Some nights, I stay up cashing in my bad luck Ϟ FT Amber Towsen

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Some nights, I stay up cashing in my bad luck

La nuit pose son voile sombre sur la ville, les températures de la journée diminuent à mesure que la lune apparaît et le calme de l'obscurité vole la place à l'agitation de la lumière. Tout est paisible, à cette heure les bonnes gens sont dans leurs lits, touchés par les pavots de Morphée ils ont offert leur esprit aux mondes oniriques dans le silence. Au loin, le Manoir Towsen s'impose comme seul repère dans ce paysage blafard et obscur. Grande bâtisse érigée au siècle dernier entouré d'un jardin bien entretenu, la demeure de la famille de sang pur émane le luxe et la richesse. J'avais toujours été un peu jaloux de Tob' pour ça, il n'avait jamais connu les repas qui se terminent par un estomac encore vide, il n'avait jamais vécu d'anniversaire gâché par la venue d'huissier. Lui et sa sœur avaient toujours vécus dans l'opulence et la fortune, et même si ça ne garantissait pas une enfance heureuse, cela aidait un peu.

"TOB’ !"

Éclairé par les lampadaires de la ruelle je cours à perdre haleine, mes pas sont lourds, ma présence seule trouble la nuit calme du quartier. Mes mains maintenant fermement la pression sur mon flanc, quelques gouttes noires de sang perlent et s'écrasent sur mon chemin. Dans ma tête c'est l'anarchie ; je panique, j'ai mal, je suis en colère, j'ai toujours mal, je veux me battre, j'ai mal. La douleur m'est insupportable je ne peux contenir mon silence plus longtemps et pousse un cri à m'en déchirer un poumon, sans abandonner ma course pour autant. Le trottoir goudronne sur lequel je cours me semble interminable, chaque à-coup de mes pas sur le sol se fait sentir dans mon corps et me donne la sensation que je me déchire un peu plus.

"TOBIAS !"

L'habitation des Towsen est un peu reculée de Londres, cela fait déjà un bon moment que je cours, j'y suis presque. Je vois la petite forêt à quelques mètres de moi, elle me semble floue, ou peut-être est-elle simplement en train de danser ? La douleur me fait divaguer et l'idée d'une forêt qui danse me fait rire, ce petit boost de sérotonine m'offre la force de finir ma course. Haletant tel un chien de chasse j'arrive enfin dans la longue allée du manoir Towsen, je m'arrête et lève alors les yeux vers la grande demeure, grimace de douleur je reprends mon souffle le temps de quelques respirations et repars de plus belle. Je me sens soulagé d'arrivé enfin, Tobias pourra m'aider, me soigner et nous repartirons tous les deux démolir ces saloperies de moldus. Ou mieux, les détruire, annihiler leur existence... À cet instant je n'ai que faire de l'heure, ou bien même du rang social des habitants de cette demeure, la bien séance m'a complètement quitté. De plus, la famille de Tobias me connaissait, ça n'aurait pas été le premier scandale que je leur offrais. Ils étaient habitués aux cris et aux drames de ma vie, ils étaient même habitués aux tenues provocantes que je portais, non pas qu'ils acceptaient, ils s'y étaient simplement accoutumé.

"TOBIAS TOWSEN ! "

Une fois arrivé, péniblement, à la porte, mon corps se laisse aller au désespoir et je tambourine sans discontinuer sur le lourd chêne. Mes mains ne sont plus en contact avec mon corps, le sang de ma plaie coule sur le seuil en une grosse flaque sombre, ma chair déchirée laisse entrevoir le muscle visiblement touché en profondeur. Je ne connais pas la gravité de l'entaille, il est probable que mon foie est touché. Plus mes bras frappent la porte et plus mes forces me quittent, ne m'avouant pas vaincus pour autant je continue mon vacarme jusqu'à défaillir. Ma voix se brise et se déchire, les larmes me montent et je finis en larme à hurler après Tobias. J’ai soudainement froid, très froid, ma tête tourne et je commence à grelotter, titubant quelques peu ma voix n’est plus qu’un murmure.

