attention qu’il ne le fallait. J’avais fait ma toilette, puis William était venu me rendre visite pour prendre de mes nouvelles. Je m’étais terrée dans mon manoir depuis des jours, refusant de voir quiconque hormis la sage-femme. Je ne voulais même pas recevoir les trois pères potentiels des enfants que je portais. Je me sentais grosse, moche et fatiguée… Ce corps ne me ressemblait pas. Il me rebutait au point où j’avais fait remiser tous les miroirs de ma demeure. Toujours était-il que nous nous trouvâmes sur la terrasse, William et moi, lorsque je perdis les eaux. S’en était suivie toute une agitation au manoir. C’était d’ailleurs à domicile que j’avais décidé de donner naissance à mes enfants. Contre toute attente, William était resté près de moi pendant la totalité de la durée de mon travail, soit un peu plus de 13 heures, à m’éponger le front, à me soutenir dans la douleur causée par mes contractions, à calmer mes insupportables humeurs de femme en train d’accoucher. Puis il a pointé son nez… mon fils, Helios. On le posa sur mon sein le temps de quelques minutes avant que de nouvelles contractions se fassent sentir. C’était avec le sentiment que l’on m’arrachait une partie de moi-même que je vis William quitter la pièce avec mon enfant. Helios n’était né que depuis quelques minutes et déjà je me sentais le cœur déborder d’amour pour lui. En quelques minutes à peine, j’étais devenue une vraie lionne dont la priorité était de protéger son petit. Le voir s’éloigner de moi était un tel supplice. J’ignorais qu’un tel amour puisse être possible…
Tandis que William s’occupait de mon petit, je dus recommencer à pousser, d’abord pour expulser le placenta, mais ensuite pour mettre au monde Danae. Je me souviendrai toujours de ce silence. Un silence terrible. Paniquant. Pas de cris, pas de pleurs, pas de premier souffle… J’eus beau demander ce qui se passait, demander pourquoi je n’entendais pas ma fille pleurer, implorer qu’on la dépose sur moi, je suis demeurée sans réponse et terriblement seule. Aussi égoïste que cela puisse paraître, j’aurais voulu que William soit encore près de moi à ce moment. Puis… plus rien. L’hémorragie et le choc de la situation, ça en était trop pour mon corps en souffrance. Je me suis réveillée quelques heures plus tard, cette fois-ci à Sainte-Mangouste, William assis non loin, un seul berceau tout près de moi; celui d'Hélios… Je me rappellerai encore et toujours des mots de mon cher ami alors que je cherchais le second berceau du regard :
« Il faudra que tu sois courageuse, Meredith... »

[Fin du flashback]

Aucun parent ne devrait survivre à son enfant. C’est ce que je me répétais chaque fois que je me recueillais sur la tombe de ma fille. D’autant plus que je m’étais toujours sentie responsable de sa mort. Encore aujourd’hui, je vivais cela comme un échec… j’avais le sentiment de ne pas avoir été à la hauteur, d’être coupable de l’arrêt de son petit cœur… et je ne pouvais pas me défaire de cette idée fixe qui, une fois bien implantée dans mon esprit, n’en sortait, pour ainsi dire, plus jamais.

Lorsque mon frère eut le bonheur de devenir père d’une première fille, puis d’une deuxième, la jalousie s’était emparée de moi. Oh… J’étais heureuse et comblée d’avoir un fils… Sa venue au monde restait toujours l’un des plus beaux jours de ma vie, mais, parallèlement, c’était aussi l’un des pires, au regard du décès de Danae… Et les naissances respectives de mes nièces m’avaient replongé dans la douleur que fut la perte de ma fille. Je ne pouvais pas voir Thalia ou Hestia sans me projeter, sans imaginer ce qu’aurait pu être ma petite, à cet âge… C’était surement ce qui avait expliqué mon désir de participer à leur éducation. À leur façon, elles m’avaient permis de connaître les joies de ce qu’auraient été tous ces moments passés avec ma propre fille. Se doutaient-elles de l’importance qu’elles avaient à mes yeux ? Si seulement elles savaient… Peut-être auraient-elles compris ma tristesse - dissimulée, en réalité, sous un sentiment de déception - lorsqu’elles s’étaient toutes deux éloignées de moi. Thalia, surtout… Au fond, je m’en voulais d’avoir rompu mes liens avec elle. Inconsciemment, j’avais seulement voulu la châtier, pas la renier. Je voulais tant pouvoir rectifier mon tir.

