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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Never give up ✧ Ma team grenouille :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Adèle de Lestang
Adèle de Lestang
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Lun 26 Aoû - 15:05

 

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— Elise, Hestia & Adèle

Etait-il vraiment possible de rendre la situation encore plus désastreuse qu’elle ne l’était déjà ? Pour Adèle, c’était toujours possible. Même quand elle était au fond du trou, on trouvait encore le moyen de lui balancer des pierres à la figure, histoire d’être bien sûr qu’elle ne remonterait pas de sitôt. L’attaque de l’université l’avait profondément marquée. Elle avait été choquée de se retrouver face à toute cette violence, face à l’horreur. Elle avait été effrayée de voir ses camarades tomber sous les balles. Elle avait même pensé qu’elle ne s’en sortirait pas, que son existence se terminerait là, sur le sol de son école. Tout ça parce qu’ils étaient des sorciers ? Mais, elle n’avait jamais rien fait contre les moldus. Au contraire, elle les avait littéralement ignorés. Oh avec ça, elle n’était plus prête de les oublier, c’était certain. Finalement, elle s’en était sortie, mais elle était consciente que ce n’était pas le cas de tout le monde. A Sainte-Mangouste, on lui avait vite soigné ce poignet cassé et fait disparaître l’hématome à la tête. Physiquement, il n’y avait plus aucune trace de cet événement. Seulement, les images elles, restaient. Est-ce qu’elle allait développer un traumatisme ? Est-ce qu’elle allait se retrouver avec une nouvelle phobie ? Celle des moldus ou celle tout simplement de sortir dans la rue ? Et puis, il y avait ce bracelet… Là serrée sur son poignet, la technologie moldue lui empêchait d’être ce qu’elle avait toujours été. Sa baguette n’était plus qu’un vulgaire bâton de bois inutile orné de fines gravures. Elle essayait de ne pas penser au fait que cela pourrait être définitif. Elle n’avait jamais eu une vie facile, mais elle n’avait jamais renoncé à l’espoir.

Elle était restée murée dans le silence quelques jours et n’en était sortie que parce qu’elle avait bien vu que la personne avec qui elle partageait une chambre au Chaudron Baveur, allait finir par faire une crise de panique et qu’elle ne se voyait pas gérer ça. Suite à la fermeture de l’université, il avait bien fallu reloger tous les étudiants étrangers n’ayant pas de solution d’hébergement et ne pouvant pas quitter le territoire. C’est comme ça qu’elle avait découvert qu’elle partagerait une chambre avec Stressée pour le mois de juin. Stressée s’appelait en fait Jenna et était américaine. Elle n’était pas présente lors de la fusillade. Fort heureusement parce que même sans y avoir participé, elle était dans un état d’angoisse impressionnant. Le premier jour, elle avait bondi sur Adèle pour l’étreindre en sanglotant. Et la Française n’avait rien dit. Non, parce que même si en temps normal, ça l’aurait rendu dingue qu’elle se permette une telle familiarité avec elle, là ce n’était plus pareil. Au fond, elle-même très ébranlée, même si elle ne l’avouerait jamais, cette étreinte lui avait fait du bien. Et puis elle avait accepté de lui raconter avec précaution ce qu’elle avait vécu, prenant garde à ne pas la perturber plus qu’elle ne l’était déjà.

Jenna se rendait presque tous les jours à Sainte-Mangouste aux consultations psychomagiques mises en place à la suite des attaques. C’est lors d’une de ses absences qu’Adèle eut la surprise de constater qu’elle avait reçu du courrier. Son coeur s’était emballé en reconnaissant la chouette de sa mère. Avait-elle espéré quelques mots de réconfort suite à l’événement traumatisant qu’elle avait subi ? Oui un peu de sollicitude, de soutien familial, certes pas une lettre débordant d’amour maternelle, mais au moins quelque chose lui faisant ressentir qu’on s’inquiétait un peu pour elle. Ça, ça ne tenait que sur une ligne à peine. Juste de quoi introduire ce qui suivait. L’écriture n’était pas celle de sa mère, aussi aurait-elle dû se douter que ce n’était pas bon signe. Au vu des derniers événements et du danger qui régnait désormais dans la capitale britannique, elle rentrerait en France dès que le gouvernement lèverait l’interdiction de sortie de territoire. Elle avait levé les yeux au ciel. Hélas, elle savait très bien qu’elle devrait rentrer en France pour les vacances d’été si elle ne voulait pas dormir dans la rue. Non, c’était plutôt le caractère définitif de la décision qui l’avait ensuite fait paniquer. On lui faisait clairement comprendre qu’elle ne retournerait pas étudier à la rentrée à Londres et qu’elle reprendrait sa vie en France comme cela aurait toujours dû être. Si encore cela s’était arrêté là, mais non son beau-père enfonçait le clou. Ce qu’elle avait tant cherché à fuir, ce qui l’avait encore plus angoissée depuis l’histoire de son amie Alcyone venait de finalement lui tomber dessus. Et c’était bien parce que le crétin que Beaulieu avait finalement réussi à lui trouver refusait que sa future femme se retrouve au centre des conflits qu’elle devait renoncer à ses rêves. Quel était l’imbécile qui avait accepté de se marier avec elle ? Qui croyait déjà lui imposer de rester confinée dans une nouvelle cage dorée ? Et est-ce que les Français étaient bêtes à ce point de croire que le mouvement du Blood Circle ne traverserait pas les frontières ? Ils se pensaient vraiment à l’abri de l’autre côté de la Manche ?

Pendant longtemps, elle avait cru qu’elle échapperait à ça, que lorsqu’elle avait réussi à négocier la poursuite de ses études, elle avait gagné du temps. Elle avait été tellement naïve de croire que Beaulieu financerait ses cinq années d’études sans broncher. Au fond il n’attendait que ça, un prétexte, un prétendant de sang-pur évidemment, pour se débarrasser d’elle. Elle était furieuse contre cette famille dans laquelle elle n’avait jamais été épanouie, furieuse contre sa mère de ne pas réagir, furieuse contre le destin qui avait séparé ses parents, furieuse contre tous ces principes arriérés qui régissaient les familles de sang-purs. Elle s’était saisie de sa plume, prête à profiter de sa colère pour répondre à cette maudite lettre, mais très vite elle avait réalisé l’ampleur du problème. Si elle s’opposait à cette décision, sa famille la rejetterait. C’était leur moyen de pression pour la faire céder, elle le savait. Elle n’avait pas anticipé. Bien qu’approvisionné régulièrement pour qu’elle n’ait jamais à manquer, son coffre n’était pas rempli d’or. Elle ne pourrait jamais subvenir à ses besoins et au financement de ses études seule, une fois que les versements cesseraient. De plus, maintenant elle n’avait plus accès à sa magie. Que deviendrait-elle si elle ne la récupérait pas ? Elle allait avoir le choix entre se retrouver à la rue ou céder et vivre une vie aussi misérable que celle de sa mère.

Adèle se laissa tomber sur son lit, désespérée. Elle avait survécu à une attaque pour se retrouver à vivre une vie malheureuse dont elle ne voulait pas. Évidemment, c’est à ce moment précis que Stressée rentra de Sainte-Mangouste. Adèle eut grand peine à retenir ses larmes, sauf que sa camarade avait très bien vu qu’elle ne respirait pas le bonheur.

- Han la la, je savais bien que tu allais craquer à un moment. Viens par ici !


Oui et bien non, là aujourd’hui son étreinte ça ne passait pas du tout. Adèle protesta, tenta de la repousser.

- Tu sais quoi ? On va t’emmener à Sainte-Mangouste !
- Quoi ?! Mais pourquoi ?
- ça te fera du bien de parler à un psychomage, moi ça me fait un bien fou !
- Mais non, écoute, j’ai pas bes…
- Allez je t’emmène !

Et Stressée la fit transplaner pour atterrir au milieu du hall de l’hôpital sorcier. Adèle la fusilla du regard, ce qui ne sembla pas la perturber outre mesure.

- Je te laisse ! A tout à l’heure !

La Serpentard la regarda disparaître horrifiée. Elle venait vraiment de l’abandonner à Sainte-Mangouste contre sa volonté ? Mais qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir faire ? Rencontrer un psychomage ? Lui balancer qu’après avoir survécu à une fusillade moldu, son beau-père qui la détestait et lui avait pourri toute sa vie, avait décidé de la marier et de l’empêcher de faire les études dont elle rêvait ? Mais qu’est-ce qu’il pourrait y faire de toute façon ? Compatir ? Merci, mais ça n’allait rien arranger pour autant. Elle souffla agacée et se rapprocha du panneau d’affichage. Puisqu’elle ne savait pas quand l’autre idiote se déciderait à venir la rechercher, autant quand même regarder où se déroulaient les consultations.

MAY



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Elise de Lestang
Elise de Lestang
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Toute cette histoire prenait des proportions débiles, Elise allait très bien. D’accord, elle n’avait pas envie de quitter sa maison, d’accord à chaque fois qu’il y avait un bruit qu’elle jugeait suspect, elle se levait prête à se carapater et d’accord tout le monde à la maison avait repéré son manège mais elle allait bien ! D’abord, elle ne faisait pas de cauchemars, c’était donc la preuve que tout allait bien et c’était le couplet qu’elle sortait, inlassablement à ses parents. Ça ne les convainquait pas, elle le savait. Son regard dans celui de son frère, elle le suppliait à chaque fois que le sujet était ramené sur le tapis, de ne pas dire que c’était parce que toutes les nuits, elle venait le rejoindre, ayant besoin de sa présence pour apaiser son esprit, son cœur et quelque part se sentir protégée. Personne ne semblait réellement comprendre qu’elle ne prenait pas bien du tout le fait de ne pas pouvoir se protéger par elle-même. Ce bracelet entravait ses pouvoirs. Ah elle avait bien essayé de l’exploser à coup de tournevis, la seule chose qu’elle avait réussi à faire, c’était s’ouvrir car la pointe du tournevis avait ripé sur sa peau. Forcément, elle s’était faite engueulée, à croire qu’elle le faisait exprès et qu’elle aimait bien la sensation de douleur, tout ça tout ça et puis ne pas pouvoir se soigner toute seule, un vrai kiff. Ce fut donc plus prudent de ne pas prendre le marteau de Papy, ah non pas très envie de se briser le poignet.

Elle subissait donc en silence, ayant l’impression de s’être fait avoir, son dernier tour de magie ayant été pour protéger quelqu’un ayant pour ambition de la priver de ses pouvoirs… ou de la tuer au choix et d’ailleurs Elise n’était même pas certaine de ce qu’aurait voulu Artémis au final et n’avait pas envie de lui demander. Tout ce qu’elle savait, c’est que si les renforts n’étaient pas arrivés, elle aurait été sacrément dans la merde. Alors certes, par rapport à bien des gens elle n’était pas blessée, elle n’avait pas perdue la vie non plus, alors oui pour le coup c’était une bonne chose. Sauf que la confiance qu’elle avait toujours placé envers les moldus venait de s’effriter, si même les gens qu’elle appréciait sincèrement décidaient de s’en prendre à elle, alors oui peut être pas personnellement, sauf qu’au final il ne servait à rien de se cacher derrière le fameux moi je suis différente… Non, elle ne l’était pas et n’avait pas envie de l’être en réalité. Se différencier des autres était une bonne chose pourtant mais parce qu’elle avait du talent, pas pour une raison débile d’affection qui pardonnait des choses sous prétexte que.

Tout cela la travaillait énormément et le fait d’être coupé de ce monde magique n’aidait pas et cela la minait de voir les trois membres de sa famille user de magie à tout bout de champ. En même temps, ils n’étaient pas responsables du fait qu’Elise n’ait plus sa magie, et quelque part elle était responsable, c’était elle qui avait abandonné ses idées de fuite et qui avait fait le choix de venir en aide à une moldue en dépit du danger. Afin de ne pas se laisser sombrer et de ne pas déprimer, elle entretenait une correspondance avec Sélénya et Aidan, ça avait quelque chose de rassurant d’avoir des nouvelles de ses camarades, elle avait l’impression comme ça d’être toujours une sorcière et une étudiante. Le reste du temps, elle essayait de réviser ses cours mais ça ne servait à rien, à part l’agacer. Si ses pouvoirs ne revenaient pas, à quoi tout cela lui servirait comme connaissances, pouvoir dire à quelqu’un comment soigner un blessé, ah non mais c’est sûr que c’était ce dont elle avait toujours rêvé. Elle passait donc ses nerfs sur ses feuilles de cours, les faisant voler dans la pièce, sans la moindre magie.

Il semblerait que tout ceci ait fini par avoir raison de la patience de ses parents et de son frère. C’est comme ça qu’elle se retrouva dans une sorte de conseil de familles ou chacun semblait d’accord, comme l’attestait leurs hochements de tête lorsqu’un autre prenait la parole, sur le fait qu’il fallait qu’Elise aille voir un psychomage. Euh non, elle n’avait pas envie de parler de ses problèmes avec un parfait inconnu, elle parlait à Sélénya c’était presque pareil qu’un psychomage… Se confier à quelqu’un d’autres n’emballait pas mais alors pas du tout mais il y avait alliance et son regard ne quittait plus celui de son frère tandis qu’elle bougeait les lèvres sans que le moindre son n’en sorte traitre. Devant l’insistance de tout le monde, elle prit sur elle et accepta d’y aller en vrai pas du tout elle n’a rien accepté, ils l’ont forcé, elle n’a pas le choix.

Une fois devant la bâtisse de Sainte Mangouste, lieu qu’elle côtoyait décidément très souvent cette année, Elise poussa un soupir avant de dire à son frère « Rappelle moi l’intérêt ? ça m’empêche de réviser. » Est-ce qu’elle écouta sa réponse, mais pas du tout, c’est pas qu’elle n’avait pas envie d’écouter Amaury, ah vraiment elle l’aimait beaucoup habituellement mais quand la phrase commence par c’est pour ton bien, on s’inquiète et bah ça n’intéressait pas Elise. Personnellement, quand elle avait besoin de se confier, elle le faisait auprès de ses proches mais bon il ne servait à rien d’essayer de convaincre Amaury, mieux valait il lui dire qu’elle restait deux heures grand maximum et qu’il n’avait pas intérêt à oublier de venir la récupérer. Ça aussi, ça l’agaçait prodigieusement, être dépendante de quelqu’un que ce soit son frère, son père ou sa mère, c’était une catastrophe de devoir leur demander de la faire transplaner, elle avait l’impression d’avoir de nouveau quinze ans et de devoir rendre des comptes. Alors oui, bien sûr quelque part, elle avait toujours des comptes à rendre à ses parents puisque vivant chez eux, mais à ce point, non. C’était certainement aussi pour ça qu’elle ne voulait pas bouger de la maison, pour ne pas se sentir dépendante de leur bon plaisir. Alors oui, avec Amaury c’était différent mais ce n’était pas plus facile pour autant.

Après lui avoir fait promettre au moins cinq fois de ne pas oublier de venir la récupérer, avoir bien vérifier qu’ils avaient la même heure tous les deux sur leurs montres, elle le laissa transplaner pour s’avancer dans le hall. Première fois qu’elle venait ici et que ce n’était pas un immense bazar ou tout le monde courrait sans savoir pourquoi… sûrement pour perdre la graisse de leur ventre… Elle tourna la tête vers l’accueil mais comme la personne avait une sale tronche, elle préféra éviter d’aller lui demander quoi que ce soit. Déjà qu’elle n’avait pas envie d’être là, la moindre excuse la ferait s’asseoir dans un canapé… sans professionnel autour et attendrait en gribouillant des choses.

Franchement, si un jour, quelqu’un avait dit que celle qui sauverait la mise à Elise ce serait Adèle, elle aurait sûrement fait un arrêt cardiaque. Et pourtant, quel ne fut pas la surprise de la demoiselle quand elle reconnut la silhouette de sa cousine devant un panneau d’affichage. Oh que ouai, impossible de se tromper, cette silhouette elle la connaissait que trop bien, elle était avec elle en cours et ce n’était pas rare qu’elle se soit installée le rang derrière le sien. Si en début d’année, le fait de savoir Adèle présente aurait suffit à faire tourner les talons à Elise… quoi qu’en vrai non même pas, elle serait venue l’enquiquiner. Là, elle la rejoignit glissant un regard à son poignet où étincelait le même genre de bracelet qu’Elise. « C’est pas vraiment le genre d’endroit où je m’attendais à te trouver. » Etonnant de dire cela puisque dans quelques années, ce serait dans ce genre d’endroit qu’Adèle passerait le plus clair de son temps. « Qu’est ce que tu fais devant le panneau d’affichage ? Tu as rendez vous avec quelqu’un ? » ça paraissait un peu étrange à Elise que la demoiselle face au panneau décide de consulter un psychomage, ça avait plutôt l’air d’être le même genre qu’Elise à ne pas vouloir se confier au premier boulet venu. Probablement qu’Adèle ne dirait rien si Elise ne commençait pas parler d’elle. « Je suis sensé aller voir un psychomage, mes parents pensent que je suis un petit truc fragile ayant besoin de se confier… j’ai pas du tout envie de parler à quelqu’un… qu’est ce que je pourrais bien lui raconter. » Si avec ça, ce n’était pas assez clair qu’Elise voulait se carapater et en vitesse, et bah c’est qu’Adèle n’était pas très perspicace.

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Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Elle s’en était sortie. Tremblante et sans aucun doute un peu traumatisée mais bien vivante. Par on ne sait quel miracle, Hestia s’était sortie de l’attaque de Poudlard par le Blood Circle sans rien de plus grave que quelques égratignures et deux ou trois bleus. Ses amis avaient tous été blessés sous ses yeux et jamais elle ne s’était sentit aussi inutile alors que tout ce qu’elle avait pu faire était tenter de les mettre à l’abri. Tâche à laquelle elle avait d’ailleurs lamentablement échoué. Elle même ne comprenait pas comment elle avait pu être épargnée de la sorte alors que tant d’autres étaient tombés sous ses yeux impuissants. Mais bien sûr, tout ce que ses parents voyaient c’était le bracelet refermé sur son poignet, un vulgaire objet en métal qui pourtant représentait la pire des punitions. Un affront, une insulte. Rien d’autre n’importait à leurs yeux. Ni sa santé physique, ni son état mental, pas alors que son intégrité magique était compromise et que ça menaçait de ternir l’image si parfaite de leur famille, celle qu’ils travaillaient si dur à redorer. Comment s’affirmer puissant quand sa propre héritière se retrouvait coupée de sa magie ? Comment se hisser au-dessus des autres quand son propre sang se retrouvait relégué au rang de simple, de vulgaire, moldu ? Clairement, face à tout ça, la santé d’Hestia c’était bien la dernière des préoccupations de sa famille. Si elle avait été tuée par le Blood Circle au moins ils auraient pu en faire une martyre et manipuler son image comme bon leur semblait. Sa fin leur aurait été utile. Elle leur aurait enfin été un peu utile. Mais là elle n’était qu’une victime parmi tant d’autres, une sorcière qui avait été incapable de se défendre correctement, qui avait décidé de faire passer ses amis avant sa propre personne et qui désormais en payait le prix. Ils l’avaient pourtant élevé mieux que ça. La conclusion de cette fusillade était une déception de plus pour eux. Aux yeux des Carrow ce bracelet était une offense, non pas pour ce qu’il infligeait à leur fille, mais pour l’image d’eux qu’il renvoyait au monde.