"Désolé monsieur et madame Towsen, je vous dois un paillasson."

Me voilà effondré sur le paillasson des Towsen, les yeux révulsés je convulse dans la flaque noire, suffoquant bruyamment j'offrais à qui serait décider à ouvrir la porte une scène des plus effroyable. Et tandis que mon corps me lâche, mon subconscient m'offre comme seul divertissement les visages de ce groupe de moldus, leur lame rouillée, probablement imbibé de vinaigre vu la douleur, et mon incapacité à réagir. La soirée n’avait pourtant pas été sous le signe de la violence, que du contraire ! J'avais passé la soirée avec un membre de mon groupe, nous nous étions adonnés à un vice moldus, le diéthyllysergamide plus connus sous le nom de LSD nous voulions simplement nous amuser un peu. Après une heure et demie à être resté dans son appartement du centre nous avions décidé de sortir profiter de nos hallucinations du côté de Hide Park, pensant alors que rien ne pouvait nous arriver nous avions choisi de laisser nos baguettes chez lui. Bien entendu ce fut une erreur. Nous avons été pris de cours par un groupe de ploucs ivres, amusé par nos looks qu'ils estimaient trop efféminé, l'eye liner et le vernis n'est réserve qu'aux femmes voyons ! Nous avons essayé de nous défendre malgré notre voyage dans d'autres dimensions, mais notre vaisseau mental était déjà une à deux voies lactées trop loin. Alors nous avons fuis chacun vers une rue différente, espérant ainsi que ce soit plus difficile pour eux de nous rattraper. Et me voilà, gisant sur le seuil de la porte de mon meilleur ami, le visage couvert de bleus, les entrailles à l'air, luttant pour ma survie, priant pour que la lourde porte s'ouvre avant que mon cœur ne décide d'abandonner le combat. A ce niveau je n'attends plus la venue de Tobias, il serait sorti depuis longtemps s’il avait été là, je n'ai plus qu'à espérer qu'Amber soit à la maison. Elle doit être âgée d'une vingtaine d'années maintenant, elle m'a déjà aidé par le passé, mais sera-t-elle d'accord de venir en aide à une loque pareil ? Je me sens bien pathétique.
La nuit redevenue calme, il n’y avait plus aucun bruit aux alentours, la demi-lune argentée reflétait les tons de rouges dans la tache d’hémoglobines sur la pierre claire du Manoir.

Codage par Libella sur Graphiorum

Date d'inscription : 07/10/2019

Some nights, I stay up cashing in my bad luck.

Darius & Amber

Amber avait eu une semaine chargée et elle avait attendu le samedi soir avec impatience. Il fallait dire que la longue conversation qu’elle avait eu avec William, vendredi, ne l’avait pas aidé à être en forme. Elle avait cogité tout le week-end et se disait que ce n’était finalement pas une bonne idée d’avoir été le voir. Si jamais il voulait se retourner contre elle, tous les mangemorts sauraient qu’elle était devenue amie avec un moldu. Son père lui ferait la peau pour ça. Elle redoutait sa réaction, bien plus que tout le reste. Elle n’était pas prête à subir un Imperium, un Doloris, ou pire encore. Elle préférerait encore vivre ça, plutôt que de se subir un sortilège d’oubli. Ses souvenirs étaient une des choses les plus précieuses qu’elle avait. Elle ne supporterait pas de vivre une telle situation. Mais soit ! La vie déciderait certainement de la punir pour toutes les mauvaises choses qu’elle avait commises par le passé. Elle avait fait du mal à beaucoup de monde, soit par pur esprit de vengeance, soit pour que l’on ne s’attache pas à elle. Amber ne s’attendait à rien d’autre qu’un beau retour de karma dans la figure.

