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Quand tu sais que tu as merdé, vaut mieux se la fermer || Luca & Anjelica :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Luca Zabini
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Ven 30 Oct - 1:02

Quand tu sais que tu as merdé, vaut mieux se la fermer

Luca & Anjelica - Avril 2020

Cela fait des semaines que tu appréhendes ton retour en Angleterre autant que tu ne l’attends. Alors que tu commençais doucement à te faire à l’idée que tu allais repartir pour Londres, un courrier est arrivé et a bousculé tes plans. Et il fallait être fou pour ne pas être inquiet par la situation dans laquelle tu te trouves. Accoudé contre le muret en pierre devant la longère familiale, une cigarette coincée entre tes lèvres, ton visage inexpressif ne dit rien, ne laisse rien paraître. Tu as appris depuis longtemps à ne laisser s’échapper aucune émotion. Plus simple, moins dur à gérer. Tu attends. Ils arrivent. Jaeden et Anjelica. Tu le sens, tu le sais. Cela fait des mois que tu n’as pas revu ta sœur et ton meilleur ami. Et cela fait des mois que tu ne lui as pas parlé. En réalité, tu n’as eu aucun contact direct avec Anje. Tu as bel et bien eu de ses nouvelles par Jaeden mais assez peu en vérité. Déjà, parce que tu n’as que très peu écrit. Deux ou trois lettres peut-être en un peu moins d’un an, uniquement pour dire le strict minimum, à savoir ‘’je suis vivant’’ et ‘’je vais bien’’. Tu n’as pas vraiment cherché à savoir comment ça allait de leur côté parce que cela te rappelait à quel point tu avais échoué. Et puis, il faut l’avouer, les premières semaines, tu n’étais tout simplement pas en état de donner la moindre nouvelle. La désintox a été rude, le sevrage difficile. Tu en as bavé. Lorsque tu as promis à ton père que tu t’en sortirais tout seul, tu étais loin d’imaginer l’état dans lequel tu allais ressortir de tout ça. Comme d’habitude, il t’avait plus ou moins fait confiance tout en te surveillant de près. Il faut dire que tu étais un véritable déchet à ton arrivée à Tivoli. Les cernes violacés, le visage fermé et creusé, les insomnies, l’irritabilité permanente. Bref, tu étais en piteux état. Les premiers jours, tu les as passé dans ton ancienne chambre, à attendre que le temps file, espérant presque que la dépendance s’en aille d’elle-même. Mais la volonté d’arrêter ne t’a jamais réellement traversé. Tu avais continué à te défoncer, à finir le stock que tu avais emmené avec toi. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. Là avait alors commencé la véritable désintoxication. Mais avec le sevrage est apparu le manque, le manque d’adrénaline, le manque de sensation, le manque d’excitation. Il avait bien fallu se tourner vers autre chose. Le sport, l’alcool, les femmes, la moto, le vide. Voilà quels ont été tes remèdes. Du moins, les simulacres de remède. Et puis, il y avait eu la première rechute. Plusieurs en réalité. Tu n’es pas certain d’être réellement guéri. Tu te demandes même si tu en as vraiment envie. Tu accueilles toujours la drogue comme une vieille amie avec pour espoir qu’elle participe à ton expiation ; oh oui, tu aimes entretenir les contradictions.

Lorsque tu aperçois au loin la moto de ta sœur pénétrer dans le territoire des Zabini, tu t’éclipses sans faire de bruit alors que ton cœur meure d’envie de la voir. Elle qui a toujours été ton roc, ton tout, ton repère. Tu as tout affronté avec elle, pour elle. Et pourtant… Tu n’as d’autres choix que de partir. Lâche toi ? Peut-être bien ? Mais pas tant que ça. En vérité, il y a deux raisons qui te poussent à t’éloigner de la maison. En premier lieu, tu ne veux pas gâcher les retrouvailles entre Anja et vos parents ; tu sais que ta présence pourrait la contrarier. C’est un doux euphémisme. Tu connais ta sœur, tu sais qu’elle sera furieuse. Vous êtes si proches. Vous l’étiez du moins avant ton départ. C’est la deuxième raison qui t’empêche de rester alors que le bourdonnement du moteur d’Anjelica, reconnaissable entre tous, résonne dans tes oreilles. Tu as peur. Peur que tout ait changé. Peur de ne pas la retrouver comme elle était. Peur qu’elle t’en veuille. Alors oui, tu es peut-être lâche, mais tu préfères fuir que d’affronter la réalité. Du moins pour l’instant. Tu as envie de lui parler seul à seule et tu ne veux pas d’embrassades et de retrouvailles forcées qu’elle sera sans doute forcée de faire devant vos parents. Tu préfères une réaction vraie et authentique. Là, tu sauras vraiment à quoi t’attendre.

Tu transplanes avant qu’elle ne puisse te voir. Tu ne t’en vas pas bien loin, seulement à trois cents mètres de là, là où tu sais qu’elle pourra te trouver. Le parc familial est immense et il y a de nombreux endroits où tu apprécies te poser. Mais il y en a un qui revêt un attachement tout particulier. Il y a cet arbre où tu as toujours aimé t’asseoir, avec une vue sur le fleuve Aniene et un panorama sur la grande Cascata di Tivoli. Le bruissement de l’eau qui tombe a toujours été d’un grand réconfort et c’est un endroit où vous alliez souvent pour discuter quand vous étiez plus jeunes. Vous y alliez pour dessouler après une soirée trop arrosée, parfois même pour s’entraîner à la boxe. Bref, vous en avez passé des bons moments ici. Tu restes assis là pendant ce qu’il te semble des heures lorsqu’enfin, au bout d’un moment, tu perçoives des bruits de pas. Tu ne te retournes pas. Tu attends. Tu dis juste : « Salut Anja. » Parce que tu sais que c'est elle. Prononcer son surnom après tant de temps t’est presque douloureux. Tu espères que cela fera passer la pilule tout en sachant fort bien que ce ne sera pas le cas. Au bout d’un moment, n’en pouvant plus, tu tournes ta tête vers elle. Si tu as changé physiquement, prenant une masse importante de muscle et augmentant ta carrure, Anjelica demeure égale à elle-même, malgré une chevelure bien plus longue que l’an dernier. Tu la sens déterminée. Déterminée pour quoi ? Les pleurs, une étreinte, les poings ? Tu paries sur les trois à la fois.

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Anjelica Zabini
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Dim 1 Nov - 17:47

Luca & Anjelica
⚜ Quand tu sais que tu as merdé, vaut mieux se la fermer ⚜

Lorsque mes pieds avaient foulé le sol de l’Italie, un frisson intense m’avait parcouru toute entière. C’était comme si j’étais happée par mes racines. Qu’elles étaient venues puiser dans tout mon être pour venir éveiller chaque nerfs qui composaient ma carcasse. Venue en moto avec Jaeden, la route avait été longue mais exaltante. C’était la première fois depuis longtemps que je faisais un tel trajet. Les épreuves avaient peut-être continuées mais elle m’avait permis de me reconstruire petit à petit. Grâce à l’Anglais, mon fiancé improbable. Qui m’avait poussé dans mes derniers retranchements. Et si depuis je pouvais remonter, faire des chemins tels que celui-ci ou des courses dans son dos, je n’étais toujours pas remontée seule pour me confronter à d’autres. Mais si je jetais un regard par dessus mon épaule afin d’observer le chemin parcouru, ce n’était pas si mal… Et lorsque je regardais devant moi… je voyais un avenir se dessiner. En compagnie de Jaeden, en Angleterre. Et de mon frère ? Mes obsidiennes accrochèrent rapidement les silhouettes de mes parents qui étaient immédiatement apparu au bruit de nos moteurs. Mais Luca, lui, encore une fois semblait être aux abonnés absents. Déçue, je me ressaisissais et prenais rapidement ma mère dans mes bras. Mon père venant nous envelopper toutes les deux. Je ne saurais dire combien de temps nous restions ainsi mais un sentiment de bien être profond m’envahit. Ma chair, ma vie, mon sang… Mais le tableau était terriblement incomplet sans que je ne parvienne à saisir pourquoi. Luca m’en voulait-il pour quelque chose ? Avais-je fait quelque chose de mal ? Pourtant, il était parti sans nous avertir. Il ne répondait jamais à mes parchemins et mon hibou revenait toujours seul… Je n’avais que très peu de nouvelles de sa part. Il m’avait tout simplement abandonnée… Et en cet instant où mon coeur était prêt à exploser à l’idée de le revoir… il sembla se briser à cause de son absence.

