Phoebus, Tobias & Amber

Amber dormait extrêmement mal depuis l’offensive qui avait eu lieu le mois passé. Elle n’arrivait pas à se remettre des événements. Non pas parce qu’elle culpabilisait, mais parce qu’elle avait dû entreprendre une longue introspection sur elle-même et sur le sens de son existence. Elle qui avait toujours dit qu’elle ne deviendrait pas comme son père… La voilà en train de tuer des moldus. Certes, il l’avait cherché, lui et le Blood Circle. Ils s’en étaient pris à leur monde et à la paix qui avait perduré jusqu’alors. Les sorciers avaient été contraints de riposter. Et puis, cet homme aurait pu très bien s’en prendre à un de ses amis dans un avenir proche. Elle ne l’aurait jamais toléré…

Non. Elle ne devait pas penser comme ça. Cet homme restait un être humain. Certes, il avait fait de mauvais choix, mais il avait sûrement une femme et des enfants qui l’aimaient et qui pleuraient sa disparition. Elle avait brisé une famille, qui était sans doute bien plus unie que la sienne. Quelque part, des pulsions grandissaient et lui donnaient envie de se renseigner davantage sur l’homme qu’elle avait tué. Mais une autre partie d’elle restait raisonnable et se disait qu’elle allait le regretter. Qu’il fallait mieux rester sur un mystère, que de se faire un peu plus de mal.

Amber avait tant de choses à penser dernièrement et elle ne pouvait pas se permettre de rester bloquée sur un événement de ce type. Elle devait garder le cap et reprendre ses entraînements avec William. Il lui apprenait à maîtriser les effets de l’Imperium depuis quelques mois maintenant, et elle commençait réellement à progresser. Ce n’était pas exceptionnel, mais c’était déjà un pas de fait pour s’opposer à son père dans un avenir proche.

Les espoirs qu’elle avait plein la tête ne l’aidaient pas pour autant à mieux dormir la nuit. D’ailleurs, en ce début de week-end, elle avait commencé à s’agiter de tous les sens et à avoir des sueurs froides. Ses cauchemars revenaient au galop. Toujours sur la même thématique : son impuissance. Parfois, la personne en face prenait l’apparence de Thorfinn, d’autres fois il s’agissait d’un membre du Blood Circle ou de Serpentards qu’elle détestait plus que tout. Cette nuit-là, elle était à un grand repas de mangemorts qui était destiné à finaliser sa formation pour l’intégration de leur Cause. Un moldu avait été placé au milieu de la pièce, son ami Raphaël. Il était ligoté à une chaise et les mages noirs la pressaient pour qu’elle mette fin à ses jours. Elle mit un long moment à parvenir à s’opposer à eux, jusqu’à ce que son propre père dresse sa baguette et lance un Imperium. Dépourvue de ses faits et gestes, elle fut contrainte à tuer Raphaël avec sa propre baguette magique, un tas de larmes coulant le long de ses joues.

Vers quatre heures du matin, elle se réveilla en sueur et se retrouva obligée de quitter ses draps humides pour aller à la douche. Thorfinn et Margaret s’étaient absentés pour le week-end et elle n’avait même pas pris la peine de leur demander pourquoi. Quant à Tobias… Eh bien, il faisait sa vie de son côté, comme il l’avait toujours fait. À vrai dire, Amber ne s’était même pas intéressée à son emploi du temps.

Assise sur le carrelage frais de la douche, elle laissa de l’eau froide couler le long de son corps, une bonne demi-heure au moins. Elle était recroquevillée sur elle-même et avait fermé les yeux. Cela lui faisait un bien fou et l’aidait à reprendre contact avec la réalité, avec son propre corps. Elle était toujours maître de ses mouvements… Pas de panique à avoir.