Le fait était qu’elle n’avait pas bien dormi depuis des jours et qu’elle comptait sur ce samedi soir pour la remettre d’aplomb pour la semaine. Elle n’allait jamais tenir la cadence et les examens qui arrivaient à grand pas. Elle avait besoin de se focaliser sur l’avenir, bien plus que sur les problèmes de son passé. Elle devait arrêter de penser à l’homme qu’elle avait malencontreusement tué lors de l’offensive de février. Elle devait arrêter de se dire que ce n’était pas normal qu’elle ne se sente pas coupable. Amber devait réapprendre à vivre et ne pas s’arrêter sur sa peur de tomber du côté obscur. Elle était intelligente, créative et pleine de ressources. Elle le savait. Elle savait qu’elle avait un avenir radieux devant elle et elle ne laisserait pas ses tourments l’empêcher de l’atteindre.

Néanmoins, elle avait été bien sotte de penser qu’elle pourrait dormir en toute tranquillité. Elle avait mis des heures à réussir à s’endormir et à peine avait-elle fermé les yeux qu’elle entendit des hurlements dans son salon. Quel était donc ce veau qui semblait destiné à l’abattoir ? Dans un grognement, elle attrapa sa baguette magique et descendit les escaliers, prête à en découdre en cas de problème. Elle savait qu’il s‘agissait d’un appel à l’aide, bien plus qu’une attaque, alors elle ne s’inquiétait pas le moins du monde.

Quand elle se rendit dans le salon, elle s’attendait à tout sauf à voir Darius plongé dans sa propre flaque de sang. Bordel ! Il avait décidé de venir crever sur le tapis de leur salon, vraiment ? Elle s’attendait à ce que ce soit trop tard, mais elle entendit un petit gémissement qui lui fit comprendre que ce n’était pas le cas.

— Par Merlin ! Que s’est-il passé ?

Y avait-il un complot contre elle ? Entre Tobias, il y a quelques semaines et Darius, ce jour-là, elle avait l’impression que son salon se transformait en hôpital St-Mangouste. Malgré tout, elle était bienveillante quand elle le voulait et dans la position actuelle, elle n’aurait pas laissé le corps du meilleur ami de son frère étendu sur le tapis du salon. Elle n’était d’ailleurs pas en capacité de le soulever, alors elle utilisa un sortilège de lévitation et l’accompagna jusqu’à dans sa chambre. Amber ne voulait pas prendre le risque de le soigner dans le salon. Sa mère Margaret lui passerait un savon si le canapé était parsemé de sang. Elle y tenait plus que n’importe quel meuble dans cette maison.

Et puis, ils étaient partis pour la soirée et elle n’avait aucune envie de leur donner une vision d’horreur dès leur retour. Elle se doutait également que Darius n’aurait pas envie d’être en position de faiblesse devant eux. Pour l’ensemble de ses raisons, elle le conduisit dans sa chambre, là où ils ne risquaient pas d’être dérangés. Amber hurla pour appeler l’elfe de maison qui ne tarda pas à arriver dans la pièce.

— S’il te plaît, va me chercher de quoi le soigner dans la salle de bain. Et quand ça sera fait, pourras-tu laver l’entrée avant le retour de mes parents ?

Ni une ni deux, l’elfe de maison s’exécuta et elle fut bientôt en position pour le soigner. Elle faisait plus confiance en elle-même qu’en n’importe qui d’autre. Elle pouvait y arriver. Elle s’était déjà entraînée sur Tobias, quelques temps plus tôt.

— Ça risque de te brûler.

Amber préférait le mettre en garde au moment où elle humidifia un tissu avec un puissant désinfectant et qu’elle nettoya l’ensemble de son corps. Ou du moins, de son torse. Elle n’osait pas trop toucher au reste pour le moment. Elle voulait avoir une vision d’ensemble des blessures pour savoir par quoi commencer, pour voir les priorités et ce qui risquait de s’infecter si ça restait à l’air libre.

— Tu es blessé autre part ?

Darius semblait dans un état de demi-conscience et elle ignorait s’il était en capacité de formuler de longues et belles phrases à cet instant. Elle avait seulement besoin de savoir si elle devait retirer son pantalon, ses chaussettes ou un quelconque autre habit. Elle ne prendrait jamais l’initiative d’elle-même. Ce serait bien embarrassant.

