♛ Mais comment lui avouer,
mon secret, mes problèmes ?

Dimone VII - Mars

A présent tu savais ce que ton frère avait dû ressentir en septembre dernier. La peur. Une terreur à l’état brute de ne pas savoir si tu allais mourir ou non. Quand la douleur te frappe de plein fouet alors que toi tu es là en train de dormir, en cours ou toute autre activités non dangereuse… Sans comprendre un seul instant ce qui se passe alors que tu te mettais à te vider de ton sang si soudainement…Tu avais eu cette impression d’être totalement projeter et la douleur avait alors envahi ton corps. Ensuite tu avais été soigné tout aussi rapidement, ce qui t’avais rassuré, Grigori avait donc trouvé quelqu’un pour le soigner, mais evidemment tu n’avais pas pu t’empêcher de vouloir comprendre ce qui s’était passé… Bien sûr qu’il n’avait pas cherché le danger, mais le danger était venu à lui. Comme quoi, il n’y avait vraiment pas besoin d’être suicidaire pour être en danger… Mais si tu avais craint pour ta vie tu avais encore plus crains pour celle d’Alcyone lorsque tu avais su qu’elle avait été impliquée et que c’était elle qui lui était venu en aide, certainement à contre cœur d’ailleurs connaissant tout l’amour qu’elle portait à ton frère, mais n’ayant pas le choix de l’aider car elle ne voulait pas ta mort. Tu avais trouvé cela cruel pour elle qu’elle se retrouve obligé de le sauver lui pour te sauver toi. Voilà quelques jours que l’incident c’était produit et quelque part… Une crainte gronde en toi, qu’autre chose arrive à Alcyone et que personne ne soit là pour l’aider… C’était une peur que tu avais déjà depuis qu’elle s’était prise une balle, mais elle avait été réveillée par cet incident, tu détestais devoir être là en cours alors qu’elle risquait sa vie à chaque instant à l’extérieur et que tu ne pouvais pas être là pour la protéger… Tu détestais ce sentiment d’impuissance… Tu étais tout de même soulagé d’une chose, Grigori n’avait pas essayer de tuer Alcyone cette fois, il en aurait eu l’occasion même si elle l’avait soigné et c’était un détail que tu avais noté dans ton esprit.

Aujourd’hui c’était vendredi et tu venais de quitter la dernière heure de cours ce qui voulait dire que tu étais libre ! Tu te dépêchais de revenir alors dans ton dortoir déposant tes affaires de cours et alors que tu te dirigeais vers la sortie, ton regard fut attiré par le coffre au bout de ton lit, celui ou sont rangés quelques affaires… Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi à cet instant ? Tu n’en sais rien mais tu l’ouvres et tu sais ce que tu cherches. Tes yeux se posent sur cet objet qui quelque part te terrifie autant qu’il te manque depuis des années… Ce violon qui fait partie de toi et qui pourtant tu voudrais être capable de jeter et de le faire brûler vif… Tu te souviens alors de la fois ou Alcyone l’avait découvert et l’avait touché, tu te souviens de ta colère à ce moment-là… Des mots que tu avais dit de votre histoire qui débutait, de cette promesse que tu avais faite… Vous en aviez fait du chemin depuis, tellement de choses avaient changés. Tu avais changé. Et en cet instant tu te disais que tu étais prêt à soulever le voile de ce passé qui pesait sur tes épaules. Cette part sombre qu’elle ne connaissait pas. Tu enfermais les violons dans sa boite et tu l’emmenais avec toi. Tu rejoignais rapidement l’extérieur de Poudlard et sans demander ton reste tu arrivais au chemin de traverse pour faire sans doute la chose la plus romantique et niaise que tu n’avais jamais faite. Acheter des fleurs avant de rejoindre ton étoile à sa boutique. Quel genre de fleur aimerait-elle ? Aimait-elle seulement les fleurs ? C’était une fille… Toutes les filles aimaient les fleurs n’est-ce pas ? Putain si Grigori te voyait ou même Andreï… Tu les voyais bien se foutre de ta gueule ces deux-là… Ton choix se portait finalement sur un assortiment avec des roses, quitte à faire dans le cliché autant y aller jusqu’au bout n’est-ce pas ? Une fois ton bouquet en main, tu te dirigeais vers la boutique de ta sorcière bien aimée (ohlala cette référence). Cachant le bouquet dans ton dos, tu entrais dans la boutique qui était vide vue l’heure tardive, Alcyone était sans doute en train de finir de ranger pour fermer. Tu ne mettais pas longtemps à la repérer et arrivait dans son dos.