Puisque leur si chère réputation était bien plus importante que le bien être de leur fille, les Carrow ne tardèrent pas à trouver la solution idéale pour éviter tout scandale. Nul ne devait apprendre que Hestia était privée de ses pouvoirs et au final c’était plutôt simple : la jeune fille resterait cloitrée dans le manoir familial jusqu’à ce que le Ministère trouve enfin comment mettre fin à cette débâcle. Si personne ne la voyait, personne ne pourrait trainer leur précieux nom dans la boue, élémentaire mon cher Watson. L’idée que la situation puisse perdurer ne parvint même pas à les émouvoir, Hestia n’aurait qu’à assumer les conséquences de ses actes. Bien sûr, cette solution faisait rager la Serpentarde, mais ses parents avaient trouvé la parade parfaite, privée de ses pouvoirs elle ne pouvait se déplacer seule, d’autant plus que vivant à Godric’s Hollow elle ne pourrait pas aller bien loin à pieds. Quelque part, ils avaient un total contrôle sur elle et ça rendait la verte folle. Hestia voyait clair dans le jeu de ses parents, la garder enfermée dans le manoir était aussi leur moyen de la punir pour son comportement. Si elle s’était montrée digne de leurs enseignements, elle ne serait pas retrouvée dans cette situation, à leurs yeux elle était autant à blâmer que le Blood Circle. S’ouvrir aux autres l’avait rendu faible, c’était une leçon qu’ils ne voulaient pas qu’elle oublie de sitôt. La Serpentarde devait bien avouer que pendant un instant elle avait également partagé cette manière de penser. Elle qui avait toujours vécu en se foutant bien de ce que pensaient les autres, qui s’était appliquée à ne laisser entrer personne dans sa vie, se retrouvait coupée de sa magie parce qu’elle avait choisi d’aider ses amis plutôt que de sauver sa peau. Quelle mauvaise ironie. Elle leur en avait voulu, l’espace d’une seconde, avant d’être frappée par l’horreur de cette pensée. Aussitôt elle s’en était voulu à elle-même, elle ne valait pas mieux que ses parents si elle se mettait à penser ainsi. Elle ne pouvait rien reprocher à ses amis et surtout pas ce qui lui arrivaient alors que Adèle et Dimka s’étaient retrouvés affublé du même bracelet et qu’Alcyone avait été blessée. Le choix de les aider avait été le sien et Hestia le savait, elle n’aurait jamais pu se pardonner si elle avait choisi de les abandonner à leur sort. Elle avait beau avoir très peu d’amis, elle restait férocement fidèle à ceux qu’elle laissait entrer dans son cœur. Si ce choix devait s’imposer de nouveau à elle, elle savait qu’elle réagirait pareil, tout comme elle était revenue à la fête foraine pour aider Elise en dépit du danger. Preuve qu’elle devait tout de même avoir quelques principes, pour une Carrow. Et puis, si elle devait à tout prix nourrir une colère tenace, c’était vers le Blood Circle qu’elle devait la diriger. Sans cette bande de brebis galeuses et leurs idées empoisonnées, ils n’en seraient pas là.

Tout ça c’était bien beau, ça aidait la Serpentarde à gérer sa rage, mais ça ne l’empêchait pas de souffrir de son isolement forcé. Les premiers jours, elle avait été trop en colère contre le monde entier pour y penser, mais maintenant qu’elle avait eu le temps de se calmer et de faire du tri dans ses pensées, elle tournait en rond comme un lion en cage une morue dans un bocal -je t’avais prévenue que j’avais une idée pourrie pour la placer celle là Elise XD. Ses parents ne recevaient personne pour éviter que la présence du bracelet à son poignet ne s’ébruite et elle avait seulement le droit de sortir si elle était accompagnée de leur elfe de maison qui avait pour consigne de la ramener au manoir dès qu’un sorcier se profilait à l’horizon. Un vrai cauchemar qui menaçait de la rendre folle, elle qui n’avait jamais eu le goût de suivre les règlements. Bien décidée à faire quelque chose, Hestia s’était servie de la cellule psychomagique mise en place à Sainte Mangouste par le Ministère pour essayer d’échapper à son enfermement. Bien évidemment, elle n’avait aucune intention de s’épancher sur ses problèmes et ses traumas auprès d’un sorcier inconnu mais tout était bon pour la faire sortir enfin un peu du manoir. Avec un peu de chance elle pourrait même rejoindre le Londres sorcier. Sans grande surprise, les Carrow avaient commencé par refuser, pour eux c’était prendre un risque inutile et ils n’étaient absolument pas prêts à ça, même pour la santé mentale de leur fille. Jusqu’à ce que Hestia souligne que ces rendez-vous étaient obligatoires pour les étudiants présents lors de la fusillade et qu’un agent du Ministère viendrait chercher tous ceux qui ne se présenteraient pas par eux-mêmes. C’était un mensonge mais la verte n’avait aucun scrupule à mentir à ses parents pour les manipuler, après tout ce qu’ils lui avaient fait elle avait bien le droit de se servir de leur crainte d’un scandale à son avantage. La décision finie par être prise : Hestia pourrait se rendre à Sainte Mangouste, à condition qu’elle ne mentionne le bracelet à personne, même au psychomage qui pourtant était soumis au secret médical. Comme si la verte avait l’intention de parler à qui que ce soit.

De mauvaise grâce, Athéna Carrow avait donc accepté de l’amener jusqu’à l’hôpital. Au moins elle avait épargné à Hestia l’affront de demander à leur elfe de maison de la faire transplaner jusque là. Ce que les Carrow avaient pourtant sérieusement envisagés pendant un temps. Ce n’était pas pour autant qu’elle s’était attardée auprès de sa fille, elle avait fait demi-tour presque aussitôt en se contentant de lui préciser à quelle heure elle viendrait la chercher. Enfin seule, Hestia regarda autour d’elle, voir le hall de Sainte Mangouste aussi calme était presque déroutant, surtout que la dernière fois qu’elle avait atterri là c’était en hurlant pour que quelqu’un aide sa sœur grièvement brûlée par le feudeymon de la fête foraine. Sourcils froncés, elle observa des papillons colorés s’échapper de la bouche d’une sorcière en salle d’attente à chaque fois que celle-ci avait le malheur de desserrer les lèvres. Heureusement que personne n’était atteint de lépidophobie ici, les scènes de panique et de grabuge dans un hôpital, Hestia en avait vu assez pour toute une vie. Bien décidée à ne pas rester là, la brune commença à se diriger vers la sortie, avant de s’arrêter, surprise. Etait-ce bien Adèle et Elise qu’elle voyait là, près du panneau d’affichage ? Hestia n’arrivait pas à en croire ses yeux. La coïncidence était énorme, mais bienvenue. Sans attendre, la Serpentarde se dirigea vers ses camarades. « Salut. » Leur lança-t-elle avec l’ombre d’un sourire. En d’autres circonstances, elle aurait sûrement préféré ne pas croiser ses amies à Sainte Mangouste mais puisqu’aucune d’entre elle n’avait l’air blessée ou malade elle s’autorisa à apprécier leur présence. Même si les deux étudiantes n’avaient pas l’air mal en point, elles ne rayonnaient pas la joie non plus. Enfin, le contraire aurait été étonnant vu ce qu’elles avaient vécu à peine quelques jours plus tôt et les jolis bracelets qui ornaient leurs bras depuis.

Hestia se tourna vers Elise dont elle avait saisi les dernières paroles en s’approchant. « Toi un petit truc fragile ? Tes parents ne t’ont pas vu te battre contre une potion folle, ça se voit. » Souligna-t-elle en haussant un sourcil. Fragile n’était certainement pas l’adjectif qu’elle appliquerait à Elise. Peureuse, oui. Paranoïaque, aussi. Prompte à réagir de manière disproportionnée et à hurler au meurtre quand elle venait simplement de se faire bousculer, également, ça allait de soi -ah ce manque de respect, ça faisait longtemps tiens. Mais fragile, non pas vraiment, ce n’était pas à ça que Hestia pensait en premier quand elle songeait à sa camarade. Bien sûr, la Serpentarde pouvait imaginer d’où venaient les inquiétudes des parents de la bleue, celles dont ses propres géniteurs semblaient complètement dénués, elles étaient sûrement justifiées mais ça tout le monde devait le comprendre, pas la peine de plomber l’ambiance. « J’ai dit à mes parents que voir un psychomage était obligatoire et que si je ne me présentais pas ils viendraient me chercher jusque chez nous. Ils sont prêts à tout pour éviter un scandale, et moi pour enfin pouvoir sortir, alors me voilà. » Expliqua-t-elle à son tour. Inutile de préciser qu’elle ne comptait pas mettre le pied dans le bureau d’un psychomage et encore moins de parler à l’un d’entre eux. Hestia avait déjà assez de mal comme ça à se confier à ses proches, ce n’était pas pour soudainement jouer les bavardes face à un inconnu. Peut-être que ça lui aurait fait du bien, mais ce n’était tout simplement pas dans sa manière de fonctionner. Il y avait des habitudes qui avaient la vie dure, et pour la Carrow, tout garder enfermé au fond d’elle en faisait partie. « Et toi ? » Demanda-t-elle en se tournant vers Adèle. « Tu viens voir quelqu’un ou c’est une excuse ? » La Serpentarde avait du mal à imaginer sa camarade s’épancher sur sa vie devant un psychomage, elles se ressemblaient assez sur ce point. Le partage n’était pas facile, et se montrer vulnérable de l’ordre de l’impossible. En fait, toutes les trois n’étaient pas vraiment du genre à se confier aisément, c’était clair comme de l’eau de roche pour qui les connaissait un minimum, alors leur présence à Sainte Mangouste dénotait. « Et si on allait ailleurs ? » Proposa finalement la verte. Aucune d’elles trois ne respirait la motivation à aller voir un psychomage, pas la peine de se leurrer. Il devait bien y avoir un endroit plus sympa où se poser que ce hall aseptisé où la sorcière de l’accueil les fixait d’un œil morne. Et puisque les deux cousines avaient l’air d’avoir enterrer la hache de guerre -pour le moment- autant en profiter.

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Le panneau d’affichage du hall de Sainte-Mangouste affichait les principaux services par étage. A vrai dire, Adèle ne s’était jamais demandé à quel étage pouvait se trouver les psychomages puisqu’elle n’avait pas l’intention d’exercer cette spécialité et qu’il n’était pas vraiment question d’avoir affaire à l’un d’entre eux un jour. En observant le panneau, elle en déduisit qu’en temps normal, ils devaient être répartis un peu partout dans chaque service. Magiquement, les services de consultations s’affichaient aux différents étages puis disparaissaient ensuite. «  Addicts anonymes du whisky pur-feu, réunion hebdomadaire au troisième », « Essais cliniques pour la disparition pathologique, deuxième étage », « Permanences psychomagiques pour les victimes des attentats, rez de chaussée »… Les informations apparaissaient et disparaissaient à intervalles réguliers. Cela devait déjà faire la troisième fois que le message des consultations psychomagiques s’affichait, mais Adèle n’avait toujours pas bougé. Elle restait convaincue de l’inutilité de la permanence pour elle et ne savait en même temps pas ce qu’elle pouvait faire d’autre. Elle eut un bref sursaut lorsque la voix de sa cousine la sortit de ses pensées. Elle tourna le regard vers la jeune femme comme pour s’assurer qu’elle n’était pas victime de son imagination. Ce n’était pas vraiment qu’elle doutait de ses capacités psychologiques, mais elle aussi était surprise de voir Elise dans ce hall. Ce que la Française faisait devant le panneau, elle se le demandait bien elle-même. Une pensée traversa soudain son esprit et la perturba. Elle se retourna alors scrutant le hall. Pourvu que son oncle et le reste de la famille d’Elise ne soit pas présente. Elle n’était clairement pas en état d’assister au numéro de la famille unie qui se serrait les coudes dans les moments difficiles et traumatisants alors que la sienne était aux antipodes de ça.

Elise semblait pourtant bien la seule de sa famille présente à Sainte-Mangouste et Adèle la regarda de nouveau alors qu’elle expliquait comment elle avait fini dans ce hall. La Française allait lui répondre lorsqu’une autre voix familière se manifesta. Elle referma alors la bouche pour adresser un sourire à son amie. Elle ne s’attendait pas non plus à tomber sur la jeune femme, mais sa présence était bienvenue. Croiser ses camarades à Sainte-Mangouste après les attaques, quelque part ça lui faisait réaliser que la vie ne s’était pas arrêtée. Là avec elle, il y avait des filles qui avaient vécu la même chose qu’elle et qui elles non plus ne se voyaient pas confier leurs craintes à un inconnu.

- Ou sauver une licorne dans une forêt,
compléta Adèle doucement dans un sourire, pour ne pas avouer, sauver leurs peaux tout court de la noyade.

« Fragile » n’aurait sûrement pas été le premier mot qui serait venu à l’esprit d’Adèle concernant sa cousine. Elle avait bien trop de caractère pour ça. Pourtant, elle comprenait d’où venait l’insistance de ses parents. Forcément que cette attaque avait laissé des traces et les parents d’Elise étaient bien plus intéressés par la santé de leurs enfants que par leur réputation. D’ailleurs c’était bien étonnant qu’Hestia soit ici, mais la réponse ne se fit pas attendre. Un bon baratin pour lui permettre de prendre l’air et recouvrer un semblant de liberté. Un semblant, car avec ces bracelets, elles étaient bien limitées.

- Et bien ni l’un, ni l’autre, en fait… Stressée s’est mis en tête que je devais voir un psychomage sous prétexte qu’à elle ça lui faisait énormément de bien. On va dire que sans magie, c’est plutôt difficile de lutter et d’empêcher cette andouille de n’en faire qu’à sa tête…


Ha ça, si elle n’avait pas eu ce maudit bracelet, elle aurait sans doute pu repousser l’Américaine et ne pas se retrouver embarquée contre son gré.

- Ha oui, parce qu’en plus j’ai l’immense privilège de partager une chambre avec elle au Chaudron… Enfin ça aurait pu être pire, imaginez Cafteuse…

Oui comme à son habitude, elle utilisait les surnoms de ses camarades de classe pour parler d’eux. De toute façon, les deux jeunes femmes comprenaient très bien de qui elle voulait parler. Donc voilà Stressée comme colocataire, mais pas Cafteuse. Cette dernière à coup sûr serait passée par la fenêtre, même sans l’aide de la magie…

- Bref, je me demandais ce que j’allais bien pouvoir faire en attendant qu’elle daigne venir me rechercher…

Parce qu’évidemment, rencontrer un psychomage ne faisait pas partie de ses options. Par contre échanger avec les deux jeunes femmes, ça en était devenue une. Oui même avec Elise. A croire qu’il suffisait qu’une grande catastrophe survienne dans leurs vies pour qu’elles puissent discuter et se comprendre. Adèle acquiesça à la proposition d’Hestia. Oui il y avait sûrement un meilleur endroit que le hall de Sainte-Mangouste. Elle commença à se diriger naturellement vers la sortie de l’établissement avant de s’arrêter tout net, hésitante. Cette sortie-là menait directement sur le Londres moldu et clairement Adèle ne se sentait pas capable de passer par-là ne serait-ce que quelques minutes pour rejoindre un lieu sorcier. Elle n’avait déjà pas encore eu le courage de sortir sur le chemin de Traverse qui était pourtant au pied du Chaudron Baveur, alors se retrouver au milieu des moldus, là maintenant ? Impossible. Elle se retourna alors vers Elise et Hestia :

- Et si on allait au cinquième étage ? Il y a un salon de thé, je crois… Non parce que si l’autre ne me retrouve pas ici en revenant, elle va direct s’imaginer le pire…

Oui, mettre tout sur le dos de Stressée plutôt que d’avouer qu’elle était traumatisée à l’idée d’affronter le monde moldu, c’était la meilleure justification. Tant pis si ses camarades comprenaient que ce n’était pas la vraie raison. Elles étaient quand même assez perspicaces pour ne pas faire de remarque. Adèle se tourna donc naturellement vers le petit ascenseur de l’hôpital, parce que bien sûr, il n’était pas question de se taper cinq étages d’escaliers. Non, elle n’avait toujours pas pris la peine de s’exercer et de se rendre plus endurante, malgré tous les « si je m’en sors, je me mets au sport » qu’elle avait pu penser. Elle entra dans la petite cabine, pressa le bouton de l’étage et attendit que les portes se referment pour prendre de nouveau la parole.

- J’ai l’impression qu’on va devoir s’habituer à tout ça,
souffla-t-elle, je sais tu m’avais dit que ça n’irait pas en s’améliorant, ajouta-t-elle en regardant Elise, mais je ne pensais pas qu’ils pourraient nous attaquer directement dans notre monde…

Maintenant, elle ne pouvait plus seulement se dire qu’il suffisait d’éviter les moldus pour ne pas avoir d’ennuis. Non, cette organisation de malade venait de démontrer qu’ils pouvaient attaquer n’importe quand, n’importe où et que les sorciers n’étaient plus à l’abri nulle part.  


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Elise de Lestang
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Ce ne fut pas la voix d’Adèle qu’Elise entendit en premier lieu à moins qu’Elise ait des problèmes d’auditions et qu’elle ne sache pas primo reconnaître la voix de sa cousine – et vu que cette dernière lui a hurlé dessus et bousillé les oreilles un bon paquet de fois forcément que si – et secundo la voix elle l’entendait derrière elle. Voix qui ressemblait d’ailleurs étrangement à celle d’Hestia, Elise se tourna donc vers elle pour lui faire un sourire en la voyant les rejoindre et rejoindre la conversation en cours de route, avec brio, en notant qu’Elise n’était pas des plus fragiles. Elle s’apprêtait à lui répondre sauf qu’Adèle prit le relais pour rappeler le sauvetage de la licorne dans la forêt. Dans un cas comme dans l’autre, Elise n’avait pas eu l’impression de briller réellement mais peut être qu’elle se voyait plus négativement que ses camarades la voyaient. Elle répondit donc « C’est fou hein mais je ne leur ai jamais raconté ces deux aventures, peut être parce qu’à chaque fois le contexte n’était pas forcément en ma faveur. » Oh bah non,  pour l’aventure d’Hestia la bataille contre la potion avait mis sa camarade en danger, sans oublier le fait que c’était dû à l’étourderie – chose plutôt rare – d’Elise. Quant à la seconde histoire, encore moins, elle aurait eu l’air maligne tien si elle avait dû avouer à son père qu’elle avait craché et tapé sa cousine, puis qu’elle l’avait poussé dans l’eau manquant de la noyer au passage. Oh, juste pour raconter le sauvetage d’une licorne, il valait mieux éviter. Est-ce qu’Elise était la plus à plaindre du comportement de ses parents, pas forcément, elle en avait cependant pas tout à fait conscience. Elle ne se rendait tout simplement pas compte de la chance qu’elle avait, à ses yeux en ce moment, ils lui semblaient tous incroyablement étouffant et l’infantilisant alors que bordel, pour le nombre d’aventures qu’elle vivait, ils pouvaient tous être certains que le mental d’Elise était incroyablement bon et qu’elle n’avait pas envie de se confier à un inconnu, à la rigueur à ses amies, oui mais pas à quelqu’un qui la regarderait comme une petite chose parce qu’elle n’avait pas vécu un quart de ce qu’Elise et ses camarades vivaient cette année.

Hestia de son côté rappelait que sa famille était incroyablement casse-burne et qu’ils refusaient tout nettement qu’elle sorte. D’ailleurs Elise avait du mal à comprendre ce qui gênaient ses parents au juste dans le fait que la demoiselle ait vécu l’enfer… enfin Elise avait vu ça comme ça en tout cas. Elle n’osait pas lui demander de peur que ce soit une évidence pour les sangs purs et n’ayant pas envie de montrer une fois de plus qu’elle n’y connaissait pas forcément grand-chose, ayant été pour le moins préservé. Elle demanderait à son père en rentrant, il fallait juste trouver comment aborder la chose sans qu’il se doute que son adorable fille avait fait le mur… ça va c’était pas pour loupé un cours, c’est pardonnable. Adèle de son côté avait été traînée ici par Stressée. Quoi ? Attendez attendez ? Quoi ?! Mais depuis quand elles étaient potes ? Ah non c’est bon elle venait de la traiter d’andouille. C’est bon les gens, Adèle n’avait pas perdu ses neurones en même temps que sa magie, on est sauvé. Bon après, elle s’était fait traîner ici, elle était pas très douée, ou bien elle avait la force d’un moucheron… ouai comme Elise quoi… ça devait être de famille ça… quoi qu’Amaury il avait un peu plus de force quand même… ah les gars

Oh le cauchemar, elle était au Chaudron Baveur, chose qu’Elise avait complètement zappé, mais effectivement après coup, elle n’avait pas pu rentrer en France et il avait fallu trouver une solution. Mais alors le pire c’était d’être la camarade de chambre de Stressée, ah non mais là, c’est chaud. Quoi qu’Adèle fit preuve d’optimisme… si c’est surprenant mais ça peut arriver et il neige pas forcément dehors… bon après il y a sûrement une explosion quelque part, les BC qui s’énervent tout ça. Ça aurait pu être pire, si Elise était peu convaincue au départ, le nom de la personne en question, Cafteuse tien donc, ça faisait longtemps en vrai pas du tout vu que j’ai rédigé le rp murder hier pour le coup et effectivement, à choisir Stressée était mieux. Elise hésitait, raison pour laquelle elle ne disait plus un seul mot les laissant décider du fait qu’elles bougeaient et du lieu, à savoir le salon de thé en haut.

