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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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When it comes to love I’m going straight to Hell - Toni  :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Sam 7 Nov - 8:25
When it comes to love I’m going straight to Hell
Toni & Ambrose




Ton épaule te fait un mal de chien. La douleur vive t’irradie, ravive les battements de ton myocarde si fort que tu pourrais animer une rave partie sans amplification. Nul doute que des traces violacées apparaitront d’ici quelques heures et s’épanouiront comme un parterre de fleurs à la belle saison. Sous la douche depuis de nombreuses minutes, tu laisses l’eau salvatrice ruisseler sur ta peau, emmener les résidus de douleurs et de sang dans le siphon. Quelle idée. Victime de ta stupidité, de ton arrogance en particulier. Si seulement tu t’étais blessé en mission, on aurait au moins pu te coller l’image du héros quelques jours. Un repos bien mérité. Mais ta bagarre dans un bar avec un groupe de camés n’a absolument rien d’héroïque. Une fois n’est pas coutume, tes intentions étaient pourtant louables. Les voir importuner une jeune femme avait clairement irrité tes nerfs à vifs, alors que tu buvais tranquillement ta bière pour décompresser d’une journée harassante. Mais pour une fois, tu étais tombé sur plus fort que toi. Ou plus nombreux. Renouant avec tes anciens démons, tu n’avais pas hésité une seconde. Habitué à encaisser les coups, et à les rendre, tu n’avais pourtant pas vu celui là venir, avant de sentir le pieds de la chaise se briser sur ton os. Au moins, tu avais salement amoché tes assaillants, et tu n’avais pas fini au poste… En sortant de la salle de bain, tes orbes se posent sur le reliquat de cachetons que tu as avalé à la va-vite, à côté de ton arsenal de secours, déjà bien entamé. Tu as toujours préféré te soigner toi-même, plutôt que de rester enfermé à l’infirmerie du BC ou confiné chez ton oncle. C’est sûrement la raison pour laquelle certaines de tes cicatrices sont si apparentes, fins reliefs parsemant ta peau d’albâtre.

La vibration de ton téléphone te sort de ta torpeur, et alors que tu t’affales sur ton canapé, c’est le drame. Affiché en toutes lettres. Noir sur blanc. Le texto de Toni te rappelle l’anniversaire de son amie, auquel tu avais promis de l’accompagner. Et merde. Autant dire que t’avais complètement zappé. Tu soupires bruyamment en te massant les tempes, te demandant si tu seras en état pour l’épreuve ultime de tout mec lambda: celle de la présentation aux copines. La perspective qu’elle puisse te conduire dans un nid d’animaux diaboliques t’aurait normalement fait bondir de joie. Mais tu sais que l’Armide fréquente aussi un certain nombre de personnes « normales », et tu te doutes qu’au stade de votre relation, et vu le contexte politique actuel, elle ne prendrait pas ce risque. Tu grimaces en essayant d’étirer ton épaule douloureuse, te demandant si tu pourras faire face à une horde de curieuses prêtes à juger le moindre de tes faits et gestes.

Depuis votre rencontre dans ce fameux bars, les mois ont filé a une vitesse ahurissante. Ponctués par vos rencontres. Hasardeuses au départ, puis régulières. Souvent nocturnes, en raison de vos emplois du temps respectifs. Jamais chez toi, tu t’en es assuré. Pas que cela te dérangerait, car même si ta piaule est minuscule, et plutôt bien entretenue, tu ne souhaites pas qu’elle tombe par mégarde sur des documents gênants ou sur une arme. Bien que tu disposes d’une niche secrète pour tes instruments de torture et tout ton attirail, tu préfères être prudent. Tout du moins, le temps d’appréhender ce que tu crois être son don. Parce que, jusqu’à présent, tu ne sais pas comment il fonctionne, l’incident du bar ne s’étant jamais reproduit. Il t’arrive parfois de douter. De croire que tu as rêvé ce moment… Le fait est que tu ne peux pas l’emmener sur la propriété de ton oncle. Alors chez Elle, c’est très bien. Ou en ville. De préférence, dans un endroit ou tu peux te fondre dans la masse. Passer inaperçu. Manquerait plus qu’on te reconnaisse… Alors, tu es vigilant. Constamment. Attendant patiemment que la confiance s’installe, et qu’elle se livre à toi. Il faut le dire, tu ne lésines pas sur les moyens. Jongles entre tes deux vies avec une aisance remarquable. Ambrose le jour, Mikhaïl la nuit. Il t’a fallu un peu de temps au départ, pour ne pas te consacrer entièrement à Elle, et la découverte de son don potentiel, totalement obsédé par la berceuse de ton enfance. A ce que cela signifiait. Et le temps passant, sans que rien ne se produise, tu as fini par comprendre que cela ne servait à rien de précipiter les choses. Tu comprendrais en temps voulu. Lorsqu’elle serait suffisamment à l’aise pour se livrer à toi.

Etrangement, au fil du temps passé en sa compagnie, ton acharnement à te présenter sous ton meilleur jour est devenu plus facile. Comme si, à force de jouer ce rôle, tu avais fini par te leurrer toi-même, et à apprécier ton propre masque, au point qu’il devienne ton vrai visage. Tu accumules les mensonges, et paradoxalement, tu ne t’es jamais senti aussi libre et toi-même avec quelqu’un. Reléguant le Monstre, la haine et tous tes pêchés au second plan. Cette dualité commence à t’effrayer, car tu crains de te perdre en chemin. De ne pas pouvoir aller jusqu’au bout. D’ailleurs, tu pourrais presque dire que votre relation en souffre, car aucun de vous deux ne semble prêt à s’engager totalement. Tu soupires de nouveau en pianotant sur ton téléphone. Tu passeras la chercher à vingt heures, en espérant qu’elle soit prête et qu’elle ne te donne pas de raisons d’être en retard. C’est que la Renarde sait se faire Tentatrice à ses heures perdues et tu souris malgré toi en repensant aux délices de sa peau brute. A vrai dire, tu comptes surtout la cuisiner sur la soirée, car Toni a été plutôt avare en explications, voire évasive dans ses réponses. Elle a minimisé les choses en te disant que ce serait un petit comité, mais peut être uniquement dans le but de ne pas te rendre nerveux. Autant dire que ça produit l’effet inverse.

***
**

Alors que le bruit de vos pas se cogne contre les murs sales, tu sens ta nervosité monter en flèche à mesure que vous vous enfoncez dans les ruelles sombres de Londres. A la recherche de ce speakeasy  secret, privatisé pour l’occasion, tu te demandes en réalité s’il ne s’agit pas d’un piège. D’une vulgaire mise en scène destinée à t’anéantir. L’Armide t’aurait-elle percé à jour ? Tu regrettes instantanément de t’être garé si loin. Inconsciemment, tu passes discrètement tes mains à l’arrière de ton jeans et réalises que tu es désarmé. Forcément. Tu essayes de te rassurer en te disant que Toni n’aurait surement pas projeté de te tuer en talons aiguilles, quoique tu la sais suffisamment coriace pour en être capable. C’est finalement le soulagement lorsque quelques ruelles pavées plus loin, vous arrivez à hauteur de deux videurs qui vous laissent pénétrer au sein d’une vielle bâtisse qui semble plus être abandonnée que le dernier bar branché de la capitale. Pourtant, une fois les portes passées et vos affaires déposées au vestiaire, tu es saisi par le décor vintage tout droit sorti d’une autre époque et par la musique assourdissante. Alors que vous vous apprêtez à descendre les escaliers rejoignant la grande salle où se trouve le bar, tu constates avec étonnement la foule entassée plus bas. Un sentiment vague, diffus, serpente le long de ton échine. Tu reconnais l’angoisse. Mais de quoi au juste ? Ton masque s’effrite lentement, abandonnant Mikhail pour retrouver le Monstre. Tu sais de quoi il s’agit, ta peur se précise. Celle d’être reconnu. Que ton plan tombe à l’eau. Tu recules d’un pas, simple réflexe, alors que tes orbes glacées fusillent immédiatement la Renarde qui n’a pas bougé, et semble t’attendre pour descendre. A vrai dire, tu t’attendais à affronter une horde d’amies curieuses, pas un troupeau de gnous endiablés. « Petit comité hein ? »  Ta voix est lourde de reproches, et tu sens tes muscles se contracter à l’idée de devoir te faufiler dans cette foule sans jouer de ton épaule douloureuse. Tu finis par te reprendre, tentant de faire comme si cela ne t’atteignait pas. En même temps, n’importe quel mec se sentirait pris au piège, et d’un point de vue objectif, vous n’avez jamais abordé la question de savoir ce que vous êtes l’un pour l’autre. Ton regard de fauve se détache d’elle pour accrocher la foule, comme si tu t’apprêtais à livrer bataille. En réalité, tu tentes seulement de trouver le coin le plus tranquille afin de te fondre dans la masse. Résigné, tu rejoins l’Armide avant de lui tendre ton bras, prêt à sauter dans le grand bain. « Alors, avant qu’on descende, dis moi à qui je dois souhaiter un bon anniversaire histoire de pas faire de bourde.» Tu la contemples, constatant une nouvelle fois à quelle point sa beauté est toxique, révélée dans toute sa splendeur par le jeu des lumières d’ambiance. Tu laisses échapper un sourire équivoque, complice, avant de la laisser vous diriger en eau trouble.


