Se faire pardonner ? C’était un concept pour le moins innovant auquel Grigori ne connaissait rien du tout. Habituellement il s’en moquait éperdument que les gens le haïssent ou lui en veuillent. Il aurait pu remplir un carnet entier de noms des personnes qui ne l’aimaient pas ou qui lui en voulaient et chacun d’eux lui était totalement indifférent, tout sauf un… ou plutôt une.  Dans un même temps, ça l’agaçait de devoir faire ça, ce n’était qu’une question d’orgueil, c’est ce qu’il répétait pour pouvoir accepter cela. Juste de l’orgueil, un ego mal placé.

Il n’y connaissait rien aux filles, c’était un fait, parce qu’ils n’avaient jamais voulu les connaître, qu’il avait toujours songé et il le songeait encore qu’elles étaient totalement inutiles – et que certaines avaient un don pour l’enquiquiner au plus haut point –. Le problème c’est que lui s’était promis une chose, il avait décidé qu’il aurait ses points, il se battrait pour ses points et il était bien décidé à retourner dans le jeu. Il voulait cette fille pour épouse et s’il fallait pour cela se coltiner des heures à regarder dans chaque boutique afin de trouver quelque chose qui pourrait plaire à mademoiselle Macmillan et bien soit, Grigori s’accommoderait de cette tâche.

Il pensait la connaître pourtant, pensait pouvoir trouver ce qui lui plairait en l’espace de quoi, une ou deux minutes. Ça ne se passa pas exactement comme prévu. Grigori était quelqu’un qu’on pourrait qualifier d’exigeant. Alors autant quand c’était pour sa personne, c’était compréhensible, il lui fallait ce qu’il y a de mieux pour lui-même. Mais quand il s’agissait de trouver un cadeau pour une demoiselle, ça devenait beaucoup plus chiant. Bon sang, même lui se disait qu’il valait mieux prendre une boîte de chocolat, un bouquet de fleur. Ringard certes mais il semblerait que ce soit bien vu par les filles, un peu comme acheter de l’alcool à un homme, une chose ahurissante quand il y réfléchissait, l’alcool rendait les gens bien sots, c’était le risque à dire des âneries et à s’attirer des ennuis et pour le coup, Grigori devait admettre que des ennuis, il s’en attirait tout seul comme un grand et en étant sobre, ce qui n’était pas forcément en sa faveur. Pourquoi vouloir faire les choses biens pour une fille qui le voyait déjà comme une ordure, bonne question et pourtant, il s’acharnait, comme toujours, une raison de vivre que de s’acharner pour ce qu’il voulait. Et si finalement ce n’était pas quelque chose de banal qu’il voulait, pas des fleurs, pas des chocolats, pas non plus une plume même si l’idée l’avait tenté, ce n’était sûrement pas assez important, vu l’amour que portait Kiara aux plumes, ce n’était même pas la peine de rêver.

Non ce qu’il voulait c’était un bijou cette fois-ci. Il rentra donc dans une boutique de bijoux, commençant l’infernal quête du bijou idéal, tout en se faisant sauter dessus par des emmerdeuses de premières qui n’avaient rien de mieux à faire que de poser la même question inlassablement, à savoir vous voulez de l’aide ? Mais elles étaient toutes débiles ? Ce n’est pas en posant chacune leur tour la question que Grigori allait tout d’un coup se dire qu’il avait besoin d’aide. Non si besoin d’aide il avait, il était capable de demander, le problème c’est que ces filles ne l’aideraient en rien, comment pouvaient elles aider puisqu’elles ne connaissaient pas la personne à qui reviendrait le présent. Il allait se débrouiller tout seul comme un grand, observer les bijoux un par un et probablement qu’il aurait trouvé s’il n’y avait pas eu un premier bruit. Ce n’était pas le bruit détestable de la porte qui s’ouvrait. C’était un bruit plus sourd, un bruit inquiétant suivi d’un espèce de cri et il se prépara à transplaner ayant parfaitement conscience qu’une personne qui criait en pleine journée de cette façon, ça n’était pas normal. En temps normal, il ne se serait pas méfié mais il n’y avait pas uniquement sa vie en jeu, il y avait aussi celle de Dimka et quand bien même ce gars n’était pas sa tasse de thé, il avait promis qu’il ferait attention, qu’il ne se mettrait pas en danger, l’avait d’ailleurs mis en garde, pas de prise de risques – bon après Dimka COMME D HAB en a fait qu’à sa tête – mais lui n’était pas ainsi, lui quand il sentait le vent tourner, il n’essayait pas de le combattre, il préférait battre en retraite pour revenir une fois que toute brise serait tombée.