Je présentais alors Jaeden de façon officielle et nous rentions enfin dans cette maison qui m’avait vu grandir. Après avoir rangé nos affaires et pris une douche, je m’excusais auprès de Jae qui comprenait tout à fait ce que j’allais faire, sans même avoir à lui dire. Trouver Luca… Et quelque chose en moi semblait déjà savoir où il pouvait se trouver. Un endroit à nous que nous avions découvert plus jeunes. Notre petit secret que nous avions partagé qu’avec de très proches amis lorsqu’ils venaient nous voir chez nous. A l’abris des regards. Un havre de paix où tous les problèmes avaient été laissés à l’entée. Jusqu’à présent.

Je transplanais là où se trouvait la cascade de Tivoli. Le bruit de l’eau envahit mes oreilles m’apportant une douce sensation d’apaisement. Pourtant… lorsque j’aperçu la silhouette de mon frère… De Luca, Mia Luce… L’eau ne fut pas suffisante pour me calmer. Sa carrure avait changé. Il semblait avoir passé du temps à faire du sport pour compenser… son addiction ?  « Salut Anja. » Un sensation étrange me traversa de toute part. Sa voix que je n’avais pas entendu depuis si longtemps… Ce surnom qu’il était le seul à me donner. Et puis la colère m’amine alors qu’il daigne enfin toujours la tête pour me regarder. Nos regards se rencontrent, s’accrochent, se confrontent. Je le fixe dans l'incompréhension la plus totale. Tous ces mois sans qu’il ne donne signe de vie. Toutes ces semaines à attendre une quelconque réponse. Et il n’était même pas venu m’accueillir à mon arrivée ? « Sérieusement ? Salut Anja ? C’est tout ? » Chaque parcelle de mon corps semble s’électrisent de colère devant son indifférence. Je parcourais les derniers pas qui me séparaient de lui. Il avait toujours été plus grand que moi… M’obligeant à relever le visage pour amarrer mes prunelles aux siennes. Je ne savais plus où la tempête de sentiments que je ressentais tentait de m’amener. L’envie de pleurer, de le prendre enfin dans mes bras. De lui hurler dessus pour être parti comme il l’avait fait sans jamais donner de nouvelles ou presque. Je serrais mes poings pour me contenir devant son indolence. Puis soudainement, je vins abattre le plat de mes mains contre son torse avec une telle brutalité que je sentis mes paumes et le bout de mes doigts fourmiller. « Salut Mia Luce ! »  Eructais-je au même moment. Mes pupilles se dilataient devant la tornade qui s’immisçait en moi. Comment pouvait-il paraitre aussi calme ? Aussi indifférent après tout ce qui était arrivé ? Lui ? Mon ancre, mon pilier ? Ce frère pour qui je ferais n’importe quoi. Que j’avais toujours placé au dessus de tout le reste. Il m’avait effacé de son existence durant de trop nombreux mois. Et je lui en voulais pour ça. Pour son absence. Et pour ce visage presque neutre qu’il m’offrait comme si nous nous étions quittés le week-end dernier. Comme un vieux démon, une vieille habitude, mon poing parti venant chercher ses côtes alors que rapidement, je positionnais, en garde pour mieux l’assaillir à nouveau. J’étais prête à le faire tomber dans cette putain de cascade pour le faire réagit.
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Dim 1 Nov - 23:28

Quand tu sais que tu as merdé, vaut mieux se la fermer

Luca & Anjelica - Avril 2020

Tu appréhendes. Tu n’as jamais rien pu cacher à Anjelica. Depuis votre tendre enfance, vous avez toujours pu compter l’un sur l’autre. Dans la joie comme dans la peine, dans les bons moments comme les mauvais. Mais depuis son arrivée en Angleterre, tu as l’impression que les mauvais moments se font plus nombreux et la peur intense de la perdre à chaque instant t’a plongé dans un état de vigilance intense et permanent. Depuis que tu es môme, tu as toujours su que ta vie serait toujours plus ou moins menacée ; en tant que fils aîné et héritier de la famille Zabini, la charge de la branche mafieuse de la famille t’expose forcément à des ennemis, aux familles rivales, aux mafieux d’autres clans. Tu t’es préparé à sa toute ton existence et tu l’as accepté car cela fait partie du jeu. Mais ce que tu n’avais pas prévu dans tout cela, c’est que ta sœur aussi serait la cible de ces putains d’ordures. Tout cela aurait été plus simple si votre relation n’avait rien voulu dire à tes yeux mais c’est tout le contraire. Anja, c’est ton roc, c’est ta lumière dans l’obscurité, la seule personne avec qui tu pouvais tout vivre, tout traverser. Alors quand tu as craint pour sa vie deux fois à quelques mois d’intervalles, tu as cru devenir fou. Tu es devenu suspicieux de tout, préoccupé en permanence, tourmenté par les plans de vos ennemis. La drogue t’a permis de tenir. Pendant un temps en tout cas. Jusqu’à ce que tu ne puisses plus rien contrôler.

Anja n’avait rien su. Du moins, pas tout. Elle savait que tu consommais régulièrement mais pas à cette dose. Tu imagines qu’elle a dû être surprise de ton départ soudain. Tu n’avais même pas pu la confronter avant de partir, cela aurait été trop difficile à supporter ; tu n’aurais pas pu encaisser sa réaction. Est-ce qu’aujourd’hui tu le pouvais davantage ? Après presque un an sans aucune nouvelle ? Son silence t’est insupportable alors qu’il n’est le reflet de ce que tu lui fais subir depuis onze mois. Elle est là mais ne dit rien. Elle est là mais ne bouge pas. Tu peux presque sentir sa colère alors que tu n’as pas encore croisé son regard. Lorsque tu tournes la tête pour la confronter, tes yeux s’accrochent aux siens, les défiant presque. Tu sens son agitation, son mécontentement ; son incompréhension se lit sur son visage, dans ses yeux. Les mots sont faibles. Tu restes calme, trop calme, tu vois que ça l’énerve. Alors qu’elle s’avance vers toi d’un pas décidé, tu te lèves pour l’accueillir, quoi qu’elle fasse. La tempête va bientôt rencontrer le volcan. Tu la sens tout en effervescence tandis qu’elle se plante devant toi. Ses poings sont serrés, prêts à te frapper. Tu n’essayes même pas d’esquiver les coups qui vont pleuvoir ; dans un sens tu penses que tu les mérites largement. Elle frappe une première fois ton torse en vociférant : « Salut Mia Luce ! » Un léger sourire se dessine sur tes lèvres lorsque tu l’entends prononcer ton surnom, celui qu’elle seule te donne. À cet instant si précieux, celui de vos retrouvailles, ce surnom a un doux goût d’aigreur que tu as toi-même provoqué. Tu savais pertinemment qu’elle serait furieuse de ne pas te voir sur le pas de la porte en compagnie de vos parents. Mais tu n’avais pu te résoudre à lui offrir ce moment, tu préfères, et de loin, retrouver ses poings sur ta peau. Cela te semble plus facile, plus simple. Il suffit simplement d’encaisser les coups. Jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus. Mais tu sais fort bien que cela peut durer longtemps. Très longtemps. La tempête se lève et devient une tornade qui veut tout dévaster sur son passage ; et toi, tel un volcan en sommeil, tu encaisses, tu encaisses. Jusqu’au moment où cela explosera. Mais pas tout de suite, pas encore. Ta respiration s’est à peine accélérée. Elle se coupe soudainement alors que tu subis son deuxième assaut dans les côtes. C’est qu’elle fait mal la sœurette. Sa garde est impeccable, quasi invulnérable. Mais tu n’es pas en reste toi non plus, tu sais que tu pourrais la coucher en moins de temps qu’il ne faut pour le dire mais ce n’est pas le but recherché. Si tu n’es pas venu aux retrouvailles c’était justement pour ça : pour qu’elle déchaîne sa colère sur toi. « Vas-y, fais-toi plaisir. Cogne encore. » Tes bras demeurent le long de ton corps et sont immobiles. Tu ne répliqueras pas. Pas encore du moins. Tu ajoutes, penaud. « Je l’ai mérité mille fois. » Un semblant d’absolution pour un début de rédemption. C’est peut-être ça, la solution. Des excuses, tu ne sais pas faire. Tu n’as jamais su. C’est peut-être le moment pour commencer. Tu sais que tu dois te faire pardonner, mais comment ? Vous n’êtes pas ce genre de frère et sœur qui peuvent discuter de leurs différents calmement. Avec vous, faut que ça cogne, faut que ça fasse mal. Vaut mieux se servir de ses poings que de son cœur, c’est moins douloureux. « Continue Anja, je t’en prie. » Les compteurs doivent repartir à zéro. Il faut que tu saches ce qu’elle a pu ressentir. Tu as envie d’avoir mal. Qu’elle te fasse mal, comme tu lui as fait mal. « Rien de ce que je pourrais dire ne pourra effacer ce que j’ai fait. » Tu regrettes pas d’être parti, ça non. C’était nécessaire, c’était vital. Il fallait que tu prennes du recul, que tu te soignes, que tu ailles mieux. Mais ton départ était lâche. Et puis, tu as fait le mort pendant si longtemps. Tu la regardes et tu te demandes comment tu as pu lui faire ça. Égoïstement, tu te demandes également comment tu as pu vivre tant de temps sans l’avoir auprès de toi, sans être à ses côtés. Putain, qu’est-ce qu’elle t’a manqué.  

