Il y a des jours où il vaudrait mieux écouter son instinct et ce jour-là, en se rendant chez ses grands-parents Grigori ne pressentait rien de particulier, aucun don de clairvoyance chez lui. Ce qu’il ressentait en revanche, c’est qu’il perdait du temps et qu’il n’avait pas envie d’être ici. A peine avait-il posé son pied sur la dernière marche du perron que la porte s’ouvrit sur un elfe qui commençait déjà à la ramener, ah ça commençait mal. Non mais à quel moment il avait besoin d’un elfe pour le guider dans une demeure qu’il connaissait « oh dégage, je connais les lieux. » Il s’attendait au pop du transplanage mais rien ne vint. A la place, des propos pour le moins agaçants, c’était les ordres. Grigori ne cacha ni sa frustration, ni son agacement mais si c’était les ordres, qu’est ce qu’il pouvait dire. Non mais après peut être que les vieux avaient des problèmes de mémoires et se disaient que Grigori n’était jamais venu ici, qui sait, avec l’âge, c’est le genre de choses qui arrive et malheureusement, il était bien obligé de se conformer à leurs lubies complètement débiles et suivre un elfe tout aussi débile jusqu’au salon. Puis alors c’est quoi la voix de cet elfe quand il prononce le prénom Grigori, ses i… ce n’était pas des i, ça bousillait les oreilles de fou. Grigori lui lança un regard où clairement tout l’amour du monde pouvait se lire avant de s’installer sur un des fauteuils libre, liant ses doigts et posant ses mains liées sur ses genoux, attendant, laissant aux adultes le privilège de parler en premier, les regardant à tour de rôle. « Comment vont les cours ? » Euh, non mais sérieusement, est ce que ça intéressait seulement quelqu’un ça, ils ne lui avaient jamais posé la question en plus de vingt ans, est ce que c’était bien le moment, il avait envie de demander en quoi ça les concernait. Il se contenta d’une réponse courte, un ça va, sentant bien que les notes en réalité, ils s’en tapaient mais complètement, si encore elles étaient catastrophiques, oui à la rigueur peut être que les parents auraient trouvé le moyen de dire aux grands parents de remonter les bretelles… ce qui même là n’était pas crédible parce qu’autant engueuler directement plutôt que de passer par de tierces personnes.

Le sujet qui les intéressait, c’était plutôt de savoir comment c’était passé l’attaque sur l’université. Qu’est ce que Grigori pouvait bien sortir, il n’y était pas. Le mieux, ça aurait été de demander aux autres membres de la merveilleuse fratrie Dimitrov, eux ils s’étaient fait tirer comme des lapins, ils auraient été en mesure de faire un rapport détaillé – en rajouter des caisses en disant que ça avait été ultra dangereux… en même temps il fallait être con pour se faire malmener par des moldus, mais ça c’est un autre débat. La seule chose que Grigori était en mesure de dire c’est qu’en voyant que ça tournait mal, il s’était fait la malle… comme toute personne sensée en fait, il était encore étudiant… il n’avait pas décidé d’être un protecteur, de sauver des vies, non vraiment, ce n’était pas son délire. Donc chacun son travail, lui il s’occupait de ses cours, pas des culs des autres. Bien évidemment, dire cela, c’était un peu comme de dire ah bah écoutez j’ai un peu sacrifié mon frère et ma sœur… oui il aurait clairement pu dire ces mots que ça ne lui aurait fait ni chaud ni froid, bien au contraire, s’ils avaient pu y passer les deux, ça aurait été carrément bénéfique mais le destin c’était un petit rigolo, il s’occupait de faire germer l’espoir dans l’esprit de Grigori et pouf ils survivaient les deux imbéciles… merveilleux. Etait ce un reproche dans la voix du vieux lorsqu’il demandait à Grigori s’il n’était pas avec son frère. Ah visiblement, la sœur ils en avaient rien à cirer, elle c’était pas grave. Par contre c’était un peu enquiquinant cette question, déjà parce qu’il l’avait déjà dit et qu’il pensait être quelqu’un d’assez clair mais surtout qu’il sentait légèrement, mais légèrement la douille là-dessous « Non, il se débrouille très bien tout seul. » Ah oui ça oui, il s’était débrouillé comme un chef pour se faire tabasser, rien à dire, un champion le frérot. Puis soyons franc aussi deux secondes, même si Grigori avait été présent physiquement, mais à aucun moment il aurait défendu son frère, faut pas exagérer, chacun sa merde. Bien évidemment, la réponse de Grigori ne plut pas… en même temps s’ils voulaient pas cette réponse, fallait pas poser la question. Et voilà, la machine était en marche, bravo Grigori, franchement niquel, tu pouvais pas faire pire.

Tout commença donc par des propos sur l’importance des liens du sang. La discussion la plus barbante du monde.  En plus, il ne pouvait pas être insolent et tourner la tête, ou souffler, non mais là ça aurait été des problèmes direct… alors même si ça n’était pas intéressant, il écoutait. D’ailleurs plus d’une fois, il se demanda s’ils ne se foutaient pas ouvertement de sa gueule en prétendant que son frère était la personne la plus importante au monde… oui alors là, ça remettait sa conception du monde en cause. Parce que si c’était lui la personne la plus importante du monde, bah dis donc. Et comme si ça n’était pas assez chiant tout ça, sa grand-mère prit la parole en annonçant qu’elle avait quelque chose à lui montrer, c’est de cette manière qu’il manqua de se prendre une photo dans la tronche parce qu’elle devait croire qu’il voyait rien et lui collait sous le nez mais vraiment sous le nez. Il attrapa la photo entre ses doigts pour éviter qu’elle ne flotte sous son nez et regarda deux gamins, vraiment vraiment très jeune, l’un faisant un câlin à l’autre, sans que ce dernier n’ait l’air de se plaindre, et fronça les sourcils. Les deux gamins lui semblaient familiers, le truc c’est qu’il y avait tellement de possibilités, ça pouvait être son père et son oncle, ses frères, quoi que les différences d’âges, c’était un brin compliqué, il aurait fallu en figer un dans le temps pendant que l’autre grandissait, Dimka et son cousin ? Ohlala, si c’était un nouveau message pour lui signifier que même des cousins s’entendaient mieux que des frères, Grigori était prêt à rétorquer que c’est pas pour autant que le cousin il avait été là pour protéger Dimka des moldus hein.

Il n’eut même pas besoin de poser la question, peut-être avait-il réfléchi trop longtemps avant d’émettre des hypothèses, qu’on lui donna l’identité des deux personnes sur la photo avec une seule phrase « Qu’est-ce qui vous est arrivé pour que votre complicité ne soit plus comme sur cette photo ? Vous êtes toujours des frères ». Ah putain, il manqua de faire un arrêt cardiaque… Mais non, ils déliraient les vieux, c’était pas lui… il regarda mieux pour démontrer ses dires avant de se rendre compte que si. Ohlala mais qu’est ce qu’il lui avait pris ce jour là pour faire ça ? Il devait être sous impéro, voilà tout, ou alors il faisait genre il faisait un câlin mais il essayait d’étriper Dimka, voilà ça devait être ça. C’était tellement plus acceptable mentalement que de se dire qu’il avait été proche de ce fumier. A la question qui lui avait été posé, il ne répondit pas, ayant envie de déchirer cette photo sous leurs yeux, de montrer clairement que rupture il y avait et qu’il ne voulait rien avoir en commun avec ces deux gamins sur la photo.
Il releva son nez de la photo, les mains crispées sur le bout de papier, écoutant les dires de ses grands-parents. « Vous vous devez d’être là, l’un pour l’autre. » Oui non mais franchement, il était là pour son frère, si un jour Dimka était à l’agonie et qu’il demandait de l’aide à Grigori mais sans problème ce dernier l’aidait à mourir, franchement, aucun problème. « Vous ne vivez même plus sous le même toit. » C’était un reproche ? Non parce qu’ils s’ils s’attendaient à ce que la fratrie passe toute sa vie ensemble, alors là même pas en rêve. « Nous nous sommes donc concertés entre adultes afin de vous rappeler qu’il est essentiel de pouvoir compter sur son frère quoi qu’il arrive. » Et c’est à cet instant, outre le fait qu’il avait aucune idée de qui était ce nous, que Grigori sentit qu’on venait clairement de l’arnaquer. Peu importe les réponses qu’il aurait donné aujourd’hui, la décision avait été prise bien avant son arrivée ici. Il n’essaya même pas de dire qu’il allait faire des efforts, parce qu’il savait parfaitement que c’était faux, il ne ferait pas d’efforts, il n’avait pas envie de faire d’efforts. En revanche, il essaya bien de s’en sortir « Je comprends, c’est important. » Oui bonjour l’hypocrisie « Nous avons donc contacté des sorciers experts dans ce domaine. » Quoi ? des sorciers experts dans le domaine des liens familiaux, ah mais ils n’avaient pas besoin s’ils voulaient savoir pourquoi ça n’allait pas Grigori pouvait donner la réponse, parce qu’aucun des deux frères n’avait envie d’avoir un frère, elle était là la réponse, chacun espérait en son fort intérieur que l’autre allait y passer, la voilà la vérité, pas besoin d’aller payer des sommes astronomiques pour savoir ça. « Et nous avons trouvé la solution. Puisque vous êtes incapable de vous comporter comme des frères. Nous avons été dans l’obligation « ce qui là est quand même très drôle, obligation de quoi on se le demande « De vous lier l’un à l’autre. » Quoi ?! Qu’est ce que ça voulait dire ça, Grigori cligna des yeux, il était déjà lié à lui, les liens du sang tout ça, il était déjà au courant que c’était son frère « Dorénavant, quand il arrivera quelque chose de négatif à l’un, l’autre ressentira la même chose. »  Pourvu qu’il aille mal compris, pourvu que sa vie ne soit pas liée à celle d’un suicidaire qui avait pour seule passion dans la vie de se faire détruire par des moldus et qui n’avait aucun instinct de survie. Bien sûr qu’il tenta l’entourloupe « Il ne peut pas être lié à Anya plutôt ? » Quoi elle veillait déjà sur son cul… à moins que ça soit l’inverse et puis comme ça ils pouvaient y passer ensemble, c’était arrangeant pour tout le monde. Il semblerait que ça ne plaise pas du tout aux grands parents puisqu’il se prit le regard noir du siècle… ah ça aurait été ses parents, il se serait pris une baffe ou deux ou trois… là il y échappait mais de peu. Non non, ils étaient catégoriques, c’était déjà mis en place depuis ce matin, on venait clairement de prendre sa vie et de faire en sorte qu’il ne soit même plus maître de son propre corps, il devenait dépendant de la volonté d’un gars qu’il ne pouvait même pas blairer, qui avait l’étiquette de frère mais qui n’avait rien d’un frère.