Attrapant sa baguette dans sa poche, pour transplaner, l’explosion le souffla littéralement, l’envoyant se fracasser contre la vitrine centrale du magasin. La violence du coup le laissa immobile pendant une demi seconde juste assez pour que le verre contenu dans cette même vitrine qu’il venait de percuter se brise en une multitude de petits éclats et lui retombent dessus, n’arrangeant pas vraiment sa cause. S’il avait gardé les yeux fermés pour ne pas recevoir d’éclat de verre, voir c’était vivre. Voir c’était apercevoir l’ennemi et tout donner pour ne pas mourir. Est-ce que ces idiots de grands parents s’étaient rendus compte avant de lier leurs petits fils qu’une guerre venait de débuter à Londres et que Grigori avait beau se tenir éloigné de tout conflit – dans la mesure du possible – le conflit venait à lui. Sa tête bourdonnait, il ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer, oh les auteurs, il savait pertinemment qui c’était mais il lui était impossible de savoir exactement ce qu’ils avaient faits. Si l’adrénaline était présente et bien présente, il pouvait sentir sur ses doigts quelque chose couler, quelque chose de chaud et d’une consistance qu’il n’aimait pas trop. La baguette lui sembla dérisoire durant quelques instants, son regard cherchant à savoir à quel point il était dans les ennuis. Il n’avait pas la moindre idée de la quantité de sang qu’il pouvait perdre sans que ça ne devienne critique, n’ayant jamais songé à demander à Helios ou Kiara, bah forcément qui pose ce genre de questions lorsque son but c’est de se tenir hors de danger ou de tuer l’ennemi tout simplement, pas de demi-mesure, il se moquait éperdument de voir quelqu’un se vider de son sang  à côté de lui. Sa baguette, il lui fallait sa baguette pour transplaner rejoindre Kiara, Dimka avait raison, il fallait rester proche d’un médicomage pour rester en vie. Son regard tomba sur les corps sans vies des jeunes filles qui lui avaient proposés de l’aide tout à l’heure, ah bah c’est malin, c’est maintenant qu’il aurait eu besoin d’elle. C’est fou comme même dans ces moments là, les filles étaient inutiles. « accio baguette » murmura-t-il d’une voix peu assurée, se rendant bien compte qu’il était affaibli lui de son côté. Une fois sa baguette en main, il y eut un mouvement sur sa gauche qui le déconcentra, une personne qui s’avançait, il pointa sa baguette sur cette forme avant d’écarquiller les yeux de surprises et d’avoir un petit rire « Greengrass, je crois que tu vas. » Parler faisait mal, il s’arrêta pour reprendre son souffle, se crispant sous la douleur qui l’irradiait de l’intérieur à la moindre respiration « être libre de tout engagement. » Un autre besoin de respirer, ses paupières se fermèrent sous la douleur « Transplane. » Ce n’était clairement pas pour la protéger, il se moquait éperdument qu’elle meurt tuée par des moldus, d’ailleurs ces boulets avaient ils réussi à se tuer eux même… amateurs. S’il disait cela, c’est parce qu’il se rendait compte que ses forces déclinaient, qu’il refuserait qu’elle ne le touche ne serait ce qu’une seconde cette hypocrite de première mais qu’il commençait à comprendre l’attachement que pouvait éprouver deux personnes, qu’elle rejoigne donc Dimka avant qu’il ne soit trop tard.

Cette douleur était tout bonnement indescriptible, chaque respiration lui coûtait car les sensations étaient tout sauf agréable et s’il avait pu contrôler son corps il aurait fait en sorte de ne plus respirer du tout, mais ça semblait peine perdue, il avait besoin d’air, quand bien même c’était douloureux. Son regard se posa dans celui d’Alcyone suite à la question qu’elle lui posa tandis que la réponse s’imposa d’elle même «Oui, je préfère mourir. Tire-toi.» Ce n’était pas de l’arrogance, il savait bien que vu son état, si elle partait, ce serait foutu, à moins qu’une autre personne se ramène mais il ne comptait pas là-dessus. Il voulait qu’elle dégage, que cette espèce de garce ne soit pas la dernière personne en vie qu’il verrait.  

