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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Live concert in Manchester || ft. Darius :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Mer 21 Oct - 10:16
Live concert in Manchester || ft. Darius B4285da11fbc0cf2e327afd0775bf89f

Sex & drugs & rock’n roll


Manchester, le 3 mai 2015.


Depuis quelques semaines, je passais énormément de temps au quartier général mangemort où, avec mes comparses, nous œuvrions en toute discrétion pour un véritable retour de notre Cause et de ses défenseurs. Cela impliquait de travailler dans l’ombre, durant un certain temps, pour parvenir à quelque chose qui puisse être à la fois bien organisé, bien représenté, efficace et pragmatique.
Aux côtés de ma chère Meredith, j’avais un bien beau challenge à relever : nous voulions redorer le blason de notre mouvement, terni par un manque évident de stratégie politiquement correcte.

C’était au terme de l’une de ces journées de réflexion  - journées durant lesquelles je n’étais pas dépositaire de la formation de Tobias, mon jeune apprenti, aspirant mangemort très prometteur -, qu’avait être proposée l’idée de trouver des visages avenants et relativement célèbres pour porter nos valeurs devant un public jeune.
Bien sûr, j’aurais pu modifier mes traits pour être ce visage. Mais... si les gens apprenaient un jour que c’était moi et que j’étais métamorphomage, il allait de soi que cela constituerait un double scandale qui n’aurait fait que nuire à notre image.
Le genre de personnes qui ferait l’affaire n’était pas facile à trouver et, c’était avec en tête l’objectif de débusquer le visage idéal pour être notre égérie que je passais chaque semaine une soirée ou l’autre dans d’autres villes, pour écouter des groupes sorciers et voir si parmi eux pouvait se cacher notre perle rare.

Ce soir, donc, j’allais écouter Draoidh, à Manchester, dans un pub sorcier qui privilégiait - Salazar soir loué - la bière au whisky pur feu. Ce n’était pas que je n’aimais pas le second, mais je préférais ne pas ingurgiter trop d’alcool fort, surtout lorsque j’estimais être en mission. Car, au fond, n’était-ce pas une mission que de fréquenter les bars avec un objectif très clair ? Ce n’était pas comme si je ressortais, à 46 ans, avec des amis. Même si je devais reconnaître que j’aurais adoré écumer tous les pubs du monde sorcier avec Rodolphus et Rabastan, tant qu’ils seraient en cavale, il serait compliqué d’imaginer cela sans que mes amis ne soient sous polynectar.

Pour ne pas avoir l’air d’un vieux au milieu des jeunes, j’avais misé sur une version rajeunie de moi-même. L’air d’avoir un peu moins de trente ans, cela allait me permettre de socialiser plus facilement. Pour l’occasion, je délaissais aussi le costume pour quelque chose de plus jeune, histoire, encore une fois, de ne pas trop sortir du ton.

Manchester était une ville que je connaissais assez mal. J’y avais passé quelques soirées, par le passé, mais rien de bien important. Quand j’étais dans la vingtaine, j’étais venu avec les Lestrange pour accomplir une petite sortie orgiaque dont nous avions le secret, mais il n’y avait qu’avec eux que je m’étais laissé aller à cela. Nous aimions tous trois la violence et la luxure... évidemment, cela ne pouvait que se ressentir lorsque nous sortions pour fêter quelque chose. Ce qui avait tout changé, bien sûr, ce fut le moment où nous nous étions mariés et avions ainsi fondé chacun nos familles. Les sorties étaient plus rares, les orgies sanglantes aussi.

Un soupçon de nostalgie m’animait, dans ce bar. Je m’étais installé au comptoir, comme le faisaient les gens qui venaient pour se bourrer la gueule sans avoir à décoller les fesses d’un tabouret. Le sorcier barman servait correctement la bière, je l’avais observé faire avant de commander. C’était tout à fait convenable.

« Une bière, je vous prie. » On ne m’enlèverait pas de si tôt mes habitudes langagières. « Le groupe commence à jouer à quelle heure ? »

J’avais posé la question pour vérifier mais je détenais toujours des informations assez précises. L’avantage d’avoir des yeux et des oreilles un peu partout.
Je n’avais pas beaucoup à attendre, à vrai dire, et un type, sur scène, faisait quelques essais au niveau du son... à moins qu’il ne soit en train de vérifier que sa guitare soit bien accordée. Je n’en savais trop rien. Pour moi, l’heure était à la bière.