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Dim 8 Nov - 15:19

Luca & Anjelica
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Je ne sais plus quoi penser. Ni comment. Pourquoi est-il si distant ? Luca ne m’a jamais tenue à distance de lui. Nous n’avions jamais eu de secret l’un pour l’autre. Je savais décrypter chacune de ses pensées avant même qu’il ne les prononce à haute voix et il en allait de même pour lui. La relation que nous avions était puissante. Inaltérable. C’était plus qu’un simple frère à mes yeux. Nous avions été élevés dans un monde différent des autres. La mafia avait ses tords et ses zones d’ombre. Mais elle avait également une essence qui l’animait profondément. Le soutien entre les sorciers qui composaient cette famille étrange qu’était la Cosa Nostra était puissant. Nous étions imprégnés de cette culture, depuis toujours. Pourtant il avait commencé à me mentir en disant qu’il gérait… J’avais vu des signes de son addiction mais… je n’avais pas su les interpréter. Il m’avait semblé que Luca était indestructible. Un roc. Il ne pouvait pas s’effondrer. Il était mon modèle. Mon tout et depuis toujours. Dans le fond, je m’en voulais de ne pas avoir su voir cette détresse. Mais je lui en voulais encore plus de me l’avoir cachée. Lorsqu’il était parti comme un voleur, je l’avais détesté. La colère et la tristesse m’avaient envahie avec brutalité. Et il m’avait laissé son fardeau. Un lourd fardeau que je n’avais jamais prévu d’affronter. Je n’avais pas été préparée. Je savais qu’il avait de la pression bien sûr… Je n’étais pas stupide. Mais entre la voir et la vivre, il y avait un monde. Etait-ce une raison pour m’abandonner ? Et si j’avais pansé mes plaies, lui cherchant des excuses, je n’avais pas compris par la suite ses silences. Je pouvais compter sur les doigts d’une main ses réponses…

Et là… alors que je venais en Italie. Sur les terres qui nous avaient vu grandir, il m’évitait ? Encore ? Je ne comprenais plus. Je ne voulais plus lui donner d’excuses. Je ne voulais plus m’en vouloir pour ne pas l’avoir vu sombrer. Il n’avait pas voulu de mon aide. Si mes mains se plaquent violemment contre son torse, son sourire m’agace encore plus. Mes poings viennent le chercher, le provoquer. Mais il reste imperturbable. S’offre presque à moi pour que je me défoule contre lui. Mais c’est trop facile. Cette abnégation dont il fait preuve me rends deux fois plus folle. « Arrête ça ! » Les mots fusent dans notre langue maternelles. Mes Onyx s’accrochent à l’Ambre de son regard. Je veux qu’il réagisse. Je veux retrouver Mia Luce. Pas cette ombre qu’il me présente et qui se soumet devant moi. Ce n’est pas mon frère ça. Ce n’est qu’une carcasse vidée. « Assume tes actes Luca. Affronte moi ! » Je fonce de nouveau contre lui cherchant de mes poings fermés ses flancs, ses côtes. Je veux qu’il réagisse, je veux qu’on règle nos comptes. Je recule un peu me préparant à l’offensive. « Pourquoi ? » Mon épaule vient le percuter alors que j’esquisse encore quelques pas en arrière. « Pourquoi t’es parti sans rien me dire ? Pourquoi tu ne me donnais plus de nouvelles ? Pourquoi tu ne m’as pas fait confiance ? » Ma respiration se fait courte. Mon coeur s’emballe à chaque pourquoi qui s’enchaine. Je me redresse, baissant les bras le long du corps. « Pourquoi tu m’as abandonnée ? » Je ne lui laisse pas le temps de répondre finalement. Je fais quelque chose qu’il a toujours détesté quand on s’entrainait. Je transplane pour me retrouver dans son dos et saute avec brutalité dessus. L’élan que j’ai pris pour y parvenir nous fait basculer au sol, moi bien agrippée à lui. « Alors Mia Luce, tu t’es ramolli à manger le tiramisu de maman ? » Je lui glisse ses paroles à l’oreille tandis que je tente de le maintenir au sol. Je veux qu’il s’énerve. Je veux retrouver mon frère. Celui qui se battait contre moi sans me ménager. Celui qui était vif. Pas celui qui me laisse le frapper sans riposter. Et autant le dire, si je le provoque… je me rends bien compte que sa carcasse n’est plus la même. Il avait toujours été sportif mais son séjour en Italie semblait avoir été intensif. Compenser son addiction par le sport ? C’était quelque chose de tout à fait possible. Je n’avais aucun doute qu’il serait capable de me retourner en moins de deux secondes s’il le voulait. Je m’appuie sur lui de tout mon poids, mes cuisses enserrant les siennes. Je cherche à bloquer ses appuis. Allongée de tout mon long contre son dos. Son odeur me fouette, me ramène à de vieux souvenirs. Ce parfum qui lui est si propre et qui m’avait toujours apporté une sensation de sécurité quand je l’inspirais. « Pourquoi tu m’as menti ? » Les mots sortent finalement. Je sens les larmes me monter aux yeux mais je les retiens. Je ne veux pas me montrer faible. Je suis trop en colère. Trop fatiguée et usée. Je ne sais plus quoi penser de tout cela. Mon frère me manque. Est-ce réciproque ? Je n’arrive même pas à savoir…
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Jeu 12 Nov - 21:53

