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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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L'étrange Nowel de Mr Willou || OS Calendrier de l'Avent :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 10 Déc - 23:18
L'étrange Nowel
de Mr Willou »

Merci beaucoup à Tim Burton L'étrange Nowel de Mr Willou  || OS Calendrier de l'Avent 1616589981 et à Terry Pratchett L'étrange Nowel de Mr Willou  || OS Calendrier de l'Avent 8298856
Si vous passez par ici, les mecs,
sous quelque forme que ce soit, H5 !



Tout commence quelque part, bien que de nombreux physiciens pensent le contraire.
Il y a, chez les êtres humains, ce désir constant de trouver "Où ?"... Où se trouve l'endroit où tout a commencé? Où se trouve l’endroit où tout va finir ?…
Il y a aussi, chez les êtres humains, ce désir constant de trouver "Quand ?"... Quand tout a commencé? Quand tout va finir ?…
C'était plus tard, à une époque, où les gens oublient que les très vieilles histoires parlent, tôt ou tard, de sang, de sexe et d’amour.
Enfin, c'est une théorie.
Le philosophe Janus-Jackus a suggéré une autre hypothèse : "Les choses arrivent, et alors ?"
Notre histoire commence dans un monde étrange où rien n’est comme ailleurs, où chaque fête a son monde et où, somme toute, chaque être vivant a un rôle bien particulier à jouer.

C hapitre I

C’est par une nuit de pleine lune que les maîtres s’affairaient. Des jack-o’-lanterns étaient parsemées tout le long de l’allée menant au cimetière et autour de celui-ci. La lune recevait les hommages des loups-garous les plus poètes, tandis que les sorcières, les vampires et autres zombies dansaient et chantaient, mêlant leurs voix à ce chœur animal, à la fois joyeux et macabre. Cette nuit, tout le monde célébrait la fête d’Halloween et la soirée avait été exceptionnelle. Sur la grand-place de la petite ville, les habitants rassemblés s’accordaient tous pour dire que la fête était une magnifique réussite et que rien n’aurait été possible sans leur chef, le roi des Potirons, Willou l’Ombrage.
La foule poussa des cris quand Willou fit son entrée :
« Vous étiez effroyable ! »
« Bravo, c'était d'enfer !»
Et les hurlements redoublèrent lorsque l’Augurey vint en personne féliciter le roi des Potirons, le héros de la nuit.
« Merci, Willou ! Nous te devons tout ! Sans toi, je ne sais pas ce que nous… »
Willou l’interrompit :
« Mais non, pas du tout. » Willou n’aimait pas trop qu’on le prenne pour le seul responsable alors qu’il n’avait fait qu’agencer et mettre ensemble les talents des uns et des autres.
Et l’Augurey d’enchainer avec la remise des prix de cette année.

Willou s’éclipsa. Il n’avait que faire de cette cérémonie, il n’avait que faire de toute cette joie… il s’ennuyait de tout cela, il voulait voir autre chose et vivre des aventures autrement plus amusantes…
Plongé dans ses pensées, Willou ne vit même pas la silhouette de Meredith, la jolie poupée, qui l’observait. Elle non plus n’avait pas le cœur à faire la fête, car elle ne tarderait pas à devoir rejoindre sa créatrice, l’infâme Savante Folle. Celle-ci forçait Meredith à effectuer toutes sortes de tâches dégradantes et ménagères pour son propre plaisir… La Jolie Poupée avait déjà mis en œuvre de nombreux plans d’évasion, mais la Savante Folle parvenait toujours à déjouer ses plans.
Ce soir encore, Meredith vint s’asseoir, adossée à une pierre tombale, pour trouver un peu de calme et de tranquillité, loin de toute l’agitation qui régnait sur la place, loin de la Savante Folle. Il fallait à tout prix qu’elle se libère de l’horrible Savante Folle, elle le savait bien, mais elle n’avait plus d’autre choix, si elle voulait pouvoir vivre sa vie.
Soudain, un bruit tira la jolie Poupée de ses pensées... Par un heureux coup de chance, elle n’était pas si loin que ça de Willou, puisque c’était lui qui marchait, ou plutôt, qui trainait les pieds, le dos courbé, les épaules voûtées et le visage baissé.
La réalité sauta aux yeux de la belle Meredith : Willou était triste… et ce n’était pas habituel du tout. En tout cas, Meredith ne l’avait jamais vu comme ça… et pourtant, elle en avait passé, du temps, à le regarder dès qu’elle le pouvait !