Pourquoi, elle se rapprochait de lui ? Ah mais c’est qu’elle ne comprenait rien? Oh bon sang il la savait con mais à ce point, c’était quand même affolant. Alors qu’il s’apprêtait à lui dire dégage, une détonation se fit entendre... Oh ça ne sentait pas bon du tout et malgré son état, il serra plus fort ses doigts sur sa baguette, mourir semblait inévitable mais alors s’il pouvait abattre quelques moldus au passage, il ne dirait pas non. Son regard était fixé sur l’entrée tandis que sa vision périphérique lui apprit qu’Alcyone venait de se mettre à genou, l’insultant au passage. «Redis-moi de la fermer et je peux t’assurer que je trouverais la force de te mettre mon poing dans la tronche.»  
Il n’arrivait pas à la faire partir, c’était une certitude, en même temps Alcyone avait toujours été incroyablement con et longue à la détente, pourquoi aujourd’hui ça aurait changé, il n’avait d’autres choix que de la laisser le toucher, quand bien même tout son être voulait la repousser, il y a des combats que même avec une volonté bien marqué, il ne pouvait gagner. De toute façon, lui sa seule préoccupation c’était de surveiller la porte d’entrée dans le cas où un moldu aurait la bonne idée de venir – chose complètement débile quand on y pense parce qu’il abat le premier moldu qui passe, il trahit leur position et ils y passent tous les deux, on dit merci Grigri – Il retint difficilement un gémissement tandis qu’Alcyone le manipulait avec la douceur d’un cactus, le faisant persifler «C’est dingue sur quatre Greengrass, faut que je tombe sur la seule niaise qui ne me sert strictement à rien.» Alors attention, il ne disait pas là que tout d’un coup les études de médicomagie pour les filles c’était une bonne chose, vraiment pas, mais à la rigueur, une fois dans sa vie Alcyone aurait pu passer pour autre chose qu’une inutile personne aux yeux de Grigori, il faut croire cependant qu’elle ne servait vraiment à rien, étant sur terre, juste pour... être un poison ?

Et pourtant ce poison, il n’avait d’autres choix que de le supporter, que de l’accepter dans son espace vital et l’écouter jacasser tel un oiseau de mauvais augure. Ce qu’elle lui disait n’avait pas le moindre impact sur Grigori, il savait très bien qu’elle n’était pas là pour lui et ne s’en formalisait d’ailleurs pas le moins du monde. S’il lui avait dit de transplaner, c’était en parti pour cela, parce qu’il pouvait admettre que par sa faute Dimka était en train de subir une douleur, comprenant sûrement d’où ça venait mais le pourquoi il l’ignorait et sûrement que lui aurait été ravi de la voir, là où pour Grigori c’était tout, sauf un cadeau. Et sincèrement, il aurait aimé pouvoir répondre à Alcyone où était Dimka mais il n’en avait pas la moindre idée, alors il se contentait de serrer les dents et ne répliquait rien. Bon surtout parce que suite à sa pique précédente, il était comme vidé de toute énergie, sentant ses paupières s’allourdir. Oui c’était bien ça, il avait envie de dormir, c’était même un besoin, il avait besoin de récupérer, juste une minute.  

Il faut croire que la Greengrass n’était pas d’avis de le laisser se reposer, son but l’achever en parlant, il siffla entre ses dents «Mais c’est pas possible, tu la boucles jamais?» murmure presque inaudible dû à l’effort que ça lui demandait d’articuler et de proférer le moindre son. Et puis bouger, mais ce qu’elle était drôle comme fille «Si je pouvais bouger, je t’aurais repoussé.» Pourtant, il voulait bien essayer de nouveau, rassemblant toute son énergie pour se redresser. Une certitude, il n’était pas stable du tout, son corps tremblant, certainement pour permettre au sang de circuler partout, sa tête lui bourdonnait et sa volonté première était clairement de se recoucher sur le champ pour que la douleur diminue. Il ferma les yeux pour se concentrer sur autre chose que ce qu’il ressentait, marmonnant «Je ne pourrais pas aller loin.» Non la réalité c’est qu’il ne pourrait pas marcher sur une longue distance, à quoi bon gaspiller son énergie si c’était pour se faire rattraper. D’ailleurs démontrant que ça ne serait pas pour maintenant la balade hors de la boutique, son corps s’affaissa, arrivant à la limite de ses forces «Ta famille t’a jamais appris de sort de soin? C’est le moment de les tester Greengrass.» De toute façon vu que cette andouille ne voulait pas le laisser, par loyauté envers Dimka - chose qu’il ne comprenait pas vraiment – il allait bien falloir qu’elle teste, quitte à ce que les effets soient temporaires, il s’en moquait, il irait à Sainte Mangouste par la suite. Juste il lui fallait de l’énergie pour quitter cet enfer... avec Greengrass, le duo le plus improbable de l’année... bon sang il ne s’en remettrait sans doute jamais.

