Il y a certaines pensées que j’apprécie me rappeler. Pour la plupart, ce sont des souvenirs provenant de mon passé et qui m’ont marqué et par lesquels, je souris encore à leur pensée seule. Ce sont des actions, des mots que j’avais posé et m’ayant apporté grande joie ou même une détermination certaine. Aujourd’hui encore, ces souvenirs me donnent du courage dans ces moments de pure adversité. Non que j’aie peur de mes ennemis. Certes, ces souvenirs sont si jouissifs à m’en provoquer le courage et l’intelligence nécessaires pour accélérer mes rétorques contre ces ennemis aujourd’hui. Le souvenir qui m’intéresse en ce moment remonte à quelques années alors que mon neveu, Julius Lestrange, n’avait que sept ans. Un souvenir qui alimente mon excitation pour arracher Julius des mains de son parrain : William Ombrage.

C’était un soir, vers 21 h : 00, je transplanais avec mon neveu jusqu’au manoir niché dans la campagne anglaise en l’extérieur de Liverpool. C’était un manoir datant du 15e siècle, mais dont les restaurations l’amenaient à la mode du 19e siècle. Je revenais, un large sourire satisfait aux lèvres, d’une victoire sans bavures au poker contre Rabastan et Rodolphus Lestrange. En bonus, j’eus la permission de ce dernier d’amener mon neveu. Je voulais montrer à Julius la jouissance ressentie à torturer un Moldu. Par chance, j’en avais gagné un au jeu ce soir.
Maintenant, vous savez exactement où je voulais en venir.

Il était effectivement temps que mon neveu devienne un vrai Sorcier, un homme. Il était encore trop protégé et dorloté et je savais que cela allait lui nuire dans l’avenir. Moi-même, je me rappelais d’avoir vu ma première torture à cinq ans puis, de l’avoir vécu à sept ans justement. Je ne regrette rien et mieux, mon père m’avait alors préparé à bien pire. À quelque chose que je n’aurais jamais pu deviner aussi jeune.

Nous apparûmes donc tous les trois sur la pelouse du manoir, le Moldu ligoté et bâillonné allant trébucher tel un troll au sol alors que je continuais à marcher d’un bon pas sans le regarder. Roulant des yeux au ciel, j’étais quand même un peu agacé par le contre-temps qu’il me donna. J’aboyais alors quelques mots aux deux elfes étant venus nous accueillir tout en pointant vers le Moldu.

- Amenez-moi ça à la cave ! Je n’ai pas que ça à faire !

Sur ce, je m’assurais d’avoir Julius près de moi alors qu’on entrait par les grandes portes arrivant dans le hall d’entrée, ce dernier surplombé par un lustre m’émerveillant encore par sa superbe. Je vis Heaven, ses cheveux blonds dénoués, apparaître en haut du grand escalier. Elle n’arborait aucune émotion avant de voir Julius qui reçut alors un doux sourire.

- Pourrais-je savoir pourquoi Julius est ici ce soir mon chéri ?

Elle appuyait volontairement sur le dernier mot. J’eus un sourire satisfait adorant plus que détestant son petit air supérieur envers moi. Elle adorait me mettre au défi et cela me rendait chaud ! Heaven portait une élégante robe de chambre de soie blanche et l’un de ses seins en sortait me provoquant de manière ostentatoire. Appuyant mes mains contre la rampe d’escalier, je la toisais sur le même ton et le même regard arrogant.

- Pas de bienvenue chérie ? Je t’annonce que j’ai gagné la partie. Je pensais juste partager mon cadeau avec notre neveu.

- Bien, mais évite de faire trop de bruit en bas ou je ne m’entendrais plus penser.

En soupirant, elle disparut sans plus de manière du haut de l’escalier. Je savais qu’elle comprenait. Elle savait. J’avais, ainsi, éduqué Ciarán en ce sens cette année : il est vraiment le digne fils de son père. J’espérais que mon neveu serait aussi digne de sa famille. Mais assez parlé, il était temps d’agir.

De mon index droit, je fis signe à mon neveu de me suivre jusque dans le salon ou je me dirigeais. Je me déchargeai de ma veste dans un canapé puis, j’alla vers le bar me versant un verre de whisky pur feu à partir d’une carafe en Crystal. Je vidais le verre cul sec, le liquide me brûlant agréablement la gorge. Oh ! Cela faisait du bien ! Je devais m’en resservir un autre, ce que je fis. Cette fois, j’en bu que la moitié mon neveu attirant à nouveau mon attention.

- Je te sers un verre ? Et non, ne t’inquiètes pas, ton père n’en saura rien.

Fis-je claquer ma langue de satisfaction tout en pensant que j’étais la personne la plus amusante dans l’entourage de l’enfant, William étant sûrement le plus ennuyeux. Sans quitter le regard de mon neveu des yeux, je sourie qui se voulait sincère. Cet enfant était beaucoup trop innocent pour son propre bien et il fallait que je l’en change. J’amenais donc le sujet en douceur.

- Mais dis donc, serais-tu aussi excité que moi de rencontrer notre invité ? Hm …

Je baissais la tête de côté voulant arborer le même sourire. Je savais que cet idiot de Rabastan n’avait rien expérimenté avec son fils et donc, le pire qui puisse arriver ce soir serait de faire fuir Julius. On me disait peut-être imprévisible, mais je n’étais pas stupide.