C hapitre II

Ces derniers temps, la merveilleuse fête de la Nativité du Christ avait perdu de son panache. En effet, une fois la Toussaint passée, les devantures des magasins se vidaient des ineptes décorations d’Halloween pour se remplir de vert, de rouge et de lumières clignotantes, avec, en prime, ce bonhomme barbu et bedonnant, vêtu de rouge et de blanc, qui agitait une clochette en scandant des « Oh Oh Oh » retentissants…
Alors que tous les enfants dormaient presque paisiblement, croyant qu'un gros bonhomme allait leur apporter leurs cadeaux, certains ne partageaient pas l'esprit du Père Noël.
Tout cela était pitoyable. Les gens étaient pitoyables, à vouloir alimenter cet aspect commercial. Ils oubliaient le vrai sens de Noël, pourtant, la tradition perdurait à travers le monde et même les pires athées qui puissent exister admettaient mettre un sapin décoré, avec une étoile à sa cime. Ces imbéciles n’étaient même pas capables d’interpréter les symboles de vie et de lumière que cela représentait. Pourtant, c’étaient bien là des images du Christ ressuscité…

Robert aimait Noël, ne vous méprenez pas… ce qu’il n’appréciait guère, c’était l’aspect ultra commercial que revêtait cette fête liturgique à l’heure actuelle. Il fallait dire, aussi, que pour son anniversaire, le petit Jésus était tout de même le seul à ne pas recevoir de cadeaux.
Le Docteur Terry avait souvent trouvé bien bête cette image de Santa Claus que diffusaient les médias et qui alimentait sans arrêt la folie ambiante. Son plan était simple : neutraliser le Père Noël pour rendre à la fête de la naissance du Christ toute son importance et sa symbolique.

Et le piège fut tendu. Il ne fallait pas grand-chose : une fausse lettre d’enfant, avec des ratures et quelques fautes d’orthographe, une cheminée assez large et des chaussettes suspendues. Alors, quand le Père Noël descendit dans les conduits de la cheminée, Terry l’embarqua dans une ambulance pour l’emmener dans un repaire secret du Blood Circle, là où avaient lieu les exorcismes et les purifications.
Une équipe était prévue sur place, Henri, Philippe et Louis - ou Riri, Fifi et Loulou pour les intimes - se chargeraient du gros bonhomme. Robert gara l’ambulance et donna ses ordres aux trois sbires :
« Occupez-vous de lui. Je veux qu’il reconnaisse son hérésie et qu’il rende au Christ sa place de Roi de Noël ! »

Robert était de mauvaise humeur, il ne supportait pas le blasphème, il n’aimait pas le côté hyper commercial de la société actuelle et il abhorrait tout ce qui avait trait à la magie, qu’elle soit ou non de Noël.
Alors, le Père Noël allait être purifié. Et puis, Robert demanderait à Olivia et Garnet de lui régler son compte pour de bon. Les meurtrières du Blood Circle pouvaient fort bien se charger de son cas sans trop de soucis.
Quant au traîneau, il resta près de la maison piégée durant quelques heures, puis, las de ce morne paysage et de ce maître trop lent à revenir, les rennes décidèrent de quitter les lieux. On n’entendrait pas parler d’eux de sitôt.

Par la suite, Terry avait bien l’intention de réitérer son stratagème pour rendre sa gloire au Christ ressuscité à Pâques, en évinçant le lapin et les cloches. Son plan était parfait et ne comportait aucune faille. Les fêtes liturgiques reprendraient de leur importance et Jésus Christ pourra enfin régner pour les siècles des siècles.  


C hapitre III

Sachant très bien que l’Augurey, comme chaque année, allait bientôt se mettre à le chercher partout pour préparer l’Halloween de l’automne prochain, Willou s’en alla se promener en forêt, avec son fidèle petit toutou tout doux, Raphaelfe.

« Viens, Raphaelfe, c’est l’heure de la promenade ! »
« Wooouuuuuuf !! J’vais m’balader, aller m’balader… j’vais m’balader aux Champs Elysées... »
Ce chien était bizarre, ce n’était pas nouveau… Depuis qu’il avait entendu cette vieille chanson moldue un jour, il la chantait à chaque promenade. Au début, Willou avait pensé que son chien utilisait cette chanson pour camoufler les bruits de ses besoins, mais il s’était avéré que non, il aimait vraiment cette chanson dont il ne connaissait pas toutes les paroles.

La forêt était grande, la forêt était dense… et il y avait de quoi faire passer bien du temps à un petit chien-chien aussi peu dégourdi que Raphaelfe. S’il avait été un humain, celui-là, c’était certain, il n’aurait rien pu être d’autre qu’un moldu.