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Dim 15 Nov - 17:02

Toni & Ambrose
⚜ When it comes to love I’m going straight to Hell ⚜

L’objet coincé entre les mains, tu cherches à te concentrer. Assise sur ta chaise, les deux pieds bien ancrés dans le sol, tu chasses de ton esprit les pensées qui peuvent l’envahir. Tu fais tourner le couteau entre tes doigts. Ressers le manche au creux de ta paume. Mais rien. C’est le vide. Aucune vibration ne semble se dégager de l’objet que ton client t’a remis. Tu sens que cette affaire risque d’être plus compliquée que tu ne le pensais. Pourtant tu avais eu un contact rapidement. Trop peut-être. Tu reposais l’arme qui aurait servi de défense et te tournais vers une alliance. Celle de la défunte. Ce genre d’objet pouvait être chargé. Tu avais beau avoir de la pratique, cela ne t’empêchait pas d’être désarçonnée suite à certaine prise de contact. Tu finis par la frôler de la pulpe de tes doigts avant de refermer ton poing autour de l’anneau. Tu te sens brusquement empoignée, aspirée. Une silhouette de femme se dessine devant toi. Tu ne vois ni son visage, ni sa tenue. Il s’agit davantage d’une ombre dont les cheveux virevoltent autour d’elle. Puis soudainement, elle se met alors à murmurer: Mon premier est derrière nous. Mon deuxième est sous la croûte. Mon troisième accueille des oiseaux. Mon quatrième est derrière certains animaux. Mon tout est un prénom épicène Puis le vide, le silence. Tu sembles tomber, pourtant toujours sur ta chaise. L’alliance s’échappe. Glisse entre tes phalanges. L’anneau roule sur ton bureau et vint s’accrocher à la pointe de la lame. Tes obsidiennes, déstabilisée, observe cette étrange image qui s’offre à ton regard. Tu sais que ce n’est pas le hasard. Tu attrapes rapidement un stylo et de quoi noter. La charade doit te donner un prénom pour avancer. Si tu cherches l’espace de quelques secondes, la vibration de ton téléphone te sort de cet état de transe dans lequel tu te trouves. Tu regardes l’écran de l’objet. Nina… Merde. Son anniversaire. Mikhaïl qui devait t’accompagner. Tu regardes l’heure… Tu avais oublié. Tu écris rapidement un message à ce dernier, lui donnait l’adresse. Tu rassembles alors tes affaires rapidement avant de transplaner dans ton appartement. Tu as fait en sorte d’être la seule à pouvoir transplaner dans ton domicile et en cet instant, cela t’arrange à merveille.

Tu laisses tomber ton sac dans l’entrée et c’est d’une petite foulée que tu files vers la douche. L’écran de ton téléphone s’allume. L’heure fatidique est pour vingt heure. Tu profites de l’eau chaude glissant sur ta chair pour dénouer tes muscles tendus. L’odeur du gel douche te donne une douce sensation de bien être. Cela te réconforte, te détend. Tu as toujours besoin de ces instants seule avec toi même après de tel contact. Mais ce soir, tu n’as pas vraiment le temps de faire ta casanière. Tu n’as jamais été une grosse fêtarde. Enfin… si. A une époque où tu n’avais pas peur que ton don s’affole et prenne possession de ta carcasse sans même te demander ton avis. C’était si oppressant comme sensation que depuis que tu avais saisi que cela t’arrivait plus facilement lorsque tu étais alcoolisée, tu avais tout arrêté. Cela ne t’empêchait pas de t’amuser mais… être grisée et euphorique ne faisaient plus parti de ta vie. Sauf lorsque Maxime t’avait proposé cette soirée… Preuve en était, tu avais de nouveau laissé la place à une entité… En tout cas, ce soir c’était juste un petit anniversaire. Elle t’avait donné rendez-vous dans un « Speakeasy » et tu ne savais même pas ce que c’était. Tu t’enroulais dans une serviette et cherchait ce que tu allais mettre. Tu accrochas l’étoffe d’un combishort dont le haut était un bustier. Le satin glissa sous la pulpe de tes doigts avant que tu ne le détaches du cintre, décidée à le porter. De retour dans la salle de bain, tu enfilais ta tenue avant de te maquiller légèrement les yeux d’un trait de liner. Tu hésites un instant, puis applique le raisin d’un rouge mate sur tes lippes. Quant à tes longs cheveux, tu les relèves en un chignon ample qui se veut décontracté. Merci la baguette magique pour ton aide… Il est vingt heure quand tu termines. Quand Il frappe à ta porte et que tu lui ouvres. Il se dresse devant toi de toute sa carcasse. Une carcasse dont tu connais parfaitement le grain de peau. De la parcelle la plus lisse à ses cicatrices. Entre vous, c’est un peu étrange. Tu apprécies sa compagnie, sa présence. Cela avait commencé doucement, à du temps en temps. Devenant du plus fréquemment. Sans pour autant officialiser quoi que ce soit. Quelque part, tu avais l’impression que cela te convenait. Tu n’avais jamais été douée dans tes relations amoureuses. Alors avec Mikhaïl, cela semblait simple. Tu l’appréciais. Tu prenais les plaisirs de la chair. Que demander de plus ? Honnêtement ? Parfois tu te demandais s’il voyait d’autres femmes. De ton côté, avec ton boulot… tu n’as vraiment le temps de te perdre la dedans. Depuis cette dernière fois avec Tobias, tu ne fréquentais que Mikhail. L’idée qu’il ait d’autres nanas entre les bras t’énervait-elle ? Peut-être un peu… Mais ces idées, tu ne les partageais pas avec lui. Tu enfilais plutôt tes talons pour le suivre, lui demandant tout de même. « Tu sais ce que c’est un speakeasy toi ? »