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Anonymous
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INRP
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Mer 21 Oct - 19:58
SEX & DRUGS &  ROCK’N ROLL
Manchester-mai 2014

Il est 19h30, j'écrase ma cigarette et me décide enfin à lever mon corps endoloris et me rhabiller. Je suis déjà en retard, je n'ai pas le temps de passer par chez moi pour me changer,on vas dire que ces loques feront l'affaire. Je ramasse la liasse de billet sur la table à manger et passe la porte de l'appartement. Une fois dehors, je rallume une autre cigarette.

La nuit est chaude, le ciel nous accorde de belles nuances d'orange et de rouge. Je me sens plutôt bien ce soir, ça fait un moment que je n'ai pas performé avec mon groupe et je pense que ça me manquait. En effet je me suis laisser submerger par mes recherches, devenir adulte c'est tout un travail ! Mais je suppose que ça ne rendrait cette soirée que plus jouissive, j'ai beaucoup de stress à relâcher ce soir !

Au fur et à mesure que je me rapproche du pub mon énergie me revient, et je me sens grisé par l'envie de monter sur scène. Mes pas se font plus rapides, me voilà en train de courir ! Mon cœur s'emballe, je me sens léger.
En passant la porte du pub, je constate avec joie qu'ils viennent à peine de finir la balance de sons. Je suis à peine en retard ! Je souris et trottine jusqu'à la petite scène en passant par la foule entassée dans cette petite salle, c'est qu'on a notre petite réputation ! Je vois dans le regard de mes camarades qu'ils ne sont quand même pas très fières de moi.

"Je vois que j'arrive juste à temps ! Ho ne me faites pas ces yeux là, je vous promet qu'ils vont nous adorer malgré tout !"

Je ne prête aucune attention à leurs potentiels réponses, ni à leurs visage, je saisis ma guitare et me tourne enfin vers le public, un sourire effronté collé au visage. A cet instant précis, je bouillonne . Ce précieux moment de silence entre eux et nous, cette montée de dopamine en moi me fais me sentir invincible. L'air tremble, tout le monde attend, fébrile.

" Bonsoir Manchester ! Nous c'est Draoidh, on est ici ce soir pour vous faire vibrer."

On commence le concert par un morceau écrit récemment et que nous testons toujours.
La soirée se passe sans encombre, le public est réceptif, les gens ont tous l'air de s'amuser. Sur scène, comme prévus je m'enflamme dès la deuxième chansons et ne m'arrête pas temps que je n'atteins pas mon climax, mon explosion. Je saute, je cris, je ris. Y'a pas dire, ça m'avait manquer ! Mes doigts dansent sur les cordes en acier, je leur donne tout ce que j'ai et, peut-être, que j'en profite pour jouer de mon charme et me faire désirer des petites adolescentes en ébullition d'hormone, mais aussi des jeunes garçons qui soudain se questionnent... Et surtout pour les potentiel clients aux alentours. Nos chansons sont entrecoupées de moment où l'on papote avec le public, c'est lors de l'un de ces moments que je me retrouve affalé sur la scène tel un éphèbes en plein banquet, à parler de tout et de rien avec les personnes proches de la scène. Ça me permet de sonder un peu, de baliser le terrain.
On termine sur une une reprise de Nina Simone, et c'est sur cette fin de concert qu'il arrive. Mon sang brûle en moi, les muscles de mes mains se crispent sur ma basse et mes pupilles se dilatent, je suis complètement défoncé. Je finis la chanson à moitié nu, le cœur battant, trempé de sueur avec, encore et toujours, ce sourire effronté.
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Anonymous
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INRP
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Mer 21 Oct - 21:19
Accoudé au bar, vidant mon verre de bière de manière assez raisonnable, je patientais comme tout le monde ici. Nous étions en attente d’un membre du groupe qui, selon toute apparence, aimait se faire désirer... et, de fait, c’était un membre plus qu’important du groupe. Quand il fit son entrée, je compris tout de suite ce qui le rendait indispensable.
Outre son air de se foutre pas mal de l’horaire, et plus encore de son retard, le jeune homme qui rejoignit les autres disposait d’une guitare spécifique, une basse, si je ne me trompais pas, et il fut celui qui prit la parole.