Ces deux-là ne s’étaient d’ailleurs pas vus depuis des années. Il avait bien grandi et il était loin du petit garçon qu’elle avait hébergé, alors qu’il n’avait plus de domicile. Ils étaient loin des conversations qu’ils avaient eu des nuits entières. Les choses avaient bien changé et elle ne s’attendait pas à le revoir dans les parages. Il devait certainement venir bien plus en semaine que les week-ends. Amber était à Poudlard le reste du temps, ce qui expliquait qu’elle n’avait pas croisé sa route depuis un long moment. Que devenait-il maintenant ? Avait-il fini par retrouver un mode de vie plus stable et plus équilibré ? Elle le saurait plus tard. Il était bien trop tôt pour échanger avec lui.

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Je ne sentais rien d'autre qu'un courant d'air froid traverser mon corps. Mes muscles totalement détendus s'étaient abandonnés à la fatalité de la situation, je ne luttais plus. Mes yeux fermés n'étaient pas dépourvus de leur sens pour autant, et ce sont des ballets mortifères qui s'offraient à moi.

Flash. L’appartement en désordre, la lampe de chevet que l'on agite vite et fort. Noir. Les couleurs que l'on se met sur le visage, le vernis sur les ongles. Flash. L'éclat du reflet des lampadaire sur le goudron humide, les ombres des gens autour de nous. Le parc, le vert.

Pourquoi voulions nous aller dehors ? Quelles merveilles espérions-nous trouver, caché dans le gris de la ville ?
Ma respiration était saccadée et compliquée, j'avais perdu beaucoup de sang en très peu de temps. Je me sentais soudainement très léger, comme flottant dans l'air. Le temps d’un battement d’aile de papillon pour en profiter et me voilà lourd à nouveau, couché sur un matelas chaud et douillet. J'entendais une voix me parler, lointaine et étouffée. Où suis-je ? Je n'avais ni le temps ni la force d'y réfléchir plus longtemps que mon esprit troublé repartait de plus belle.

Leurs visages rougis par l'alcool, leurs rires gras et leurs menaces. Flash. Le regard inquiet de mon ami. Leurs sourires difformes. Les cris. Le scintillement de la lame dentelée, le bruit de la chair que l'on déchire. Flash. Le rouge, la colère, la douleur.

La douleur, ça brûle, je sens chaque partie de mon corps se crisper sous la douleur. Je voudrais crier, hurler pour que ça cesse, mais rien ne sort de ma bouche ouverte. Cette vive sensation à tout de même le bénéfice de me sortir de ma léthargie. Ma main parvient à agripper le bras de mon sauveur, je la retiens fermement, tourne faiblement ma tête et essaye à nouveau d'ouvrir de prononcer quelque remerciement, ou simplement d'ouvrir un œil.

".. M… Merci"

Ma prononciation s'apparentant plus à un grommèlement animal qu'à un discours intelligible, il était préférable que je garde ma bouche fermée. N'abandonnant pas pour autant le combat, ce mystérieux sauveur m’avait redonné l'espoir et la force nécessaire, je me servais de mes dernières forces pour reprendre conscience de mon corps et mon esprit. Je parvenais alors enfin à entendre, et surtout comprendre, ce qui sortait de sa bouche. Je connaissais cette voix, je l'avais déjà entendu, mais où ? Mon cerveau affaiblis se mit à carburer à triple vitesse, cherchant dans les moindres recoins de ma mémoire où avais-je entendu cette voix, quels mots avait-elle prononcer par le passé ? "Darius t’est chiant !" c'était trop basique, on me le répétait à longueur de journée… "Tu peux m'aider pour mes BUSE s'il te plaît ?", mieux mais toujours beaucoup trop vague… "ne dis rien à Tobi' s'il te plaît, si ça remonte jusqu'à nos parents je donne pas cher de ma peau. Je te le revaudrais".Amber. Cela faisait des années que je n'avais pas revus la petite Towsen, et je la retrouvais dans de biens étranges circonstances. Elle m'avait laissé le souvenir d'une jeune adolescente vive d'esprit et le cœur débordant de curiosité, si elle n'avait pas été si jeune en plus d'être là petite sœur de mon meilleur ami, j'aurais peut-être tenté quelque chose. Quel genre de femme était-elle devenue ? A quoi ressemblait elle ? J’avais tant de choses à lui raconter, tant de moments à partager avec elle. L'envie de la revoir était forte, mais il fallait d'abord que je sois dans de meilleurs conditions.