Une fois de plus, je m'étais laissée emporter par mes pensées…
Même si je ne le montrais pas, ces retrouvailles avec Hestia me remplissaient d'une joie certaine. Il me semblait voir dans ses gestes et dans son sourire sa candeur d'autrefois, à l'époque où il n'y avait pas de faux-semblants ou d'hypocrisie. Je ne pus donc m'empêcher de sourire à mon tour lorsqu'elle me fit part du fait qu'elle se faisait toujours une joie de passer les festivités de Noël et du Nouvel An ici même, au manoir Carrow. Tout comme cette dernière, je n'appréciais pas ces festivités pour le côté familial de la chose, mais bien parce que j'aimais m'entourer de gens moi aussi. J'aimais lorsque ça grouillait d'activités, ici. Et, il me fallait l'avouer, j'affectionnais être le centre d'attention, en quelque sorte. J'aimais, plus techniquement, avoir un certain contrôle sur le déroulement d'une soirée, de la décoration au sujet de conversations. C'était pour cette raison que je préférais être l'hôtesse plutôt que l'invitée. Un peu comme aujourd'hui, par exemple. Il est vrai que j'aurais pu demander à l'un de mes elfes de maison d'assurer le service, mais je tenais à le faire moi-même. Et puis comme ça, nous ne serions pas dérangées par des oreilles indiscrètes.

Je m'affairai donc à lui servir une tasse de thé bien chaude et affichant moi-même un léger rictus à la remarque d'Hestia quant à son goût pour le thé sans sucre. Voilà bien un point que nous avions en commun.


« Il n'y point de folie dans le fait d'apprécier le goût des choses à leur état naturel. Et puis le sucre, ce n'est jamais très bon pour la santé. Garde tes saines habitudes, très chère, ta ligne ne s'en portera que mieux! »

Je me versai également du thé avant de prendre place dans le fauteuil en biais à celui de ma nièce. Au mauvais endroit au mauvais moment… Plus de peur que de mal… Hestia ne pouvait avoir trouvé meilleurs qualificatifs pour décrire les sombres événements de cette mission de sauvetage. Même si ma nièce s'en était sortie avec très peu de blessures, j'avais quand même vécu l'angoisse de la savoir impliquée dans cette mission. S'il lui était arrivé quelque chose… Je m'en serais voulu. Atrocement.

« Je sais bien, mais j'aurais quand même préféré ne pas t'y savoir. Sais-tu combien j'étais inquiète ? »

Hestia ne souhaitait pas que je m'attarde à elle, mais je sentais bien qu'il y avait autre chose. Quelque chose qu'elle me cachait ou qu'elle préférait ne pas aborder. Loin de moi l'intention de la forcer, mais je voulais qu'elle sente mon ouverture et ma disponibilité. Je me montrais toujours disponible pour les étudiants de l'université, mais plus encore lorsqu'il s'agissait de mon fils et de ma nièce.

« Tu sais que tu peux tout me dire… Comme quand tu étais petite… »

Cette dernière contourna donc la question pour la reporter sur moi. Ses paroles me saisirent…  Est-ce que je parvenais à gérer tout ça ? Se voyait-il à ce point que je commençais à trouver mon emploi éreintant ? Semblais-je si fatiguée ? J'avais l'impression que Hestia lisait en moi comme dans un livre ouvert et cela me déconcertait.

« Il est vrai que tout le remaniement organisationnel de l'université a été un terrible casse-tête, mais je suis plutôt fière de la façon dont les choses se sont faites. La cohabitation s'est fait beaucoup plus facilement que je ne le croyais. Enfin… Bien sûr que je parviens à tout gérer! Je ne me suis jamais sentie aussi… Épanouie! C'est dans le sang des Carrow que d'êtres solides comme le roc! »

C'était l'orgueil qui venait de parler. Je n'allais quand même pas avouer à ma nièce ma fatigue et tout le poids que m'incombaient mes responsabilités.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Hestia Carrow
Hestia Carrow
Admin Serpentard Neutre
INRP
Métier : Etudiante en 4ème année de sciences magiques (spécialisation potions)
Messages : 4655
Gallions : 7935
Date d'inscription : 12/01/2019
IRL

