Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Sam 31 Oct - 18:22
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Lexi & Eirian - Avril 2020
La partie que tu détestes le plus dans tes expériences est celle de la traque; irrémédiablement. Tu n’es pas de ceux qui apprécient pourchasser leur proie dans les ruelles sombres, tu préfères de loin déléguer ça à d’autres. Comme Tobias. Il est vrai que ton ami est d’une grande aide et t’est très utile. Depuis qu’il a à cœur de t’aider dans tes petites expériences, il est vrai que c’est plus facile pour toi. Il t’amène tes sujets, tu fais ce que tu as à faire, et il les relâche. Parfois même, il les suit en filature pour être certain que le sortilège d’oubli a bien fonctionné. Bref, c’est un allié de taille qui te permet de te concentrer sur l’essence même de ton travail ; tu n’as plus à t’inquiéter pour les basses besognes qu’il gère pour toi avec perfection d’ailleurs. Tu regardes l’horloge accrochée au-dessus de l’âtre de la cheminée et tu te dis qu’il ne devrait pas tarder. Il est deux heures et demi du matin, tu viens seulement de terminer ta garde à Sainte-Mangouste mais la deuxième partie de la journée va bientôt débuter. Tu allumes la cafetière et accélères le processus de chauffe avec ta baguette. Une fois le café chaud, tu verses l’or noir dans une tasse et en bois quelques gorgées. Un petit ‘’poc’’ discret attire ton attention : « Bonjour Tobias. » Tu rectifies : « Enfin, bonsoir. » Tobias s’approche de toi, un étrange paquet sur l’épaule et tu reconnais sans peine Eirian, ce jeune né-moldu avec qui tu travailles depuis quelques mois. Il dépose le jeune homme stupéfixié sur le canapé du salon. « Tu en veux ? » dis-tu à Tobias en désignant le café. « Non, faut que je reparte vite, j’ai des affaires à régler. Tu veux que je vienne t’aider à redéposer son corps dans la rue quand tu auras terminé ? » dit Tobias. Tu dodelines de la tête. « Non, t’en fais pas, tu as l’air occupé, je vais me débrouiller toute seule. Merci beaucoup. » Tobias effectue une révérence de chevalier servant et ricane en disant : « A votre service ma p’tite dame. » Tu souris légèrement et le regardes transplaner à nouveau. Tu termines sans hâte ta tasse de café et t’en sers une nouvelle. Tu sors ta baguette, vérifies que la porte soit bien verrouillée et ôtes les sortilèges de dissimulation et de protection qui entourent ta salle d’expérience. Une fois à l’intérieur, tu poses ta tasse près du lavabo et enfiles une blouse blanche. La blouse, ça fait toujours plus professionnel et cela te met dans le bain. À l’aide d’un Wingardium Leviosa, tu fais léviter le corps d’Eirian jusqu’à la pièce d’expérimentation. Tu es toute excitée parce que tu as vraiment l’impression d’avancer ces derniers temps. Depuis l’attaque du Quartier Général des Blood Circle, où les sorciers ont lamentablement échoué, tu as enfin obtenu l’autorisation du conseil d’administration de Sainte-Mangouste d’effectuer des recherches sur le sérum. Enfin, cela ne s’appelle pas comme ça officiellement, mais pour toi, c’est à cela que ça se rapporte.
Tes expériences sont souvent le moment que tu préfères dans la journée ; tu ne peux t’en empêcher, c’est presque devenu maladif. La recherche du gène sorcier est un projet ambitieux qui demande du temps, des sacrifices, des expériences et des cobayes. Tu as toujours été étonné qu’il n’y ait pas eu de recherches auparavant sur le sujet : comment cela se faisait-il que des sorciers naissaient dans des familles de moldus et que des cracmols naissaient dans des familles exclusivement sorcières ? Là est toute la question, là est tout le nœud du problème que tu tentes de démêler depuis des mois et des mois. Après avoir travaillée pendant longtemps sur des sujets uniques, tu avais décidé de réaliser une étude longitudinale sur certains nés-moldus, dont Eirian fait partie. Ce n’est pas la première fois que tu l’accueilles au sein de ta salle d’expérimentation. Si une personne rentrait ici, elle pourrait réellement penser qu’elle est dans une salle d’opération à l’hôpital ; il y a avait des tas d’instruments médicaux disposés un peu partout, un immense tableau avec les photos des dizaines de cobayes que tu as reçu ici et des immenses piles de dossiers et de rapports.
Tu installes le corps stupéfixié d’Eirian sur le table d’opération et fixes des sangles pour qu’il ne bouge pas ; une à chacune de ses pieds et à chaque main, ainsi qu’une sur son ventre et sur son cou pour éviter qu’il ne bouge trop. Tu serres au maximum mais tu sais très bien qu’il n’a aucune chance de s’échapper. Une fois après avoir bien vérifiée qu’il était solidement attaché, tu pointes ta baguette sur Eirian et murmures : « Enervatum. » Le sortilège de réanimation lancé, Eirian se met à remuer dans tous les sens, comme il le fait à chaque fois que tu le reçois ici. Sans en tenir compte, tu dis : « Eirian Howl, de son vrai nom Nathan Lancaster, né-moldu, sujet n°135. Treizième expérience sur sa personne. Prêt pour le protocole C23 testé sur n°132, 133 et 134, n’ayant pas entraîné la mort chez les trois patients tests. » Tu notes tout cela dans le dossier tandis qu’Eirian continue de se débattre comme un forcené. Tu le regardes pour la première fois et passes ta main doucement dans ses cheveux pour tenter de le calmer. « Ne t’en fais pas, tout ira bien, comme à chaque fois. Je ne te ferai pas de mal. Cesse de te débattre, les sangles sont conçues pour résister à des dragons adultes. » C'est ce que tu lui dis à chaque fois pour qu'il se calme. Tu remarques qu’il réagit comme il le fait toujours. Tu annotes cela dans son dossier ‘pas de modifications comportementales au réveil’. Tu aimes tout noter, c’est la base en tant que chercheuse. Tu attends bien sagement. Dans cinq secondes maximum, tu vas avoir le droit au traditionnel "Qui êtes vous, que voulez-vous, pourquoi faites-vous ça ?". C'est ce qu'il s'est passé 10 fois sur 12. Tu commences à bien le connaître.
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Dim 1 Nov - 12:21
Cobaye et expérience
« avril 2020 »
Tu jettes un coup d’œil discret à ta montre. Bientôt deux heures du matin. Ce débriefing n’en finit plus. Tu as la tête lourde, et il fait beaucoup trop chaud. Heureusement que c’est le week-end et qu’il n’y a pas cours demain, tu pourras toujours grappiller une heure ou deux de sommeil dans la journée… si tu y arrives. Pour l’heure, malgré ta fatigue, tu te sens pleinement éveillé. L’adrénaline de la soirée n’est pas encore complètement retombée et la présence d’autres membres de l’Ordre du Phénix à proximité maintient tes sens en alerte. Tu as pris soin de te glisser dans le fond de la pièce pour n’avoir personne dans ton dos, même si, près de la fin de la mission, tu perçois encore leur présence comme… pas vraiment un danger, mais au moins une cause de vigilance. Tes nerfs surmenés ne font plus la part des choses entre vrai risque et situation normale, et restent en permanence en alerte. Enfin, la réunion s’achève. Le premier, tu te faufiles hors de la salle. Tu ne prends pas tout de suite la direction des cheminées qui te ramèneraient à Poudlard. Tu as besoin d’air frais avant de retourner au château. Alors que tu descends les escaliers du Square Grimmaurd, un coéquipier te rattrape. — Comment ça va ? Tu souris. — Je vais bien, juste un peu fatigué par la soirée. Je sors deux minutes et après je file. Il n’a pas l’air très convaincu par le mensonge. Tu sais ce qui te trahit : ton teint pâle, les cernes noirs qui te creusent le visage et que tu n’as pas masqués pour la mission, comme tu le fais le reste du temps pour éviter les questions. Mais le rappel du week-end et d’une bonne nuit de sommeil le persuade de ne pas insister davantage. Tu accélères le pas pour qu’on ne te rattrape pas. Une fois dehors, tu inspires profondément l’air de la nuit, un peu tremblant. La vérité, c’est que tu es crevé et que ça ne va pas en s’arrangeant. Entre les cours à l’université, l’Ordre et ton stage que tu adores mais qui est exigeant, tu as du mal. Enfin, ça irait mieux sans les cauchemars qui reviennent pratiquement toutes les nuits, de plus en plus lourds et oppressants, et les insomnies qui suivent. Sans parler de ta recherche de boulot. Alors, certes, ne plus en avoir te dégage du temps le week-end, mais ça obscurcit l’horizon des prochains mois. Une odeur de cigarette te parvient, mais la rue est déserte. Elle doit venir tout droit de ton imagination. Ta mère fumait quand elle était trop stressée ou angoissée, ça la détendait. Elle le faisait aussi dans les moments de détente. L’odeur âcre ramène un mélange paradoxal d’angoisse et de réconfort. Qu’est-ce qu’elle dirait si elle te voyait maintenant… Tu n’arrives pas à repousser tes pensées. Tu devrais déjà être en train de chercher un appartement pour l’été, il est déjà très tard, presque trop, mais sans garant, sans boulot fixe, sans adresse avouable, dans une ville comme Londres, tu ne trouveras rien. Un soupir t’échappe. Ce n’est de toute façon pas ce soir que tu résoudras ça. Allez, il est temps de retourner à Poudlard. Retrouver le dortoir – et surtout les autres élèves – ne te tente pas, mais depuis que Towsen t’a mis la main dessus, tu n’es plus retourné dormir en ville. Si lui a pu te suivre et découvrir que tu squattais à droite et à gauche, d’autres pourraient le faire. Poudlard reste la seule solution sûre, même si ton sommeil trop léger ne résiste pas aux mouvements ou aux bruits qui peuvent échapper à tes condisciples.
Tu t’apprêtes à retourner vers Grimmaurd lorsque l’atmosphère trahit ce changement subtil qui indique que tu n’es plus seul. Tu pivotes, une main plongée sous ta veste à la recherche de ta baguette, l’autre prête à faire tomber le couteau que tu portes au bras, soigneusement glissé dans son fourreau. Tu ne vois rien tout d’abord, n’entends rien – encore une fausse alerte ? – puis un éclair rouge jaillit de l’angle d’une rue voisine. Tu plonges sur le côté, pas assez vite. Le sortilège te heurte et tu t’effondres, inconscient avant d’avoir touché le sol.