En baladant ainsi son fidèle petit chien, le roi des Potirons croisa la route de deux amoureux, Sean et Rose, qui avaient profité de la soirée de la veille pour enfin se déclarer leur flamme.
« Oh, salut Willou ! »
« Chut, laisse-le tranquille et va me cueillir un bouquet de violettes sauvages. »

Willou leur adressa un sourire et un petit signe de la main. Parfois, il songeait à ce genre de moment romantique, lui aussi, il aurait pu aller cueillir des fleurs pour sa dulcinée et les lui offrir sans qu’il n’y ait besoin d’une autre raison pour ça que la simple envie de lui faire plaisir…
Mais il n’allait pas trainer dans le coin et risquer de se faire trop vite repérer par l’Augurey. Alors, une fois n’était pas coutume, le roi des Potirons s’enfonça plus profondément dans la forêt.

Ce furent les aboiements affolés de Raphaelfe qui poussèrent Willou à se diriger et à pénétrer dans une brèche au milieu de vieilles pierres. Au beau milieu du chemin, le petit pleutre canin abandonna son maître pour prendre ses pattes à son cou et retourner dans son panier, au manoir Ombrage.
Willou continua donc seul sa progression dans le tunnel, sans se retourner et sans se douter qu’il était suivi, de loin.

La petite Eponine, une toute jeune princesse des ténèbres, s’était, en effet, glissée dans la brèche, elle aussi. Elle s’ennuyait dans son palais et vu la fiesta de la veille, il lui avait semblé être une très bonne idée de suivre Willou dans cette voie étrange…
Ce qu’elle ignorait, à l’instar de Willou, c’était que ce tunnel se terminait par un toboggan… Ombrage se mit à glisser à une vitesse impressionnante, au risque d’abîmer son beau costume trois pièces… et une fois atterri sur un tapis de neige qui lui refroidit les fesses instantanément, il se retourna juste à temps pour réceptionner la petite princesse dans ses bras.
« Eponine ! Mais, que fais-tu ici ? »
« Rien, rien… je me promène... »
« Tu te promènes entre les mondes ? c’est nouveau, ça... »
« Je fais ce que je veux, tu sais, je suis une princesse, après tout. »
« D’accord… Alors, tu restes avec moi. Je n’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose. »
« Il ne m’arrivera rien. T’inquiète, paupiette.  »
« Eponine ! Tu as piqué cette réplique ! »

Sûre d’elle, la petite ? Evidemment.
Willou la redéposa sur le sol et se releva pour observer l’endroit où ils se trouvaient.

« Ton frère ne va rien dire ? »
« Titi est assez grand pour se débrouiller sans moi, tu sais...  »
« Bon, d’accord... »

Le monde moldu…
Et voilà que Raphaelfe avait changé d’avis et venait de sortir du toboggan qui reliait les deux mondes.


C hapitre IV

Pendant ce temps-là, à Halloween, personne ne souriait. Bien au contraire. Les visages étaient lugubres ; ça grognait, ça gémissait. On n’avait toujours pas retrouvé Willou. Et tout le monde était très inquiet.
« Il faut dénicher Willou », disait l’Augurey en s’adressant à la foule qui s’était rassemblée sur la place. « Il ne nous reste que 365 jours avant le prochain Halloween ! »
« 364 ! » cria un loup-garou, d’un ton très préoccupé.
« Vous êtes sûrs que nous avons fouillé partout ? » demanda l’Augurey.
« Réfléchissez bien. Répondez-moi. »
« Jai soulevé les pierres tombales une par une », dit un vampire.
« On a ouvert toutes les cryptes », ajoutèrent les harpies.
« Jai ratissé le cimetière ! » hurla le loup-garou, « mais il ny était pas. »

Les visages s’assombrirent. Le moral était bien bas. Où était donc passé Willou ?
« Il n’y a pas d’autre solution, il faut sonner l’alarme », décida l’Augurey.

Au loin, le son déchirant et très aigu du signal d’alarme de la ville s’éleva et Meredith, qui était en train de travailler en cuisine, releva à peine le nez du chaudron où elle devait préparer le potage aux petits légumes pour la Savante Folle. Cette dernière ne se nourrissait plus que de cela, elle trouvait que la jolie Poupée cuisinait divinement bien les fruits et légumes de saison. Alors c’était devenu une tâche habituelle, pas trop ingrate, pour changer.