Lumos
Je rp en : #107058
Mon allégeance : ma soeur Thalia et moi-même. C'est déjà pas mal
Mar 22 Déc - 23:37
Come here, darling, and let's bury the hatchet


Aunty Meredith ◊ Hestia

I'll be good, I'll be good and I'll love this world, like I should. Yeah, I'll be good, I'll be good for all of the time that I never could
 
Hestia ne cessait de s’étonner avec quelle facilité la demeure de Meredith la faisait voyager dans le temps. Pour le coup, nul besoin de retourneur de temps pour se retrouver projeter bien des années en arrières. Non, pour ça il lui suffisait de franchir la porte de l’imposante demeure de sa tante. A chaque fois c’était la même sensation qui lui étreignait le cœur et manquait de lui faire tourner la tête. Les années avaient beau passer, il en allait toujours ainsi. Lorsqu’elle se retrouvait devant le manoir de Meredith, Hestia se revoyait au même endroit, enfant. Plongée dans ses souvenirs, elle se revoyait revêtir une jolie robe sage, d’une couleur qui mettait toujours en valeur la teinte de ses yeux, et coiffer soigneusement ses cheveux afin d’être parfaitement présentable pour l’instant où sa tante poserait les yeux sur elle. Elle se revoyait, se présentant devant cette même bâtisse, la main de sa sœur dans la sienne, des étoiles dans les yeux et la volonté de bien faire lovée dans son cœur. A l’époque elle se sentait minuscule devant l’immense grille de la maison, aujourd’hui, même si elle avait grandi le sentiment était étrangement similaire. Et alors qu’elle évoluait dans la demeure, guidée par l’elfe de maison pour rejoindre sa tante, elle se revoyait enfant marcher dans les mêmes pas et s’assoir dans le même fauteuil confortable auprès de la cheminée. Et à chaque fois, les sensations étaient les mêmes. Oui, le temps avait beau passer à toute allure, revenir dans cette demeure ramenait immanquablement Hestia à l’enfant qu’elle était alors. Aujourd’hui, même les sentiments qui l’animaient étaient étrangement similaires à cette époque là. Elle avait davantage de recul et de maturité, mais au fond de son cœur fourmillait toujours cette envie de plaire à sa tante, la seule à poser sur elle un regard où perçait parfois une pointe d’affection. A l’époque la Serpentarde aurait tout donner pour transformer cette étincelle en flamme, et aujourd’hui elle devait bien s’avouer qu’elle continuait de nourrir des espoirs similaires. Est-ce que ça la rendait naïve ou tout simplement humaine, ça elle ne le savait pas trop.

Il n’empêchait que refuser quelque chose à sa tante avait toujours été compliqué pour Hestia. Il fallait dire qu’en sa présence elle se sentait vu et comprise. Ce qui n’arrivait jamais en la présence de ces parents, sauf lorsqu’il s’agissait de lui signifier combien elle les décevait. Oh, elle était bien consciente que Meredith attendait d’elle qu’elle rentre dans un moule, qu’elle se conforme au rôle qu’elle souhaitait pour elle. Mais au moins tout ça elle le faisait en lui accordant de l’attention et de l’affection, en soulignant chacune de ses victoires et en privilégiant le temps qu’elles passaient ensemble. Là où ses propres parents se contentaient de remplacer leurs demandes par des exigences encore plus difficiles à contenter et des regards jamais satisfaits. Alors malgré le temps qui avait passé, et l’éloignement qui s’était créé entre la tante et sa nièce, Hestia ne pouvait s’empêcher de nourrir un mince espoir à chaque fois qu’elle se trouvait face à Meredith. Espoir qui fut un peu contenté en voyant le sourire qui s’affichait sur les lèvres de la sorcière. « Il n'y point de folie dans le fait d'apprécier le goût des choses à leur état naturel. Et puis le sucre, ce n'est jamais très bon pour la santé. Garde tes saines habitudes, très chère, ta ligne ne s'en portera que mieux ! » Tasse dans une main, soucoupe dans l’autre, la Serpentarde attendit d’avoir avalé sa gorgée de thé brûlant pour réagir. Elle pencha délicatement la tête sur le côté dans un signe d’assentiment d’une élégance qui tranchait avec ses expressions habituelles. Mais là, Hestia n’était pas n’importe où, elle n’était plus à Poudlard en compagnie de ses camarades, ni seule face à son chaudron et encore moins sur son balai à chasser les cognards. Elle se trouvait en compagnie de sa tante et elle savait que le comportement qui était attendu d’elle n’était pas celui de la sale gosse caractérielle de Serpentard qu’elle pouvait être. « Oh ma ligne n’a pas trop de souci à se faire, je fais assez se sport pour ne pas avoir à m’en préoccuper. » Lança-t-elle d’une voix volontairement légère. La verte prit garde à rester vague en parlant de sport, elle savait que son poste de batteuse n’était pas franchement apprécié par sa famille. Soi-disant qu’une jeune fille de bonne famille ne devrait pas s’adresser à un rôle si violent et dégradant. Pour sa part elle s’en fichait bien tant que ça lui permettait de se défouler. Et puis, ce qu’elle ne disait pas c’était que sa ligne n’avait pas grand-chose à voir avec le sport qu’elle faisait mais plutôt avec l’éducation forcée de sa mère. A force d’entendre Athena Carrow répéter que se goinfrer était indigne d’une héritière, Hestia en était devenue incapable d’avaler un seul repas complet en public, se contentant de piocher dans son assiette. Ah oui, elle pouvait être parfaite sa ligne dans ces conditions.