***
Tu bats des paupières, perdu. Ton regard s’égare vers un plafond blanc que tu ne connais pas. Qu’est-ce que… Tu tentes de bouger, mais tu n’y parviens pas. Quelque chose pèse sur ta gorge et ton ventre, sur tes poignets et tes chevilles. La panique achève de te réveiller dans un sursaut. Tu es allongé sur tu ne sais quelle surface et on t’a attaché – et ça veut dire aussi qu’on t’a déplacé et manipulé pendant que tu étais inconscient. Réflexe d’animal sauvage pris au piège, tu te débats de toutes tes forces contre les liens. Impossible de les faire glisser, de les distendre, ils sont serrés trop fortement. Ça ne t’empêche pas de continuer de lutter, quitte à te faire mal. Tu arques ton dos, mais tu n’arrives à rien, et le lien contre ta gorge te donne l’impression de suffoquer. Tu aspires une goulée d’air trop rapide, trop légère, qui ne parvient pas jusqu’à tes poumons. Tu dois te libérer, tu dois te libérer, tu dois… Tout en essayant de t’arracher aux liens, tu jettes un regard autour de toi. Tu ne peux pas vraiment tourner la tête, juste assez pour apercevoir tout un attirail médical qui te donne l’impression d’avoir basculé dans un film d’horreur, des photos, des piles de dossier. Qu’est-ce que… Réfléchis. Tu n’y arrives pas, trop focalisé sur les sangles qui te retiennent. Ton cœur cogne comme un fou contre tes côtes comme s’il tentait de s’échapper. Une voix féminine s’élève soudain à côté. Prononce ton nom, puis… « Nathan Lancaster ». Tu te figes une seconde, traversé par un frisson glacé. Comment… Comment a-t-elle pu l’apprendre ? Elle ne peut pas être du Blood Circle, tu te souviens de l’éclair rouge du sortilège de Stupéfixion. Une connaissance de Towsen ? Mais pourquoi ? Quelqu’un d’autre qui a compris ? Les questions défilent, mais ce n’est pas le pire. Les mots te parviennent comme à retardement, comme si tu ne les comprenais qu’après un temps de latence. « Treizième expérience ». Expérience de quoi ? Tu n’as jamais vu cette salle, tu n’es jamais venu. Tu as beau fouiller dans ta mémoire, rien ne te vient. Cela ne peut signifier qu’une chose : on a trafiqué tes souvenirs. À la panique se mêle une vague de désespoir. Qu’est-ce qu’on peut encore te prendre ? Qu’est-ce qu’on t’a fait ? Depuis quand ? Mais ça explique peut-être tes reviviscences de plus en plus violentes, ces sensations d’oppression et d’étouffement comme celle que tu ressens en cet instant. Si ton esprit a oublié, ton corps se rappelle. Douze fois. Le chiffre te donne la nausée. Qu’est-ce qu’on te fait subir ? La femme parle toujours. « … n’ayant pas entraîné la mort. » Ce n’est pas aussi rassurant que ça pourrait l’être. C’est un cauchemar. Pire : c’est réel. Tu luttes avec d’autant plus de force contre les attaches. La douleur monte de ta peau malmenée, mais tu t’en fiches. Peu importe, il faut que tu sortes de là, à n’importe quel prix. Impossible d’atteindre ton couteau. Tu te sens encore plus vulnérable que face à Towsen. Attaché aussi, mais tu pouvais bouger, t’asseoir. Là, tu ne peux que bouger la tête. La panique te glace. Sans plus chercher à réfléchir, tu te débats, le souffle court, haché, trop rapide, avec l’impression que l’air n’atteint toujours pas tes poumons. La femme tend la main vers toi, tu essaies de t’écarter.
— Non ! Non… ne me touchez pas !
Mais tu n’as aucune latitude et ses doigts se glissent dans tes cheveux. Un sursaut de panique te traverse. Un autre endroit, une autre main qui se veut caressante mais qui n’entraîne que dégoût et révulsion, qui joue dans tes mèches. Les voix se mêlent : « ne t’en fais pas, tout ira bien », se séparent : « tu vas aimer, tu vas voir », « comme à chaque fois ». Combien de fois… Qu’est-ce qu’on t’a fait ? Une main qui te pousse et t’allonge, ton incapacité à te défendre, embrumé par la drogue qui court dans ton corps et anéantit toute volonté, le lit qui se creuse sous toi… La sensation sous ton dos te ramène à la réalité. Ce n’est pas la même surface. Et c’est une femme qui te fait face, pas un homme, mais ça ne change rien au fait que tu es complètement à sa merci. Et qu’elle compte bien te faire ce qu’elle veut, peu importe de quelle expérience tordue il s’agit. Tu entends son avertissement, mais tu tentes encore de te libérer, dans un sursaut désespéré.
— Arrêtez ça, libérez-moi !
Tu arrives enfin à formuler les questions qui te traversent depuis ton réveil.
— Qu’est-ce que vous voulez ? Pourquoi…
Tu n’arrives pas à terminer, mais la question est claire, pourquoi tout ça, pourquoi s’en prendre à toi ?
— Qu'est-ce que vous me faites ? Depuis quand ? Qui êtes-vous ?
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Spoiler:
On the run, falling to the depths
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Alexis Fawley
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Ven 6 Nov - 23:42
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Lexi & Eirian - Avril 2020
Comme à son habitude, ton cobaye se débat comme un forcené dans l’espoir de faire céder des sangles qui sont pourtant faites pour résister à mille fois son petit poids plume. Il n’y a aucune chance qu’il parvienne à s’en défaire, mais il essaye comme à chaque fois. Tu ne peux pas lui en vouloir. Tu te demandes souvent comment tu réagirais si tu étais dans la même situation que lui ; tu le sais fort bien, tu serais enragée. Tu aurais des envies de meurtre et tu fusillerais du regard ton assaillant jusqu’à ce qu’il soit pétrifié de peur ; il faut dire que tu es un peu comme un basilic. Tu es certaine de pouvoir tuer d’un simple regard. Mais tu as lu le dossier du jeune Serdaigle, du moins tout ce que ton ami Tobias a pu récolter sur lui, sur sa vie, sa famille, ses habitudes. Pour le coup, il n’est pas vraiment le genre de personne à être méchante. En fait, il est même foncièrement bon. Ce sont les mots qui semblent le définir. Mais les parts d’ombre qu’il manifeste parfois semblent être le reflet d’une enfance malheureuse et marquée de ruptures. Il fallait dire que pour un né-moldu, il n’est pas né dans la bonne famille. Un sorcier dans le clan rapproché des Kane, il va sans dire que tu imagines des premières années de vie difficiles, à vivre dans la crainte d’être retrouvé, d’être puni, d’être torturé, passé à tabac et victime d’expériences malsaines. Pour le coup, les expériences malsaines, il valait mieux les faire avec toi, au moins cela servait la science. Voilà la fabuleuse ambivalence que tu ressens en voyant Eirian, son parcours de vie difficile et toi qui en profites sans vergogne.
Lorsque tu glisses ta main dans ses cheveux, il se tend instinctivement et hurles qu’il ne veut pas que tu le touches. Tu retires ta main précipitamment. Tu avais oublié, c’est idiot. Tu ne sais pas ce qu’Eirian a précisément vécu, mais son corps se tend à chaque contact, même le plus simple ; il n’y a pas besoin de chercher bien loin. Tu es médicomage dans un service de médicomagie légale. Des personnes comme lui, tu en vois plusieurs par jour, malheureusement ; les traces psychiques de sévices sexuels se font bien ressentir. Il en a du moins toutes les caractéristiques. Tu compatis. Sincèrement. Tu n’es pas du genre à plaindre tes cobayes, loin de là. Pourtant, il y avait quelque chose chez Eirian qui te renvoyait à ta propre enfance et peut-être que c’était la raison pour laquelle tu étais si sympa avec lui. Enfin… Sympa… Cela dépend de quel côté on se trouve et tu avais la chance d’être du bon côté. Tu t’assois sur le tabouret roulant auprès de lui et attends qu’il cesse de formuler les mêmes questions qu’il te rabâche quasiment à chaque fois que tu le vois. Tu souris faiblement en le regardant. « Qui je suis n’a pas d’importance, je t’assure. Tout comme l’endroit où nous sommes. » De toute manière, jamais il ne pourrait deviner où vous êtes. Personne n’est jamais entré ici. Enfin, pas consciemment du moins. Et personne n’en était ressorti non plus sans un sortilège d’oubli efficace. Tu ajoutes : « Par contre, tu as raison, ce qu’on fait là est primordial et j’ai pour ça besoin que tu sois bien concentré et attentif. » Tu attrapes ton stéthoscope et tu poses l’objet froid sur la poitrine d’Eirian pour mesurer les battements de son cœur qui s’emballe sans se calmer. Tu peux presque entendre son palpitant bombarder dans sa poitrine même sans instrument de mesure. Il bat trop vite. Tu notes sur son dossier le résultat et tu soupires doucement. La séance qui t’attend sera différente des autres, du moins au début et tu estimes qu’il est temps que tu le lui dises. « Écoute, je ne t’ai jamais fait de mal. Jamais. Physiquement parlant j’entends. Je ne vais pas t’ouvrir le buste et encore moins fouiller dans ton cerveau, pas de cette manière-là du moins. » Ta voix est différente de d’habitude ; elle est presque apaisante, presque résignée. « Il faut juste que tu te calmes, ensuite je t’expliquerai tout. Tu as ma promesse. » Tu te fiches de savoir s’il te croit ou non et tu te fiches également de lui servir uniquement des demi-vérités. Tu attends sagement, trop sagement, le regard presque compatissant. Tes yeux se baladent sur son corps qui s’agite toujours, sur son regard qui scrute chaque détail de la pièce, peut-être dans l’espoir d’y découvrir ton identité. Même s’il aura tout oublié dans quelques heures. Psychiquement du moins. Car il est probable que son corps s’en rappelle lui ; ce que tu lui fais subir dépasse l’éthique et la déontologie. Contrairement aux précédents savants fous qui ont marqué l’histoire de la médicomagie de leur empreinte, tu es foncièrement consciente de la gravité des faits. Mais tu ne peux t’empêcher de continuer, espérer trouver comment contrer les effets du serum des Blood Circle, c’est tout ce qui t’anime. Tu as même plus ou moins laissé en stand-by les recherches sur les loups-garous que tu as entrepris depuis des années pour Kesabel. Dans la vie, il y a des priorités. Et depuis quelques mois, le Blood Circle progressait, il gagnait du terrain, avait de plus en plus d’adeptes. Leurs technologies modernes, leur science, dépassaient et de loin vos connaissances. Les sorciers se sont reposés trop longtemps sur leurs acquis et sont désormais à la ramasse ; même dans le domaine de la médecine, les moldus sont bien plus avancés sur la guérison de certaines maladies que vous ne l’êtes. Il fallait être idiot pour ne pas se rendre compte que les Moldus avaient désormais en leur possession la capacité d’empêcher leur propre extinction.
