La rentrée était proche, et Owen pouvait déjà voir les prémices d'une joie immense chez sa sœur : Iris. Elle qui ne rêvait que d'une chose, être libérée de leur père, se faisait un bonheur que de rejoindre Poudlard et bientôt, l'université lui tendrait les bras. Elle n'était, certes, pas du genre à voir les autres mais son frère ne se faisait plus vraiment du soucis là-dessus.
En effet ... Peu à peu, les soucis commençaient à prendre une part importante de sa vie. Si on exclut tout d'abord les tracas familiaux, et donc cette pression incessante sur un avenir qu'on lui veut tout tracé ; il lui reste la fin de sa scolarité prochaine, encore un an et il sera déjà là, à travailler, tandis que la plupart de ses amis seront encore à étudier. Généralement, on est heureux de quitter le cursus scolaire mais le blond semble déjà amer à cette pensée, sachant pertinemment qu'une fois au poste voulu, son père s'en ira le persuader de certaines choses à sa façon.

Enfin, soupirant à n'en plus vouloir, le voilà marchant tranquillement dans les rues de Londres, et plus particulièrement au sein du Chemin de Traverse, là où il se sentait en sécurité. Il était certes un étudiant en Protection Magique, se savoir au sein d'une communauté exclusivement sorcière lui faisait un bien fou, comme un bon moment de détente, loin de Goldric's Hollow. D'une certaine manière, il pouvait relativiser, repenser aux bons moments passés en cours de Défense Avancée et même aux dortoirs : des moments empreints de joie, bien éloignés des récents attentats orchestrés autant par le Blood Circle et les Mangemorts.
Pourtant, même si son esprit semblait lavé de toutes mauvaises pensées ... Il restait bien un visage, un visage gravé dans sa mémoire, celui d'Ielena : sa fiancée. La jeune slave hantait ses pensées, après tout, il n'a pu la rencontrer que par hasard au sein du Chaudron Baveur et lui annoncer qu'il était son fiancé n'avait fait que changer la relation qui était en train de se définir entre eux-deux. Ils s'étaient même revus au festival, et seule la gêne avait été inscrite sur le visage du Rowle ... Alors une question ne cessait de lui revenir depuis, comment se comporter avec elle ? Une interrogation qui resterait sûrement en suspens durant un long moment, et qui ne cesserait de tourner en boucle.

... Tellement en boucle et perdu dans ses pensées qu'il ne vit aucunement l'hibou qui s'approchait de lui, prit d'une vitesse folle en plein vol, le volatile finit par s'abattre contre le torse du jeune homme, alors perdu dans son nuage de questionnement, celui-ci fut stoppé net dans sa ligne droite par le choc. Il tituba quelques instants, jusqu'à percuter une personne sur son passage, avant de pouvoir enfin se remettre bien dans ses jambes, lui qui venait de perdre l'équilibre durant une fraction de secondes. « Pardon, tout va bien ? Je ne vous ai pas fait mal au moins ? » demanda-t-il, inquiet avant de se retourner vers cette dite personne et découvrir un visage plus que familier. Bien qu'il faisait assez sombre malgré la saison et les quelques lumières, il reconnut en cette personne les traits d'une jeune fille qu'il connaissait de toutes parts depuis trois ans ... Des années comblées aussi par l'éloignement soudain du blond envers elle, ce qui les avait conduits à ne plus vraiment se côtoyer. Un semi-sourire sur le côté, et il s'exclama faussement joyeux « Amber ... ? ». Dans un dernier espoir de fuir la conversation qui serait sans doute peu amicale, il alla planter son regard là où l'oiseau l'avait percuté, mais il n'était déjà plus là, sûrement reparti.
Décidément, la soirée risquait d'être longue.

Amber n'hésita pas à toiser le blond, évidement loin d'être heureuse de le revoir et ça venait sûrement de lui gâcher le reste de ses vacances ... Quoique. Malgré son regard noir, prêt à lui lancer des éclairs, et ses bras croisés en signe de mécontentement, elle semblait légèrement amusée de sa précédente situation. « Rowle… J’ai bien l’impression que ce hibou est très clairement le signe d’un retour de karma en plein visage. » finit-elle par lui lancer, confirmant bien des soupçons, même si la colère était toujours au beau fixe. D'ailleurs, la jeune Towsen n'hésita pas plus longtemps à lui sourire, bien que celui-là restait pincé, pour autant, Owen lui rendit son plus beau sourire, tout aussi forcé. « Oh, bonjour Amber ? Et toi, comment te portes-tu depuis la fermeture de l'université ? » dit-il ironiquement, bien que son pincement au cœur se faisait de plus en plus ressentir, lui qui rêvait de pouvoir lui envoyer une réplique salée en pleine face, plutôt que de jouer sur la politesse de cette dernière. Il souffla, décidément peu paré à envoyer la sauce dès le départ ... Il irait en douceur, surtout qu'elle n'avait pas dit grand chose de mal. « Eh bien, en forme tard le soir ... Ça fait toujours plaisir. » ajouta-t-il plus sérieusement, tout sourire forcé ayant disparu de la surface de son visage. Il faut dire qu'il avait toujours connu le comportement peu agréable de l'étudiante, même si c'était plutôt envers les autres que pour sa pomme. Mais depuis quelques temps, elle ne voulait plus vraiment plus lui parler, certes, il s'était éloigné d'elle pour ses problèmes personnels mais de là à en faire toute une histoire ... A moins qu'il y ait quelque chose encore, au fond ? Le Rowle n'y pensait pas vraiment, se pensant lavé de tout soupçon ... Après tout, il ne lui avait pas directement fait de mal.