Alors que vous marchez dans les ruelles sombres de Londres, tu sens sa nervosité t’imprégner. Tu ne sais pas réellement comment l’interpréter. Nina t’a dit que c’était une petite soirée et qu’il n’y aurait pas grand monde. C’est d’ailleurs ce que tu as répété à Mikhail. Alors tu te dis qu’il n’a pas forcément de raison de s’inquiéter… « Tu sais on est pas obligé de s’éterniser. Un verre histoire de trinquer avec elle et on repart. » Tu lui donnes un léger coup d’épaule qui se veut complice alors vous arrivez devant une bâtisse assez vieillotte. « Nos occupations nocturnes habituelles me vont très bien… » Tes onyx glisse dans l’azur de son regard. Tu fais un peu d’humour cherchant à le détendre loin de te douter de ce qui se trame dans son esprit. Une fois à l’intérieur, tu es subjuguée par les lieux. La décoration est folle et ton regard virevolte partout alors que vous venez de laisser vos affaires dans un vestiaire. D’ailleurs pour une petite soirée… cela te semble étrange et rapidement que tu réalises que Nina ne semble pas avoir la même notion que toi niveau ‘petite soirée’. La phrase de Mikhail vient te percuter, tu cherches un instant son regard. Tu le sens encore plus agacé qu’au départ. Super. « Je te promets que Nina m’avait dit que c’était une petite soirée… » D’ailleurs quand il te demande où elle est, tu la cherches un instant du haut des marches où vous vous trouvez sans la voir. Il y avait tellement de monde… « Je… la vois pas. Tu peux me donner mon téléphone ? » Tu n’as pas de poche sur toi, alors tu lui as demandé si tu pouvais emprunter les siennes… Une fois entre tes mains, tu envoies un message à Nina pour lui dire que tu es arrivée et lui demande où elle se trouve. Tu commences à descendre les marches et ne peut qu’observer silencieuse la foule. Une partie danse. Une autre est installée confortablement dans une partie prévue à cet effet. Ton portable vibre dans ta main. « C’est NIna… va t’installer, je vais la chercher et nous trouver à boire… » Ta main se pose sur son coude, tu l’attires légèrement vers toi et pose un baiser sur sa joue, venant alors lui dire. « Je me ferais pardonner quand on sera que tous les deux. » Un sourire, un regard malicieux. Tu t’éloignes pour tenter de trouver celle pour qui tu es venue. Tu finis d’ailleurs par la retrouver et après avoir récupéré deux verres, vous vous dirigez vers Ambrose. « Mikhail, je te présente Nina, celle qui fête dignement son anniversaire. Une amie de longue date. Nina voici Mikhail, un ami également. » Tu esquisses un sourire, te cachant à la dérobée derrière une mèche de cheveux que tu réajustes rapidement. Un ami… Tu n’avais pas trouvé d’autres mots. Nina resta de longues minutes avec vous, quelques moldus que tu connaissais, venaient vous saluer également. Mais il fallait reconnaitre que les deux tiers étaient de parfaits étrangers à tes yeux. « Et si on allait danser ? » Proposa Nina en se levant finalement. Tu lançais un regard à Mikhail. Est-ce qu’il aimait danser ? Tu n’en savais rien. Et si tu le plantais là, cela ne risquait pas d’améliorer son humeur…
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Dim 27 Déc - 7:13
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Toni & Ambrose





Le brouhaha incessant de la foule, couplée au grésillement des basses te donnent le tournis, et l’envie furieuse de quitter les lieux du sinistre à toute vitesse. Ces pulsations saccadées semblent d’ailleurs s’être synchronisées avec celles de ton hémoglobine et culminer sous le derme de ton épaule, ravivant la douleur à chaque battement. Amère, tu songes que tu aurais dû serrer plus fermement le bandage invisible sous ta chemise sombre. A cet instant précis, aussi sombre que ton humeur. D’ailleurs, tu ne fais aucun effort pour t’en cacher, tes iris incandescentes fustigeant ta cavalière sans le moindre remord. Sous leur joug, la Renarde bafoue, visiblement aussi prise au dépourvu que toi. Oui mais voilà, peut-on croire une espèce qui par essence respire la sournoiserie ? Tes Pères ne les surnomment ils pas les enfants du Mensonge ? Pourtant, quelque chose de plus profond et que tu n’arrives pas à identifier t’empêche de lui en vouloir trop longtemps. Te donne presque envie de lui faire confiance. Et alors que tes prunelles serpentent inconsciemment sur la ligne séductrice de ses gigues, tu te demandes si tu ne deviendrais pas malgré toi sensible à son charme… Impossible. Tu réfutes cette pensée ridicule. Elle a beau avoir tous les atouts du Diable, tu n’en restes pas moins un soldat surentrainé paré à affronté tout type de situation, y compris celle de résister à la tentatrice ultime.

Alors que tu tentes de t’en convaincre, la jeune femme se retourne vers toi, te demandant son téléphone afin de joindre son amie. Tu fouilles un instant tes poches, t’amusant de ce rituel typiquement féminin que de prendre leur partenaire de soirée pour des sacs à main ambulants, avant de le lui tendre. Quelques minutes plus tard, vous descendez les escaliers avant de vous retrouver en plein milieu de la foule en mouvement, sans trop savoir vers où vous diriger. Et alors que tu t’enquières de repousser de ton bras valide quelques fêtard un peu trop enhardis, le portable de la Renarde finit enfin par s’éclairer. « C’est Nina… va t’installer, je vais la chercher et nous trouver à boire… » Tu la considères d’un regard moqueur. « A boire ? Tu veux que je te rappelle ce qui arrive quand tu bois ? » Façon détournée de lui rappeler votre première rencontre, tu finis par acquiescer et, alors que tu t’apprêtes à fendre la foule, sens l’assassine de l’Armide se poser sur ton coude. Contact glacé malgré le fin tissu qui vous sépare, tu n’as pas le temps de réagir que ses lippes se posent sur ta joue. « Je me ferais pardonner quand on sera que tous les deux. » Son audace te fait sourire. Ta danseuse ne sait pas encore à quel point tu comptes lui faire tenir paroles. A quel point elle vient de s’enchainer un peu plus aux flammes de ta propre folie. « Méfies toi, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. » Tu l’observes s’éloigner quelques secondes, avant de te faire sauvagement bousculer. La douleur immédiate t’irradie, propageant ses ondes à travers ta chair à la manière d’un ricochet à la surface de l’eau.

Tu fais immédiatement pression sur son bras, tentant vainement d’enrayer l’onde de choc, avant de te retourner, toute ta haine prête à s’abattre sur ton agresseur. Pourtant, les deux yeux clairs qui te scrutent te coupent net dans ton élan. La jeune femme qui se tient devant toi semble d’ailleurs tout aussi surprise. Quelques excuses à peine audibles passent la bastille de ses lèvres charnues avant qu’elle ne détourne les talons et ne disparaisse dans la foule. Tu aurais voulu la rattraper, lui demander ce qu’elle fout ici, pourtant, il te faut encore quelques secondes pour sortir de ta paralysie et réaliser. Réaliser qu’une personne dans cette foule immense te connaît. Connait ton nom. L’angoisse d’être percé à jour remonte lentement le long de ton échine, et finit par s’épanouir dans tes veines à la vitesse d’un poison mortel. Tu t’empresses de rejoindre une table vide placée en retrait dans le coin salon, afin de pouvoir te fondre dans la masse et tirer cette situation au clair. A ce stade, la meilleure option serait encore la fuite. Mais abandonner Toni, même en prétextant une urgence, aurait juste le don de te faire passer pour le pire des connards auprès de ses copines, et de surcroit, de te faire perdre des points durement gagnés au long de ces dernières semaines. L’option numéro deux consisterait à partir à Sa recherche. Mais retrouver ce visage du passé s’avère compliqué vu la foule et l’obscurité ambiante. Et d’ailleurs, pour lui dire quoi ? S’il te plait, peux tu éviter de dire mon nom devant ma proie parce que j’aimerai vraiment pouvoir la tuer tranquillement quand j’en aurai l’occasion ? Clairement non. Finalement, faire comme si de rien n’était te semble la meilleure voie de sortie. Après tout, c’est bien comme ça que tu traites tes anciennes conquêtes, et le fait qu’elle ait déguerpit a au moins le mérite de te rassurer sur le fait qu’elle ne viendra sûrement pas te reparler. Ayant pris ta décision, tu as à peine le temps d’avaler deux comprimés anti-douleur que tu aperçois la silhouette de Toni te rejoindre, vôtre hôte sur les talons. « Mikhail, je te présente Nina, celle qui fête dignement son anniversaire. Une amie de longue date. Nina voici Mikhail, un ami également. » Alors que tu te lèves afin de saluer la nouvelle venue, la dernière phrase de l’Armide te coupe net, et percute ton orgueil sans ménagement. Tu lis sans mal la gêne sur les traits purs de ta cavalière alors que les jointures de ta mâchoires se crispent devant le plus grand mistral de ta carrière. Il faut dire que celui là, tu ne l’avais pas vu venir… D’autant qu’en général, on ne commence pas une relation amicale nus sur un comptoir de cuisine. Alors que la conversation reprend bon train, tu avales plusieurs gorgées de la boisson ramenée par ta cavalière, tentant d’atténuer les effets de cette douche glacée. Il ne te faut que quelques minutes pour en ressentir les premiers effets, te rappelant par la même qu’il n’est pas vraiment dans ton intérêt de mélanger médicament et alcool alors qu’une ancienne de tes conquêtes pouvant faire capoter tout ton plan se promène dans les parages.  