La discussion s’éternisa, il voulait savoir une chose, une seule, la plus importante, comment se débarrasser de cette malédiction et comprit qu’il n’y avait rien à faire… que les compétences en magie noire - parce que clairement c’était de la magie noire – de toutes ces personnes dépassaient carrément celles de Grigori et même si là, avec désespoir, il décidait de s’allier avec son frère pour se débarrasser de ça, ils n’étaient pas assez doués, même en se lançant dans la bataille de toutes leurs forces. Il était coincé, totalement coincé. Intérieurement, il bouillait, il avait envie de tous les insulter, qu’est ce que ça pouvait bien leur foutre qu’il n’ait pas envie d’être proche de Dimka franchement, quel était le problème. Et là ? Est-ce que ça n’était pas pire ? Si l’un mourait, l’autre y passait aussi hein, et alors l’héritier ça serait qui dans l’histoire ? Il ne disait plus un seul mot, énervé, blessé aussi quelque part qu’on lui impose à nouveau d’être dans l’ombre de son frère alors qu’il essayait tant bien que mal d’en sortir. Et en plus, comme si ça n’était pas assez contraignant, c’était à lui d’annoncer à Dimka ? Mais de quel droit ?! ça va il pouvait pas ramener son cul ici le petit prince ?! Et comme si tout était parfait, que tout roulait, qu’il le vivait hyper bien, on le congédia… comme ça sans se préoccuper de ses états d’âmes. Il venait quand même de faire un déplacement interdit de l’Angleterre, jusqu’à la Russie pour qu’au final on lui parle une heure, que de choses contraignantes et qu’on le renvoie faire le pigeon. Ça commençait à bien faire, on lui demandait de faire le pigeon pour la bague, maintenant pour les informations mais putain mais qu’il crève ce frère de pacotille… enfin plus maintenant, il aurait dû mourir avant.

Une fois de retour en Angleterre. Il déchira bien évidemment la photo rageusement, non, ce passé n’avait pas d’intérêt, il se moquait de ce qu’il avait perdu, il avait l’impression de perdre beaucoup plus aujourd’hui… sa liberté ou un frère, le choix était très vite fait. Et là, c’est fou, mais il ne traîna pas à récupérer un piaf pour envoyer une lettre à son frère. Parce qu’autant, il ne pouvait pas le blairer, autant hors de questions que ce couillon mette la vie de son frère en danger avec ses conneries. Les formules de politesses on oublie, rien de tout ça la lettre la plus courte et la plus sèche de l’histoire des lettres « Il faut qu’on se voie, tout de suite.  Rendez-vous au lac. »

L’ennui c’est qu’il ne pouvait pas influer sur la rapidité de Dimka. D’ailleurs c’était fort à parier que l’autre brêle là, il allait mettre trois plombes – ou alors mettre deux minutes parce qu’il a grave envie de te péter la gueule -. Il était obligé d’attendre et là, tout le calme et la patience du monde ne lui était d’aucun secours. Il avait besoin de marcher, de faire les cent pas, ça gambergeait dans son esprit. Est-ce qu’il fallait seulement les prendre au sérieux d’ailleurs ? Oui ils avaient l’air sérieux, ça il ne pouvait pas nier, mais sa famille était une famille de fieffé menteurs aussi, ils pouvaient tout aussi bien le mener en bateau et lui mènerait Dimka en bateau sans savoir. Hum s’il avait envie d’y croire de toutes ses forces, il savait bien au fond de lui que ce n’était pas un mensonge. Ce n’est pas pour autant qu’il le vivait mieux.

Quand enfin la silhouette de Dimka apparut, Grigori eut l’impression qu’il s’était passé une éternité – vrai ou faux à toi de le dire -. Il avait pas l’air de bon poil et encore il n’avait pas la merveilleuse nouvelle. « Nous avons un gros problème. » Utiliser le nous pour parler de Dimka et lui, aie que ça faisait mal. Depuis quand il y avait un nous ?

Dire qu’il avait l’air un peu chafouin le Dimka, c’était être loin, très loin de la vérité. Est-ce que Grigori avait envie d’en connaître la raison, oh pas forcément. C’est pas que la vie trépidante de son frère ne l’intéressait pas, loin de là – oui bon en vrai si sa vie ne l’intéressait pas des masses, sa mort en revanche, ça lui aurait bien plu en revanche mais visiblement s’il était un peu suicidaire même la mort ne voulait pas de lui… c’est désolant. Il avait aussi quelques petits problèmes au cerveau, alors oui Grigori l’avait toujours su que son frère n’était pas net mais à ce point, c’était un peu exagéré, ce qui voulait quand même dire une chose, il le prenait pour moins crétin qu’il n’était réellement. Alors ça avait beau être ultra sympathique de la part de Grigori, ça allait être ultra problématique par la suite. Non parce que déjà avoir sa vie liée à quelqu’un d’intelligent, ça donne envie à personne, surtout quand l’intelligent à des petits soucis et se fout dans les emmerdes régulièrement, mais alors avoir sa vie liée à l’idiot du coin, suicidaire en prime, c’était un ticket gratuit pour mourir avant la fin de l’année ni remboursable ni échangeable, manque de bol. Mais il faut dire qu’il n’y avait que Dimka pour sourire au mot problème.

D’accord donc attention, récapitulons… le gars son frère venait de lui dire qu’ils avaient un problème, au pluriel mettant volontairement un nous pour que ça percute dans son esprit de demeuré et lui, il ne trouvait rien d’autre à relever que le fait que Grigori avait un peu effleuré gentiment Alcyone.  Il n’eut pas le temps de lui dire que visiblement, Alcyone s’en était super bien remis vu qu’elle avait ouvert sa bouche. Elle était formidable cette fille quand même, toujours en train de l’ouvrir. Bref il n’eut rien le temps de dire qu’il se prit un impact. Allons bon, c’est qu’en plus d’être con, le frère était miro, toutes les tares réunies en une seule personne, ça commence à être légèrement inquiétant tout de même. L’impact en lui-même déjà, c’était pas agréable comme sensation et puis c’était un peu trop pris au dépourvu pour que Grigori n’ait le temps de réagir. Il faut dire qu’il avait d’autres choses à penser que le fait que son frère était une guimauve se prenant pour un chevalier servant, ridicule.
Il chuta, ressentant une vague douleur dans le dos et en plus l’autre niais lui tombait dessus. Mais c’est pas possible d’être aussi con.  Alors oui, pour Grigori, il valait mieux, non parce que les coups de pieds, ça va bien une seconde, un coup et après ça donne juste envie de défoncer l’autre et quelque chose lui soufflait que ce serait la dernière chose qu’il ferait de sa vie. Il n’empêche que c’était bien la première fois qu’un agresseur tombait avec l’agressé. Le truc c’est que rien dans l’attitude ni l’expression de l’autre eruptif ne laissait présager qu’il ressentait une quelconque douleur. Se pourrait-il alors qu’il ait été mené en balai ? Il n’avait donc pas le loisir de pouvoir se défendre, il était pris au dépourvu déjà physiquement mais aussi mentalement, ce qui n’est pas ultra pratique. Alors bien sûr, il était parfaitement indigné à l’idée que son costume touche le sol – oui oui la magie ça nettoie, mais c’est pas une raison pour foutre de la poussière et de la terre partout – et alors que l’autre l’attrape par le col. Ohlala, son regard croisa celui de son frère, une seule pensée dans son esprit à cette seconde, ah il avait grand intérêt à ce que le premier coup qu’il donnait soit fatal parce que sinon, il allait prendre cher. Et puis pendant qu’on y est parlons aussi du droit de poser sa main sur Alcyone ? Alors là, s’il croyait qu’il fallait une autorisation à Grigori, c’est qu’il se mettait le doigt dans l’œil le Dimitrov. S’il savait tout ce qu’il faisait à Alcyone sans demander l’autorisation à qui que ce soit. Le coup, oui il s’y attendait, est ce que ça faisait moins mal pour autant d’y être préparé ? Non, pas vraiment. En revanche, c’était bien la première fois de sa vie que Grigori avait mal à la joue, ça logique mais aussi à la main. Beaucoup moins logique.