Quand le concert commença, j’avais vidé une autre bière et rejoint la foule agglutinée au devant de la scène. Il me fallait me fondre dans la masse si je voulais être discret pour le projet qui m’amenait ici. Hors de question de paraître directement louche ou que tout le monde puisse m’assimiler à mon statut de mangemort... quinze ans avaient beau s’être écoulés depuis la grande guerre de Poudlard, il était évident que la population sorcière n’était pas prête à voir ressurgir des mages noirs de sitôt.

Alors, dans ce pub sorcier, au milieu d’un public de jeunes sorcières et sorciers dont la moyenne d’âge ne devait guère excéder les vingt ans, je jouais le caméléon, une fois de plus. J’espérais que personne ici ne me reconnaîtrait, parce que le fait de me rajeunir, ce n’était pas comme changer de visage. J’étais le chef des oubliators du Ministère de la Magie, depuis déjà bien assez longtemps pour que les plus âgés me reconnaissent. Mais le public de ce soir, Salazar soit loué, était d’une autre génération et je n’aurais théoriquement pas besoin d’imaginer des prétextes pour justifier ma présence en ces lieux où cet air bien plus jeune que j’arborais. Et si jamais on me reconnaissait, je pourrais toujours prétendre être le jeune frère de William Ombrage, venu en Angleterre rendre visite à son aîné. Cela pouvait être crédible.

Et la musique commença.
Si à leur âge, comme toute personne de ma génération, c’était les Bizarr’ Sisters qui cartonnaient, il suffisait d’observer un peu l’engouement du public de ce soir pour comprendre que les temps avaient changé, que les goûts avaient évolué mais que les bons groupes existaient toujours.

Dans la foule, au milieu de tous ces jeunes, je me mis à agir comme eux, a danser avec ma bière en me cognant aux autres comme ils le faisaient avec moi. Il fallait dire, aussi, que le groupe Draoidh avait un véritable don pour enflammer une salle comble. Et puis, la voix du chanteur... il y avait des inflexions particulières dans cette voix. Un timbre vocal qui, comme il l’avait annoncé, faisait vibrer les personnes présentes... certaines reprenaient même les paroles. Moi pas, bien sûr, je ne connaissais pas trop le groupe, j’étais sans doute extérieur au public visé et mes enfants étaient encore bien jeunes pour développer leurs propres goûts musicaux... quoique Marcus soit déjà revenu de Poudlard avec quelques noms de groupes qu’il voulait ne pas manquer s’ils faisaient des concerts dans la région.

On m’offrit une bouteille de bière, j’en payais une aussi... je ne connaissais personne mais la musique créait le lien. Et puis, boire en soirée, c’était un facteur de socialisation important tout comme le fait de fumer. J’ignorais si j’allais rentrer bredouille ou non. Mais en tout cas, l’ambiance ici n’était pas pour me déplaire.
Je ne savais pas combien de temps durait la prestation de Draoidh, mais ce qui était sûr, c’était que lorsque la dernière chanson fut jouée, je me joignais au reste de la foule, pour frapper dans les mains et scander, avec tous les autres : « Une autre ! Une autre ! Une autre ! »

L’atmosphère était moite, on sentait que la chaleur qui se dégageait de chaque être humain retombait lourdement sur nos peaux à tous. D’un côté, cela me dégoûtait un peu. J’imaginais que cette moiteur dans l’air était composée de l’évaporation de la sueur de chacun... il n’en fallut pas plus pour me donner envie de me rafraichir. Une douche, voilà ce qui me ferait du bien... j’aurais pu, tout aussi bien, utiliser la magie mais rien ne valait une bonne douche.
Mais évidemment, je n’allais pas rentrer sans accomplir ce pourquoi j’étais là. Néanmoins, j’avais besoin d’air.