"C'est… Profond…"

Ma main glissait doucement vers la plaie de mon flanc, j'inspirais profondément et fini enfin par ouvrir les yeux, croisant le regard inquiet d’Amber je tentai de la rassurer d’un demi sourire. Je transpirais abondamment, j'avais probablement de la fièvre, c’était bon signe, c’était le signe que mon corps luttait de toute ses forces. Je tentais de détendre mon visage, mouvant mon corps lentement pour lui offrir une meilleure vue sur la blessure. Je fixais son visage concentré en souriant, me préparant intérieurement à passer un sale quart d’heure le temps qu’elle me répare.

« Ça fait un bail qu’on ne sait pas vu. Tu es devenu une femme magnifique. Ha, je suis désolé de m’imposer dans cet état.»

Je me sentais fortement gêné de la revoir dans de pareilles situations, en d’autre circonstances je l’aurais invité au restaurant pour pouvoir parler de nos vies en riant. Elle avait bien grandi, son visage adolescent arborait à présent des traits de femme forte, ses yeux verts brillaient d’un éclat que je n’avais encore jamais vu chez elle. Elle rayonnait. Elle m’arracha un rougissement, j’en eu presque un petit pincement au cœur, et comme à mon habitude lorsqu’un sentiment de ce genre apparaissait, je l’engloutissais immédiatement sous une épaisse couche d’humour gras, et elle venait de m’offrir sur un plateau mon échappatoire.

« Si, je suis blesser un plus bas, juste en dessous des hanches. Un petit bisous magique pour le guérir ? »

J’eu alors un rire entrecoupé de grimaces de douleur et de petits grincements de dents, je n’étais pas encore sortis de l’auberge et il fallait que je reste un minimum concentré pour ne pas faillir à nouveau. Je ne savais pas ce qu’elle faisait mais ça faisait un mal de chien. Je bombais un peu le torse et pris une profonde inspiration, ma tête tournait et le bout de mes doigts picotaient un peu, ce n’était pas désagréable.

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Darius & Amber

Amber n’était pas très douée pour soigner les autres. Elle était loin d’avoir l’esprit solidaire et dévouer des infirmières et honnêtement ce métier n’était pas fait pour elle. Elle aurait certainement étripé le premier qui aurait eu un mot mal placé… Ou bien, elle aurait trouvé plaisir à les recoudre et à les faire souffrir. Oh non, Amber au service des autres était une très mauvaise idée !

Elle était déjà venue en aide à son aîné, et maintenant à Darius, elle avait trouvé son compte pour les années à venir. Sans oublier que la jeune Towsen n’aurait jamais touché qui que ce soit. Les contacts physiques la déplaisaient au plus haut point quand elle ne connaissait pas la personne à qui elle avait affaire. Et encore… Darius était peut-être une exception puisqu’elle le connaissait depuis son plus jeune âge. Il aurait pu faire partie de la famille, elle n’aurait pas vu la différence. Au cours de sa scolarité, il était tout le temps fourré chez eux et avait même fini par rentrer sans demander l’autorisation. Ce soir-là en était un bel exemple…

Bordel, Tobias, pourquoi tu n’étais jamais à la maison quand il le fallait ? La dernière fois, elle s’était même retrouvée seule en compagnie de Phoebus, au réveil… Plus gênant, il n’y avait pas. Elle avait enfilé un kimono en deux temps trois mouvements, mais les dommages avaient déjà été faits. Elle trouvait bien plus embarrassant de se trouver en pyjama face à un homme aussi mature, plutôt que Darius. Et puis, il l’avait déjà vu dans une telle posture, bien avant que sa poitrine commence à se développer. La gêne n’existait plus tellement entre eux, même si elle était loin d’être amie avec autant d’intensité qu’il l’était avec son frère.