« C’est l’heure, je t’enlève ! » Susurres-tu une fois proche d’elle, passant le bouquet dans la même main que celle qui tenait le violon, tu te servais de celle qui était libre pour la passer autour de la taille d’Alcyone et de l’embrasser avec ferveur, lui faisant alors ressentir à quel point elle t’avait manqué ces derniers jours, la serrant contre toi l’espace d’un instant. « Tu vas bien ? » T’empressais-tu de demander, elle t’avait dit qu’elle n’avait rien de grave, mais tu avais besoin d’être rassuré à ce sujet. Puis doucement tu commençais à t’écarter pour lui montrer le bouquet. « J’espère qu’elles te plaisent… Je n’avais aucune idée des quelles choisir, il y en avait des centaines et de toutes les couleurs, je ne sais pas ce qui m’a pris. » Te justifiais-tu en te trouvant idiot tout à coup. « Tu es prête pour rentrer ? » Demandais-tu alors. Tu avais hâte que vous rentriez dans votre petit nid douillet à l’abris des regards, tu avais besoin de profiter du temps que vous aviez ensemble, chaque incident avait le don de te rappeler à quel point la vie était courte et puis le temps était tellement long entre chaque week end, tu avais hâte de finir tes études toi aussi et de… Quoi ? Vivre avec ? N’étais-tu pas là en train de te projeter ? Comme souvent tu décidais alors d’ignorer le fil de tes pensées et concentrais uniquement sur elle, attendant de savoir si vous pouviez y aller.

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Dimone VII - Mars

Pouvoir la serrer dans tes bras, tu ne savais pas à partir de quel moment réellement c’était devenu crucial mais à présent tu avais cette sensation que tu t’étais retenu de respirer et que tu ne pouvais le faire entièrement qu’une fois qu’elle était là, dans tes bras. Comme si elle était devenue essentielle à ta vie et tu ne comprenais pas comment cela pouvait être possible. Au-delà du fait que tu pourrais avoir peur de ce que tu ressens, d’être en couple etc… Tu ne comprenais pas qu’on puisse tenir aussi fort à quelqu’un tu as cette sensation qu’à présent ce n’est plus la terre qui te relie en son centre, mais que ta force de gravité c’est elle, ton étoile. Chose que tu n’osais même pas lui dire. Pas parce que tu n’assumais pas, enfin si un peu, mais surtout parce que tu avais peur qu’elle te prenne pour un dingue et prenne ses jambes à son cou. Voilà qu’à présent tu avais peur qu’elle t’abandonne… Dire que tu avais presque rit au nez d’Andreï lorsqu’il avait dit être amoureux de sa petite lionne et à présent tu comprenais ce qu’il ressentait, tu comprenais cette prison qui s’était forgée autour de lui et dont il ne pouvait se défaire. C’était à la fois plaisant mais également terrifiant. « Mieux, maintenant que je t’ai dans les bras. » Répondais-tu alors dans un chuchotement accompagné d’un sourire avant de lui donner les fleurs que tu tenais dans les mains, te justifiant sans savoir ce qui t’était passé par la tête, tu avais eu envie de lui offrir des fleurs, tu l’avais fait, sans même savoir si ça allait lui plaire, ni même lesquelles acheter. A sa réponse, tu fus soulagé, d’abord qu’elle les trouve belle et ensuite qu’elle ait l’air d’aimer le fait que tu lui avais offert des fleurs, car tu ne savais pas du coup sa réaction. Alors qu’elle t’embrassait t’assurant qu’elle les adorait, tu sens alors ton myocarde se remplir d’une certaine fierté de la rendre heureuse et cette sensation-là, par rapport à d’autre, tu l’appréciais beaucoup ! Tu la laissais faire un dernier tour comme elle disait, attendant patiemment de pouvoir rentrer avec elle à son appartement. Tu la suivais lorsqu’elle t’indiquait de le faire tandis qu’elle te présentait son établi. Un sourire étirait alors tes lèvres avant d’ajouter.