Quand elle parvint finalement à se calmer, elle reprit la direction de son lit et essaya de récupérer les quelques heures de sommeil qu’elle avait déjà perdues en cogitant trop. Elle réussit à le faire, jusqu’à ce que son réveil ne sonne. Par Merlin, elle avait oublié de le couper. Son entraînement avec William n’était pas d’actualité ce week-end. Elle avait trop de choses à entreprendre et avait demandé à le repousser. En revanche, son réveil n’avait pas été tenu au courant de ce changement de situation.

Dans un grognement, elle éteignit le bruit strident et aigu qui résonnait dans sa chambre et se leva avec assez peu d’énergie. Elle avait besoin d’un bon café. Se grattant l’arrière de son crâne, elle descendit dans la cuisine d’un air nonchalant et à moitié endormie. Encore en pyjama, elle n’avait pas pris la peine de troquer son short kaki et son tee-shirt blanc contre une tenue un peu plus descente. Il fallait dire qu’elle n’aurait jamais pensé que Phoebus Malefoy allait débarqué dans son salon à une heure pareille, alors que ses parents n’étaient pas là du week-end. Encore une fois, Thorfinn ne savait pas mettre des limites…

Alors, quand Amber entendit une voix derrière elle, alors qu’elle venait de s’emparer d’une tasse, sa réaction fut d’une évidence… Elle sursauta et lâcha un juron (même si celui-ci restait assez soft comparé à ce qui pouvait être dit dans cette maison). Elle porta une main à son cœur qui venait d’être assez brusqué et mit quelques secondes à calmer son pouls qui s’était accéléré.

— Nom d’une chouette, Monsieur Malefoy… Je ne m’attendais pas à voir quelqu’un ici.

Devait-elle s’inquiéter ? Elle n’était même pas sûre que Tobias soit à la maison et elle ne connaissait pas très bien Phoebus. Elle en avait vu de toutes les couleurs, si bien que des abus par un mangemort suivi d’un oubliette ne la surprendrait même pas… M’enfin, inutile d’imaginer le pire.

Leur invité commença à faire mention de l’offensive du mois passé et Amber sentit un frisson parcourir son échine. Ils s’étaient parfaitement compris tous les deux. Monsieur Malefoy avait assisté à son petit meurtre contre le membre du Blood Circle et cela n’arrangeait pas tellement sa situation. Il s’entendait très bien avec le reste de sa famille et elle n’était pas sûre de vouloir que cela se sache.

— Je… Hum, merci.

Je suppose ? Amber bafouilla, encore un peu abasourdie par ce qu’elle venait d’apprendre, mais également gênée, parce qu’elle était en pyjama devant un homme qu’elle ne connaissait pas très bien.

— Laissez-moi juste une minute.

La Serdaigle quitta la pièce et s’engouffra dans la salle de bain où elle attrapa son kimono en soie, couleur azur. Assez pour ne pas que sa tenue paraisse indécente ou provocatrice. D’un autre côté, elle ne voulait pas prendre le temps de se préparer et de laisser un semi-inconnu vagabonder dans sa maison. Thorfinn lui ferait très certainement une crise.

Elle revint alors dans la cuisine et se tourna de nouveau vers son invité… Enfin, qui s’était surtout invité tout seul. Il fallait en plus que ce soit Monsieur Malefoy… Elle ne savait pas tellement comment réagir suite à la conversation qu’elle avait eue avec Raphaël et les complots secrets des mangemorts.

— Puis-je vous servir quelque chose à boire ? À manger ?

Amber appuya peu de temps après sa réponse sur le bouton qui enclenchait la machine à café. Elle devait être un peu plus réveillée pour occuper Phoebus, le temps qu’un des membres de sa famille soit là.