Mais ça, la Serpentarde n’en dit rien. Peut-être que Meredith aurait été ravie de critiquer sa belle sœur, mais Hestia ne souhaitait pas entrer dans ces petits jeux là. Il était déjà assez difficile d’évoluer au sein des Carrow, elle n’avait pas envie de commencer à verser du sang dans la fosse aux requins. Faire le moins de vagues possibles était un comportement bien plus sage. Hestia se contenta donc de répondre aux questions de sa tante sur la dernière attaque du Blood Circle qui les avait privés de leur université. Enfin répondre, dans la mesure du possible puisque ses parents lui avaient clairement fait comprendre que l’histoire du bracelet anti-magie devait passer sous silence. « Je sais bien, mais j'aurais quand même préféré ne pas t'y savoir. Sais-tu combien j'étais inquiète ? » Hestia releva ses prunelles ambrée sur Meredith. Voilà les paroles qu’elle aurait aimé entendre de ses géniteurs. Un peu d’inquiétude, un peu d’affection, un peu de sincérité, ce n’était pas bien compliqué pourtant, même Meredith qui paraissait intouchable en était capable. Mais non, tout ce que ses parents avaient eu à lui offrir c’était leur mépris. La Carrow adressa un fin sourire à sa tante. « Je suis touchée que tu te sois inquiétée, mais tout va bien maintenant. » Assura-t-elle en hochant la tête. Elle avait été secouée bien sûr, mais physiquement parlant elle s’en était plutôt bien sorti, surtout quand elle repensait à l’état de ses amis après l’attaque. Porter le bracelet avait été difficile, mais en fait c’était surtout la réaction de ses parents et l’interdiction de sortir qu’ils lui avaient infligé qui avait été le plus dur à vivre. « Tu sais que tu peux tout me dire… Comme quand tu étais petite… » Hestia croisa le regard de sa tante. Elle n’en montra rien, mais intérieurement elle se demanda si celle-ci avait compris qu’elle ne lui racontait pas exactement tout ce qu’il s’était passé. Non. C’était impossible. Hestia savait mentir à la perfection et camoufler ce dont elle avait envie, après tout elle avait appris auprès des plus grands : les Carrow. Le plus probable était que la sorcière tente plutôt de prêcher le faux pour obtenir le vrai. Une technique que la verte trouvait bien décevante, mais qui ne l’étonnait pas vraiment. Chez les Carrow rien n’était laissé au hasard et Hestia n’oubliait pas où elle se trouvait. Cependant, laisser sa tante suspecter quelque chose était impensable, Cyrus et Athena ne le lui pardonneraient pas. « Ce n’est rien, c’est juste que... » Elle devait donc trouver autre chose. Et au fond, ce n’était pas bien difficile, avec tous les chamboulements qu’ils vivaient depuis quelques mois, il y avait de quoi être perturbé. « Tout ça, ça fait beaucoup d’un coup tu vois ? » Reprit-elle lentement. Elle prit le temps de boire une nouvelle gorgée de temps pour réfléchir à la manière dont elle allait formuler ses pensées. « L’attaque de la fête foraine, la fin du secret magique, la destruction de l’université, les bracelet anti-magie... On n’a jamais fait attention aux moldus, et tout d’un coup ils sont partout. Et si on les avait sous-estimés pendant tout ce temps ? » Et si son intention première avait été de dévier la conversation, Hestia devait bien avouer que ces doutes, elle les nourrissait réellement.