« Humm un nouvel endroit à baptiser si je comprends bien. » Lançais-tu avec complicité accompagné d’un clin d’œil c’était dit sur le ton de la plaisanterie, mais tu savais très bien que vous étiez capable de le faire. Ensuite, elle donnait enfin le feu vert pour filer et tu ne te faisais pas prier pour la suivre à l’extérieur de la boutique. Ensuite une fois la boutique fermée, ce ne fut qu’une question de seconde avant que vous ne transplaniez jusqu’à l’appartement que tu connaissais plutôt bien maintenant après tous ces mois à venir la voir tous les week end et dès que j’avais également du temps libre et qu’elle aussi, ce qui n’était pas toujours le cas avec son travail. Tu posais l’étuis dans lequel se trouvait ton violon dans un coin avant d’enlever ta veste tout comme Alcyone. A sa proposition tu te rapprochais d’elle, enveloppait sa taille de tes bras avant de venir déposer un baiser sur sa joue. « Cela me parait parfait. » Répondais-tu alors que ton étoile se dirigeait ensuite dans la cuisine avec les fleurs que tu lui avais offerte, tu la suivais dans la foulée. Sa phrase t’arrachait un sourire. « Ah c’est donc ça ? Je me demandais ce qu’il m’arrivait, je me disais bien que je n’étais pas dans mon état normal. » Répondais-tu alors avec humour tandis qu’appuyer contre le mur tu regardais le moindre de ses faits et gestes. Sortant finalement des verres, tu allais ensuite chercher de quoi vous servir, puisqu’elle était déjà occupée il était hors de question que tu l’as laisse s’occuper de tout. Une fois les fleurs prêtes et vos verres remplis, vous vous installiez dans le salon et tu lui tendais le sien, trinquant avec elle, venant tendrement chercher ses lèvres une fois de plus sans forcément chercher à plus loin, vous auriez tous le week-end pour ça, en revanche tu n’oubliais pas avec quoi tu étais venu ici. Tu préférais finalement boire une gorgée de plus avant de chercher le peu de courage qui te manquait.

« Je voulais te parler d’une chose ce soir. » Disais-tu alors simplement. « Rien de grave rassure-toi. » Précisais-tu parce qu’avec tout ce qui était déjà arrivée tu ne voulais pas qu’elle s’inquiète et d’un coup de baguette tu faisais venir ton étui qui enfermait ton instrument. Tu le posais alors sur tes genoux. Tes prunelles se posent sur lui et tu gardes le silence en pensant à tous les souvenirs qu’il soulève… « Il y a maintenant plus d’un an, je n’ai pas été correct avec toi le jour où tu y as touché. Je… Je pense que tu as le droit à une explication. » Disais-tu alors que tu ouvrais peu à peu la boite. D’accord, elle venait tard, d’accord il t’avait fallu du temps, mais elle n’était jamais revenue t’en parler et quelque part tu avais préféré enfouir cette histoire au fond de toi. « Je hais ce violon autant que j’y suis profondément attaché. » Commençais-tu alors par expliquer, mais tu étais bien conscient que cela ne répondait pas à toutes les questions qu’elle devait se poser. « Et si je suis devenu dingue ce jour-là, c’est parce qu’il me renvoie à de mauvais souvenir. » Disais-tu avant de marquer une pause. « Ça n’a pas été un choix d’apprendre à en jouer, mais une lubie de ma mère alors que je n’avais que trois ans et… Autant dire qu’elle n’acceptait pas que ce ne soit pas parfait dès la première fois. » Dis comme cela c’était même un euphémisme… Ne reprenant pas tout de suite, tu prenais une nouvelle gorgée, laissant du temps à ton étoile pour tout assimiler et peut-être poser des questions si elle le souhaitait, ce soir, tu lui ouvrais ton cœur, ce soir tu étais prêt à parler de ce passé dont très peu de personne ne connaissait réellement tous les tenants et les aboutissants…

Mais comment lui avouer, mon secret, mes problèmes?

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Dimone VII - Mars

Romantique, tu étais romantique. Rien n’allait plus. Cette fille te changeait. En bien ? En tout cas tu ne voyais aucun mal à lui avoir acheter un bouquet de fleur et cela semblait lui donner le sourire et cela semblait important pour toi, de faire apparaitre ce sourire sur ses lèvres… Il y avait quelque chose, une certaine fierté de ce dire que c’était grâce à toi si elle était heureuse et tu ne savais pas trop d’où cela te venait. Est-ce que cela devait te surprendre ? Depuis que vous étiez plus ou moins ensemble parce qu’au début cela avait été impossible d’assumer quoique ce soit, tu avais beaucoup changé, beaucoup évolué. Tu ignorais si tu devenais quelqu’un de meilleur ou non, en tout cas tu avais cette sensation de t’éloigner des valeurs de ta famille et dans le fond tu ne savais pas ce que tu voulais. Ah quelque chose qui ne changeait pas ! « Je ne suis pas certain que quoique ce soit puisse attendrir Grigori. » Rétorquais-tu alors à sa phrase, c’était sans doute de l’espoir en vain que d’attendre que cela arrive un jour. Il était à l’image des Dimitrov et nos parents n’avaient jamais fini par s’attendrir… Tandis qu’elle s’occupait des fleurs, tu décidais de t’occuper de vos verres et à cet instant alors que tu préparais tout, cette image de couple s’imposait à toi. Est-ce que cette idée te plaisait ? Pas vraiment, mais tu n’allais pas te comporter comme un connard sous prétexte que tu n’avais pas envie de passer pour le petit copain attentionné qui aidait sa copine. Une fois que ton étoile te rejoint sur le canapé que vous aviez trinqué et que tu l’avais une fois de plus embrassée, oui très important ce passage-là. Avant de finalement te lancer dans le sujet que tu avais décidé d’aborder avec elle. Un sujet mit de côté durant de nombreux mois, plus d’un an en réalité et le fait qu’Alcyone n’en ai jamais reparlé t’avais permis de mettre ce sujet sous clé. Mais voilà, tu avais posé tes yeux sur ce violon et tu savais qu’il était temps. Temps de livrer cette partie-là de ton histoire. Pourquoi maintenant ? Tu n’en savais rien, mais tu étais prêt. Tu révélais alors que tu aimais ce violon autant que tu le détestais, tu lui explique dans quelle condition tu avais commencé à apprendre. A la phrase de ton étoile, tu lui offre un sourire.