Quand tu sais que tu as merdé, vaut mieux se la fermer

Luca & Anjelica - Avril 2020


Lorsque tu as su qu’Anjelica et Jaeden venaient en Italie, tu t’es d’abord réjoui de les revoir. Cela faisait si longtemps. Onze mois. Onze mois sans donner la moindre nouvelle, ou simplement le minimum, pour spécifier que tu es toujours en vie. Tu t’es toujours demandé si Anja avait échangé avec votre père ou votre mère à ce sujet, c’est probable qu’elle ait questionné vos parents pour savoir si tu allais mieux et si tu comptais revenir bientôt. Effectivement, il ne fallait mieux pas qu’elle attende des réponses venant de ta part. Tu n’avais pas pu écrire, pas pu prendre le risque de la décevoir à nouveau même avec de simples mots. Tu n’es pas un lâche, tu ne l’as jamais été. Pourtant, dans ce cas précis, tes actes pourraient vaguement s’apparenter à de la trahison fraternelle. Il faut dire que tu as toujours pu compter sur elle et elle sur toi. Naître dans la famille Zabini vous a offert un héritage mafieux particulièrement lourd certes, mais ce qui t’unie à Anja va tellement plus loin que ça. Anja, c’est… Tu n’as même pas de mot pour décrire l’indescriptible. Votre relation a toujours été fusionnelle, toujours. Tu lui as toujours tout dit, toujours tout raconté, tout confié. Elle de même. Alors tu comprends qu’elle ne supporte pas cette fracture, ce gouffre que tu as délibérément creusé entre vous en te plongeant corps et âme dans la drogue. Il faut dire que tu ne l’as pas vu venir. La drogue, au départ, c’était juste un moyen de décompresser, de penser à autre chose, de s’amuser. Anje et Jaeden y ont goûté eux aussi bien sûr, il arrivait parfois que vous en preniez ensemble en soirée. Cela a dégénéré quand tu en as eu besoin en dehors de ces fameuses soirées. De temps en temps d’abord, juste pour oublier tes soucis et te permettre de mieux dormir la nuit, pour sombrer dans un sommeil profond et sans rêve. Tu as su que tu avais basculé quand il te fallait ta dose avant même de te lever du lit, lorsque tu t’éveillais en pleine nuit avec les mains tremblantes, le symptôme du manque. Tu as vu les dégâts physiques sur ton corps ; les cernes violacés, le manque d’appétit, la peau plus translucide. Et les dégâts psychiques… L’irritabilité constante, la confusion permanente, la nervosité… les difficultés attentionnelles aussi. Bref, tout cela, tu lui as caché. Non pas parce que tu avais honte d’être devenu accro, ça non. Mais c’était plus la raison pour laquelle tu es devenu accro que tu t’es évertué à dissimuler… Et même ici, devant la Cascata de Tivoli, au pays qui vous a vu naître tous les deux, alors qu’Anja est en face de toi, tu ne sais pas si tu peux l’assumer. Vous en avez tellement vécu des moments ici et tu te demandes si ce n’est pas au pied de cet arbre que tu dois engager l’intime moment de la réconciliation, même si tu sais que tu vas en chier. Anjelica ne se laissera pas faire.

Et lorsque son poing s’abat sans vergogne sur ta poitrine, cela te fait presque du bien de ressentir de la douleur ; tu avais oublié. Tu as oublié ce que cela faisait de se battre avec elle, dans quel état de symbiose cela vous mettait. Parce que pour vous, la boxe, les poings, les bagarres, c’est la plus belle des preuves d’amour ; vous avez toujours fonctionné comme ça. Alors elle ne comprend pas, elle ne comprend pas pourquoi tu ne bouges pas, pourquoi tu restes de marbre, la laissant te frapper et te blesser. Physiquement, c’est vraiment supportable, mais psychiquement, tu te sens déchiré. Tu as peur, peur d’avoir tout ruiné, peur d’avoir briser une des seules relations de ta vie qui n’est pas construite de toute pièce, une des seules relations de ta vie qui ait vraiment de l’importance, une des seules qui ne soit pas surjouée, qui soit réelle, sincère.

Les mots sortent en italien dans sa bouche et tu souris doucement ; tu as toujours trouvé que votre langue maternelle était la langue parfaite pour s’engueuler. Ses yeux s’accrochent à tes prunelles ambrées et tu la dévisages encore et toujours alors que ses mains s’acharnent à nouveau sur ton buste. Elle veut en découdre, elle en a besoin, elle veut régler ses comptes. Elle te demande pourquoi. Pourquoi ? Pourquoi quoi ? Tu te questionnes. « Pourquoi t’es parti sans rien me dire ? Pourquoi tu ne me donnais plus de nouvelles ? Pourquoi tu ne m’as pas fait confiance ? Pourquoi tu m’as abandonnée ? » Ton souffle se coupe. Confiance, abandon. Tes mots te frappent de plein fouet et tu as l’impression que ton cœur se brise en mille morceaux. Ses paroles t’atteignent plus que tu ne l’aurais cru et tu te rends compte du mal que tu lui as fait. Tu avales durement ta salive mais tu ne dis rien, pas encore. Tout simplement parce que tu ne sais pas comment ni par quoi commencer. Alors que tu cherches les mots, que tu réfléchis à comment lui faire passer la pilule plus aisément, un POC caractéristique te fait à nouveau sourire. Elle n’a pas perdu la main sur sa technique pourrie et ridicule qu’elle adore utiliser ; elle s’évapore dans les airs et atterrit derrière toi, sautant sur ton dos avec la brutalité que tu reconnais bien là et déséquilibré, tu bascules sur le sol, avec elle bien accrochée. « Alors Mia Luce, tu t’es ramolli à manger le tiramisu de maman ? » Tu réponds avec effronterie : « J’le trouve dégueu le tiramisu de maman. » Une fois au sol, tes mains ancrées dans l’herbe légèrement humide, tu ne veux pas en rester là. C’est un affront trop grand. « Pourquoi tu m’as menti ? » Son ton de voix a changé. Soudainement, sans qu’elle ne puisse t’en empêcher, tu la bascules sans ménagement au sol et te retrouves au-dessus d’elle. Ton corps domine le sien par son poids. Anjelica a toujours été la plus rapide, la plus agile ; elle compense son manque de puissance par la vitesse. Mais écrasée par ton poids qui n’a rien d’un poids plume, tu sais qu’elle ne pourra pas bouger. Ton regard est dur, froid, blessé. Tu la fixes pendant de nombreuses secondes sans qu’aucun son ne sorte de ta bouche et brusquement tu te relèves, lui attrapes les poignets et la forces à se mettre debout elle aussi. Une fois qu’elle est sur ses pieds, tu te mets en garde puisque c’est ça qu’elle veut. Et rapidement, sans qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit, tu la frappes à l’abdomen. « JE NE T’AI PAS MENTI PUTAIN ! » Tu essayes de frapper à nouveau mais elle esquive ton coup : « J’ai juste pas eu le courage de dire la vérité. » Oh oui, ça change tout. Vous êtes bien avancés avec tout ça. Putain, mais pourquoi c’est si dur ? Pourquoi c’est si difficile ? Tu sais pourquoi mais tu ne veux pas l’avouer, ni te l’avouer. Tes yeux s’ancrent dans son regard et tu sens qu’elle pourrait pleurer dans la minute si tu n’arrêtes pas de jouer au con. Tu ne l’as jamais vu pleurer. Enfin si, mais jamais à cause de toi et tu n’as pas franchement envie que cela commence maintenant. Tu conserves ta garde et frappes à nouveau, tu atteins un de ses bras car elle n’a pas réussi à se décaler assez vite. Tu attends la riposte, tu esquives un de ses coups toi aussi mais le suivant t’atteint. L’œil avisé, tes sens sont en éveil et tu retrouves tes vieux réflexes. Tu as l’impression de te revoir quelques mois en arrière. « J’ai pas pu Anja, j’ai pas pu te le dire, c’est tout. C’était trop humiliant. » Tu ajoutes : « Je savais que si je te voyais avant de partir, je n’arriverais pas à partir. J’aurai jamais pu me barrer tout en sachant que je te laissais le fardeau qui me revient. » Tes mots sortent sans que tu ne les choisisses, tu dis simplement ce qui te passe par la tête. « J’savais que j’avais merdé, j’aurais pas pu te le dire dans les yeux. » Parce que je ne voulais pas te décevoir… penses-tu mais n’osant pas le dire à voix haute. Tes poings toujours prêts à frapper, tu attends. « J’suis tombé dedans sans m’en rendre compte, du moins au début. Je pensais m’en sortir seul. Je voulais pas que vous vous inquiétiez. » Elle, Jaeden, les autres membres de la Cosa Nostra. Tu voulais rester fort, pour elle.