Au passage, cela sembla prendre Dimka au dépourvu puisqu’il fit un écart. Ah bah ouai ça faisait mal. Pour le coup, il n’avait même pas besoin de passer ses doigts sur sa propre peau pour se rendre compte de l’ampleur des dégâts, il suffisait de regarder Dimka. Au moins, grâce à cet idiot fini et au prix d’une douleur intolérable à la joue…  et aussi d’une envie de meurtre sur la personne de Dimka, Grigori avait une réponse à la question qu’il s’était posé, non les vieux n’avaient pas menti. Ça ne rendait pas les choses plus agréables pour autant. Il aurait préféré l’apprendre différemment à vrai dire, voir qu’ils mentent, ça lui aurait donné la possibilité de rendre coup pour coup. Là, à moins d’être un débile fini, il était dans l’obligation de ne rien faire.

En revanche, si lui était arrivé à cette conclusion que se faire taper ça faisait souffrir – chose qu’il savait depuis deux décennies déjà – frapper faisait tout aussi mal, ça n’était visiblement pas arrivé jusqu’aux oreilles de Dimka qui vraiment rappelait un eruptif, avec le même cerveau. Se faire passer à tabac, ça n’intéressait pas Grigori qui avant même que l’autre niais n’ait le temps de lui mettre de nouveau un coup pointa sa baguette sur lui et marmonna « Incarcerem. » Avant de donner toute explication, il se chargea par un accio de récupérer la baguette de son frère… oui parce qu’autant éviter que l’autre débile fasse le malin et commence à lancer des sorts qui leur nuirait à tout les deux. Baguette qu’il rangea dans sa poche, en même temps que la sienne, dans sa poche après avoir à l’aide d’un Episkey pas parfait parce qu’il n’était pas médicomage mais relativement réussi, soigné sa propre joue. Alors enfin, il se redressa pour s’asseoir, ce qui était plus pratique pour les discussions. Néanmoins, avant de parler – et parce que putain ce gars c’est un maniaque il me soule dans ma tête en disant chui tout sale nettoie moi le dos avant de continuer – il épousseta ses affaires pour les rendre aussi impeccable qu’avant l’arrivée de son frère.

Une fois cette bonne chose de faîte – et parce que le temps d’un coup joue grandement en sa faveur – il s’adressa à Dimka « Dis donc joliecoeur, tu t’es pas dit que ta présence m’indisposait grandement et que je ne t’aurais pas fait venir juste parce que j’avais envie de te voir. » Il râcla sa gorge pour mettre du poids dans ces mots avant d’enchainer « Que ta copine te tienne par les couilles et te fasse ramper devant elle tout en te faisant faire ses quatre volontés d’un claquement de doigt, ce n’est pas mon problème. Je m’en moque éperdument que tu sois un canard. En revanche, je vais être clair ouvre bien tes oreilles mon mignon. Je ne laisserais jamais une fille poser sa main sur moi sans lui apprendre qu’en retour je fais bien plus mal qu’elle. » Il leva les yeux au ciel comme si cette discussion n’avait en réalité pas lieu d’être « Tu te doutes bien que ce n’est pas pour parler de ta chienne de copine que je t’ai fais venir. Vois-tu, si tu avais un peu de jugeotte, tu te serais rendu compte que nous avions un problème bien plus grave que le fait que ce soit à moi de corriger ta chienne lorsqu’elle outrepasse ses droits. » Il fit une pause quand même, pour que Dimka enregistre bien tout dans sa tête, même si franchement, il aurait sûrement pu enchainer, quand ça parlait d’Alcyone, il percutait bien le canard. « Les grands parents ont pété un câble, je sais pas pourquoi ils se sont lancés dans un plan foireux de lier nos existences. Vois tu quand tu as eu la merveilleuse idée de me foutre ton poing dans la tronche, si tu as eu mal ce n’est pas un mystère. Si en retour, tu ne t’es pas pris un doloris, ce n’est pas non plus étonnant, c’est l’œuvre de nos grands-parents. C’est de ça dont je suis venu te parler. » Il hésita quelques secondes à le libérer et lui rendre sa baguette mais le truc c’est qu’il n’avait pas la moindre confiance en Dimka, il allait devoir lui faire confiance, il s’en rendait bien compte – même si clairement il aurait préféré l’enfermer dans un sous-sol pour ne jamais avoir à craindre pour sa vie – mais pour le moment et au vu de monsieur chevalier servant pour la reine des poufiasses, il n’était pas tellement chaud pour le libérer… Une fois le dos contre le sol lui avait suffi – oui bien sûr le coup de poing aussi faisait mal mais son ego retenait plus le sol. Dans ces cas-là, rien ne lui interdisait de patienter encore un peu.

alors j’ai Théo qui a juste décidé de faire passer un petit message à Dimka. Alcyone ne lui appartient pas, ce n’est pas un bien, elle n’appartient qu’à elle-même… attention jeune homme. Sur ce je reprends le bon rôle.Un animal… voilà ce qu’était Dimka à cet instant. C’était désespérant, sa vie était lié à celle d’un demeuré fini qui une fois attaché, à la manière des animaux sauvages que l’on voudrait domestiquer, ne trouvait rien de mieux à faire que de tirer sur ses liens. C’était embêtant dans le sens ou alors que Grigori cherchait des solutions les moins douloureuses possibles, pour sa propre pomme hein, l’autre semblait rivaliser de bêtise pour que ça ne fonctionne pas. Non mais c’est sûr qu’à ce rythme-là, gros malin il allait les buter tous les deux et ça mais ça ne passait pas du tout aux yeux de Grigori donc par précaution, autant lui retirer sa baguette et parler.  

Sauf que voilà, même le hibou à qui Grigori avait un peu sauvé la vie… d’accord pas seul, avec l’aide d’Adèle… l’aide indispensable d’Adèle, bref ce hibou-là, complètement crétin et bien il était plus intelligent que Dimka. Non mais le gars il était en droit magique, parler, rester calme c’était censé être la base hein. Mais lui, il s’excitait pour une baguette… bonjour la crédibilité du personnage. « Epargne ta salive joliecoeur, tu ne l’auras pas. » Non mais puisqu’il fallait tout lui dire vu qu’il semblait pas en mesure de réfléchir, Grigori dans sa grande bonté essayait de l’épargner, un peu.
Il retint même un rire sarcastique et bon sang que ce fut difficile, en entendant Dimka prétendre qu’une fois en face de quelqu’un de plus fort, il n’assumait pas. Alors, autant ça pouvait certainement être vrai, Grigori n’était pas le genre de personnes à se lancer dans un combat perdu d’avance ou alors clairement s’il le faisait, ce serait en trichant pour équilibrer les forces, voir être sûr de prendre l’avantage. Autant, que Dimka se place de lui-même dans cette catégorie, c’était risible, la seule chose qui l’empêchait à cet instant de le détacher pour lui montrer qu’il n’était en rien plus fort que lui, c’était la certitude que s’il faisait ça, il mourait, non pas parce qu’il n’y aurait que des perdants dans ce combat, impossible pour l’un de triompher de l’autre. Il ignora donc ses propos décidant de ne pas s’engager sur ce terrain glissant, ne pas chercher à savoir qui avait la plus grosse, le but c’était de tenir informer et ne pas risquer sa vie bêtement parce qu’il n’avait pas eu envie de prévenir msieur suicidaire.