Tu te reconcentres sur le jeune homme. Tu sais qu’Eirian ne va pas se calmer. Pas avant que tu prononces la phrase magique, celle qui fait souvent que tout s’arrête. Tu soupires doucement et tu lui dis, en le regardant droit dans les yeux : « Tu veux revoir ta mère ? » Un silence de plomb s’installe dans la froideur de la pièce. « Alors fais ce que je te demande. Ensuite, tu pourras partir d’ici et tu ne te souviendras de rien, comme à chaque fois. » Tu sais même pas où elle est sa mère, ni même si elle est morte d’ailleurs. Mais ce qui importe, c’est qu’Eirian croit le contraire. Après tout, à la guerre comme à la guerre. « Est-ce que ça te convient comme ça ? » Il n’a pas vraiment le choix mais bon, lui faire croire le contraire pouvait t’aider. Du moins aujourd’hui. Tu passes à nouveau le stéthoscope sur son cœur mais il n’y a pas de grande différence par rapport à tout à l’heure. Tu attrapes ton thermos et tu souffles doucement dessus pour le refroidir. Tu as probablement le temps de boire ce fameux thé aux brocolis car il ne semble pas encore prêt à t’obéir. Mais peut-être que le silence rassurant qui emplie la pièce l’apaisera autant que toi. Tu maudis le goût infâme de l’eau chaude ; on t’a pourtant vanté les vertus relaxantes de cette association mais actuellement, tu n’en es pas vraiment convaincue. « Prends ton temps, on a toute la nuit. »
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Dim 8 Nov - 12:31
Cobaye et expérience
« avril 2020 »
Tandis que tu te débats comme un fou contre les sangles qui ne bougent pas d’un millimètre, ton regard saute d’un endroit à l’autre, à la recherche frénétique d’une explication, d’un détail, de quelque chose, de n’importe quoi qui pourrait donner du sens à tout cela. Pour oublier aussi que tu ne peux pas bouger, convaincre ton cerveau que tu n’es pas en train d’étouffer. Tu reviens sur les photos, les instruments dont le seul aspect te tord le ventre, les dossiers, tout ce qui fait de cette pièce un laboratoire, y compris la blouse blanche de la femme. Ce qui doit signifier que tu es attaché sur une table d’opération ou un équivalent. Mais ça n’a toujours aucun sens, aucune logique ; tu as beau fouiller dans ta mémoire, tout cela ne te dit rien, rien ne s’active, aucun souvenir ne remonte. Et pourtant, tu as déjà vu cette salle douze fois. Le nombre te dépasse, tu n’arrives pas à l’appréhender, ni à mesurer ce que ça implique. Jusqu’à présent, tu croyais que seul Towsen avait violé ton esprit pour t’extorquer la vérité. Mais elle, non seulement elle l’a fait, mais en plus elle trafique tes souvenirs. Est-ce qu’il te manque d’autres choses ? Comment le savoir ? Est-ce que tu te poses ces questions à chaque fois avant de les oublier ? Toutes les questions se cristallisent en une seule : qu’est-ce qu’elle te fait ? Interrogation terrifiante et sans réponse. Quel genre d’expérience ? C’est… Dire que tu as fui le Blood Circle pour éviter cette situation et que tu t’y retrouves précisément. Ça te ferait presque rire si ça ne te donnait pas autant envie de pleurer, et tu prends conscience d’à quel point tu es à deux doigts de craquer et de perdre le contrôle de tes nerfs. Calme-toi. Calme-toi. L’injonction reste sans effet, la même question tourne et retourne. Tu t’en serais rendu compte si tu avais des marques inexpliquées. À moins que cela aussi n’ait été effacé. Tu as l’impression de te trouver au bord d’un gouffre vertigineux et la sensation du vide t’aspire et t’entraîne. Un courant d’air froid court sur tes bras, et tu prends brusquement conscience que tu es en tee-shirt. On t’a enlevé ton manteau et ton pull, et désarmé au passage, pendant que tu étais évanoui. Ton corps se contracte, en une tentative involontaire de se replier, mais les sangles t’en empêchent. Tu repousses l’image trop brutale de mains sur toi, en train de te manipuler, qui te rend nauséeux. C’est trop tard, c’est passé. Et l’instant présent est déjà bien assez terrifiant. Impossible d’esquiver la main qui se tend vers toi malgré tes efforts, et la protestation t’échappe en un réflexe incontrôlable. Alors que tu t’attends à ce qu’elle t’agrippe plus fermement, elle te relâche. Ce n’est pas un soulagement, loin de là. Mais c’est assez pour que tu arrives à poser les questions qui te traversent. Est-ce que tu lui demandes à chaque fois ? Un frisson te traverse tandis qu’elle te sourit. Bien sûr, elle ne te donne pas son identité, ni l’endroit où vous êtes, cette salle qui ressemble tant à un hôpital, même si vous n’êtes sans doute pas à Sainte-Mangouste. Le gouvernement sorcier n’autoriserait jamais ça… enfin, tu l’espères. Les Mangemorts, encore ? Mais pourquoi ? « Ce qu’on fait est primordial », comme si tu étais volontaire pour être là, comme si tu y participais de ton plein gré !
— Allez vous faire foutre !
Tu te tortilles encore lorsqu’elle sort son stéthoscope et que tu sens le froid métallique à travers ton tee-shirt. Le sang te cogne aux tempes au rythme effréné de tes battements de cœur, tu as l’impression qu’il résonne dans toute la pièce. Sa voix calme te fait peur, c’est celle de quelqu’un qui sait parfaitement ce qu’il fait, qui ne s’en émeut pas et qui ne se laissera pas arrêter. Derrière le calme, tu sens aussi autre chose, l’impression que tu ne dois pas l’énerver au risque d’empirer grandement les choses. « Jamais fait de mal » ? Parce que l’enlèvement, les attaches, ton corps épinglé à cette table, ce n’est pas te faire du mal peut-être ? Mais la suite est pire encore. Pas de mal physique, ce qui expliquerait l’absence de marque, si elle dit bien la vérité. Devant l’admission implicite du mal psychologique qu’elle te fait, un rire nerveux, craquelé, fissuré, t’échappe. L’autre, Towsen, elle… qui d’autre encore ? Qui d’autre encore pour qui tu n’es qu’un corps qu’on utilise et qu’on jette quand on n’en a plus besoin ? Qu’un objet à manipuler, auquel on peut tout faire ? Ils sont tous là, à se servir de toi, à te piétiner. Est-ce que ton corps t’appartient seulement encore ? Et ton esprit, dans lequel on entre à sa guise, qu’on trafique comme on veut ?
— Et vous pensez que je vais vous croire ? Pas de cette manière-là, ça veut dire quoi ? Qu’est-ce-que-vous-me-faites ?
Tu martèles les mots, cette question dont tu attends désespérément la réponse, sans savoir si l’ignorance n’est pas mieux. Mais ne rien savoir te rend fou. Elle te demande de te calmer, mais tu ne peux pas, tu n’y arrives pas. Pas en étant attaché comme ça. Tu regardes encore le laboratoire, à la recherche d’un dérivatif, d’un indice aussi sur l’identité de la sorcière, de quelque chose dont tu pourrais te rappeler malgré tout – mais si elle parvient à te faire oublier même la panique que tu ressens, qu’est-ce qui pourrait rester ? Tu prends une inspiration trop rapide, saccadée. Dès que tu essaies de bouger, les sangles se rappellent à toi. C’est le pire, cette vulnérabilité absolue. Tu ne connais que le combat et la fuite, avec une préférence pour la seconde ; l’immobilité forcée, complète est une torture, surtout en étant allongé. Ton cerveau et tes nerfs te hurlent de te redresser, et tu essaies encore et encore, sans résultat. La pression sur tes poignets te renvoie ailleurs, tes poignets bloqués, pris dans une poigne de fer, un corps qui t’écrase et te punaise contre une autre surface ; tu ne supportes pas de ne pas pouvoir bouger. Et tu sens son regard sur toi, et chaque mouvement réflexe pour te décaler ou te replier avorte à peine amorcé. Si seulement tu pouvais bouger, te redresser… mais porté par la panique tu t’épuises et te fais mal, les muscles trop tendus, incapable de t’empêcher de lutter, concentré seulement sur le piège, oublieux du reste. Pour un peu, tu espérerais presque replonger dans ce que tu appelles le crash, à défaut d’autre mot, cette déconnexion brutale de tes émotions, qui te laisse à la fois conscient de ce qu’on te fait et terriblement indifférent – poupée de chiffon docile et manipulable à loisir, c’est ce qu’ils veulent après tout, non ? Au moins, tu ne sentirais plus rien ; au moins, tu n’aurais plus mal, l’esprit ailleurs, détaché de cette enveloppe ; au moins tu serais à l’abri, le temps que ça durera.
Sa voix transperce le tourbillon fou dans ta tête. Tu avais presque oublié qu’elle était là. Son regard accroche le tien. « Tu veux revoir ta mère ? » Tu te figes pour le coup. Qu’est-ce que tu lui as dit les autres fois, bon sang ? Qu’est-ce qu’elle sait sur toi ? Pourquoi… Puis, d’un coup, tu comprends ce que signifie sa question. Si tu ne lui obéis pas, tu ne reverras jamais ta mère, parce que cette femme ne te laissera pas repartir vivant. Personne ne sait où tu es, personne ne te retrouvera, et encore faut-il qu’on se rende compte de ta disparition. Les gens de l’Ordre penseront que tu es retourné discrètement à Poudlard et là-bas, personne ne comprendra avant le matin au plus tôt. Et tu ne peux pas mourir sans avoir aidé ta mère. Penser à elle maintenant t’ébranle profondément. Tu veux la retrouver. Qu’elle te protège. Ça ira mieux quand elle sera là.