Oh bordel. Elle le chauffait, il allait se la faire cette gamine de merde. Il se redressa légèrement, afin de pouvoir prendre appui sur sa main gauche et pouvoir lui décoller une mandale de la droite. L’idée c’était ça, ignorer la douleur qui affluait de partout, éviter de songer qu’il allait massacrer un à un chaque moldu vivant sur cette planète terre il faut dire que 7 milliards, le petit chat il est pas prêt de rentrer à la maison et donner un bon coup à Alcyone histoire de la calmer tout de suite et lui expliquer – pas très gentiment – que ses commentaires de merdeuse, elle pouvait les garder pour elle. En pratique, ça ne se passa pas exactement comme ça, déjà parce que le fait de se redresser, même pour prendre appui, ça fit mal et bonjour l’envie de vomir. A partir de là, difficile de pouvoir montrer une quelconque supériorité quand le moindre mouvement lui rappelait que sa propre volonté ne suffisait plus. Il ne servait à rien de rétorquer, être un beau parleur, ça l’intéressait uniquement quand il y avait un gain à la clé, Alcyone ne lui apportait rien. Attention, il ne pensait pas par là, qu’elle n’était pas indispensable dans ce contexte, il était loin d’être naïf et prétentieux au point de croire que sans elle, il s’en tirerait très bien. Juste qu’il n’avait pas besoin de la convaincre de quoi que ce soit, de la motiver à l’aider ou tout le tralala habituel, elle l’aiderait, quoi qu’il arrive, peu importe ce qu’il disait, faisait, tant qu’elle serait en capacité physique d’agir, parce que son cœur de femelle lui dictait de sauver Dimka à travers Grigori. Ah oui, c’était totalement crétin mais bien arrangeant pour Grigori qui n’avait aucun effort à faire.

Il se contenta donc de la regarder avec ce mélange un peu spécial aujourd’hui dans le regard de haine et de douleur. Elle semblait en avoir strictement rien à faire, ce n’était ni une bonne, ni une mauvaise chose, elle agissait, c’était tout ce qui comptait. Son regard sombre suivait attentivement les mouvements de la sorcière, la laissant plus parce qu’il n’avait d’autre choix que par envie de se laisser faire, se retenant de lui dire doucement lorsqu’elle retirait les éclats de verre, un peu brutalement. Cela faisait un mal de cerbère.
Alors qu’il se plaignait, néanmoins de l’utilité toute relative de la Greengrass qui visiblement, ne s’était même pas servie des spécialités de sa famille pour apprendre les rudiments de la médicomagie. Alcyone trouva le moyen de le traiter de chose fragile, d’accord donc soit elle avait des araignées au plafond et avait une vision bien particulière de la douleur et des explosions, soit elle voulait juste provoquer. « Une chose fragile ? Ouvre les yeux, regarde autour de nous, combien de gens sont morts, cinq, sept, neuf ? Combien de personnes ont survécu à l’explosion ? Une seule. Alcyone rappelle moi un détail dans notre histoire commune, la dernière fois que je t’ai vu, je n’ai pas vraiment eu l’impression que tu te battais donc épargne toi une humiliation, en évitant de parler de fragile parce que de toi à moi, je pense que la palme de la victime de service incapable de sauver sa propre peau te revient à toi. Et je te l’ai dit, tu peux partir. Je ne veux pas de ton aide, c’est toi qui t’accroches à moi, pas l’inverse. »

La mauvaise foi de la gamine, du jamais vu. C’est elle qui le forçait à répondre en parlant tout le temps. Non mais de toute façon, s’il disait blanc, il fallait qu’elle dise noir par principe. Donc est ce qu’il pouvait s’attendre à autre chose de sa part, vraiment pas, il la connaissait. Sa priorité lui échappait totalement en revanche et il s’apprêtait à lui dire bien plus insistant de se barrer mais un coup de feu les empêcha de s’écharper mutuellement avec des mots plutôt que des gestes – seulement parce que Grigori n’arrivait pas à bouger -. Donc, s’il comprenait bien, les moldus n’étaient pas morts dans l’explosion. Grigori sentit une rage l’envahir, nourrit par la douleur qu’il ressentait, ils étaient en vie, ils avaient attenté à sa vie et ils étaient encore de ce monde. C’était hors de question, il ne partirait pas d’ici sans les avoir éliminés, tous, par pure vengeance. Alors oui, il avait bien conscience de ne pas être vraiment en état de se battre mais il allait leur apprendre, non pas le respect, ça ce n’était même pas la peine, non il allait les tuer, il le ressentait dans chaque fibre de son être. Il se releva.