— Je vois ça… souffla-t-elle entre ses lèvres, constatant la blessure qu’il avait au niveau du foie.

Il s’était positionné de façon à ce qu’elle voit mieux sa plaie, mais honnêtement, elle ne l’en remerciait pas. Elle était dégueulasse… Même si elle ne lui dirait pas pour ne pas l’affoler. Comment soigner ça sans qu’il ne souffre ? Par Merlin, qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Elle se souvient alors avoir volé quelques ingrédients à l’infirmerie lors de son dernier séjour. Elle n’était pas du genre à le faire, mais elle s’était dit que cela pourrait s’avérer utile un jour. Elle avait tout à fait raison.

Amber s’éloigna de Darius et fouilla dans sa valise, jusqu’à ce qu’elle tombe sur un pot en verre qui traînait ici depuis plusieurs mois déjà. Elle ne connaissait pas le nom, ni les composantes de cette pâte orange, mais elle faisait des miracles. Elle l’avait elle-même testée suite à une mésaventure dans la Forêt Interdite, qui lui avait d’ailleurs coûté plusieurs dizaines de points… Mais soit. Si la jeune femme avait suivi le règlement à la lettre, elle n’aurait jamais pu venir en aide à son ami.

— Ça va te brûler les prochaines heures, mais ça aide à la cicatrisation.

Elle trempa ses doigts dans le pot et en sortit une noisette. Délicatement, elle l’étala sur la plaie de Darius et tenta de lui changer les idées… Enfin, il prit lui même l’initiative en la complimentant. Elle ne parvint même pas à retenir un rire et lui sourit doucement.

— Magnifique, je ne sais pas. Mais oui, j’ai grandi.

Elle finit d’appliquer la pommade et s’essuya les mains sur une serviette qu’elle avait ramené. Elle passa ensuite à l’étape du bandage et recouvrit sa blessure d’un bout de tissu blanc, pour éviter les frottements au cours de la nuit. Elle aurait bien dit pour éviter les frottements avec ses habits, mais vu l’état…

— J’irais prendre quelques affaires dans la chambre de Tobias demain. Je te laisserai lui rendre plus tard.

Tobias allait très certainement se demander pourquoi Amber avait prêté ses vêtements à son ami, mais elle lui laisserait l’honneur de lui expliquer la scène qui venait de se jouer dans leur manoir. Quelle drôle de situation !

Darius finit par lancer une blague qui aurait certainement paru déplacée si elle ne le connaissait pas assez bien. Elle arqua un sourcil dans sa direction, un sourire amusé aux coins des lèvres. Même blessé, il ne perdait pas le nord.

— Je préférerais encore embrasser ta plaie.

Elle lui offrit un léger clin d’oeil et se redressa pour ranger les affaires qui traînaient dans son lit. Elle n’aimait pas le désordre et les pansements avaient davantage leur place dans un placard de la salle de bain. Amber finit par descendre dans la cuisine pour remonter deux verres d’eau. Elle en avait bien besoin après cet épisode.

— Prends ça, ça devrait te faire du bien.

Elle lui tendit le verre et commença à entamer le sien avant de le déposer sur la table de nuit et de s’asseoir de l’autre côté de son lit.

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Les gestes d’Amber étaient plus doux que ce que j’aurais pensé, elle n’était pas médecin et pourtant elle avait l’air de savoir ce qu’elle faisait. La plaie était laide, je le savait et me sentais désolé d’avoir a lui faire vivre cela.Je regardais chacun des mouvements de ses mains, admirais les muscles de son corps se mouvoir en dessous de sa peau laiteuse. Les lumières jaunes de sa chambre offraient une vue des plus belles sur les formes du visage de la petite Towsen, maintenant devenu adulte elle avait perdue son visage de poupon au profit de traits plus fins.
Elle sortis un petit pot remplis d’une étrange mixture orangée, je ne savais ni de quoi elle était composée, ni a quoi elle servait. A peine posé sur ma peau, la sensation d’un incendie sur ma peau m’arracha un gémissement bruyant et long, je me retins alors de toucher ma blessure et pris le temps de vérifier si aucune cloques n’apparaissaient.