— Non, non…
Non, rien de tout ça ne te convient, la torture ou la mort, ce n’est pas un choix, c’est un jeu pour elle. La sorcière mesure à nouveau tes battements cardiaques, tu n’as pas l’impression que ça ait beaucoup changé, c’est la course folle depuis tout à l’heure – comme si ton corps se préparait à un sprint que tu ne peux pas entamer. Et elle est là, toujours aussi calme, sûre d’elle. Elle se concentre sur son thermos, te dit de prendre ton temps, sans que tu saches si c’est ironique ou pas. Comment est-ce que tu peux te calmer ? Tu n’y arrives pas, les sangles sur ton cou et ton ventre te font suffoquer. Tu veux bouger, juste bouger, te redresser, respirer pour de bon, plutôt que ces inspirations heurtées, saccadées, trop rapides, qui te donnent l’impression de respirer dans le vide, comme un poisson hors de l’eau, et que tu vas mourir. Tu pourras réfléchir, donner du sens à tout ça. Même si tu ne vois pas d’échappatoire : même si elle cède, elle ne te détachera jamais assez pour que tu puisses tenter quelque chose et sur l’instant, tu t’en fiches presque, tu veux juste une illusion de contrôle pour te calmer avant de craquer pour de bon. Est-ce que ça s’est déjà passé comme ça ? Est-ce que pour elle ce n’est qu’un schéma qui se répète de façon immuable jusqu’à ce qu’elle en ait marre et qu’elle te fasse ce qu’elle a prévu ?
— Détachez… Je ne… veux pas… mourir.
Les mots sortent, hachés, et te prennent le peu d’air que tu as en stock.
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J'espère que ça t'ira, j'ai un peu hésité sur la fin, s'il est trop pénible ou autre, je peux modifier ^^
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Lun 23 Nov - 18:16
L'expérience est la seule source de nos connaissances
Lexi & Eirian - Avril 2020
Comme à son habitude, comme toujours, Eirian se débat comme un fou alors que les sangles ne bougent pas d’un centimètre. Il est têtu. Et comme il le fait à chaque fois, ses yeux fouillent la pièce à la recherche d’indices, d’un nom, d’une indication qui pourrait l’aider à reconnaître le lieu où il se trouve. Te concernant, tu sais qu’il n’en a aucune chance et même si c’était le cas, tu t’empresserais de lui ôter de la mémoire tous les souvenirs te concernant et évoquant les expériences que tu effectues sur sa personne. Il faut l’avouer, tu brises ton serment d’éthique et de déontologie à chaque fois que Tobias t’amène un cobaye ; parfois une voix dans ta tête t’intime d’arrêter mais une deuxième te supplie de continuer. Cette cause pour laquelle tu te bats, elle te semble juste et justifiée ce qui suffit pour faire taire tes démons. Le monde a besoin de toi, le monde a besoin de tes découvertes scientifiques, le monde sorcier a besoin de trouver une parade, un moyen de contrer le Blood Circle. C’est pour cela que tu fais tout ça, c’est pour cela que tu te permets de faire subir à Eirian (et à d’autres que lui d’ailleurs) toutes sortes de chose. Des atrocités parfois, des expériences plutôt comportementales d’autres fois. Cela dépendait du moment. Tu souris d’un air compatissant lorsqu’il te demande gentiment d’aller te faire foutre. Ce n’est pas la première fois qu’il fait preuve d’autant de vulgarité envers toi, tu ne vas pas t’en formaliser.
Tandis qu’Eirian continue de se débattre, tu fais rouler ton fauteuil jusqu’à la table où les dossiers sont accumulés. Le dossier de Nathan est là, il t’attend. Et pile au moment où tu commences à regarder ce que tu es censé faire avec lui aujourd’hui, il te le demande. Tu te retournes vers lui tout en lisant les notes des dernières séances. À la fin de la dernière expérience, tu as noté ‘’expérience comportementale privilégiée pour la séance suivante’’. « Je vais te répondre. » Tu sais que tu dois jouer la carte de la franchise avec lui, il n’y a que ça qui fonctionne on dirait. Tu es fatiguée de devoir toujours faire et dire les mêmes choses à chaque fois, mais c’est le boulot, il faut bien s’y conformer. Tu te demandes parfois s’il ne serait pas intéressant de capturer un cobaye que tu garderais toujours en ces lieux, cela t’éviterait de devoir sans arrêt lancer des Oubliettes et de répéter encore et toujours… Mais bon, tu n’es pour le moment pas prête à recevoir un cobaye sous ton toit à longueur de journée. La solution du sortilège de l’oubli est celle qui te convient le mieux, du moins pour le moment. « Alors… Avant toute chose, tu préfères que je t’appelle Eirian ou Nathan ? » Tu connais déjà la réponse, mais bon, tu entres dans le protocole expérience comportementale donc… il faut s’y conformer. Il va probablement encore dire ‘’vous ne méritez pas de m’appeler par mon prénom’’ ou même ‘’allez vous faire foutre’’ ou bien ‘’arrêtez ! ». Peut-être aurais-tu droit à une réponse aujourd’hui, tu vas bientôt le savoir. Même si tu n’y crois pas vraiment.
Eirian ne se calme pas. Il en met du temps. Comme à chaque fois d’ailleurs. Mais ce soir, tu es fatiguée. Tu te demandes si tu as le courage et l’envie de faire les choses biens pour qu’il soit rassuré. Après avoir parlé de sa chère et tendre maman dont tu n’as d’ailleurs pas la moindre idée de l’endroit où elle pourrait être, tu le sens qui s’agite encore un peu plus, et qu’il ne lâchera pas du mou, pas cette fois, pas ce soir. Fatalement, les mots fatidiques sortent de sa bouche tandis que tu cherches à le rassurer. « Mourir ? Je t’en prie… N’exagère pas. » Tu ne vas pas lui dire que tu ne vas pas gâcher douze séances d’expérience avec lui, cela risque de le faire paniquer d’avantage. Sa respiration ne se calme pas et tu prends une décision radicale. Tu t’approches à nouveau de lui et doucement, pour qu’il est le temps de te voir venir, tu détaches la sangle qui retenait son cou. « Prends-ça comme une marque de ma bonne foi. » Tu t’attaches les cheveux en une longue queue de cheval et le regardes à nouveau : « C’est simple Eirian, on peut la jouer hard et dans ce cas-là tu vas souffrir plus que de raison inutilement. Ou bien tu acceptes qu’on passe un moment ensemble et plus vite ce sera fait, plus vite tu pourras rentrer chez toi. » Tu n’as pas franchement envie d’être sympa ce soir, donc il a plutôt intérêt d’être conciliant. Toi aussi, tu as envie d’aller dormir et de retrouver la tiédeur de tes draps. Mais pour cela, il fallait qu’il soit coopérant. Allez, c’est parti pour lui dire des semi-vérités. Parfois, cela l’aide à se calmer et à prendre sa décision, tu as presque hâte de savoir ce qu’il va choisir aujourd’hui. La souffrance ou la résignation. Cela arrive qu’il choisisse l’une ou l’autre des solutions. Il fallait juste savoir laquelle. Le fait de le laisser choisir, en soit, c’est intéressant, cela lui donne l’impression de pouvoir contrôler ce qui lui arrive.
En tout cas, tu lui dis : « Tu es l’un des sujets d’une expérience scientifique ayant pour but de comprendre la prévalence et l’incidence de la magie chez les nés-moldus. Entre autres choses. L’enjeu secondaire, tu le connais. Cela pourrait servir contre le Blood Circle. » Tu te demandes ce que cela doit faire, ce qu’Eirian peut bien ressentir. Au-delà de l’expérience même que tu lui fais subir -ce qui déjà n’est pas une partie de plaisir-, Eirian est né, comme on pourrait le dire, dans la mauvaise famille. Il avait tout pour être heureux, avoir une enfance choyée, mais il était né sorcier, même s’il n’en savait rien à l’époque.
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Jeu 26 Nov - 22:02
Cobaye et expérience
« avril 2020 »
Rationnellement, tu sais que tu n’arriveras à rien contre ces sangles, elles sont trop bien serrées et de trop bonne qualité pour que tu aies la moindre chance de t’en défaire. Trop bien attachées aussi, impossible de les arracher. Mais tu es incapable de te raisonner. La panique noie tout, la sensation terrible de ne pas pouvoir bouger occulte tes pensées. Tu luttes à t’en faire mal, tu t’essouffles et t’épuises contre des liens qui n’ont aucun jeu dans une recherche désespérée d’un moyen de t’en sortir. Mais cette situation, les pressions sur ton cou et tes poignets te font comprendre le malaise latent de ces dernières semaines, ces réveils en sursaut, la nuit, quand tu te retrouvais allongé sur le dos et avais l’impression de suffoquer. Ces fois où ton écharpe te donnait l’impression de t’étrangler au point que tu préférais ne pas en porter, cette gêne trop prégnante en mettant l’un de tes pulls plus étroit au niveau des poignets… tous ces détails que tu ne t’expliquais pas, qui te donnaient l’impression de perdre la tête ou de devenir beaucoup trop sensible, qui créaient ce malaise indéfinissable, incompréhensible, mais toujours là. Sans parler des cauchemars qui t’envahissent toutes les nuits, bien plus présents et bien plus violents qu’avant, et te laissent dans l’impossibilité de te rendormir ensuite, raccourcissant drastiquement tes repos. Malgré tout, aucun souvenir ne revient, rien qui puisse t’aider à mesurer ce qui t’attend, à comprendre ce que tu as vécu. Il n’y a que les sensations enregistrées par ton corps, qu’il restitue ensuite, sans que tu puisses les expliquer. Et, dans un moment, tout ce que tu es en train de comprendre va disparaître de nouveau, te laissant face à des ressentis absurdes. Cette nuit n’existera plus, et cela ne fait qu’accentuer ta peur.
Sans cesser de lutter, de céder au besoin frénétique de bouger, tu la vois s’éloigner, ouvrir un dossier. Le tien, sûrement. Qu’est-ce qu’elle a comme informations sur toi en plus de ton identité ? À quoi ont abouti ces autres expériences ? Qu’est-ce que tu as subi ? Ne pas savoir te torture presque autant que le reste. La même question tourbillonne dans ta tête. Qu’est-ce qu’elle te fait, qu’est-ce qu’elle va te faire ? Elle dit qu’elle va te répondre, mais jusqu’à présent, elle n’a rien développé. Des expériences… à quel sujet ? Pourquoi ? Pourquoi des sorciers en étudieraient d’autres ? Ou c’est juste une mise en scène tordue, mais ce serait quand même pousser le bouchon assez loin. Elle parcourt ses notes, tu l’observes les nerfs tendus à craquer. Alors que tu vas l’interroger de nouveau, elle te demande quel prénom tu préfères utiliser. Et si tu veux du thé et des petits gâteaux aussi, peut-être ? Entendre ton prénom de naissance te fait toujours un drôle d’effet, comme s’il était rouillé après être resté aussi longtemps inutilisé. Tu t’es appelé Eirian plus longtemps que Nathan, même ta mère ne l’employait plus. Et tes sentiments pour ce dernier prénom restent ambivalents. Ça reste une part de toi, l’enfant que tu as été et dont tu n’arrives pas à te débarrasser, quelque part entre l’ancre et le boulet. Parfois, tu aimerais bien te détacher de lui, oublier tout ce qui va avec cette identité, enterrer Nathan comme la police l’a fait en refermant le dossier de ta disparition. Mais c’est impossible. Ta famille n’oubliera jamais l’affront que tu représentes, peu importe le nombre d’identités que tu emprunteras. Il n’y a que de la part de Robin que tu l’acceptes. Tu serres les dents.