Mais quel canard, ohlala ça ne s’arrêterait donc jamais, Alcyone par-ci, Alcyone par là mais qu’elle crève celle là là aussi j’ai Théo qui tient à faire passer un message. HE IL NOUS GONFLE LE THEO. Il dit que l’autre merdeux il a intérêt à mieux parler de sa sœur sinon il lui explose la tronche . En revanche pour ce qui était du problème de Grigori, ce serait bien étonnant que Dimka s’en moque réellement. Une fois encore, il évita de rentrer dans son jeu, pas tout de suite. D’abord jouer la carte de la patience, d’abord l’informer et après, il remettrait les pendules à l’heure avec cet imbécile.
Tout d’un coup, il y eut un silence pendant que Grigori commença à s’exprimer sur ce qui n’allait pas, pour tous les deux et à quel point toutes les attaques de Dimka semblaient dérisoires par rapport à ce qu’il allait vivre au quotidien. Après, il pouvait toujours essayer de positiver et se dire que c’était sûrement aussi chiant pour Dimka que ça l’était pour lui. En vrai, non ça ne le consolait pas du tout. Il faut dire qu’il n’avait pas prévu que son frère trouverait le moyen de poser la question quoi ? Non mais il était débile c’est pas possible ? A force de se prendre des coups les neurones avaient pété, Grigori avait pourtant été assez clair… la prochaine fois, il lui ferait un dessin pour qu’il comprenne mieux. Ah pardon, non il avait compris, c’est juste que c’était un peu long pour monter au cerveau. Et voilà qu’au lieu de se dire qu’est ce qu’ils avaient fait, il rejetait directement la faute sur Grigori. Non mais c’est sûr c’est tellement plus facile de se croire irréprochable. « Ce que moi j’ai fait ? Rien en réalité. Et ils n’étaient pas en colères. Chose que tu aurais su si tu avais daigné répondre aux messages des uns et des autres. Non en fait, je dirais plutôt qu’ils étaient contents d’eux. » Il réfléchit quelques secondes se remémorant leurs expressions dans sa tête avant de hocher la tête catégorique « Oui, c’est bien ça, ils étaient ravis de leur idée. » Chose impensable d’ailleurs pour Grigori, non vraiment plus il réfléchissait à cette solution et plus il la trouvait débile mais bon… on ne lui demandait jamais son avis avant d’agir bêtement. Il n’avait pas spécialement envie d’en dire plus à propos de la discussion qu’il avait eu avec ses grands parents, pas parce que Dimka ne méritait pas de savoir, en réalité si, il méritait et Grigori en avait pleinement conscience mais c’était un peu perturbant pour lui et puis étant donné que son frère, aujourd’hui… en fait souvent d’ailleurs quand il y réfléchissait, n’était pas une lumière, il n’avait nullement envie de se faire traiter de menteur pour des propos qu’il aurait tenu, des images qu’il avait vu ou des propos qu’il rapporterait. Donc, non il se contentait de dire le strict minimum, qu’ils étaient dans l’incapacité de se nuire, chose qui allait dans les deux sens… parce que lui aussi en réalité aurait eu envie de lui faire la peau après le coup de poings.

Alors que son frère recommençait ses attaques verbales inutiles, puisque Grigori était certain que ce ne serait pas des gamins comme eux qui arriveraient à mettre à mal le plan de plusieurs adultes futés. Il décida qu’il était grand temps qu’il se lance dans la bataille à son tour, cela faisait plusieurs remarques plus ou moins assassine qu’il se prenait dans la tronche et l’adage à propos de la bave du crapaud et de la colombe, il n’en avait rien à faire. « Ne t’en fais pas, je n’ai pas l’intention de m’attacher à qui que ce soit. Je ne veux pas vivre ce que toi tu vas vivre, tous ces matins où tu vas te réveiller aux côtés d’Alcyone et que tu vas te poser la question suivante. Est-ce que c’est la dernière fois que je la vois ? Parce que le jour où j’aurais trouvé un autre jouet, c’est que je serais allé trop loin avec le jouet que je possède actuellement et qu’il ne respirera plus et par conséquent, qu’elle ne rentrera pas, un soir, sans prévenir et tu sauras que c’est moi, mais quand, ce sera à moi d’en décider et tu ne pourras rien y faire. » Voilà, c’était dit l’avantage de n’avoir aucune attache, pas même un petit animal qu’il apprécierait plus que de raison et bien c’est qu’il pouvait menacer, avec beaucoup de sérieux la vie d’Alcyone, sans craindre le retour de flamme. « Quant à tes autres paroles sur le fait que tu trouveras la solution, je n’attends que ça et ça sera à ton tour de prier pour que je ne m’en rende pas compte avant toi, parce qu’au final, ce ne sera pas une question de force, de courage ou de lâcheté… juste une question de rapidité. »

Quel calvaire et puis alors l’autre là, il croyait quoi que Grigori il avait pu poser toutes les questions qu’il voulait ? Il avait oublié dans quelle famille il vivait, non parce qu’habituellement c’était dur d’en placer une avec les vieux, que ce soit les grands-parents, ou les parents. Oui, le respect c’est essentiel, tout le monde avait bien retenu la leçon, à force de s’en prendre dans la tronche, est ce que c’est vraiment une leçon d’ailleurs ou de la crainte de ce qui pouvait arriver ? Bonne question, quoi qu’il en soit, il n’avait pas eu voix au chapitre, se contentant d’être celui qui était l’informateur. D’ailleurs, paye ton informateur, c’était prévu dans quel contrat que le messager c’était celui qui se prenait un coup. Grigori aurait préféré pour le coup qu’on envoie un hibou à son frère, voilà c’était un bon plan, pourquoi les gens ont toujours des plans de merde comme ça, c’est nul. Il haussa les épaules d’un air dépassé, d’ailleurs, il l’était dépassé. « J’en sais rien, à mon avis comme ils se font tous chier, ils se sont dits que ça serait drôle de faire des tests et ils ont pondu cette idée de merde et incroyablement conne d’ailleurs. Encore en temps de paix, c’était une idée viable. » conne hein, Grigori même en temps de paix aurait pas du tout apprécier, mais bon il faisait un effort pour voir au-delà de cette idée conne conne et conne à ses yeux… et puis si vous vous demandez, non il n’aimait pas trop l’idée « Mais par les temps qui courent, c’est un risque énorme… C’est pas comme s’ils nous offraient la garantie qu’aucun moldu ne te tombera dessus. » Non parce que des deux, le seul assez couillon pour se mettre dans la merde, c’était quand même Dimka « Mais là on a aucune garantie. Donc en conclusion ils parient non pas sur une personne qui arriverait à s’en tirer sans que ces cloportes ne leur tombent dessus mais sur deux. » Il évita même de la ramener sur le fait que c’était chaud pour la famille si les deux y passaient… Ah non mais ça ce serait le pire, qu’au final ce soit l’autre gamine de merde dont personne ne voulait qui hérite de tout parce qu’il n’y avait personne d’autres… l’enfer pour Grigori quoi. C’est bien la peine de se faire chier. « Mais bon, ils ont l’air de croire à leurs plans. A croire qu’ils se rendent compte de rien. »

Alors pourquoi alors qu’il essayait de parler gentiment, enfin ça ne l’empêchait pas de penser que son frère était un peu con sur les bords pour ne s’être rendu compte de rien, ça dérapa. Oh mais c’est facile, Grigori était agacé, l’autre l’était tout autant et alors qu’ils auraient pu se foutre sur la gueule des milliards de fois puisque vivant sous le même toit, c’était quand ils ne pouvaient pas s’atteindre physiquement l’un l’autre qu’ils avaient décidé de s’en foutre plein la tronche. Mais quelle bonne idée, les petits champions, tout le monde est consterné. Le soucis c’est que Grigori, il s’en moquait complètement des menaces d’un gars n’étant pas en mesure de le toucher. Il décida donc de mettre les points sur les i et de lui faire imprimer une bonne fois pour toutes que si maintenant, il lui prenait l’envie de transplaner à la boutique de joaillerie de la demoiselle Greengrass et de lui lancer un avada kedavra, outre le fait qu’il faudrait faire le ménage derrière et buter toutes les personnes ayant vu cela, personne n’était en mesure de l’en empêcher, autant il n’était pas maître de son propre destin, encore moins maintenant qu’avant, autant ça il pouvait le faire. A ses propos remplis de gentillesse, mais si c’était de la gentillesse, Grigori eut un sourire avant de hocher la tête « C’est ça je me fais chier, tu sais l’été je n’ai rien à faire, pas de Quidditch, pas d’examens, ni de cours. Chacun ses passe-temps, on ne critique pas. »

De toute façon, ce serait idiot d’agir maintenant. Ça n’avait rien de drôle, tout le monde s’attendait à ce qu’il attaquait, où était le suspens, où était la peur, non, non Grigori était quelqu’un qui aimait prendre son temps, en toute circonstance. C’était comme dans un match de Quidditch, ça n’avait rien de drôle d’attraper le vif-d’or dans les trois premières minutes, aucune intensité, personne ne vibrait, et bien là, pour Grigori, c’était la même chose.
Par contre, il y avait quelque chose à noter aujourd’hui, c’est que si Grigori était persuadé qu’il serait difficile de savoir qui triompherait d’un combat mortel, dans la seconde où ils seraient libérés de leurs obligations de ne pas se faire de mal, Dimka n’était pas plus prétentieux, il ne se portait pas lui-même en vainqueur, reconnaissant sans problème que ce ne serait qu’une question de rapidité et même si ça offrait à Grigori l’hypothèse fort déplaisante qu’il pouvait être moins rapide que son frère, il était malgré tout satisfait.

Son frère décida de faire un récapitulatif ultra chiant – ah si c’est ultra chiant – de tous les inconvénients qu’apportaient l’idée des vieux de la famille. Il fit la moue, ah purée, il n’avait pas vu ça sous cet angle mais c’était encore pire que tout le reste. « Je suppose que ça marche comme ça. Je t’avoue que si j’ai bien voulu accepter le test des coups pour voir si on ne m’avait pas menti, je ne suis pas friand pour tout tester. » Néanmoins, oui il n’avait aucun intérêt à le garder attacher, sans que Dimka soit parfaitement calme – compréhensif attention- il n’était pas débile au point de se jeter sur son frère maintenant. D’un geste de la baguette Grigori se chargea de faire disparaître les liens entravant son frère avant de lui tendre la baguette t’as vu cette gentillesse il aurait pu la jeter par terre mais non il fait des choses bien, ça on pourra le dire à Kiara, il gagnera des points ! « Malgré tout il va falloir qu’on change notre façon de vivre. Je n’ai pas envie de souffrir parce que tu n’es pas prudent. Ce qui s’est passé en mai, je ne veux pas que ça se reproduise Dimka, je me fiche complètement que tu veuilles faire le malin devant tes amis. Ma vie m’importe bien plus que celles de toutes les personnes vivant sur cette terre. Si tu es en danger, tu utilises ta baguette, tu fais des sortilèges impardonnables, je m’en moque mais tu te débarrasses des menaces ! » Il attendit les réponses de ce dernier, de toute façon, il ne s’agissait plus de la jouer perso, Dimka était assez intelligent pour se douter que s’il mettait des bâtons dans les roues de Grigori, ce dernier ne manquerait pas d’ingéniosité quand il s’agissait de se venger et de pourrir l’existence de quelqu’un et s’il en doutait, il pouvait toujours demander à leur sœur, Grigori arrivait étonnamment à bien lui pourrir l’existence.