Enfin, puisqu'il était en présence de la concernée, il pourrait toujours lui poser la question directement, ce n'est pas comme si elle allait lui lancer un sort pour une simple question du genre ... Même s'il avait toujours des doutes. Mais d'abord, il devait régler un détail, quelque chose qui l'avait quelque peu froissé et qui pourtant, s'il renvoyait l'ascenseur, il s'en prendrait sûrement une en retour. « Puis accoster quelqu'un par son nom de famille, c'est pas quelque chose que tu aimeras que je te fasse ; être associé en permanence avec l'histoire de sa famille, n'est-ce pas là ce que tu préfère le plus au monde, hein, Amber ? » puis il ancra ses yeux dans les siens, visiblement peu prêt à abandonner ses positions, et surtout lui faire comprendre qu'il n'arrivait pas à cerner son comportement soudain avec lui ... Pourquoi était-elle si mauvaise lorsqu'elle ne l'ignorait pas ? Le doute planait, alors il n'attendit pas plus longtemps pour ouvrir sa bouche. « Pourquoi es-tu si mauvaise à chaque fois ? C'est parce que t'as pas aimé que je m'éloigne un peu ? T'avais besoin de plus d'attention, c'est ça ? » déclara-t-il, montant le ton peu à peu, comme si les potentielles réponses l’agaçaient au plus haut point. Pourtant, la flamme de la colère s'éteignit bien vite en ayant une explication tout à fait surprenante « Ou bien c'est moi qui t'ai fait quelque chose ? » supposa-t-il.

Il se frotta le visage de sa main droite, irrité mais souhaitant à tout prix rester impassible devant la jeune femme, sans quoi elle risquerait de se braquer et partir sans demander son reste. « Va falloir que tu m'explique ce qui se passe, on est encore dans la même filière cette année ... Et j'ai pas envie de simplement te regarder dans le blanc des yeux, un an encore. » annonça-t-il rapidement, visiblement concerné par la situation et ayant un peu d'espoir à ce qu'elle lui réponde enfin.

Amber était quelque peu déconcertée par la réaction du blond, mais elle s'en remit bien vite, car la voilà répliquer : « Tu devrais éviter de te promener seul, la nuit. On ne sait jamais ce qui peut se passer. ». Comme se prendre un hibou ? C'était déjà chose faite, malheureusement pour lui ... Qui plus est de regarder en face une ancienne amie, et reprendre en main un vieille querelle. « Je pourrais dire la même chose pour toi ... » marmonna-t-il dans sa " barbe " de façon peu audible, afin d'éviter tout autre conflit pour le moment, même si le sourire faux et espiègle qu'affichait la Serdaigle lui criait de laisser échapper sa répartie. Il ferma ses yeux, soupirant lentement visiblement irrité mais peu prêt à l'admettre : le calme devait prendre le dessus, absolument ! Mais, y parviendrait-il finalement ? Car voilà que l'étudiante y remettait une couche « Pardonnes-moi, je réserve cet honneur pour ceux qui sont mes amis. » avait-elle annoncé, mettant bien le point sur le fait qu'Owen n'était rien pour elle. Il se pinça la lèvre, donnant un rythme toujours plus régulier à sa respiration car il ne devait en aucun cas laisser son côté impulsif prendre le dessus. Aujourd'hui il n'aurait peut-être pas le dernier mot, il faudrait s'y faire, même si voir la jeune femme toujours aussi provocatrice lui donnait terriblement envie de tout lâcher.

Quoiqu'il en soit, ils étaient toujours tous deux plantés au même endroit, se toisant du coin de l’œil avant que la seule femme présente ici se mette à rire, et, naturellement l'héritier Rowle soupçonna un mauvais coup et il eut raison, car la voilà, levant les bras vers le ciel. « Regardez-moi tous. Je suis Owen Rowle et je souffre de perte de la mémoire courte. » cria-t-elle à qui voulait l'entendre, enfin surtout Owen dont elle imitait la voix. Un peu gêné sur le moment, il la supplia de se taire « Chhht ! Hein ? Et en quoi je perds la mémoire ? » demanda-t-il les bras croisés, le visage rouge ... On pourrait supposer par la colère, mais non, à cause du malaise que cette scène venait de provoquer. Puis, elle enchaîna visiblement plus énervée qu'à l’accoutumé « Bordel, Owen ! Tu te moques vraiment de moi, là ? » s'exclama-t-elle, tandis que le blond désespéré par la situation lui répondit du tac au tac : « Mais non !! ». Il se gratta le crâne, nerveux pour tout ce qu'elle aurait à lui dire ... Quelle idée de ressortir une histoire vieille de plusieurs mois, voire années ! Il ne faisait que remuer le couteau dans la plaie.
Enfin, ses réponses, il les reçu accompagnées de toute la haine de son interlocutrice. « Je pensais qu’on était amis et du jour au lendemain, tu m’as ignoré sans plus d’explications. » expliqua-t-elle, et Owen la fixant droit dans les yeux tenta de s'expliquer « Écoutes, c'était une période comp- », et il n'eut jamais le temps de finir sa phrase car Amber enchaînait sans se soucier de ce qu'il aurait à dire. « Tu as laissé tes potes me cracher leur venin, devant toi, sans rien dire. Et tu oses vraiment me demander ce que tu as fais ? » s'écria-t-elle une énième fois. " Ses potes ", Owen ne s'en rappelait plus vraiment ou même plus tout ... Et elle avait sûrement raison lorsqu'elle annonça que « Par Merlin, si tu penses ça, c’est vraiment qu’il te manque une case ! ».