Phoebus, Tobias & Amber

Amber ne cherchait pas à être particulièrement élégante dans son pyjama. Depuis l’offensive, elle enchaînait cauchemar sur cauchemar et elle se réveillait toujours en ayant extrêmement chaud. Alors, si elle pouvait laisser ses jambes et ses bras dénudés, elle n’allait certainement pas s’en priver. Quoi qu’il en soit, là n’était pas la question. Elle se demandait surtout ce que faisait Phoebus, à une heure aussi matinale, dans leur manoir. Qui avait bien pu lui ouvrir ? Absolument personne. Elle venait de se réveiller. Ses parents n’étaient pas là et Tobias n’était pas du genre à traîner au lit. Ils étaient donc seuls, ce qui rendait la situation plus étrange qu’elle ne l’était déjà.

Sans oublier que Monsieur Malefoy jugea bon de lui parler de son petit exploit à l’offensive. Une très bonne remarque pour l’embarrasser directement. « Après, cela devient plus facile » ? Il se moquait d’elle ? Ce n’était pas possible autrement. Jamais plus elle ne lèverai la main sur quelqu’un. Elle pensait être capable de blesser quelqu’un grièvement, mais pas au point de le tuer. Cette habitude, elle n’en voulait pas. Peu importe ce qu’en pensait son interlocuteur. Elle ne prit d’ailleurs pas la peine de lui répondre et se racla la gorge avant de reprendre.

— Je ne sais pas si vous venez voir mes parents ou mon frère, mais je crois bien qu’aucun d’entre eux n’est au manoir.

Quelle meilleure technique que de changer de sujet ? Elle n’avait pas envie de répondre à plus de questions sur l’offensive. Elle n’avait pas envie de partager son point de vue et son ressenti. Surtout à Phoebus. Elle n’allait tout de même pas lui avouer qu’elle ne ressentait strictement rien envers le moldu qu’elle avait tué. Pire encore, qu’elle en avait tiré une certaine satisfaction. Ses tourments n’avaient rien à voir avec son acte en tant que tel, mais plutôt sur sa façon de se comporter depuis. Elle avait toujours imaginé qu’elle ressentirait une intense culpabilité lorsqu’elle tuerait quelqu’un, qu’elle ne s’en remettrait certainement pas. Au contraire, depuis, elle se portait bien, peut-être même un peu trop. Comme si elle ne se considérait pas comme une poltron après ça. Les seuls doutes qu’elle avait concernaient son avenir. Comment pouvait-elle espérer avoir une vie normale si elle prenait aussi rapidement la voie des mangemorts ? Elle l’ignorait. Mais elle ne voulait certainement pas devenir comme Thorfinn, un parent sans valeurs et sans amour pour ses propres enfants et sa femme.

Finalement, Amber s’éclipsa dans la salle de bain pour enfiler quelque chose de plus convenable et qui cachait un peu plus sa peau nue. Pour ses formes, elle s’en moquait éperdument. La jeune femme était particulièrement à l’aise avec son corps, même si elle avait certains complexes, comme la plupart des gens. Regagnant ainsi la cuisine, elle réceptionna le compliment de Phoebus avec un léger sourire, plus de politesse qu’autre chose.

— En effet. Mon père a été dans une petite boutique de prêt à porter là-bas. Ils font un travail exceptionnel et l’attente n’est pas excessivement longue. L’avantage de pouvoir transplaner au lieu de l’importer en Angleterre, me diriez-vous.

Elle se contenta de hausser lentement les épaules et s’avança en direction de la machine à café, qui sembla susciter la curiosité de Phoebus. Évidemment que ce n’était pas commun chez les sorciers d’avoir une telle machine. Ils optaient surtout pour les elfes de maison. Pour certains, elle se demandait même s’ils étaient en capacité de s’en préparer un eux-mêmes. La demoiselle avait toujours apprécié le savoir-faire et elle était plutôt contente de ne pas toujours faire appel à des elfes de maison pour l’assister. À Poudlard, elle faisait toujours son lit le matin, quand bien même elle savait qu’ils repasseraient derrière elle pour le tirer à quatre épingles.