Bien évidemment, il fallait qu’il la ramène à propos de l’idée viable. Ça va, ça ne voulait pas dire que Grigori trouvait l’idée excellente, juste qu’en temps de guerre, ça avait moins de chance de fonctionner leur plan débile.  Il passa une main dans ses cheveux, c’est vrai que ça puait un peu la défaite dans tous les cas tout ça « Ecoute, j’essaie de me convaincre moi-même qu’ils ont négligé certains détails mais qu’ils ont réfléchi aux nombreux problèmes que soulevaient ce plan et qu’ils avaient une réponse à 90% des problèmes. » Non mais c’était totalement utopique hein, même Grigori savait qu’en trois minutes il avait plus réfléchi que les adultes. Pourtant ce n’était pas comme si Grigori n’avait pas partagé les aventures, un peu suicidaire de son frère, non mais il y avait qu’à voir en mai. Comment les grands parents avaient pu se dire que c’était une bonne idée, et puis merde l’autre là, il se foutait dans la merde, il aurait pas pu y passer à ce moment-là, tien juste avant d’être lié, ça aurait été bénéfique pour tout le monde… d’accord pas pour Dimka mais c’est un détail, personne ne s’encombre jamais des détails. Maintenant c’était foutu, il allait devoir se le coltiner toute sa vie, à moins qu’il y ait une date limite et qu’après le sort soit périmé. A la question de Dimka, il secoua la tête négativement « Non, je ne me crois pas plus à l’abri. En revanche, moi j’utiliserais toutes les personnes qui m’entourent comme bouclier si ça me permettait de m’en sortir. Moi, je ne suis pas venu me jeter tout droit dans un piège. »

Parler du plan des vieux, c’était se souvenir de leurs mines ravis et de cette photo qui n’existait déjà plus. Jamais les propos de Dimka n’avaient semble si véridique, encore que, il semblait le découvrir, c’était incroyable ça tout de même « Je dirais même plus, ils font tout pour nous torpiller. C’était pas assez compliqué, ils se sont dits et si on en rajoutait une couche. J’ai hâte de voir leur prochaine idée révolutionnaire. »  A la rigueur, il pouvait se dire que le mieux c’était encore de les éviter comme la dragoncelle mais, ce n’était pas non plus le genre de Grigori, quand on l’appelait, il venait et cela même si cela les lui brisait ou qu’il savait que ce n’était pas positif, sinon c’est sûr qu’il aurait évité des baffes lorsqu’il était petit, il y a des fois, il se doutait bien qu’il allait s’en prendre une mais il y allait… Donc il savait que même si ces imbéciles de vieux aggravaient les choses, il irait, bêtement.

Oh c’était reparti sur le couplet du gars frustré par le sexe, mais par tous les sorciers de Salem, est ce que quelqu’un allait lui foutre la paix avec le sexe, mais qu’ils avaient tous à penser qu’à cela ? « C’est vrai que baiser ça a l’air de tellement marcher sur toi, tu ne m’as l’air à cran du tout tien. Dois je en conclure que ça ne se passe pas si bien que ça avec ta chienne ? » Il leva un doigt «  A moins que… la baise ne résolve par tout. Oui ça me semble parfaitement cohérent comme analyse. Je ne peux pas être détendue, même en baisant quand ma vie est liée à celle d’un autre. » Surtout quand l’autre c’est Dimka. Encore que, est ce que Tristan avait confiance à quelqu’un au point de lui confier sa vie entière et ses douleurs, tout en prenant les siennes, bien sûr que non !

En tout premier lieu, il fallait le détacher et cela même si le laisser mourir attacher tel un chien – au moins il irait bien avec Alcyone hein – ça n’aurait pas dérangé Grigori avant aujourd’hui. Lui rendre sa baguette c’était l’étape numéro deux, il n’eut pas un sourire lorsqu’il lui dit merci, ayant plus envie de l’insulter qu’autre chose, il savait dire merci celui-là ? Il savait être reconnaissant ? Et bah première nouvelle, ce qu’il ne fallait pas entendre des fois. Ne pas se formaliser sur ses paroles. Il fallait s’occuper de l’avenir, du sien et de celui de son frère, même si c’était plutôt le sien qui l’intéressait. Tout d’abord le point numéro un, expliquer à frère-suicidaire-au-petit-pois-dans-la-cervelle qu’il avait intérêt à utiliser sa baguette la prochaine fois plutôt que se laisser tabasser par des idiots de moldus. Mais voilà, monsieur faisait le malin avec ses paroles, Grigori le fusilla du regard « Oui, c’est bien là le problème, tu faisais en sorte de survivre ! Un prisonnier qui se prend doloris sur doloris essaie lui aussi de survivre, il faut passer au-delà du fait de survivre Dimka. Tu es en danger dans une pièce ? Tu fais exploser les murs, oui c’est dangereux, oui ça tuera bien des sorciers mais on s’en tape ! Les victimes, il y en a dans toutes les batailles, ton rôle à toi c’est de vivre ! » Merde il était égoïste quand il s’agissait de la famille mais pour des inconnus, il n’était capable de prendre des décisions fortes, ce gars était incroyable tout de même. Alors que son frère faisait la promesse de ne pas se mettre inutilement en danger, Grigori ferma les yeux quelques secondes « ça ne me suffit pas. Avons-nous la même définition du mot inutilement. Ne pense qu’à ta gueule, tu en es capable et si pour ne pas te mettre en danger, il faut enfermer cette gourdasse d’Alcyone et bah enferme la ! » Même Grigori était capable de l’enfermer pour le coup… bon il la laisserait mourir de faim et de soif donc ce n’était peut être pas la solution que choisirait Dimka. Ah les hommes amoureux, vraiment ils craignaient, Grigori était bien content de ne pas être dans ce cas de figure et que son frère ne puisse faire pression sur personne. Dans un sourire, Grigori répondit à la phrase de son frère lui demandant de faire ce qu’il fallait pour rester en vie « Ne t’en fais pas, je n’aurais aucun scrupule à éliminer des gens si ça me permet de rester en vie. » Pourtant, il n’était pas invincible et il le savait aussi « Mais si je ne suis plus en mesure de faire ce qu’il faut pour le faire, ou toi » Il prenait bien garde à ne pas citer Dimka en premier pour ne pas que monsieur prétentieux ne se vexe « Comment on fait. Imaginons un truc tout bête, les moldus ont des » zut comment ça s’appelait déjà « Ak- 47 ? C’est des espèces d’armes qui tire en rafale, si je me prends une balle ou deux, ou dix, que je ne meurs pas sur le coup.  Bien sûr je vais me vider de mon sang, je doute pouvoir transplaner après ça mais du coup, quelle solution vois tu pour éviter de mourir si ça venait à arriver. » Comment savoir où aller pour retrouver l’autre, parce qu’au final leur vie était totalement en train de changer, ils avaient tout intérêt à être réactif à la moindre douleur pour venir en aide à l’autre et ça ne plaisait pas mais alors pas du tout à Grigori qui était plus team chat que chien, chacun sa gueule et chacun son territoire.

Si Grigori essayait de donner le change, un peu et de se convaincre lui-même surtout que la conception de l’idée n’était pas foireuse à la base, Dimka avait décidé de remettre les points sur les i. Même si donner raison à son frère ça faisait très mal au cœur du jeune homme, il faut parfois admettre qu’il avait raison, d’accord c’est très rare, on pourrait presque s’attendre à une météorite s’écrasant sur la terre mais c’était visiblement possible. Grigori eut donc un haussement d’épaules. « Je préfère essayer de me dire qu’ils n’ont pas monté un plan sur un coup de tête, qu’ils ont réfléchi le truc et qu’ils ont vu quelque chose que nous ne voyons pas forcément parce que ça nous touche personnellement. » Ouai non, en fait il les trouvait tous débile pour le coup et s’il avait eu un peu plus d’influence auprès des parents, il serait allé les voir afin qu’ils stoppent tout ça parce que là quand même ça atteignait des sommets la débilité de certains membres de la famille… ça devait être à partir d’un certain âge… les facultés mentales disparaissent. Puis les emmerdeurs quoi, il y avait quatre gosses bon d’accord trois mais bon Grigori est de mauvaise foi on le laisse tranquille, pourquoi c’est sur lui que ça tombait ? Ils avaient une dent contre lui alors que c’était le seul de la fratrie à se faire chier à venir les voir, quand bien même ça l’enquiquinait profondément et puis alors si c’était pour boire leur thé qui avait un goût de chaussettes et manger des gâteaux que même un chien ne voudrait pas et qu’en plus il était récompensé par ça, mais il y avait de quoi devenir dingue.  « Je n’ai jamais souhaité être lié à toi, je souhaiterais que tu ne sois jamais né si tu veux tout savoir. » ça allait même encore plus loin que ça, il en arrivait à la sombre conclusion que le moyen le plus simple pour éviter tout cela, ça aurait été de l’éliminer tant que sa vie ne dépendait pas de celle de son frère.