« Et si on allait danser ? » Tu considères un moment les deux jeunes femmes qui te font face, attendant visiblement ta réaction, sans savoir comment te dépêtrer de ce piège. « Toni le sait, je suis un très mauvais danseur… » L’image de l’Armide en train d’onduler seule sur la piste de danse quelques mois plus tôt crève l’écran de tes pensées. S’y inscrit en relief et en couleurs. Du plaisir d’observer ta proie et ses derniers instants de liberté. Mais Nina ne te laisse pas le loisir de revivre ce moment. Elle se lève visiblement vexée par ta réponse abrupte. « Allé fais un effort, après tout c’est mon anniversaire ! » Tu parviens de justesse à retenir ton tact légendaire fermement embastillé dans ta prison de nacres, alors que tu sens ton masque se fissurer sous le joug du mélange détonnant d’alcool et de médicaments. Tes orbes glacées effleurent celles de l’Armide dans une interrogation silencieuse. En réalité, plus une question réthorique. « Alors allons-y » finis tu par marmonner en échauffant discrètement ton épaule. Tu constates d’ailleurs  avec étonnement qu’elle est beaucoup moins douloureuse. Suivant l’Armide et votre hôte vers la piste de danse, tu te laisses peu à peu envahir par le rythme et tentes de suivre la cadence, influencé par la foule en mouvement. Il ne vous faut d’ailleurs pas plus d’une minute pour voir Nina décamper pour saluer de nouveaux arrivants. « Elle est plutôt coriace comme copine… » Tu attires la Renarde vers toi, alors que tes assassines s’agrippent à sa taille. Tu fermes les yeux un instant, tes sens complètement décuplés par la boisson. L’impression que Ses mains sur ton torse sont électrifiées, qu’elles attisent un millier d’étincelles le long de ton épiderme. Raniment les braises rougeoyantes en brasier incandescent. « D’ailleurs, tu remarqueras que je suis vraiment un bon ‘pote’, de pas t’abandonner comme ça en plein milieu de la piste. La dernière fois j’ai dû t’accompagner prendre l’air. » Provocation uniquement destinée à lui rappeler que tu n’as pas apprécié sa présentation. Moqueuses, tes lippes retrouvent lentement le chemin de son cou, y déposant un baiser fugace, avant de t’éloigner pour la faire tourner sur elle-même. A cet instant pourtant, ton regard en accroche un autre plus loin dans la foule. Des orbes céruléennes aussi perçantes que l’intensité avec laquelle elles te fixent. Tu te raidis presque instantanément, oubliant complètement ton pas de deux. « Excuse-moi un instant » D’instinct, tu lâches la main de Toni pour te fondre dans la foule et rejoindre la jolie blonde qui t’attend avec un sourire conquérant.

A sa hauteur, il ne te faut que quelques secondes pour te rappeler les circonstances de votre rencontre. Entre tes séjours à l’ombre et tes missions pour le Blood Circle, autant dire que tu n’as pas donné suite. « C’est marrant, je croyais que tu préférais les blondes… » Sa remarque te tire un sourire, alors que tu secoues négligemment la tête. « Que veux tu, j’aime prendre des risques. Sans rancune, d’accord ? ». Son rire te rappelle de délicieux moments dans ton appartement, mais tu comprends rapidement qu’elle n’en a pas fini avec toi. « Uniquement si tu danses avec moi. » A ton tour, tu laisses échapper un rire sonore, comme si vous jouiez encore aux amants perdus. Complètement désinhibé, tu l’attires doucement vers toi dans une étreinte amicale. « Désolé, mais je suis pris ce soir ». A ces mots, tu l’abandonnes et traverses de nouveau la foule à la recherche de la Renarde, que tu ne tardes pas à retrouver à l’écart de la piste, en charmante compagnie. Décidément, tu ne peux pas la laisser deux minutes sans que quelqu’un essaye d’interférer. Mais alors que tu vois l’opportun se rapprocher dangereusement,  tu t’immobilises, sentant la colère grignoter lentement tes entrailles. N’en laissant aucune miettes. Comme si quelqu’un avait déconnecté ton cerveau, tu te diriges droit sur eux. « Toni, ça va ? » Le visage de l’opportun accuse le coup. Mais il garde le silence, attendant la suite.

(c) DΛNDELION
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Sam 16 Jan - 11:40

Toni & Ambrose
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Tu le ressens à tes côtés. Il est prêt à imploser. Tu n’as rien d’une empathe mais cette colère et irritabilité qui le ronge sont puissantes. Au point que tu les ressens se déverser sur toi sans même parvenir à le contrôler. Est-ce réellement le fait de rencontrer tes amis qui le met dans un tel état ? De réaliser, pris par surprise, qu’il s’agit d’une soirée qui s’imposait devant vos yeux. Une soirée rythmée par les notes endiablées de la musique frénétique. Marquée par la foule composée de corps ondulant en symbiose sur les notes hypnotiques. L’idée ne t’avait même pas effleuré l’esprit. Cela ne t’aurait absolument pas dérangé habituellement. Ton don mal contrôlé t’a enlisée dans des habitudes casanières. T’obligeant à contre coeur à fuir ce genre de distraction de peur de te faire surprendre par une entité débridée voulant prendre possession de ta carcasse. Mais tu aimais cela… L’alcool, la musique, les amas de chair se mouvant ensemble. Te sentir grisée et légère après quelques verres de trop. Alors si tu parvenais à limiter tes consommations, tu aimais malgré tout ce genre d’ambiance même s’il te semblait qu’une douce saveur d’insouciance était manquante. Mais ce soir… Mikhaïl te trouble dans son attitude. Par sa nervosité. Il semble prêt à mordre et déchirer n'importe quelle chair se montrant trop intrusive à son goût. Chaque geste et parole que tu prononces sont réfléchis dans la crainte de libérer une tempête. Pourquoi ? Pourquoi te prendre la tête ainsi pour lui ? Un ami ? Un ami avec quelques avantages charnels ? Tu en aurais certainement fait moins pour d’autres.