Je n’attendis donc pas de savoir si oui ou non le groupe allait nous rejouer quelque chose. Je me faufilai jusque la sortie pour m’adosser au mur, près de la porte, où je m’allumai aussitôt une cigarette préparée par mon herboriste. Un mélange d’herbes qui boostait l’énergie et allégeait les tracas. Je ne comprenais pas pourquoi cela n’était pas vendu de façon plus officielle.
Les yeux fermés, je tirai une bouffée que je laissais lentement envahir mes poumons avant de la relâcher. Je profitais toujours de ces moments de pause pour savourer pleinement les apports de ces herbes.

Et quand la porte s’ouvrit, ce fut avec une certaine nonchalance que je tendis cette clope améliorée au membre du groupe qui était là.
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Anonymous
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INRP
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Jeu 22 Oct - 7:45
Cette soirée était particulière, il y avait cette impression dans l'air, cette électricité ambiante qui ne s'en ai allée à aucun moment. Ma voix n'étais plus mienne, elle se mêlait à celles du public qui entonnait les refrains connus, mon corps ne m'appartenait plus, il était le vaisseau de ma musique, le panneau de publicité de mes textes. Darius n’existait plus. Je n’étais plus qu’énergie, je vivais une puissante catharsis. Et ces offrandes me mettais dans une joie immense, j'avais la sensation d'être à découvert et en même temps complètement à l'abri. Nous partagions plus qu'un moment, nous partagions un souvenirs, une émotion. Cette soirée allait rester dans ma mémoire un bon moment.

Je m'étais offert complètement, et ils me l'avaient rendu au centuple. J'étais heureux, en pleine extase, comblé …. Mais épuisé. Lorsque la dernière note de la dernière chanson pointa le bout de son nez, je ne pus continuer bien longtemps. C'est le corps en charpie, le visage crispé sous le spot de lumière, que je remercia la salle, fis un peu de publicité pour notre album. Je ne pus m’empêcher de me tourner vers mes comparses et de leur dire d’un ton de provocation : « Vous voyez, même en retard je mets le feu ! » avant de m'éclipser enfin en direction des loges.

Enfin, si tant est qu'on puisse appeler ça loges… Une pièce minuscule de 2 mètres sur 3, basse de plafond, aux murs gris et à la lumière blafarde. Elle était encombré des chaises et des tables supplémentaires, avec, tout de même, quelques serviettes et des bouteilles d’eau a notre disposition. Il ne me fallut pas plus de quelques secondes pour savoir que je ne voulais pas me reposer là. Non, il me fallait de l'air et de l'espace. Je voulais du calme sans pour autant être dans un silence profond, je voulais juste être loin du surplus d'animation de ce pub. Je profita néanmoins des serviettes propres pour m'éponger un peu avant de sortir.

À peine avais-je mis un pas dehors, qu'on me tendit une cigarette. Une cigarette ? Elle n'en a pas l'odeur… Je la saisit et inhalait une longue bouffée, sentant la lourde fumée tombée dans mes poumons, je ne reconnaissais pas ce qu'on venait de me donner. Ce n'était pas désagréable, c'était juste inconnus. Je m'adossais sur le mur à côté de lui tandis que j'expirais enfin. Je repris quelques bouffées avant de tendre la dites "cigarette" à son propriétaire. Je n'avais prononcé aucun mot, je n'avais pas regarder en sa direction. Je sentais la substance atteindre mon cerveau lentement, ma tête tournait, les lumières de la rue me semblait magnifiques, plus belles encore que la nuit était d'un noir d'encre. Tout ce qui m'entourait était magnifique. Était-ce mon cerveau qui planait ou étais-je simplement heureux et épuisé ?

Le brouhaha de la salle était étouffé et me semblait désormais bien lointains, je laissa ma tête basculer vers le ciel et fermait un peu les yeux, les mains sur ma nuque j’essayais de me masser un peu. Mon corps me faisait mal ce soir, je l’avais poussé jusqu’à certaines limites que je ne pensais pas atteindre aussi vite, même si je dois avouer que je m’y attendais un peu. Je sens chacun de mes muscles se tendre un peu plus à chaque coups de vent que la nuit amène. Ha, j’ai visiblement oublier de remettre une chemise, un pull ou n’importe quoi sur moi ! Pas étonnant donc …  Ce n’est pas bien grave, le froid me tiens éveillé et j’aime cette sensation de poil hérissé sur ma peau, j’aime cette sensation de frisson de vie. Je profite ainsi du silence environnant et de la froideur de la nuit pour reprendre un peu mes esprits. L’homme a mes cotés n’est visiblement pas un fan, il est beaucoup trop calme et aurait déjà commencer à parler depuis bien longtemps, non, il dégageait une sorte de plénitude rassurante, une ombre de force tranquille et de calme. Sans même avoir lever les yeux vers lui je pouvais dire que son tempérament me plaisais.