Grigori posa son majeur et son pouce sur ses tempes, les lissant du bout des doigts, pensif.  Est-ce qu’un moldu pouvait vraiment lui tomber dessus ? Probablement en réalité, sur le papier, il n’était pas plus en sécurité que les autres et pourtant, il y avait quelque chose d’extrêmement différent dans sa façon de concevoir la chose. « Probablement qu’en effet, s’il pouvait m’atteindre, je ne m’en sortirais pas mieux que les autres mais, je serais prêt à sacrifier tous les sorciers autour de moi, les utiliser comme bouclier afin de pouvoir m’enfuir en paix et qu’il ne m’atteigne pas et en gros, c’est ce que je te demande de faire, parce que ma vie me semble valoir bien plus que celle des autres. » Enfin du coup, la vie de Dimka valait tout d’un coup bien plus que celle des autres pour Grigori et qu’il voulait qu’il n’arrive rien à celui qu’hier encore il voulait voir disparaître.

Connard de frère, tout de suite, ce qu’il faut pas entendre.  Néanmoins, c’est fou, mais Dimka semblait enfin admettre que baiser n’arrangeait pas tout dans la vie et qu’il ne suffisait pas de mettre sa queue à l’intérieur de quelqu’un pour que les ennuis s’en aillent. Sinon Grigori aurait quand même capté le truc et ferait tout comme lui. Il se contenta d’un léger sourire comme pour dire, tu vois ton conseil de merde tu peux te le foutre au cul ça ne fonctionne pas.
Bien sûr que Dimka ne l’avait pas attendu pour les conseils de survies. C’était bien le problème d’ailleurs, qu’il en fasse qu’à sa tête alors que pour le coup,  pour une fois qu’il était utile de faire l’égoïste, Dimka semblait juste se rattacher à l’idée qu’il ne voulait pas écouter son frère. Ce dernier le regardait, agacé « Mais je ne t’en donnerais pas si ma vie n’était pas liée à la tienne. » C’était làn tout le problème de Grigori d’ailleurs, de voir compter sur quelqu’un d’autres, lui qui se débrouillait pour ne rien devoir à personne… bon sauf un service à Adèle, ça d’accord il lui en devait un à cette reloue, mais sinon il se débrouillait pour n’être ni redevable, ni attaché à autre chose qu’à des bestioles et c’était très bien ainsi et ça lui faisait mal de se dire qu’il allait devoir s’inquiéter pour quelqu’un, et Dimka en plus, de quoi avoir envie de prendre des potions pour oublier.

Sa mâchoire se crispa tandis que son frère se faisait voix de la raison, il ne pourrait pas le surveiller tout le temps parce qu’en réalité aucun des deux ne supporterait d’être sur le dos de l’autre sans arrêt. Cela ne rendait pas les choses plus facile à appréhender pour autant surtout quand Dimka parlait de confiance, son frère le regarda dans les yeux, essayant d’y déceler une lueur prouvant qu’il y avait de quoi pouvoir lui faire confiance, mais il n’y avait rien de plus que ce regard sombre qu’il connaissait depuis toutes ces années et qui lui rappelait chaque jour que son frère était au contraire indigne de confiance, avec lui tout du moins et il avait pleinement conscience de cette nuance. Il secoua la tête négativement pour toute réponse, non il n’avait pas envie de mourir, ça c’était une certitude, sinon pourquoi être frustré d’avoir deux fois plus de chances de mourir en étant lié à quelqu’un et surtout, pourquoi avoir attendu tout ce temps.  
Tandis que Grigori essayait de voir si son frère trouvait une solution à un cas qui, même à lui, semblait totalement désespéré, le moins que l’on puisse dire c’est que Dimka n’avait pas vraiment de solutions. Pour une fois, Grigori ne le jugeait en rien, ça lui tombait sur le coin du museau sans qu’il ait le temps d’anticiper, logique que Dimka n’arrive pas non plus à trouver des solutions miracles. « J’ai une idée mais elle peut paraître stupide, voir un peu dangereuse aux premiers abords mais on serait fixé. Imaginons je me blesse. » Oui vraiment gros effort de la part de Grigori que de se mettre en victime mais  alors s’il avait pris Dimka, l’autre aurait protesté – à juste titre – et n’aurait rien écouté « Bien évidemment, tu vas le savoir. Le truc que je voudrais savoir c’est est ce que l’on peut te soigner toi ? Tu vois ce que je veux dire ? La douleur est la même enfin je crois, qu’il n’y a pas de nuances, j’ai eu l’impression d’avoir frappé quelqu’un tout à l’heure » et il ne parlait pas du coup qu’il avait pris puisque là, logique que Grigori ait mal « Mais si moi je suis blessée et que toi tu arrives à lancer un sort, parce que tu ne serais pas en danger, par exemple et que tu puisses te soigner, ça nous enlèverait une épine du pied. Ça te dérangerait qu’on teste pour être fixé ? Et dans ces cas là, il suffit si l’on sent une douleur et qu’on sait que c’est l’autre de vite rejoindre un médicomage avant qu’il soit trop tard. » Bon déjà, il fallait voir ce que monsieur premier de la classe en pensait, Grigori n'était pas sûr de son coup et voulait bien se blesser lui-même pour l’occasion afin de vérifier cela mais si Dimka démontait son argumentaire… et bien il serait fixé, c’était une idée de merde. Il observait son frère en attendant, impatient d’avoir son avis sur la question… encore fallait-il que Grigori soit clair dans ses propos.

Bordel, il aurait dû l’égorger quand il en avait eu l’occasion. Mieux encore, il aurait dû prendre une peluche euh je viens de capter qu’ils devaient pas en avoir, mais laisse moi rêver quand même la lui mettre dans la bouche pour qu’il s’étouffe avec, ça l’aurait empêché de l’ouvrir. Là, Grigori ne pouvait, à la rigueur, que répliquer avec des mots. Par contre, il est vrai que ses prunelles s’assombrirent d’une demi teinte, effort surhumain de la part du sorcier pour ne pas montrer à quel point, effectivement il était piqué au vif. Pourtant, ça aurait dû passer avec le temps, ce n’était ni une surprise, ni même une nouveauté, alors pourquoi est ce que ça ne passait toujours pas ? Bonne question, certaines personnes songent que le temps aide à oublier bien des choses et bien Grigori n’avait pas l’impression que le temps aidait à quoi que ce soit dans ce cas de figure. Là où il aurait été plus sage – et il en avait parfaitement conscience – de  ne pas chercher à surenchérir, Grigori fit le choix de ne surtout pas faire preuve de sagesse, ah non la sagesse, ça n’était clairement pas son affaire, il l’offrait en cadeau à qui la voulait, lui, il rétorquait. « Et bah on risque pas de l’oublier au moins. Tu veux qu’on discute des non erreurs de la nature qui ont pourtant posé problème ?  Allons y Harry Potter, désiré, gros problème pour Lord Voldemort.  Regulus Black, mangemort exemplaire par devant, gros traître par derrière et qui a préféré trahir son camp sans trop l’assumer et pour quelle raison, oh pour protéger son petit elfe de maison. Oui tu es désiré, c’est vrai, mais alors est ce que tu fais vraiment la fierté de qui que ce soit, non tu te mens à toi-même et tu mens aux autres. C’est très bien que tu sois désiré, je suis vraiment ravi pour toi, mais ça te rend quand même pitoyable et à la rigueur, je dirais même heureusement que tu étais désiré sinon bonjour la catastrophe que tu serais. » Il ne rétorqua rien de plus sur le fait d’en faire tout un fromage, de quoi il se plaignait au juste le petit Dimka ? A quel moment pouvait-il se plaindre quand il n’avait jamais rien eu à faire pour obtenir la moindre attention ? Pas plus qu’il ne rétorqua sur le fait de prendre sur lui, Grigori prenait sur lui au quotidien en réalité, bien plus que ne pouvait l’imaginer Dimka, mais ça bien sûr, l’autre dans sa tour de verre et qui n’avait conscience de rien si ce n’est sa petite personne, ne pouvait pas s’en rendre compte.