Tu l’observes fouiller ses poches alors qu’il tente de récupérer ton téléphone afin de contacter Nina. Lorsqu’enfin elle te réponds, tu lui proposes de s’installer pendant que tu vas la retrouver et prendre de quoi boire. Tu plisses les yeux à sa réplique. Cette soirée… Tu y as pensé plus d’une fois. Tu as à peine bu un verre. Tu n’as pas eu le temps de le terminer puisqu’il te l’avait ôter des mains pour t’offrir son propre cocktail sans alcool. Deux possibilités s’étaient dessinées dans ton esprit. La première, tu te disais que tu étais réellement fatiguée mais cela ne semblait réellement pas tenir la route. La seconde te faisait frissonner en pensant à ce qu’il aurait pu advenir si cela était réel. Si Mikhaïl n’était pas arrivé avec sa maladresse… tu ne serais sûrement pas à une soirée en cet instant… Pourtant même si cela te tordait les entrailles, tu ne pouvais t’empêcher de penser que quelque chose était venu assaisonner ton verre. Après tout tu te souvenais être allée aux toilettes avant que le gros lourd qui avait cherché à te séduire ne t’accoste. Aurait-il pu ? « Je n’étais pas dans mon état normal… » réponds-tu plus sèchement que tu le voudrais à sa moquerie. Ce n’est pas le moment d’aborder ce sujet. Tu lâches un soupir pour tenter de repousser l'irritation qui te gagne et déposes un baiser sur sa joue lui faisant une promesse. Tu souris à sa fausse menace, loin de te douter de sa véritable nature et t’éloigne pour fendre la foule de ta frêle carcasse à la recherche de ton amie. Et si tu la retrouves sans difficulté, faisant un léger détour pour vous prendre des verres, tu n’as pas un instant imaginé le moment des présentations. Le mot ami percuta Mikhaïl dès qu’il franchit le seuil de tes lippes. C’était perceptible dans chaque mouvement de son corps qui se sont freinés. A son visage qui s’est fermé. Quant à son regard, tu préfères l’éviter pour le moment. Tu comptes sur la présence de Nina pour étouffer cela, te cachant lâchement derrière une conversation avec elle, qui semble te passionner bien plus que de raison. Pourtant, tu ne vas pas lui échapper bien longtemps encore car ta compagne, elle, a envie de danser. Tu tournes ton regard sombre vers Mikhaïl, presque déçue par sa première réponse même si tu t’y attendais. Mais Nina ne s’annonce pas vaincue et finalement, il cède à ton plus grand étonnement.

Vos corps se mêlent alors à la foule. Tu cherches un instant le rythme tandis que Nina s’amuse à danser contre toi. Tu souris et l’enlace alors que tu te trouves dans son dos. Déposant un baiser sur sa joue pour lui souhaiter une nouvelle fois un bon anniversaire avant de la libérer de ta prise. Elle finit par s’éloigner te laissant alors seule avec Lui. Tes prunelles croisent les siennes, redoutant presque la prochaine attaque. Pourtant il t’attire à lui. Tes mains se posent naturellement sur son torse. Tes hanches se collent aux siennes, s’animant avec la musique. « Parce qu’elle a osé te faire danser ? » réponds-tu moqueuse alors qu’il te dit trouver Nina coriace. Tu l’observes les paupières closes et ne peux t’empêcher de tomber un peu plus sous son charme malgré tout. Charme rompu aux paroles qui viennent t’attaquer délibérément. Tu te recules légèrement, le repoussant de tes paumes encore en appuis sur son torse. Mais ses lèvres viennent frôler ton cou, te faisant tournoyer ensuite. L’espace d’une seconde, il a failli détourner ton attention. Pourtant tes iris se confrontent aux siennes alors que tu te trouves de nouveau face à lui. « Tu voulais que je dise quoi ? Hello Nina, je te présente Mikhaïl le mec avec qui je couche en ce moment ? » Après tout, vous ne vous êtes jamais rien promis. Il n’y a jamais eu de paroles officialisant votre relation. Cela semblait lui convenir ainsi… Et si tu avais juste dit ‘mon mec’, il serait certainement parti en courant. Puis soudainement sans prévenir, le voila qui te relâche, s’excuse, comme s’il avait vu quelque chose. Et t’abandonne au milieu de la piste. Tu le suis des yeux un instant, fais quelques pas pour voir où il se dirige. T’arrête alors qu’il s’approche d’une blonde. Sérieusement ? Elle sourit satisfaite, semble chercher à le charmer. Il sourit Lui aussi. Alors qu’il te traine une humeur enragée depuis qu’il est avec toi. Pire tu le vois rire avant de la prendre dans ses bras.

Ton sang s’échauffe dans le sillon de tes veines. Ton palpitant semble s’embraser et irradier dans chaque extrémité de ton corps. Alors que tu cherches à t’éloigner de la foule, une main se pose sur ton bras alors qu’enfin tu respires en fuyant la piste de danse. Pensant qu’il s’agit de Mikhaïl tu rejettes vivement cette assassine qui s’impose. Mais lorsque tu te retournes, tu reconnais les traits de Julian, et tu lui adresses un sourire d’excuse. « Hey, ça fait plaisir de te voir ! Ca fait combien de temps déjà ? » Tu ne le connais pas vraiment mais le croise souvent durant les soirées. Vous avez fini par sympathiser. Vous échangez quelques mots et tu sens bien qu’il cherche à flirter. Pourtant, s’il est charmant, un blond hante ton esprit et il t’a trop agacé pour que tu t’amuses avec un autre. Sa main se repose sur toi, sur ton épaule. « Tu danses ? » dit-il en s’approchant un peu plus. Non, as tu envie de répondre mais tu n’en as pas le temps. La grande carcasse de Mikhaïl se dresse à vos côtés et tu trouves ça presque risible après ce que tu as vu. « Tout va bien Mikhaïl. » Tu lui adresses alors un sourire affable. « Je te présente, Julian, un… ami. » Tu insistes sur le mot ami pour le faire vriller. Tu appuies sur le terme pour déclencher volontairement sa colère alors que ton regard s’enfonce dans le sien avec provocation. « Julian, voici Mikhaïl, le mec avec qui je couche en ce moment. » Tu te tournes vers Lui, ta colère électrique venant le percuter. « C’est bien ça qu’il fallait que je dise ? Tu veux que j’use d’un autre terme peut-être ? Sexfriend ? Amis avec petit bonus ? » La prise de Julian sur ton bras s’est étrangement relâchée mais c’est ta main qui le retient par le coude. « Non attends Julian, allons danser, je ne pense pas que ça dérangera Mikhaïl, il va aller retrouver sa blonde. » Tes paroles venimeuses continuent d’élimer le peu de raison qui te reste. Tu lui fais comprendre que tu l’as vu avec cette femme qui semblait de bien meilleure compagnie que la tienne. Julian quant à lui semble tergiverser entre fuir ou jouer à ce jeu dangereux que tu viens d’entamer alors que tu l’attires vers les danseurs.
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Mar 9 Mar - 18:05
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Toni & Ambrose




Les lumières artificielles qui clignotent au rythme de la musique effrénée pourraient te faire tourner la tête, si la colère ne s’en chargeait pas déjà. A la sortie de la piste de danse, un voile rouge recouvre ta rétine, alors que ta vision s’arrête sur l’image ignoble de l’Armide et l’homme qui l’accompagne. Tu as bien remarqué la façon dont il L’observe. La manière dont ses orbes se posent sur Elle, peut être en miroir des tiennes. Comme si Elle lui appartenait. Comme si Elle était déjà à lui. Insupportable. Déclenchant par la même ta propre possessivité, ton envie de meurtre. Car c’est ta proie qu’il a choisi, et il n’a jamais été dans tes habitudes de partager un gibier. Peut être remplaces tu tes émotions par d’autres, pourtant tu as toujours entretenu une relation particulière avec tes victimes. A l’image de l’appétit insatiable du peintre pour sa muse. Toni ne fera pas exception. Alors que tu t’enquières de savoir comment la sorcière se porte, celle ci te répond d’un sourire que tu décèles faussement affable. « Tout va bien Mikaïl. Je te présente, Julian, un… ami ». Tu lis sans mal l’éclat de la provocation dans ses prunelles sombres. Incandescentes. Un court instant, tu te demandes même si tu n’as pas fini par trouver ta Némésis, tant elle semble prendre parfois un plaisir sadique à te voir bouillir, inversant sans le savoir vos rapports de force. « Encore un ? Je vais finir par avoir du mal à les compter. » Lâches-tu d’un ton égal au sien, qui ne la laissera sûrement pas dupe, alors que ton visage change brusquement de couleurs, prenant celle d’un volcan avant l’éruption. Par chance, il fait suffisamment sombre pour que personne ne s’en aperçoive. Tu reportes ton attention sur le misérable sans te donner la peine de paraitre courtois, reléguant tes envies macabres au second plan, avant que tes orbes ne se posent sur l’assassine innocemment posée sur le bras de ta proie. Tes dents sont si serrées que tu pourrais en sentir l’émail se fissurer, et la violence s’épanche dans tes veines aussi vite que le feu au contact de l’essence. Pourtant tu donnes le changes, tentes par tout moyen de la contenir. Tu pourrais le réduire en cendres pour avoir oser poser ses yeux sur elle, déchiqueter sa misérable carcasse au point d’en faire de la charpie fumante. Mais tu ne peux pas exploser. Pas dans ce lieu. Pas devant Elle. A moins de révéler au grand jour ta propre névrose, mais à ce stade, tu ne peux pas te le permettre.

