Eponine,

Aujourd’hui encore, je pense à toi.

Tu vis dans mon esprit, dans mes pensées, seule, fixe, sans répit, à tout moment, même si peut-être le visage que je vois en rêve ne permet pas à la flamme qui me dévore silencieusement de se refléter sur ma propre face… Mon coeur se serre dans ma poitrine et je sais bien ce que cela signifie. Nul remède ni traitement n'y pourront rien.

Dans ma fantaisie lugubre et parfois morbide, ton image, lumineuse, divine et pure, brille, comme le rayon de lumière que le soleil envoie à travers une voûte sombre sur le marbre brisé d'une tombe… Ta lumière jaillit dans les ténèbres et laisse entrevoir un monde meilleur, où l’or de tes cheveux symboliserait le sens de nos vies sur Terre…

Calme, inerte, dans une profonde stupeur, mon cœur s'emballe et s'aliène, et là, en son centre, il vibre en mourant quand, dans ce vacarme vain du monde actuel, retentit la mélodie de ton nom. Un nom qui me conduit dans des contrées paisibles où le cœur peut s’épanouir.

Sans lutte, sans empressement et sans regret, sans trembler dans une frénésie aveugle, sans prononcer un seul mot, mais mu d'un léger frémissement, je compte les longues heures de la nuit et j'ai seulement soif de toi…

Tendrement et tout à toi,

Ton Valentin