Est-ce qu’il était judicieux de laisser sa cousine au chaudron baveur, avant elle ne savait pas donc ça ne la perturbait pas plus que ça, preuve en est, elle ne s’était pas posée la question mais à présent, devait elle l’inviter chez eux. En temps normal, elle aurait demandé son avis à Amaury, n’étant pas très friande d’imposer la cousine casse pied à son frère mais il l’avait lâchement abandonné frère en carton et puis ça ferait plaisir au paternel… Elise avait appris, non pas à apprécié Adèle, quand même faut p as exagérer, disons plutôt qu’elles savaient se tenir et pouvaient parler sans se bouffer le nez, ce qui était une progression énorme par rapport au début d’année.

Ce n’est qu’en sentant le regard d’Adèle se poser sur elle qu’Elise se reconnecta à la conversation. Il  y eut quelques secondes de latences pendant lesquelles, elle essaya de comprendre de quoi elle parlait au juste avant qu’elle ne souffle « J’aurais aimé avoir tort. » Elle ne dit pas pour une fois afin de ne pas paraître prétentieuse, mais clairement, elle le pensait. « Comment vous vous en sortez sans magie toutes les deux ? » Parce qu’autant Elise avait passé des vacances chez les moldus, qu’elle avait fréquenté pas mal de moldus même et que non elle ne s’amusait pas à agiter sa baguette dans tous les sens lorsqu’elle les voyait, autant sa cousine et Hestia avaient baigné dans la magie depuis qu’elles étaient gosses, il fallait donc se réhabituer, ça n’avait pas l’air des plus évidents.

Une fois au cinquième étage, Elise fonça droit vers la table avec les trois fauteuils qui avaient l’air hyper confortable. Non parce que les autres, c’étaient des chaises en bois ou osier, Elise était pas plus douée dans ce domaine que dans celui des animaux, ce qu’elle savait en revanche, c’est que c’était forcément moins confortable que des coussins. Elle remettait sa décision de proposer à Adèle sans chez elle, d’accord son chez ses parents, à plus tard, d’abord il fallait voir comment se passait aujourd’hui avant de se projeter dans le futur. « Qu’est ce que vous faites de vos journées depuis qu’on est plus à l’université ? Parce que pour ma part, je vous avoue que je m’ennuie un petit peu. » Déjà dû au fait que tout le monde la couvait à la maison mais surtout qu’il ne se passait rien chez elle, alors non les explosions ne lui manquaient pas. En revanche, voir du monde un peu et puis faire de la magie, s’entraîner à des sorts. « Et j’essaie d’enlever le bracelet assez souvent aussi mais » Elle montra son poignet et le bracelet intact, bien qu’elle ait essayé plein de truc pour le bousiller «  ça ne fonctionne pas vraiment. »



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En quelques mois à peine, Hestia s’était rendue à Sainte Mangouste plus souvent qu’en près de dix ans. Et dans quelles circonstances. La dernière fois, elle avait transplané au milieu du hall, en hurlant, avec une Thalia grièvement blessée dans les bras. La panique avait alors envahi les couloirs de l’hôpital. Elle se souvenait des blessés qui arrivaient par dizaine, des cris, des infirmiers qui courraient partout et des médicomages débordés. Elle n’avait assisté à cet affreux spectacle que quelques instants mais ça avait été assez pour la marquer. Voir sa sœur aînée et ses amis blessés, être embarqués sur des brancards par des soignants dépassés par les évènements était une expérience qu’elle ne souhaitait jamais renouveler. En fait, elle aurait même préféré ne jamais avoir à remettre les pieds à Sainte Mangouste, ce lieu était chargé de souvenirs traumatisants qu’elle aurait préféré pouvoir oublier d’un claquement de doigts. Mais comme le destin aimait bien lui jouer des tours vaguement cruels, sûrement trouvait-il ça drôle. Peut-être était-ce un coup du Karma pour la punir de son caractère difficile. Dans tous les cas, il s’était avéré que le seul endroit où elle pouvait échapper un peu au contrôle de ses parents n’était autre que cet hôpital de malheur. Certes, la Serpentarde n’avait eu aucune envie de venir là, se retrouver à Sainte Mangouste était peut-être son seul moyen de sortir de chez elle avant de devenir folle mais elle n’était pas pour autant ravie de se trouver là. Elle avait menti à ses géniteurs en affirmant que les rendez-vous avec les psychomages étaient obligatoires, ça lui avait acheté un peu de temps en dehors des murs de leur demeure, mais ça l’avait aussi bloqué à Sainte Mangouste où elle devait s’occuper pendant quelques heures avant que sa mère ne revienne la chercher. Ou n’envoie leur elfe de maison la récupérer, si jamais elle se sentait d’humeur à infliger cette humiliation à sa fille.

Hestia s’était préparée à quelques heures de solitude et d’ennui. C’était ça ou vraiment aller voir un psychomage. Mais elle n’avait absolument aucune intention d’aller raconter sa vie et ses traumatismes à un parfait inconnu. Elle s’était donc résolue à l’ennui, au fond ça ne changerait pas beaucoup de ses journées à Godric’s Hollow, mais au moins elle était dans un décor différent et après plusieurs jours d’enfermement, ça faisait toute la différence. Ce à quoi Hestia ne s’était pas attendue, c’était à trouver non pas une, mais deux de ses amies dans le hall de l’hôpital. Pour une fois le Karma semblait avoir cessé de s’acharner sur elle, à moins qu’il ne soit tout simplement en vacances ou trop occupé à rendre la vie de quelqu’un d’autre impossible. Au fond, la verte s’en fichait, elle était soulagée de voir Adèle et Elise c’était tout ce qui comptait. Elle était tout de même un peu étonnée de les voir là, au delà du hasard de se retrouver toutes à Sainte Mangouste pile au même moment, elle savait que ses camarades n’étaient pas non plus du genre à aller se confier au premier psychomage venu. Adèle ne tarda pas à lui confirmer cette impression. C’était donc Stressée la coupable. Et c’était sa colocataire au Chaudron Baveur en plus, Hestia la plaignait, certes elle aurait pu tomber sur Cafteuse, ce qui aurait été mille fois pire, un vrai grelot à la place de la cervelle celle-là, mais ça ne devait tout de même pas être un cadeau tous les jours de vivre avec l’angoissée de service. La Carrow aurait aimé pouvoir proposer à sa meilleure amie de venir vivre chez elle. Ils avaient la place et elles se seraient senties moins seules, mais avec ce foutu bracelet qui devait rester secret, Cyrus et Athéna n’accepteraient jamais la présence de la française sous leur toit. Qu’elle ait été présente lors de la scène ne changerait rien pour eux. Qu’elle en porte un également ne ferait même qu’empirer les choses. Hestia était donc condamnée à se sentir coupable de ne rien pouvoir faire pour aider sa plus proche amie. Au moins elle avait un toit sur la tête et une personne qui s’inquiétait pour elle. Stressée n’était peut être pas la colocataire idéale, mais au moins elle se préoccupait sincèrement des autres. Bon, elle n’était clairement pas douée pour ça, mais l’intention était là.

En attendant, elles n’allaient pas rester plantées dans le hall à admirer les affiches qui interpellaient les patients sur les dangers de laisser trainer sa baguette magique. Hestia arracha son regard d’une image représentant une sorcière coiffée d’une couronne coincée dans un bloc de glace avec à ses pieds un bébé armé de la baguette d’un de ses parents et qui clamait : "A votre avis, que s’est il passé pour que la reine devienne givrée ?" pour proposer qu’elles aillent ailleurs. L’hésitation d’Adèle n’échappa pas à la Serpentarde, mais elle ne fit aucune remarque. Prendre l’air aurait été plaisant mais cela voulait dire se retrouver au milieu des moldus et elle n’était clairement pas prête à ça. Sûrement n’était-elle pas la seule. D’elles trois, Elise était la seule habituée aux moldus mais ça ne voulait pas forcément dire qu’elle acceptait facilement de se mêler à eux depuis la fusillade. Hestia hocha donc la tête quand son amie leur proposa d’aller au salon de thé de l’hôpital. Dans l’ascenseur, la verte hocha gravement la tête aux dires de ses camarades. S’habituer à ce genre d’attaque, quelle horrible pensée et pourtant, elle devenait de plus en plus présente. C’était la deuxième fois que le Blood Circle attaquait les sorciers et cette fois ils avaient démontrés qu’ils pouvaient envahir leur société. Clairement, ils n’étaient pas des anges et Merlin seul savait ce qu’il se passerait ensuite. Hestia écarta ces pensées déprimantes pour se concentrer sur la question d’Elise. La vie sans magie. Hum, voilà qui était à peu près aussi déprimant en fait comme sujet. « Je ne me rendais pas compte de tout ce que la magie faisait pour moi. Tout est si lent et difficile à faire. » Soupira-t-elle en haussant les épaules. Sans sa magie, elle se sentait ridicule et inutile, comme une enfant qui devait tout réapprendre et qui, en plus, n’était pas douée pour ça. Au fond, Hestia n’en avait pas vraiment honte, elle était née et avait été élevée sorcière, elle n’avait rien connu d’autre. La vie sans magie c’était totalement nouveau pour elle alors bien sûr qu’elle avait du mal à se faire à cette nouvelle manière de vivre. Ses amies pourraient sûrement comprendre, surtout qu’elle soupçonnait Adèle d’être dans le même cas qu’elle, mais ça ne rendait pas la situation moins frustrante. « Je crois que s’ils n’essayaient pas de nous exterminer, j’aurais un respect nouveau pour les moldus. » Conclut-elle finalement. Elle le reconnaissait, vivre sans magie était aussi compliqué qu’elle ne l’avait craint, pourtant les moldus s’en sortaient à la perfection et avaient même des technologies très avancées. S’ils ne s’en servaient pas pour détruire les sorciers, Hestia aurait pu porter un regard bien différent sur eux.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur un salon de thé presque désert, aussitôt Elise se chargea de leur réserver les fauteuils les plus moelleux de la pièce. La Serpentarde lui adressa un léger hochement de tête appréciateur. Une fois installée, Hestia se saisit de la carte, elle n’avait pas vraiment eu l’intention de boire quoi que ce soit en venant à Sainte Mangouste, mais puisqu’elles étaient là et qu’elles avaient un peu de temps devant elles, pourquoi pas. Elle la feuilleta distraitement pendant qu’Elise les interrogeais sur leur nouveau quotidien sans magie. Hestia ne put empêcher un mot de retenir son attention. « Tu as de la chance si tu ne t’ennuies qu’un peu. » Souligna-t-elle avec un petit sourire. Bien sûr, pour la bleue la situation était certainement plus facile à vivre, le monde moldu elle le connaissait, même si elle était coupée d’une partie de ses origines, s’occuper et se déplacer librement devait être plus simple pour elle. Pendant une seconde, la Carrow ressentit une pointe d’envie. Elle ne regrettait pas d’être née sorcière, mais elle se rendait bien compte qu’il y avait beaucoup de choses dont elle ignorait tout, et c’était dans ce genre de situation que ça pouvait l’handicaper. Ca, et sa famille de sang-pur rigide. « Mes parents refusent que ça se sache, alors je ne peux pas vraiment sortir. D’ailleurs je ne devrais même pas vous parler. » D’un geste, elle leva son poignet droit où, caché derrière son gilet, l’affreux bracelet du Blood Circle se trouvait. Elle jeta un coup d’œil à ses camarades. Cette situation était ridicule elle le savait, n’importe qui aurait pu voir le moldu lui passer l’accessoire de malheur mais ses parents comptaient sur la panique générale pour que cela soit passé inaperçu. Jusqu’à maintenant leur théorie s’était révélée payante, seuls les quelques sorciers qui s’étaient trouvés aux côtés d’Hestia pendant les faits étaient au courant. Et Elise maintenant, ainsi que Thalia à qui la verte s’était résolue à ne rien cacher. Au moins les quelques personnes au courant étaient de confiance, la Serpentarde n’imaginait pas ses amies aller crier la nouvelle sur tous les toits.

« J’ai tenté de voir s’il était possible de faire une potion sans magie, autant vous dire que le résultat était catastrophique. Depuis, je m’occupe comme je peux, mais les journées sont de plus en plus longues. » Hestia grimaça au souvenir de sa tentative de potion ratée. Au moins sans magie le mélange n’avait pas muté et tenté de la tuer comme ça avait été le cas avec la potion d’Elise. En fait son chaudron n’avait pas bougé et le liquide à l’intérieur non plus, il s’était contenté de dégager une odeur horriblement nauséabonde qui l’avait forcé à appeler l’elfe de maison de la famille à la rescousse. Pour une passionnée de potion telle qu’elle, cet échec avait été un coup dur, depuis Hestia avait l’impression que les heures passaient encore plus lentement. « A ce rythme là j’aurais bientôt lu toute la bibliothèque de la maison. » C’était ça son activité principale, la lecture. Que ses camarades ne se méprennent pas, Hestia aimait lire, elle ne disait pas non à un bon roman ou un ouvrage sur ses passions, mais ce n’était pas au point d’y passer ses journées. Or sans magie, c’était à peu près la seule activité que sa maison de famille avait à lui offrir. « C’est loin d’être palpitant. » Elle était un peu fataliste, mais elle n’exagérait pas. Elle avait grandi en créant des potions ou en apprenant à voler, tout de suite les activités plus classiques étaient monotones. Ca avait un petit coté risible alors elle se tourna vers ses camarades. « Dites-moi que vous vous en sortez mieux que moi. » Lança-t-elle en leur adressant un léger sourire. Qui sait, peut-être qu’elle pourrait en tirer des idées pour faire passer les jours plus rapidement. Sinon, eh bien, elles se soutiendraient mutuellement. Pourtant cela ne sembla pas très encourageant quand Elise leur annonça avoir tenté d’enlever le bracelet sans succès. De son côté, Hestia n’avait pas expérimenté les mêmes méthodes, elle s’était tournée vers l’elfe de maison de la famille. Mais même la magie puissante de la créature n’avait eu aucun effet sur le maudit bracelet. Un échec dont elle ne dit rien, si elle n’avait pas d’espoir à donner, elle pouvait au moins tenter de ne pas plomber l’ambiance.

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Adèle de Lestang
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Lun 3 Fév - 17:21

 

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— Elise, Hestia & Adèle

Oh bah ça c’était étonnant… Adèle n’avait aucun mal à imaginer qu’Elise se soit gardée de raconter le sauvetage de la licorne. Déjà, ça c’était passé en retenue et pour ça, il n’y avait vraiment pas de quoi se vanter. Encore moins de la manière dont elles s’étaient retrouvées en retenue. En y repensant maintenant, la Française réalisait même à quel point ça avait pu être stupide. Non, elle non plus ne l’aurait pas raconté. De toute façon, elle ne racontait quasiment rien à sa famille puisqu’ils n’en avaient absolument rien à faire. Ils se foutaient qu’elle soit heureuse ou déprimée, ou de connaître le contenu de ses journées. Tout ce qui comptait, c’était la réputation. C’était d’une banalité sans nom pour les sang-purs en fait. Faites ceci, faites cela toujours pour l’honneur de la famille et tant pis si c’est au prix de sa liberté. Hestia comprenait d’ailleurs parfaitement puisqu’à cause de cela, elle se retrouvait cloîtrée chez elle et à devoir inventer une excuse pour changer d’air. Et changer d’air, c’était se retrouver au cinquième étage d’un hôpital. C’est sûr on avait vu mieux, mais Adèle ça lui convenait très bien comme ça.

Elle ne voulait pas parler à un inconnu, à quelqu’un qui n’avait pas vécu ce qu’elle avait vécu, à quelqu’un qui ne pouvait qu’imaginer et compatir. Par contre, il fallait reconnaître que les derniers évènements la rongeaient et qu’elle avait sûrement besoin de laisser quand même sortir les mots. Alors à sa meilleure amie et à sa cousine avec qui elle avait déjà partagé ses craintes plus tôt dans l’année malgré leurs différends, des filles qui comprenaient ce qu’au fond elle ressentait pour avoir été présentes lors de l’attaque, les paroles étaient venues simplement. Adèle avait bien vu en février les dégâts laissés sur ses camarades. Elle avait bien compris qu’une nouvelle menace avait surgi, mais comme beaucoup elle s’était simplement dit qu’il suffisait de ne pas aller à la rencontre de cette menace. Malheureusement, elle avait été bien naïve de croire qu’il suffisait de rester sagement à l’écart pour être tranquille et pour ça, elle se détestait. Elise aurait aimé avoir tort, et Adèle aurait aimé l’avoir prise plus au sérieux. Peut-être qu’elle aurait été plus préparée ? Peut-être qu’elle ne se serait pas sentie si vulnérable ? Qu’elle aurait mieux réagi ? Peut-être qu’elle n’aurait pas eu ce bracelet autour du poignet ? La Française écouta son amie répondre à la question de sa cousine et acquiesça :

- Je suis devenue dépendante des autres et je déteste ça.

Elle ne pouvait plus transplaner et donc faire ses déplacements comme elle le voulait. Si elle se blessait même pour une simple coupure, elle devait attendre qu’on la soigne ou rester blessée. Si elle cassait quelque chose, elle ne pouvait plus le réparer elle-même. La tache d’encre tombée sur son gilet, Stressée avait dû la faire disparaître pour elle. Transporter ses affaires jusqu’à sa chambre du Chaudron ? Elle avait encore dû se résoudre à demander de l’aide pour ne pas suer dans les escaliers. Elle qui détestait devoir demander de l’aide et être redevable, était servie. Si lent et si difficile avait dit Hestia ? Oui, tant d’habitudes à compenser, de quoi devenir folle et déprimée. Elle ne pouvait même pas songer un instant admirer les moldus pour leur ingéniosité. Que penser d’eux à présent ? Ils étaient passés pour elle d’insignifiants à effrayants.

Lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, Adèle observa les lieux si calmes avant de rejoindre les deux filles sur, sans nul doute, les places les plus confortables. Elle écouta alors Elise puis Hestia prendre la parole sans réagir. Sa cousine s’ennuyait, Hestia s’ennuyait et elle ? Elle était d’abord restée longtemps dans un état second. Après s’être sortie de l’enfer, il avait fallu encaisser ce qu’il s’était passé, car nier et tenter d’oublier les événements était impossible. Elle revoyait tout très clairement minute par minute, du moment où elle avait apostrophé ce moldu dans la file d’attente, en passant par les tirs, le moment où elle avait été agressée, ou encore celui où on lui avait posé ce bracelet. Elle revoyait les morts et ne cessait de se demander pourquoi eux et pas elle. Et puis, il avait fallu se ressaisir pour Stressée, mais ses journées n’avaient pas été plus trépidantes que celles des filles.

- Je n’ai pas vraiment fait grand-chose non plus.

Elle aurait pu pourtant. Au pied du chemin de Traverse, il y avait sans doute plus à faire que coincée chez ses parents. Sauf que la Française n’était sortie de sa chambre que pour prendre ses repas. Elle ne se sentait plus à l’abri nulle part. Ils avaient trouvé l’université et même le ministère d’après la Gazette, alors pourquoi pas le chemin de Traverse et… Sainte-Mangouste ? Surtout qu’avec ce bracelet, elle était encore plus vulnérable qu’avant. La blonde écouta distraitement le récit des expériences ratées de son amie, cherchant un peu de monnaie dans sa poche pour régler la tasse de thé qu’elle comptait commander. Ses doigts rencontrèrent alors la lettre pliée dans sa poche qu’elle avait reçue juste avant d’atterrir ici. Ses pensées dérivèrent alors vers le contenu du courrier. C’est vrai que sa vie à l’auberge n’était pas trépidante, que bavarder avec sa colocataire imposée n’était clairement pas ce qu’elle préférait et que ses conversations au dortoir avec Hestia lui manquait. C’était vrai aussi qu’à part relire les manuels qu’elle avait pu récupérer ou un de ses vieux romans préférés, elle n’était pas très active, mais ça ne la dérangeait pas parce que c’était provisoire. En revanche, si elle devait accepter ce que sa famille lui imposait dans cette lettre, il n’y aurait plus rien de provisoire. Car ce serait bien durant toute sa vie qu’elle s’ennuierait, pendant toute sa vie que ses conversations avec ses amis lui manqueraient, ou encore qu’elle broierait du noir. Elle ne pourrait pas s’épanouir dans le métier de ses rêves. Elle devrait renoncer définitivement à la quête de ses origines. Il lui faudrait reprendre le rôle parfait qu’on la forçait à endosser pour toujours faire honneur à la famille. Dans ce monde qui s’écroulait, ça n’avait même plus de sens. Adèle sentit alors les regards sur elle et tenta de se raccrocher à la conversation. Elle devait répondre quelque chose ?

- Je… euh… On commande ?
Proposa-t-elle hésitante.