Le jeune homme soupira, comprenant l'ampleur du problème, enfin plutôt à moitié. « Et si c'était le cas ? » dit-il en haussant les épaules, plutôt démoralisé par tous les aveux qu'elle venait de lui faire. « Je ne m'en souviens pas, c'est vrai ... Mais je suis désolé d'accord ? » annonça-t-il, bien qu'il savait pertinemment que de maigres excuses ne suffiraient pas. Toujours était-il préférable de dire cela plutôt que " Tu as été mon plan-cul favori, alors excuse moi ? ". « Si tu es maîtresse dans l'art de la légilimencie, tu peux vérifier si je dis la vérité. » ajouta-t-il, avant de toussoter nerveusement. « En revanche, évite de lancer un autre sort s'il te plaît, parce que je te considère toujours comme une amie, moi. » dit-il peu rassuré malgré la confiance qu'il plaçait en elle.

Si Amber semblait quelque peu le croire, elle n'en démontrait rien. Toujours le visage ferme, impassible comme à chaque fois qu'Owen avait pu croiser son regard, ces dernières années. Une vraie femme forte qui dans un sens, imposait le respect.
Mais bien qu'elle paraissait si dure, le blond décela comme une légère baisse d'animosité ... La Towsen semblait lui tendre la main, lui donner une raison de s'expliquer. « Je veux bien te croire, sans avoir besoin de pénétrer ton esprit. » lui avait-elle tout d'abord annoncé, ce qui arracha un soupir de soulagement au sorcier - celui-là même qui s'était déjà imaginé toute une scène à ce sujet - néanmoins, la Serdaigle ne semblait pas lui accorder une confiance totale. Du moins, elle renchérit avec des paroles qui lui firent presque oublier ce problème : « En revanche, ça n’explique pas ton comportement distant envers moi. Ne va pas croire que je suis tombée follement amoureuse de toi après avoir partagé un moment plutôt convivial. » plaisanta-t-elle, un rictus au lèvres ce qui eut pour effet de faire sourire le fils Rowle, un sourire compatissant, presque embarrassé ; après tout, ils étaient toujours en public ...

Mais finalement, la dernière phrase d'Amber révélait le fin fond de sa pensée, elle qui semblait ne pas avoir oublié leur amitié non plus. « Mais je pensais que nous étions un peu plus comme des amis et qu’on pouvait se dire les choses quand l’autre faisait un pas de travers. » avoua-t-elle au Gryffondor qui se pinça alors la lèvre. Elle attendait des aveux, des explications, des explications qui viendraient de lui-même et apparemment il n'y avait pas de retour en arrière. Donc, bien que loin d'être de nature secret, Owen hésita à lui avouer mais se lança tout de même, faisant un pas en avant. « Ce n'est pas moi qui ait fait un pas de travers, dit-il avant de croiser le regard de son interlocutrice pour se rattraper aussitôt, Ni même toi ... », face à ses dires, il se frotta énergiquement les mains, ces mêmes gestes pour se réchauffer mais qu'ici, il agissait nerveusement. « En fait, c'est la fabuleuse histoire du monde des sorciers, des sang-purs ... Cette putain d'histoire. » annonça-t-il, prêt à sortir son plus beau des contes pour enfants- ou presque.

Tendu comme il ne l'avait jamais été, Owen ne pu pas vraiment sortir un rire jaune pour accompagner le tout ... Il était sérieux et paraissait calme - ce qui n'était pas vraiment le cas. « J'ai été fiancé, il y a trois ans, de force ... C'était à cette période là je crois bien. » avoua-t-il dans un soupir lourd. Il adressa un énième regard à sa camarade, un regard lourd avant de reprendre « Bref, tu t'en doutes ... J'étais RA-VI du cadeau surprise de mon père, j'ai pas pu dire non ... ». Même si la surprise était la principale raison de son " accord ", il en restait d'autres : qui sait si après son refus, son père ne se serait pas rabattu sur sa soeur ; ou quant bien même, que serait-il arrivé à Ielena ? Mais toutes ces pensées négatives, il les gardait pour lui et cela demeurerait son plus grand secret.
Enfin, ses aveux n'étant pas tout à fait achevés, il continua : « AH ! Aussi, je l'ai rencontré y a quoi ? Quelques jours je dirais et elle vient étudier ici ... », puis il se gratta la joue, un léger sourire en repensant tout de même à sa soirée avec Ielena, qui n'avait pas été si catastrophique finalement.