« Alors, le concert t’a plus ? »

J’avais enfin briser le silence entre nous, je pense que je voulais découvrir quel était sa voix, quel température dégageait il ?  Cet homme étrangement calme me faisait me poser pas mal de questions, nul doute que si je ne finissais pas avoir mes réponses ça allait me souler. Et pourtant, je n’avais pas lâcher le ciel du regard, je ne voulais pas tricher ! Tout ça était un jeu pour moi …. Découvrir qui est une personne sur base de sa voix, de son atmosphère ambiante, de sa main, sa cigarette …
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Anonymous
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INRP
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Jeu 22 Oct - 19:41
Le calme et la fraîcheur de l’extérieur contrastaient avec l’atmosphère bruyante et chaude de l’intérieur du bar. Je préférais être dehors, pour le coup, cela m’évitait de me confronter encore au contact un peu trop humide des autres personnes présentes. Ainsi qu’à leurs odeurs corporelles de fin de soirée. Très peu pour moi, il y avait quelque chose qui me dégoûtait dans tout cela. Pour bien faire, il aurait fallu que le concert se donne dans un lieu où chacun aurait pu se doucher avant et après. Niveau odeurs, j’aurais préféré. Niveau ambiance... je ne savais pas si cela changeait grand-chose de sentir bon à un concert.
Il m’arrivait de m’interroger sur des sujets intellectuels et philosophiques... mais ce soir, mes questionnements et considérations étaient bassement terre à terre. Et sans doute pas forcément très appropriés. En fait, il me suffisait de me replacer trente ans en arrière pour songer que si, à seize ans, j’avais posé ces questions aussi bêtes, mon cher aïeul n’aurait eu de cesse de me les faire ravaler à grands coups de ceinturon. J’avais alors appris à la fermer. Simplement. Mieux valait me taire plutôt que d’éveiller son envie, son besoin de me tanner le cuir du dos.

Les effets calmants de la fumée de ce mélange d’herbes m’amenaient à un état de calme olympien. Il aurait pu y avoir une descente d’aurors surentraînés pour me faire avouer que j’avais participé à des raids anti-moldus, j’aurais sans doute géré l’affaire en restant tranquille. Je savais bien, après tout, que c’était l’un des risques en cette période... la chasse aux mangemorts n’avait jamais cessé et si j’y avais toujours échappé, c’était parce que je restais discret en toutes circonstances.
Les gens savaient que je trompais ma femme, mais on ne connaissait pas mes secrets, évidemment. J’endossais facilement et sans rechigner la responsabilité de mes choix quand il s’agissait de me taper quelqu’un d’autre que mon épouse ou même que Meredith, mais je ne révèlerais jamais ouvertement mes accointances au sein des rangs mangemorts, tout comme je ne pouvais pas non plus révéler mon allégeance. Nous étions encore bien trop mal perçus après les combats à Poudlard lors de la grande guerre…

Avec mon esprit bouillonnant, le calme était le bienvenu. Les bruits de l’intérieur me parvenaient, mais ils étaient étouffés par les murs et la porte du pub. Je profitais de l’instant, simplement.
Et c’était bien parce que l’atmosphère ambiante me donnait envie de partager que j’avais tendu de quoi fumer au type qui était sorti. A moitié nu, quand même, mais c’était un des membres du groupe, il avait tout donné sur scène et donc, évidemment, il avait eu chaud. Très chaud.