En plus de sa boisson, la Française demanda une assiette de biscuits qu’elles pourraient se partager. Piochant dans la pile, elle reprit :

- Je ne pensais pas finir l’année de cette manière… Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? C’est quoi les solutions pour ne pas terminer entre quatre planches ?

Si elle en doutait, maintenant elle en était certaine. Le ministère de la magie était complètement dépassé par les événements et ne savait pas quoi leur dire.

- Enfin après...
commença-t-elle avant de se raviser, non rien...

Enfin peut-être que de toute façon, cela ne resterait pas sa priorité très longtemps.


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S’il y a bien un point sur lequel Elise était d’accord avec Hestia, c’est que ce n’était pas simple de vivre sans magie lorsqu’on y était habitué. Le fait que ses grands parents soient moldus n’y changeaient absolument rien. Elise aussi rangeait sa chambre avec sa baguette, ne débarrassait plus la table autrement qu’avec de la magie. Les avantages d’être sorcière, elle les utilisait sans vergogne. Ce qui était logique, est ce qu’on demandait à un voyant de fermer les yeux pour faire comme s’il était aveugle ? non et bah Elise c’était la même chose, elle savait vivre comme une moldue, ce n’est pas pour autant qu’elle n’était pas moins attachée à sa magie que les deux autres filles. Son seul avantage c’est que pour bien connaître le monde moldu, elle s’était de nouveau adaptée, ça ne l’empêchait pas d’être gavée par ce qui lui arrivait, mais elle s’adaptait relativement bien. Qu’Hestia dise qu’elle aurait presque pu avoir un respect nouveau pour les moldus, ça avait quelque chose d’amusant, surtout en connaissant l’amour de sa famille pour les moldus. Mais bon, ces crétins de moldus n’aidaient pas à l’amélioration de la vision qu’avait d’eux Hestia… Même les efforts d’Elise pour lui montrer les bons côtés, ça n’effaçait pas les mauvais et les moldus avaient décidé de ne pas aider Elise dans cette tâche harassante. Elise rejoignait un peu beaucoup sa cousine sur le fait que le problème majeur, chez elle, résidait dans le fait d’être dépendante actuellement, parce qu’elle n’avait pas envie de devoir faire des trucs si simples avec la magie. Demander, ça l’enquiquinait et si elle, était embêtée à l’idée de demander à son frère dont elle était hyper proche, elle n’imaginait même pas comment devait le vivre Adèle de son côté.

A côté des filles, Elise avait l’impression d’être ingrate et de vivre un rêve. Ce qui était quand même incroyable. En fait toute la différence résidait dans le fait que sa famille à elle était une famille NORMALE. Entre le fait que la famille d’Adèle n’ait pas demandé au père d’Elise d’héberger leur fille, chose qui était dingue tout de même, et Hestia qui avait des parents tout droits sortis des temps médiévaux, Elise était la mieux lotie. Si elle sentait que sa curiosité pouvait être mal perçue, la tentation était trop tentante, elle voulait comprendre les parents de la jeune Carrow « Je ne suis pas sûre de comprendre pourquoi ils refusent ? Tu n’y es pour rien non ? Ils le savent que l’université a été attaqué et que tu as juste subi » Elle avait failli dire qu’elle était une victime mais ça n’aurait pas été plaisant du tout. Qui parmi elles trois accepterait seulement l’étiquette de victime sur la tête.
Elle avait essayé de faire une potion ? Ah ça ce n’était pas Elise qui aurait tenté, déjà qu’elle arrivait à foirer les potions en étant en possession de tous ses moyens, elle imaginait le massacre sans magie. « Sur une échelle de potion pourrie, elle était mieux classée que la mienne ou moins bien ? »

Pour ce qui était de devoir occuper son temps libre, Elise n’était pas mieux lotie que les autres. Oui, les livres commençaient à manquer. Elle allait finir par dire à Sélénya de demander des livres de médecine à sa sœur et prendre de l’avance sur ses cours parce que le temps commençait à être sacrément long. En plus, impossible de savoir combien de temps ça allait durer.  « Je crois que je prends de l’avance pour les cours de médecine. » Elle jeta un coup d’œil à Adèle s’apprêtant à lui dire, je suppose que tu fais pareil ? Après tout étant donné le niveau de chacune – par rapport au reste de la classe qui étaient un brin demeuré tout de même -.  Adèle devait passer aussi son temps libre à réviser. Sauf que voilà, Adèle avait l’air totalement ailleurs, ce qui était rare. Elise n’aurait jamais caractérisée sa cousine comme quelqu’un étant dans la lune et pourtant, là, c’est l’impression qu’elle avait. Aussitôt, son regard revint sur Hestia comme pour avoir la confirmation que sa cousine pétait un boulon et pas le boulon du genre frayeur parce que plouf dans l’eau, non elle était ailleurs et finalement, peut-être parce qu’il y avait un silence, Adèle proposa de commander. Oui c’était pas plus mal.

C’est donc autour d’un café pour Elise– parce que oui c’est vrai que de rendre excitée Elise qui est déjà une pile électrique, c’est logique – que la conversation reprit son court. Bon déjà, Elise ne pu pas la lancer puisqu’elle était occupée à croquer dans un biscuit et donc ne parlant pas la bouche pleine, elle laissa à Adèle tout le temps de plomber l’ambiance. Non mais franchement, est ce qu’elle ne pouvait pas débuter une conversation sur le programme de l’été, ça c’était intéressant plutôt que de savoir comment échapper à la mort. « Tout d’abord, la première étape c’est que le ministère, ou les médicomages, je ne sais pas trop qui s’en charge, nous débarrasse de nos bracelets de misère. C’est un peu long. Ensuite, je pense qu’il faut éviter de penser à demain et se concentrer sur le présent. »  Elle en savait quelque chose, elle avait l’impression que depuis qu’elle était rentrée en contact avec Greyback, sa vie ne tenait qu’à un fil, donc il valait mieux essayer de vivre sa vie au maximum, ce qui n’empêchait pas vraiment Elise d’être effrayée puisqu’étant très nulle pour relativiser.

Non, décidément, il y avait quelque chose d’encore plus perturbant aujourd’hui que le fait de ne pas pouvoir faire de magie. C’était les réactions d’Adèle. Elle était bizarre, bon Elise avait toujours trouvé sa cousine bizarre – en même temps une cousine qui laisse son cousin la draguer, c’était la définition même du mot bizarre – mais à ce point non jamais. « Il s’est passé quelque chose ? Peut-être qu’on pourrait t’aider ? » Bon en l’état c’était compliqué s’il fallait faire de la magie mais bon, si quelque chose perturbait Adèle, les deux autres filles à table avec elle pouvait peut-être lui venir en aide. Elise jeta un coup d’œil vers Hestia comme pour que cette dernière ait les mots pour la pousser un peu à parler. Elles ne seraient pas trop de deux à pousser un peu Adèle à se confier.

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Quel spectacle étrange que celui qui se déroulait sous les yeux de Hestia. Adèle et Elise assises, ensembles, dans un salon le thé sans qu’aucune parole acerbe ne vienne déchirer l’air et que les regards échangés ne comportent pas la moindre animosité. Et le tout de manière complètement volontaire. Comme c’était désarçonnant. Dire que quelques mois plus tôt, les deux cousines en étaient venues aux mains au beau milieu des couloirs de l’université magique. Et que dès le début de la nouvelle année, rebelotte, elles s’étaient bouffé le nez dans un autre couloir -décidément ils en avaient vu des choses les couloirs de l’université- devant une Hestia et une Sélénya qui avaient tenté d’apaiser les choses avec plus ou moins de succès -c’est-à-dire pas beaucoup on va pas se mentir. Tout ça sans parler de la retenue en pleine forêt qui avait eu lieu entre temps et qui avait aussi été le théâtre de prises de bec assez mémorables pour que Hestia ait l’impression d’y avoir assisté alors qu’elle n’en avait eu le récit que par Adèle, c’était pour dire la violence de l’instant. Et maintenant elles prenaient le thé ensemble ? Certes, le contexte était un peu particulier, la rencontre était fortuite et la situation faisait que bien évidemment elles préféraient passer du temps ensemble plutôt que de parler avec un psychomage, mais tout de même. Hestia n’était pas mécontente d’assister à cette scène sinon elle ne l’aurait peut-être pas cru possible. Elle savait que la relation entre les cousines était moins tendue depuis quelque temps, mais comme elles ne suivaient pas le même cursus que les deux futures médicomages, et qu’elles ne vivaient pas non plus collées toute la journée, elle n’avait pas vraiment eu l’occasion de s’en apercevoir par elle-même. Ca ressemblait un peu à un miracle -digne d’un téléfilm de Noël puisqu’apparemment il n’y a plus de saison pour ça-, le genre de scène que l’on attendait plus et qui parvenait à nous surprendre. Dans tout ce terrible contexte causé par le Blood Circle c’était rassurant de voir qu’un peu de bon pouvait toujours subsister.

Malheureusement, leur conversation n’avait pas grand-chose de particulièrement agréable. Certes, elles ne se hurlaient pas des horreurs à la figure, ce qui était vraiment une amélioration significative par rapport à leurs discussions précédentes, mais tout de même, parler du Blood Circle et de la terreur que ses membres causaient n’était pas très réjouissant. Pourtant, en cet instant, c’était aussi ce qui les rapprochait, toutes les trois avaient vécu cet attentat et devaient maintenant en subir les conséquences. Certes Elise ne s’était pas trouvé en compagnie des deux Serpentardes lors de l’attaque, mais le résultat était le même : une terreur innommable, une douleur insupportable et un joli bracelet suppresseur de magie en cadeau. Même si elles ne géraient pas le contrecoup de la même manière, elles se comprenaient, cette appréhension qui ne les lâchait plus, cette amertume face à ce qui leur arrivait : elles les ressentaient toutes. Ce qui les différenciait en revanche, c’était les réactions de ceux qui les entouraient. Ah, jamais les familles de sang-pur et de sang-mêlé n’avaient été si opposées ! Celles de Hestia et Adèle étaient forgées dans le même moule alors la Serpentarde n’était pas surprise de voir que les proches de la française ne s’étaient pas démenés pour l’aider durant cette épreuve. Ça la révoltait, mais ça n’avait rien de surprenant. Par contre, la situation semblait être toute autre pour la Serdaigle. Tant mieux pour elle. Hestia s’interdit de songer à ce qu’aurait pu être son existence si elle était née dans une famille comme celle de la petite blonde, elle avait appris depuis longtemps qu’il n’était pas toujours bon de rêver. Toute cette situation était déjà assez difficile à vivre comme ça, pas besoin d’en rajouter une couche.

Elle ne fut pas réellement surprise d’entendre les questions d’Elise. Pour une personne qui n’avait pas grandis dans une famille de sang-pur conservatrice les paroles de la verte pouvaient être déconcertantes. Pourquoi est-ce qu’une famille aimante chercherait à enfermer son enfant suite à une attaque subis, hein ? C’était bien ça le problème, la famille aimante et compréhensive ce n’était pas celle de la Serpentarde. La bleue ne pouvait pas le comprendre parce que ses propres parents étaient aimants, eux. « Ils ne voient pas les choses comme ça. » Déclara-t-elle lentement en déposant la carte du salon de thé sur la table qu’elles partageaient. Hestia jeta un coup d’œil à Adèle, se demandant si la famille de la française partageait le point de vue de la sienne. « Tout ce qu’ils voient c’est que leur fille sorcière au sang si pur et si supérieur n’a pas été capable de se défendre face à un vulgaire moldu. » Reprit-elle, amère, en accentuant certains termes pour bien montrer combien elle trouvait tout ça ridicule. Pourtant chez elle, elle était bien la seule. Tout ce que ses parents voyaient c’était qu’elle avait été une victime, que contre de misérables moldus, ces êtres si inférieurs, elle n’avait pas été capable d’avoir le dessus. Elle avait bien tenté de leur expliquer, de leur narrer l’horreur de la scène, comment elle avait tenté d’aider ses amis, comment un moldu qui faisait deux fois sa taille lui était tombé dessus alors qu’elle entrainait une Alcyone blessée vers une sortie, tout ça avait été balayé d’un geste méprisant. Parce que le résultat était le même. « Et que maintenant je suis réduite au rang de moldue. » Et ça c’était encore pire pour les Carrow. Sans le bracelet ils auraient pu faire passer leur fille pour une survivante, mais avec le bracelet elle n’était qu’une victime parmi tant d’autres. C’était une insulte. Hestia releva un regard résigné vers Elise, il n’y avait même pas de colère dans ses prunelles, l’amertume s’était éteinte depuis longtemps, juste un fatalisme qui grandissait d’année en année. Est-ce que la Serdaigle allait comprendre ? Sûrement pas. Est-ce que tout ceci allait lui faire aimer un peu plus sa propre famille ? Certainement. Enfin un peu de positif dans tout ça.

Est-ce que discuter de la manière dont elles occupaient leurs journées allait leur remonter le moral ? Sans surprise, la réponse était : pas plus. Le verdict était sans appel : elles s’ennuyaient toutes. Au-delà de la frustration d’être coupées de leur magie, la conséquence imprévue était que le temps leur semblait beaucoup plus long. Hestia ignorait combien de temps encore allait être nécessaire aux chercheurs pour trouver une solution, mais elle espérait que l’attente allait bientôt prendre fin. Occuper ses journées, surtout quand elle n’avait pas le droit de quitter la demeure familiale était vraiment fastidieux. La perspective de lire l’intégralité de la bibliothèque familiale n’était pas particulièrement réjouissant - alors que moi vous voyez si je pouvais faire baisser ma PAL je dirais pas non lol - mais puisque faire des potions était exclu, que pouvait-elle faire d’autre ? D’ailleurs sa remarque sur sa tentative de potion ratée ne manqua pas de faire réagir Elise. Hestia prit une seconde pour se rappeler le désastre et le comparer avec celui qu’elles avaient vécu quelques mois plus tôt. « Sur une échelle de potion pourrie, elle faisait une bonne concurrence à la tienne. Par contre, sur une échelle de potion tueuse, c’est bien la tienne qui remporte la palme. » Trancha-t-elle avec un sourire. Oh sur le coup manquer de se faire tuer par la potion d’Elise la verte n’avait pas trouvé ça très drôle, quand elle avait raconté cette aventure à Adèle c’était plutôt l’irritation et l’épuisement qui perçaient dans sa voix mais maintenant elle parvenait à y repenser et à sourire. L’expression de la Serpentarde vacilla légèrement en voyant la française sortir à grand peine de ses pensées, elle croisa le regard d’Elise qui avait l’air aussi perplexe qu’elle. Ce n’était pas le genre d’Adèle de se perdre sans ses pensées, Hestia avait beau la côtoyer depuis moins d’un an, elle savait parfaitement que son amie ne se complaisait pas à rêvasser. La française rompit finalement le silence pour leur proposer de commander, dubitative, la Carrow hocha la tête.

Quelques minutes plus tard, des tasses et une assiette de biscuits flottèrent jusqu’à elle. S’efforçant d’oublier qu’elle n’était plus capable d’effectuer ces petits actes de magie, Hestia se saisit de sa tasse de thé. Elle acquiesça aux paroles de sa meilleure amie, qu’elles finissent l’année ainsi, elle non plus ne l’avait pas vu venir. En fait, personne n’avait vu venir la soudaine montée en puissance du Blood Circle, pas même le Ministère de la Magie, il avait fallu qu’ils réussissent à percer leurs barrières les plus puissantes pour enfin être considérés comme une menace. Quant à savoir comment faire pour ne pas finir entre quatre planches, eh bien ça commençait par arrêter de se dire que les moldus étaient parfaitement inoffensifs. Ça allait être dur pour la plupart des sorciers, mais les derniers attentats avaient été un électrochoc. « On a été pris par surprise. Maintenant le Ministère sait à quoi s’attendre, il va pouvoir réagir en conséquence. » Enchaina-t-elle à la suite des propos d’Elise, tout en considérant que ce n’était pas une excuse valable. Il était grand temps que le Ministère prenne le Blood Circle plus au sérieux. Si on demandait à Hestia, ça venait trop tard puisque pour cela il avait fallu que des vulgaires moldus arrivent à les couper de leur magie. Mais maintenant que le mal était fait, elle espérait que le Ministère allait enfin prendre ses responsabilités et réagir en conséquence. Hestia jeta un coup d’œil à ses camarades par-dessus sa tasse, fronçant les sourcils face à l’hésitation d’Adèle. De nouveau elle eut l’impression que quelque chose clochait. Chercher ses mots, ça ne ressemblait pas à la française. Quelque chose clochait, elle en aurait mis sa main au feu -et si ça pouvait faire cramer le bracelet en plus c’était tout benef. La réaction d’Elise ne fit que renforcer sa conviction, elle ne se faisait pas des idées. C’était au moins la preuve que même si leur amitié datait de moins d’un an, elle connaissait bien Adèle. « C’est pas juste l’attaque qui te perturbe, n’est-ce pas ? » Supposa-t-elle en reposant sa tasse sur la table pour attraper un biscuit. Non, ça ne pouvait pas être que ça, l’attentat et ses conséquences, elles en parlaient librement depuis un moment. Si Adèle avait eu une gène par rapport à ce sujet elle l’aurait montré depuis le début. Avisant le regard d’Elise, Hestia reporta ses prunelles sur son amie. « Tu peux nous parler, peu importe ce qu’il se passe on ne jugera pas, tu le sais. Et si on peut faire quelque chose, n’importe quoi, on le fera. » Ajouta-t-elle en échos aux paroles de la Serdaigle. Au fond d’elle, la Serpentarde pouvait sentir l’inquiétude poindre, mais aussi cette conviction féroce qu’elle ferait tout son possible pour aider sa meilleure amie.

CODAGE PAR AMATIS


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Adèle de Lestang
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— Elise, Hestia & Adèle

Il y avait un fossé entre les familles des deux Vertes et celle d’Elise. Tout était complètement différent dans leurs manières de voir les choses et d’agir. L’Aiglonne ne semblait pas comprendre comment Hestia se retrouvait cloîtrée chez elle ou même qu’elle n’ait pas le droit de parler à personne. La réputation, toujours la réputation, comme si leurs vies valaient moins que celle-ci. Adèle enviait Elise. Elle l’enviait depuis le début. Lorsqu’elle avait pu voir comment elle et son frère était unis, qu’elle n’avait pas à supporter la pression de sa famille. Le pire avait été sans doute le jour de Noël chez son oncle où elle avait pu s’apercevoir du milieu dans lequel sa cousine avait grandi et il n’avait rien à voir avec le sien. Alors oui elle l’enviait. Elle aurait aimé avoir une famille pour la soutenir surtout dans un moment pareil. Elle aurait voulu elle aussi qu’on s’inquiète un peu pour elle ou juste qu’on prenne de ses nouvelles. Elle aurait voulu aussi qu’on soit fier d’elle et qu’on ne lui impose pas toutes ces stupidités, ces mœurs dépassées. Il était vrai que toute cette envie ne l’avait pas beaucoup aidé à apprécier sa cousine. C’était vrai aussi que pour ça, Elise n’y était pour rien, mais elle n’avait pas pu s’empêcher de trouver la situation injuste. Pourquoi elle, elle n’avait pas eu droit à tout ça ? Peut-être qu’un jour elle trouverait une réponse à ça ?

Aujourd’hui c’était d’autres interrogations encore qui lui traversaient l’esprit. Elle était ailleurs, se demandant ce qu’elle devait faire. Etait-elle en train de tenir sa dernière conversation avec Hestia et Elise ? Est-ce qu’elle devait faire une croix sur tout ce qu’elle avait tenté de construire cette année ? Ou avait-elle la force de lutter pour sa liberté ? Elle se disait qu’il y avait bien trop de combats à mener. D’abord les moldus, maintenant sa famille. Si elle ne pouvait pas avoir de solution dans l’immédiat pour l’un, elle en voulait au moins pour l’autre. Sauf que là si soudainement, il ne semblait pas y en avoir. Les bracelets oui ce serait un début et après ? Après, Elise ne voulait pas y penser. Alors qu’elle, elle ne faisait que ça de penser à demain. Elle se sentait comme à un carrefour avec des tas de directions et elle cherchait laquelle serait la meilleure. Sa meilleure amie semblait plus optimiste, elle était certaine qu’à présent les autorités sorcières allaient les guider, ou leur trouver des solutions. Est-ce que cela la concernerait encore ? Est-ce qu’elle aurait encore à s’inquiéter de cela si elle rentrait en France ? Peut-être pas tout de suite, mais un jour ça finirait par la rattraper aussi. Elle ne voyait pas comment on pouvait fuir un mouvement qui avait pris autant d’ampleur en si peu de temps.