Owen Rowle souffla de nouveau, mais cette fois-ci si longtemps que son soupir semblait infini. « Enfin, voilà la fin de la fabuleuse histoire " Les raisons d'Owen Rowle " chapitre premier ! puis dans un murmure, il lança Comme c'est pas gratuit, je me disais qu'un petit whisky ça ferait pas de mal ... » plaisanta-t-il ou presque. Car toujours était-il que cette situation le rendait fou et boire un ou deux coup - avec Alcyone par exemple - ça ne l'avait jamais vraiment tué.


Enfin, est-ce qu'Amber accepterait ses explications, en tiendrait-elle compte ? Owen était confiant, mais était-ce une raison valable pour délaisser une amie ... ?

Owen avait donc fini par lui dire pour ses fiançailles si gentiment proposées par son paternel, mais aussi par le ministre de la magie russe. Un bon moyen de se débarrasser de ses enfants et posséder le confort de voir sa lignée pure perdurer, et ainsi acquérir un certain prestige. La Serdaigle avait bien entendu conscience de ce qu'impliquait ce futur mariage et ne tarda pas à s'exprimer sur la question « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? J’aurai pu parfaitement le comprendre, te soutenir… » expliqua-t-elle, ne comprenant pas réellement le silence du blond. Lui savait, car cette affaire était dure à avouer pour une raison. Il était d'une certaine manière blessé et outré de se faire priver de cette liberté, qui plus est par un parent ; autant dire qu'il n'avait pas su refuser et avec le recul, il se réjouissait d'avoir fait le bon choix. C'était sûrement une question d’ego encore une fois, et ce n'était pas si étonnant venant de sa part.
Alors, en guise de réponse, il haussa simplement les épaules, ne sachant pas lui même ce qui avait impliqué son silence et ainsi l'abandon d'Amber. « Hm, je ne sais pas vraiment moi non plus ... » avoua-t-il finalement, conscient que cette explication ne les mènerait à rien.

Enfin, pour toutes ces informations, le Rowle avait émis l'hypothèse de boire un coup, ce qui n'était pas passé inaperçu aux yeux de la sorcière. « Allez, viens, je te paie un coup. » proposa-t-elle à son camarade de filière, qui n'arriva pas à laisser échapper un mot d'étonnement. Il était bouche-bée, mais l'idée ne le dérangeait pas ... Bien au contraire, elle le ravissait au plus au point. Ce fut donc les yeux pétillants comme un enfant que le Gryffondor ne tarda pas à la suivre, heureux au point de presque en sautiller.
Néanmoins, il en fut presque gêné en l'espace de quelques secondes. Venus résoudre le problème d'Amber, les voilà partis boire un verre au Chaudron Baveur pour Owen. Enfin, à en juger par la tournure des événements, il ferait mieux de lui donner un équivalent ; l'occasion de reprendre contact était enfin là après tout.

Mais dans leur traversée vers la taverne, la Towsen piquée par la curiosité se permit de lui demander « Tu l’as donc rencontré ? Il y a eu un bon feeling entre vous ? ». Le jeune homme hocha alors la tête, un sourire naissant sur les lèvres. Ielena était une bonne personne, il n'y avait pas de doute là-dessus et à en croire son instinct, l'étudiant ne sentait aucune animosité entre eux-deux. « Je crois que le courant est bien passé entre nous, pour les deux fois où on s'est vu ; ou du moins, j'espère, elle paraissait timide et un peu... gênée ? » expliqua le sorcier qui avait pu réaliser les divers rougissements de la slave lors de leurs rencontres, et ce après un long moment : il faut dire qu'il est plutôt long à la demande selon les cas.

Finalement, ils arrivèrent à l'entrée du Chaudron Baveur et Owen remarqua la main de sa camarade qui partait au fin fond de sa cape. S'il n'en connaissait pas la raison, il se douta bien que cela avait un rapport avec leur conversation. Haussant les épaules, il ouvrit la porte et pénétra dans la taverne avant de souffler à la jeune femme : « Fais-toi plaisir, car je te dois bien ça ... Et puis, je pense qu'on a des choses à se dire ». En effet, leur conversation promettait d'être longue, et permettrait ainsi d'affronter une bonne fois pour toute le passé.

« Gênée ? Ta beauté sans égale a dû l’intimider. », voilà ce qu'avait pu répondre Amber lorsque son interlocuteur lui avait expliqué son impression. Elle le regardait malicieuse, s'attendant à ce qu'il réagisse bien évidemment, et il le fit avec un sourire en coin.
Partager ce genre de plaisanterie avec quelqu'un qui avait pu partager son lit était plutôt anodin en soi, mais Owen le prenait bien ... De même qu'il était conscient des méthodes de la sorcière pour détendre l'atmosphère, et ainsi, lui aussi par la même occasion. Néanmoins, revenant sur sa blague, elle reprit avec plus de sérieux : « Plus sérieusement, si elle a appris la nouvelle sur le tas, comme toi, je pense qu’il est tout à fait normal qu’elle soit gênée. Ce n’est pas une mince affaire dans laquelle tu te trouves. », explication qui semblait assez logique. Face à celle-ci, le jeune homme rentra les mains dans ses poches, l'air songeur durant un temps court. « Ouais, tu as sûrement raison. » soupira-t-il, revoyant presque immédiatement la scène : Ielena fondant en larmes en apprenant que sa nouvelle connaissance n'était autre que son fiancé désigné, nouvelle qui lui avait fait ingéré plusieurs gouttes d'alcool. Un frisson lui parcourut tout le dos à l'instant même où il repensait à cela ; plutôt nerveux, il en était même venu à grimacer alors qu'il était toujours en compagnie d'Amber.

