Cette thérapie de « couple » s’était soldée par un magnifique retournement de situation. Tobias avait fait preuve d’un courage et d’une efficacité à toute épreuve et je ne pouvais m’empêcher de ressentir de la fierté pour mon ancien apprenti. En effet, le jeune homme, tout sensible qu’il soit, avait réussi à terrasser l’horrible psychomage qui avait tenu les propos les plus abjects qu’il m’ait été donné d’entendre au cours de la dernière décennie. Penser à ma fille avant de me taper une conquête… elle avait sérieusement un problème, cette bonne femme ! C’était tellement malsain que ça me choquait presque, en vérité. Et puis, elle avait aussi été plus que désagréable avec Tobias… il était évident qu’elle ne pouvait pas s’en tirer comme cela. Nous étions des mangemorts, après tout, et certainement pas le genre d’hommes à se laisser faire par une vieille psychomage rachitique et laide.
Mon ancien apprenti avait agi, comme je lui en laissais l’honneur, et il avait fait cela à la perfection.

Après toutes ces aventures, après tant d’émotions, je n’aurais pas pu faire sans serrer le jeune Towsen contre moi. Une étreinte qui ressemblait à un câlin de retrouvailles, une réconciliation digne de ce nom… C’était indispensable, en quelque sorte, parce que cela nous liait à nouveau, en quelque sorte. Pas comme s’il ne s’était rien passé, non, mais plutôt comme dans cette histoire qu’on raconte parfois, où l’on comparait les relations entre les personnes à des cordes. Quand une personne en blessait une autre, la corde était rompue, la relation était cassée… mais quand on faisait la démarche de pardonner, c’était comme faire un nœud dans la corde, la relation était renouée. En faisant comme cela, la corde était plus courte, aussi, ce qui rapprochait les deux personnes. Une relation renouée était toujours plus forte qu’une relation que rien n’avait jamais égratignée.

Au fond, c’était clair : traverser cette épreuve ensemble, cela nous rendait plus proches l’un de l’autre. En cela, Emma G. Sion avait réussi la mission pour laquelle elle avait été mandatée, à savoir nous réconcilier, Tobi et moi. Et, foi de Willou, ce n’était pas une mince affaire. Si elle avait été encore en vie, la psy aurait bien mérité un pourboire... quoique, en fait, je ne dois pas du tout certain que cela pouvait se faire, d’octroyer un pourboire à une thérapeute. Il faudrait que je pose la question à quelqu’un de spécialisé dans le droit, comme ma femme ou alors Toni Santana... voilà une merveilleuse idée, n’est-ce pas ?

Et puis, soudainement, l’un des tableaux du cabinet de la psy se mit à s’exciter. Un type avec une barbichette qui nous enjoignait de fuir. A peine alarmiste, ce type. Je fronçais les sourcils. Je n’aimais pas trop qu’un tableau vienne se mêler d’un moment aussi intime entre mon ancien apprenti et moi. Serait-il intervenu si nous avions partagé un autre type de câlin ? Non, sans doute, alors, pourquoi cette fois ? Et ses propos décousus… Cela me donnait juste envie de lui lancer un Silencio pour avoir la paix.
Mais ce devait être une sorte de système d’alarme que la psychomage avait dû payer cher et vilain. Un tableau qui répétait inlassablement la même antienne, comme on étudiait par cœur les dates pour les cours d’histoire de la magie à Poudlard, en espérant que le professeur Binns s’endormirait pendant l’évaluation…

Penser au fantôme du professeur d’histoire de la magie me fit baisser les yeux sur le cadavre d’Emma G. Sion. Peut-être fallait-il l’enterrer avec le lapin ? ou à côté ? Même s’il était mort à cause d’elle, peut-être qu’ils avaient entretenu, de leur vivant, une relation très forte…
Mais alors ça, pour être forte, c’était une relation intense, le genre de relation dont on pouvait se nourrir, pour ainsi dire… Debout, la bouche sanguinolente, la psy semblait avoir traversé un désert pour arriver à se tenir à peu près droite. Je plissais alors les yeux et les quelques poils blancs qui collaient à ses lèvres et à son menton, grâce au sang coagulé, ne trompaient pas : elle avait dévoré le lapin ! D’ailleurs, dans un coin du bureau, le malheureux cadavre du malheureux rongeur gisait sur le sol, dans une position assez ridicule…

La psy… elle avait changé, c’était le moins qu’on puisse dire… elle était toujours aussi hideuse, mais c’était pire. Il se dégageait d’elle une odeur pestilentielle, comme si elle s’était déjà décomposée et que ses entrailles n’étaient plus qu’une sorte de boue informe et malodorante… Très malodorante, même.
C’est à ce moment-là que le tableau s’excita de plus belle, puisque l’homme à la barbichette se mit à beugler qu’il nous fallait courir… et là, la psy, ou du moins ce qu’il en restait, s’exprima dans un langage assez approximatif… une sorte de pidgin peu développé, alors qu’elle nous avait bassinés quelques dizaines de minutes plus tôt avec des propos tout droit sortis de grandes théories de psys moldus et sorciers dont je n’avais pas retenu les noms.
Je restais figé en regardant la scène. Elle, avec sa barbichette en fourrure ensanglantée du mignon petit lapin blanc et lui, désormais blanc comme un cul, avec sa barbiche pas du tout ensanglantée, mais aussi tremblotante que celle d’une chèvre atteinte de la maladie de Parkinson-Leglas.

« Mais… qu’est-ce que c’est encore que ce truc ? » Mrs Sion, donc, qui se révéla avoir changé de prénom en poussant son dernier soupir. Emma était devenue Rhéa.« Rhéa… rea… res, rei, rei, rem, res, rerum… la CHOSE ! » Le latin, ça revenait toujours bien vite en mémoire... surtout les déclinaisons de base.

Par Salazar ! je venais de comprendre ce que le tableau avait voulu dire ! la Chose allait arriver… eh bien, ce type dans le tableau était soit excellent en divination, soit il connaissait vraiment bien la psy… enfin, oui, puisqu’il avait dit être son père, mais ça, c’était avant…
J’avais un peu de mal à garder le fil de mes idées, là. Ça partait un peu dans tous les sens et à toute vitesse. C’était complètement incontrôlable et je n’avais même pas remarqué que j’avais lâché Tobias depuis un moment et que je regardais la chose comme un idiot depuis quelques instants déjà.

« Tobias, cours. »
Puisque le transplanage n’était plus possible et que la magie semblait n’avoir aucun effet sur cette chose – puisque mon ancien apprenti avait été plus réactif que moi et avait essayé d’agir en lui lançant un sort un peu plus tôt –, il nous fallait nous dépêcher, nous n’avions pas le choix. Je montrai au jeune Towsen la direction qu’avait prise l’homme du portrait. « Par là, vite ! »

La fuite… ça n’avait rien d’élégant ni de grandiose, mais quand il s’agissait de sauver sa peau, je peux vous assurer que c’est bien le moindre de nos soucis. Je n’attendis pas Tobias pour foncer vers la porte et l’ouvrir pour m’y engouffrer.
Ce que j’ignorais, c’était que le bâtiment était aussi ensorcelé que les escaliers de Poudlard et qu’il allait falloir garder l’homme à la barbichette en vue pour avoir un guide dans tout ce labyrinthe de couloirs et de portes. « On doit suivre le portrait de Malo Dick Sion ! » Et j’étais désormais dans un couloir qui semblait interminable… le long des murs, de chaque côté, en alternance, se trouvaient une dizaine de portes…
Il n’aurait plus manqué qu’on nous demande le laissez-passer A38 !

Fuir, cela n’avait jamais été quelque chose de très glorieux, mais quand il s’agissait de survivre, il n’y avait parfois pas d’autre choix que de mettre de côté son ego pour prendre ses jambes à son cou. Et tant pis pour la petite gloriole, pour ma part, je n’avais jamais cherché cela... et l’on pouvait m’offrir un bouquet de roses ou un cactus pour me féliciter de ceci ou de cela, c’était tellement vain que j’avais tendance à vite oublier cela. Par contre, quand je recevais quelque chose d’une personne qui me tenait à coeur, j’avais l’habitude de tout faire pour conserver le cadeau le plus longtemps possible. Question de principe, somme toute. Je n’accordais pas la même valeur à chaque chose.
Et pour fuir, il n’y avait pas d’autre option, il nous fallait écouter et suivre les conseils de ce tableau étrange qui expliquait des choses quelque peu inhabituelles et plutôt difficiles à croire… mais quand on était, comme Tobias et moi, mis devant le fait accompli, eh bien, nous n’avions tout simplement pas le choix.

Le jeune Towsen avait eu la présence d’esprit de verrouiller la porte derrière nous, ce qui permit de ralentir la psychomage… quelques instants au moins.
Je n’avais jamais été un grand fanatique de la course-poursuite, même si c’était une course-poursuite avec une vieille sorcière qui m’avait rapproché de la belle Valentinia, un rapprochement que je n’avais jamais regretté et que je pensais, à tort ou à raison, ne jamais regretter, d’ailleurs.

Le portrait de Malo Dick Sion nous expliqua un peu l’histoire de sa fille, enfin, de ses filles… quelque chose d’assez glauque, soit dit en passant, qui me fit ressentir un peu la peine que l’homme avait dû éprouver lorsqu’il avait été forcé de faire ce choix… Comment aurais-je agi, moi, à sa place ? Je n’en savais strictement rien… Condamner son enfant, voilà bien une idée qui me faisait froid dans le dos… et je ressentis un frisson me parcourir l’échine. Comme quand j’étais petit et que ma grand-mère préparait un gratin de brocolis ou des choux de Bruxelles que nous étions obligés de manger, sans rechigner…
Mais nous n’avions pas le temps pour ce genre de considération, il fallait courir, il fallait nous sauver et faire en sorte que cette créature qui n’était pas la psy mais sa sœur démoniaque soit réduite à néant… ou bien nous pouvions juste nous enfuir et la condamner à rester là pour l’éternité…

Il y eut tout de même une information du tableau qui me fit tiquer. Il parla de légilimancie et d’occlumancie… Je n’étais capable ni de l’un ni de l’autre, pour ma part. Mais si le raisonnement était correct, cette chose se nourrissait d’émotions, notamment… et là, j’étais peut-être un peu mal barré. « Tobias… je n’ai jamais su gérer mes émotions et je ne sais pas fermer mon esprit… » Mon ancien apprenti était sans doute au courant, même si je ne le lui avais jamais dit, depuis le temps que nous nous fréquentions, il était évident que le jeune homme avait dû s’en rendre compte par lui-même.

Si cette chose se nourrissait de nos pensées et de nos émotions, elle allait avoir de quoi faire avec moi... je ne savais pas ce qui serait le pire pour nous, mais c’était encore un de ces jours où il aurait été bienvenu d’avoir un cerveau de normo-pensant...

« Comment faire pour l’emprisonner dans un autre corps ? Il n’y a que nous... et nous n’avons pas de matériel pour un rituel de scellement d’âme... »

Ou alors il fallait affaiblir la créature et la maintenir dans un état d’immobilité totale... alors nous pourrions peut-être avoir une infime chance de pouvoir peut-être agir...
Moi qui avais plus l’habitude de réfléchir aux différentes manières de gérer les choses que d’être sur le terrain à essayer de trouver concrètement comment se sauver... je devais reconnaître qu’il n’était pas des plus faciles d’analyser les choses tout en fuyant... et ce tableau qui déblatérer autant d’informations à la suite... cela faisait beaucoup à emmagasiner, même pour moi.

De patients, nous étions devenus des proies.
C’était un statut que je n’aimais pas vraiment… et pour cause. J’étais plutôt le genre à être un prédateur. Je traquais des moldus du Blood Circle, je traquais des sorciers ennemis et des cracmols indignes de vivre… je me faisais un devoir de faire bien les choses et, sans vouloir me vanter, il était admis de façon assez générale que j’étais doué dans ce que je faisais. Qu’il s’agisse de torture physique ou psychologique, j’étais devenu un modèle, une référence en la matière. Avec ou sans baguette… et j’y prenais beaucoup de plaisir, bien sûr. J’adorais cela. D’ailleurs, j’aimais assez l’idée du manoir qui était une prison et un labyrinthe à la fois… enfin, j’aurais apprécié encore plus si je n’avais pas été dans le rôle d’une proie, mais l’idée était, ma foi, fort sympathique.
Peut-être que je pourrais aménager une partie de mon manoir en quelque chose du genre, ce serait sans doute bien agréable de courser un beau petit moldu dans un environnement de ce genre, mais où je tiendrais le rôle de prédateur. Bien sûr, dans ce cas-là, il était clair que je ferais en sorte de ménager des espaces pour attraper le prisonnier et le coincer dans un coin pour lui faire ce que vous pensez… Entre ses cris de douleurs et de plaisir, je me sentirais parfaitement bien, je le savais d’ores et déjà…

Mais pour pouvoir envisager tout cela, il fallait d’abord réussir à ce que nous sortions d’ici. Et vivants, de préférence. Ce qui n’était pas une mince affaire… Il fallait continuer à courir, car le bruit de raclement que faisait la créature se faisait entendre : elle se rapprochait.
Suivre le portrait de salle en salle, de couloir en couloir, cela nous mena jusqu’à une autre porte que nous allions pouvoir refermer derrière nous. Mais la porte était verrouillée et, tandis que le lapin blanc trépané entrait dans mon champ de vision, je pris ma baguette pour lancer un Alohomora sur la porte.

Une fois ouverte, je m’engouffrais dans l’ouverture, sans avoir la moindre petite idée de quel serait l’endroit où j’allais me retrouver à présent…

« Vite, Tobias, viens par ici ! » Bon, il n’y avait pas d’autre issue de toute façon, mais quelques mots encourageants, c’était toujours plus sympathique.

Les choses étaient très bizarres. J’avais l’impression que tout ceci m’échappait. Je ne pouvais pas avoir le contrôle et cela constituait une source de stress, en quelque sorte. J’étais habitué à trouver des parades, des solutions et des méthodes plus ou moins orthodoxes pour arriver à mes fins… mais jamais encore je n’avais été confronté à cela.
Cette créature qui nous filait, suivant apparemment nos émotions à travers les couloirs et les portes, semblait se rapprocher. Moi qui n'avais jamais vraiment appris à gérer mes émotions, cela me faisait un fameux point faible par rapport à Tobias qui, lui, était capable de fermer son esprit. J'avais même tendance, pour ma part, à avoir des émotions exacerbées, le genre à devenir incontrôlables car trop intenses... Eviter les métamorphoses intempestives était nécessaire à chaque instant... et je me devais d'être concentré en permanence, sans quoi, mes cheveux viraient au bleu ou au vert sans qu'il n'y ait le moindre petit signe avant-coureur ; tout comme cela m'arrivait encore assez régulièrement lorsque je rêvais la nuit et que mon inconscient prenait le dessus.

La pression montait, de plus en plus, il fallait trouver une issue mais cela demeurait impossible, d'autant plus que nous ne connaissions pas vraiment les lieux. Nous nous trouvions, somme toute, dans un fameux pétrin, puisqu'il fallait que nous puissions à la fois nous débarrasser de la créature pour l'empêcher de nuire de façon définitive, sauver notre peau, trouver la sortie et retrouver l’air libre… Beau programme en perspective, mais pour ça, il fallait s’en sortir vivants.
L’idée de Tobias de me mettre sous imperium pour m’empêcher de penser n’était peut-être pas mauvaise… en fait, c’était peut-être même un fameux coup de génie. Et si nous étions encore en froid quelques heures auparavant, je n’avais pas vraiment d’autre choix que de compter sur lui. Nous avions toujours formé un binôme qui fonctionnait plutôt bien. Alors, pourquoi pas ?

Mais les idées du jeune homme se précipitèrent bientôt… et je le reconnaissais bien là. Il avait, une fois encore, bien raison. Une fois que l’Augurey serait maître du monde et que nous dominerions l’humanité entière, il allait falloir jouer le rôle de protection de la population, et pour cela, évidemment, débarrasser le monde de ce genre de créatures. D’ailleurs, cela ne pourrait que renforcer l’image positive de notre Cause aux yeux du monde : les mangemorts protecteurs, les mangemorts œuvrant pour la sécurité et le bien-être, les mangemorts pensant aux sorciers plus ou moins nantis… Oui, si l’on voulait changer la société, notre image était importante.

« Ecoute, je ne peux pas te laisser seul face à ce monstre. A deux, on a plus de chance d’arriver à quelque chose. » Le père Sion nous avait donné de nombreuses explications. Emprisonner la créature dans un autre corps, cela pouvait être une solution… mais cette histoire d’hôte, c’était peut-être plus délicat. « Vous voulez dire… un autre lapin ? On ne peut pas faire ça… Il doit bien y avoir une autre possibilité… »
La psychomage avait peut-être un autre animal de compagnie.
« Peut-être qu’on pourrait trouver un rat à la cave… »

Je me tournai vers Tobias.
« Mets-moi sous impérium, ça retardera la créature. Puis, on fonce à la cave pour chercher un hôte. »

Mais déjà le lapin ressuscité apparaissait au bout du couloir, j’attrapais mon ancien apprenti par la manche. « Viens, on ne peut pas sauver le monde si on se fait bouffer ! »

J’avais la trouille, c’était vrai. Pas du lapin, bien sûr, mais de la situation. D’elle. De sa puissance. De sa non-mort. Entre ces émotions très négatives, puis l’espoir, sans cesse martelé, je ne pouvais m’empêcher de penser, aussi, à mon épouse et mes enfants. Que leur arriverait-il si je venais à disparaître ? Je pensais à l’avenir, régulièrement, mais il était clair que je n’avais pas prévu de les laisser seuls… pas aussi tôt, en tout cas… La plupart des sorciers vivaient au-delà de cent ans… à ce compte-là, j’étais censé être à la moitié de ma vie… Je ne pouvais pas imaginer abandonner ma femme en perdant la vie… Quant à Marcus et Septima, c’était tout aussi impensable.
« Bordel… » Penser à ma famille, je n’étais pas sûr que cela me faisait beaucoup de bien… je ne voulais pas qu’il arrivât quoi que ce soit à ma femme et à mes enfants, mais il était clair que la situation m’échappait.

Tobias restait là, prêt à combattre, tandis que j’essayais de le faire partir, de le pousser à venir avec moi. Et puis il y eut un moment de flottement. Le monstre s’était approché fortement et je refermai la porte, pour mettre au moins cet élément entre Rhéa et moi. J’entendis distinctement une chansonnette qui semblait m’être adressée et qui fit se hérisser tous les poils de mon corps. La chanson aurait pu être coquine, en réalité, si je n’étais pas sur le point de défaillir. Le malaise vagal n’était pas loin, je le savais bien…

Courir. Je n’avais pas d’autre choix. Impossible de transplaner ici. Je regrettais presque d’être métamorphomage plutôt qu’animagus : si j’avais pu me changer en animal, j’aurais peut-être pu m’échapper, mais là…
Mon esprit vrillait. Je passais d’un extrême à l’autre. Et ces couloirs, ces portes… je n’avais aucune idée de l’endroit où je me trouvais dans la grande bâtisse, mais il était clair que si je ne trouvais pas rapidement un moyen pour me planquer, le monstre allait me rattraper. Et me bouffer. Ou pire… sa chanson laissait entendre qu’elle voulait peut-être autre chose… un accouplement. Mais je n’étais pas prêt à ça. Surtout pas. C’était au-dessus de mes forces, jamais je ne pourrais être en condition face à une créature – n’était-ce pas de la zoophilie, d’ailleurs ? – et un lapin zombie. C’était tout bonnement impossible.

J’arrivais à un croisement. Je ne pouvais même pas imaginer brouiller les pistes, puisque mes pensées me suivraient de toute façon. C’était mon esprit qu’elle suivait… et dans ce labyrinthe – car, oui, le bâtiment semblait vraiment sans fin – je n’avais que peu de ressources pour lutter.
Je pris à gauche, en priant Salazar que je puisse me retrouver dans une pièce où je pourrais trouver une solution ou au moins une piste de solution…