- Bordel c’est une torture !

Mon corps était parcouru de légers spasmes, Amber sortait un bandage blanc immaculé, je prit le temps de retirer ce qui restait de mon t-shirt, et laissait découvrir un corps dessiner. Faut dire que je passais pas mal de temps a m’entraîner ! J’avais trouver dans le sport une échappatoire aux émotions incontrôlables que je pouvait parfois ressentir, ce qui m’avait conduit a en faire beaucoup en très peu de temps.

- Tu me soignes et m’habille ? Quel homme chanceux je suis ! Qu’est ce que je peux faire pour te remercier ?

J’étais avachis dans son lit comme un adolescent qui vit sa première cuite, je devais avoir l’air misérable en cette soirée de retrouvaille. A dire vrai j’aurai préféré la retrouver autours d’un verre ou même au beau milieu de la foret interdite, toutes les situations me semblaient plus propice que de se vider de son sang devant sa porte d’entrée.

Je ne voulais pas me rhabiller, encore moins me lever. Je ne voulais plus bouger d’un poil, mon corps étant actuellement uniquement composé de douleur, je comptais rester là à squatter son lit douiller a moitié nu. Si Amber voulait dormir ce soir, elle devrait supporter ma présence dans ses draps.

-Et dis moi, à quoi ressemble ta vie après tout ce temps ?

Je pris appuis sur mes bras et me redressa un peu pour lui parler plus facilement. Nous avions tant de temps a rattraper, tant d’épreuves vécues et tant d’aventures a conter. Amber n’avait pas encore quitter le milieu scolaire, Tobias m’avait quelque peu parler de ses études en Protection Magique, cependant je ne savais pas ce qu’elle vivait en dehors de ses heures de cours. Ses études lui plaisaient-elles ? Avait-elle de nouvelles passions ?

Elle quitta la pièce quelques minutes pour aller chercher deux verres, je profitais de ce temps seul pour observer ce qu’était devenu sa chambre, balaya la pièce du regard je m’attardais sur le bazar qui traînait sur ses armoires, essayant de deviner a quoi servait tous ces étranges bibelots. Mon regard était encore un peu trouble, entre cette soirée catastrophique et la substance qui courait encore des mes veines j’avais du mal a rester concentré plus de quelques secondes.

A son retours j’avalai le contenu du verre cul-sec, m’attendant a sentir ma gorge se serrer sous le goût piquant d’un alcool quelconque. A ma grande surprise, et ma déception, ce n’était que de l’eau.

-Tu n’a rien de plus fort ?

Je lui tendis mon verre vide en souriant comme un enfant, mes pupilles dilaté cachaient la couleur de mes yeux. Je ne savais pour qu’elle raison Amber me semblait plus resplendissante que jamais.

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Darius & Amber

Amber se sentait légèrement nerveuse, mais elle ne laissa rien paraître. Elle avait fini par être très douée pour cacher ses véritables émotions. Elle préférait ne pas laisser entrevoir ses faiblesses et les cacher derrière une assurance qui lui était propre. Et pourtant… Elle craignait de ne pas soigner Darius correctement. Comment réagirait son frère s’il savait qu’elle avait recousu son meilleur ami plutôt que de l’emmener à St Mangouste ? Et puis, comment aurait-elle pu faire autrement ? Il n’était pas en état de transplaner et il serait sûrement mort le temps du trajet. Elle n’avait pas eu le choix.

Son regard l’intimida. Elle eut l’impression que le moindre geste de travers serait remarqué. Elle ne voulait pas le décevoir. Il était venu ici pour recevoir de l’aide, pas pour mourir par sa faute. Alors, quand elle sortit cette baume magique, elle fut rassurée de voir que ses propriétés étaient encore valides après tout ce temps. Darius grimaça, ce qui était tout à fait normal. La sensation de brûlure durait quelques instants et finissait par s’évanouir.

— Reste en vie, ce sera un bon début.