— Ce n’était pas la décision de Thorfinn, mais la mienne. L’été dernier, j’ai été dans l’obligation de me rendre dans un café moldu et je dois avouer que même s’ils ne sont pas comme nous, ils ont certainement plus de talents pour préparer cette boisson. Du moins, on ne sent pas autant l’eau qu’à Poudlard.

Amber avait conscience que certains sorciers n’aimaient pas la simple mention de moldus, mais elle pouvait être honnête sur le fait que le café était plutôt bien préparé sans risquer de voir tomber un mangemort en pâmoison. D’ailleurs, Phoebus sursauta à l’entente du BIP de la machine à café, ce qui fit instantanément sourire la jeune femme. Elle ne se moquait pas de lui, et elle ne se le serait sans doute jamais permis. Sa réaction était juste amusante, parce qu’elle avait été dans le même cas que lui la première fois.

— J’ai demandé au barista comment il le préparait et il m’a montré une machine similaire à celle-ci. Honnêtement, c’est une révolution quand le temps nous est compté le matin, mais que l’on a tout de même besoin d’un bon café pour se réveiller.

Phoebus se dévoua alors pour en goûter un. Elle lui tendit donc la tasse qu’elle venait de se préparer et remit une deuxième tournée en route. La demande de son interlocuteur la fit doucement rire, parce qu’il connaissait déjà la réponse à sa question.

— Je pense que vous êtes bien placés pour savoir que nos bars ne sont jamais vides, ici.

Son père, Thorfinn, prenait toujours un verre de whisky pur feu lorsqu’il rentrait du travail. Ce n’était donc pas ce qu’il manquait dans leur manoir. Ainsi, elle quitta la pièce un moment pour se rendre dans le salon et attraper la bouteille qui trônait toujours dans un coin.

— Je vous laisse m’arrêter lorsque j’atteindrais la quantité que vous souhaitez.

Lentement, elle versa le contenu de la bouteille dans sa tasse de café et elle attendit son ordre pour s’arrêter et la déposer délicatement sur l’îlot de leur cuisine. Amber n’avait jamais bu son café avec du whisky pur feu, mais elle se disait qu’il y avait une première fois à tout. Peut-être que ce matin-là, il s’agissait de sa meilleure occasion ?

Amber Towsen & Phoebus Malfoy & Tobias Tosen

It's time

Phoebus, Tobias & Amber

Amber n’était pas très à l’aise en compagnie de Phoebus, mais elle avait appris à jouer la comédie au fil des années. Les personnes qui échangeaient avec elle percevaient une remarquable confiance en elle, bien que ce n’était pas toujours le cas. Elle avait ses faiblesses, comme tout être humain. Elle était loin d’être parfaite et elle avait des points sensibles qu’elle détestait que l’on aborde. Malgré tout, elle gardait la tête haute et elle faisait de son mieux pour entretenir cette image.

Preuve en était : elle échangeait banalement avec Phoebus, alors qu’elle ne se sentait pas très bien, en pyjama et à moitié réveillée devant lui. Il fallait dire qu’elle l’avait toujours rencontré, vêtue de ses plus beaux habits. Thorfinn n’aurait pas supporté qu’elle dîne avec ses compères en jeans et en tee-shirt. Elle ne l’avait jamais compris d’ailleurs. Les tenues de soirée étaient surfaites. Elle préférait mille fois le confort d’une paire de basket que l’élégance d’escarpins. Malgré tout, ces tenues donnaient de l’assurance et l’impression de dominer le monde. Elle n’avait jamais compris pourquoi, mais son point de vue n’avait jamais changé à ce sujet : rien ne valait une tenue confortable et décontractée. Mais soit !

Amber parla à Phoebus de la machine à café. Elle savait que c’était risqué, mais avoir un objet moldu ne faisait pas d’elle une Pro-Ordre du Phénix. Et cela ne signifiait pas non plus qu’elle en côtoyait dans son quotidien… Bon en vérité, c’était un peu le cas, mais Phoebus n’avait pas besoin de le savoir. Elle n’était pas suicidaire à ce point. Dire à un mangemort qu’elle appréciait certains moldus tels que Raphaël lui aurait valu un châtiment qu’elle n’était pas prête de vouloir subir.