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Sam 5 Déc - 21:01

Luca & Anjelica
⚜ Quand tu sais que tu as merdé, vaut mieux se la fermer ⚜

Où es passé mon frère et qu’avez-vous fait de lui ? Pourquoi reste-t-il si silencieux, si passif ? Je ne parviens plus à le comprendre. Ce n’est pas normal. Nous nous sommes toujours compris d’un seul regard et en cet instant, même si ce sont les traits de mon frère, de ma chair, de mon sang… Lorsque j’abats mon premier poing contre lui, pourtant, je vois une étincelle au fond de ses yeux. Quelque chose s’allume dans ses prunelles ambrées. Ce qui me poussa à continuer. A le chercher, à le provoquer. Je voulais qu’il réagisse. Qu’il me parle. Après ces longs mois sans même prendre la peine de m’écrire une lettre. Je devais les compter sur les doigts d’une main tant elles s’étaient faites rare. Je libère les questions qui ont tourné en rond dans mon esprit depuis son départ. Je voudrais lui dire ‘mais qu’est-ce que j’ai fait de mal ?’ mais les mots restent bloqués. La colère, la tristesse. Elles me rongent plus que ce que j’aurais pensé finalement. Alors je pousse le vice jusqu’à user de l’ultime parade qu’il déteste. Combien m’a-t-il traité de tricheuse alors que je transplanais en plein de combat ?

Nous nous écroulons au sol, dans l’herbe qui amortie à peine notre chute. Sa réponse me fait pousser un râle de colère alors qu’il me dit ne pas aimer les desserts de votre mère. Sérieusement, il parle à peine, mais pour me répondre une connerie, ça, il est toujours présent ! Et alors que je lui demande pourquoi il m’a menti, je me retrouve le dos au sol. Je ne l’ai même pas vu arriver. Je n’ai même pas pu anticiper… Ma faiblesse a toujours été dans ma force. Je sais me montrer rapide et précise. Mais dans ce genre de situation, à part la ruse, je n’ai que très peu de solution. Il m’écrase de tout son poids et nos regards si similaires se confrontent un instant. Le sien est devenu froid. Je sais que je l’ai touché. Mais au moins, il réagit. Nous restons ainsi à nos observer durant de longues secondes. Je ne cherche même pas à le repousser. Cela serait m’épuiser en vain. Ma respiration est saccadée et je me sens oppressée de me retrouver dans une telle situation. Mais je pense qu’il fallait en passer par là. C’est comme cela que cela fonctionne entre nous. Que cela a toujours fonctionné. D’aussi loin que je m’en souvienne. Quand l’un d’eux voulait faire parler l’autre, cela finissait toujours ainsi. Coups, piques brulantes et abrasives. Une façon de communiquer parfois bien étrange pour les autres. Tellement normale pour nous deux. Puis il se relève brusquement sans dire un haut et m’agrippe pour que j’en fasse de même. A peine sur mes pieds qu’il se mets en garde prêt à attaque. Et c’est ce qu’il fait. J’allais presque oublier à quel point il était rapide. Et alors qu’il me touche à l’abdomen, me coupant le souffle un instant, il hurle ces mots qui viennent me percuter brutalement. Si j’esquive le coup suivant, je ne peux m’empêcher de répondre. « Mais depuis quand tu as besoin de courage pour me parler ! Je suis ta soeur ! » Il devrait pouvoir tout me dire… Il continue d’attaquer, me frôle au bras alors que j’étais restée en défense jusqu'à présent. Je finis par en enchainer deux très rapidement dont l’un le touche.

Je l’écoute alors qu’il continue de parler. Nous restons l’un en face de l’autre, bras placés en garde. Ce qu’il me dit me brise le coeur. Je m’en veux d’avoir vu des signes de son addiction sans y prêter réellement attention. Sans y avoir mis de mots. Peut-être par peur de ce que cela voulait dire. « Je suis désolée… » Un murmure qui glisse d’entre mes lippes alors que je sens mes yeux humides de l’émotion qu’il éveille en moi. J’aurais du être là pour le soutenir. J’aurais du me rendre compte que la pression était trop grande. Mais j’étais centrée sur moi. Mes propres démons. Trop pour voir que ceux de Luca étaient en train de l’enliser dans les ténèbres. « J’aurais du le voir… J’aurais du être plus présente et davantage de soutenir dans les tâches que tu assumais seul. » Et depuis qu’il était partie, cela m’était retombé dessus. J’avais pris conscience de ce que c’était. Des pressions. Rien que celle du conseil avait été lourde à porter… Je le vivais comme un échec. Je m’avançais petit à petit de sa grande carcasse laissant tomber mes bras le long de mes flanc. Puis je finissais par forcer le passage entre ses avants bras pour me coller à lui. Les câlins, les démonstrations, ce n’étaient pas vraiment notre truc mais il fallait que je l’admette, j’avais besoin de lui. De le sentir proche de moi. De le prendre dans mes bras. « Tu m’as tellement manqué Luca… »
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Quand tu sais que tu as merdé, vaut mieux se la fermer

Luca & Anjelica - Avril 2020


La relation avec ta sœur est sacrée. Depuis toujours, ce qui vous unie dépasse le simple lien fraternel, le simple lien de sang. Il y a toujours eu ce petit quelque chose entre vous, ce truc qui fait que vous arriviez à vous comprendre d’un simple regard, sans vous parler, sans avoir besoin d’expliciter quoi que ce soit. Les choses ont toujours été si simples en Italie, c’est à Londres que tout a changé. Non pas que votre relation s’est détériorée, ça non. Ce qui a été difficile, c’est d’assumer seul les affaires de la Cosa Nostra ; Jaeden et Anjelica étaient là pour te donner un coup de main, ce n’était pas le souci. Ce qui t’a touché au plus profond de ton âme, c’est qu’on ose toucher à la chair de ta chair, à ton sang, à ta sœur. Lorsque vous étiez à Trivoli, tu ne t’en rendais pas compte, mais l’influence de votre père vous offrait une protection tacite et tu ne t’étais jamais réellement senti en danger ; il y avait toujours quelqu’un qui était là pour vous informer des plans des ennemis ou des coups de filets qui se préparaient. Mais en Angleterre, tout était à construire, il fallait faire sa place, et cette place est si dure à gagner ! La mafia déjà présente sur place n’a pas envie de céder une seule parcelle de terrain alors le moyen le plus simple pour vous faire flancher, c’est de t’attaquer toi directement ou indirectement. Anjelica subissait alors les dommages collatéraux de ton management médiocre et de tes propres erreurs. Ça, tu l’as compris que trop tard. Lorsqu’une bande rivale vous a séquestré, ils vous ont choisi vous deux. Ils auraient pu se contenter de toi, mais ils ne l’ont pas fait, sachant que tu serais bien plus impacté par le sort qu’ils lui réservaient, à elle. « Mais depuis quand tu as besoin de courage pour me parler ! Je suis ta sœur ! » Cette phrase à elle seule semble résumer tout ce que tu as pu ressentir depuis le début et tout ce que tu as détruit. Elle a raison ; jamais tu ne lui aurais caché ou menti sans bonne raison auparavant. Tu dois l’avouer, tu as été lâche. Tu es déstabilisé par ses mots et tu baisses inconsciemment ta garde. Anjelica s’engouffre dans la brèche et son poing s’abat avec force sur ta poitrine jusqu’au moment où elle semble s’arrêter. Tu ne comprends pas ; vous avez toujours résolu vos problèmes en vous battant, cela a toujours été comme ça entre vous. Pourquoi voulait-elle y mettre déjà fin ? Tu as encore tant à dire, tant à avouer mais tu ne sais pas si tu auras le courage d’être honnête jusqu’au bout.