— Ni l’un ni l’autre. Libérez-moi.
Elle te demande de te calmer, mais tu n’y arrives pas, trop focalisé sur les sangles. Si seulement tu pouvais bouger… Ton souffle devient de plus en plus erratique, impossible à contrôler, et tu as beau respirer vite et fort, l’air n’atteint pas tes poumons. Un poids pèse sur ta poitrine, tu t’étouffes et, dans tes mouvements, la sangle sur ton cou devient intolérable. Tu n’entends même pas ce qu’elle te répond. Tu dois te libérer. Un mouvement près de toi, tu essaies de t’écarter par réflexe, mais elle tend la main lentement. Tu sens d’abord la sangle se relâcher avant de comprendre ce qu’elle a fait. Tu te redresses autant que tu peux, très vite arrêté par le lien sur ton ventre. La position n’a rien de confortable mais… tu arrives à respirer. L’impression de crever la surface après avoir passé trop de temps sous l’eau. Tu prends une longue inspiration qui, cette fois, va jusqu’à tes poumons et le poids dans ta poitrine s’allège un peu. Ton cœur cogne comme un tambour contre tes côtes et tu te sens nauséeux, la tête qui tourne. Tu trembles. Des larmes te montent aux yeux, tu bats rapidement des paupières pour les chasser. Elle ne doit pas les voir. Il te faut quelques inspirations de plus pour arriver à reprendre un minimum de contrôle, même si tu restes trop conscient des autres attaches. Ce n’est même pas un semblant de liberté qu’elle t’a rendu, mais c’est assez pour calmer le pire de la crise, même si la panique rôde toujours. Elle te submerge juste un peu moins.
L’autre te fixe, t’offre ce choix qui n’en est pas un, la résignation ou… tu ne sais quelle manipulation tordue. Pendant une seconde, tu envisages de céder, d’abandonner. Tu ne lui échapperas pas, elle t’a déjà mis la main dessus tant de fois et tu ne t’en es pas sorti, à quoi bon lutter contre l’inévitable ? Ce serait plus simple d’une certaine façon, redevenir un pantin une fois de plus, subir tu ne sais quoi, ce ne sera sans doute pas pire que le reste, ils t’ont déjà pris tout ce qu’ils voulaient, ont violé ton corps et ton esprit. Et de toute façon, tu oublieras, alors quelle importance ? Mais… Non. Tu veux protéger le peu qu’il te reste ; céder maintenant, ce serait renoncer à toi-même, et tu ne le veux pas, tu n’as pas été élevé comme ça. Si tu commences à céder, tu le feras toujours et partout ; tu accepteras tout… et tu ne le veux pas. Tu n’en es pas encore là, tu peux encore te battre, résister, ne pas tout lui donner si facilement. Ce serait trop simple. Et cela te donne au moins l’illusion de contrôler un peu ta vie. Est-ce que tu as déjà cédé ? Est-ce qu’il y a eu des nuits où la résignation t’a paru la seule solution viable ? Cette réponse-là, tu ne veux pas la connaître. Parce que tu sais très bien que tu as déjà pu choisir de renoncer, l’envie t’en vient parfois à Poudlard, quand tu penses à cette mascarade qu’est ta vie, à ces mensonges qui dressent un rempart entre toi et les autres et que tu te demandes si ça a vraiment un sens, si ça en vaut vraiment la peine, si ça n’aurait pas été plus simple que ton père te capture en même temps que ta mère, s’il n’aurait pas mieux valu qu’elle ne s’enfuie jamais avec toi, et que tu disparaisses il y a douze ans. Tu as toujours réussi à repousser ces idées, à garder en tête ce qu’elle t’a offert, ce qu’elle t’a permis de vivre. Et tu vas continuer. Tu regrettes juste que la sorcière soit trop loin pour que tu puisses l’atteindre et lui faire payer ce qu’elle te fait.
— Vous croyez que je vais vous obéir ? Je ne vous aiderai pas, je ne vous donnerai pas ce que vous voulez, je n’accepte rien !
Elle t’explique que c’est une expérience scientifique, à propos de l’apparition de la magie sur les nés-moldus – une fois de plus, ton sang se retourne contre toi. Que cela pourrait servir contre le Blood Circle. Mais bien sûr. À qui elle va donner ses résultats ? Au Ministère ? Ses paroles te glacent.
— Il n’y a rien de scientifique là-dedans, ça n’a aucun sens ! Je refuse d’être votre cobaye pour je ne sais quel truc tordu !
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Dim 6 Déc - 15:31
L'expérience est la seule source de nos connaissances
Lexi & Eirian - Avril 2020
Les expériences que tu mènes pour ton propre compte sont très importantes. Elles sont importantes pour toi, pour satisfaire tes propres névroses et ton besoin maladif de tout contrôler. Depuis que les Blood Circle maîtrisent la politique moldue, leurs actions se font de plus en plus fréquentes et il devient urgent de réussir à trouver comment ils ont pu élaborer le sérum magique. Pour comprendre comment contrer ses salops, il fallait bien repartir à la source du problème. La ‘’source du problème’’, c’est la magie. Depuis toute petite, tu t’es intéressée à cette question mais celle-ci résonne en toi de manière bien plus intense depuis seulement quelques mois : l’incidence et la prévalence de la magie, en voilà un sujet fort intéressant. Pourquoi des moldus et des cracmols naissent dans des familles de sorciers ? Pourquoi des enfants comme Eirian, sans aucun lien avec la magie, révélaient tout à coup des compétences et des aptitudes pour la magie ? La réponse se situe probablement dans les tréfonds de leur ADN et c’est tout cela que tu cherches à comprendre. Tu trouves cela fou qu’aucun scientifique, aucun chercheur ne se soit jamais posé cette question avant toi ; les sorciers existent depuis la nuit des temps et pour autant jamais personne ne s’est interrogé sur l’origine de cette source de magie ? Comme quoi… La plupart des gens se contentent de leur petit confort et il faut qu’on commence à attaquer leur liberté et leurs droits pour qu’il se passe quelque chose. Ces quelques pensées rationnelles te raccrochent à la réalité de terrain : tu es celle qui changera peut-être la phase du monde, tu es peut-être celle dont le nom sera inscrit dans les livres d’histoire, on construira des statues à ton effigie et on te nommera membre honorifique du conseil d’administration de l’hôpital et tu recevras la médaille pour service rendu à la communauté magique. Enfin, ça, c’est dans tes rêves. Car même si le Ministère a récemment autorisé tes recherches, tu poursuis tout de même des recherches parallèles en sous-marin. Tout savant se doit de déroger aux règles de l’éthique et de la déontologie quand cela s’avère nécessaire. Pour le coup, les recherches à l’hôpital sont tout ce qu’il y a de plus ordinaires, une première étude clinique de terrain où tu recensais dans un premier lieu les cas de Cracmols et de Nés-Moldus dans la population. Les participants effectuaient ensuite une batterie d’examen mais rien de très folichon. C’est pour cette raison que tu as décidé de continuer de ton côté les recherches pour travailler sur des aspects que le Ministère n’autorise pas. Du moins pas encore. Compte tenu des récents évènements qui ébranlent le monde sorcier et moldu, tout porte à croire que cela changera bientôt et tu ne serais pas étonné d’obtenir prochainement l’autorisation pour passer à des études disons plus… radicales.
Te reconcentrant sur Eirian, tu souris lorsqu’il te demande une fois de plus de le libérer. Cela ne t’étonne pas non plus qu’il ne veuille pas que tu l’appelles Eirian, encore moins Nathan. Ce jeune adulte est un mystère pour toi. Malgré ce que tu lui fais subir, tu ressens pour lui de temps à autre une once d’empathie ; il a joué de malchance dans sa vie, tout particulièrement durant son enfance. Naître au beau milieu d’une famille de Blood Circle et développer des dons pour la sorcellerie… Ce n’est pas de chance. Réellement. Le fait de t’en rendre compte n’empêchait en rien la poursuite de ton objectif. Les dommages psychologiques infligés au psychisme d’Eirian sont déjà trop importants, donc ce n’est pas une petite expérience de temps en temps qui changera quelque chose. C’est souvent ce que la petite voix dans ta tête, celle de la folie, t’intime lorsque tu reçois Eirian dans ton étrange laboratoire. L’autre voix, celle de la raison, se tait bien trop souvent ces derniers temps.
En retirant la sangle de son cou, tu regardes Eirian s’apaiser légèrement lorsqu’il peut à nouveau gonfler ses poumons et faire entrer l’oxygène plus aisément. Ses yeux larmoyants te donneraient presque envie de le relâcher si tu avais un cœur. Enfin… Tu sais que le tien est profondément enfoui dans ta poitrine et qu’il lui faut beaucoup plus que ça pour qu’il ressente quelque chose. Une fois de plus, Eirian ne surprend en faisant le mauvais choix ; celui de la lâcheté. Il n’a jamais eu la force d’aller jusqu’au bout des choses et de découvrir ce qu’il se cache réellement derrière tes expériences ; au final, tu te demandes s’il choisira un jour de s’y résoudre et d’avoir le courage de s’y confronter. « Tordu ? Ce qui est tordu c’est ta putain de famille et les autres membres du Blood Circle qui se croient tout permis et qui veulent annihiler les sorciers et leur ôter leur magie. Tu es un sorcier, tu devrais être de mon côté. Tu es la personne la mieux placée pour comprendre. » dis-tu. Ce qu’ils infligent aux sorciers, cela dépasse l’entendement. Les moldus ont compris eux : ils ont compris que les sorciers sont la prochaine étape de l’évolution humaine et qu’ils n’auraient bientôt pu leur place dans ce monde. Voilà pourquoi ils se défendaient. Alors toi, tu veux aussi te battre, faire tout ce qui est possible pour aider la science, aider les recherches à se développer plus rapidement. « Je suis vraiment désolée pour toi Eirian. » Tu n’es pas désolée du tout, tu fais ce qui te semble être juste. Tu ouvres à nouveau son dossier et murmures, une plume à papote notant tout sur le parchemin : « Protocole C23 non applicable sur le sujet n°135, le sujet n’est pas coopérant ce qui limite l’intérêt et la mise en place de l’expérience. » Tu marques une pause, comme pour lui laisser croire qu’il va pouvoir partir sans que tu ne lui fasses quoi que ce soit. Mais il en est hors de question. Tu n’as pas passé ta soirée à préparer tout ça et Tobias ne s’est pas décarcassé pour aller le capturer pour que tu le relâches sans rien faire. « Mise en place du Protocole D12 à la place. » Le protocole D12… C’est parti. Tu enfiles tes gants et attrapes les seringues. Tu emplis une des seringues du sérum D12 que tu as produit grâce au sérum anti-magie que Tobias a réussi à récupérer sur l’une de ses missions contre le Blood Circle. Tu as décortiqué les ingrédients et tu as tenté de le reproduire. C’est déjà le douzième essai, les onze premiers ont été infructueux sur les autres cobayes. Tu as modifié les composants et les dosages mais tu ignores totalement si cela va marcher. La seringue prête, tu t’approches du bras gauche d’Eirian, qui, à la vue de la seringue, commence à se débattre à nouveau mais il n’empêchera pas l’aiguille de perforer sa peau, ni le produit de s’introduire dans son corps. Ce sérum anti-magie, il demeure important car il est à la base de tout ; si tu parviens à comprendre quelles sont les substances qui empêchent et inhibent la magie, tu pourras te concentrer sur les portions d’ADN bloquées par le sérum ; et c’est peut-être à ce moment-là que tu pourras enfin comprendre d’où vient la source de la magie.