À la place, elle orienta la conversation vers le whisky pur feu et s’éclipsa un instant. Elle n’avait pas pour habitude de rajouter cette boisson dans son café, mais il y avait un début à tout. Elle devait bien pouvoir supporter la suite de la conversation et oublier l’humiliation qu’elle avait subie en pyjama. Bon, en vérité, elle s’en moquait… Il n’y avait simplement aucune heure pour boire. Et puis, elle n’était pas contre un double coup de boost pour sa journée : entre café et alcool, elle serait servie.

— Je n’ai jamais essayé, mais il y a un début à tout. Ce serait dommage de passer à côté de quelque chose d’intéressant à cause d’une simple routine.

Elle sourit doucement à son interlocuteur et leva sa tasse dans sa direction, avant de la portée à ses lèvres. Elle fut rapidement et agréablement surprise par le mélange. Si bien qu’elle ne parvint pas à contenir un « hum ». Elle ne prendrait pas l’alcool comme habitude au petit déjeuner, mais elle était charmée par cette découverte.

À cet instant, Tobias se décida de revenir au manoir. Il était sans arrêt en train de courir partout et Amber n’avait que rarement la chance de le voir. Il s’embarqua sans arrêt dans des missions, ou des problèmes selon le point de vue. Sur quoi travaillait-il en ce moment ? Elle l’ignorait, mais il sembla bien plus occupé à lui lancer des remarques désagréables. Amber avait l’impression de revenir des années en arrière, à l’époque où elle ne pouvait plus voir sa tête sans vouloir l’emplafonner dans le mur. C’était très clairement son genre d’accueillir les invités en petite culotte, voyons… Amber se contenta de lui faire comprendre, en lui chuchotant quelques mots, après l’avoir embrassé pour le saluer.

— Ce n’est pas de ma faute si notre père ne sait pas dire à ses invités de frapper. Estime-toi heureux que nous ayons un invité, sinon tu aurais pu observer un beau majeur dans ta direction.

En vérité, il l’avait bien irrité. Il la faisait passer pour une personne qu’elle n’était pas et comme pour lui faire comprendre qu’il était inutile qu’il joue à ça avec elle, elle fit quelques maladresses à son tour. Elle fit semblant de laisser échapper sa tasse de ses mains et en renversa une partie de son contenu sur la chemise de Tobias. Il finirait bien par la pardonner.

— Oh non, je peux être terriblement maladroite.

Elle aurait pu faire semblant d’être surprise ou de culpabiliser, mais elle n’en avait aucune envie. Elle se contenta de regarder son frère, un sourcil arqué et un léger air de provocation. Elle s’en moquait si Phoebus comprenait qu’il lui avait dit quelque chose qui ne lui avait pas plu. Ses paroles étaient beaucoup plus déplacés que le fait qu’elle soit en kimono devant leur invité. Ainsi, Amber déposa sa tasse sur la table de la cuisine et orienta son corps en direction de leur invité.

— Si vous voulez bien m’excuser, je vais profiter de l’arrivée de mon frère pour monter me changer. Ça vous laissera le temps de discuter de vos affaires.

Amber s’en doutait : à chaque fois qu’un mangemort venait ici, elle devait s’éclipser pour les laisser parler affaire. Elle se doutait qu’elle n’était pas concernée et qu’aucun des deux n’avait envie de l’avoir dans les pattes. À moins qu’ils acceptent qu’elle les rejoigne ensuite. Ce n’était encore jamais arrivé. Thorfinn ne lui en laissait jamais la possibilité.

Amber Towsen & Phoebus Malfoy & Tobias Tosen

It's time

Amber Towsen & Phoebus Malfoy & Tobias Tosen

It's time

Amber Towsen & Phoebus Malfoy & Tobias Tosen

It's time