Tes bras s’abaissent et retrouvent leur place le long de ton corps lorsque tu comprends qu’elle n’attaquera plus. Elle ose dire dans un murmure qu’elle est désolée. Ses yeux sont larmoyants et tu te dis que tu as échoué, encore une fois. Tu lui fais du mal et cela t’est insupportable. Tu te rends compte à quel point tu as été égoïste, à quel point tu as voulu nier qu’elle avait elle aussi besoin de toi. « Arrête. C’est moi. C’est de ma faute. » Mais elle est continue. Elle s’excuse de ne pas avoir su voir, de ne pas avoir été présente, de ne pas t’avoir davantage aidé. Tu secoues la tête ne voulant pas entendre la moindre justification de sa part parce que tu sais qu’elle n’y est pour rien… Anjelica s’approche de toi avec une lenteur déconcertante et tu ne sais pas du tout ce qu’elle va faire ; va-t-elle frapper à nouveau ? Va-t-elle simplement tourner les talons et retourner auprès de son désormais fiancé qui semble mieux la traiter que son propre frère ? Va-t-elle te hurler dessus ? Tu te perds dans toutes tes hypothèses et c’est surpris que tu accueilles Anje dans tes bras. Elle se colle soudainement à toi et la chaleur de son corps te bouleverse. Tes bras ballants l’enveloppent soudainement et tu la serres contre toi. Tu ne veux plus jamais la lâcher. Cette étreinte t’atteint au plus profond de toi tandis qu’elle te murmure à demi-mots : « Tu m’as tellement manqué Luca… » Ce n’est pas vraiment votre truc tout ça, les marques de tendresse, les démonstrations d’amour, c’est seulement dans les moments où tu sens que tu peux tout perdre ; il y a d’abord eu l’accident en moto, puis l’incident où Jaeden l’avait sauvé, la séquestration. Tu as failli tout perdre à ce moment-là et tu t’en rends compte maintenant qu’elle est dans tes bras que ta connerie a bien failli l’éloigner de toi pour toujours. « Anja… » lui chuchotes-tu doucement, rassemblant ce qu’il te reste de contenance pour lui dire : « J’ai pensé à toi chaque jour. Tu m’as tant manqué toi aussi. Quand j’ai su que vous veniez… » Vous restez comme ça pendant ce qui te semble des heures et tu serres ta sœur un peu plus fort contre toi, calant ta tête sur la cime de ses cheveux. Tes yeux se troublent toi aussi mais tu contiens tes émotions. « Tu pouvais rien faire pour moi Anja, t’aurais pas pu m’empêcher de sombrer de toute manière. Le boulot, ouais, ça a été l’élément déclencheur. » Tu n’oses pas dire que c’est à cause d’elle que tu as plongé, tu ne veux pas qu’elle se sente encore plus coupable qu’elle ne l’est déjà. Tu préfères dire : « Je me sentais juste pas à la hauteur. » L’es-tu davantage aujourd’hui ? C’est la question à laquelle tu penses depuis des semaines. Ton père te dit qu’il a toujours eu confiance en toi, malgré tes déboires, malgré tes erreurs. « J’avais tellement peur que tu me… » Tu ne finis pas ta phrase. Peur de quoi ? Qu’elle te trouve minable ? « Je ne voulais pas vous décevoir, papa et toi. » Tu ne sais pas quoi dire d’autre que ça. Anja dans tes bras, tu lui dis : « J’voulais pas que mia luce devienne mio fardello. La drogue m'aidait à tenir. » Et elle t'aide toujours à tenir... Mais ça, il vaut mieux le garder pour toi.


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Sam 16 Jan - 17:45

Luca & Anjelica
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Ceux qui ne nous connaissent pas ne pouvaient pas comprendre. Nous étions frère et soeur mais il y avait quelque chose de plus fort. Je plaçais Luca au-dessus de tout. J’aurais préféré mourir mille fois que de le perdre. Un mot de sa part et j’étais capable de retourner la Terre entière pour lui. Nous étions ainsi. Fusionnel d’une certaine façon. Notre façon. C’était fort et brut. Il n’y avait pas de faux semblants et jamais nous ne tournions autour du pot quand nous devions nous parler. Quand il est parti… C’est comme si un brèche s’était ouverte sous les pieds. Je me suis sentie aspirée dans une tourmente dont je ne maitrisais rien. Je tombais et la seule main qui m’a rattrapée, c’était celle de Jaeden. Mais si nous avions surmonté tout cela, Luca me manquait. Mon frère me manquait. Mia Luce me manquait. Mais il s’était terré en Italie et ne donnait que très peu de nouvelles me laissant dans cette tourmente qui me rongeait silencieusement me poussant à lui en vouloir sans savoir réellement pourquoi. Il me manquait. Son esprit, son humour, sa présence. Même son petit air si sûr de lui et ses blagues pourries… Si j’avais grandi, mûrie… il n’en restait pas moins mon grand frère vers lequel j’aimais me réfugier. Mais même nos soirées sur les circuits me manquaient, nos jeux à draguer une même fille pour voir qui gagnait… J’aurais tout donné pour retrouver cette période où nous étions encore insouciants. Mais même un retourneur de temps ne pourrait faire perdurer cette période suffisamment longtemps.

Et puis je comprenais soudainement que je m’étais malgré tout trop reposée sur lui. Je n’avais pas été toujours aussi présente que je l’aurais du car je me cachais de mes propres démons. Je sens que les larmes monter et je tente de les retenir. « Arrête. C’est moi. C’est de ma faute. » Il hochait négativement la tête et pourtant je n’en pensais pas moins. Je le sens décontenancé de mes paroles. Il veut me dire que non, j’en suis certaine. Mais j’avance lentement comme si je cherchais à approcher une bête sauvage prête à fuir. M’impose contre lui, contre son torse. L’enlace de mes bras. Je ferme les yeux alors que mon coeur s’emballe. Je retrouve son odeur si familière, si rassurante. Sa chaleur qui me couve alors que ses bras viennent m’enlacer. Un sentiment de bien être qui m'envahit tout entière. Je resserre ma prise autour de lui alors qu’il en fait de même. C’est si rare entre nous mais en cet instant, je n’échangerai ma place pour rien au monde. « Mais tu seras toujours Mia Luce… » petit murmure qui s’échappe de mes lippes que je l’ai écouté parler en silence. Mon coeur s’est serré sous le poids des mots qu’il utilise. Cela me rends triste qu’il se mette une telle pression sur les épaules en plus de ce qu’elle est déjà. Je trouve presque cela injuste mais nous sommes des Zabini… « Rentre avec nous… » dis je en une presque supplique. Je voulais avoir mon frère avec moi. Tous les jours… Il me manquait trop… Je relève doucement le visage pour planter mon regard ambré dans le sien. « Je te promets d’être présente là où je ne l’étais pas assez. » Car il a beau le nier, je n’avais jamais été un bras droit dans les affaires. Peut-être que j’étais présente au quotidien, que je le soutenais mais pas en conscience des choses. Aujourd’hui c’était différent. J’avais vécu durant ces longs mois ce qu’il avait également enduré. « Je serais la meilleure bras droit dont tu pourras rêver ! » Je lâchais un petit rire. J’étais redevenue quasiment aussi opérationnelle qu’avant mon accident avec Andrea. Il n’y avait que les courses qui me freinaient encore. J’étais remontée pour faire une siamoise peu de temps après le départ de Luca. Il y a peu de temps encore à la nouvelle année mais toujours contre Jaeden… Je sentais les brides se briser à mesure du temps. Je me sentais bientôt prête à franchir ce cap. A tenir ma promesse faite sur la tombe d’Andrea. Je vaincrais cette boule qui se formait dans mes entrailles craignant les courses quand il fut un temps où c’était presque aussi bien qu’une partie de jambes en l’air. Et puis en Italie, j’avais souvent fait des transports pour la Cosa Nostra. Et il y a peu encore… je m’étais contentée d’être la mécano… « J’ai été ton fardello durant longtemps Luca… Laisse moi t’aider à présent… » J’avais conscience des sources d’inquiétudes dont j’étais à l’origine. L’accident de moto n’était que le premier d’une longue série. Il y avait cette fois où nous avions été torturés, et je savais que j’avais été choisie car j’étais l’un de ses points faibles mais je ne lui avais jamais rien reproché… Et cette fois où Jaeden avait buté ces types… Pendant longtemps je m’étais considérée comme un chat noir… « Ti amo tanto Mia Luce… »
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Dim 24 Jan - 22:33