Mais cette fois, Meredith avait changé un peu sa recette. Elle aurait aimé pouvoir se débarrasser de la Savante Folle, la faire plonger dans un profond coma dont elle ne se réveillerait jamais…
« Ça, ce serait vraiment chouette, pensa Meredith, en posant le bol fumant devant la Savante. Je pourrais alors m’enfuir très loin. »

L’idée de l’empoisonnement n’était pas nouvelle, mais la dernière fois, la Savante Folle avait réussi à découvrir le plan en demandant à Meredith, non sans insistance, de goûter la préparation. Cette fois, la jolie Poupée avait anticipé la manœuvre et elle avait avalé une potion pour se préserver, au cas où on lui ferait boire le liquide d’endormissement comateux.

« Bientôt, se dit-elle, bientôt, je serai libre ! »


C hapitre IV bis

Le monde moldu n’était pas un lieu où Willou se sentait très à l’aise, mais, cette fois, les lumières clignotantes, de toutes les couleurs, les décorations dorées et argentées, les musiques qui pouvaient s’entendre un peu partout… C’était une ambiance particulière. Willou n’était pas habitué à tout cela.
C’était comme se retrouver dans une réalité arrangeante, créée pour l’occasion… Mais voir des rennes dans la région, c’était tout de même assez surprenant. D’accord, la neige n’était pas sans rappeler à Willou son grand Nord natal, mais cela restait surprenant.
Mais Eponine semblait sans son élément. Elle sautillait partout comme un petit lutin joyeux… et Willou, l’air curieux, la suivait un peu comme un automate.

« Tu as déjà vu tout ça ? »
« Tu n’as jamais lu de contes de Noël ou quoi ? On va trouver le Père Noël, on recevra des cadeaux et tout le monde sera jaloux quand on rentrera. »

Willou ne répondit pas. Le Père Noël… Il avait déjà entendu parler de cette manifestation anthropomorphique de l’esprit de Noël. C’était une sorte de créature immortelle qui se nourrissait des croyances des gens… Mais rien de méchant, en réalité, c’était même plutôt un être qui avait la réputation de semer la joie et le bonheur autour de lui.

En se dirigeant vers les rennes, les deux comparses sorciers croisèrent une jeune femme aux cheveux complètement fous et à l’air un peu revêche. Alexis Fawley… Willou savait qu’elle venait parfois se fournir en matériel dans le monde moldu, mais la jeune femme avait l’air trop angoissée pour qu’elle soit juste venue glaner quelques ustensiles.
« Docteur Fawley ? »
« Willou Ombrage ! Tu tombes bien. Il se passe quelque chose de louche. Et si on ne fait rien... »
« Si on ne fait rien...  »
« Pour qui elle se prend la princesse ? Je t’ai pas sonnée. »
« Eh ! Stop. Arrêtez ça tout de suite, les filles… Docteur Fawley, vous disiez ? »
« Ce serait une catastrophe ! »

Et Alexis se mit à expliquer l’importance de l’esprit de Noël, cette idée de paix, de cadeaux apportés par un gros type en rouge et blanc… qui avait mystérieusement disparu.

« Willou, tu dois le remplacer. Prends les commandes des enfants, Eponine, tu t’occupes du traineau et des rennes, je te guiderai. »

N’ayant pas vraiment le choix, voilà l’Ombrage déguisé en Père Noël, avec un coussin sur son ventre pour remplir un peu le costume bien trop ample pour lui.
« Pourquoi tu n’utilises pas ton don ?  »
« Je ne veux pas être vraiment gros. »
« Qu’est-ce que ça change, si tu peux reprendre ta forme initiale ensuite ? »
« Eh bien, ça change tout ! je ne veux pas savoir ce qu’on ressent. »

Trop de gens étaient mal dans leur peau pour ce genre de raison, Willou ne tenait pas à en faire l’expérience.
Alexis lui tendit un parchemin.
« Voilà les étapes à respecter. Tu entres par la cheminée, tu bois le verre qui sera pour toi dans la maison, tu prends les petits gâteaux et tu me les amènes. Ah ! et fais-toi pousser une barbe blanche, pour être bien dans ton personnage. »
Sans trop savoir pourquoi, Willou s’exécuta. Peut-être parqu’il avait un jour vu cette femme à l’oeuvre avec des katanas et il ne voulait pas être aux premières loges si cela devait recommencer.

« Tu dois faire en sorte d’être crédible, Willou. Il faut que les gens croient au Père Noël. »
Willou opina. Qu’aurait-il pu avancer comme argument face à deux jeunes femmes aussi décidées ?

C hapitre V

Les êtres humains n’étaient pas les derniers quand il s’agissait de traditions et de croyances. Et pour alimenter tout cela, rien de tel qu’un vrai numéro de cirque. Willou allait devoir assurer le rôle du gros bonhomme et, Alexis l’avait certifié, il était primordial de respecter les étapes du parchemin.
Ce qui était le plus difficile, pour le moment, c’était de produire un “Oh Oh Oh” digne de ce nom.