Néanmoins, ça ne l’empêcha pas de lancer sa tante sur un terrain beaucoup plus rassurant pour elle. Parler de Meredith était beaucoup plus sage, surtout que la sorcière devait en avoir des choses à dire. Entre l’apparition du Blood Circle, leur déclaration de guerre et les mesures prises par le gouvernement sorcier, sa tante ne devait plus avoir un instant à elle. Par-dessus sa tasse de thé désormais à moitié vide, Hestia remarqua l’air passablement surpris de la sorcière, apparemment elle avait visé juste. « Il est vrai que tout le remaniement organisationnel de l'université a été un terrible casse-tête, mais je suis plutôt fière de la façon dont les choses se sont faites. La cohabitation s'est faite beaucoup plus facilement que je ne le croyais. Enfin… Bien sûr que je parviens à tout gérer ! Je ne me suis jamais sentie aussi… Épanouie ! C'est dans le sang des Carrow que d'êtres solides comme le roc ! » Ponctuant la diatribe de sa tante par une gorgée de thé, Hestia prit le temps d’assimiler sa réponse. Meredith pouvait affirmer ce qu’elle voulait, ses mots paraissaient un peu trop enthousiastes, un peu trop forcées pour elles. Hestia connaissait sa tante, ce n’était pas vraiment son genre d’être aussi expansive. La verte avait plutôt l’impression que tous les rôles qu’elle devait assumer étaient plus éreintants qu’épanouissants, mais elle n’en dit rien. Elle était bien placée pour savoir qu’un mensonge ne venait jamais sans raison. Et puis sa tante lui avait appris à ne pas la contredire. « C’est vrai. Les tempêtes passent, et nous sommes toujours là. » Concéda-t-elle donc avec un sourire, en levant légèrement sa tasse en direction de la sorcière. Comme pour porter un toast à leur famille et à leur résilience. Et c’était bien vrai. La première guerre, l’implication d’Amycus et Alecto dans les tortures des élèves de Poudlard, la chute de Voldemort… De toutes ces épreuves, les Carrow avaient toujours réussis à s’en sortir.

Hestia ne doutait pas un seul instant que Meredith puisse en faire autant. Elle n’était pas une Carrow pour rien. La Serpentarde avait beau vivre des moments où elle ne se sentait pas à sa place dans sa famille, elle devait tout de même reconnaitre que leur capacité à se relever de tout et à retourner les situations à leurs avantages forçaient le respect. C’était au moins un trait de sa famille dont elle voulait bien hériter. Quant à Meredith, elle ne doutait pas un seul instant qu’elle le possède. « Je ne doutais pas que tu allais t’en sortir à merveille, ma tante, tu as toujours su tirer ton épingle du jeu. » Répondit-elle donc avec sincérité. Nul mensonge dans ses paroles, ni flatterie mal placée. Hestia avait toujours admiré sa tante. C’était une femme forte qui s’était forgée seule. Sa place, elle l’avait gagné grâce à sa détermination, elle ne la devait qu’à elle-même. Voilà un exemple que la verte voulait suivre, pas celui de sa mère qui se contentait d’être une jolie sorcière silencieuse aux côtés d’un mari influent. Songeuse, la Serpentarde reprit une gorgée de thé et reposa sa tasse sur sa soucoupe avant de poser le tout sur ses genoux. « Comment ça se passe au Conseil d’ailleurs ? Tous ces idéaux différents réunis, je ne pensais pas voir ça un jour, tu penses que vous allez réussir à trouver un terrain d’entente pour gérer tout ça ? » Demanda-t-elle, curieuse. Mangemorts et Ordre du Phénix œuvrant main dans la main, voilà une vision qui lui semblait étrange. Si elle devait être totalement sincère, elle devrait bien admettre que tout ceci la laissait dubitative. Mais sûrement Meredith pourrait-elle lui en dire plus, elle qui vivait le tout de l’intérieur.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
INRP
IRL
Revenir en haut Aller en bas
Come here, darling, and let's bury the hatchet [Meredith & Hestia)
Sauter vers:
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Game of Blood :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs-