En apparence, rien n’avait changé. Grigori restait fidèle à lui-même après tout. Le plus important demeurait les cours et ce serait vraiment dommageable de se prendre une mauvaise note et que tous les efforts qu’il faisait depuis le début de sa scolarité, que ce soit Durmstrang ou Poudlard, soient réduits à néant. Même si et il en avait bien conscience, le seul qui le remarquerait, ce serait lui. Non, ce qui avait changé ce n’était pas un ras le bol des études ou du Quidditch, c’était comme un manque. Il y avait pleins de moments dans la journée où il était dans sa zone de confort et que tout allait bien, il vivait sa petite vie sans se soucier du reste du monde. Et il y avait d’autres moments, souvent le midi, où il avait cette sensation franchement désagréable d’avoir perdu quelque chose auquel il tenait. Pas comme le fait d’avoir égaré sa baguette ou son balai, ce qui serait tout aussi problématique. Ce qu’il avait perdu, il ne pouvait le toucher, comment retrouver quelque chose qui ne se touchait pas, c’était complètement inconcevable comme concept. Mais oui, c’était exactement le même sentiment, il le reconnaissait, que lorsqu’il perdait un objet auquel il tenait.

Voilà qui était donc très embêtant, toutes ces affaires il les possédait toujours, ses routines n’avaient pas changées et pourtant, il avait comme un caillou dans sa chaussure. Quelque chose qui le perturbait et il avait parfaitement conscience du problème, pas en lui-même parce que lorsqu’il avait dit à Kiara qu’elle n’était pas un problème, il le pensait sincèrement, elle n’avait jamais été un problème pour lui mais qu’il le veuille ou non, son problème était lié à elle. Admettre cela, déjà, se poser sur une chaise et prendre conscience qu’il avait commencé à sentir qu’un truc allait moins bien suite à leur dispute, c’était un premier pas. Alors oui ça n’était pas grave, il respirait toujours, il vivait toujours et en soit, il savait parfaitement qu’avec le temps il parviendrait à passer à autre chose, parce que c’était dans sa nature, que les déceptions il connaissait plus que de raison, qu’une de plus ou une de moins, ça ne changerait rien à sa vie. Sauf que ça, c’était sur le long terme, pour le moment, oui ça lui faisait drôle, de ne pas avoir de nouvelles et de ne pas en donner. La vérité était là, il s’était habitué à sa présence, d’accord pas sans arrière-pensée, gardant toujours en tête l’idée que tout ce qu’il entreprenait c’était dans le but d’avoir 5000 points, pas pour le plaisir mais bien dans l’idée de l’épouser. Mais les moments qu’il avait passé avec elle, ces paroles qu’il avait échangées, ces rendez-vous où il perdait des fois plus de points qu’il n’en gagnait, tout cela avait contribué à un équilibre de vie et une sensation grisante, celle d’avoir trouvé la personne, non pas seulement la personne, la fille, qui le poussait à sortir des sentiers qu’il avait envie d’emprunter, mais qui le faisait en venant heurter de plein fouet ses principes. Et le constat était terriblement amer, elle lui manquait. C’était totalement crétin, il s’en rendait compte lui-même, ce n’était qu’une fille, il y en avait des centaines de filles mais, le résultat était là, les autres filles ne lui manquaient pas, elle si. Et aussi cruel que ça puisse paraître, ce n’était même pas l’idée de perdre un mariage qui lui faisait mal, c’est l’opinion qu’elle avait de lui et le fait qu’elle ne veuille plus rien avoir à faire avec lui.

Abandonner, ce n’était pas dans sa nature, il était persévérant, insistant même, alors il lui fallait un plan. Il devait trouver un moyen de lui montrer qu’il… Grigori pencha la tête, en prenant conscience de cette pensée qui l’envahissait… tenait à elle. Et bien voilà qui n’arrangeait pas ses affaires, c’était bien le moment pour se rendre compte qu’il tenait à une fille, il aurait peut être fallu s’en rendre compte réellement avant. La voix de Tristan le fit sursauter et il le regarda, depuis quand il était là au juste ? « Cette sale tête comme tu dis, ça s’appelle réfléchir, tu devrais essayer parfois. » Si la phrase était peut être un brin désagréable, le sourire qui vint l’accompagner démontrait surtout que Grigori plaisantait – parce que oui visiblement ça arrive.

Il resta silencieux quelques instants, on ne va pas se mentir, Grigori n’était pas le genre de personnes qui adorait raconter sa vie, étant d’un naturel plutôt silencieux.  Il parlait oui, mais rarement pour le plaisir de raconter ses états d’âmes. Avant qu’il n’ait décidé s’il préférait dire à Tristan la vérité ou s’il préférait lui dire qu’il n’avait pas spécialement envie de reconnaître quoi que ce soit, ce dernier ramena deux boissons. Hum, ça voulait dire qu’il serait l’oreille attentive ce soir. Grigori saisit donc l’invitation qui lui était faîte et se chargea d’ouvrir la bière, prit le temps de boire une gorgée, pour mettre de l’ordre dans les idées. Une fois la gorgée terminée, la bouche humidifiée, il répondit avec une franchise pour le moins rarissime, surtout lorsque ça concernait les filles, était ce d’ailleurs seulement arrivé une fois. « J’ai fait de la peine à Kiara en voulant me montrer honnête avec elle. Elle pense que je l’ai trahi et ne veut plus être avec moi. » Il hésitait à s’arrêter sur ça, juste raconter les faits, que sa future épouse ne veuille plus se marier ça posait un problème en soit et pour le coup Tristan en savait quelque chose. Mais il voulait être honnête, au moins avec quelqu’un, que quelqu’un sache ce qu’il ressentait « Elle me manque. J’ai pas su lui dire que je tenais à elle et que j’étais désolé. » parce qu’il en était incapable, ce n’était pas normal de tenir à elle, il n’avait pas envie de tenir à elle et en même temps, il n’avait pas envie d’être avec quelqu’un d’autres. Il souffla « C’est ça qui me travaille, j’ai merdé en voulant ne pas merder, comment on peut merder en voulant faire les choses biens et puis comment elle peut penser que je veux une autre épouse qu’elle. Si je voulais une autre fille ta sœur ou Maëlle, dans le genre moins casse burne, elles étaient bien mieux, sans vouloir t’offenser. » Il était là le problème, il ne voulait pas d’une autre fille, c’est Kiara qu’il voulait et maintenant que tout était terminé, il avait l’impression de se noyer et de ne pas réussir à garder la tête hors de l’eau.

Réfléchir ne vendait pas du rêve ? Grigori trouvait surtout que le problème venait d’autre part, ressentir quelque chose. Quelle sensation détestable, il voulait que ça disparaisse, là, maintenant, tout de suite, qu’il puisse continuer à vivre sa vie sans se poser de questions et pouvoir se dire à lui-même qu’il gérait sans que quoi que ce soit – ou qui que ce soit - ne vienne parasiter son esprit. Pour l’occasion, il détestait Kiara aussi sûrement qu’elle lui manquait et dans un mécanisme de défense pur et dur, il aurait préféré ne jamais faire sa rencontre et peut être mieux qu’il valait mieux qu’elle disparaisse maintenant en réalité, tant qu’il avait un contrôle sur la situation, quand bien même il était déçu, de ne pas avoir su obtenir ces 5000 points. Pourtant, il l’admettait, pas volontiers il est vrai mais il était capable d’admettre que la situation actuellement n’était pas satisfaisante, qu’il avait perdu la fille qu’avant cela, il était persuadé de réussir à épouser et cette sensation qu’elle se trompe sur lui déplaisait fortement à Grigori. Il avait réellement fait de son mieux avec elle et l’échec, ça n’était clairement pas un moteur pour lui, il ne les supportait pas et là il était en plein dedans.

A la mention du problème Carrow soulevé par Tristan, Grigori hocha la tête et en concluait par cette rapidité à trouver le problème que la réaction de Kiara était justifiée et il ne parvenait pas à comprendre en quoi. Valait-il mieux cacher les choses et duper tout le monde? Visiblement, ça n’était pas mieux de cacher des choses d’après ce que lui disait Tristan, sa fiancée lui en voulait également, Grigori poussa un soupir et ne se contentant pas du regard qui voulait dire ah les filles, rajoutant à voix haute « Ouai en gros, par principe faut qu’elle fasse la tronche. Tu vois, comme quoi leur en retourner une, c’est peut-être la solution, elles feront la gueule mais au moins, on sait pourquoi.»

Pourtant, il s’était retenu de le faire, s’était contrôlé - difficilement – pour ne pas lui donner de raison supplémentaires de lui en vouloir, pour ce que ça avait servi... Lorsqu’il admit qu’elle lui manquait, il vit la surprise passer dans le regard de Tristan et marmonna en réponse à ces paroles qu’il ne prononça pourtant pas «Oui, moi non plus je comprends pas, elle est chiante comme pas permis, je suis enfin tranquille, je n’ai plus à faire semblant de rien et pourtant son absence me pèse.»

Les actes plus parlant que les mots, effectivement qu’elle lui tourne le dos c’était plus parlant que tout le reste. Amer, il rétorqua «Elle comprend ce qu’elle a envie de comprendre et visiblement elle a décidé que je l’avais trahi pour un acte que je ne pensais plus d’actualité.» Et pourtant, il voulait bien lui montrer autrement que par des mots qu’elle se trompait mais il avait la sensation qu’elle s’en moquerait éperdument de ce qu’il pouvait faire, de la même façon qu’elle s’était moquée de tout ce qu’il avait pu lui dire.

Oui, il est vrai que Tristan semblait avoir un peu de mal avec Maëlle et que dans ce cas de figure, logique qu’il la pense au moins aussi casse couille que Kiara, Grigori le regarda, pensif «Sauf que tu peux lui en retourner une et ça la calmera ainsi que lui rappellera qu’elle a assez foutu la merde et que tu ne supporteras plus un seul écart de sa part. Là où si j’en retourne à Kiara, étant donné qu’elle a le choix, je ne la reverrais pas.» et là était tout le problème, il avait envie de la revoir cette andouille-là, il savait bien qu’au contraire, pour sa santé mentale il valait mieux se saisir de l’opportunité mais il en était bien incapable. Il observa son meilleur ami les yeux ronds lorsque ce dernier lui parla de pas avoir utilisé les bons mots«Parce qu’en plus il y a des mots qu’il ne faut pas utiliser ? Mais bordel, elles sont chiantes !»  

Et pourtant alors qu’il essayait de se convaincre, qu’au pire, ça n’était pas la fin de son monde, que faire une croix sur Kiara, c’était dans ses cordes, après tout, ça n’était pas la première fois qu’une fille lui disait non, il s’en accommodait fort bien habituellement, il réagit que trop bien à la phrase de son meilleur ami, ce n’était pas irrécupérable. Cet espoir était caractéristique de gros problème, il en avait la certitude, il était tout bonnement incapable de lui tourner le dos, voulant revenir dans ses bonnes grâces. Il hésita néanmoins avant de hocher la tête, même si en réalité il ne voyait pas pourquoi il devrait se faire pardonner de la demoiselle. Il n’avait rien fait de mal, enfin peut être enfin tout dépendait des points de vues, mais dans tous les cas, il était catégorique, il n’avait pas trahi Kiara.

A la seconde question qui lui fut posé, Grigori eut un petit rire et rétorqua du tac au tac «Nulle part.» et pourtant si impulsivement son côté plutôt mourir que de faire des efforts pour une fille, prenait le dessus. La réflexion vint bien vite prendre le relais, c’était faux, bien sûr qu’il était prêt à faire des efforts, c’est ce qu’il faisait depuis des mois, ça n’était pas forcément toujours naturel et il lui fallait un temps d’adaptation mais il en faisait. Il reprit donc après être resté silencieux un bon moment, le temps d’accepter de revenir sur ses propos et d’admettre qu’il était capable d’en faire pour cette fille «Ou, peut être que si.» Il posa sa bière, regardant gravement Tristan «Je n’ai aucune idée de jusqu’où je suis prêt à aller, jusqu’à ce qu’elle me regarde autrement. Je suis prêt à aller voir les Carrow et leur dire que leur fille fait pâle figure à côté de la demoiselle Macmillan ? Je suis prêt à aller l’attendre à la sortie de Sainte Mangouste tous les jours jusqu’à ce qu’elle craque et qu’elle vienne me parler. Je suis prêt à accepter le fait qu’elle devienne médicomage.» même si ça voulait dire ne pas avoir une femme au foyer dont le seul devoir serait de donner des enfants. Il était réellement prêt à faire des sacrifices mais à quoi bon reconnaître qu’il était prêt à faire des efforts puisque de l’autre côté il était catégorisé comme indésirable.  

Désirant changer de sujet, il reprit sa bière, but une gorgée avant de constater, invitant par ce fait Tristan à en dire un peu plus «J’ai appris que tu avais cassé les pieds à un de nos camarades, ce matin même afin d’aider une demoiselle ? Il m’a semblé assez furax.»  

Est-ce qu’il était possible pour Grigori d’avoir plus de problèmes qu’actuellement ? Il n’était sûr de rien. D’ailleurs, il n’y avait pas vraiment de problèmes, c’était compliqué à analyser. S’il lui en avait collé une, il serait exactement au même point qu’actuellement, elle ne voudrait pas lui parler, lui il ne voudrait pas admettre qu’éventuellement, il avait merdé quelque part. Rien ne changeait, difficile d’expliquer alors pourquoi il n’avait rien fait ? L’espoir ? Mais de quoi au juste ? Qu’en une demi-heure, elle se rende compte du travail sur lui-même qu’il faisait alors que depuis des mois, il faisait des efforts, continuellement. Au bout d’un moment, il avait beau être quelqu’un de persévérant, quand il n’y a aucun but à atteindre et que la personne n’était pas obligée de le côtoyer, il se demandait si ça en valait la peine. Si cette énergie qu’il avait déployée depuis des mois n’avait pas été veine.

Un rictus sans la moindre joie se dessina sur les lèvres de Grigori « Je ne sais plus si je l’apprécie ou si je la déteste. » La seule chose qu’il constatait c’est qu’il s’était trompé, qu’il avait essayé de jouer selon d’autres règles que les siennes, s’adaptant sans cesse pour essayer de coller à cette vision qu’elle avait du couple et au final, il se rendait bien compte qu’il était de nouveau seul. Il avait juste perdu son temps et loin de constater uniquement cela, il se rendait compte que oui le mariage comptait, mais c’était bien elle en tant que personne qu’il regrettait.

Si Tristan relevait certaines choses tout à fait vraies. Grigori était partagé sur la réponse à fournir. Oui bien sûr qu’il n’avait pas réussi à lui dire qu’il tenait à elle, qu’il était désolé de lui faire de la peine alors que l’autre fille ne comptait pas, n’avait d’ailleurs jamais compté puisqu’aucune fille ne comptait aux yeux de Grigori. Oui alors ça heureusement qu’il ne l’avait pas dit, pas sûr que Kiara aurait adoré cette partie. Il serra les dents, oui, encore oui, il aurait dû faire ça, il en était incapable et si c’est ce qu’elle attendait de lui et bien elle avait bien fait de partir parce qu’il était incapable de lui dire. « Elle m’a énervé ! D’accord, je veux bien admettre qu’effectivement, j’aurais dû lui dire que j’étais désolé de m’être fiancé. Mais merde, ça fait des mois qu’elle me voit, qu’elle peut constater de ses yeux que je ne suis pas non plus le genre de personne à jouer sur plusieurs tableaux ! » Il regarda son meilleur ami dans les yeux « J’ai déjà donné ma parole pour la reprendre ? » Non, autant il pouvait admettre qu’il n’était pas la personne la plus facile à vivre – encore que si on se taisait en face, ça se passait très bien – que les points qu’il perdait, il ne les contestait que très peu donc qu’il avait conscience de ne pas être irréprochable mais en revanche, il n’avait eu qu’un seul but, obtenir sa main à elle, pas celle d’une autre la sienne et il était malgré tout blessé qu’elle n’ait eu aucune confiance en lui alors que lui avait eu confiance en elle, assez pour lui dire la vérité en tout cas.

Il était un brin injuste avec Tristan aussi, ce dernier était lucide sur sa fiancée. Il était évident que la faire courber l’échine ce n’était pas bien difficile mais cela n’était pas le but de la manœuvre. Certes la méthode douce était beaucoup plus longue mais la satisfaction d’obtenir ce que l’on souhaite bien plus grande. N’était ce pas de la même manière qu’il avait agi avec Kiara ? Il aurait pu ne pas jouer dans les règles, récupérer de l’amortentia et l’arnaquer. Après tout ce n’était pas un stock de potion qui aurait été un grand problème. Il avait d’ailleurs eu bien conscience qu’il suffisait de quoi 10 mois ? Un mois pour la faire arrêter ses études et la mettre enceinte, puis 9 mois de grossesse et derrière l’éliminer. C’était jouable et en soit à la seconde où il l’avait rencontré, elle n’avait aucune valeur à ses yeux et pourtant, il avait décidé de faire les choses bien, de lui offrir son temps, son attention et sa détermination. Il pouvait donc parfaitement comprendre que Tristan ait à cœur de bien faire les choses, surtout que son ego avait quand même été bien malmené par cette garce – qui méritait quand même une baffe pour affront mais bon – « Je te souhaite de réussir rapidement. »

La discussion bascula sur le fait que tout n’était pas forcément perdu avec Kiara et c’est fou mais cet espoir, il s’en saisissait bien plus que de raisons, espérant qu’elle reviendrait sur sa décision. Bon par contre, il fallait encore et toujours faire des efforts. Super, pourquoi rien n’était jamais simple quand il s’agissait de Grigori. Visiblement, l’attendre à la sortie de Sainte Mangouste, c’était une mauvaise idée, il prenait note qu’il valait mieux arrêter. Lui offrir un cadeau ? Il cligna des yeux, elle n’avait pas vraiment l’air d’être sensible à l’étalage de richesse pure et dure, auquel cas ça aurait été beaucoup plus rapide de lui mettre la bague au doigt. Il fallait qu’il réfléchisse pour trouver quelque chose qui pouvait lui plaire, il fallait tomber juste et ne surtout pas que ça lui desserve. Néanmoins, il y avait aussi ce doute, il allait se donner du mal pour trouver un truc, pour lui prouver qu’elle comptait en effet. Mais est ce que lui comptait en  retour ? Parce que c’était bien beau de faire des efforts, il aimerait que ça paye aussi des fois.

Le changement de sujet, tout sauf subtil de Grigori sembla fonctionner et il cligna des yeux par trois fois en entendant la raison pour laquelle Tristan s’en était pris à un de ses camarades, pour Maëlle. La Maëlle reloue ? Celle qui humiliait et qui devait payer se faisait défendre par Tristan ? C’était à ne rien y comprendre. Quoi que le fait qu’elle lui appartienne était une raison tout à fait suffisante pour que personne d’autres que lui vienne mettre le grappin dessus. Et si ça lui permettait de gagner des points, c’était parfait pour Tristan « Quelle idée de venir sur ton territoire, quel manque de jugeotte. Bravo pour tes points ! Un conseil, évite de te fiancer à une autre, ça les enquiquine, je ne sais pas pourquoi. » Il lui offrit un sourire moqueur, sachant pertinemment que Tristan ne pouvait pas vraiment être fiancé à une autre.

Tristan était embêtant, sa question était dérangeante parce qu’elle était loin d’être anodine. Il n’était pas possible que quelqu’un manque si ce quelqu’un était détesté ? Si tel était le cas, Grigori dû admettre, de mauvaise grâce « Alors, je ne dois pas la détester vraiment. C’est la situation que je déteste. » Est-ce qu’ils pouvaient tenter d’être amis ? D’accord c’était sensationnel que Grigori en arrive à ce genre de pensée mais il était dans un schéma qu’il ne connaissait pas. Enfin si, il le connaissait que trop bien en réalité et ile ne voulait pas le reproduire une troisième fois. Il était fatigué de donner de son temps et de sa personne pour qu’au final il ne soit rien et ne valent rien. Il essayait pourtant de s’adapter et il ne parvenait vraiment pas à comprendre pourquoi ça ne fonctionnait pas. Que devait il faire au juste pour être remarqué d’un côté et ne plus être l’ennemi public numéro un.

Il se décomposa en entendant son meilleur ami lui dire que la confiance n’était pas facile à obtenir. ; Peut être en effet que Tristan connaissait mieux Grigori que Kiara ne le connaissait. Pour autant, il avait aussi parlé avec la demoiselle, s’était pris, pour son plus grand bonheur, des points en moins, parce qu’il était trop franc souvent – et ce n’était pas non plus agréable pour son ego de se prendre des points en moins. Non vraiment, il lui avait prouvé par sa présence, par le fait que pas une seule fois il n’avait loupé un rendez vous avec elle, quand bien même il était dans le négatif niveau point et que la situation semblait désespéré, il s’était accroché. Il était déterminé lui de son côté et qu’il ne passait pas à autre chose. Même encore à l’heure actuelle, il se rendait à Sainte Mangouste dans l’espoir que sa colère envers lui retombe, il s’était engagé et quoi qu’on en pense, il respectait encore et toujours sa parole. Pensif, il demanda à son meilleur ami « Tu penses que je dois réitérer ma demande ? » Alors il est vrai qu’au ton dans sa voix, on pouvait entendre le doute, pas certain d’apprécier une troisième fois qu’elle le rejette.

Demander conseil à la sœur ou à la fiancée de Tristan… donc à deux filles, pour qu’elles aident Grigori, le jeune homme plissa les yeux, oui alors comment dire, vu comme elles étaient cons les filles, il y avait plus de risques qu’elles fassent tout capoter plutôt qu’elles n’aident Grigori. Etait il vraiment désespéré à ce point, pas sûr, mais bon puisque Tristan semblait croire en cette solution, Grigori ayant confiance en lui pouvait répondre « Tu peux leur en parler… Sait on jamais, elles pourraient me surprendre » Il n’y croyait pas réellement mais bon.

Le sujet Kiara terminé et Grigori devant maintenant acheter un bijou qui plairait à la Poufsouffle, c’est une autre Poufsouffle – tout aussi chiante – qui devint le centre d’attention des deux garçons. Grigori trouva même le moyen de faire de l’humour en se servant de son problème afin que son meilleur ami ne se fasse pas avoir de la même façon. Même si pour le coup, aucun risque que ça n’arrive à Tristan « Est-ce qu’à un moment donné, tu as sincèrement cru que tu serais débarrassé de cette fille ou au fond de toi tu as toujours su que ça serait elle ta femme et que vous ne faisiez que retarder l’évidence ? » Quelque part, ce cas de figure aurait bien arrangé Grigori, sauf le côté humiliation, oh bordel, il imaginait bien l’état dans lequel avait été son meilleur ami. Il espérait de tout cœur que ce dernier parviendrait à bien se venger et à rendre la monnaie de sa pièce à cette espèce de garce et l’humilier dans un tout autre registre.

Alors par contre, si Grigori pensait la Rosier complètement débile – demeurée même -, ça n’était rien à côté de la débilité du Serpentard, Grigori avait du mal comprendre « Attends, attends , ta débile de fiancé a voulu prêter son devoir à Wellington et il a refusé  pour ensuite lui faire payer ? Bordel qu’il est con, il trouve le pigeon par excellence et il ne s’en sert pas… » Sans offense hein, bien sûr. Il n’empêche que ça laissait présager de bonnes choses pour Tristan si couiller Maëlle était aussi facile, il allait pouvoir jouer avec elle sans problème.
Quant au sujet type qui n’ont pas à se prendre la tête pour un futur à la hauteur de leurs ambitions, c’est avec dédain que Grigori rétorqua, assez froidement « Oh des types comme cela, mieux vaut il qu’ils ne se reproduisent pas et je ne parle pas que de la pureté du sang. » Oh non quand bien même il serait sang pur, ça ne voulait pas dire que ça ferait un être d’exception. D’ailleurs, en parlant de pureté du sang. Etant donné que le monde partait en sucette, Grigori avait besoin de savoir s’il était le seul à vouloir préserver les traditions, s’il jugeait sans aucun complexe les autres personnes, il lui était bien plus compliqué de critiquer Tristan puisque tenant à lui « Tu as décidé de perpétuer les traditions ? Ou ton enfant pourra bien épouser qui il veut, que le sang de cette personne soit pure ou non ? » Se pourrait il que Grigori soit le seul à être à cheval sur ça ou Tristan allait il lui prouver une fois de plus que le problème, ça n’était pas forcément Grigori mais plutôt les autres qui avaient été élevé comme des brêles et qui ne se rendaient même pas compte de la chance qu’ils avaient d’être sang pur et du devoir qui leur était incombé de transmettre cette pureté à des enfants. Non seulement la pureté mais aussi l’éducation qui allait avec non parce qu’avoir des couples à la Weasley ça n’avait pas la moindre importance et ce serait même humiliant de mêler le sang de certaines personnes à ce genre de famille. Quoi qu’il en soit, il semblerait que les demoiselles aient des choses à dire, ce qui emmerdait profondément Grigori mais bon, avait il vraiment le choix ?

Mais quelle mouche avait bien pu piquer Grigori pour qu’il en vienne à se poser des questions sur ses agissements et sur ce qu’il devait faire. Cette fille était tout bonnement la pire chose qui aurait pu lui arriver. Sans le détourner de ses objectifs, parce qu’il ne manquerait plus que ça, c’est la perception même qu’il avait du monde qu’elle remettait en question et loin, bien loin de trouver cela amusant, Grigori détestait cela. Lui il voulait que tout soit carré, prévu comme il l’avait décidé ou non, ça n’était pas un trop gros effort de s’adapter un petit peu mais là, ce n’était même plus un petit peu qu’il devait s’adapter et non content de cela, il devait en plus la comprendre. Et alors ça, c’était horrible, il ne comprenait rien, ça le gonflait et même lorsqu’il essayait de revenir sur les sentiers qu’il commençait, se disant qu’elle n’avait peut-être pas bien compris sa demande clairement, il la prend pour une truffe Tristan évoquait le risque qu’elle dise non. Effectivement, vu comme cela, Tristan n’avait pas tellement tort, c’était une idée de merde et il épargnait sûrement l’ego de Grigori. Est-ce qu’il avait promis quelque chose à Kiara? Grigori fronça les sourcils, pensif, en réalité ce n’était pas le genre de personne qui faisait des promesses, parce que justement il avait une perception de la parole donnée, ultra importante et qu’il ne dérogeait pas à cette dernière. Du coup, la seule promesse qu’il pouvait tenir était celle-là «J’ai plus ou moins promis que je l’épouserais elle une fois que j’aurais mes 5000 points.» Il eut un sourire sans joie, dépité même parce qu’il se devait d’admettre la chose suivante «Je crois qu’elle ne me laissera pas les obtenir.» et probablement même qu’elle n’avait jamais eu l’intention de le laisser approcher les 5000 points, qu’il était le seul ayant été convaincu d’y parvenir. Certainement par ailleurs qu’elle s’était saisie de la première chose qu’elle avait trouvée, de la première erreur grossière qu’il avait fait pour le dégager de sa vie. Et lui, au lieu de prendre cela pour un stop, il s’entêtait... comme bien souvent, toujours le même schéma sans aucune garantie de réussite, son passé démontrant plutôt l’inverse en réalité. Même lui avait conscience qu’il aurait mieux fait de ne surtout pas continuer dans cette optique et pourtant, il hocha la tête suite aux propos de son meilleur ami «Arranger les choses avant de lui demander de nouveau. C’est noté.»  

Que n’acceptait il pas pour elle, demander de l’aide à deux filles par l’intermédiaire de Tristan, bon sang... qui aurait pu prédire cela. Est-ce que le scepticisme de Grigori était tant perceptible que cela ou bien Tristan connaissait fort bien son meilleur ami, difficile à dire, quoi qu’il en soit, il reprit la parole pour dire qu’Eponine lui était loyale, chose dont Grigori n’avait jamais douté. Autant, il n’était pas proche de sa fratrie, autant il se rendait bien compte en observant un peu les gens que ça n’était pas partout pareil et s’il n’enviait pas ces relations un peu particulières, il comprenait bien la loyauté qui liait Tristan à Eponine et vice versa. Quant à Maëlle et bien, Grigori ne savait que penser au juste, il la trouvait con, tout simplement et cette image n’allait pas changer de sitôt puisque le sujet dévia sur la fiancée de Tristan au sommet de son art et sa connerie vraisemblablement. Tristan avait visiblement du souci à se faire, ah oui, la pigeonner était d’une facilité déconcertante pour son fiancé mais là où c’était un peu plus emmerdant, c’était si les autres s’y mettaient aussi.
Pour ce qui était des fiançailles de Tristan, il semblerait que oui, ça ait toujours été une évidence pour lui. Grigori l’observait. Il est vrai que pour le coup, il comprenait la façon d’agir de Tristan, trouvant même cela remarquable de mettre directement les points sur les i avec mademoiselle Rosier. Le truc un peu déroutant dans cette histoire, c’est qu’elle se soit rebiffée. D’accord Grigori ne la connaissait pas extrêmement bien – peut-être parce qu’elle ne l’intéressait pas du tout parce qu’elle était une fille – mais pour toutes les fois où il avait été obligé de se la coltiner – ce qui n’est pas énorme - ça n’était pas le genre de personne à faire cela, surprenante que cette petite garce ait osé ce soir-là... Pour ce que ça avait servi d’ailleurs, Grigori offrit un sourire compatissant à son meilleur ami, comprenant que ça n’avait pas été la partie la plus sympathique de l’histoire d’être menacé à cause d’une gamine et de son ego mal placé. «Rien ne t’empêche de lui faire comprendre une fois mariés cette fois-ci, qu’elle ne te tient toujours pas en laisse.» Pour ce qui était des œillères de la fiancée, plus rien étonnait Grigori à son sujet, elle était con... il n’y avait rien à en tirer excepté un héritier.

Nouvelle preuve de ceci, son altercation avec un Serpentard. Enfin, c’était quand même super étrange. Il ne comprenait pas bien pourquoi Wellington avait décidé de s’en prendre à Maëlle et puis qu’espérait-il au juste en agissant ainsi ? Non ça dépassait complètement Grigori et alors autant il n’était pas fan de la gente féminine, autant il ne lui serait jamais venu à l’esprit d’aller en faire chier une de bon matin parce qu’elle prêtait ses devoirs. Oui, il comprenait fort bien que Tristan soit intervenu, mieux valait-il d’ailleurs, ce serait idiot que sa fiancée prenne un coup - même si elle le méritait sûrement hein – par un autre que Tristan «Quel crétin, s’il se sent de nouveau pousser des ailes, tu peux compter sur moi pour lui faire passer l’envie.»
Tout naturellement, le sujet suivant fut celui sur les mariages arrangés, Tristan entrait carrément dans cette case et quelque part, Grigori aussi sans que ça soit poussé par ses parents – en même temps peut être que ça valait mieux, si c’était pour se retrouver avec Alcyone, non merci sans façon, beaucoup trop con celle là-  il arrangeait bien son propre mariage, même si Kiara ne cochait pas forcément tous les critères décidés par Grigori à la base... Il s’était adapté dirons-nous. Donc Tristan, comment voyait-il la chose. Tout d’abord immense soulagement qu’il maintienne que la pureté du sang était importante... bon même si juste derrière, il était clair que ça n’était pas forcément sa façon de penser mais bien l’étiquette dû aux parents... et probablement qu’il avait raison, ses parents ne s’en remettraient pas. Pour le reste, sa propre expérience remontait à la surface, il comprenait l’importance des alliances, forcément étant donné le monde dans lequel il vivait mais, forcément, vu la fiancée qu’il se trimballait, il n’était pas sûr de vouloir réitérer l’expérience avec son propre enfant. Il faut dire que ça devait être un sacré choc de voir une espèce de poufiasse de 14 ans, décider de dire merde. En tant que père, ça devait un sacré moment à vivre et Grigori n’était pas certain qu’il aurait été aussi tolérant que le père de Tristan, clairement il fallait dire les choses, elle ne le méritait absolument pas. Compliqué donc de se projeter et de s’imaginer vivre la même chose. Tristan d’ailleurs démontrait bien que cette histoire l’avait affecté, au-delà de cette histoire de vengeance clairement perceptible, il ne la voulait pas pour épouse. «Rien ne t’empêche d’en choisir une autre. Enfin, je me comprends, tu es coincée avec cette garce, ça c’est une certitude et les risques que tu perdes tout si tu n’es pas son époux sont gigantesques. En revanche, rien ne t’empêche de lui faire un gosse et d’aller voir ailleurs...» Il pencha la tête «Voir de l’éliminer en vrai. Si c’est la seule façon pour toi d’être tranquille et de pouvoir aller courtiser la fille qui te plait, où est le problème?» Quant à la question qui lui fut retournée, Grigori hésita un long moment «Avant Kiara, je t’aurais dit que c’était mariage arrangé et rien d’autres, que je choisirais et ne donnerais pas la moindre importance à l’avis de ma femme. Cela me semble un peu compromis.» autant ne pas se faire d’illusions, Kiara allait lui pourrir la vie s’il prenait les décisions seul et être en guerre avec elle constamment, ça ne plaisait pas du tout à Grigori qui aimait qu’on lui foute la paix, clairement.»[/color]Kiara est quand même chiante, on va pas se mentir, il y a fort à parier qu’elle va me les briser parce que dans sa famille bla bla bla l’amour... Comme si c’était le nerf de la guerre... n’importe quoi.»[/color] Ah oui non mais il était vraiment déterminé à se pourrir la vie jusqu’au bout avec cette fille mais que voulez vous, elle avait beau l’emmerder en étant d’accord avec lui sur... bah rien en fait. Il l’appréciait réellement et assez pour vouloir faire sa vie avec elle, quand bien même c’était une emmerdeuse finie. Après, rien ne l’empêchait de la lui faire à l’envers non plus «Si le mariage que je vais faire avec Kiara te semble assez prestigieux.» Ah oui, non mais vraiment, il était déterminé, il allait trouver un bijou digne de ce nom et tout allait rentrer dans l’ordre. «et que nous arrivons à avoir deux enfants du sexe opposé.» ce qui n’était pas si évident que ça «Je serais ravi de fiancer ton enfant au mien.» Après tout, plus ils s’y prenaient tôt et plus de chance cela avait d’aboutir. Il faudrait juste se débrouiller différemment des parents de Tristan parce que leur façon de faire laissait vraisemblablement à désirer... à moins que ça soit l’éducation de la demoiselle Rosier qui laissait à désirer

Le regard sombre de Grigori se posa dans celui de son meilleur ami, ses mots le galvanisant. Oui, il voulait continuer, rester sur son objectif et prouver à cette demoiselle qui ne voulait pas lui faire confiance alors qu’il était on ne peut plus sincère en réalité. Le problème demeurait le même en réalité. Son index lustrait un de ses boutons de manchettes, tandis que Grigori était en pleine réflexion. Non bien sûr, il n’avait jamais cru que tout se résoudrait en cinq minutes mais avait il le luxe d’attendre le long terme dont parlait Tristan ? Il espérait de tout cœur qu’elle se rendrait compte rapidement qu’il tenait parole mais, il devait aussi admettre, ce qu’il fit à haute voix « Je ne peux rien lui prouver si elle refuse de m’adresser la parole. » Sans oublier que Grigori n’était pas un preux chevalier, il n’avait pas envie de passer son temps à lui ouvrir les portes pour montrer qu’il était galant, surtout que c’était faux, il ne l’était pas et d’ailleurs ouvrir les portes aux dames n’était pas un signe de galanterie, loin de là, c’était une méthode fourbe des hommes pour vérifier qu’il n’y avait pas à l’intérieur des bâtisses de personnes prête à attenter à leur vie, à la base. Laisser passer les femmes voulaient donc dire subtilement je te sacrifie parce que je suis plus important que toi – chose tout à fait vrai selon Grigori d’ailleurs – mais ça n’avait rien de galant . Alors oui les mœurs avaient changé, et ça ne devait plus vraiment exister les meurtriers qui attendent leur victime derrière une porte, il est vrai mais Grigori trouvait stupide qu’une action somme toute de faible soit devenue un signe de galanterie. Mais s’il fallait faire ça pour gagner des points et obtenir ce mariage de merde qu’il convoitait et bien soit, il était prêt à le faire. Tout ça pour l’emmerdeuse du siècle, à il n’y a pas à dire, Grigori était gâté.

Si Grigori avait été tenté de dire quelle bêtise que d’être fidèle ? En réalité, étant donné qu’il n’avait jamais été le genre de personne à coucher à droite à gauche, cela lui semblait très étrange de le dire et c’était un mensonge en prime. Il faut croire que cette manière qu’il avait de penser d’être proche d’une seule fille à la fois, faut dire que déjà qu’elles étaient emmerdantes, pourquoi s’en rajouter une seconde, était proche de celle de son meilleur ami. Il écoutait les dires de son meilleur ami, comprenant bien ce qu’il disait. En réalité, il ressemblait assez à Kiara en réalité, cherchant lui aussi à être heureux dans son mariage, sûrement qu’avec cette vision des choses ils auraient été très bien ensemble. « Donc, tu en veux à ton idiote de fiancée pour son comportement d’il y a quelques temps. » ce que Grigori comprenait tout à fait « Comment tu crois que tu pourrais être heureux avec cette fille ? » S’il ne doutait pas que Tristan serait parfaitement en mesure de ne pas se laisser marcher sur les pieds… comment faire confiance à une fille, surtout quand elle avait parfaitement su démontrer qu’elle était capable de taper du poing sur la table et d’humilier son fiancé devant tout une assemblée, la barge. Enfin, si Tristan ne pouvait pas compter sur sa fiancée, il pouvait compter sur Grigori pour l’épauler et partager, sans aucune hésitation, ses combats, peu importe que Grigori approuve ou non, peu importe, il était du côté de son meilleur ami, toujours.