« Julian, voici Mikhaïl, le mec avec qui je couche en ce moment. C’est bien ça qu’il fallait que je dise ? Tu veux que j’use d’un autre terme peut-être ? Sexfriend ? Amis avec petit bonus ? » A ces mots, le misérable semble vouloir disparaitre, témoin indiscret de votre linge sale. Sa mine déconfite a au moins le mérite d’apaiser quelques peu tes démons. Pourtant, à cet instant, cela te semble une maigre consolation face à la déception qui se lit sans peine sur les traits de ton visage. « Classe. Vraiment… » Tu laisses en suspend les deux mots qui ont réussi a percer la barrière de tes nacres, opinant négativement de la tête, alors que sa remarque t’a presque fait dessoûler instantanément. Deux mots, car il n’y a rien de plus à dire. Revenu à la réalité, tu te demandes soudainement ce que tu fous là. Comment t’en es arrivé à ça. Personne ne t’a jamais parlé ainsi. D’ailleurs, tu n’en as jamais laissé l’occasion à qui que ce soit. Dire cela d’une proie est d’autant plus risible, qu’en psychopathe des temps modernes, tu as toujours gardé le contrôle. Briser psychiquement tes victimes, avant de t’attaquer à leurs os, nécessite d’abord de t’insinuer dans leur tête. Explorer leurs failles, pour en extirper les pires névroses. Mais la sorcière qui te fait face semble étrangement différente de tes victimes habituelles. Pleine de ressources. Tes assassines trouvent négligemment le chemin de tes poches, alors que l’adrénaline qui t’habitait encore quelques secondes auparavant abandonne tes veines pour te laisser seul, face à cette situation qui a fini par te dépasser. L’animal sauvage et imprévisible que tu as tenté d’apprivoiser ces dernières semaines vient de mordre, et pour la première fois, le chasseur que tu es semble totalement démuni, laissant la plaie de ton orgueil à vif. Te demandant un court instant ce qui t’a empêcher de mettre fin à sa misérable vie, alors qu’elle te prenait encore pour un sauveur. Tout ça… pour ça. Triste constat de plusieurs mois de labeur entrepris, balayé d’un revers de mains, alors que le fil fragile sur lequel tu t’es risqué semble avoir rompu sous le joug de vos fiertés respectives. Alors que le silence devient de plus en plus pensant, le misérable consent enfin à relâcher sa prise, prêt à décamper, pourtant tu notes que la sorcière le retient presque instantanément. « Non attends Julian, allons danser, je ne pense pas que ça dérangera Mikhaïl, il va aller retrouver sa blonde ». La fusillant à distance de tes orbes grises, tu finis enfin par comprendre la raison de ce revirement de situation. Le genèse de Sa colère. La rassurer ne servirait à rien. Tu commences peu à peu à comprendre la mécanique de son palpitant revêche, et préfères tirer ta révérence sans plus de cérémonie. Avant que tout cela ne dégénère. Après tout, t’es pas payé pour les heures sup’. « En quoi c’est un problème, on est juste potes, non ? Tu sais quoi ça me gave, je rentre ». Tu les gratifies d’un dernier regard, lui laissant comprendre que son attitude t’a blessée, avant de détourner les talons, tentant d’épargner ton épaule endolorie en te frayant un chemin parmi la foule.  

Il ne te faut que quelques minutes pour rejoindre les escaliers, chaque seconde attisant un peu plus ta colère. Celle d’avoir cédé, alors que tu pourrais être tranquillement chez toi à lécher tes plaies. Façon de parler bien sûr. A hauteur du vestiaire, tu tends ton ticket froissé que l’employé met quelques secondes à déchiffrer. « Ah oui, la veste avec un sac c’est ça ? » Eh merde…T’avais zappé ce détail. Tu opines de la tête alors que le jeune homme te rend ta veste et dépose le sac à main de la Renarde sur le comptoir, que tu fixes un moment, sans trop savoir quoi en faire. Tu es tenté de partir sans te retourner. La laisser se démerder, car après tout, elle t’a bien fait comprendre qu’elle n’avait pas besoin de toi. Un instant tu hésites, l’orgueil encore gonflé de colère. Pesant le pour et contre. Immobile, complètement figé face à tes propres contradictions. Les notes d’une musique syncopée te reviennent presque instantanément en mémoire, comme pour t’accabler davantage. Ou te pousser à ne pas renoncer maintenant. Pas après t’être souillé avec un animal diabolique, que tu as appris à apprécier, il faut le reconnaitre. Penser à une chose pareille te fout la gerbe. Mais comment fera-t-elle pour rentrer chez elle sans clés, ni argent ? Si ça se trouve, ses accessoires diaboliques sont rangés dedans. Tu songes un instant à votre première rencontre, sa démarche maladroite après son verre. L’imagines rentrer seule en titubant, à la merci d’un prédateur comme toi. Tu serres les poings en soupirant, attrapant la bourse de cuir, et rebroussant chemin vers les escaliers. Ok, tu vas juste le lui rendre, parce qu’au fond t’as quand même des principes. Tu descends rapidement les marches, à la recherche de l’Armide et met un certain temps à la trouver parmi la foule en mouvement. A mesure que tes orbes scrutent l’obscurité, tu sens le palpitant loger au creux de ta poitrine accélérer son rythme. Et si tu la trouvais pendue au cou de son bellâtre ? Ou pire ? Tes inquiétudes se dissipent rapidement alors que tu la retrouves assise au bar, seule, visiblement en train d’attendre quelque chose. Tu l’observes un instant sans ciller, suivant le moindre de ses gestes. Du léger tressautèrent de ses guiboles aguicheuses battant au rythme de la musique, ou de ses doigts fins, tapotant le bois du comptoir en signe d’impatience. Sa beauté a quelque chose d’irrationnel. D’étrangement pur. C’est comme ça que tu la préfères. Que tu la veux. Sans défense, oisive. Inconsciente du danger qui l’entoure.

A sa hauteur tu déposes le sac à côté d’elle, sans dire mots, défiant la flamme dans ses prunelles sombres. Attendant peut être une réaction de sa part. La candeur s’est envolée, pour laisser place à l’arsenal de guerrière, visiblement prête à sortir les griffes. Tu lèves les mains en signe d’apaisement. « Du calme. Je suis juste venu te rendre ton sac avant de partir ». Retrouvant tes aises, tu te permets d’avaler quelques gorgées de son verre, avant de le lui rendre, accompagné de ton plus beau clin d’oeil. « Pour la route ».  Certes, tu ne devrais pas conduire vu ton état et celui de ton épaule, mais ce ne sera clairement pas la première fois.