« Oui mais c’est tout de même vers cet âge que tu apprends le mieux. » Faisais-tu alors remarquer, même si tu étais loin de prendre la défense de ta mère. Il y avait apprendre à un enfant à jouer d’un instrument et il y avait sa façon à elle de t’apprendre et c’est là que le problème se créait… Prendre des coups à chaque fausse note n’avait pas été une partie de plaisir. A la question de la jeune femme, tu haussais les épaules. « Oui tu vois, quelque part j’aime ce violon, j’aime en jouer, j’aime la mélodie qui en découle lorsque je fais glisser l’archet sur les cordes. » Disais-tu en caressant doucement la housse dans laquelle il se trouvait. « Le problème c’est que chaque note me ramène à chaque erreur que j’ai pu commettre et donc à chaque… » Tu marquais une pause, comme si le mot était dur à sortir, parce que c’était une chose que tu n’avais jamais dites à Alcyone, qui se doutait que votre éducation n’avait pas été facile, mais ne savait peut-être pas à quel point et tu n’avais pas envie de voir son regard changé, tu ne la regardais plus lorsque tu repris la parole. « Coups que je recevais en correction pour que ce soit parfait. » Ah tu jouais parfaitement bien au jour d’aujourd’hui, aucun souci, mais chaque note révélait des actes très sombres. Tu ne disais pas cela aujourd’hui pour te faire plaindre, c’était juste une façon à toi de lever le voile sur une partie de toi auquel Alcyone n’avait pas encore accès. « C’est pour cette raison qu’à chaque fois que je pose mon regard dessus je suis autant en colère mais que je n’arrive pourtant pas à m’en débarrasser. » Expliquais-tu avant que finalement elle vienne te dire qu’elle avait toujours respecter ton silence et que même aujourd’hui, c’était toujours le cas, un nouveau sourire étire alors tes lippes, tu ne le savais que trop bien, sinon effectivement elle t’aurait posé des questions beaucoup plus tôt.

« Je sais. Mais je… Je crois que je suis prêt à en parler. Je suis prêt à abattre les dernières barrières qu’il reste entre nous et être totalement moi-même avec toi. Te donner les derniers passages qui te manque pour comprendre certaines de mes réactions. Parce que oui, j’ai conscience de ne pas être le mec le plus facile qui soit. » Lâchais-tu alors avec humour et ironie. Et pourtant elle t’aimait. Toi. Chose que tu n’arrivais pas toujours à comprendre, comment avait-elle réussi à autant s’attacher à ta personne ? Et pourtant, pour rien au monde tu voudrais qu’il en soit autrement… « Je veux… Laisser le passé derrière moi et me tourner vers l’avenir, j’ai envie de rendre les cicatrices du passé moins douloureuses et pourquoi pas… Créer des nouveaux souvenir pour tenter d’atténuer la douleur des anciens ? » Expliquais-tu alors en ouvrant doucement l’étui de ton instrument alors que tes doigts glissaient sur le vernis du bois, prenant une inspiration pour continuer sur là où tu voulais en venir. « Tu veux écouter un morceau ? » Proposais-tu simplement en tournant cette fois ton regard dans le sien. Tu étais prêts à jouer pour elle, te disant que sa douceur et son amour pourrait balayer la froideur et les coups qui ont longtemps été ton quotidien il y a quelques années…