Finalement, leurs pas les ayant menés à la taverne, l'idée de proposer un verre à la Towsen lui avait semblé naturelle. Cependant, la mine qu'elle venait d'afficher semblait lui trouver le contraire, avait-il fait quelque chose de mal ? A bien y réfléchir : aucun pas de travers ; peut-être était-elle méfiante envers lui ? La voyant froncer des sourcils, il s'efforça de prouver son innocence : « Je te promets, y a pas d'arnaque ! » s'exclama-t-il alors même qu'un sourire de remerciement venait de prendre place sur le visage de son accompagnatrice. Le Gryffondor resta figé quelques instants alors qu'elle venait de prendre place à une table, comprenant enfin que sa justification avait été totalement inutile. Il haussa finalement les épaules et se décida à la rejoindre, prenant la chaise juste en face d'elle afin de mieux converser.
En parlant de conversation, la sorcière s'empressa de la débuter avec cette question : « Comment se passe ton été, sinon ? », à laquelle il ne sut pas quoi répondre dans l'instant, son été lui paraissant soudainement similaire aux précédents, ce qui évidemment n'était pas très palpitant.

Dans l'optique de lui répondre, il fut totalement interrompu par le serveur qui venait prendre leur commande ; une bièraubeurre pour Amber, il ne restait que lui ... « Un whisky pur feu pour moi, s'il vous plaît. » demanda-t-il avant de voir le serveur disparaître, rendant ainsi leur intimité.
« Mon été ... Il n'est pas très palpitant, mais j'ai pu faire quelques sorties, dont le bal... Où j'étais avec ma sœur. » avoua-t-il se rendant compte que ça n'avait pas été son moment de gloire, mais cet événement n'avait pas été désagréable, la compagnie d'Iris lui faisait toujours plaisir. En revanche, pour ce qui était de la compagnie d'Amber ce soir-là, elle était totalement inexistante, ce qu'il releva « D'ailleurs, je ne crois pas t'avoir vu là-bas ... », ne se doutant pas qu'elle était allée rejoindre son fiancé, là aussi par la force des choses.

Enfin, leurs boissons arrivèrent et furent déposées devant chacun des deux clients, dont un, Owen, se contentait de fixer le verre. Le touchant du bout des doigts, il s'exprima finalement : « Et toi, ton été ... Ça se passe bien avec tes amis, ou encore ta famille ? » osa-t-il demander, dévoilant indirectement un sujet sensible.

Peut-être que le bal n'avait pas été le meilleur des sujets finalement ; après tout, il ne savait pas si elle aimait réellement ce genre d'événements, ni même si elle possédait le droit d'y participer. À vrai dire, il ne la connaissait pas tant que ça, du moins, pas depuis trois années où elle aurait pu aisément changer, et ce, en un claquement de doigts. Cependant, Amber lui répondit qu'elle n'y avait pas prit part, chose à laquelle il avait pu douter. « Ce n’est pas trop mon genre de soirée, surtout quand je ne suis pas accompagnée par des amis. C'était comment ? » avait-elle ajouté, après s'être frotté la nuque. Owen comprenait son point de vue, difficile de participer à un bal où danser devait se faire avec certain cavalier ; ils étaient donc loin de l'idée de s'amuser entre amis. « Le baratin habituel ... Danse, sentiments ; yeux doux. » dit-il à sa camarade, donnant sa parfaite définition du mot bal. À bien y penser, inviter Iris n'avait pas été la meilleure des solutions pour ce genre d'événement, surtout si on prenait en compte leur lien de frère et sœur, et non pas une amourette de passage comme beaucoup d'entre eux.
Enfin, il fallait surtout voir le côté positif de la chose, il s'était bien amusé et avait su profiter d'un moment fraternel qu'il saurait ne jamais oublier. « Mais ça va, c'était plutôt bien ... Et délicieux ! » s'exclama-t-il en pensant bien évidemment à la nourriture de ce jour-ci.

À parler de nourriture, les deux comparses étaient désormais prêt à trinquer car désormais tous deux servis. Si autant le Rowle s'était soucié de l'été de la jeune Towsen, il fut surpris par sa réponse. « En toute honnêteté, ça ne se passe pas très bien chez moi. C’est pour ça que je suis de sortie. » déclara-t-elle simplement, laissant le blond sur sa faim. Évidemment, il jugea rapidement qu'elle ne voulait pas en dire plus, car c'est une chose qu'elle aurait sûrement déjà faite dans le cas inverse. Alors il se contenta de l'observer, un léger hochement de tête pour lui signifier qu'il comprenait et qu'il se tairait à ce sujet, même si sa curiosité venait à le piquer. Après tout, les soucis familiaux, ça le connaissait ... Il ne pouvait pas dire qu'il vivait paisiblement, mais au moins avait-il la chance de ne croiser son père que très peu, et aussi, de posséder une sœur qui savait le soutenir et l'épauler dans les mauvaises situations.