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Jeu 25 Mar - 21:18

Toni & Ambrose
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Tu ne sais pas réellement à quel moment cette soirée a basculé au milieu de ces abysses. Depuis que Mikhaïl et toi vous êtes retrouvés, tu le sens tendu et prêt à agresser le monde si cela lui permettait d’apaiser ses démons. Tu as tenté de faire avec, de prendre sur toi, mais cela devient de plus en plus délicat de devoir assumer cette situation et alors qu’enfin, cela semble s’apaiser alors que vous dansiez ensemble, il t’abandonne au milieu de la foule, sur la piste de danse. Les corps autour de toi semblent absorber ton courage alors que tu te retrouves seule à les affronter. Si tu es tenté de reculer pour sortir de là, ta curiosité te pousse à la suivre des yeux. A le voir prendre dans les bras une jeune femme blonde. Cette vision attise ta colère. Tu n’es pourtant pas du genre impulsif, bien au contraire. Tu es une personne calme et réfléchie. Mais en cet instant, tu veux juste te tirer de cet endroit. Si tu es interceptée par un visage familier, dans le fond, tu ne fais que lui répondre poliment avant de pouvoir t’isoler. Etre seule, c’est ce qui t’a toujours réussi finalement. Mais lorsqu’Il revient vers vous, avec ce visage fermé et déterminé, tu n’as pas plus rien de rationnel qui t’anime. Tu as juste envie de lui faire comprendre que tu n’es pas stupide et qu’il ne peut pas t’envoyer promener comme si de rien n’était, aller badiner avec une autre femme et revenir la bouche en coeur. Une voix perfide te susurre que vous ne vous êtes rien promis. Que dans le fond vous n’êtes pas du tout un couple ! Pourtant tu as bien compris que le présenter comme un ami l’avait blessé et qu’il n’avait pas aimé. Mais qu’étiez-vous alors ? Admettre que tu avais éprouvé une forme de jalousie en le voyant avec une autre, cela te semblait simplement impossible. Mais ce murmure persiste dans les méandres de tes pensées et te fait agir n’importe comment. Tu veux juste le blesser et chercher à le mettre hors de lui. 

Tu ne réponds même pas alors qu’il dit avoir du mal à compter ton nombre d’amis. Tes obsidiennes le mitraillent silencieusement. Est-ce qu’il vient de te traiter de traînée à mi-mot ? La colère qui t’assaille est létale. Tu le condamnes sans même lui laisser une chance de s’expliquer. Parce que tu lui en veux de subir son humeur depuis le début de la soirée et qu’il aille en retrouver une autre. Il déclare alors vouloir s’en aller et finalement, l’ambre de tes prunelles accrochées aux siennes, tu ne fais pas un geste pour le retenir. Tes sentiments sont bien trop abrasifs pour que tu retrouves la moindre étincelle de raison. « C’est ça… Va retrouver ta nouvelle amie vu qu’elle est de meilleure compagnie. » pestes-tu alors qu’il tourne finalement le dos pour fendre la foule. A tes côtés, Julian semble perdu l’espace de quelques secondes. D’ailleurs, tu ne l’as même pas regardé, te contentant de fixer le chemin emprunté par la carcasse disparue de Mikhaïl.« Alors, tu veux danser ? » La voix de Julian te sort de tes pensées et te tourne vers lui un brin désabusée. Est-il aussi stupide pour croire que tu étais réellement intéressée par lui ? « Désolée, je vais plutôt aller me rafraîchir. » Une mine qui se veut désolée et tu t’éloignes. Tu n’as pas envie de t’éterniser avec lui et de lui donner de faux espoirs.

Tu t’éclipses vers les toilettes dans un premier temps et glisses tes mains sous l’eau fraîche d’un robinet. Il te faut plusieurs minutes pour redescendre en pression. Tu glisses tes doigts refroidis sur ta nuque pour t’apaiser davantage avant de te rendre vers le bar. Tu as besoin d’une boisson fraîche et sans alcool. Alors que tu marches, tu réalises que c’est lui qui a le ticket du vestiaire et imagine déjà que cela risque d’être compliqué pour récupérer ton sac. Ca et ton portable dans la poche de son pantalon… Arrivée au comptoir, tu t’installes sur l’un des sièges hauts et t’accoudes. Le barman te regarde comme si tu faisais erreur en demandant un cocktail sans alcool. Tu soupires et tes doigts tapotent nerveusement la surface polie qui se trouve devant toi. Borde, mais que s’est-il passé ce soir ? Cela ne te ressemble pas. Encore moins de réagir de la sorte pour un mec. Un ami. Un ami avec qui tu couches. Rien de plus… Tu secoues légèrement la tête. Il faut que tu arrêtes d’étouffer la vérité. C’était de la jalousie. Tout simplement. Mais la jalousie vient du besoin d’être aimé. D’un besoin d’exclusivité. Ces idées ne t’avaient jusqu’à présent jamais traversé avec lui. Tu as déjà été en couple… C’était une réelle catastrophe.

Une ombre se fait ressentir à tes côtés et tu te jures mentalement que si c’est Julian, que tu vas l’envoyer sur les roses une bonne fois pour toutes. Ce n’est pourtant pas sa carcasse qui se dessine devant tes yeux alors que tu relèves le visage, prête à le repousser, ton sac venant d’atterrir à côté de toi. Tes prunelles sombres accrochent celles d’acier de Mikhaïl. Tu le vois lever les mains en signe de paix. Tu soupires, presque soulagée. Tu ne seras pas à la rue ce soir… « Merci… » souffles-tu malgré tout. Tu le regardes alors se saisir de ton verre et boire quelques gorgées. Tu secoues doucement la tête de gauche à droite à sa remarque, un léger sourire aux lippes, sans même vraiment lever le regard vers lui. Avant qu’il ne s’échappe. « Attends ! » Tu le regardes un instant. Ravale les mots qui allaient sortir. « Tu as mon portable, dans ta poche. » Tu l’observes avec une certaine forme de retenue, incertaine de ce que tu dois réellement faire. Reparler de tout ça ? Tu n’as aucune idée de ce qu’il pense de son côté. « Je… vais rentrer aussi… » dis-tu finalement. Tu termines ton verre avant de te lever. Si vous traversez les lieux en silence, tu passes pourtant tout ce temps à réfléchir. Tu t'arrêtes un instant pour saluer Nina.


Et une fois dehors, l’air frais te fait du bien. Le calme aussi. Tu mènes une vie assez casanière avec ton don pour éviter tout débordement. La preuve, la dernière fois que tu as bu avec Maxime, une entité est venue s’installer dans ton corps… Tu sors ton paquet de cigarettes de ton sac à main et en proposes une à Mikhaïl. Il se penche pour que tu lui allumes à l’aide de ton briquet et tu es perturbée par sa proximité. Tu ne peux pas nier que tu ressens quelque chose de différent quand tu es à ses côtés. Pourtant, toi qui uses de mots toute la journée, ils semblent s’être fait la malle. Tu recules légèrement. « Est-ce qu’on parle de ce qui vient de se passer ? » finis-tu par demander incertaine. « Je ne voulais pas te blesser en te présentant comme un ami. C’est juste qu’on ne s’est jamais rien promis et je me suis retrouvée bête devant Nina. » Tu tires longuement sur le cylindre blanc que tu as coincé être ton index et majeur pour te donner contenance. Tes lippes libèrent des volutes de fumée sur lesquelles tu te concentres plutôt que de le regarder.
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Lun 5 Juil - 17:51
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Perchée sur ses hauts talons, la tigresse fulmine de colère. Prête à bondir, jeter ses foudres sur le premier venu. Pourtant, lorsqu’elle te reconnait et constate la présence de son sac près d’elle, l’Armide semble se détendre presque instantanément. Tu le détectes sans mal à ses doigts fins qui ont arrêté de pianoter sur le bar et ses épaules détendues. Décèles même l’ombre d’un sourire sur ses lippes alors que tu avales quelques gorgées de son verre sans alcool, l’agrémentant de ton clin d’œil le plus enjôleur. Pas plus mal d’ailleurs, vu que ton degré d’alcoolémie flirt avec les sommets. Elle tente de te retenir alors que tu te lèves, respectant ta promesse de quitter les lieux. Tes prunelles métalliques la considèrent un instant, attendant des excuses ou quelque chose qui y ressemblerait. Mais tu es rapidement déçu. « Tu as mon portable, dans ta poche. » Impitoyable, et pourtant, tu la sens sur la retenue. Malgré toi, tu laisses échapper un léger rire, impressionné par tant d’audace, le souvenir cuisant de Ses provocations encore fraiches dans ton esprit. Impressionné aussi par ton propre calme, ta propre résilience à laisser un animal diabolique égratigner ton orgueil. Tu finis par tapoter les poches de ton jeans, avant de sentir la forme de l’objet, et de le lui rendre. Tu t’apprêtes à détourner les talons pour de bon, mais elle t’informe qu’elle a également l’intention de rentrer. Tu hoches simplement la tête, lui faisant signe d’avancer vers la sortie.