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Dimone VII - Mars

Ce n’était pas l’exercice le plus facile que de te confier sur ton passé, même si quelque part, Alcyone devait se douter de certaines choses. Aujourd’hui, tu mettais des mots sur ces choses. Sur ces démons qui faisaient partis de ton passé. Le but n’était pas de te faire plaindre, tu voulais juste effacer les quelques barrières qui restaient entre vous et cette vérité, tu la lui devais. Tu le savais que tu étais obligé de rien, mais tu étais prêt. Vous aviez grandi, muris, votre relation, même si tu avais encore du mal à admettre que s’en était une, avait changé pour devenir encore plus forte qu’elle ne l’avait été jusqu’ici. Tu ne savais pas où ça allait vous mener, tu ne savais pas de quoi votre avenir sera fait et pourtant même si tu vivais tout cela au jour le jour sans te projeter, lorsque tu le faisais, tu ne voyais pas ta vie sans elle, sans l’avoir dans les parages. C’est assez étrange, tu ne comprends pas trop ce que ça veut dire, ou pire, tu as peur de savoir ce que ça veut dire et tu ne sais pas tellement comment gérer. Alors tu ne dis rien, tu te contentes de vivre votre histoire, d’être là pour elle lorsqu’elle en a besoin et même lorsque ce n’est pas le cas… Et en même temps une petite voix ne cesse de te dire que ça ne pourra pas continuer comme ça indéfiniment et tu l’ignores cette petite voix, parce que clairement elle ta casse les couilles. Pour le moment tu en es là. Prêts à lui livrer le plus sombre de tes secrets, prêts à jouer pour elle également. Prêts à construire de nouveaux souvenir. Tu souris à sa réponse lorsque tu admets avoir conscience de ne pas être le mec le plus facile qui soit. Effectivement tu le reconnaissais.  « En même temps, les mecs compliqués c’est ce qui semble te plaire si je ne m’abuse. » Soulignais-tu avec ce petit sourire arrogant qui te caractérisait si bien. Alors que tu expliquais ce que tu voulais faire, Alcyone reprenait la parole, tu regardais un instant le violon en réfléchissant à ses mots.

« Peut-être oui. » Admettais-tu tout en te disant que de toute façon tu n’étais pas certains de pouvoir oublier un jour. « Dis donc, c’est que tu commencerais à plutôt bien me connaitre Greengrass. » Faisais-tu remarquer avec un léger sourire avant de reprendre un peu plus sérieusement après quelques temps. « Tu crois que c’est normal de ne pas les haïr et de toujours rechercher à satisfaire ce qu’ils attendent de moi ? » Tu n’en étais pas au point de Grigori non plus à rechercher leur reconnaissance en même temps tu n’en avais pas besoin, tu l’avais depuis la naissance. Mais tu n’étais pas idiot. Tu te rendais bien compte qu’il y avait un souci, que tu n’étais pas capable de couper ce lien qui te liait à eux malgré tout ce qu’ils avaient pu faire à toi, mais aussi aux autres, car tu n’étais pas le seul de la famille à avoir pris des coups, loin de là. Tu ouvrais l’étui doucement, passant tes doigts sur l’instrument et doucement tu lui proposais de lui jouer un morceau. Parce qu’elle avait le droit de connaitre cette partie de toi, parce que tu voulais que cela prenne un nouveau sens pour toi que toujours te ramener à ses souvenirs douloureux. Son baiser, tu ne t’y attends pas, mais tu ne la repousses pas bien au contraire, tu y réponds, avec tendresse, avec amour, tu es presque tenté de te détourner du violon pour simplement la prendre dans tes bras et continuer de l’embrasser, mais ses lèvres s’éloignent des tiennes et elle te répond. Est-ce que tu avais envie ? Une part de toi était surtout curieux. Curieux de savoir si tu en étais toujours capable, si tu n’avais rien oublié, si tu jouais toujours aussi bien et une autre partie de toi appréhendais évidemment… Cependant elle trouva les mots pour te rassurer et tu souris une nouvelle fois.