La première cheminée fut un vrai fiasco. Si Willou avait l’habitude de “ramoner” au sens figuré, pour le sens propre, c’était nettement différent. Et puis ce fichu coussin qui se prenait dans les rainures des briques, faisant se teinter d’un noir de suie le haut du costume…
Plus d’une fois, dans les salons, Willou dut  se rhabiller correctement, pour ne pas avoir l’air débraillé si jamais les enfants de la maisonnée venaient à débarquer. Il laissait le petit verre d’alcool pour son chien fidèle, Raphaelfe, qui raffolait visiblement du Sherry et venait laper le liquide avec empressement. Willou espérait qu’à la longue, l’alcool n’allait pas avoir sur son chien le même effet que les cookies, mais c’était là une autre histoire.

Il fallut plusieurs essais pour que Willou puisse arriver à un résultat satisfaisant. De moins en moins de Récurvite étaient nécessaires pour nettoyer la suie dans les salons des gens. Et l’équipe était désormais bien rodée : une fois à l’intérieur, Eponine s’empiffrait d’une partie des petits gâteaux, laissant ceux à la cannelle (qu’elle n’aimait pas trop) pour Alexis, Raphaelfe buvait les petits verres d’alcool de plus en plus vite et Alexis arrivait presque à faire faire des loopings aux rennes.
Pour trouver les cadeaux correspondants aux différentes commandes des enfants, l’Ombrage avait d’abord eu un peu de mal à s’y retrouver. Le classement du gros bonhomme n’avait pas de logique à ses yeux. Pas d’ordre alphabétique, ni d’ordre chronologique… le traîneau ne suivait pas non plus de vraie logique pour réaliser la tournée… mais bientôt, Willou comprit : la hotte était magique et elle faisait apparaître d’elle-même les cadeaux les plus appropriés pour le lieu où la joyeuse équipe s’arrêtait.

Et quand les cadeaux étaient correctement disposés sous le sapin (Willou mettait un point d’honneur à ce qu’ils soient parfaitement alignés), le roi des Potirons lâchait un « Oh ! Oh ! Oh ! » que l’on sentait forcé mais qui était tout de même plus travaillé qu’au début.
« Wooouuuuuuf !! J’vais m’balader, aller m’balader… j’vais m’balader aux Champs Elysées... » L’alcool commençait peu à peu à avoir raison de Raphaelfe. Déjà, le petit chien arborait un nez rouge et ne marchait plus très droit. Pour quitter la villa Black, où Momo et sa moitié dormaient bien mieux qu’à l’hôpital dont ils étaient fraîchement sortis après un court séjour, Raphaelfe se cogna plusieurs fois à des meubles. Il plissait les yeux pour mieux viser mais se prenait systématiquement l’obstacle en essayant de l’éviter. Les ravages de l’alcool… La leçon était claire : boire ou réussir, il fallait choisir.

C hapitre VI

Lors de cette étrange tournée, vint le moment de s’arrêter à une étrange demeure qu’ornaient trois belles cheminées.
En pénétrant dans l’une d’elle, Willou se rendit compte que la demeure était coupée en deux ailes différentes : celle consacrée à Miss et Mister Serdaigle et celle, à côté, où vivait une voyante insomniaque.
L’Ombrage commença donc par le côté Serdaigle.
Il sortit la lettre d’Elise, d’abord, et y lut :

Cher Père Noël,

Tu sais que je ne suis pas la plus sage, mais, du coup, tu sais aussi à quoi t’en tenir. Cette année, je voudrais du fric. J’en ai un peu marre des joujoux débiles. J’ai passé l’âge, tu vois ?
Je sais que ma cousine, Adèle, en reçoit chaque année, alors… pourquoi pas moi ?
Oh et puis, si tu pouvais faire quelque chose pour me débarrasser des boulets de ma promo, à la fac, franchement, ce serait top.

A plus,

Lisou

PS : j’accepte les chèques.
PPS : désolée pour les gâteaux, j’avais un p’tit creux, alors j’ai pensé à ta ligne.


Willou regarda dans son sac ce qu’avait prévu le Père Noël pour cette petite au caractère bien trempé… et il trouva un jeu de Monopoly, qu’il déposa donc sous le sapin.
Puis, il sortit la lettre d’Eirian.

Cher Papa Noël,

Cette année, je ne veux pas de cadeau. J’aimerais juste être sûr d’avoir la paix. Je ne veux plus fuir ma famille, je suis fatigué de tout ça.
Je rêve d’un lieu où je pourrais être moi-même, être libre et heureux…

Si tu as ça dans ta hotte, j’adorerais, juste pour une journée, pouvoir en profiter.