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Sam 12 Déc - 12:07
Cobaye et expérience
« avril 2020 »
Sans la sangle sur ton cou, tu arrives à respirer un peu mieux, à juguler la panique, même si tu restes douloureusement conscient des autres entraves toujours aussi serrées. Tu n’es pas plus libre que quelques instants plus tôt, mais tu as moins l’impression d’étouffer. Tu prends de profondes inspirations pour essayer de calmer les battements erratiques de ton cœur, gonfler tes poumons. Tu restes tremblant, parcouru de frissons, glacé jusqu’au bout des doigts – le contrecoup de la panique. Impossible de te calmer réellement, mais tu regagnes un peu en rationalité. Sans que cela te soit utile : tu n’as toujours aucune chance de t’en sortir, et les liens ne bougent pas d’un pouce – comme par réflexe, tu essaies encore de lutter contre eux, mais tes mouvements sont toujours aussi limités. Non. Ne pas y penser, même si le fait d’être bloqué ainsi te rend nauséeux, menace de te faire sombrer de nouveau. Tu veux bouger, rien d’autre, mais ton corps est incapable de répondre à la demande de ton esprit. Pour ne pas perdre le peu de calme que tu as regagné, tu te forces à te focaliser sur les paroles de la sorcière. Peu importe comment elle t’appelle, ça ne changera rien à la situation, et c’est encore mieux si elle n’emploie pas tes prénoms. Sa fausse sollicitude te hérisse et ce n’est pas l’envie de l’envoyer se faire voir qui te manque. Tu ne comprends toujours pas comment tu as pu tomber entre ses mains, comment elle t’a repéré. La seule hypothèse qui te vient, c’est par les mangemorts, même s’ils ne semblaient pas particulièrement enclins à faire des recherches sur la magie… Trop pressés de tuer et d’éradiquer moldus et nés-moldus.
L’incidence et la prévalence de la magie… Bien sûr, tu t’es déjà demandé comment tu avais bien pu te retrouver avec ces pouvoirs. L’origine de la magie… vaste sujet dont on n’aura sans doute jamais la réponse. À quel moment est-elle apparue chez les hommes ? Pourquoi chez certains et pas les autres ? Tu t’es intéressé aussi à la façon dont elle se transmet, l’hérédité bien sûr, mais sinon ? Les sorciers n’ont jamais eu l’air de faire beaucoup de recherches sur le sujet. Peut-être parce qu’ils craignent les réponses d’une certaine façon ? Ce que cela pourrait leur apprendre sur eux ? De ce que tu en sais, la magie ne sort pas de nulle part, ce n’est pas une mutation de novo… et vu les tendances familiales tant du côté de ton père que de ta mère, tu n’aurais pas parié sur l’apparition de pouvoirs. Mais ils sont bien là, apparus dans une famille qui clame son appartenance au Blood Circle depuis des générations. Alors ? Au-delà de la malchance folle qui semble être le trait distinctif de ton existence, qu’est-ce qui a pu se passer ? Le plus probable, c’est sans doute un Cracmol qui a fui les mauvais traitements infligés par les sorciers et a rejoint le Blood Circle pour se venger d’eux, réussissant à se hisser assez haut pour atteindre… soit les Lancaster soit les Morgenstern. Tu ne le sauras sans doute jamais. Ton père doit bien sûr clamer que la souillure vient de la famille de ta mère, que les si parfaits Lancaster ne peuvent pas porter du sang sorcier – ça le tuerait sûrement si ça venait de son côté (ce qui ne serait sans doute pas une mauvaise chose). Que ça soit issu de ta famille maternelle expliquerait aussi pour lui qu’elle ait si « mal » réagi à ton sujet et ait trahi le mouvement. Au fond, les sang-pur et les familles élitistes du Blood Circle ont plus en commun qu’ils ne le pensent. Ta seule existence est une honte et une humiliation pour les tiens, une tare à éradiquer – et ça te protège d’une certaine façon, c’est sûrement la seule raison pour laquelle le Blood Circle tout entier n’est pas au courant de ton identité. D’un certain côté, l’absence de recherches sur le sujet n’est sans doute pas un mal ; tu perçois sans peine la dangerosité et les risques de dérive que cela peut entraîner. Découvrir les gènes de la magie, être capable de créer des sorciers ou, au contraire, de faire disparaître tous les pouvoirs… c’est vertigineux et terrifiant, que ce soit du côté du Blood Circle ou des mangemorts – et les premiers en sont déjà bien trop proches avec leur maudit sérum et leurs artefact capables de bloquer la magie. Sans même parler des prétendues « expériences » de cette folle et ce qu’elle t’inflige, de toute cette horreur. Du calme, du calme. De toutes tes forces, tu repousses sa proposition. Tu ne pourras sûrement pas l’empêcher de te faire ce qu’elle veut – et cette seule idée te retourne le ventre et te rend malade – mais tu n’y consentiras pas. Tout ce qu’elle prendra, elle l’obtiendra par la force, pas autrement. Céder maintenant… non, tu t’y refuses. Ça n’atténuera pas ce qu’elle te fera, mais il est hors de question de lui faciliter la vie. Hors de question de participer à ces expérimentations tordues. Elle prend mal le mot que tu lui jettes à la figure.
— Vous êtes aussi tordue qu’eux, vous ne valez pas mieux que ce qu’ils font aux sorciers ! Absolument rien ne justifie ce que vous faites. C’est à cause de gens comme vous qu’on en est là !
Le Blood Circle qui torture et tue les sorciers, les mangemorts et affiliés qui torturent et tuent moldus comme nés-moldus… C’est leur haine qui provoque la situation actuelle. Pourquoi serait-ce si difficile de vivre en paix ? Ça, tu ne l’as jamais compris – à part le goût de l’espèce humaine pour se faire la guerre à propos de tout et n’importe quoi. Elle s’excuse. Tu parles. Elle n’en a rien à faire.
— J’ai dit « ni l’un ni l’autre ».
Elle change de protocole. Tu ne sais pas ce qu’elle avait prévu, et tu préfères continuer de l’ignorer. Mais ça ne veut sans doute pas dire qu’elle va renoncer à ses manœuvres insanes. Son silence t’inquiète plus qu’autre chose. Tu hais ces petits jeux, cette façon d’affirmer encore plus son pouvoir sur toi. Ces lettres et ces chiffres ne te disent rien qui vaille.
Tu ne la quittes pas des yeux tandis qu’elle enfile des gants et attrapes des seringues. Tu jures dans ta tête, cherches désespérément une échappatoire, mais il n’y en a pas, tu le sais. Qu’est-ce qu’elle va t’injecter ? Quelle saleté de drogue ? Qu’est-ce que ça va te faire ? Quand elle s’approche, tu te débats inutilement.
— Non, non, non, ne faites pas ça, non, non…
Ta voix vrille. Tu ne peux rien tandis qu’elle approche l’aiguille de ton bras et se prépare à piquer.
— Non, non…
De nouveau, tu te débats de toutes tes forces. Mais rien n’empêche la pointe froide de te transpercer la peau. La pointe de douleur, légère mais désagréable, puis tu sens le liquide froid s’insinuer en toi. Non, non, non… Tu t’attends au pire. Ton cœur cogne un fou contre tes côtes. Pendant un instant, tu ne sens rien, à part la sensation désagréable d’un corps étranger, sans savoir si elle est réelle ou si tu l’inventes. Puis une impression de chaleur te traverse de la tête aux pieds, tu te tortilles sans pouvoir y échapper, mais ça ne devient pas vraiment douloureux, juste gênant. Mais c’est en bougeant la tête que tu vois le changement sur tes bras. Ta peau déjà pas bien bronzée au naturel a… changé de teinte ? Elle ne brille pas vraiment, mais elle accroche la lumière, parcourue de reflets irisés. Et ce n’est pas le pire, des entrelacs noirs courent le long de tes veines et s’étendent, dessinant sur ta peau ton réseau sanguin. C’est quoi ça ?! La pensée paniquée te traverse. D’instinct, tu cherches à faire appel à ton pouvoir, mais tu n’y parviens pas – bien sûr, tu n’as pas ta baguette, mais… La sensation est légère comme un petit creux dans ta poitrine, une sensation de vide et de manque. Tu ne sais pas si elle est réelle, ou si tu l’inventes, si ça veut dire ce que tu penses, mais tu pries que ce ne soit pas ça, qu’elle ne t’ait pas enlevé ta magie…
— Qu’est-ce que vous m’avez fait ? C’est quoi ça ? Qu’est-ce qui se passe ?
Le phénomène ne diminue pas. Tu as l’impression que le noir caractérise le vide qui t’habite, tandis que ta peau essaie désespérément de capter d’éventuelles particules magiques. Mais ça ne peut pas être ça, n’est-ce pas ?