Il était difficile avec tout ce qui se passait pour Adèle de ne pas laisser transparaître ses émotions. Il y en avait trop pour qu’elle puisse rester impassible derrière les barrières qu’elle avait érigées pour qu’on ne perçoive pas ses faiblesses. Elle hésitait, se ravisa, mais les filles avaient bien compris que quelque chose clochait. Elise en venait même à lui proposer son aide. Il ne fallait pas demander la tête qu’elle avait pour que sa cousine lui sorte ça. Alors oui pour le coup, Adèle l’avait d’abord regardée surprise. Probablement d’ailleurs que plus tôt dans l’année, elle lui aurait dit de se mêler de ses affaires, mais pas aujourd’hui. Pourtant Elise c’était sa cousine et donc qu’elle le veuille ou non, elle faisait partie de sa famille. Et si le soutien qu’elle désirait tant venait de cette partie de la famille ? Hestia se joignit à l’Aiglonne et Adèle sut qu’elle ne pourrait pas faire semblant, elle n’en avait pas envie.

- Non, c’est vrai, il y a autre chose…
commença-t-elle.

Son amie disait qu’elles ne la jugeraient pas. Elle non, elle le savait… Hestia savait déjà beaucoup de choses d’elle, presque tout en fait et jamais elle ne l’avait jugée. Elise en revanche ? Elle n’avait fait que ça tout au long de l’année. Cela dit Adèle n’était pas spécialement atteinte par tous les jugements de l’Aiglonne. Et puis qui serait jugé dans cette histoire ? Elle ? Elle n’avait rien fait pour se retrouver dans ce nouveau pétrin. Elle n’était juste pas née dans la bonne famille. Adèle reposa sa tasse de thé qu’elle avait à peine touchée. Comment expliquer ce qui venait de lui tomber dessus ?

- J’ai reçu une lettre aujourd’hui, de mon beau-père.


Ces simples indications donnaient le ton. Si Hestia avait eu droit à tous les détails de sa vie de famille, Elise de son côté avait sûrement assez d’éléments pour comprendre que ça ne s’annonçait pas très rose. Elle sortit la lettre de sa poche, la regarda un instant avant de la poser à côté des biscuits.

- Alors voilà, je dois, dès que ce sera possible, reprendre le prochain train pour la France. Je dois renoncer définitivement à mes études qui ne sont apparemment qu’une lubie qui n’a que trop duré. C’est vrai qu’après tout ça ne doit pas servir à grand-chose des études pour quelqu’un qui va faire la potiche le reste de sa vie. Ha oui parce que bien sûr pour couronner le tout je vais devoir épouser un type que je ne connais même pas…

Elle fit une pause. Elle était amère, partagée entre désespoir et colère.

- Remarque ça t’arrangera, depuis le temps que tu souhaites que je rentre en France… lâcha-t-elle à Elise.

Elle n’était même pas sarcastique ou agressive dans ses mots, elle était blasée.

- Tu veux que je te dise pourquoi je suis venue ici ? Ce n’était pas pour semer la pagaille dans ta famille, ce n’était pas pour étendre l’influence de ma famille ici, non. C’était pour échapper à tout ça et ça n’a servi à rien. Tu dis qu’il ne faut pas penser à demain, mais moi j’ai l’impression de ne pas avoir le choix. Je suis obligée de réfléchir à tout ce que je peux faire, aux solutions, sinon je vais devoir perpétuer des traditions de sang-pur alors que je ne le suis même pas.

Elle s’arrêta brusquement se rendant compte de ce qu’elle venait de dire, emportée dans son flot de paroles. Ça, c’était quelque chose qu’Elise savait peut-être si elle avait cherché un peu après avoir découvert la lettre de son père, mais à Hestia par contre elle ne l’avait pas encore dit. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il lui aurait fallu avouer tout ce qu’elle avait appris sur son père et qu’elle ne s’était jamais sentie prête à admettre quoi que ce soit à ce sujet.

- Je… désolée, j’aurais préféré te l’apprendre autrement. Je l’ai découvert cette année et c’est compliqué…


Qu’est-ce qui n’était pas compliqué en même temps dans la vie d’Adèle. Même étudier correctement c’était devenu compliqué avec la classe de neuneus qu’elle se coltinait.


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Cette conversation était sidérante. Il y avait un monde tout de même entre la façon de voir les choses des parents Carrow et les de Lestang. Un regard vers Adèle et Elise se reprenait mentalement, pas tous les de Lestang, seulement la partie sensée, celle ayant visiblement récupéré de l’humanité en traversant la manche pour échapper à son destin. D’ailleurs, c’était peut-être ça la clé pour les demoiselles avec qui Elise étaient actuellement, la fuite, fuir ce qu’elles connaissaient, même si ce n’était pas évident, afin de pouvoir être ce qu’elles voulaient et non pas ce que les gens voulaient qu’elles soient. Ça n’était pas le fait d’être sang-mêlé qui faisait que l’éducation était différente, elle connaissait les parents de Sélénya et n’avait jamais eu l’impression qu’ils étaient ce genre de personnes. Elle avait son bracelet, elle était traumatisée mais ses parents ne l’enfermaient pas pour autant. Ceux d’Hestia étaient quand même de la pire espèce pas pire que ceux de Carla tout de même ? Elise était bien contente de ne pas les avoir en parents. Néanmoins si elle ne voulait ni ceux d’Hestia, ni ceux d’Adèle, non parce que ceux d’Adèle n’avaient pas l’air top, Elise essayait de comprendre et le moins que l’on puisse dire c’est que les réponses n’étaient pas vraiment de celles qu’elle aurait cru entendre. Même si elle était dans le vrai à la rigueur et que son sang si pur et si supérieur aurait pu donné un avantage à Hestia, après tout pourquoi pas ne pas partir sur ce principe, s’ils y croyaient. Que pouvait faire une fille si supérieure aux autres face à des gens armés, préparés, en surnombre.  Si Elise ne souhaitait pas du mal à la famille Carrow, elle aurait aimé qu’ils soient à la place de leur fille, pas pour qu’ils souffrent, juste pour qu’ils se rendent compte que ce n’était pas si évident… merde la seule qui s’en sortait pas si traumatisé que ça – voir pas du tout pour une fois – c’était Elise et parce qu’elle avait croisé un membre du Blood Circle qui était son amie d’enfance.

Elle se retint donc de regarder avec compassion Hestia, oulah non mauvaise chose que de faire ça et pourtant, si elle compatissait au fait qu’elle soit moldue, ou presque. C’est sûr que si les moldus étaient des déchets de l’humanité pour la famille d’Hestia ça ne devait pas leur plaire. Elle se contenta donc de ne rien dire pour ne pas dire je vois, sympa l’ambiance. Elle était mieux lotie, elle s’en rendait compte, elle pouvait trouver sa famille chiante parfois mais eux au moins ils ne la jugeaient pas responsable de son état, ils se montraient compréhensifs et essayaient de lui venir en aide.

Parler des occupations des unes et des autres, c’était permettre à Hestia de dire qu’elle avait fait une potion. Forcément ça plaisait assez à Elise cette idée qu’elle se loupe, non pas pour son ego démesuré, ça en potion, face à Hestia, il y a bien longtemps qu’elle avait accepté le fait que la Serpentarde était meilleure alors en vrai, si on écoute Elise, Hestia est meilleure que parce qu’elle en potion avancée hein sinon l’esprit de compet aurait pris le dessus.  Néanmoins, visiblement, il y a un domaine en rapport avec la potion où elle était meilleure, oui c’était toujours ça de pris, Elise esquissa un sourire faussement ravi, avant de dire avec humour « Exactement ce que j’avais prévu ce jour-là, bien entendu. »

La bonne humeur sembla cependant disparaître en voyant l’air un peu étrange d’Adèle. Elle était bizarre, alors attention Elise avait toujours trouvé Adèle un peu étrange mais là, c’était différent. Elle semblait ailleurs, pas bien dans ses baskets et pour madame reine du contrôle, c’était quelque chose de surprenant. Et alors qu’il y a de cela quelques mois, Elise aurait fait comme si de rien était ou se serait même réjouit intérieurement du mal-être de sa cousine. Là, elle voulait aider. Elle hocha donc la tête tout à fait sérieuse suite aux propos d’Hestia, oui, elle ne jugerait pas non plus et oui, elle aiderait. Mais est ce qu’elle pouvait dire qu’elle aidait si elle n’était pas foutue de lui proposer de venir vivre chez eux, se cachant derrière l’excuse minable du fait que ses parents ne soient pas au courant et que ça ne se faisait pas. Non, ça ne se faisait pas, avant la fin de la journée, il faudrait qu’elle trouve le courage de lui proposer, même si c’était le risque de se faire rire au nez, chose qui ne lui plaisait pas des masses d’ailleurs.

Adèle commença donc par prendre la parole. Sans surprise il y avait autre chose, les deux autres l’auraient parié.  En revanche, l’autre chose, Elise n’aurait pas mis une noise dessus. Le beau père ? Mais qu’est ce qu’il venait faire dans l’histoire lui. Elise avait jamais eu l’impression que c’était la figure paternelle la plus fantastique au monde forcément vu que c’est son papa à elle le meilleur de tous les papas. En fait ça sentait clairement pas bon, Elise avait même fait la moue sentant que la suite n’allait pas être un truc joyeux. Ça ne loupa pas, elle devait donc retourner en France, mieux encore elle devait renoncer à ses études. Durant l’espace de quelques secondes, Elise songea au fait que personnellement, c’est quelque chose qui l’aurait bien arrangé qu’Adèle parte. Oui bien sûr que c’était être de nouveau au sommet sans la moindre concurrence et on va pas se mentir le beau jeu, galérer pour arriver, ça ne fait pas vibrer Elise . En revanche, elle avait aussi conscience que penser ainsi, c’était profondément égoïste, ce n’était pas un choix de la part d’Adèle mais bien le fait que des gens choisissent pour elle et à la rigueur on pourrait se consoler en disant des gens qui l’aimaient et qui avaient pour but de la protéger du Blood Circle mais pas le moins du monde, non c’était pour la marier. Elise cligna des yeux, déroutée, oh bordel, ça craignait. Quel plouc ce beau-père et puis ils étaient où les autres ! Merde, elle était toujours aux abonnées absente sa mère ? Pas foutue d’intervenir pour aider son père, allez à la rigueur Elise pouvait excuser, il trahissait mais sa fille, purée quelle andouille, bravo tata ! Elise regarda sa cousine, elle n’allait pas céder quand même ? Pour le moment, la priorité d’Adèle, c’était visiblement d’agacer Elise, alors oui d’accord elle était dans le vrai sur l’idée de base, mais pas sur l’idée finale. Elle n’eut pas vraiment le loisir, ni l’envie de répliquer quoi que ce soit, Adèle reprenait la parole, posant une simple question.

Pour la réponse, Elise était bien tenté de faire du sarcasme et de dire pour faire chier le monde mais elle s’abstint, une fois encore de rétorquer, la laissant s’exprimer. Non, c’est vrai, ce n’était peut-être pas pour mettre la pagaille, il n’empêche qu’elle l’avait mise dès le premier jour hein, rappelons-le. Bon pour l’influence des de Lestang, très vite, elle s’était rendue compte que ce n’était pas le moteur d’Adèle, non c’était les notes ce qui la faisait avancer. Elle voulait donc échapper à sa famille et si Elise en début d’années aurait sûrement levé les yeux au ciel en se disant mais à quel moment elle voulait échapper à la famille sang pure… au fil des mois, elle revenait sur sa position, elle préférait carrément la sienne.

Elle ne savait d’ailleurs pas ce qui était le pire, marier quelqu’un contre son gré, si si ça craint forcément ça, faut être absolument débile pour trouver que c’est une bonne idée. Ou alors faire croire au fiancé en question que la demoiselle est sang pure. D’accord sur le papier elle l’est, personne ne remet jamais en question la pureté, les gens disent ils sont sangs purs, ils ont le nom qui vont avec et ça s’arrête pas plus loin mais c’est n’importe quoi, c’est l’entourloupe là. La famille de Lestang sur ça, elle faisait très fort. Il n’empêche que ça arrêta d’un coup Adèle qui s’excusa auprès de son amie. Elise de son côté en était arrivé à la conclusion il y a bien longtemps de cela mais bon, commencer à déblatérer sur le sang, ça ne l’intéressait plus vraiment, surtout avec le climat actuel, la pureté c’était peut-être pas le cadet de leurs soucis. « Tu comptes faire quoi ? Obéir ? » Pouvait elle lui dire que c’était une mauvaise idée de son point de vue ? Celle qui était sûrement la mieux pour ce genre de discussion c’était Hestia, Elise coula doucement un regard vers elle pour avoir son avis sur la question « Et toi tu ferais quoi ? » Elle revint poser son regard sur Adèle « Et tu risques quoi si tu veux continuer tes études. » Elle lui fit un sourire sincère « Et m’empêcher d’avoir toujours les meilleurs notes, m’offrant à la place du challenge. »

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C’était fou comme parler de sa famille, ça plombait l’ambiance. Bon, pas que l’ambiance ait été particulièrement festive dès le départ, mais tout de même, retrouver ses deux camarades de Poudlard était certainement ce qu’il était arrivé de mieux à Hestia depuis longtemps. Il fallait dire que c’était souvent l’effet que ça faisait de parler des Carrow, ça sapait toute bonne humeur dans une pièce, surtout auprès des personnes qui n’étaient pas habituées à la manière de penser et d’agir de la famille de sorciers. Clairement quand on en parlait avec sincérité, la famille parfaite n’était pas l’image que donnait les Carrow, en fait ils ne cherchaient même pas à entrer dans la compétition, pourquoi s’escrimer à rendre tout le monde heureux quand on pouvait courir après le prestige et le pouvoir ? A leurs yeux il y avait plus important que les dimanches en famille, les repas ponctués de rires ou les moments passés tous ensemble. En réalité, tout ça n’avait même aucune importance à leurs yeux, être une famille unie et aimante ne servirait en rien leurs ambitions. Ce qu’ils voulaient c’était redorer leur nom, s’assurer une place importante dans la société sorcière, côtoyer les plus grands, mieux, en faire partie. Jouer à la famille parfaite ne devenait qu’un instrument entre leurs mains, une manière de se faire bien voir des autres sorciers. Ce n’était qu’une image, une jolie illusion qu’ils aimaient à utiliser à leur avantage. Tout ce qu’il pouvait leur servir, ils l’utilisaient sans la moindre vergogne, tout était bon pour atteindre leur objectif. Même jouer à la jolie petite famille modèle quand la réalité était tout autre. C’était facile, de montrer ce qu’on voulait, de manipuler la vérité pour obtenir un résultat plus plaisant à présenter au monde. Et personne ne disait rien, personne n’était dupe non plus, mais aucun questionnement ne venait troubler cette image si parfaite, parce que chez les familles de sang-pur conservatrices, tout le monde agissait ainsi. Alors bien sûr, dès qu’il s’agissait de présenter la vérité sous une lumière crue, la réalité n’était plus aussi belle à voir.

Les Carrow ne faisaient pas exception à la règle. Hestia aurait bien dit qu’ils étaient les pires de tous, après tout ils avaient poussé leur fille aînée à la fugue et enfermaient leur cadette pour la punir d’avoir été victime d’un attentat, mais elle se doutait que ça n’aurait pas été vrai. Il y avait toujours pire ailleurs, elle savait que les sang-purs n’étaient pas en reste pour adopter des comportements horrifiants. Ce fut donc en étant parfaitement consciente de l’image que cela donnerait de sa famille que Hestia expliqua à Elise pourquoi ses parents refusaient qu’elle sorte de leur demeure et que la nouvelle du bracelet autour de son poignet ne se répande. Une histoire de réputation, comme toujours, il n’y avait que ça qui comptait pour eux. Leur précieux nom et leur place dans la société, ils vivaient pour ça, tout le reste étaient insignifiant à leurs yeux. Même le bien être de la seule fille qui leur restait. C’était un constat avec le quel Hestia avait appris à vivre. Longtemps elle avait espéré que les choses changent, que ses parents s’intéressent à elle pour qui elle était, qu’ils portent sur elle un regard chargé d’autre chose que d’attentes. Mais elle avait grandi et ses illusions d’enfant s’étaient brisées contre la volonté de ses géniteurs. Aujourd’hui elle n’était plus surprise de leur comportement et des reproches qu’ils faisaient pleuvoir sur elle alors qu’elle n’y était pour rien dans toute cette situation. Elle avait appris à vivre avec, elle n’avait pas d’autre choix de toute façon. C’était pour ça qu’elle parvenait à exposer les choses à Elise avec un tel détachement, s’il n’y avait plus d’attentes, alors il n’y avait plus de déception, juste une réalité à affronter. La Serdaigle ne dit rien et Hestia lui en fut reconnaissante. Elle savait déjà tout ce qu’elle pouvait dire, tout ce qu’elle pouvait en penser, elle-même partageait cette opinion. Mais la bleue était spectatrice alors qu’elle faisait partie des comédiens de cette mascarades. C’était déjà assez compliqué à vivre sans avoir à composer avec la pitié de ses camarades. Heureusement Elise ne fit aucun commentaire. Ce silence, Hestia l’apprécia bien plus que tous les mots de compassion qu’elle aurait pu lui adresser.

De toute évidence, l’ambiance morose qui flottait autour de leur conversation n’allait pas s’améliorer se sitôt. Hestia eut bien un sourire en abordant le sujet de sa tentative de potion sans magie et de celle, tueuse, d’Elise, mais celui-ci s’effaça rapidement devant la mine soucieuse d’Adèle. A la place son inquiétude ne fit que grandir, quelque chose clochait elle pouvait le dire. Ce n’était pas le genre de la française de se plonger dans ses pensées au point de décrocher la discussion en cours. Non vraiment il y avait quelque chose qui n’allait pas, la Serpentarde le devinait sans mal et la réaction d’Elise ne fit que renforcer sa conviction. La verte et la bleue furent d’accord pour pousser leur camarade à leur parler. Même si la relation entre les cousines n’était toujours pas au beau fixe, la blonde semblait sincèrement se faire du souci pour la française. Ce fut peut-être ça qui poussa Adèle à admettre qu’il y avait bien quelque chose qui la tracassait. Sourcils froncés, Hestia but une gorgée de son thé tout en observant sa meilleure amie sortir de sa poche un parchemin plié. Une lettre de son beau père ? La verte sentit son thé se faire amer dans sa gorge. Voilà qui n’augurait rien de bon. Pour être au courant de la situation familiale de la française, Hestia savait que son beau père n’était pas du genre à lui envoyer des courriers pleins d’affection pour prendre de ses nouvelles. Non, quelque chose clochait vraiment et si le Beaulieu était impliqué alors ça devait être vraiment mauvais. Dans un silence, Hestia lança un regard appuyé à son amie pour l’encourager à continuer, peu importe quelle nouvelle elle avait à partager, elle n’était pas seule. La sentence ne tarda pas à tomber, comme un coup de tonnerre, elle laissa la Serpentarde sonnée un instant. Qu’Adèle retourne en France, qu’elle renonce à ses études pour épouser un type choisi par sa famille, ou plutôt par son méprisable beau père. Hestia avait du mal à y croire. Ça n’avait rien de surprenant dans les familles de sang-pur, mais ça lui fit tout de même l’effet d’un coup de massue. Pour elle la présence de son amie à Poudlard était actée, elle n’avait jamais imaginé un instant que sa famille puisse exiger d’elle qu’elle interrompe ses études pour aller jouer l’épouse parfaite.

Ni Elise, ni Hestia ne dirent le moindre mot, laissant Adèle continuer avec ces explications qui devaient être difficiles à prononcer à haute voix. Elle avait voulu échapper à l’influence de sa famille mais ça avait été inutile. La Serpentarde connaissait bien ce sentiment d’impuissance qu’elle devait ressentir, lutter contre la volonté de familles telles que les leurs se révélait souvent vain, c’était des combats perdus d’avance. Ils étaient prêts à tout pour que leur progéniture perpétue leurs traditions dignes du moyen âge, même à nier tous leurs besoins et envies. Le sang était plus important que tout. Sauf qu’apparemment Adèle n’était même pas sang-pur. Hestia haussa un sourcil face à cette découverte. De toute évidence, son amie avait avancé dans la quête de ses origines. La verte balaya ses excuses d’un geste. « Ca n’a aucune importance. » Lui assura-t-elle aussitôt. Elle n’était pas comme les autres Carrow, la nature de son sang elle s’en fichait bien. Adèle avait des problèmes bien plus importants que de se soucier de la réaction de son amie quant à cette révélation. Ce n’était pas ça qui allait changer quoi que ce soit pour Hestia, elle était amie avec la française pour elle, pas pour son sang. Tout ça n’avait pas la moindre importance aux yeux de la verte, elle n’avait aucune intention de tourner le dos à sa meilleure amie pour une raison aussi stupide et elle espérait vraiment que celle-ci le savait et que ce n’était pas pour ça qu’elle ne lui avait rien dit plus tôt. Hestia avait beau ne pas clamer ouvertement son opinion sur les histoires de sang, elle n’était pas comme ses parents.