Là encore, entre ses désirs et la réalité, ça allait être un peu différent puisqu’il retomba au sol ou plutôt se laissa retomber au sol peu désireux d’aggraver tout. Et dans ce constat mental, il se trouvait pitoyable. Ce n’était qu’un corps, le sien d’accord mais il n’avait pas envie de s’écraser face à des insectes, pas envie d’écouter son corps qui refusait tout combat pour vivre. Il n’allait pas lui laisser le choix, il était maître de son instinct et son corps devait suivre ses envies. Peu importe le prix à payer. Pour le moment, le prix à payer semblait être une douleur au bras lorsqu’Alcyone s’en saisit, oh mais alors elle, il allait vraiment la massacrer. Pourtant il la laissa faire, écoutant les formules et devant constater que les résultats n’étaient pas vraiment à la hauteur de ses attentes à lui mais en même temps, pouvait il reprocher à quelqu’un qui n’avait pas fait d’études en médicomagie d’être aussi douée que des médicomages ? Lorsqu’elle lui posa une question, il désigna du menton les endroits les plus atteints. Il n’était pas guéri, il allait tenir le temps qu’il faudrait mais il est évident qu’il aurait besoin de voir un médicomage. Il cherchait sa baguette du regard et fut attiré par les mouvements d’Alcyone qui lui tendait du chocolat, silencieux, capitulant, il mâchouilla la grenouille, regain d’énergie qu’il allait brûler pour récupérer sa baguette.

Il n’aimait pas spécialement le on qu’elle prononçait. Faire équipe avec Alcyone était un scandale à ses yeux mais bon, s’il n’accepta pas verbalement, il ne se déroba pas lorsqu’elle l’aida à se relever. En revanche lorsqu’elle parla de se terrer comme des lapins, il eut un rire sarcastique « Tu plaisantes j’espère ? Il y a des moldus qui ont décidé de faire de nos corps du gruyère et tu voudrais t’enfuir ? Non Alcyone, je ne suis pas disposé à te suivre. » Preuve en est, il s’écarta d’elle, quand bien même, il était beaucoup moins stable sans elle à ses côté, récupéra sa baguette sur le sol et planta son regard dans celui de sa partenaire « Tu n’as rien à faire juste m’empêcher de m’écrouler, je me charge de les éliminer. » Sentant qu’elle allait rechigner  - comme toujours – il rajouta pour l’acheter « Après, je te suis sans faire d’histoire. »

En fait il avait pas du taper assez fort, c’est la seule explication qu’il trouvait. Le problème c’est qu’en cet instant, elle était plus vive que lui et il n’y avait rien de plus énervant que de voir une proie filer entre ses doigts parce qu’il n’était pas assez rapide pour lui en retourner une. Oh ce n’était qu’une question de temps, il remettrait la main dessus en temps et en heure. Pour le moment il se devait juste de mémoriser ce qu’elle disait et rester le plus calme possible même si clairement dans sa tête il l’avait massacré une bonne dizaine de fois. S’il avait bien conscience qu’elle était dans le vrai que oui il préférait crever que de lui devoir la vie et que sans elle, il crevait, elle avait tort sur un minuscule détail, ça n’était pas elle le problème réellement, n’importe quelle fille ça lui aurait fait cet effet. Il ne voulait pas de leur aide, il ne voulait pas qu’elle reste, sa présence l’horripilait mais il y a un moment pour discuter et un autre pour laisser cette petite pie bavarde jacasser pour rien, jusqu’à son argument final, celui visant à le déstabiliser, il la regarda dans les yeux «Probablement que personne est assez con pour faire cela dans mon entourage et je préfèrerais y passer que d’accepter qu’un seul de mes amis se mette en danger pour Dimka.» elle était seulement la seule truffe au monde à vouloir fait ça, un vrai toutou que cette fille.