Gros bisous,

Eirian


Willou ne savait pas trop ce qui se cachait derrière les mots du garçon, mais, de toute façon, il n’avait pas à juger, juste à faire ce qu’aurait fait le gros bonhomme à sa place : il regarda donc dans la hotte et en ressortit un petit paquet contenant un portoloin vers un Memorie’s Palace cosy et comfy. L’Ombrage connaissait cet objet, il possédait exactement le même. Il espérait que le petit Eirian pourrait être content de ce cadeau magique.
Willou songea aussi que ce cadeau magique pourrait peut-être être une bonne idée de présent pour une certaine demoiselle qui n’avait pas toujours la belle vie…

Sa mission accomplie de ce côté, il put remonter dans la cheminée pour rejoindre le traineau pour mieux passer à la suite. Cela avait été assez vite, mine de rien.

Ayant désormais trouvé LE truc pour passer sans trop de souci dans les cheminées, Willou déboula dans le salon de Soledad qui était encore en train de lire un roman fantastique dans son living, confortablement installée dans un rocking-chair en rotin.
« Oh ! Oh ! Oh ! »
« Père Noël ? Mais… comme vous avez le ventre plat ! »
« C’est pour mieux passer les cheminées, mon enfant... »
Willou n’étant pas du tout du même format que le gros bonhomme de qui il portait le costume, il devait continuellement remonter le pantalon rouge qui glissait, même par dessus le pantalon de son habituel costume trois pièces taillé sur mesure.
« Père Noël… comme vous avez… deux pantalons ? »
« C’est pour mieux lutter contre ce grand froid, mon enfant... »
C’était dans ce genre de situation que les acolytes de l’Ombrage auraient pu se rendre utiles… mais Raphaelfe, ivre mort, avait passé tout le trajet en traineau penché par dessus bord, à rendre tripes et entrailles dans le ciel - d’ailleurs, Willou espérait bien que ces reflux n’avaient pas atterri n’importe où. Quant à Eponine, elle piquait un petit somme dans le traineau, pour mieux digérer la cinquantaine de cupcakes qu’elle avait avalés depuis le début de ces aventures.
« Père Noël… comme vous avez une grande... baguette ! »
« C’est pour mieux t’oublietter, mon enfant... »
Non mais, quand même ! Il ne fallait pas déconner, Willou n’allait pas passer la nuit à répondre aux questions de la jeune femme.
Il oublietta donc Soledad, afin qu’elle ne se souvienne pas de la venue de Willou dans sa demeure, puis, après un sortilège Nox, il déposa un cadeau au hasard au pied du sapin avant de vite s’éclipser par la cheminée, comme il était venu.

C hapitre VII

« Oh... Oh... Oh ! »
« Recommence, il faut que ce soit plus jovial, plus convaincant ! »
« Oh ! Oh ! Oh ! »
« Il faudra laisser plus de traces de bottes... »
« … et de… hips ! train… hops ! »
« Les traces de traineau, je m’en charge ! »

L’équipe était de mieux en mieux organisée et il était certain que Willou s’en sortait aussi un peu plus facilement au fur et à mesure que le temps passait.
Ce fut donc avec une motivation sans faille que le traineau se dirigea vers un bâtiment plus important, où il fallait déposer des cadeaux pour Tobias et Toni.

Ce que la joyeuse troupe ignorait, c’était que Tobias et Toni avaient été faits prisonniers par le Blood Circle et que, pour leur offrir leurs cadeaux de Noël, il allait falloir faire preuve de beaucoup de courage et de volonté !
Avec une princesse au bord de l’indigestion, un chien bourré et une conductrice de traîneau quasiment kamikaze, autant dire que ce n’était pas gagné d’avance…

Arrivés sur le toit du lieu où Tobias et Toni étaient retenus prisonniers, Willou et ses comparses cherchèrent une cheminée par laquelle entrer en ces lieux, mais… il n’y en avait pas !
Tout le monde se mit alors à se creuser les méninges pour trouver une entrée, et puis Alexis eut une idée de génie : la porte. Encore fallait-il faire en sorte qu’on leur ouvre… mais pour cela, ce fut Eponine qui eut une épiphanie : elle allait sonner à la porte, en tenant Raphaelfe en laisse et puis celui-ci foutrait le camp et irait uriner sur les véhicules des gens. Cela ferait à coup sûr sortir le concierge de là. Et il ne resterait plus à Willou et Alexis qu’à se faufiler à l’intérieur.