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Alexis Fawley
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Mer 30 Déc - 23:32
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Lexi & Eirian - Avril 2020
Eirian est chiant aujourd’hui et cela t’énerve au plus haut point. Bon, faut être honnête, il ne l’est pas davantage que les autres fois, c’est certain mais il l’est suffisamment pour que cela t’insupporte. Cela, associé à la fatigue après une longue journée de garde à Sainte-Mangouste, te donne envie d’en finir rapidement avec lui mais il ne semble pas disposer à t’aider. Certes, il semble légèrement plus calme depuis que tu lui as retiré la sangle qui ornait son cou mais son cœur continue de battre la chamade, tu peux presque le sentir tambouriner contre sa poitrine. Les veines de son cou pulsent également très rapidement, son sang ne doit faire qu’un tour dans tout son corps. Tu trouves que c’est amusant. Enfin…. Non pas que la situation soit amusante. C’est plutôt que tu trouves ça dingue que son cerveau, du moins son inconscient, ne puisse se souvenir malgré le sortilège d’amnésie que tu ne lui feras pas de mal. Certes, la situation est inquiétante, stressante, paralysante pour lui ; il ne sait pas qui tu es, ni vraiment ce que tu veux, même si tu as tenté de lui expliquer déjà de nombreuses fois. Mais Eirian est hermétique à toutes tes explicitations et tes éclaircissements : il semble se ficher de la science et de l’évolution, des expériences auxquelles vous autres, êtres supérieurs douées d’intelligence et de capacités d’analyse incroyables, êtes obligés de vous soumettre pour faire avancer le monde. Si Eirian n’est pas capable de comprendre que tu fais ça pour le bien des sorciers après tout… C’est qu’il est plus bête qu’il n’en a l’air. Dommage, toi qui le pensais intelligent.
Tu serres les poings lorsqu’il ose dire que tu es aussi tordue que les Blood Circle. Tu n’es pas d’accord, tu ne fais que riposter. La preuve : durant des milliers d’années, depuis que la magie existe et que les sorciers se cachent, jamais aucun chercheur n’avait tenté de découvrir le secret et l’essence de la magie. Qu’est-ce qui fait que certains êtres humains développent des pouvoirs et d’autres non ? La quintessence même d’un sorcier, ce qu’il fait de lui ce qu’il est, c’est la source de sa magie. Mais tu te doutes que les sorciers qui t’ont précédé ne cherchaient ni la grandeur, ni la puissance. Du moins, pour la plupart d’entre eux. Tu sais les dérives que peuvent apporter tes recherches ; si jamais tu venais à découvrir le gêne sorcier, il serait possible de le récréer, de doter des moldus de pouvoir. Cela serait la fin d’une époque, le début d’une nouvelle ; des moldus génétiquement modifiés ? Tu ne sais pas si c’est ce que tu voudrais. Te concernant, tu veux simplement te protéger des Blood Circle, tu ne penses pas que tu voudrais commercialiser ou étendre tes découvertes. « C’est grâce à des gens comme moi qu’on s’en sortira justement. On n’a pas initié la guerre, nous. Ta famille oui. » Tu as encore du mal à comprendre qu’Eirian puisse défendre les trous du cul qui composent ses géniteurs. Il est vrai que les sorciers ont toujours été les opprimés dans l’histoire. Les chasses aux sorcières, cela ne date pas d’hier. Et maintenant que vous vous défendiez un peu, il chouinait ? Franchement… C’est l’arroseur arrosé. Mais en même temps, pourquoi cela te surprend encore ? Vous avez cette conversation quasiment à chaque fois et au mot près. Eirian ne fait que de sortir des choses que tu as déjà entendu mille fois venant de sa part. Tu sais qu’il n’est plus question d’essayer de le faire changer d’avis, il est persuadé d’avoir raison. Tu ne peux l’en blâmer, tu fais exactement la même chose.
Allez, l’heure n’est plus à la négociation, il est temps de passer à l’action. Et le comportement d’Eirian étant prévisible à souhait, il fallait passer au plan B. Le protocole C12. Tu ne t’attends à rien venant de ce nouveau mélange et tu ne sais pas ce qu’il va se passer. Comme les protocole C01 à C11 n’ont rien donné, tu préfères rester prudente, après tout, la recherche médicale est une branche longue et tortueuse, on ne peut pas obtenir des résultats du premier coup. Comme on peut s’y attendre, Eirian s’agite dès lors que tu approches la seringue de son bras, ce qui est compréhensible. Qui a envie de se prendre une injection d’un serum dont on ne sait rien ? Des fois, une petite voix dans ta tête te dit que tu es complètement cinglée mais une autre voix te dit que tout va bien. Parfois, il faut juste savoir faire taire celle qui nous embête le plus. « Tout va bien aller. » dis-tu d’une voix calme, presque rassurante et maternante, même si tu sais très bien qu’il n’y croira pas une seule seconde. Une fois que le liquide coule dans ses veines, tu t’assois et tu attends. Le dossier d’Eirian dans les mains, tu attends. « Réactions physiologiques semblent normales suite à l’injection du protocole C12. » dis-tu et la plume à papote s’active sur le papier. « Réactions dermatologiques anormales. » complètes-tu en voyant la peau d’Eirian virer au blanc et la couleur de ses artères devenir plus sombres. « Peau translucide et pigmentation noire des réseaux sanguins et veineux qui s’étend du bras sur tout le corps. » Effectivement, le phénomène vient de se déployer à l’ensemble de son torse et tu vois que cela continue en remontant sur son cou. Tu soupires. Bon, ce n’est pas encore pour aujourd’hui. « Hypothèse diagnostique : l’ajout de la mandragore dans le protocole C12 a probablement modifié les propriétés chimiques de l’injection, ce qui a dénaturé les composants. » dis-tu, et la plume écrit sur le dossier. Tu réfléchis aux erreurs que tu as pu commettre tout en regardant Eirian qui, au-delà d’avoir peur des modifications physiques qui s’opèrent sur son corps, s’agite anormalement. « Qu’est-ce que vous m’avez fait ? C’est quoi ça ? Qu’est-ce qui se passe ? » Tu fronces les sourcils. « Quoi ? Tu ressens quelque chose ? » dis-tu, tout en sachant fort bien qu’il ne répondra pas à ta question. Il semble encore plus paniqué qu’en ayant remarqué que sa peau avait changé de couleur. Et si… Et si ? Et si tu avais réussi ? Et si malgré l’erreur de dosage sur la mandragore tu étais parvenue à reproduire le serum anti-magie ? Sans réfléchir -alors que tu es d’ordinaire quelqu’un de réfléchit, tu retournes dans ton salon et fouilles le manteau d’Eirian à la recherche de sa baguette. Tu refermes la porte du laboratoire. Avec toutes les précautions du monde, tu te glisses dans un coin de la pièce et prononces un sortilège de protection en informulé ; un Protego totalum autour de toi-même. Puis, tu fais virevolter la baguette d’Eirian à l’aide d’un Wingardium Leviosa. Lorsque sa baguette atteint sa main, tu es prête à dégainer n’importe quel sortilège malgré celui qui te protège déjà. Juste au cas-où. Tu sens l’excitation monter en toi, tu ne sais pas ce qu’il va se passer, cela serait fou que cela fonctionne. Tu es prête à parer toutes les éventualités.
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Mar 5 Jan - 21:57
Cobaye et expérience
« avril 2020 »
Tant que la discussion se poursuit, même si elle ne contient rien de nature à te rassurer, cela retarde d’autant ce qu’elle va te faire et te laisse du temps pour réfléchir à une solution, bien que tu continues de mouliner dans le vide – tu sais aussi reconnaître quand une situation est désespérée, et celle-ci l’est. Sans ta baguette magique et incapable de bouger, tu es complètement à sa merci. Et elle est trop enfoncée dans son raisonnement, elle est trop convaincue du bien-fondé de ses actes pour que tu aies une quelconque chance de la pousser à changer d’avis et à t’épargner cette fois. D’autant que tu ne comptes pas la supplier, tu ne sais que trop bien que ça ne changera rien non plus. Au mieux, elle s’en amusera, au pire, elle s’énervera. Mais la moindre minute gagnée est un répit, un moyen de retarder encore un peu l’inéluctable et tu t’y accroches. Tu as complètement perdu le fil du temps, tu ignores combien de temps tu es resté inconscient et depuis combien de temps tu es réveillé. Il était plus que tard quand tu t’apprêtais à quitter le QG, aux alentours de deux heures du matin – il y a une heure ou deux, peut-être, mais tu as presque l’impression que c’était une autre vie, où toute cette folie n’existait pas. L’aube sera là d’ici deux, trois heures, elle ne peut pas te garder au-delà, n’est-ce pas ? Certes, c’est le week-end, tes condisciples ont l’habitude de te voir levé bien avant eux, que ce soit à cause de tes cauchemars ou parce que tu filais à Londres pour travailler. Est-ce qu’elle pourrait le savoir ? Est-ce que cela s’est déjà passé, est-ce que ton cerveau a déjà fabriqué de faux souvenirs pour combler les trous ? Intérieurement, tu rages contre ton esprit qui, même maintenant, se refuse à te donner les réponses. Si seulement tu pouvais te souvenir des fois précédentes, comprendre, anticiper… Trouver un angle d’attaque, n’importe lequel, quelque chose qui te permette de sortir un peu de cette absolue vulnérabilité qui te rend malade, de la peur qui oblitère une partie de tes capacités de réflexion. Surtout que tu dois partir du principe qu’aucune de tes réactions, aucun de tes réflexes ne sont une nouveauté pour elle, ce qui te rend prévisible, alors que tu ignores tout d’elle et de ce qui t’attend réellement. Malgré toi, tu cherches encore à retenir un maximum de détails, d’éléments, en espérant que quelque chose passera à travers, te donnera un indice pour plus tard. Mais tu as déjà dû le faire et ça n’a pas marché.
Tu reviens sur ce qu’elle te confie sur ses recherches, cette fameuse quête du gène sorcier qui justifierait tout ce qu’elle t’inflige. Et cela a quelque chose de vertigineux quand tu penses à toutes les implications possibles. Pour l’heure, la formule du Blood Circle n’est heureusement pas parfaite, l’effet n’est que temporaire, mais s’ils vont plus loin, si les sorciers s’y mettent et découvrent comment activer ce gène ou le bloquer définitivement, si c’est possible… Autant le Blood Circle que les Mangemorts avec leur idéologie du sang pur peuvent faire des ravages avec cette connaissance. Et elle, qu’est-ce qu’elle voudrait en faire ? Tu n’es toujours pas sûr de son allégeance. Quoi qu’il en soit, tu l’énerves à lui dire qu’elle est aussi tordue que le Blood Circle. Évidemment, elle a raison, les autres ont tort. Parfait pour justifier toutes ses exactions. Ce qu’elle confirme d’ailleurs. Quant à savoir qui a initié la guerre… Les Blood Circle chassent les sorciers depuis des siècles – tu as des restes d’histoire familiale – mais s’ils ont gagné en puissance ces derniers temps, c’est bien parce que les mangemorts ont commencé à s’en prendre aux moldus… c’est bien comme ça que ton père a perdu ses parents. Et tout ça est un cercle vicieux qui ne vous mènera nulle part.