Quand tu sais que tu as merdé, vaut mieux se la fermer

Luca & Anjelica - Avril 2020


Anje et toi, ça a toujours été simple, facile. Nul besoin de mots, nul besoin de parler, vous vous compreniez sans rien dire. Pour autant, quand tu es tombé dans la drogue, tu n’as rien dit. Tu ne sais pas s’il y avait des signes extérieurs de ton addiction, aurait-elle pu s’en rendre compte ? Aurait-elle pu t’empêcher de sombrer ? Tu n’en sais rien et de toute manière, rien ne sert de resasser le passé et se demander ce qu’il aurait pu se passer. C’est arrivé. T’as appris à lâcher prise à ce sujet parce que de toute manière, rien ne pourra changer les faits alors en vérité, pourquoi se prendre la tête sur ce qu’on ne peut plus maîtriser ? L’erreur que vous avez faite, toutes les deux, c’est de se murer dans le silence. Tu avais tes démons à gérer : la crainte de perdre ta sœur, l’angoisse de ne pas être à la hauteur, la honte de paraître faible auprès des ennemis. Mais Anje avait eu les siens aussi : la mort d’Andréa, votre séquestration, la vie démesurée que vous viviez chaque jour. Aucun de vous n’a voulu entraîner l’autre dans les abîmes mais tu te demandes si vous auriez pu éviter votre chute mutuelle en communiquant. Tu sais que t’as merdé. Tu le sais depuis le début. C’est toi l’aîné. C’est à toi de protéger ta sœur et pas l’inverse. Tu n’as pas envie d’entendre qu’elle aurait pu faire ceci ou cela. Tu t’en fiches, t’as pas besoin de ça. T’as besoin d’elle aujourd’hui, ce soir, alors que tu cherches à obtenir son pardon. Le reste importe peu finalement. Elle est dans tes bras maintenant et tu as l’impression que rien n’a plus d’importance. Ce sentiment réconfortant balaye d’un revers de main les derniers mois passés sans aucun contact. « Mais tu seras toujours Mia Luce… » Ces mots dans sa bouche sont tout un symbole. Ce surnom, ces paroles t’apportent plus de réconfort que tu ne l’aurais cru. Votre relation est si spéciale, si particulière. Pourquoi as-tu voulu te priver de son soutien pendant ta ‘’désintox’’ ? Encore cette question de fierté ? Encore les relents de la honte ? Tu n’en sais rien. Dans un murmure, telle une supplication, elle prononce les mots que tu espérais qu’elle dise tout autant que tu les redoutais. Rentrer ? Rentrer maintenant ? Tu te demandes si c’est une bonne idée. Tu n’es pas sevré. Tu es loin de l’être ; et tu sais que la moindre incartade te fera replonger dans tes travers. Tu as grandement diminué ta consommation car tu n’en as plus besoin tous les matins et tous les soirs mais il n’empêche que ton sevrage est trop récent. T’as encore consommé il y a à peine quatre jours. Seras-tu assez fort ? La voix de la déraison te dit que oui parce qu’elle a envie de rentrer et d’être à nouveau à ses côtés chaque jour où le soleil se lève. Mais la voix de la raison t’intime d’être prudent en sachant qu’en rentrant, il sera trop dur de revenir en arrière.

« Je te promets d’être présente là où je ne l’étais pas assez. » te dit-elle. Ses yeux te fixent et tu resserres ton étreinte. « Je… » Elle te promet d’être le meilleur bras droit du monde et dit que c’est elle ton fardeau et pas l’inverse. Tu déglutis. Putain. « Dis pas de conneries. » Tu n’as jamais considéré ta sœur comme un poids. Au contraire, Anje est ta force, la raison pour laquelle tu voulais t’en sortir, la raison pour laquelle il a fallu que tu t’éloignes. Tu as cru que partir t’aiderait à chasser tes démons mais tu sais que tu te leurrais. Vos ennemis ne vous ont pas suivi en Italie, ils sont restés en Angleterre, prêts à bondir à la moindre faille qu’Anjelica aurait laissé s’entrouvrir. Vous avez de la chance. Les familles mafieuses se sont plus ou moins tenues tranquilles ces derniers mois et tu sais que les problèmes liés au Blood Circle y sont pour beaucoup. Tu cherches les mots pour lui dire tout cela mais elle ne t’en laisse pas le temps car ses lèvres prononcent une phrase si simple mais si poignante. « Ti amo tanto Mia Luce… » Tes bras frictionnent doucement son dos tandis que ses mots t’atteignent en plein cœur. « Anja… » murmures-tu, sans lui dire que tu l’aimes toi aussi. Elle le sait. Cette conversation te semble si irréaliste, si différente de ce dont vous avez l’habitude. Il faut dire que vous n’avez jamais fonctionné ainsi ; vous avez toujours préféré les poings aux longues discussions. Vous étiez comme ça ; peut-être fallait qu’il que ça change.

Tu t’éloignes doucement d’elle et te rassois au sol. Ta main trouve la sienne et tu tires pour la forcer à se placer à tes côtés. Tes yeux se perdent dans ce panorama magique que tu contemples chaque jour depuis ton retour. Mais tu ne le verras bientôt plus. « J’étais peut-être pas prêt. Je me suis mis la pression. Sans père à nos côtés, c’était différent. J’ai joué la carte de la désinvolture. J’ai fait comme si rien ne me touchait et comme si rien ne pouvait m’atteindre. J’ai pris trop de risques, je voulais pas déléguer. J’ai ensuite douté de mes aptitudes à manager. Il s’est passé tant de chose tu sais. Tu n’as pas pu être un bras droit pour moi parce que je ne t’en ai pas laissé l’occasion. Faudra qu’on redéfinisse tout cela ensemble. » Tu ajoutes : « Il ne faut plus ressasser le passé. » Il valait mieux se préoccuper uniquement du présent. Mais tu le sens, tu le sais, elle comprend mieux maintenant les tâches qui t’incombent et à quel point le rôle de dirigeant est pesant. Ces longs mois où tu as été absent, elle et Jaeden ont géré à ta place et elle a bien dû se rendre compte de ce que c’était vraiment. « Tu as raison. » dis-tu. Son air interrogateur t’oblige à ajouter : « J’y pense depuis quelques temps aussi. » C’est pas tellement plus clair. Un sourire apparaît sur tes lèvres et tu chuchotes : « C’est le moment de rentrer au bercail. » C’est vrai, dès le jour où tu es rentré à Tivoli, tu as voulu repartir aussitôt mais tu n’as pas écouté la voix qui te disait qu’il ne le fallait pas. Probablement une des décisions les plus difficiles que tu aies eu à prendre. Une décision égoïste mais nécessaire. D’un air amusé, tu dis : « J’avais peut-être besoin que tu te fiances avec mon meilleur pote pour avoir envie de rentrer. » Anje et Jaeden. Tu réalises toujours pas que Jaeden va bientôt intégrer la famille. Légalement cette fois. C'est tout un symbole, pour elle comme pour toi.

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Jeu 28 Jan - 13:10

Luca & Anjelica
⚜ Quand tu sais que tu as merdé, vaut mieux se la fermer ⚜

Je ne parvenais pas à comprendre pourquoi Luca ne m’avait rien dit. Pourquoi il avait préféré garder le silence concernant cette addiction qui l’avait rappelé ici, en Italie. Pourquoi il s’était muré dans le silence tout ce temps. C’était inhabituel entre nous. Si étrange. Pourtant à mesure que nous échangions, je pensais voir ce besoin orgueilleux de faire ses preuves seul. De s’en sortir seul. Sans avoir à demander de l’aide à quiconque. Pas même à moi. C’était dur et en même temps si simple à appréhender. Dur car je me sentais blessée qu’il n’ait pas eu assez confiance en moi pour déverser vers moi toute cette tornade émotionnelle qui le malmenait. Simple car j’étais finalement comme lui… Pourtant je l’avais cru quand il m’avait dit qu’il gérait. Quand nous nous étions battu, que je l’avais provoqué sur ce ring. J’avais appuyé volontairement sur les boutons pour déclencher sa rage. Si son poing n’avait pas dévié au dernier moment alors qu’il m’avait plaqué au sol, j’aurais certainement été dans un très mauvais état. Cela avait été le premier signe qui m’avait alerté. Il m’avait promis qu’il gérait. Que c’était un accident. Mais à cette soirée… tout avait dérapé. Quand nous nous étions dit : une soirée comme avant. Sauf qu’il avait abusé de la drogue. Ses réactions partant à l’excès. D’une soirée digne d’adolescents, nous avions viré à la tourmente. Et là alors qu’il se tenait devant moi, je ne pouvais m’empêcher de me demander s’il allait réellement mieux. S’il avait réussi à dompter son addiction qui le torturait.