Plongé dans ce genre de pensées, Amber l'effraya presque lorsqu'elle s'adressa à son intention, boisson à la main : « À notre amitié renouée ? ». Sa proposition et son sourcil arqué mit le jeune sorcier en déroute pour quelques instants, peu rassuré et moins sûr d'avoir bien entendu. Elle voulait toujours de son amitié malgré les coups bas ? Peut-être, mais il était sûr qu'elle n'oublierait pas pour autant.
Saisissant son whisky, il leva son verre, prêt à le cogner à celle qui venait proposer de renouer ces liens, perdus il y a bien longtemps. Sourire étendu jusqu'à en former de futures rides, il se prononça : « À notre amitié renouée ! » et leurs boissons ne tardèrent pas à s'entrechoquer, lui faisant soudainement penser à la phrase russe d'Ielena d'il y a plusieurs jours.

Ainsi il se décida à boire ce whisky pur feu, qui comme à chaque fois, eut pour effet de lui brûler la gorge. Cette scène lui faisant largement penser à sa première rencontre avec sa fiancée, il n'hésita pas à faire le parallèle, laissant sûrement Amber sur la touche. « Aaah, j'espère juste qu'on ne fera pas de jeux autour de l'alcool, je tiendrais pas cette fois-ci ... » avoua-t-il finalement, presque dépité.

La mention du bal faisait évidemment écho aux rôles de cavaliers et cavalières, souvent des êtres chers à chacun, des êtres aimés ... Le cliché des couples dansant la valse, ou bien encore les amours discrets qui s'avouaient lors de l'invitation à cet événement. Les sorciers ne faisaient pas exception pour ce genre de phénomène, suivant les soit-disant règles que l'on croirait tirées d'un film tellement tout cela était basé sur le romantisme. « Une belle soirée à l’eau de rose, c’est ça ? » avait énoncé Amber, un léger sourire, consciente de ce pouvaient représenter les bals. Tout naturellement Owen hocha la tête, l'accompagnant dans ce même sourire. « Bien évidemment ! » clama-t-il, pensant qu'elle venait de donner son exacte définition.

Enfin, comme dit précédemment, il avait pu profiter de la nourriture mise à disposition pour les participants. En plus d'être accompagné par sa chère et tendre sœur, autant dire qu'il avait été heureux de ne pas être venu pour rien ... Ou plutôt de ne pas s'ennuyer. « Tu n’aurais pas été placé dans la mauvaise maison ? Tu aurais pu trouver ton compte à Poufsouffle, à côté des cuisines. » suggéra la Towsen tout en riant, attisant l'incompréhension du blond. Poufsouffle ? Et puis quoi encore ! Dans ce cas-là, il avait tout aussi sa place à Serdaigle. Auant dire qu'il était plutôt fier d'avoir atterit chez les lions, mais remettre en question le choix du Choixpeau l'irritait quelque peu, mais toujours dans la plaisanterie. « Poufsouffle ?! Je suis bien mieux chez les Gryffondor ! » annonça-t-il toujours dans la finesse, n'ayant jamais souhaité être aux sous-sols, ni même aux cachots comme les Serpentard durant sa scolarité au collège de Poudlard. Sincèrement quel drôle de quotidien que de rester terré dans le noir ...

Heureusement pour lui, il faisait désormais partis des étudiants de l'université tout comme Amber avec qui il venait de porter un toast à leur amitié renouée, enfin semblerait-il. Le Rowle avait toujours sa part de doutes là-dessus, conscient que rien ne serait comme avant et que ses erreurs ne seraient jamais oubliées. La Serdaigle était intelligente, nul doute qu'elle ne lui pardonnerait pas une énième fois ... Et elle avait raison. Alors, il se fit le serment de ne pas la trahir une nouvelle fois, d'être véritablement quelqu'un pour elle, et non pas un prétendu ami.

Pourtant ces réflexions furent bien vite envolées, en compagnie de son cher whisky pur feu, il était serein et même heureux. Lui rappelant cette soirée passée avec Ielena Dimitrova, sa fiancée, il ne lui avait pas tardé de faire la comparaison en mentionnant un jeu d'alcool. Celui-là même établit avec la russe afin de mieux de se connaître ... Tout cela avait été si agréable, mais l'idée de recommencer ne rodait aucunement dans son esprit. Enfin, peut-être avait-il tort de penser ainsi, car la révélation d'Amber lui donna presque envie de changer d'avis. « Je n’ai jamais fait de jeux d’alcool. » avait-elle avouée, se mordillant l'intérieur de sa joue par la même occasion, sûrement gênée par la situation. Titillant l'intérêt du sorcier, il se suprit à la fixer, un sourire en coin. « Quoi ? Tu veux tester ? » lui proposa-t-il soudainement, agitant son verre et le liquide qu'il possédait par la même occasion.