Ah pardon, il avait conscience des autres. Donc alors qu’on récapitule, ce mec qu’il avait en face de lui et à qui sa vie dépendait et qui avait toujours et la pire des ordures en termes de frère, était clairement en train de sacrifier leurs vies pour des gens. Bonjour la tête à claque et mais le bon samaritain là, il n’aurait pas pu commencer par essayer d’arranger les choses avec sa propre fratrie plutôt que d’aller sauver des imbéciles dont tout le monde – surtout Grigori en fait – se foutait. Non parce que si l’entente entre Dimka et Grigori, il fallait creuser pour – plus de chance de trouver du pétrole que de véritablement – la trouver. Il ne fallait pas non plus oublier que Dimka n’avait en rien arrangé les choses avec son ainé, en fait ce mec voulait juste être dans la lumière et écraser tout le monde au passage, sauf sa sœur bien sûr mais là… ouai non c’est normal, l’autre elle ne sert à rien. Donc voilà, Dimka était en train de dire ouvertement qu’à choisir, il les sacrifierait pour n’importe qui. Bien le frère. « Je me demande vraiment comment tu as pu survivre tout ce temps avec un tel raisonnement. » Et au passage comment les parents n’avaient pas pu remarquer – et les grands parents en prime – qu’ils avaient un gosse suicidaire. Il ne comprenait rien, ce n’était pas une question d’avoir ou non un droit sur la vie de l’autre « Dimka ne te fais pas passer pour plus idiot que tu n’es ! Cela ne nous donne aucun droit, en revanche cela nous donne à chacun un devoir, un devoir important, celui de rester en vie, pas que pour nous mais pour notre famille. On compte sur nous et si tu as l’intention de tout foutre en l’air. » Il ne rajouta pas le fameux comme tu sais si bien le faire, et pourtant c’était tentant « Transplane, vas le dire aux parents, aux grands parents. Assume, vas leur dire que tu n’as pas envie de faire parti de cette famille, arrête de te planquer derrière tout et n’importe quoi, tu es un sang pur, tu es un Dimitrov, tu es bien content d’avoir les avantages liés à ton sang et à ton rang donc ce devoir que l’on nous a confié et qui nous fait suer, soit tu l’acceptes et tu fais en sorte de nous faire passer au-dessus des autres, parce que tu as l’avenir des Dimitrov entre les mains. Sois-tu vas leur cracher à la gueule ouvertement en disant merde et tu fais preuve de courage comme Sevastian, mais ce n’est pas un entre deux parce que tu es lâche. T’es l’aîné, tu disais, prends tes responsabilités en main alors, fais-en sorte qu’on vive ! » Oui, il pouvait garder ses leçons pour lui, et d’ailleurs Grigori n’était pas du genre à faire des leçons aux gens, parce qu’il se fichait bien dont chacun gérait son existence, sauf que là, il  y avait sa vie en jeu et si lui était prêt à sacrifier son ego, ses rêves et ses envies pour lui et Dimka, bien sûr qu’il en attendait autant de ce dernier.

Du coup, pour montrer sa bonne foi, qu’il était réellement déterminé à faire que tout se passe au mieux pour eux deux, attention il n’était pas en train d’imaginer une réelle entente entre Dimka et lui, il n’y en aurait pas, jamais. Il essayait tout de même de trouver des solutions. Là où il avait mal jugé son frère – en même temps le connaissait-il vraiment – c’est qu’il s’était attendu à une remarque désobligeante, il s’était d’ailleurs préparé en conséquence, lui-même sur la défensive, prêt à lui dire qu’il faisait chier et à partir. Il ne s’attendait donc pas à ce que ce dernier accepte d’essayer mais encore plus important, qu’il fasse venir une pierre pour s’ouvrir la main. Grigori était concentré sur la pierre, sur la main de son frère et sur la douleur qui se déclencha dans son propre corps suite à la blessure de Dimka. Ah s’il n’était pas autant concerné, il aurait pu trouver ça impressionnant. Il hocha la tête suite à la demande de son frère et sortit sa baguette à son tour pour lancer un sort afin de se soigner. Grigori n’était pas excellent dans ce domaine d’ailleurs, tout le monde ne peut pas se targuer d’être médicomage après tout, il fallait une concentration exemplaire, on ne parle même pas de la quantité d’énergie qu’il devait dépenser pour réussir cet exploit. Ouai, il avait tout intérêt  à se trouver un médicomage compétent comme pote -oui par intérêt on est bien d’accord et bah il va pas être déçu le loulou XD – parce que c’était une galère sans nom de se soigner soi même. Mais le résultat était là, la blessure et la douleur semblait avoir disparu de son côté. Sans relever le nez, observant donc sa peau, Grigori demanda à Dimka, observant l’endroit où s’était tenu la plaie auparavant sous toutes les coutures « De mon côté, il semblerait que ça soit bon, et toi ? »

« Parce qu’en plus d’être con t’es sourd comme un pot pour ne pas te rendre compte quand les gens te parlent ? » Oui non mais bien sûr que Grigori avait conscience que l’autre débile se payait sa tronche mais alors lui aussi était très doué pour jouer à ce petit jeu. Et dire que c’était à cette personne qu’il était lié par le sang et par la vie à présent, il fallait vraiment que ses grands parents et ses parents aient une dent contre lui pour faire ce genre de chose. Si c’était parce qu’il n’avait pas cherché à être préfet, c’est parce qu’il serait obligé de parler à des sang impurs et ça, ce n’était pas possible pour Grigori, déjà qu’avec certains sangs purs – la plupart – il avait du mal, il fallait pas trop lui en demander. Quel poissard, en plus déjà qu’actuellement rester en vie demandait un peu de chance pour ne pas se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, voilà que maintenant il fallait que l’autre neuneu en puissance, le merlin des temps modernes là, décide de faire passer sa vie – ce qui n’était pas dérangeant- et celle de Grigori - là vraiment c’était important -  après celle de ses amis... bah oui tellement logique de réfléchir ainsi, la gloire d’accord, Grigori était pour mais être admiré de son vivant semblait être bien mieux qu’une fois mort, à quoi bon si on en profitait pas. Mais bon Dimka avait compris le principe, selon ses propres dires, Grigori le regarda, haussant un sourcil, n’y croyant que très peu mais dans le doute, Est-ce qu’il ne valait mieux pas faire semblant de le croire et le lui reprocher si l’autre foirait parce que c’était une certitude qu’il allait foirer, Dimka avait ce complexe du sauveur et c’était sûr que les deux Dimitrov allaient en pâtir pour le plus grand bonheur du second naturellement qui se mit des œillères pour l’occasion.

Enfin, ça dura trois secondes, le temps qu’il perde patience avec les principes de Dimka emplis de lâcheté selon Grigori puisque son aîné se plaignait mais au final profitait pas mal des avantages liés à sa condition et à sa naissance. Le regard de Grigori se remplit d’animosité en entendant ce frère qu’il méprisait insulter un absent « Ta gueule Dimka, tu es loin de tenir la comparaison. Tu es lâche, la façon de penser de la famille tu n’y adhères pas, tu te sens libéré parce que nos parents sont enfermés. Mais tu restes là à te pavaner. Oui, Sevastian est plus courageux que toi. Il est capable de tourner le dos à des principes qui lui déplaisent là où tu restes pour ne rien avoir à perdre. » Après, Grigori était capable de dire cela, pas pour autant qu’il trouvait Sevastian génial non plus hein, il aurait pu faire des efforts le frère surtout si Dimka en était capable, ça aurait évité à Grigori de se retrouver tout seul mais bon, il allait taire cette partie parce qu’elle ne l’arrangeait pas. Il se contenta de lui jeter un regard rempli d’arrogance en l’entendant dire des bêtises plus grosses que lui, prit une profonde inspiration avant de rétorquer honnête avec son frère « Oui, je serais heureux que tu dégages, oui je désire cette place et non, ne te crois pas indispensable Dimka, ils ne seront pas déçus, s’ils ont été capable de te faire passer devant Sevastian, ne t’en fais pas, ils arriveront facilement à t’oublier. Mais. » Il fit une pause, amusé « Comme je viens de le dire, tu es lâche, tu ne partiras jamais donc je me débrouillerais autrement. » Pourquoi n’avait-il pas un frère normal comme d’autres, quelqu’un pour partager tout, vu la différence d’âge ça n’était vraiment pas un problème sur le papier et pourtant forcé de constater que ça ne fonctionnait pas du tout entre eux et que Dimka profitait quand même pas mal d’être le chouchou et de le rappeler, au cas où Grigori devenait un peu neuneu et qu’il oublierait.