Un silence écrasant vous accompagne, alors que vous entamez votre marche à travers les ruelles pour rejoindre ta voiture. Brisé par moment, par les éclats de voix ou de rires de jeunes londoniens éméchés. Les mains dans les poches, tu avances sans te retourner, mais prenant le soin de calquer ton pas sur le sien, plus lent en raison de ses hauts talons. Aucun de vous ne semble vouloir aborder l’incident. Tu ne sens pas d’animosité émaner d’elle alors que tu la couves à la dérobée de ton regard de fauve. Elle semble mal à l’aise, loin de l’agitation du bar. Maintenant qu’elle se trouve à tes côtés, alors que quelques minutes plus tôt, tu l’aurais laissé en plan sans le moindre remords. Peut être en a t-elle conscience. Malgré tout, tu as fait demi-tour pour lui rendre son sac. Ton acte adoucit peut être la balance de ses reproches. Elle finit par sortir son paquet de cigarettes, avant de t’en proposer une, que tu acceptes d’un hochement de tête. T’imposant sans la moindre gêne pour qu’elle embrase le cylindre de papier que tu tiens entre tes nacres, tu ne peux t’empêcher de laisser courir tes prunelles perçantes sur son visage. Inquisitrices, elles observent sans pudeur la moindre de ses réactions, alors que l’Armide semble au contraire vouloir se dérober à toi. Elle recule d’ailleurs, avant de te demander si vous allez finalement parler de ce qui vient de se produire. Mais tu ne réponds pas tout de suite, n’ayant pas vraiment envie d’analyser ce qui vient de se passer. Pas à chaud, du moins. Angoisse refoulée de devoir te confronter à ce qu’elle déclenche en toi, loin de la simple frustration de ne pas voir ta mission se dérouler selon tes plans.

« Je ne voulais pas te blesser en te présentant comme un ami. C’est juste qu’on ne s’est jamais rien promis et je me suis retrouvée bête devant Nina. »

Tu retiens un soupire, lasse d’un jeu auquel tu n’as pas envie de jouer. Manie typiquement féminine de vouloir mettre des mots sur chacune de vos réactions. Mais ta petite sorcière semble vouloir se confier, et tu ne laisseras pas passer cette occasion de la laisser s’ouvrir à toi. De comprendre un peu plus la mécanique de son palpitant. De nouveau, elle évite de soutenir ton regard perçant, préférant se concentrer sur les volutes de fumées s’échappant de ses lippes voluptueuses. Instinctivement, tu lui proposes ton bras afin que vous poursuiviez votre route, pensant que cela la pousserait à s’ouvrir davantage. Mais, elle n’en fit rien, se contentant simplement de prendre appui sur toi, réveillant par la même la douleur au creux de ton épaule. Il ne vous faut qu’une dizaine de minutes pour rejoindre le parking où tu as laissé quelques heures plus tôt ton bolide, durée pendant laquelle aucun de vous deux n’a prononcé le moindre mot. Elle, sûrement par gêne. Toi, tentant de les trouver, sans mettre plus à mal le fragile répit qui vous tient.

« La fille que tu as vu... » Lâches-tu finalement au bout d’un moment, prenant le soin de peser tes mots « Disons que je n’ai pas été très correct avec elle. » Tu finis par t’arrêter, t’adossant nonchalamment contre la portière du véhicule, replongeant dans l’eau noire et glacée de souvenirs diffus, toujours prêts à ressurgir au moindre instant de faiblesse. De ces rencontres fortuites entre deux bains de sang. De tes séjours à l’ombre, peuplés d’angoisses et parfois de désespoirs. Tu refoules immédiatement ces démons aux portes de ton esprit, reprenant ta contenance, bien que tes jointures se soient crispées, sculptant un peu plus ton visage à la lueur des lampadaires. Donner le change, ta dernière arme. « C’est ce qui arrive quand tu voyages souvent. J’ai eu une vie assez... éparpillée. Pour être honnête, je m’en foutais pas mal jusqu’à ce que je te rencontre. » Tes prunelles orageuses accrochent son regard, pour ne plus s’en détacher. Ancres noires qu’à cet instant tu n’es pas sur de savoir déchiffrer. Tu as prononcé ces mots avec une facilité déconcertante, loin du tumulte qu’une telle confession a pu te coûter. Peu habitué à te livrer de la sorte. Toi-même décontenancé par la vérité qui transpire de cette simple constatation. Délaissant les autres pour te consacrer à cette mission prophétique. A cette berceuse qui hante encore tes cauchemars. A Elle, en réalité. Tu savais qu’elle serait différente de tes victimes et mettrait à mal toutes tes tactiques. Te délectant de faire sauter une à une toute les barrières que Son instinct de survie tente malgré elle de lui souffler. Imprimant ton souvenir dans les moindres recoins de sa misérable vie. Jusque dans sa peau. Partout autour d’Elle. Pour qu’un jour prochain, elle finisse par t’implorer. De venir la chercher. La délivrer de sa propre existence. Mais en seras-tu seulement capable ? Le lien imperceptible que tu noues avec tes victimes a fini par te dépasser, tu le sais. Le Loup semble avoir oublié le jour où il est devenu féroce. N’est il pas risible le Chasseur qui se prend d’affection pour sa proie ?

Conscient de la mettre mal à l’aise alors que le silence est retombé entre vous, tu te redresses finalement, sortant les mains de tes poches, écrasant ton mégot sous tes semelles. « Je ne voulais pas qu’il y ait de malentendus. Je n’aurai pas du te laisser seule de toute façon. » C’est vrai. Le mélange détonnant d’alcool et de médicament t’a fait prendre des risques inutiles. Ne supportant pas l’idée qu’un autre que toi ne puisse ne serait-ce que la frôler. Tes poings se serrent malgré toi en songeant au connard qu’elle a eu l’audace de te présenter. Une chance pour lui que tu sois un minimum civilisé. « Et comme on est dans l’honnêteté, c’est vrai que ça ne me plait pas. » Tu observes ses prunelles ciller, cherchant sans doute à comprendre le sens de tes paroles, alors que tu romps la distance qui te sépare d’Elle. « De te voir avec quelqu’un d’autre ». Ta voix est rauque, presque empreinte d’une colère que tu ne maîtrises pas. D’une colère contre toi-même, ne délimitant plus la frontière du jeu diabolique dans lequel tu sembles te perdre par moment. Sans lui laisser le temps d’assimiler tes paroles, tes lèvres investissent possessivement les siennes, jouant lentement de ta carrure pour l’acculer doucement vers la portière, bloquée entre la carcasse métallique et celle de ton corps. Te donnant l’impression d’avoir toujours le contrôle sur les évènements. Sur Elle. L’étouffant entre l’étau de tes bras, sans possibilité de fuite. Agir, plutôt que de se cacher derrière des mots. Jusqu’à ce que la douleur lancinante ne vienne se rappeler à toi, t’obligeant à te détacher de la Renarde. Tes prunelles la dévisagent sans pudeur, l’ombre d’un sourire satisfait sur les lèvres, avant que tu ne finisses par sortir les clefs du bolide, les faisant s’entrechoquer entre tes doigts. « Il se fait tard Maître. Il est temps que je vous ramène. » Tu n’en as pas envie, luttant contre l’idée de la confronter à ses propres sentiments, mais tu crains que ton humeur ne s’assombrisse si tu ne retires pas tes bandages au plus vite.

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