Faire un jeu d'alcool ? L'idée lui avait traversé l'esprit quelques minutes plus tôt, et elle ne lui avait pas semblé si bonne. À vrai dire, les idées d'Owen n'étaient jamais excellentes, c'était bien là tout le contraire. Au moins, il avait eu l'intelligence d'en prendre conscience, mais pas tant pour s'en souvenir par la suite ... Quelle erreur de changer soudainement de veste. Le voilà désormais prêt à un nouveau challenge à base de liquide en tout genre, simplement car Amber avait pu titillé son intérêt et peut-être qu'à cause de ça, il lui proposait de faire cet espèce de concours, d'un ton enjoué comme à son habitude. « Quoi ? Ici ? » s'écria immédiatement la jeune Towsen, rieuse, menant à l'incompréhension du blond. N'étaient-ils pas à une auberge actuellement, ce même endroit qui servait des boissons alcoolisées ? Il resta perplexe, suivant les yeux de sa camarade qui traînaient à chaque recoin du Chaudron Baveur, se demandant là bien ce qu'elle recherchait. « Bah, où voudrais-tu qu'on aille ? C'est bien ici qu'on sert ce genre de chose ... » dit-il à voix basse, pensant qu'elle ne voulait pas attirer l'attention sur le fait qu'elle allait boire ; en avait-elle vraiment honte ? Owen en était certain, sinon, à quoi pourrait-elle jouer ?

Qu'importe, la phrase du Rowle semblait avoir réveillé l'esprit de la Serdaigle, qui semblait désormais parée à toute éventualité, riant à nouveau et haussant les épaules. Elle se trouvait être indifférente, bien que le sorcier pouvait déceler cet air de défi dans son regard ; elle ne l'aurait pas sur ce coup. « J’en suis ! Mais… Ce ne serait pas mieux de troquer ma bonne vieille bièraubeurre contre un breuvage sans doute infâme et imbuvable ? » osa-t-elle demander, un sourcil arqué. Owen souffla légèrement du nez, d'une manière un peu hautaine. Le défi était lancé et accepté, il était désormais en plein esprit de compétition comme semblait l'être sa voisine. « Les règles sont les règles ... » dit-il, comme si tout cela lui était égal qu'elle reste sur sa bièraubeurre, bien qu'il aurait crié à l'injustice si ça avait été le cas. Quel mauvais perdant il faisait ... « Mais ne crois pas me battre si facilement, je suis sûr que je tiens mieux que toi ! » déclara-t-il, un sourire en coin, bien trop confiant sur ce challenge là. Malheureusement pour lui, il ne connaissait pas la challenger que semblait être Amber, peut-être serait-elle meilleure que lui ? Pourquoi pas ... Il ne l'avait jamais vu réellement boire, elle avait toute ses chances de le surprendre.

Conscient que le jeu allait finalement se mettre en place, Owen en vint à appeler le serveur à venir à leur table. Si Amber souhaitait un meilleur alcool que la bièraubeurre, alors il était temps pour elle de faire son choix ... Owen lui laissait l'opportunité de commander. « À toi l'honneur. » souffla-t-il, impatient de savoir sur quoi ils allaient tomber, avant même que le défi ne commence réellement.

Tout ceci semblait prometteur à ses yeux, et il avait hâte ... Hâte de s'amuser un bon coup avec Amber et décompresser de tout.

Maintenant que le choix était entre les mains d'Amber, elle n'hésita pas bien longtemps à commander un whisky pur feu, ou plutôt deux, non sans un léger sourire dont elle avait le secret. Evidemment qu'elle n'était pas stressée à l'idée de faire son premier jeu d'alcool, puisqu'elle prenait cela comme un véritable challenge. Le Rowle ne pouvait pas tellement la juger sur ce point, puisqu'il y avait toujours ce je-ne-sais-quoi d'excitant dans ces parties-là.
Mais bien que le côté compétition restait en place, la Serdaigle n'en rata pas une pour lui lancer quelques piques. « Vaut mieux en prévoir d’avance. Ton verre va se vider très rapidement. » déclara-t-elle, toute sourire, Owen arquant immédiatement un sourcil. Il ne connaissait pas sa tenue en matière d'alcool, mais il pouvait être sûr que la Towsen était d'ordinaire vive, et qu'elle ne raterait pas une occasion de le battre sur le plan du jeu. Peut-être que gagner serait un meilleur moyen pour elle de digérer ces dernières années ? « On verra bien ... » lui lança-t-il à son tour, non sans un léger clin d’œil.

Lorsque les enfantillages cessèrent, la sorcière évoqua la question des règles, qu'elle attendait depuis un moment : « Alors, dis-en moi plus, quelles sont les règles de ton jeu ? Ou de tes jeux ? On peut toujours se rabattre sur autre chose, si tu enchaînes les défaites. ». Il lui sourit, lui aussi, voyant bien là qu'elle arrivait à se détendre. Pourtant, lui n'était pas si détendu, puisqu'il ne savait pas vraiment quel sorte de jeu établir. Plusieurs étaient inscrits dans son esprit, mais il ne pouvait prédire si ce serait source d'amusement pour Amber. Quoiqu'il en soit, il ferait mieux de se dépêcher au risque de faire trop patienter sa camarade, ce qu'il redoutait quelque peu. « J'ai plusieurs idées en fait. » lui signifia-t-il, se redressant légèrement par réflexe. « Je te propose le traditionnel, " celui qui tiens le plus face à l'alcool ", donc ne faire que boire jusqu'à que l'autre soit pratiquement ... mort, mais disons que c'est pas le meilleur pour une première fois. » ria-t-il légèrement avant de reprendre « J'ai aussi le jeu d'une amie, une sorte de question-réponse et si l'un ne peut pas répondre : il boit. », soit le fameux jeu qu'Ielena avait inventé et dont il ne pouvait pas dire qu'il s'en était ennuyé. « Et enfin, un simple " pierre-feuille-ciseau" : tu perds, tu finis ton verre. » termina-t-il, dans l'espoir d'avoir été assez clair sur les règles, puisque pour lui, tout cela était déjà imprimé dans sa petite tête.