« J’espère que tes poumons contiennent assez d’air alors parce qu’il va y avoir beaucoup de bonne de note. » Réponds-tu sûr de toi, ce n’est même pas de l’arrogance à ce stade. Tu savais juste que tu avais atteint un tel degrés de perfection qu’il ne pouvait en être autrement. Doucement tes lèvres viennent se poser sur les siennes et dans un sourire tu glisses « Je prends un peu d’avance. » En réalité tu prenais un peu de courage surtout. Sortant par la suite l’instrument de son étui. Le violon venant parfaitement se glisse sous ton menton. Ton autre main se saisi alors de l’archet et doucement ton regard viens chercher celui d’Alcyone. Tu commences doucement par faire frotter l’archer sur les cordes n’ayant aucune idée de ce que tu allais jouer, tu te repère simplement à l’oreille le temps de quelques secondes et puis doucement ce sont tes doigts qui choisissent la mélodie, choisissant évidemment quelque chose que tu n’avais jamais joué pour ta mère, autant s’éloigner d’elle le plus possible. Si au début les notes t’arrachais légèrement quelques grimaces, signe que le souvenir des coups n’était plus très loin, tu revenais rapidement chaque fois rechercher le réconfort du regard de ton étoile, t’assurant que non ce n’est pas ta mère à tes côtés mais, belle et bien celle que tu aimes. Au fil des notes et du temps qui passait on pouvait sentir que tu te détendais, que si au début tes gestes étaient plus mécaniques qu’autre chose, presque scolaire, au fur et à mesure que tu jouais tu libérais les notes que tu contenais, ces dernières devenant plus légères et mélodieuses, on peut sentir ou plutôt entendre le moment où tu lâches prises, ou tes yeux se ferment, te laissant totalement emporter par la musique, c’était ce que tu aimais lorsque tu jouais, c’était cette partie qui quelque part te faisais vibrer et faisait que tu n’arrivais pas à brûler l’instrument le problème était qu’effectivement, c’était à la fois tout aussi douloureux que merveilleux… Lorsque la musique prend fin que tu descends le violon pour le poser sur l’étui dans l’y remettre entièrement, une question s’échappe alors de tes lèvres.

« Alors ? A combien de baiser ai-je le droit ? » Demandes-tu sur le ton de l’humour parce que quelque part c’était sans doute un peu trop sérieux pour toi tout ça et que tu avais besoin de tourner cela sur la plaisanterie, après tout ta mère était enfermée à présent et plus jamais elle ne poserait la main sur toi.

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« Ah oui ? » Demandais-tu lorsqu’elle confie que ce n’était pas ton côté compliqué qui l’avait attirée en premier. Tu ne pouvais évidemment pas t’empêcher de rebondir dessus, c’était même une aubaine pour toi en cet instant même. « C’est quoi alors ? Mon physique de rêve ? Mon intelligence si évidente ? Mon bel accent slave ? » Ajoutais-tu sans pouvoir t’empêcher de rire légèrement à cette dernière proposition regardant celle que tu aimes d’un regard amusé, attendant de savoir ce qu’elle allait te répondre. Ce qui t’avait plus chez elle ? Déjà tu penses qu’elle t’a toujours plus, mais que tu refusais de le voir parce que tu ne voulais pas gâcher cette amitié qu’il y avait entre vous. Tu ne voulais pas te comporter comme tu te comportais avec les autres, coucher avec elle et la délaisser dès le lendemain. Tu avais donc enfoui cette attirance physique que tu avais déjà pour elle lorsque tu as commencé à être en âge à t’intéresser à ce genre de chose pour la préserver. Jusqu’au jour ou finalement cela devenait réellement compliqué et ou en plus tu comprenais de plus en plus que cet intérêt était réciproque. Alors que ton étoile relevait un point en particulier à propos du fait que c’était peut-être aussi pour toi une façon de ne pas oublier ce que tu as traversé, tu finis par lui demander si c’est normal d’en attendre toujours autant d’une famille qui pourtant ne t’avais jamais rien apporté si ce n’est un bel héritage. C’était le genre de sujet que vous n’abordiez pas beaucoup tous les deux, un peu plus cela dit par les temps qui court, Alcyone était comme Hestia, elle avait tourné le dos à sa famille, là où toi tu en étais tout simplement incapable. Peut-être aussi parce que les Dimitrov avaient le bras long et que tu n’étais pas certains qu’on te laisserait forcément tranquille… Même si Alcyone haussa les épaules, comme si elle ne savait pas quoi te répondre, tu écoutais sa réponse. Lorsqu’elle parlait de ce moment à l’hôpital ta mâchoire se crispait à se souvenir douloureux, tes doigts venaient doucement caresser sa joue dans un geste tendre.