Amber lui sourit légèrement. Elle n’avait pas besoin qu’on lui rende de service pour lui faire comprendre qu’on lui était reconnaissant. Si Darius voulait faire quelque chose, il pourrait s’en charger, mais jamais elle donnerait un ordre ou une exigence en échange de soin. Cela s’apparentait à de la manipulation de personnes en état de faiblesse. Si Thorfinn, son père, employait de telles méthodes (ce qui ne l’étonnerait pas, il fallait le dire!), Amber n’était pas comme lui et s’évertuait à devenir la meilleure version d’elle-même… Enfin, pas toujours !

Son regard émeraude se déposa un instant sur le torse de Darius. Il avait fait du sport ces dernières années et il était bien loin de l’adolescent qu’elle hébergeait de temps à autre. Elle se mordilla l’intérieur de la joue et détourna le regard avant de passer pour une voyeuse.

Elle partit donc chercher deux verres d’eau (elle en avait bien besoin), avant de s’asseoir en tailleur à côté de Darius. Il venait de lui demander comment se passait sa vie en ce moment et elle ne put contenir un rire nerveux. Sa vie était un véritable merdier. Elle était dans des études qui correspondaient plus à ses parents qu’à elle-même, même si ce n’était pas déplaisant non plus. Elle avait tué un homme pour la première fois. Elle essayait de maîtriser les effets de l’Impérium pour pouvoir défier son père s’il employait à nouveau ce sortilège impardonnable sur elle. Il l’avait d’ailleurs fiancé contre son gré. Et pour finir, elle se sentait plus seule que jamais. Seule contre tous…

— Ça va… souffla-t-elle entre ses lèvres.

Darius la connaissait assez bien pour savoir qu’elle lui mentait. Elle allait devoir lui sortir quelque chose, mais quoi ? Peut-être le moins pire de l’histoire ? Cette histoire de mariage arrangé n’allait plus être un secret bien longtemps. Peut-être même qu’elle le ferait rire en lui racontant ce qu’il lui arrivait.

— Thorfinn a trouvé que me fiancer à un sang-pur était une excellente idée, commença-t-elle en marquant une légère pause. Seulement, il ne s’est pas dit une seule seconde qu’un gamin de treize ans ne conviendrait pas à sa fille.

Amber se laissa tomber sur l’oreiller à côté de Darius et se mit à rigoler nerveusement, les deux mains contre son ventre.

— Ce n’est pas l’image de l’homme idéal que je me faisais. En vérité, ce n’est même pas un homme à ce stade. Ce qui change pas mal les plans que j’avais en tête.

Darius devait comprendre de quels plans elle parlait. Quand son fiancé serait majeur, elle allait devoir consommer le mariage et d’ici là, elle aurait sûrement vingt-sept ans. Il y avait des besoins qu’un gamin ne pouvait pas satisfaire et elle ne voulait pas attendre aussi longtemps pour les vivre.

— Parfois je me dis que je devrais coucher avec un moldu et tomber enceinte, juste pour voir la tête que mon père ferait avant d’annuler le mariage. Crois-moi, je cherche toutes les alternatives possibles pour qu’il arrête ces folies.

Amber rit doucement. Des idées, elle en avait des tas, mais elle ne se doutait certainement pas à cet instant que son fiancé disparaîtrait étrangement au cours des semaines à venir. Elle serait enfin délivrée de ses fiançailles. Mais à cet instant-là, elle se préoccupa plus de l’état de Darius qui réclama de l’alcool. Une légère moue apparut sur son visage, même si elle exagérait un peu son attendrissement.

— Oh, petit Darius veut boire un verre ?

Sans aucune délicatesse, elle lui mit une claque sur le front. Évidemment, elle l’avait fait sans lui faire de mal, simplement pour le surprendre.

— Tu ne t’es pas dit que cette idée était totalement stupide entre ta blessure au foie et ton état ? Et vu comment tes pupilles sont dilatées, je pense que tu as autre chose que de l’alcool dans l’organisme. Alors si j’étais toi, je me contenterai d’un verre d’eau avant de me prendre un coup plus violent.

Amber le sermonnait comme un enfant, mais elle le faisait en toute bienveillance.

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