Et le plan se déroula à peu près comme cela. Un colosse jaillit hors du bâtiment en hurlant qu’il ne fallait pas pisser sur sa Range Rover, Willou et Alexis entrèrent et se cachèrent à l’intérieur.
Et quand l’homme de main revint à son poste, derrière la porte, Alexis l’étrangla, sans autre forme de procès. Il s’affaissa au sol comme un vulgaire pantin et la voie fut alors libre pour que Raphaelfe et Eponine puissent venir à l’intérieur à leur tour.

Pour trouver les prisonniers, Willou sortit la lettre que Tobias avait envoyé au Père Noël et la fit renifler à Raphaelfe.
« Allez, Raph, conduis-nous jusqu’à Tobi ! »
Le petit chien bourré respira la lettre, puis il hoqueta quelques instants, respira à nouveau la lettre, ferma les yeux et se mit à courir. Il avait flairé une piste ! « Allons-y ! »

Et la bande se mit à courir pour suivre le petit chien. De temps en temps, Raphaelfe s’arrêtait, respirait des plantes et urinait dessus, alors, tous en même temps, Alexis, Eponine et Willou détournaient le regard comme pour lui laisser un peu d’intimité, puis la course reprenait.

Ce fut au sous-sol que le petit chien les emmena. Et là, derrière une porte en fer forgé ou en fonte – personne dans le groupe n’était spécialiste du métal – une silhouette massive, en sous-vêtements.

« Tobias ? Bon sang, qu’est-ce qu’il a grossi ! »
« Mais non ! ce n’est pas Tobi… »
« C’est… le Père Noël ! »

Le gros bonhomme était endormi, peut-être avait-il était drogué, mais, au moins, sa disparition n’était plus un mystère !
Et puis… l’équipe de choc avait, en outre, découvert les prisons du Blood Circle !
C’est ainsi que nos héros trouvèrent Tobias et Toni.

« Vous n’avez rien ? »
« Ça va… mais je donnerais un rein pour pouvoir prendre une bonne douche ! »
Ces mots firent s’allumer une petite étincelle dans le regard de Willou. Une douche… Bon sang, oui, ça lui ferait sans doute du bien. Beaucoup de bien…

« … »
« Eh oh ? Tobias ? »
« … »
« Laisse tomber, ils ont dû lui couper la langue. »
« Oh non, ce serait dommage, ça… »

En réalité, Tobias était tout à fait intact, mais il venait d’avoir un véritable coup de foudre pour sa sauveuse, la belle Eponine.

Mais ces instants magiques durent s’interrompre lorsque Raphaelfe glapit un « Warf ! » sonore. C’était le cri caractéristique qu’il poussait lorsqu’il lui fallait prévenir les gens d’un imminent danger.


C hapitre VIII

« T’as entendu comme moi ? »
« Ouais… et le corps de Robin, dans l’entrée, ça n’augure rien de bon non plus. Tu es armée ? » demanda Olivia à Garnet, tout en prenant un Uzi.
« Ouais. Et j’ai aiguisé Sheila hier, justement. Elle est plus tranchante qu’un fil à couper le beurre… »
« Ce sera parfait ! »

Ces voix féminines et les bruits de pas qui les accompagnaient, voilà ce dont Raphaelfe avait voulu prévenir ses amis. Mais, bourré comme il l’était, il s’avança du mauvais côté et se retrouva bientôt nez à truffe avec les deux femmes du Blood Circle. Et, dans son ivre empressement, le chien se stoppa net, puis eut quelques relents avant de dégobiller une flaque immonde d’un mélange de sherry, de whisky, de vodka et de lait qui vint éclabousser les souliers des deux femmes.

« Tu vas me le payer, sale clébard ! » Garnet dégaina Seila avant de se jeter littéralement sur le petit chien bourré.
Le combat fut sans pitié. Tous deux ayant un vrai caractère de chien, il était évident que le conflit pouvait durer des heures. Mais Alexis n’avait pas la patience pour cela, alors elle décida de prendre les choses en main. En l’occurrence, deux katanas.

Alexis Jaillit soudain face à Olivia. Un katana dans chaque main, prête à en découdre et à repeindre les murs de ce couloir avec du sang.
Lexi plissa les yeux, le regard fixé sur la Blood Circle. Elle s’attendait à voir surgir de toutes par les 88 fous de la légende, ceux qui, armés et vêtus de costards trop bien mis pour n’être pas juste des dingues, peuplaient les récits de ceux qui avaient eu l’audace de survivre. Un regard sur la lame de l’un de ses katanas et Alexis constata qu’il n’y avait nul reflet d’ennemis sur cette lame brillante.
Elle se mit en garde.