« Moi j’étais fou d’inquiétude pour toi. » Murmurais-tu alors. Certes, tu ne remplaçais pas des parents, mais c’était tout ce que tu pouvais lui offrir malheureusement. « Je ne tiens pas à les rendre particulièrement fier, je m’en fou je crois… Juste que tout ce qu’ils ont prévu pour moi, c’est inscrit là. » Expliquais-tu alors en montrant ta tempe. « Et même maintenant qu’ils sont enfermés à Azkaban, j’ai l’impression que c’est toujours la voie que je dois suivre. » Quelque chose à laquelle tu t’accroche sans trop savoir si c’était réellement ce que tu devais faire ou non. Comme s’ils avaient toujours cette mainmise sur toi en permanence. Des fois tu enviais l’étoile qui elle avait toujours su ce qu’elle voulait faire. Quand bien même cela ne faisait plaisait pas à sa famille, le choix avait été fait depuis longtemps et ce n’était pas toi qui allait l’empêcher de faire quoi que ce soit. Alors que tu lui propose de jouer un morceau pour elle, Alcyone te promet alors un baiser pour chaque bonne note et tu ne peux t’empêcher de plaisanter à ce sujet sachant très bien que ta performance sera parfaite, sa réponse te convient et tu finis par t’emparer de l’instrument. Et si les premières notes étaient assez douloureuses pour toi, tu te concentrais sur la présence de ton étoile et de ce que cela représentait à tes yeux et doucement, peu à peu tu te détendais laissant les notes glisser contre l’archet jusqu’à la toute dernière quelques minutes plus tard. Lorsque tu as fini, tu ne tardes pas à poser une question, parce que quelque part tu ne veux pas qu’une gène s’installe à cet instant précis. Tu souris à son soupir avant de tourner la tête vers elle, repérant son regard humide. « Jamais. » Réponds-tu alors amusé tandis qu’elle vient se glisser sur tes genoux et que ta main glisse dans son dos le caressant doucement alors qu’elle murmure que c’était magnifique avant de venir t’embrasser. Ta bouche s’ouvre instinctivement pour laisser sa langue passé tandis que la tienne vient à sa rencontre, tu la serres un peu plus contre toi répondant avec tendresse à son baiser, lorsqu’elle se reculait, toi tu t’avançais, ivre, tu en voulais plus et du prendre sur toi en constatant qu’elle reprenait la parole. Et alors que tu allais lui répondre, elle scella t’es lèvres d’un nouveau baiser, murmurant des paroles en russe dont la seule personne qui les avait un jour prononcés pour toi, était ta petite sœur. Tu souris un instant touché, elle faisait des efforts en russe elle s’améliorait. Tu l’embrasses alors de nouveau.

« Moi aussi je t’aime. » Répondais-tu en anglais. Cela te faisais encore étrange parfois de le dire, mais tu t’habituais et surtout tu l’assumais de plus en plus, tu tenais à elle. Quant au reste, comment des gens comme mes parents avaient pu éduquer quelqu’un comme toi, tu ne savais pas quoi répondre… Après tout sur quatre enfant, ils n’avaient réussi qu’à en faire qu’un réellement à leur image… « Peut-être que c’est eux justement le problème… Quand ont vois tous leurs enfants. » Réponds-tu dans un sourire. L’ainée était partie il y a des années, toi tu étais paumé, Grigori… Et bien c’était Grigori, fidèle à lui-même et ta petite sœur qui malgré tout ce qu’elle avait subi restait forte. Non vraiment les Dimitrov n’étaient pas doués pour éduquer des enfants il n’y avait pas à dire…

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Dimone VII - Mars

Alors que tu tendais une belle perche pour qu’elle te lance une pique en étant très imbu de toi-même, Alcyone confirmait que c’était effectivement tout cela qui la faisait craquer chez toi et ton sourire se faisait alors plus grand tandis qu’elle reprenait la parole un peu plus sérieusement par la suite, prenant un air faussement blessé lorsqu’elle confiait qu’au début tu l’agaçais. Mais ensuite elle reprenait alors ces fameuses qualités qui lui avait plus et tu ne pouvais faire autrement que de sentir ton ego grossir au fond de toi et avoir ce petit sourire en coin, fier et arrogant qui te caractérisait si bien. Ton regard se faisait ensuite plus tendre lorsqu’elle parlait de cette fameuse fois où certainement tout avait basculé entre vous, ce moment où vous étiez devenu sincèrement amis et que quelque part, vous aviez liés vos destins l’un à l’autre. « Je dois avouer que moi aussi j’appréciais nos petites piques, ta répartie est certainement ce qui a attiré mon intérêt dans un premier temps. » Ce n’était pas tout évidemment, mais toi qui n’accordait pas beaucoup d’attention aux femmes surtout étant enfant, elle avait su se démarquer des autres et c’était également pour ça qu’au fond tu t’étais dévoilé à elle… Tu souris de plus belle lorsqu’elle en arrive à la dernière phase, celle où elle découvre finalement que tu es un mec, tu te laisses même aller à rire légèrement. « Content de savoir qu’il t-a fallu tout ce temps pour te rendre compte que j’étais un mec ! » Rétorquais-tu afin de la taquiner tandis qu’elle ajoutait un mec plutôt mignon et tu ne pouvais t’empêcher d’ajouter « Seulement plutôt ? » avec arrogance avant de rire encore une fois. « C’était vraiment dur à la fin, de rester près de toi sans te toucher… » Admettais-tu alors sur le même ton de confidence qu’elle. La suite de la conversation était un peu plus sérieuse puisqu’il s’agissait de ta famille, de ce qu’ils attendaient de toi et de ce que toi, tu voulais réellement… Le problème c’est que tu n’en savais rien… A sa question tu réfléchis, mais tu n’as pas forcément le temps d’y répondre qu’elle t’apporte une partie de la réponse. C’est vrai que tu tenais à ta cadette et que tu n’allais pas la laisser aux mains de tes parents.