Et maintenant ? C’était ça la grande question, qu’allait faire Adèle ? Peu de choix s’offraient à elle malheureusement. Qu’elle soit de sang-pur ou pas, vu sa famille, le résultat restait le même. Si elle refusait sa mère et son beau père n’allaient pas se contenter d’accepter sa décision sans rien dire. C’était soit elle acceptait ce destin que sa famille voulait lui imposer, soit elle refusait et assumait les conséquences qui ne manqueraient pas de tomber. Hestia n’arrivait pas à imaginer son amie renoncer à ses études pour aller gentiment se marier avec un inconnu. Les études, ce n’était pas juste une échappatoire pour Adèle, c’était aussi son moteur. Et Merlin savait qu’elle était douée. Alors l’imaginer tourner le dos à tout ça, ses ambitions, sa réussite, son futur, c’était infiniment compliqué pour Hestia. Mais elle savait aussi combien ce genre de situation était complexe, les conséquences, personne n’avait encore de devoir les assumer. L’air torturé de la sorcière, elle le comprenait bien désormais. La verte fit une pause dans ses réflexions quand la Serdaigle s’adressa à elle. « Je ne suis pas vraiment un bon exemple, Elise. » Souffla-t-elle, un fin sourire triste sur les lèvres. Oh non elle n’avait jamais été un exemple, Hestia, encore moins en ce qui concernait sa famille. La situation d’Adèle, elle savait qu’elle y serait confrontée un jour, mais elle ignorait encore comment elle y réagirait. Parce que jusqu’à maintenant elle n’était jamais parvenue à tenir tête à ses parents. La peur de se retrouver complètement seule était bien trop forte, elle la paralysait et l’empêchait de faire entendre son opinion. Alors elle acceptait en silence, elle se résignait tout en sachant qu’un jour viendrait où ce serait à son tour de se retrouver au pied du mur. Elle était lâche, Hestia, elle le savait, mais pour le moment elle était incapable de faire mieux. Elle soupira doucement en entendant Elise demander quels étaient les risques. « Ce n’est pas si facile que ça de dire non à des familles comme les nôtres. S’opposer à leur volonté, ce n’est pas sans conséquences. » Oh non, la famille d’Adèle n’allait certainement pas lui accorder un sursis le temps qu’elle termine ses études de médicomagie. Les risques, Hestia les devinait sans mal et sûrement que la française aussi. Être reniée, voir ses vivres coupés, se retrouver seule, sans famille, c’était plutôt simple mais aussi très difficile à vivre. Finalement, elle tourna ses prunelles vers sa meilleure amie. Hestia n’était peut-être pas assez forte pour s’opposer à la volonté de sa famille, mais elle savait qu’elle ne laisserait jamais Adèle seule face à une telle situation. « Dis nous ce qu’on peut faire. » Que ce soit des conseils ou des actes, la Carrow était prête à faire tout ce qu’elle pouvait pour sa meilleure amie. Parce qu’au fond d’elle, elle ne pouvait imaginer Adèle accepter de se soumettre à la volonté de son beau père, elle était plus forte que ça. Elle ne pouvait pas partir, pas comme ça.

CODAGE PAR AMATIS


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Adèle de Lestang
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— Elise, Hestia & Adèle

Les mots sortaient finalement plus facilement qu’elle n’aurait pu l’imaginer. La peur du jugement ? Avec Hestia, peut-être au début de leur amitié, lorsqu’elles ne se connaissaient pas encore très bien. Elle n’était pas vraiment le genre de fille à raconter sa vie au premier venu. Alors bien sûr qu’au départ, elle ne s’était pas confiée d’emblée sur toute sa famille et les difficultés qu’elle avait pu rencontrer à la brunette, mais elles avaient appris à se faire confiance rapidement comme si leur amitié au final ne pouvait être qu’une évidence. Elise ? C’était une toute autre histoire et lui faire confiance ce n’était pas gagné non plus. Pourtant c’était bien à elle qu’elle avait confié ses craintes du monde moldu la dernière fois, à elle qu’elle avait accepté de révéler certaines choses personnelles sur ses phobies. Adèle se disait qu’au final peu importe, Hestia et Elise finirait par apprendre ce qui lui arrivait. Si elle devait rentrer en France pour ne plus jamais revenir, elle ne partirait pas comme ça sans dire au revoir à personne. Elle ne disparaîtrait pas de la vie de sa meilleure amie sans lui apporter des explications. Et Elise ne croirait jamais qu’elle avait abandonné ses études volontairement. Et si elle devait faire le choix de résister les conséquences seraient telles que jamais elles ne pourraient les duper sur sa nouvelle situation même si elle en avait envie. Alors tôt ou tard, elles sauraient.

Les filles ne l’avaient pas interrompue pendant son récit. Lorsqu’elle avait ironisé, lorsqu’elle avait établi les faits, désespérée, lorsqu’elle avait piqué Elise sur son départ qui lui serait providentiel, lorsqu’elle avait évoqué ses choix peu enviables également. C’était elle qui s’était interrompue lorsqu’emportée par son récit, elle s’était rendu compte qu’elle avait sorti une information qu’elle n’avait pas encore révélée à Hestia. Celle-ci la rassura, ça n’avait aucune importance pour elle. Oui, ça elle n’en doutait pas, Hestia n’avait pas sélectionné ses amis uniquement parmi les sang-purs, elle le savait très bien. Ce n’était pourtant pas le cas de tout le monde à Poudlard, mais ce n’était pas pour cette raison qu’elle n’avait rien dit à Hestia. Non, ce n’était pas cette information qui l’avait perturbée lorsqu’elle avait découvert l’identité de son géniteur. Elle avait juste rangé dans un coin ses recherches, ne voulant plus aller plus loin. Sans importance ? Ce qui était important c’était qu’Hestia ne pense pas qu’elle ne lui faisait pas confiance.

- Si un peu. Pas que je sois sang-mêlée, mais que je n’ai pas su réussir à t’expliquer comment je l’avais découvert. Je sais qu’on n’est pas responsable des actes de ses parents, mais je ne pouvais pas accepter que mon père ne soit peut-être pas le père dont je rêvais, alors j’ai choisi d’oublier ce que j’avais trouvé, c’est tout.


C’était certain qu’elle en avait nourrit des fantasmes sur son père pendant toutes ces années, alors quand la vérité qui s’était imposée s’était avérée très éloignée de ce qu’elle avait pu imaginer, elle avait préféré la repousser et oublier. La lettre qu’Elise lui avait transmise l’avait fait douter, mais elle n’avait pas encore su se replonger dans des recherches de peur d’être encore déçue. Pour l’instant c’était vrai que tout ça, ce n’était plus vraiment en haut de sa liste de priorités. Qu’allait-elle faire ? Adèle regarda sa cousine. Que pouvait-elle lui répondre ? Obéir, elle l’avait fait toute sa vie. Elle avait dû supplier pour qu’on accepte qu’elle vienne poursuivre ses études en Angleterre. L’Aiglonne demanda son avis à Hestia, avant de lui poser à nouveau une question. La Française eut un sourire léger à sa remarque. Elle laissa son amie répondre. Hestia avait raison, leur avis à elles, leurs familles s’en moquaient complètement.

- Oui, j’avais réussi à repousser l’échéance parce qu’un fiancé pour une fille illégitime ça ne pousse pas à tous les coins de rue et grand-mère avait appuyé ma demande pour que je puisse venir. De là, je pensais que j’avais le temps pour devenir médicomage et autonome… Je ne sais pas ce que je peux faire, ça tombe vraiment au mauvais moment, dit-elle en montrant son bracelet.

Elle avait l’impression que ce bracelet lui réduisait encore plus ses chances qu’avant. Elle l’admettait, elle avait peur qu’en choisissant sa liberté, elle se retrouve seule et sans réel avenir. Libre, mais à la rue.

- Si je refuse, ce ne sera pas bien différent de ce que ton père a vécu. Je serais reniée et on me coupera les vivres. Perdre ma famille alors que je n’ai jamais eu le sentiment d’en avoir vraiment une, ne sera pas vraiment le plus dur. Je sais que ce constat peut te paraître étrange, mais la famille pour moi, ce n’est pas la même chose que pour toi. Reste l’argent et les études ce n’est pas gratuit… Je ne veux pas retourner en France. Il n’y a rien qui m’attend là-bas, mais…

Ça c’était certain, elle n’avait jamais rêvé de reprendre le rôle que sa mère s’évertuait à tenir, elle ne savait pas vraiment pourquoi. Devenir l’épouse de, ce n’était pas une ambition. Elle ne voulait pas être l’ombre de quelqu’un, elle voulait briller. Hestia lui demandait ce qu’elles pouvaient faire, mais Adèle n’avait pour le moment aucun plan.

- Je ne sais pas, être une oreille attentive c’est déjà bien…

Ça lui était tombé dessus comme un coup de massue, elle ne savait pas vraiment encore comment s’en relever. Existait-il des solutions pour échapper à tout ça ? Bien sûr, son oncle l’avait fait, Thalia l’avait fait, des tas de gens le faisaient. Tout ça c’était aussi une question de courage. Est-ce qu’elle en avait suffisamment pour se libérer de tout ça ?

- Vous pensez que je peux m’en sortir toute seule ?

Est-ce qu’elle avait une chance de réussir même si pour atteindre son but, elle devrait se battre plus qu’avant ? Elle n’était plus certaine de rien. La belle assurance, aujourd’hui s’était envolée, sans doute en même temps que sa magie.

- Je ne sais plus quel est le bon ou le mauvais choix et pourtant il va bien falloir que j’en fasse un…

Elle ne leur demandait pas ce qu’elles feraient à sa place, elle avait juste besoin de soutien.

MAY



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Ven 22 Mai - 13:26
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Ah le sang, c’était quand même fou qu’une personne étant une tête de classe, avec une intelligence – et ça faisait mal à Elise de le penser – hors du commun puisse quand même se sentir inférieure à cause de son sang. Ce n’était rien de plus que quelques globules et à la rigueur, la seule chose que pouvait admettre Elise c’est que les pouvoirs arrivaient plus tôt chez les sangs purs et encore ça n’était pas scientifiquement prouvé donc elle pouvait se dire que c’est juste parce qu’ils stressaient leurs gosses pour qu’ils déclenchent leurs pouvoirs. Chose complètement débile quand on y pense, un enfant qui fait des bêtises et ça va faut pas rêver tous les enfants même ceux des familles prout prout, ils font des bêtises, ça pas besoin de pureté de sang, c’est inscrit dans l’ADN de chacun, et bah entre une bêtise avec magie et une bêtise sans magie, sûrement qu’il était plus simple de gérer les bêtises sans magie. Non vraiment, Elise ne voyait pas tellement ce que sa cousine – ou elle hein parce qu’elle se mettait dans le même panier pour le coup… bon d’accord dans le même panier mais assise SUR Adèle, avait à envier aux sang-purs. Lorsqu’elle voyait leur classe de demeurés, elle se disait que vraiment, les sangs purs c’était pas toujours ce qu’il y a de mieux. En revanche la crainte d’Adèle vis-à-vis de son sang et de la façon dont Hestia la percevrait tout d’un coup était incompréhensible. Elle se rendait compte tout de même qu’Hestia s’entendait bien avec Elise et que c’était pas comme si elle ignorait la condition de sang mêlée d’Elise. D’ailleurs, la sang-pure s’empressa de confirmer les pensées d’Elise en disant que ça n’avait aucune importance. C’est surtout Adèle que ça perturbait en réalité, Elise regarda sa cousine sans dire un mot mais vu les fréquentations de son père, peut être valait-il mieux qu’elle reste en dehors de sa vie et pour le coup Elise n’était pas du tout partante pour aller enquêter.

Mieux valait il se concentrer sur le sujet futur d’Adèle, non parce que le problème père imparfait, ce n’était pas la priorité, non il y avait beau père plus qu’imparfait… Enfin beau père, c’est facile de dire que c’était lui uniquement,  il y avait toute la famille de l’autre côté de la manche qui était en carton si vous voulez l’avis d’une Elise très partiale sur le coup. Mais puisqu’elle l’était, elle se dit que le mieux c’était encore de demander à Hestia ce qu’elle aurait fait et la réponse n’était pas vraiment celle escomptée. Elle n’était pas un exemple, qu’est ce que ça voulait dire au juste ? Hestia ne semblait pas être le genre de personne qui accepterait d’arrêter ses études pour aller se fiancer au premier sang pur venu, si ? Pour Elise c’était tout bonnement inconcevable de voir la Serpentarde ainsi.
Le mieux c’était encore de savoir quelles étaient les choses à perdre pour Adèle, qu’est ce qu’elle y gagnait et qu’est ce qu’elle perdait, dans un cas, comme dans l’autre parce que s’il y avait bien plus à perdre qu’à gagner selon son point de vue, la question ne se posait pas, d’après Elise. Hestia fut la première à répondre, disant qu’il n’était jamais facile de dire non aux familles comme les leurs, par comme les leurs Elise traduisit par illuminé. Qu’est ce qui était le pire d’ailleurs qu’un fiancé pour une fille illégitime puisse exister ou que tout le monde trouve ça naturel d’avoir un fiancé sans le choisir ? Elise fronça les sourcils tandis qu’une réflexion dont elle aurait préféré se passer, il est vrai, lui vint à l’esprit, Aidan était sang pur lui aussi ? Est-ce que ça voulait dire qu’il avait une fiancée quelque part ? Et puis avec cette question venait l’espoir que non mais ça devait être parce qu’elle l’aimait bien et qu’elle ne voulait pas qu’il subisse lui aussi oui oui elle est con XD.

Est-ce que c’était vraiment au pire moment ? En baissant les yeux sur le poignet entravé d’Adèle, Elise se posait sincèrement la question, quelle importance qu’il y ait ou non ce bracelet. A la rigueur, ce bracelet avait fait prendre conscience aux parents d’Adèle qu’il fallait la rapatrier avant qu’elle se fasse descendre par le Blood Circle. Et le pire, c’est qu’elle était persuadée que les de Lestang et le Beaulieu ne se faisaient pas d’illusions, les Blood Circle ne resteraient pas sur Londres, la France serait en danger aussi bientôt mais s’ils ramenaient Adèle, c’était bien pour l’enfermer, bonjour la femme au foyer… c’était ridicule.

Tandis qu’elle parlait du père d’Elise, cette dernière la regarda attentivement. Pour elle, il était évident qu’elle choisirait la famille, son ambition s’arrêtait à sa famille, perdre Amaury serait une véritable déchirure, ses parents aussi, bien sûr, mais Amaury en priorité et elle serait capable de taire ses envies pour rester à côté de son frère. Néanmoins Adèle avec ses propos semblait moins catégorique que sa cousine, pour elle le mot famille ne semblait pas signifier la même chose et c’était réellement difficile pour Elise de comprendre. La chose qu’elle comprenait en revanche, c’était que si son père avait fait le choix de quitter cette famille, Adèle pouvait suivre ses traces. En plus de vivre sa vie, peut être cette fois ça ferait comprendre à la famille qu’ils étaient un peu neuneu sur les bords et qu’ils se tiraient eux même des balles dans le pied.

Elle ne disait rien pour le moment réfléchissant, être une oreille attentive c’était trop simple. Ça n’aidait en rien. Ce n’est qu’avec sa dernière phrase qu’Elise eut un sourire avant de prendre la parole, terre à terre « Non, tu ne peux pas t’en sortir seule. » Elle attrapa sa tasse pour en boire une gorgée, sentant qu’elle avait besoin d’humidifier sa bouche, puis elle reprit la parole. « Mais qui t’as dit que tu étais seule au juste ? Au cours de cette année, on a tous vécu des choses plus ou moins grave, qu’il s’agisse d’une noyade, d’un feu de fête foraine, sans oublier les mangemorts ou encore le Blood Circle qui a décidé de nous prendre le chou plutôt que de se foutre sur la tronche mutuellement. Pas une seule seconde l’une de nous ne s’est retrouvés seule. Pourquoi ce serait différent cette fois ? »  Elle hésitait sur des propositions à lui faire, peut être qu’Hestia en aurait une à faire et Elise n’avait pas spécialement de se prendre un vent, donc mieux valait il attendre de voir ce que la Serpentarde disait, elle pouvait enchaîner sur la phrase d’après. « C’est peut être facile à dire pour moi, mais tu devrais choisir ce qui te plait. Tu as beaucoup à perdre dans un cas comme dans l’autre et j’en ai conscience mais il doit bien y avoir un des deux choix qui te ferait moins souffrir que l’autre non ? » Ce n’était certainement pas à Elise de lui dire quoi faire. Ce choix, peu importe ce qu’il était, c’était à Adèle de le faire, seule mais au moins, elle savait qu’elle ne serait pas seule… même si mentalement Elise se préparait à lui proposer de venir vivre chez son oncle… pour le plus grand plaisir de la petite blonde qui n’était pas certaine de pouvoir supporter un père qui idolâtrait sa nièce.


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Des évènements choquants, elles en avaient vécu cette année les trois sorcières, et pas qu’un peu. Entre le Blood Circle et les mangemorts, il fallait dire que leur année n’avait pas été de tout repos. Les moldus s’étaient soulevés, créant une organisation anti-sorcière à l’origine de plusieurs attaques dévastatrices et de ces horribles bracelets qu’elles avaient au poignet. Les mangemorts avaient forcés des sorciers innocents à rejoindre leur rang, ou à trouver la mort en cas de refus. Leur université avait été détruite par la haine et leur ministère avait été attaqué. Tout ça, Hestia l’avait vécu en direct, elle s’était trouvée sur les lieux de ces attaques, en était ressortie blessée et traumatisée. Ça l’avait profondément touchée, mais elle avait appris à se relever et à vivre avec, parce que, désormais, c’était sa réalité. Pourtant en cet instant, c’était bel et bien les révélations d’Adèle qu’elle trouvait le plus bouleversant et qu’elle avait le plus de mal à accepter. Les actes haineux, les décisions horribles, elle avait appris à vivre avec, mais imaginer sa meilleure amie tourner le dos à sa vie au Royaume-Uni pour aller sagement épouser un inconnu choisi par son beau-père, ça lui semblait inimaginable. C’était au-dessus de ses forces tout simplement parce que ça ne correspondait en rien à la Adèle qu’elle avait appris à connaitre et à apprécier.

Bon, de toute évidence, elle ne connaissait pas tous les aspects de sa meilleure amie, puisqu’elle lui apprit au milieu de ses révélation que finalement elle n’était pas une sorcière de sang-pur. Mais pour Hestia ça n’avait absolument aucune importance, ça ne changeait pas la personne qu’elle était. Sur ce point, la Carrow n’était pas sa famille et Adèle le savait, malgré tout elle le lui affirma tout de même sans attendre. La française avait déjà bien de quoi se torturer l’esprit, elle n’avait pas besoin de se demander si Hestia allait lui en vouloir d’avoir gardé ces informations pour elle. Surtout qu’elle se serait torturée pour rien, la verte était bien au-dessus de ça. Elle pencha néanmoins la tête sur le côté en écoutant ses explications. Adèle s’en voulait surtout de ne pas avoir partagé avec elle cette information si importante sur sa vie. Certes, si Hestia fouinait bien au fond d’elle, ça piquait un peu de savoir que sa meilleure amie avait préféré garder ce genre de révélation secrète, mais qui était-elle pour la juger ? Ce n’était pas comme si elle avait appris que sa cape bordée de fourrure préférée était en fait composée d’acrylique, ce qu’elle avait appris était du genre à changer une vie, Hestia pouvait comprendre qu’elle ait eu besoin d’un peu de temps pour accuser le coup. « Je comprends, t’en fais pas. Tu avais besoin de temps, maintenant je suis au courant. Que ton sang ne soit pas si pur que ça ou que ton père ne soit pas exactement le père idéal, ça ne change rien pour moi. » Affirma-t-elle en prenant soin de confirmer de nouveau que les décisions de la française ne changeaient rien à l’affection qu’elle avait pour elle. Si Hestia mettait en péril leur amitié pour ce genre de chose alors elle aurait été une bien piètre amie. Or, s’il y avait bien une chose dont elle pouvait être fière, c’était que quand il s’agissait de ses amis, elle était d’une fidélité à toute épreuve -oui, elle a pas été élue « amie en or » du fofo pour rien 8D.