Mais bon, l’heure n’était pas à la discorde. Déjà elle devait lui prodiguer des soins pour qu’il évite de mourir de ses blessures, même si d’après lui il était bien assez résistant. Ensuite, il fallait se tirer... Oui alors c’est fou mais ça y est leur pseudo entente venait de se prendre un mur parce que les deux avis différaient. Non, non les plans d’Alcyone, il ne les suivrait pas à la lettre, il n’allait pas se terrer comme un lapin, il allait les descendre tous un par un. Elle, son rôle c’était de l’empêcher de s’écrouler et à la rigueur de transplaner lorsqu’ils seraient en danger de mort. L’emmerdeuse avait décidé de parler d’elle et de se plaindre qu’elle s’était prise une balle, quel dommage quand même que la balle l’ait pas tué. Il la laissa s’exprimer, balancer ses arguments, construire son argumentaire puis une fois qu’elle eut terminé, il la regarda froidement «Alcyone, je ne t’ai rien demandé, si tu n’es pas contente, tu pars.» Il ne lui fit cependant pas l’affront de prétendre que sans elle il s’en sortirait, c’était impossible.  
Il se laissa cependant tirer en entendant des pas mais ça n’était pas spécialement une volonté de sa part jusqu’il était incapable de résister à Alcyone. Il entendait ce qu’elle disait mais dans sa tête une seule pensée se distinguait, la vengeance, il voulait se venger, les ramener à l’état de cadavre et si pour cela il fallait y passer et bien il s’en moquait éperdument il aurait éliminé des gens qui ne nuiraient plus à personne. Son sang se glaça dans ses veines tandis qu’il entendait une voix supplier et des tirs. Il s’apprêta à prendre la parole pour dire que c’est ça c’était sa faute, parce qu’ils auraient pu agir avant que ça arrive. Après il fallait relativiser la voix était féminine donc pas non plus une grosse perte. Il n’eut pas le temps de parler qu’elle l’entraînait et qu’il manqua de s’effondrer en la suivant, oui mais aussi elle le prenait au dépourvu la gourde. Il n’empêche qu’il fit de son mieux pour avancer jugeant qu’il valait mieux être hors de portée de leur vision avant qu’ils n’entrent. Une fois dans leur nouvelle cachette, ils entendaient tout, Grigori serrait fort sa baguette entre ses doigts, à un tel point que ses articulations devinrent blanches. La phrase de trop fut prononcer, en soit il était le premier à critiquer les filles, encore que baisable, bof bof, à ses yeux elles étaient juste bonne à faire des enfants. Sauf que voilà dans la hiérarchie de ce qui était tolérable, il y avait tout en bas les moldus et qu’un moldu ose dire ce genre de choses en parlant d’une sorcière, une fille certes mais une sorcière. Clairement, cette personne ne franchirait pas vivante la porte de cette ex bijouterie. Il s’adressa dans un chuchotement à Alcyone «Prépare toi à nous faire transplaner.» Il se releva, s’appuyant sur la poignée de la porte de la réserve pour soutenir son corps je pars du principe qu’ils étaient accroupis mais si tu préfères qu’il fauche Alcyone pour qu’elle soit à terre et pas lui, tu peux prendre en compte cela il murmura plus qu’il ne parla wingardium leviosa. Dès le départ il sentit qu’il ne tiendrait pas longtemps, que ce bout de mur qu’il faisait léviter lui pompait son énergie mais sa détermination et son obstination ferait qu’il tiendrait bien assez longtemps. Lentement il ramena le bout de mur juste au dessus du moldu qu’il allait faire passer de vie à trépas quand bon lui semblerait. Bien évidemment la luminosité qui changea ça poussa les trois moldus à se poser des questions et chercher où était le sorcier. Sauf que derrière, il y eut un moment où le temps sembla se suspendre chacun réfléchissant. Cribler de balle le sorcier qui menaçait l’un d’entre eux c’était tuer leur allié, toutes les personnes présentes en avaient conscience, il fallait donc attendre que Grigori tue en premier pour le cribler de balles? Sauf que pas une seconde ce dernier n’avait l’intention de mourir, c’est d’une haute et intelligible voix, même si ça demandait pas mal d’efforts qu’il s’exprima «Plus jamais, tu ne pourras dire d’une fille qu’elle est baisable ou non, Alcyone maintenant.» Ah oui la phrase ne devait pas être clair du tout entre l’effroi qui fit briller les prunelles du moldu, forcément il voyait la mort arriver vers lui à toute vitesse, et la mention d’une Alcyone, c’était pas ultra clair, Grigori cessa son sort et regarda la pierre chuter, comptant clairement sur Alcyone pour s’en sortir vivant.