« Lâche ce flingue et bats-toi comme une vraie femme ! » A force d’entrainements, le docteur Fawley était désormais capable de botter les fesses de n’importe qui avec ses katanas. Elle maîtrisait.

Pendant ce temps, Willou avait détaché les trois prisonniers. Eponine surveillait la sortie et Tobias la rejoignit bientôt. Il était flagrant que le jeune homme avait bien plus qu’un petit béguin pour elle.

Le Père Noël expliqua qu’il avait été kidnappé par un certain Robert et que ses geôliers, Riri, Fifi et Loulou, n’allaient pas tarder à revenir. Il fallait faire vite.
Après une brève réflexion, il fut décidé que l’épique équipe ne s’abaisserait pas à des pratiques semblables à celles du Blood Circle. Nulle torture et nul meurtre.
Les geôliers devinrent prisonniers et le petit groupe rejoignit le traîneau du Père Noël.

Willou lui rendit sa tenue et retrouva son costume trois pièces, taillé sur mesure, dans lequel il se sentait aussi bien que dans un pyjama en pilou.

« Embarquez à bord, je vous ramène dans votre monde, les amis sorciers ! »

Le gros bonhomme n’en voulut même pas à Raphaelfe d’avoir sifflé tout le sherry qui lui était destiné : « Chaque année, je me paie une gueule de bois du tonnerre, il me faut deux semaines pour me remettre… Au moins, tu m’évites ça, brave petite bête. »



C hapitre IX

Ce jour-là, pour la première fois, la ville de l’Augurey vit passer un traîneau dans le ciel. Un traîneau tiré par des rennes et conduit par un gros bonhomme en rouge…
Le Père Noël déposa Tobias et Eponine – ils avaient passé tout le trajet à se bécoter à l’arrière du traîneau –, Toni, Alexis, Raphaelfe et Willou.

« Il y a quand même un truc que je n’ai pas réussi à faire… C’est votre fameux "Oh oh oh", Père Noël… »
« Ah ah ! C’est normal, Willou, j’ai enregistré un acteur qui l’a fait pour moi.  »

Le son de l’enregistrement retentit dans toute la ville, attirant les badauds et les passants. L’Augurey, comme les autres, se précipita pour voir ça.

Le Père Noël était au centre de l’attention, ainsi que Toni, Tobias, Eponine, Alexis et Raphaelfe. Alors Willou se glissa furtivement dans la foule, pour s’éloigner et retrouver le calme. Les gens allaient faire la fête, ce serait sans nul doute très chouette, mais l’Ombrage avait d’autres chattes à fouetter. Il ne voulait pas perdre son temps. Il ne voulait plus. Alors, il s’en allait.

La diversion était parfaite, personne ne le suivait et personne ne semblait le chercher. Alors, tandis que les premiers éclats de voix et de musiques montaient depuis la place, Willou progressait dans la direction opposée…
Il savait précisément où aller, parce qu’il était déjà bien souvent passé par là auparavant. Il n’y avait pas grand-chose à dire de plus. Le point culminant de la région n’était ni très haut ni très escarpé, il n’abîmerait ni ses souliers ni son costume.

E pilogue

Du haut de la colline qui surplombait la ville, Meredith, la jolie Poupée, regardait la fête se dérouler, avec un sourire un peu triste. La Lune brillait. La neige était belle. La joie régnait partout… ou presque. Seul le cœur de Meredith était agité de craintes.
Elle soupira. Sa solitude prendrait-elle fin un jour? Willou l'aimerait-il? Elle cueillit une fleur et en arracha les pétales l'un après l'autre :
« Il m'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout... Il … »
Une mince et élégante silhouette se profila sur le sol couvert d’un tapis de neige et s'arrêta près d'elle. Meredith la jolie Poupée leva les yeux, osant à peine y croire.
« ... Il t'aime. », dit Willou Ombrage, avant de la prendre par la main pour l’attirer vers lui. Nul doute qu’après toutes ces aventures, rien ne ferait plus plaisir à Willou que de pouvoir enfin passer du temps avec elle, la femme de sa vie… Elle lui avait bien trop manqué durant son périple et désormais, il ne voulait plus se retrouver loin d’elle. Alors, il la prit dans ses bras. « Enfin, tu sais, je n’aime pas parler de moi à la 3e personne… Je t'aime. Et ça sonne beaucoup mieux. »
Willou embrassa Meredith, au clair de lune, puis il entremêla ses doigts aux siens.
Et il l’emmena chez lui, au manoir Ombrage, pour y faire tout ce que vous imaginez, pour fêter ça.

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L'étrange Nowel de Mr Willou || OS Calendrier de l'Avent
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