Tout en prenant une gorgée de son thé, la Serpentarde écouta attentivement son amie leur expliquer qu’elle pensait avoir plus de temps avant que sa famille, ou du moins son horrible beau-père, ne cherche à la fiancer. Hestia se doutait que la nouvelle avait dû lui faire l’effet d’une claque. Même si les sorcières comme elles vivaient avec l’idée de se retrouver fiancées dans un coin de la tête, ça restait un concept flou qu’il était difficile de se voir vivre, jusqu’à ce que les parents se décident et que tout ça devienne terriblement réel. Il y avait une énorme différence entre attendre un évènement depuis sa plus tendre enfance et se le voir jeté en pleine figure du jour au lendemain. Quant au moment choisi par Beaulieu, effectivement, il pouvait donner l’impression d’être au pied du mur. Peut-être que c’était l’effet recherché d’ailleurs, Hestia avait assez entendu parler de cet homme pour savoir que ce n’était pas la crainte de voir sa belle-fille prise pour cible par le Blood Circle qu’il avait mis tout ça en place. Sûrement cherchait-il à profiter du climat de crainte qui s’installait suite aux attaques pour forcer la blonde à revenir jouer son rôle d’épouse docile. Cet homme était vraiment écœurant. Alors non, il ne mettait pas non plus la pointe de sa baguette sous la gorge d’Adèle, mais au fond le résultat était le même, si elle refusait il y aurait des conséquences et même Elise, qui devait peiner à saisir tous les tenants et les aboutissants de la situation puisqu’elle n’y avait jamais été confrontée, le comprenait. Quand on était une héritière, dire non à sa famille n’était jamais acceptée, faire entendre sa voix n’était jamais loué, en fait c’était tout le contraire. Dès lors que la famille perdait son emprise, les conséquences tombaient.

En silence, Hestia écouta Adèle expliquer à la Serdaigle ce qu’il se passerait si elle refusait ces fiançailles. Le parallèle avec le père de la petite blonde était presque ironique mais c’était sûrement le meilleur moyen de lui faire prendre conscience de ce qu’il se jouait pour la française. La Serpentarde hocha la tête au fur et à mesure, compréhensive. L’entendre parler de cette famille qu’elle n’avait jamais eu le sentiment d’avoir résonnait en la verte, cette impression elle la connaissait aussi par cœur. C’était un constat qui faisait mal au cœur mais qui était loin d’être inhabituel chez les sang-pur, dans leur famille tout n’était qu’image, honneur et pouvoir, l’amour et la tendresse n’avaient pas leur place. Elise ne disait rien, ce qui n’étonnait pas Hestia, elle avait eu la chance de grandir avec une famille présente et aimante, sûrement que tout ce que racontait Adèle sonnait étrange à ses yeux. Leurs réalités n’avaient jamais été plus éloignées. Avec ce genre d’argument, la décision pouvait sembler facile à prendre. Adèle n’avait pas de famille aimante à retrouver ni pas de maison accueillante, alors pourquoi rester ? Pourquoi subir tout ça en silence ? C’était au final très simple, renoncer à sa famille voulait dire se retrouver coupée de tout et ne plus avoir d’argent. Dès lors suivre des études supérieures se révélait bien plus complexe. Poudlard avait beau offrir des cursus gratuits, les ouvrages de cours restaient payants eux, ainsi que les ingrédients pour les potions et toutes les fournitures habituelles qui jalonnaient leurs vies d’étudiantes. Perdre sa famille était une chose, se retrouver sans rien en était une autre. Se retrouver sans famille pouvait sembler un faible prix à payer pour sa liberté, surtout quand on venait de familles comme les leurs, mais quelle liberté ce serait sans le moindre moyen pour vivre ?

Tout ça, Hestia en avait toujours eu conscience. Elle savait qu’un jour ce serait à son tour de se poser ce genre de question mais elle ignorait complètement comment elle y réagirait. Ou si elle aurait la force de se dresser contre ses parents, comme l’avait fait Thalia avant elle et comme Adèle songeait à le faire. Mais en attendant ce terrible moment -qui au fond va pas tarder tant que ça hein- c’était de la française qu’il s’agissait et elle ne l’oubliait pas. La Serpentarde souffrait pour sa meilleure amie, elle enrageait de la savoir dans une telle situation, confrontée à un choix terriblement injuste à cause d’une famille qui n’en valait pas la peine, mais elle savait que ce n’était pas le moment de se laisser aller à la colère ou l’abattement, ce n’était pas ce dont Adèle avait besoin. Ce dont elle avait besoin c’était d’une présence, d’idées, de conseils, tout pour ne pas avoir à s’avouer vaincue alors que sa vie n’avait même pas encore commencé. Sans hésitation, Hestia lui demanda ce qu’elles pouvaient faire pour elle, tout plutôt que d’imaginer Adèle accepter de tirer un trait sur ses ambitions et quitter le pays pour se marier à un inconnu qui ne serait certainement jamais à sa hauteur. La verte s’apprêta à répondre vivement lorsque la blonde leur demanda si elles la pensaient capable de s’en sortir seule mais Elise fut plus rapide. Hestia coula un regard atterré vers la Serdaigle en l’entendant affirmer que non. Ah non mais elles étaient là pour aider Adèle ou l’enterrer encore plus ? Elle savait que tout n’était toujours pas rose et parfait entre les cousines mais à ce point c’était un coup bas. La verte ouvrit la bouche pour protester mais heureusement Elise reprit, complétant son propos par des paroles bien plus sensées et encourageantes. C’était vrai, elles ne s’étaient jamais retrouvées seules. Adèle n’avait jamais été seule, même face à l’adversité, même quand elle avait juste à ses côtés une cousine qui à ce moment la détestait cordialement. « Elise a raison. Tu ne seras pas seule, pas un seul instant. Ta famille ne sera peut-être pas là, mais nous on le sera. » Baissant sa tasse à moitié vide, Hestia plongea ses prunelles dans celles de sa meilleure amie. Elle était sérieuse et elle tenait à ce que Adèle le comprenne. Si elle choisissait de s’opposer à sa famille, la sorcière ne serait pas seule, Hestia refusait de l’abandonner, elle ne le pourrait jamais, en fait c’était même le contraire, elle ferait son maximum pour l’épauler.

Ça paraissait peut-être facile à dire comme ça, mais la Serpentarde n’avait jamais été aussi sérieuse, ni aussi sincère. Le choix d’Adèle bouleverserait tout, il ne serait pas simple à assumer, mais elle n’aurait pas à le faire seule. Bien sûr, il y avait tout l’aspect matériel à prendre en compte. « L’argent ne sera pas un problème, j'en ai beaucoup trop, autant que ça serve à quelque chose d’utile. Et si ça te gêne on aura qu’à considérer ça comme un prêt. Pour le logement, je t’aurai bien proposé une chambre chez moi, mais je ne suis pas sûre que croiser mes parents tous les jours soit très recommandable pour ta santé mentale. Quant au soutien, je suis désolée mais tu n’es pas près de te débarrasser de nous. » Explosa-t-elle avec un fin sourire sur les lèvres. Proposer l’argent des Carrow ne posait aucun problème de conscience à la verte, elle préférait qu’il soit utilisé pour aider une amie plutôt qu’une organisation mangemort. Hestia se doutait qu’Adèle refuserait sûrement, elle avait sa fierté après tout, c’était pour ça qu’elle avait parlé de prêt, afin qu’elle ne refuse pas sans y avoir réfléchis avant. Hestia aurait aimé pouvoir lui affirmer qu’elle était la bienvenue dans le manoir Carrow, mais elle savait qu’avec ses parents ce ne serait pas aussi simple. Dès qu’ils auraient eu vent du refus de la française de se plier aux exigences de son beau-père, ils demanderaient sûrement à Hestia de cesser de la fréquenter, alors l’héberger sous leur toit était clairement mission impossible. Mais elle tourna les choses de manière à montrer que le problème venait de ses parents et non pas d’Adèle, ce qui était absolument vrai d’ailleurs. Heureusement, pour le moment elle avait un logement gratuit au Chaudron Baveur, même si partager une chambre avec Stressée n’était pas l’idéal. Enfin, elle prit soin de croiser le regard d’Elise afin de s’assurer qu’elle était bien incluse dans toutes ces offres. « Peu importe ce dont tu auras besoin, on trouvera une solution. » Affirma-t-elle, sincère. Hestia était prête à faire tout ce qu’il fallait pour que Adèle puisse vivre sa vie comme elle l’entendait. Peut-être qu’en voyant ses proches prendre la dure décision de voler de leurs propres ailes, elle aussi trouverait la force d’en faire de même le moment venu.

Réfléchir à des solutions c’était bien beau, ça pouvait aider Adèle, mais d’abord il fallait qu’elle prenne une décision et comme elle le soulignait, faire un choix était particulièrement difficile. De nouveau les paroles d’Elise étaient pleines de bon sens. Chaque choix aurait ses conséquences, sûrement que chaque choix apporterait son lot de regrets et de difficultés. Mais comme la Serdaigle le disait un de ces choix la ferait plus souffrir que l’autre. « C’est toi qu’il faut que tu écoutes, pas ta famille. Tu ne vis pas pour eux, et si tu le fais, tu le regretteras sûrement toute ta vie. » Renchérit-elle, oh oui, Elise avait raison, c’était facile à dire. Pour le coup, Hestia se sentait un peu hypocrite de donner ce genre de conseil à sa meilleure amie alors qu’elle était incapable de s’opposer à sa propre famille. Mais au moins elle savait de quoi elle parlait. La verte se recula un peu dans son siège, résistant à l’envie de ramener ses jambes sous elle pour se donner une sensation illusoire de protection. Toute cette histoire était difficile à vivre, bien sûr c’était mille fois pire pour Adèle, mais ça ne manquait pas de mettre Hestia face à sa propre situation. « Demande toi ce qui te ferait le plus de mal de perdre, ce à quoi tu ne pourrais jamais renoncer. Au fond de toi, je suis sûre que tu le sais déjà, n’est-ce pas ? » Reprit-elle après une profonde inspiration. Adèle l’avait dit, rien ne l’attendait en France. Au Royaume-Uni elle se bâtissait un futur, ce ne serait pas simple, mais elle pourrait enfin reprendre le cours de sa vie. A elle maintenant d’en prendre la décision.

CODAGE PAR AMATIS


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Adèle de Lestang
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— Elise, Hestia & Adèle

Le mariage était pour la Française quelque chose d’absolument horrible. Quand à Beauxbâtons certaines camarades n’attendaient que cela, engrainées par leurs parents, rêvant de robes meringues et de fêtes extravagantes et onéreuses, elle, avait toujours eu un air de dégoût. Ce n’était pas seulement lui prendre sa liberté, cette indépendance à laquelle elle avait toujours aspiré. C’était aussi balayer ses ambitions et ses rêves de carrière et surtout c’était la rendre malheureuse. Quant elle voyait sa mère qui n’était que l’ombre d’elle-même, elle ne pouvait concevoir le mariage comme un évènement heureux. Sa grand-mère aussi avait eu droit à ça, et elle aussi avait dû renoncer à ses rêves pour se consacrer à sa famille. Même si elle semblait moins impactée que sa fille Claire, Adèle avait souvent eu l’impression de percevoir des regrets lorsqu’elle en parlait. Enfin le mariage ne lui imposait pas seulement de jouer les potiches, l’épouse qui devrait briller auprès de son mari, mais pas trop pour ne pas l’éclipser. Non, la tradition sang-pur ne s’arrêtait pas là, il fallait ensuite donner des héritiers. Et s’il y a bien une chose dont Adèle ne voulait pas, c’était des enfants. Elle se sentait incapable d’être mère, encore moins d’enfants d’un homme qu’elle n’aimait pas. Et pour une fois ce n’était pas un choix égoïste. Elle avait trop souffert de son enfance par manque de cet amour parental, elle ne voulait pas être responsable du malheur d’êtres qui n’avaient rien demandé. En résumé, sur l’échelle des pires choses qu’on pouvait lui annoncer, le mariage était assez bien classé. Maintenant qu’elle y était confrontée, elle avait peur, parce qu’elle savait qu’elle allait perdre beaucoup de choses que ce soit s’y résoudre ou s’y refuser. Elle avait peur de lâcher tout ce qu’elle connaissait et de devoir se débrouiller toute seule. Ironique pour quelqu’un qui avait rêvé toute sa vie de voler de ses propres ailes. Elle avait sûrement besoin d’entendre quelqu’un la rassurer, lui dire qu’elle était capable de surmonter cette épreuve et de continuer dans la direction de ce à quoi elle aspirait.

Pourtant lorsqu’elle osa poser sa question, demander si elle avait une chance de s’en sortir si elle refusait, la réponse d’Elise lui fit l’effet d’une claque. Alors c’est vrai, elle ne voulait pas qu’on lui mente. C’est vrai aussi que n’ayant jamais fait preuve de tact avec la plupart des gens, en général elle se fichait quand les gens ne prenait pas de pincettes avec elle. Et c’est vrai qu’elle n’attendait pas d’Elise qu’elle la préserve, n’empêche que c’était l’effet que ses paroles lui firent. Adèle regarda silencieusement sa cousine porter sa tasse à sa bouche et en boire une gorgée. Ça voulait dire quoi au juste ? Qu’elle était condamnée quel que soit son choix ? L’Aiglonne reprit alors la parole et la Française l’observa surprise. Pourquoi avait-elle pensé être seule ? Sûrement parce que depuis toujours, elle avait appris à se débrouiller seule, à trouver les solutions à ses problèmes par elle-mêmes et qu’elle n’avait pas vu qu’elle pourrait recevoir de l’aide pour celui-là. Les exemples d’Elise sur cette année pourtant étaient nombreux et encore elle n’avait pas toutes les autres péripéties qu’Adèle avait vécues. Si elle y réfléchissait bien, toute cette année lui avait bel et bien appris qu’être à deux ou à plusieurs pour affronter les problèmes, c’était beaucoup plus agréable et supportable. Pour Hestia, c’était évident. C’en était presque insultant pour son amie si elle en doutait, mais Elise lui suggérait-elle par là aussi lui apporter son soutien malgré leur histoire un peu chaotique ? Sa meilleure amie ne sembla pas en douter, l’incluant dans sa proposition. Adèle regarda ses deux camarades avec un léger sourire. Hestia enchaîna lui proposant l’argent de sa famille et la blonde pâlit à cette idée. Son orgueil risquait déjà d’en prendre un sacré coup en perdant son statut et ses privilèges, si sa meilleure amie lui faisait la charité, elle ne le vivrait sans doute pas très bien. Qu’elle lui laisse encore un peu de fierté pour regarder au moins les autres en face.

- Non, ça je ne peux pas accepter. D’abord, j’ai encore des économies dans mon coffre et puis ensuite… je trouverais, mais je ne veux pas te devoir de l’argent.


Elle était quelqu’un avec beaucoup de fierté. Souvent grâce à ce qu’elle accomplissait par elle-même. Si elle s’en sortait par elle-même, si elle réussissait à s’en sortir par elle-même, alors elle pourrait être fier. Ce serait comme un défi. Un défi pour elle. Il n’était plus question de prouver quoi que ce soit à sa famille, mais de se prouver à elle-même qu’elle pouvait y arriver. Quant au logement, aïe… Ce n’était pas tant de croiser les parents de son amie quotidiennement qui la dérangeait, mais l’idée qu’ils aillent se renseigner auprès de sa famille sur les raisons de sa présence chez eux. Si elle devait poursuivre sa vie ici, elle préférait que le moins de personnes possible soit au courant de ses nouvelles conditions de vie.

- Pour le logement, pour l’instant le ministère accorde une chambre aux étrangers au moins jusqu’à la fin du mois.


Elle n’osa plus ajouter qu’elle trouverait ensuite. Ça lui faisait beaucoup de choses à improviser et à gérer d’un coup, si elle devait quitter sa famille. Elles trouveraient une solution affirmait Hestia. Oui, elle allait devoir faire un choix. Un choix finalement qu’elle avait sûrement déjà fait depuis longtemps. Il ne tombait pas au bon moment, elle avait l’impression de ne pas avoir eu le temps de s’y préparer, mais au fond elle savait que jamais elle ne pourrait s’épanouir dans les choix de sa famille. Elle écouta encore les deux filles lui suggérer tout simplement de suivre ses envies, parce qu’il y avait forcément un choix meilleur que l’autre.

- Depuis toute petite je me suis jurée de ne jamais devenir comme ma mère, de faire les mêmes choix. J’aurais l’impression de me trahir en acceptant la solution de facilité.

Il n’ y avait jamais eu personne pour la convaincre que la vie rêvée c’était celle de l’épouse parfaite. Oui elle avait toute sa vie vécu aisément et elle n’avait jamais manqué de rien. L’argent c’était matériel, mais elle n’avait jamais fait sans. Elle ne pouvait cependant pas penser qu’elle serait heureuse juste avec un coffre rempli de gallions. Elle le savait bien ce qui la rendait heureuse.

- J’ai envie de poursuivre mes études, de vivre ici et de devenir médicomage, enfin… si le Blood Circle accepte de me laisser vivre jusque là,
ajouta-t-elle en regardant le bracelet autour de son poignet.

Elle ne choisirait certainement pas la solution de facilité, le contexte politique en Angleterre n’étant clairement pas pour arranger les choses, mais elle choisirait la solution qui avait plus de chances de la rendre heureuse.
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A la réflexion d’Hestia sur le fait qu’avoir un sang pas si pur, ça ne changeait pas grand-chose, Elise se retint – très difficilement – de dire qu’au contraire, la pureté du sang ça changeait beaucoup de choses. Elle ne serait pas différente, non ça non, le fait que le sang qui parcourait les veines d’un être humain, ça ne le changeait pas. En revanche, si ça se savait, des portes se fermeraient pour Adèle mais Elise ne voulait pas être porteuse de mauvaise nouvelles à ce sujet, déjà que le sujet était assez sérieux, nul besoin d’en rajouter. Et puis, elle était convaincue d’une chose c’est qu’effectivement, Hestia n’était pas le genre de personne à choisir les personnes qui gravitaient autour de son existence en fonction de la pureté de son sang, sinon, Elise ne serait certainement pas installée entre elles deux.

Evidemment, quand il fallait parler de la pureté du sang et des de Lestang, qui venait en tête de liste des sujets, le père d’Elise. La situation d’Adèle semblait pourtant bien différents vu de l’extérieur, bon un fiancé choisi par papa adoptif qui ne nous aime pas spécialement sacré titre et le grand père, non parce que celui-là même sans le connaître personnellement, de ce qu’Elise avait cru comprendre, c’était un chieur de première. Ça n’était pas l’éclate, qu’Adèle n’accepte pas aveuglément ce qui lui était imposé, c’était compréhensif. Ce qui l’était moins, c’est qu’elle ne se rende pas compte qu’à aucune seconde elle n’était seule. Visiblement, Hestia non plus au vu du regard qu’Elise se prit. Pourtant, cette dernière ne se démonta, bien décidée à ouvrir les yeux d’Adèle sur le fait qu’elle ne serait seule que si elle choisissait de l’être, le reste du temps, elle serait accompagnée. Elle lança un regard à la limite de l’arrogance à Hestia lorsque cette dernière dit qu’elle avait raison, c’était pas une nouveauté ça qu’Elise ait raison, en avait-elle seulement douté ? Sa famille ne serait pas là ? Oh tout dépendait de ce qu’on appelait famille, parce qu’Elise était persuadée qu’à la seconde où l’oncle d’Adèle serait au courant des ennuis de sa nièce, il serait là pour elle. Néanmoins, elle ne le dit pas, préférant garder le silence à ce sujet pour la simple et bonne raison qu’elle ne voulait influencer Adèle ni d’un côté, ni de l’autre, ça n’était pas là son rôle.