— Ça fait des siècles que ça dure, un coup les sorciers, un coup les moldus ! « C’est pas nous, c’est eux », c’est pire qu’une cour de récréation !
Et cela n’arrêtera pas tant qu’il y aura des groupes comme le Blood Circle ou les Mangemorts pour jeter de l’huile sur le feu. Quand tu penses à tout ce que fait l’Ordre en termes d’alliance, de compréhension entre moldus et sorciers… tout cela ruiné par quelques abrutis extrémistes, il y a de quoi hurler de rage et de frustration, et ce n’est pas l’envie qui t’en manque parfois. Sans sombrer dans l’optimisme le plus idiot, il y aurait tellement à construire une fois les extrêmes écartés, les deux mondes pourraient s’apporter tellement de choses. Mais au lieu de cela, ils préfèrent se faire la guerre, tu es mort aux yeux de ton propre père le jour où il a découvert tes pouvoirs et les mangemorts s’en donnent à cœur joie sur les cracmols, tous autant incapables d’accepter la différence.
Mais ici et maintenant cette conversation n’a aucun sens et tu reviens très vite aux gestes de la sorcière. Et à la seringue qu’elle tient à la main. Tu te débats comme un fou – inutile, scande toujours le petit morceau de rationalité qu’il te reste – mais impossible de t’en empêcher. Les « non » qui t’échappent et qu’elle ignore complètement. Qu’est-ce que ça va te faire ? Est-ce qu’elle le sait elle-même ? Tu n’en sais rien. Ne faites pas ça, je vous en prie, je vous en prie. Les mots tourbillonnent dans ta tête, mais tu ne les prononces pas. Son « tout va bien aller » te hérisse.
— Allez vous faire foutre !
Tu te crispes tout entier quand l’aiguille approche de ton bras, mais tu ne peux rien faire, et elle s’enfonce sous ta peau. Les premières minutes te paraissent interminables, mais tant qu’il ne se passe, tant que tu ne sens rien, tu peux espérer que peut-être, quoi qu’elle ait tenté, ça n’a pas marché. Mais très vite ton espoir s’envole en fumée tandis que les premières réactions apparaissent. Les commentaires de la femme ne te rassurent pas non plus, ce n’était clairement pas prévu. Horrifié, tu te tords le cou pour suivre l’avancement de la pigmentation. Son hypothèse te passe à moitié au-dessus de la tête, mais… de la mandragore ? Tu n’as jamais été bon en potions, mais tu sais au moins que ça entre dans la composition de mélanges puissants. Mais ce n’est pas le pire. C’est plutôt cette sensation comme un creux en toi. La sorcière t’interroge, mais tu ne lui réponds pas, trop concentré sur ce que tu éprouves. Par pitié, faites que ce ne soit pas ça… Tu ne peux pas perdre tes pouvoirs maintenant. Le mélange du Blood Circle est temporaire, tu te souviens bien d’Helios Carrow, mais elle, si elle teste des choses au hasard pour tenter de le reproduire… à quoi est-ce que tu peux t’attendre ? Non. Ne pas aller plus loin que ce que tu peux constater factuellement. Et pour l’instant, tu n’as aucun signe que tes pouvoirs aient été affectés. Tu te raccroches de toutes tes forces à cette lueur d’espoir.
Le bruit des pas de la sorcière qui s’éloigne retient ton attention. Elle s’éloigne avant de revenir, mais elle reste loin de toi, dans un coin de la pièce. Tu n’as pas le temps de t’interroger que d’un coup, ta baguette apparaît dans ton champ de vision. Ton cœur rate un battement avant de repartir dans sa course folle. Elle te rend ta baguette, et tu comptes bien ne pas laisser passer l’occasion – mais si elle le fait, c’est qu’elle doit être sûre de l’effet de son mélange.
Mais sentir le bois fin sous tes doigts te procure un soulagement indicible et tu serres ta baguette de toutes tes forces. Tu es armé, et tu peux agir. Elle a dû se protéger, l’attaquer immédiatement te fera perdre du temps et lui permettra de te neutraliser. D’abord, te protéger, toi, te donner du temps pour te libérer. Le Protego totalum sort en informulé, tandis que tu espères de toutes tes forces que ça fonctionne – ça va marcher, ça va marcher… Des étincelles rouges et dorées, de la couleur du bouclier, jaillissent de ta baguette en lieu et place du dôme protecteur, et elles n’ont pas les bonnes nuances, celles qui te disent que le sortilège a réussi. Elles essaient tant bien que mal de former le bouclier, mais trop faibles, pas assez nombreuses, elles retombent en pluie chaude que tu ne peux éviter – pas assez chaude pour te brûler heureusement. En désespoir de cause, sans plus réfléchir, tu l’attaques, elle. Tu vises le coin où tu l’as entendue se replier, mets toute ton énergie dans le Stupefix toujours informulé. Ta baguette tressaute dans ta main, comme si elle donnait tout ce qu’elle pouvait, en crachant de nouveau un jet d’étincelles rouges, loin, bien loin de ce qu’aurait dû être le sortilège à sa pleine puissance. Le choc te fige une seconde. Ta magie n’a pas complètement disparu, mais c’est presque tout comme, tant elle est faible. Et pour combien de temps ?
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Lun 18 Jan - 22:21
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Lexi & Eirian - Avril 2020
L’excitation te fait faire n’importe quoi. Prendre le risque de donner une baguette à Eirian, oui, c’est une putain de connerie. Est-ce parce que tu as l’impression que tu n’as jamais été aussi près du but que tu cherches à atteindre depuis plusieurs mois ? Il est vrai que cette recherche t’a pris tout ton temps depuis que les Blood Circle sont parvenus à bloquer l’essence même de la magie. Mais tu le sens, tu le sais, tu touches au but, tu caresses du doigt ce rêve qu’un jour, tu pourras contrer les effets de ces salops de moldus qui ont la frousse de ce que les sorciers pourraient bien leur faire. Tout cela n’est encore qu’une question de crainte et de méconnaissance. Pourquoi l’être humain a-t-il peur de ce qu’il ne comprend pas ? Pourquoi ne se contente-t-il pas de comprendre avant de juger et de terroriser ? Certes, les guerres intra-sorciers sont légion et ont toujours existé. Celles entre moldus et sorciers également mais le peuple magique avait réussi à faire profil bas depuis quelques siècles et vous viviez presque tranquillement jusqu’à ce que le secret magique soit révélé. Tout cela avait eu pour effet de propulser la magie sur le devant de la scène pour le meilleur comme pour le pire. En réalité, c’est bien le pire qui est arrivé car avec l’arrivée au pouvoir politique des Kane, membres ancestraux de cette fabuleuse organisation regroupant tous les poltrons de la terre, vous êtes trop exposés. Déjà que les moldus ne sont pas aidés, mais avec les crétins qui les dirigent… Enfin bon, ce n’est pas mieux coté sorcier avec cette merveilleuse idée qu’est le conseil. Les membres qui y siègent ne valent pas mieux... Il y a déjà cet idiot d’Harry Potter que tu as toujours trouvé mou du genou ; il y a aussi l’Augurey dont tu ne te préoccupes pas du tout. Mais une alliance Phenix/Mangemort ? Franchement, qui a eu cette idée tordue ? En tout cas, si cela permet enfin d’en finir avec les idéaux de sang… Ce n’est pas gagné. Tu te doutes que cette alliance n’est que temporaire et qu’elle disparaitra à la minute même où les sorciers auront trouvé un moyen définitif de combattre le Blood Circle. Et même si ce n’est sans doute pas pour demain, tu n’as pas du tout envie que tes recherches tombent entre de mauvaises mains, donc pour le moment, tu gardes tout cela pour toi ; seuls Tobias et Kesabel sont au courant de ce que tu fais dans cette petite pièce secrète et c’est déjà bien, tu ne veux pas prendre de risque même si la confiance que tu leur accordes est inébranlable. Tu sais que jamais ils ne te trahiraient.
Mais tandis que tu attends de manière totalement vaine qu’Eirian confirme tes hypothèses, tu te dis que c’est vraiment une belle idée de merde. Ses doigts se renferment sur sa baguette avec un soulagement que tu perçois même de là où tu es. Tu peux aisément le comprendre, être privé de sa magie, de ce petit bout de bois qui vous permet de déplacer des montagnes, cela fait peur. Cela déstabilise plus d’un sorcier. C’est pour cela que tu t’es tournée vers d’autres armes moins conventionnelles pour un sorcier ; des couteaux. Et tu es devenue une experte dans ce domaine. Le lancer de couteau, c’est tout un art que tu t’es évertuée à maîtriser dès que le Blood Circle a gagné du terrain : tu le sais, ne pas pouvoir se défendre autrement qu’avec sa baguette, cela mène à des situations semblables à celle d’Eirian. Tu ne veux pas ça, tu veux pouvoir mettre à terre n’importe quel ennemi, que tu aies ta baguette ou non.
Eirian lance un sortilège. Tu ne comprends pas lequel. Les étincelles qui jaillissent de sa baguette sont faiblardes, trop fragiles pour fonctionner. Tandis que tu t’interroges sur pourquoi, ta baguette toujours pointée sur lui, il charge. Comme un fou. Bon ok, de vous deux, c’est toi la folle. Mais tu n’as pas peur. Pas une seconde. Ton bouclier est d’une qualité exceptionnelle tandis que son nouveau sortilège ne donne rien. Alors, sans plus de cérémonie, tu lances un Stupefix en informulé et le jet de lumière touche Eirian de plein fouet. Dans la seconde qui suit, tu es à ses côtés et sans plus de cérémonie, un sortilège de lévitation ramène Eirian à sa place initiale. Tu le sangles à nouveau sur la table d’expérience et laisses ton cœur retrouver doucement son rythme ordinaire. Lorsque cela est fait, tu dictes à la plume à papote : « Résultats encourageants avec le sérum C12. Recherches à poursuivre sur les composants utilisés. Le sujet présente des signes évidents d’altération de sa magie. » A moins qu’il soit complètement con mais tu ne le penses pas. « Travailler sur les effets secondaires et indésirables du sérum qui ne se résorbent pas immédiatement. » La peau d’Eirian l’atteste. Tu n’es pas prête d’aller te coucher. Au contraire, tu le veilleras toute la nuit, jusqu’à l’aube s’il le faut. L’excitation continue de t’envahir même si tu ne laisses rien paraître. Peut-être que ce soir, tu vas écrire l'histoire.