Mieux valait il éviter de continuer sur ce sujet, il y avait plus de chance que les deux s’entretuent, oubliant le lien qui les unissait et non on parle pas du lien fraternel. Grigori voulait survivre, fonder une famille et pouvoir exploser sa réussite aux yeux de tous les Dimitrov sans exception. Pour survivre, il fallait qu’ils connaissent les limites du lien et pour cela, il fallait discuter avec son frère, voir s’ils pouvaient se soigner, soigner l’autre, même si pour le coup, l’inverse arrangerait bien Grigori, s’il était en mesure de blesser grièvement son frère mais qu’en se soignant, il se sauvait juste lui, il y avait fort à parier qu’il se blesse volontairement dans le seul but de frôler la mort tout en empêchant Dimka de se soigner pour l’achever... oui c’était cruel mais très clairement Grigori en était plus que capable, surtout si ça venait de ses grand parents à la base, il pouvait toujours prétendre qu’il n’avait rien pu faire. Cela ne se passa pas exactement comme cela – et heureusement pour Dimka - Déjà, Grigori n’était pas ultra doué pour se soigner, ah pour infliger des blessures, ça aucun doute, les poings, les sorts, il connaissait mais alors soigner quelqu’un c’était un exploit. N’étant pas du genre à se mettre en danger, pourquoi diable aurait-il besoin de savoir se soigner, si les gens étaient assez bêtes pour se mettre en danger tant pis pour eux, il n’était pas l’altruiste du coin loin de là. Le plus jeune des deux mit un petit temps avant de réussir à se soigner et avait l’impression d’avoir dû puiser dans ses forces plus que nécessaire, il hocha la tête en entendant Dimka dire que c’était bon pour lui, et ce simple mouvement de tête lui donna une légère douleur à la tête, une douleur anormale comme s’il avait trop puisé sur sa propre magie « Dimka, je crois qu’on va avoir un problème si on doit se soigner nous-même, j’ai l’impression que je n’ai pas seulement utilisé la magie pour moi-même, j’ai l’impression de t’avoir soigné aussi. » ça pouvait être étrange dit comme ça et n’ayant pas envie de se prendre un tacle de la part de monsieur je sais tout, il compléta « C’est comme si pour me soigner, j’avais dû soigner deux personnes. » Il fit une pause reconnaissant aussi qu’il pouvait se tromper « Ou alors, je suis vraiment très mauvais pour les sorts de soin et il ne faudra pas compter sur moi souvent. » Après, il ferait en sorte de ne pas être blessé ni mis en situation périlleuse, que Dimka ne s’inquiète pas, Grigori n’avait aucun intérêt à le mettre en danger pour le plaisir – puisque c’était lui-même qu’il mettait en danger en faisant cela -. La question suivante, il eut du mal à voir où son frère voulait en venir avant de croiser son regard et de plus ou moins deviner ce qui l’inquiétait « Te connaissant, je pense que je serais au courant bien assez vite si ce genre de surprise venait à arriver. » Il lui offrit un sourire plus amusé qu’autre chose pour le coup « Je pense que ce serait problématique si ça arrivait, ils ont dû réfléchir à cela. » Il fit une pause « J’espère. » mais il avait confiance en ces sorciers pour le coup.

Ah Dimka, certainement la personne la plus drôle de la planète, cet humour, wouah, Grigori n’en revenait pas. Il le regardait comme s’il avait face à lui un débile fini qui découvrait l’ironie et qui ne savait pas comment s’en servir « Formidable, une chance que tu aies été capable d’écouter précédemment. » Oui non mais après, il avait conscience du fait que lever le pied ce serait faire preuve d’intelligence mais prenait la décision volontairement de ne pas être intelligent. Laisser le dernier mot, oui à la rigueur, il savait bien faire et avait assez d’estime de soi pour se regonfler à bloc et ne pas avoir l’impression d’avoir perdu la guerre – ou la bataille parce que Grigori c’est un gars qui veut toutes les victoires sans exceptions, ce qui est pas évident pour la joueuse- mais faire suer son frère, c’était quand même un emploi du temps des plus passionnants.

Visiblement parler de Sevastian – ce sale traître quand même rappelons le -  ça n’emballait pas Dimka, mais dîtes donc, Grigori était persuadé d’être le seul jaloux de la famille, serait il possible que ça ne soit pas le cas, il semblait bien. Il parla en même temps que son frère, histoire de confirmer ses ides « Effectivement, tu es loin de tenir la comparaison. » Après ça dépendait des points de vues, Grigori était là un peu hypocrite, non parce que les choix de Sevastian, les opinions de ce dernier dépassaient l’entendement et Grigori était loin, très loin de partager sa vision du monde, bien au contraire. Autrement dit, il ne l’adulait pas mais alors pas du tout « Dimka, je te remercie de me donner l’autorisation mais je vais rester et continuer à ne pas penser par moi-même. » D’ailleurs,  au vu de la façon dont ses parents voyaient Dimka, il était évident que Grigori arrivait très bien à penser par lui-même. Petite puce il ne voyait pas en quoi il avait trahi la famille « Je te laisserais le soin de le découvrir tout seul petit génie. » ouai je me force à pas relancer, t’as vu comme je suis sympa Néanmoins, il y avait un point sur lequel il avait un peu l’impression que l’autre le prenait pour un débile, enfin plus que d’habitude « Ah tu ne penses pas qu’ils sont arriérés ? Que c’est bien fait pour eux s’ils sont à Azkaban et que ça te libère. Etrange, j’étais persuadé que c’était le cas, ce qui expliquait que tu n’allais pas les voir. C’est vraiment mauvais timing quoi tu étais ultra occupé et j’ai sauté sur la première explication, pas de chance pour toi. » Oui il se payait sa tronche, n’imaginant pas une seule seconde que Dimka ait de vrais raisons, c’était juste un baratineur de première.

A la phrase sur les ambitions de Grigori, ce dernier hocha la tête. Oui, réellement, c’était son ambition et il avait parfaitement conscience que même si c’était ultra vexant la façon dont Dimka le disait, il était dans le vrai et qu’il valait mieux ne pas se faire d’illusions. « Merci Dimka de veiller à ce que je prenne bien conscience de comment ça fonctionne. » Il fit une pause, réfléchissant à comment lui expliquer les choses selon son point de vue puis finalement, abandonne son idée en cours de route se contentant de dire « Laisse tomber, c’est quelque chose que tu ne comprendras jamais. » Pourquoi s’enquiquiner puisque de toute façon ils avaient des vies diamétralement opposées.

Surtout que s’ils avaient envie de se prendre la tête, il y avait à présent un léger petit grain de sable, ils étaient liés alors il fallait prendre sur soi, ne pas étriper l’autre voir même trouver des solutions pour que ça se passe non pas bien, ça ne se passerait jamais bien entre eux, Grigori était formel à ce sujet là, mais il fallait faire en sorte que l’autre débile de Dimka ne passe pas son temps à lui tirer dans les pattes. Oui c’était risible vu que Grigori était, il est vrai, plus l’investigateur des problèmes que celui qui subissait en temps normal mais dans ce cas de figure étant donné que sa vie comptait énormément pour lui, la décision était radicale, il allait avoir un comportement exemplaire, ne pas chercher les ennuis, voir même être le plus gros lâche de l’histoire de la lâcheté et refuser toute prise de risque, ah oui non mais pour le coup on pourrait l’insulter qu’il ne rétorquerait rien, il se le promettait à lui-même oui alors après, on le tape, par principe il retape, là je suis désolée mais c’est trop dur pour lui .

Jamais soigner une petite plaie n’avait été si lamentable, non mais franchement, c’était une catastrophe de ressentir ce genre de choses lorsqu’il était capable de faire des sorts bien plus impressionnants que ça. Il aurait pu faire le malin, ne rien dire du tout, après tout son sort faisait le travail et c’était tout ce qui avait été demandé à Grigori mais non, il ne se contenta pas de dire j’ai réussi et voilà point final. Non, d’après lui il y avait tout de même quelque chose qui clochait et il préféra en parler à Dimka, même si c’était risquer de se prendre un commentaire plus qu’inutile mais il faut croire que Dimka avait décidé de faire des efforts de son côté. Bah dis donc plus de 20 ans sans qu’aucun fasse d’efforts, et là c’est fou, pas de problèmes ils étaient prêts à s’associer… Grigori était dans une incompréhension totale de son propre comportement déjà mais de celui de son frère en prime. Par contre, il le regarda comme s’il venait de lui demander la lune. Non non c’était pas pour le fait qu’il avait que très peu confiance en Dimka lorsque ce dernier disait qu’il ne comptait pas se mettre en danger, non c’est comme un alcoolique qui dirait même si tu me tends une bouteille, je bois pas, niveau crédibilité c’est pas ça. Le problème c’était de se trouver un médicomage, alors oui Grigori avait Helios, mais enfin il n’allait pas être collé au Serpentard à chaque fois dans l’hypothèse où son crétin de frère se mettait en danger. Néanmoins, accordant le bénéfice du doute à Dimka, il hocha la tête « Avoir un médicomage sous le coude, c’est d’accord. » vivement Kiara.

Oui, il était décidé à croire que les membres de leur famille avaient bien fait les choses parce que ce serait problématique s’ils avaient zappé cela. Et pourtant, quelque part, il doutait, parce que celui qui serait handicapé et qui allait subir, ce serait lui. Alors bien sûr ça n’était pas méchant, ni vraiment invivable mais bon il savait que ça ne lui plairait pas et même si ça allait le gonfler, il ne dirait jamais à son frère quoi que ce soit, jugeant pour le coup que ça ne le regardait pas vraiment ce que Dimka faisait au lit. Il n’empêche que vivant cette liaison comme une punition le visant directement lui, il se disait que ça n’allait pas louper « Si ça venait à arriver, je te tiendrais au courant. » C’était dit sans amertume, pour une fois, juste il informerait sans rien demander en retard, la seule chose qui intéressait Grigori étant de survivre, le reste il s’en accommoderait fort bien.
Silencieusement, il montra d’un signe de la tête qu’effectivement, ils s’étaient tout dit, s’étant même plus parlé en une heure que durant toute l’année scolaire. N’étant pas totalement crétin, il n’allait pas répondre non à la question de Dimka, même si clairement ça aurait dû être tiens moi au courant si tu as du nouveau non parce que vu comme Dimka se souciait de sa famille, c’est pas sur lui qu’il faudrait compter. Quant au reste, et bien Grigori ne pouvait proposer mieux « ça me va. » et histoire de bien montrer que la compagnie de son frère ne le faisait pas rêver, qu’il l’avait mis au courant par intérêt, il transplana.