« Oui effectivement ma sœur est l’une de ces raisons… Mais il y a aussi le fait que depuis tout petits ont nous à rabâché l’importance de notre famille, de nos actes, de ce qu’on devrait devenir et même si leur fierté je n’en ai rien à faire, une part de moi reste attaché à l’idée d’atteindre cet idéal, parce que c’est là qu’est ma place, enfin c’est ce que j’ai toujours cru et tu sais combien les idées de ma famille sont plutôt bien ancrées en moi… » Laissais-tu entendre dans un sourire, Alcyone elle-même en avait fait les frais puisque tu commençais seulement depuis quelques mois à assumer ce qu’il y avait entre vous… « C’est comme si… Cela restait mon but à atteindre… Mais une fois ce but atteint ? Que restera-t-il ? » Seras-tu heureux ? Alcyone sera-t-elle toujours à tes côtés ? Je me doute qu’elle n’a pas forcément les réponses, mais quelque part, cela faisait du bien de confier tes doutes à ce sujet. Et elle relevait un point interessant, ton grand frère était parti et tu n’avais pas envie de lui ressembler, tu n’avais pas envie de faire vivre à ta petite sœur un second abandon… Et puis il représentait quelque part un échec et il était vrai que cela te bloquait également à voir cela comme une option envisageable. Ta famille revenait d’ailleurs sur le tapis une fois que tu avais finis de jouer de ton instrument et que tu lui demandais combien de baiser tu avais le droit. A sa remarque tu ris un instant, tous normalement constitués, tu n’en mettrais pas ta main à couper, mais pour ta petite sœur c’était sans doute le cas, en revanche tu voulais bien lui concéder que Grigori était sans doute le pire… « Grigori a peut-être été adopté va savoir… Un autre scandale étouffé chez les Dimitrov. » Dis-tu avec humour car de toute façon tu savais que ce n’était pas le cas, vous vous ressembliez beaucoup trop pour qu’il soit le fils du hibou pour le coup. Alors que les mains d’Alcyone caressent ta peau, tu n’es pas en reste, caressant toi aussi doucement, tendrement des petites parcelles de peau... A sa question, ton regard flamboie tandis qu’un sourire étire tes lippes, tu t’attendais bien à ce genre de question en retour tu devais bien l’avouer. Tu passes doucement tes doigts derrière son oreille comme si tu voulais remettre l’une de ses mèches en place avant de caresser sa joue.

« Et bien comme je t’ai dit, dans un premier temps c’est ta répartie, ton intelligence » Parce que ça allait forcément avec. « Qui m’a plus, tu étais la première fille en dehors de ma sœur qui a su piquer à vif mon intérêt, rendre intéressante ce que pourtant chez moi, ils n’arrêtaient pas de dénigrer en permanence. » Était-ce grâce à elle que tu n’avais pas ce côté misogyne très prononcé ? Sans doute qu’elle avait également joué son rôle sans que tu ne t’en rendes compte. « Très vite, j’ai eu cette sensation qu’on se comprenait et ça n’a fait que s’accentuer en grandissant. J’aimais ta… Ta présence, ta proximité. Si dormir avec moi t’aidais avec tes cauchemars, pour moi ta présence avait quelque chose de rassurant. J’admire cette force que tu as en toi qui ta toujours permis de réaliser ce que tu voulais faire, peu importe ce que t’es parents veulent… Je pense que tu devineras aisément pourquoi. » Dis-tu dans un sourire, puisque toi, tu étais tout simplement incapable de faire la même chose… « Même si ce sacré caractère nous posait bien des problèmes parfois. » Ajoutes-tu en riant te rappelant toutes ces fois ou vos caractères explosaient l’un contre l’autre… « Et enfin… » Murmures-tu soudainement en approchant ton visage de son oreille. « Suis-je vraiment obligé de rajouter combien tu es belle ? » Ce n’était pas pour rien que tu l’avais gardé en dernier, tu ne voulais pas lui donner cette impression que tu l’aimais que pour son physique qui ferait bander même un moine, parce que ça allait bien au-delà, cela avait toujours été au-delà avec elle… « Tu es mon étoile… » Sussures-tu en venant alors capturer ses lèvres avec les tiennes…

Mais comment lui avouer, mon secret, mes problèmes?