Alors que Grigori essayait de prouver que puisque Tristan aurait voulu ne pas être avec cette fille, il était tout à fait possible de la mettre sur la touche, tout en respectant son serment jusqu’à la fin. Tristan comprit ses propos d’une autre façon, Grigori le regarda interdit « Je n’ai jamais parlé de faire cela juste pour t’envoyer en l’air. » Oh non, si c’était pour s’envoyer en l’air et bien d’après Grigori ça n’avait pas grand intérêt. L’héritier avait il toute son importance ? Tout en Grigori soufflait oui, oui c’était ça la quête la plus importante, faire perdurer son nom. Mais, si c’était le cas pour lui, il semblerait que ça ne le soit pas pour tout le monde « Tu n’as pas de concurrence Tristan, aucun frère pour te faire de l’ombre ou te piquer ta place. TU es l’héritier des Vandwyck, tu as plié aux demandes de ton père. Je dis juste que si ta fiancée disparaît, tu es libre et tu n’auras pas à vivre avec le risque qu’elle te la fasse à l’envers. » Après tout dépendait de la vision qu’avait Tristan de sa fiancée, il fallait savoir, est ce qu’il la trouvait chiante et il n’avait pas envie de l’épouser étant contraint à 100% par ses parents ou est ce que finalement il n’était pas bien content d’avoir trouvé le pigeon par excellence et qu’en réalité, il s’accommodait fort bien de tout ceci.  Chose que Grigori ne jugerait d’ailleurs pas tellement, sans être d’une nature très conciliante, il faut admettre que si on lui disait c’est cette fille, que la fille ne passait pas son temps à la lui faire à l’envers, il s’accommoderait que trop bien de la situation.

Le problème c’est que la fille qu’il voulait et qu’il allait épouser parce qu’il n’avait pas l’intention de la laisser s’échapper était une emmerdeuse. Autant l’admettre, il allait être très compliqué de tout faire comme il le souhaitait parce que s’il était sûr et certain de ce que lui voulait, il n’oubliait pas le point le plus important mentionné par Kiara et selon Kiara d’ailleurs hein… elle voulait être heureuse. Alors ouai, super c’est génial… sauf que ses critères et bah ils étaient tout pourris et si c’était pour qu’elle lui fausse compagnie au bout d’un mois et bien non ça ne l’emballait pas. Déjà pour une question d’ego, il faudrait dire à tout le monde, elle est partie cette gourde… ce qui n’était pas le pire, loin de là, l’ego de Grigori se remettait assez bien et l’avis des gens, il faut dire ce qui est, il s’en tamponnait. Non, ce qui l’embêtait réellement, c’est ce qu’il vivait actuellement, c’était l’absence de Kiara tout simplement. Au moins, le message était on ne peut plus clair, s’il ne mettait pas de l’eau – beaucoup d’eau – dans son vin et qu’il n’acceptait pas de faire quelques compromis, elle allait lui prendre le chou. Il souffla tandis que Tristan se payait sa tronche, ce qui était de bonne guerre « Je me pose la même question… pourquoi je me suis engagé là-dedans… Médicomage en plus… rien pour plaire cette fille. » Bon, ça n’était pas tout à fait vrai, elle avait des qualités, assez pour compenser le fait qu’elle était têtue et médicomage. Non, il faut reconnaître qu’il l’aimait bien malgré tout. Par contre, autant admettre cela c’était pas évident, autant répondre à la question de Tristan sur est ce que toutes les filles étaient chiantes, alors là c’était d’une facilité déconcertante « Oh oui, c’est universel, elles sont chiantes par principe. »

Pourtant, si elles étaient chiantes, elles seules étaient en mesure de donner naissance, il fallait donc faire avec, les alliances et les descendances ne pouvaient se créer que si elles étaient disposées à faire des enfants. Oh oui, encore un point où il fallait se mettre d’accord. Mais bon partant du principe que de toute façon, à moins que Kiara soit complètement débile – ce qui ne semblait pas trop être le cas – Kiara savait très bien que le but final de Grigori n’était pas du tout le mariage mais bien l’enfant qui va avec, il pouvait organiser le futur de cet enfant hypothétique. Le problème malgré tout c’est que son mariage n’était pas non plus le plus prestigieux du monde. Alors attention, la première personne qui critiquerait le choix de Grigori, se ferait littéralement allumé par ce dernier, néanmoins, il savait aussi que ça n’était pas l’excellence qu’il avait visé ni la facilité par ailleurs. Tristan était donc en mesure d’émettre des objections à ce sujet et d’ailleurs Grigori n’aurait pas discuté parce que ça n’était pas la peine et que pour le coup, il se moquait totalement du prestige de Kiara, quoi qu’il arrive ce serait elle, il ne se détournerait pas d’elle pour une question d’échelle sociale et la preuve de sa loyauté envers la demoiselle était d’ailleurs dans ce choix qu’il faisait. Oui, il aurait fait une croix sur une alliance pourtant désiré de son enfant avec celui de son meilleur ami, pour rester avec Kiara.

Ce choix, il n’eut pas à l’énoncer puisque Tristan balayait cet argument pour finalement parler d’honneur. Grigori lui adressa un regard où était mélangé une fierté immense mais aussi une bonne dose de soulagement. A son tour, il leva sa bière sans pour autant aller la taper contre celle de Tristan parce que la route semblait longue d’ici là. Alors que Tristan organisait d’ores et déjà des rencontres, Grigori eut un petit rire moqueur, il est vrai. « Aurais-tu souffert de l’absence de ta fiancée dans ta vie mon cher ami ? » Néanmoins, il comprenait assez bien le problème et il s’engageait sans aucun problème à faire rencontrer leur progéniture lorsqu’ils seraient enfant « Pas de problème pour moi, on ne fera pas la même chose que vos parents. » et soyons sincère aussi trois minutes, dans le cas où il avait une fille – ce qu’il n’espérait pas le moins du monde – et qu’elle avait hérité du caractère merveilleux de sa mère, ce qu’il espérait encore moins, Grigori s’engageait mentalement à lui couper toute envie de rébellion.