Sur ces explications, il souffla légèrement, puis se laissa un peu tomber en arrière, bien trop détendu. « Maintenant le choix t'appartient ma chère, je t'accorde même le privilège de me proposer autre chose ! » dit-il assez sournoisement mais non sans un sourire en coin. La Towsen entrait tout droit dans son univers, et il était sûr que son choix saurait le satisfaire : il avait hâte. Du moins, pas hâte de voir dans quel état ils seraient tous deux à la fin.

HRP:

Evidemment qu'Amber était alléchée à l'idée de jouer un jeu de l'alcool, sinon pourquoi aurait-elle donné son accord ? Après tout sa soif de compétition et de victoire parlaient pour elle, et prendre sa revanche sur Owen qui l'avait lâché pendant quelques années lui ferait sûrement plaisir. Pourtant, elle lui avait laissé le luxe de donner ses règles, mais en ayant une multitude, le choix lui était finalement revenu. C'est ainsi qu'elle se mura dans le silence, réfléchissant sur le jeu qui serait le plus convenable. Elle devrait soit pointer sur le danger, soit sur le hasard ou bien encore, sur la malice.
Sans une once de doute, elle opta pour la dernière option, laissant un doux sourire joueur s'afficher sur son visage. « Et si on rajoutait une règle ? On se pose des questions, le perdant doit boire ou exécuter l’action que lui donnera l’autre. Par exemple, si tu refuses de me répondre, je peux te dire de boire six gorgées ou bien d’aller embrasser le serveur. Tu choisis. Qu’en penses-tu ? » proposa-t-elle finalement, le regard pétillant, elle semblait pressée de débuter la partie. Remarquant bien là son envie de jouer immédiatement, Owen prit plaisir à attarder sa réponse.

Faisant mine de réfléchir, il finit par dévoiler sa réponse avec nonchalance : « Hum... Pourquoi pas ? Allez, marché conclu ! », qu'il accompagna d'un clin d’œil rapide.
L'effet fut immédiat chez Amber qui ne tarda pas à réfléchir à sa question mais aussi à son gage, laissant ses mains glisser sur la table en les tapotant sans grande conviction. Sa réflexion qui ne dura que l'espace de quelques secondes, sembla être une éternité pour le Gryffondor, qui, lui aussi, avait hâte de jouer un peu. Heureusement pour lui, il n'attendit pas longtemps, car sa camarade eut un début de réponse, laissé en suspens. Bien entendu, il était tout ouïe, mais il faut avouer qu'elle lui renvoyait l'ascenseur en le faisant patienter. « Dis-moi quelque chose que tu n’as dit à personne d’autre. » déclara-t-elle, un brin excitée.

Cette fois-ci, c'est la Towsen qui avait le contrôle de tout, et elle semblait y prendre son pied. Totalement à l'écoute d'Owen, elle espérait tout de même qu'il opte pour la facilité et ainsi être sous ses ordres l'espace d'un instant. Mais d'un côté, on ne pouvait dire qu'elle était en rien curieuse, car elle le rassura même sur le fait que toute leur conversation demeurerait secrète.
Arquant un sourcil, le jeune homme soupira avant de se lever, laissant entendre qu'il était prêt à faire son gage pour ensuite boire un verre. Seulement, son intention n'était pas celle-là, car il se pencha auprès d'Amber, lui faisant comprendre qu'elle devait tendre l'oreille. Remarquant finalement qu'il n'aurait pas à parler fort, il se décida à avouer son petit secret. « Je dois avouer que ma fiancée me plaît... un peu... » chuchota-t-il, se retirant pour finalement se remettre à sa place : bien assis sur sa chaise. Face à sa révélation, son réflexe premier fut de se racler la gorge, espérant chasser cette réponse de leurs esprits.
Certes cela ne relevait pas d'une confession amoureuse, car il était indéniable qu'Ielena restait belle et très compréhensive. Néanmoins, aborder ce genre de sujet-là le faisait se sentir quelque peu vulnérable, chose que son amie avait déjà dû comprendre.

Cependant, il avait respecté les termes de leur petit jeu et ainsi arrivait le tour de l'héritière Towsen. Loin d'avoir l'idée de l’épargner, il prit soin de choisir une question où il y avait autant de chance qu'elle y réponde ou non. « À ton tour maintenant. » disait-il avant de reprendre avec un large sourire : « Je souhaite que tu me dévoile ton plus grand regret. ».