Hestia se chargeait de la rassurer sur l’aspect purement financier de la chose. Ça devait être quand même sympathique de disposer d’une grosse fortune et de pouvoir dépenser sans craindre une seule seconde d’être sur la paille à la fin du mois. La Serdaigle ne pouvait décemment pas faire la même proposition. En revanche, elle pouvait proposer une chose pour le logement.  Après, il ne fallait pas oublier qu’Adèle c’était une tête de mule en puissance avec un orgueil démesuré, Elise fronça les sourcils en l’entendant dire qu’elle ne voulait pas devoir de l’argent « Fais preuve d’un peu de sagesse si ça t’aide à t’en sortir, je ne vois pas en quoi devoir de l’argent c’est une mauvaise chose. Ce n’est pas comme si Hestia se mettait sur la paille en t’aidant. » Elle regarda Hestia espérant qu’effectivement la demoiselle ne se mettait pas dans de beaux draps en filant un coup de main à Adèle. Si Elise n’avait rien dit concernant le logement, elle écouta Adèle parler des chambres prêtées aux étrangers. Elle la regarda longuement, ce n’était pas très long un mois difficile d’avoir de quoi payer un appartement à la fin du mois. « Je pense que tu pourrais venir chez nous après. » Alors non, l’idée ne la faisait pas non plus vibrer, il ne faut pas se mentir, elle ne détestait pas Adèle mais ce n’était pas non plus la personne qu’elle aimait le plus au monde. Sauf qu’il ne s’agissait pas de ses sentiments à elle, elle avait la possibilité d’agir, ne  pas le faire, elle ne serait pas en mesure de se regarder dans un miroir derrière.

S’il y a bien une chose qui était nouvelle pour Elise c’est d’être la voix de la sagesse. Quelle hypocrisie, il n’y avait pas moins sage qu’elle, ses choix elle ne les faisait pas parce qu’ils étaient sage, elle écoutait ce que son instinct lui soufflait à chaque fois et son instinct l’entraînait bien souvent dans des ennuis encore plus grand mais, pour une fois, comme ça ne la concernait pas, elle pouvait réfléchir posément et essayer de faire preuve de bon sens. Et puis elle n’était pas seule à réfléchir, Hestia l’épaulait d’une très satisfaisante façon. Oui, c’était elle qui devrait faire ce choix. Elle ne voulait pas être comme sa mère, le mariage une solution de facilité ? Elle y croyait guère, ça avait surtout l’air d’être une source d’agacement, preuve en est Alcyone qui pourtant avait eu l’air proche de Dimka, au final ça avait plus l’air de la faire suer qu’autre chose. Bon déjà faut dire qu’être avec Dimka, c’était pour Elise inconcevable tellement il était insupportable le Serdaigle donc un mariage avec bonjour les problèmes. Non, ça n’était pas la solution de facilité, c’était la solution pour éviter le conflit, ça oui, mais facile, jamais.

Elle voulait poursuivre ses études. Vu le cœur qu’elle mettait à l’ouvrage, ça pouvait se comprendre. Même si Elise s’en sortirait très bien sans concurrence, elle devait reconnaître une chose « Je crois que ce serait une grande perte si tu venais à arrêter la médicomagie. » Elle aurait pu compléter ses dires en rajoutant que vu la classe de branquignole qu’elles avaient, si elle ne devenait pas médicomage, ça laissait une chance à un des tarés et elle ne voulait pas savoir lequel était le moins pire. La vérité c’est qu’Adèle méritait d’être médicomage, elle travaillait bien et ce serait injuste pour elle de lui retirer ses études pour un mariage de merde. « En réalité, je pense que si le Blood Circle avait un choix à faire sur ton avenir, ils choisiraient que tu restes, que tu ne trouves jamais de compagnons et que tu n’enfantes pas, c’est la façon la plus simple pour éradiquer les sorciers. » Après, personne chez les sorciers n’agissait pour faire plaisir au Blood Circle. Plus sérieusement, elle glissa « De toute façon, c’est naïf de croire que le Blood Circle ne va sévir qu’en grande bretagne, tu ne seras pas plus en sécurité en France qu’ici. » Ils finiraient par trouver comment rentrer dans les cités purement sorcières, ce n’était qu’une question de temps. Non, le Blood Circle ne devait pas rentrer en ligne de compte pour le choix d’Adèle sur son avenir, même si, il semblerait par ses mots qu’elle ait déjà choisi.


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Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Métier : Etudiante en 4ème année de sciences magiques (spécialisation potions)
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Lumos
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Jeu 24 Sep - 17:15
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Team grenouille ♥


Storms make trees take deeper roots
 
Se retrouver au pied du mur était une réalité qui attendait la plupart des enfants de sang-pur, qu’ils soient premier héritier ou pas. Qu’ils le veuillent ou pas. Ce n’était pas comme s’ils avaient le choix ou qu’ils avaient une quelconque emprise sur leur propre destin. C’était un passage obligé lorsque l’on portait un grand nom, chacun en était conscient dès son plus jeune âge. Les traditions étaient ancrées dans l’histoire des familles et elles ne cherchaient pas à en dévier. Il y avait bien quelques familles réfractaires à ces manières de faire, comme les Macmillan par exemple, mais elles restaient relativement rares et de fait il était aisé de croire qu’elles n’existaient tout simplement pas. Qu’il n’y avait pas d’exception à ces règles immuables. On aurait pu croire que les années passants, les mentalités auraient changées, les yeux se seraient ouverts et les esprits élargis. Que la modernité aurait fait son œuvre et que les choses auraient été différentes. Mais ça n’avait pas été le cas. Le poids de l’histoire, des coutumes et de l’honneur étaient bien trop lourds à porter, s’y confronter était trop difficile alors qu’il était plus aisé de s’y complaire. C’était ainsi que ces coutumes d’un autre temps existaient toujours au XXIe siècle, à cause de sorciers égoïstes et avides de pouvoir. Ce mur, aujourd’hui c’était Adèle qui s’y trouvait confrontée. Et de la pire des manières, une lettre, une simple et vulgaire lettre pour lui annoncer qu’ils avaient décidé à sa place de son futur. Rien que la méthode utilisée exaspérait Hestia, même si une mer la séparait du reste de sa famille, la magie leur offrait d’autres moyens de contacter la sorcière. Mais ils ne s’étaient pas donné cette peine, se contentant de lâcher leur bombe sous la forme d’un bout de papier et d’attendre qu’Adèle revienne vers eux en courant, prête à se plier en quatre pour répondre à leurs désirs. Comme si ça allait arriver.

Même si elle pouvait lire le désarroi dans les prunelles de sa meilleure amie, Hestia distinguait aussi la répugnance dans sa voix lorsqu’elle mentionnait la demande de sa famille. Non, pas la demande, ce n’était jamais une demande puisque les enfants de sang-pur n’avaient pas le droit d’avoir le choix. C’était un ordre, une exigence. La Serpentarde n’avait pas de mal à comprendre que c’était celle de trop, celle qui ferait reculer la blonde pour de bon. Son échappatoire, Adèle l’avait, mais il ne venait pas sans conséquences alors Elise et Hestia faisaient de leur mieux pour montrer à la de Lestang qu’elle trouverait toujours en elles le soutien dont elle aurait besoin. S’émanciper était déjà un acte difficile en soit, mais quand il s’agissait également de se faire renier par sa famille, la décision était plus délicate encore à prendre. Mais Hestia ne voyait pas vraiment quel choix avait son amie. Se marier à un inconnu ou tourner le dos à sa famille. S’oublier soi ou oublier sa famille. La Carrow se doutait que quelque part, le choix était déjà fait pour Adèle, aussi compliqué soit-il, alors elle s’efforça de le rendre moins effrayant en énonçant quelques propositions qui pourraient aider son amie. Parce qu’il n’y avait pas que sa famille à laquelle elle réfléchissait à renoncer, mais aussi sa fortune, son héritage, son train de vie, tout ce qu’elle avait connu jusqu’à présent. Hestia savait combien penser à tout ce qu’elle allait perdre pouvait donner le vertige. Comme elle s’en doutait, l’idée d’emprunter un peu d’argent aux Carrow ne plut pas vraiment à Adèle. Tandis qu’Elise se montrait un peu plus les pieds sur terre en appelant à sa sagesse, Hestia haussa les épaules. « Comme tu veux. Saches juste que cette offre tiendra toujours. » Annonça-t-elle calmement. Elle comprenait les réticences d’Adèle et elle ne voulait la forcer à rien. Son refus ne la vexait pas pour un sou, en fait, sûrement en aurait-elle fait autant dans sa situation. Elle savait ce que la fierté pouvait pousser à faire. En attendant, elle maintenait sa proposition, si jamais Adèle changeait d’avis ou avait besoin d’un coup de pouce, elle saurait où se tourner. Et là ce n’était pas une histoire de fierté, mais bien d’amitié.

Si assurer son soutien était parfaitement normal aux yeux de Hestia, elle fut vraiment surprise d’entendre Elise proposer à Adèle de venir s’installer dans sa famille une fois l’offre de logement du Ministère de la magie terminé. Les prunelles de la verte passèrent de la Serdaigle à la française pour observer leurs réactions. Alors ça, c’était un moment qu’elle n’avait pas pensé voir de sitôt. Dire que quelques mois plus tôt, les deux cousines se battaient dans les couloirs et s’insultaient à la moindre occasion. Le moins que l’on pouvait dire c’était que leur relation avait fait un énorme bond en avant. D’accord, Elise n’avait pas non plus l’air de sauter au plafond à l’idée d’héberger Adèle, mais rien que le fait qu’elle le propose spontanément était déjà un miracle en soit. Un sourire flotta sur les lèvres de la Serpentarde, les voir là, toutes les trois, à se serrer les coudes pour aider la française, ça faisait quand même bien plaisir à voir après tous leurs déboires face au Blood Circle. « Tu vois, tu n’as jamais été seule. » Assura-t-elle en croisant le regard de sa meilleure amie. Bien sûr que ça n’avait jamais été le cas mais dans ce genre de situation il était facile de se sentir isolé. Adèle faisait face à un dilemme terrible que ses amies ne partageaient pas pour le moment, il était normal qu’elle se sente seule face à tout ça. Mais ce n’était qu’une impression, même si elles se connaissaient depuis moins d’un an Hestia n’avait absolument aucune intention de laisser tomber sa meilleure amie. Et Elise avait l’air du même avis. Laisser la française gérer seule n’avait jamais été une option et elles le lui faisaient bien comprendre.

Maintenant Adèle avait toutes les cartes en main pour prendre sa décision. Ça ne la rendait pas plus aisée, mais au moins elle pouvait se faire une idée de ce qui l’attendait. Même si Hestia se doutait que c’était déjà le cas, elle connaissait son amie, elle savait qu’elle ne laissait rien au hasard alors toutes ces réflexions, sur l’argent, la famille et son avenir, elle avait déjà dû les avoir. Alors quand elle leur exposa sa manière de penser, la Carrow ne fut pas surprise. Ne pas suivre le même chemin que sa mère, c’était un discours en lequel Hestia se reconnaissait. Ce rôle d’épouse fidèle, de joli trophée, elle n’en voulait pas non plus Déso pas déso Grigri. L’envie de rester pour poursuivre ses études était plus forte que tout chez la blonde et si Hestia avait à commenter elle dirait qu’Adèle avait raison. Ce mariage ne lui apporterait que des chaînes, son avenir libre reposait sur ce qu’elle apprenait à Poudlard et la carrière qu’elle se construisait. La Serpentarde opina du chef avec conviction à la remarque d’Elise, elle avait raison sur toute la ligne, la médicomagie perdrait beaucoup à ne pas avoir la française dans ses rangs. Quant au Blood Circle, elle était également d’accord avec les dires de la petite blonde, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir également une autre façon de voir les choses. « Si on commence à prendre ce genre de décision par rapport au Blood Circle alors autant arrêter de vivre tout de suite. » Déclara-t-elle en reprenant sa tasse de thé pour en boire les dernières gouttes de liquide.

La menace du Blood Circle était réelle, pour avoir au poignet un de leurs affreux bracelets Hestia était loin de les sous-estimer, mais ça ne voulait pas dire pour autant que la vie cessait son cours. D’accord, ils pouvaient tout foutre en l’air si l’envie leur en prenait, mais c’était également ce que la famille d’Adèle venait de faire avec leur stupide idée de mariage. « Elise a raison, ils ne s’arrêteront pas aux frontières de la Grande Bretagne, ils seront toujours un problème, où que tu sois. » En Angleterre en tant que médicomage ou en France en tant que femme mariée qui s’ennuie à mourir auprès d’un mari barbant. Adèle gagnerait peut-être un peu de temps, mais dans l’intervalle elle ne serait sûrement pas une épouse comblée alors ce n’était pas mieux. « On ne sait pas ce que va donner l’avenir avec eux pour déclencher des guerres partout où ils passent, alors tant qu’à vivre dans cette réalité, autant vivre une vie où on se sent bien, non ? » Reprit la Serpentarde. Elle aurait bien parlé de bonheur mais elle savait que c’était une notion abstraite, surtout en ces temps sombres. Mais c’était tout ce qu’elle souhaitait à Adèle. Finalement, la verte posa sa tasse désormais vide sur la table, piqua un biscuit dans l’assiette et se cala au fond de son fauteuil. « Oublie le Blood Circle, on s’en fout d’eux. » Lança-t-elle après avoir jeté un coup d’œil à ses amies. Bon, d’accord, c’était plus facile à dire qu’à faire quand l’organisation moldue pendait comme une épée de Damoclès au dessus de leurs têtes. Et qu’elles portaient toutes un de ces si jolis bracelets qu’ils leur avaient offerts. De toute façon, l’avenir d’une seule sorcière, ce n’était pas leur plus grosse priorité. « Les laisse pas prendre ces décision à ta place, c’est toi qui compte. » Affirma-t-elle avec un léger sourire. Elle savait qu’au milieu de toutes ces préoccupations et décisions à prendre, c’était facile à oublier. Mais Hestia ne l’oubliait pas, et si Adèle en avait besoin alors elle ne cesserait de le lui répéter.

CODAGE PAR AMATIS


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Adèle de Lestang
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— Elise, Hestia & Adèle

Ha l’argent… Elle n’en avait jamais manqué puisque sa famille roulait sur l’or depuis bien des générations. Depuis toute petite, elle avait été habituée au luxe et aux belles choses et elle n’avait jamais manqué de rien matériellement. En revanche, contrairement à sa petite sœur, elle n’avait jamais été pourrie gâtée, elle n’avait jamais croulé sous les cadeaux. Juste que ce qu’elle avait, devait refléter la puissance de la famille. Toujours bien paraître, toujours faire pâlir d’envie les autres filles avec des robes de grands couturiers. Et elle devait l’avouer, autant jouer les filles parfaites, elle détestait. Autant sa garde-robe, elle l’adorait. Le goût des belles choses valait-il vraiment qu’elle perde sa liberté ? Non bien sûr, mais elle allait devoir apprendre à vivre autrement, à ne plus dépenser les yeux fermés, à économiser et elle devrait aussi trouver comment gagner de l’argent. Certes, elle avait encore un peu de gallions dans son coffre, mais ils ne seraient pas éternels… Lorsqu’Hestia lui proposa de lui prêter de l’argent, la Française refusa d’emblée. Pas question de devoir de l’argent à sa meilleure amie, non, elle aurait bien trop honte. Voilà qu’Elise s’y mettait… Elle pinça les lèvres. Adèle ne faisait pas un caprice. Bien sûr que sa meilleure amie ne se ruinerait pas, mais elle ne pouvait pas se dire qu’elle lui serait redevable pour ça.

- Je ne suis pas encore au fond du trou… Si vraiment, je ne m’en sors pas, je l’envisagerais.

Oui, elle l’envisagerait. Parce que si elle ne s’en sortait pas, ça signifierait qu’elle ne pourrait pas rembourser son amie avant un petit moment. Quelque part, en arrivant à cela, elle avait peur aussi que cela change quelque chose dans leur amitié. Non, elle ferait tout pour ne pas en arriver là. Elle trouverait, elle ne manquait pas de ressources. Quant au logement ? Il fallait avouer que ça tombait plutôt mal. A un mois de l’été, elle avait trop peu de temps pour se retourner et elle ne savait pas trop à qui elle pourrait emprunter le canapé. Elle fait pas d’effort, ça ne lui traverse même pas l’esprit la maison de son oncle xD. Le logement aux frais du ministère était mis à disposition jusqu’à la fin du mois pour le moment et elle aurait préféré se dire qu’elle avait le temps de s’organiser. Pourtant, c’était maintenant qu’elle avait besoin d’anticiper. Si elle envoyait bouler sa famille, elle avait besoin de savoir un minimum si elle n’allait pas se retrouver à la rue du jour au lendemain. En entendant la proposition d’Elise, elle la fixa surprise. C’est vrai, que ça lui enlèverait une sacrée épine du pied sur l’aspect purement pratique. Et en même temps, la seule fois où elle avait dormi chez Elise, ça n’avait pas été son plus fabuleux moment. Autre problème, elle ne voulait pas que son oncle soit au courant. Elle avait compris très vite que le père d’Elise l’appréciait beaucoup, qu’elle était pour lui un bout de sa famille perdue et elle ne voulait pas qu’il se plie en quatre pour elle en apprenant qu’elle avait eu droit au même délire de mariage que lui. Ça ne plairait sans doute pas aux jumeaux, et elle ne voulait pas réenclencher une guerre.

- Merci, mais si on fait ça, on évitera de dire à ton père pourquoi je dors sous son toit cet été.

Elle voulait bien un peu d’aide, mais elle ne voulait pas qu’on la couve. En attendant à chaque problème, ses camarades semblaient trouver la solution et suivre ses rêves lui semblait de plus en plus possible. Mais tout n’était pas rose, et la menace Blood Circle planait en plein sur le Royaume-Uni là où elle pourrait continuer à vivre sa vie, si elle répondait par la négative à la proposition de son beau-père. A cela, pas de solution, si ce n’était de ne pas céder à la peur. Les mots de sa cousine la touchèrent. Ha ça, elles en étaient loin des insultes du début de l’année scolaire… Elle lâcha un sourire en l’entendant parler des préférences du Blood Circle quant au fait qu’elle leur faciliterait la tâche en n’allant pas se multiplier.

- Je crois aussi qu’ils finiront pas étendre leur influence, mais on ne peut pas nier qu’ici on est vraiment au coeur des ennuis…

Adèle sourit de nouveau en entendant sa meilleure amie lui dire qu’elles s’en foutait du Blood Circle. Bon juste un peu, parce qu’elle ne voulait plus jamais se retrouver face à des gens super entraînés comme ça.

- D’accord, vous avez raison, je crois que vous allez devoir me supporter un peu plus longtemps… Merci.

Finalement des amies, c’était bien plus efficace qu’un psychomage. Évidemment quand Stressée revint la chercher, elle lui assura que oui oui le psychomage l’avait beaucoup aidée et que d’ailleurs ça allait beaucoup mieux, qu’on lui avait dit que ce n’était plus la peine de revenir. Hors de question qu’elle la trinqueballe à Sainte-Mangouste tous les jours…

Revenue au Chaudron Baveur, elle s’empara d’une plume et de sa plus belle écriture se mit en quête de répondre à son beau-père. Une lettre d’adieu en résumé. Ainsi, elle avait manié les mots à sa manière pour annoncer à sa famille, qu’elle ne reviendrait pas en France. Elle n’abandonnerait pas ses études et elle n’épouserait pas un inconnu appâté par l’argent. Elle ne plierait plus à leurs exigences, plus jamais. A Beaulieu, elle lui asséna que puisqu’il ne l’avait jamais reconnue, il n’avait aucun droit sur son avenir. A sa mère, elle adressa quelques lignes aussi. Elle lui fit part de sa déception et lui demanda comment elle pouvait accepter de la condamner au même sinistre destin que le sien. A ce stade, c’est vrai qu’elle espérait encore faire réagir sa mère. Quelque part, il devait bien encore y avoir un peu d’affection en elle. Elle ne l’avait pas rêvée cette nuit où elle était venue à son chevet. Elle ne les avait pas rêvés ces mots et ces gestes de tendresse. Enfin, à Anna, elle lui souhaita tout le courage du monde. Enfin sans doute que la vie lui serait plus agréable maintenant qu’elle lui faisait l’immense honneur de débarrasser le plancher. En tout cas, elle lui laissait bien volontiers le mariage et la vie de potiche. Elle aurait pu rester respectueuse, c’est vrai, mais on ne disait pas non à une famille comme la sienne. Alors qu’elle le soit ou non, ça ne changerait rien à la donne. Elle ne ferait plus partie de cette famille d’ici peu. Cette lettre, c’était bien peu par rapport à ce qu’elle avait subi toute sa vie. Exprimer le fond de sa pensée ? Elle ne voyait pas meilleure façon de tirer sa révérence et de conclure ce chapitre de sa vie. La suite ? C’était l’inconnu, mais c’était celle qu’elle aurait choisie.

MAY



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