Mais si je lui demande de revenir, je lui promets que cela serait différent. Que cette fois, je vais être là pour le suppléer et pas seulement être la mécano qui profite de la notoriété de la famille pour faire de sa vie une fête chaque jour. J’avais bien eu conscience des merdes que nous traversions sans jamais réellement les assumer. A présent, j’étais prête et je le ferais pour aider mon frère. Je finis même pas lui dire que je l’aime, cette andouille. Il n’arrive même pas à me répondre. Je le sais. Je le connais. C’est inhabituel. Je ne suis pas du genre à le dire facilement. Encore moins à Luca. J’ai toujours été tactile par contre. Une forme forme de tactile avec Luca et la boxe, ceci dit…

Je le sens s’éloigner doucement et l’observe s’asseoir au sol. « Doucement, grosse brute ! » Dis je en riant alors qu’il me forçait à m’installer à côté de lui en m’attirant par la main. Mon regard se tourna pour observer ce que le sien regardait. Cette vue magnifique qui nous avait bercé depuis toujours et qui me manquait bien souvent. Je sens mon coeur s’élancer dans ma poitrine alors qu’il murmure qu’il va revenir. Un bonheur immense s’immisce dans ma poitrine à l’idée de l’avoir avec moi, tous les jours. « On va leur faire comprendre à ces Anglais, qu’il faut pas chauffer les Zabini ! » Je laisse aller mon épaule contre la sienne, me perdant à scruter l’horizon. Cherchant à le graver dans ma mémoire car je savais que je ne le verrais pas avant longtemps à nouveau. Cela faisait du bien d’être là. Avec Luca. De sentir sa chaleur contre ma chair. D’être à nouveau sa voix. Sentir son odeur. Etre à côté de lui. Je me mis à rire alors qu’il parlait de mes fiançailles avec Jae. « Tu vois, tu peux pas partir cinq minutes que tout part en couille. » Quand il était parti, Jae et moi, on se tournait autour. Mais avec son passé qui l’avait tant marqué, il n’était pas prêt à s’approcher de moi. Pourtant le vide causé par le départ de Luca si brutal avait fait basculer notre relation. Nous accrochant l’un à l’autre de plus belle. Pourtant au départ, ce n’était vraiment pas gagné. Je posais ma tête sur l’épaule de mon frère, mes yeux rivés sur l’eau qui ruisselait. « Luca ? Ca fait longtemps non ? » Un sourire étira mes lippes alors que je tournais lentement le visage vers lui. Sans lui laisser le temps de réagir, car je savais très bien qu’il avait compris ce que j’allais faire, je l’agrippais, mes bras autour de son cou. Mes jambes s’accrochant aux siennes plus ou moins comme je le pus. Depuis que j’avais appris à transplaner j’étais devenue une vraie plaie pour Luca. Une habitude que je n’avais pas eu envie de changer avec le temps… Même adulte et sur le point de me marier. Le pop si reconnaissable se fit entendre et nous réapparaissions au-dessus de l’eau. Mince j’avais mal calculé mon coup dans la précipitation. Le plouf qui se fit entendre fut celui correspondant à nos deux carcasses qui venaient de s’exploser dans l’eau. Je refaisais surface quelques secondes après cherchant Luca des yeux prête à l’éclabousser ou à anticiper une offensive vengeresse de sa part. « Avoue ça t’avait manqué ! »  
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Mar 2 Fév - 21:52

Quand tu sais que tu as merdé, vaut mieux se la fermer

Luca & Anjelica - Avril 2020


Pourquoi tu ne lui as rien dit ? Tu essayes de le comprendre. La honte d’avoir échoué ? La culpabilité de ne pas avoir su gérer cela seul ? La crainte de passer pour quelqu’un de faible ? Peut-être les trois à la fois, peut-être ne le sauras-tu jamais. Mais tu es quelqu’un de déraisonné et de fier. Tu sais que tes erreurs ont des conséquences et de lourdes conséquences ; tu as de la chance que ton père ait daigné comprendre que la tâche était trop lourde et qu’il ait accepté de te renouveler malgré tout sa confiance. Et Anje le faisait elle aussi à son tour en te demandant de revenir. Elle sait que tu peux le faire, que tu peux endosser le rôle pour lequel on t’a formé toute ta vie. Mais pas seul. Elle est peut-être là la différence ; tu ne dois plus vouloir tout gérer seul, tu dois apprendre à déléguer et à faire confiance. Non pas que tu n’avais pas confiance en ta sœur auparavant mais tu t’efforçais de la protéger des aspects négatifs qu’entraînent la mafia ; les bandes rivales, les familles ennemies, les rixes, les règlements de compte, les assassinats. Mais désormais tu le sais, tu le comprends, Anje a également une âme de leader. Épaulée de Jaeden, elle a su mener sa barque aussi bien que tu l’as fait. C’est peut-être ainsi que tu dois diriger ; épaulé de ta sœur.

Une fois que tu l’attires au sol, tout prêt de toi, tu sens que ton retour en Angleterre peut être différent. Il y aura toujours des hauts et des bas, c’est certain et tu ne seras jamais tranquille, jamais serein. Mais cela a toujours été le cas ; depuis que tu es né, tu sais que ta vie peut s’arrêter en un instant, tout comme la sienne. Ce que vous faites est dangereux et c’est aussi l’une des raisons pour laquelle tu as sombré dans la drogue. C’était plus facile d’assumer cette triste réalité en étant shooté. « Ouais. » réponds-tu simplement lorsqu’elle te dit qu’il ne faut pas chauffer les Zabini. « Ils vont morfler. »

La discussion prend enfin une tournure plus légère lorsque vous évoquez Jaeden. Tu n’as qu’une hâte, c’est de le retrouver. Retrouver ton frère, ton meilleur ami. Ce gars qu’elle détestait et qu’elle va épouser. La vie est pleine de surprise n’est-ce pas ? Le rire d’Anjelica résonne dans tes oreilles et tu ne peux t’empêcher de sourire en l’entendant ; ce son, tu as tant rêvé de l’entendre à nouveau et bientôt, tu pourras l’entendre chaque jour. « J’avoue, faut que je rentre pour remettre tout ça en ligne, c’est pas sérieux. » Tu ajoutes : « Faudra un jour que tu m’expliques comment tu passes de ‘’c’est un gros con je le hais’’ à ‘’je vais l’épouser’’ parce que ça m’intéresse drôlement. » Tu ne peux quitter ce sourire idiot qui s’est installé sur tes lèvres. Il est vrai que le rapprochement entre Anjelica et Jaeden était subtil juste avant ton départ et tu es parti juste avant que les premiers signes de leur inclination se révèlent aux grands jours. Tu laisses le silence s’installer pendant que votre regard se perd dans les paysages à couper le souffle qui vous entourent. Elle pose sa tête sur ton épaule et te dit que ça fait longtemps. « Hum ? » marmonnes-tu ne comprenant pas où elle voulait en venir jusqu’à ce que ses yeux croisent les tiens : « Putain Anje nooooooon. » Mais c’est déjà trop tard. Deux secondes à peine se sont écoulées mais te voilà dans l’eau, mais tu n’es pas seul. Anjelica a fini dans l’eau elle aussi. Tu ris franchement pour la première fois depuis des semaines tandis qu’elle te demande si cela t’a manqué. « En tout cas j’vois que tu t’es ramollie, t’es même plus capable de bien maîtriser ton transplanage p’tite sœur. » Sans lui laisser le temps de réagir, tu lui sautes dessus et appuies avec force sur sa tête pour la couler. Ta vengeance ne fait que commencer.

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