Je le regardais sans vraiment m’attarder sur autre chose que son visage. Il ne me regardait pas et cela me semblait être une bonne chose, même lorsque je répondis à sa question sur ce que j’avais pensé du concert… « Pas mal du tout. » En vérité, je ne savais pas quoi lui dire. J’avais apprécié l’ambiance, la musique et même les paroles, mais je n’avais jamais été un grand pro du compliment concernant le domaine de la musique : je ne m’y connaissais pas assez pour me sentir le droit d’analyser. « J’ai trouvé ça à la fois classique et novateur… Assez étrange à expliquer, mais vraiment agréable. »

Je parlais du concert comme je pouvais parler d’un livre. J’aurais pu, j’aurais dû, peut-être, formuler les choses autrement, mais je ne faisais pas cet effort. « Votre public transpire toujours autant ? » C’était sorti comme cela, comme une bombabouse venue de nulle part. Sans doute, aussi, que ce que je fumais ne m’aidait pas à être d’une parfaite politesse, mais je ne voulais pas sortir de grands mots à un mec à moitié à poil. De quoi aurais-je eu l’air ?

« Je pense que j’apprécierais bien plus un concert en plein air. » Pour pouvoir boire et fumer tranquillement, pour ne pas avoir la sensation de me faire coller par des gens dégoulinants d’une sueur âcre et odorante.
Je tirai une nouvelle bouffée et tendis de nouveau la "cigarette" au bassiste. « Pourquoi venir jouer dans un pub aussi petit ? Vous faites salle comble… C’est cruel pour ceux qui ont le nez délicat…» Je ne voilais même pas ce que je pouvais penser de cette foule agglutinée. Cela me dérangeait profondément d’entrer en contact physique avec des inconnus tout collants de sudation.

Quitte à passer pour un homme un peu coincé ou maniaque, autant être vraiment sincère. Si ce jeune homme pouvait être un visage intéressant pour le projet que nous avions, Meredith et moi, il valait mieux que je sois moi-même assez rapidement.
Et puis, si on partageait déjà un joint dès le premier soir, c’était plutôt engageant, non ? Il aurait pu m’envoyer bouler dès le départ, mais non, il ne l’avait pas fait et gardait une distance me permettant de ne pas avoir à respirer ses effluves corporels d’après concert.
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Anonymous
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Jeu 22 Oct - 21:13
Damn ! C'est ça sa voix ?! Mais quelle… profondeur, quelle tonalité ! Elle vibre à une fréquence unique, on dirait qu'il swing avec les notes. Et il se cachait dans ces notes, un sombre tintement, une intention noir. Mon sang semblait se figer et frémir en même temps, mon visage chauffa un peu, je rougissais. Je n'ai toujours aucune idée de ce à quoi il pourrait ressembler et pourtant, je souhaite déjà l'entendre me murmurer de me tenir tranquille. Je déglutis bruyamment, inspira profondément et expira avec autant de force. Pour une fois, je ne suis pas le séducteur mais bien le séduits, ce changements de rôles m'amuse autant qu'il ne m'effraie.

Mais, avait-il idée de la puissance de sa voix ? Savait-il à quel point il avait en sa possession un si bel instrument ? Le nombre de ballades que je pourrais lui écrire ! Et voilà, j'ai disparus. Me voilà perdus dans l'univers qu'est mon esprit, sautant d'un nuage d'idée à un autre, composant le début d'un morceau, finissant un autre. Cette voix existe tous mes sens, animaux et artistiques. Plusieurs secondes passent, oserais-je dire qu'elles se transforment en minutes ? Oui. Cette voix m'envoûte. Je veux l'entendre crier, chanter, slamer, susurrer,... Je veux pousser cette voix dans ses retranchements, entendre ses limites.

Il me fallait me reprendre, je me laissais aller à des faiblesses qui ne pourrait que trop m'exposer. J'étais en train de perdre le jeu. Je me redressa quelque peu et, malgré le froid, bomba le torse. Les lumières oranges de Manchester dessinaient les courbes de mon visage tourné vers la rue. Je te laisse la première manche, mais laisse moi gagner la prochaine. Je profitait d'un mal de gorge naissant pour parler avec une voix plus basse que d'habitude.

"À la fois classique et novateur ? Ahah, c'est gentil Mme Skeeter ! Mais ce qui m'intéresse c'est plutôt… Ai-je réussi à faire frissonner ton âme ?"

Ok, celle là était un peu cliché. Mais on ne sait jamais, ce genre de trucs fonctionne plus que ce qu'on ne pourrait imaginer, tout est dans la voix et l'assurance.
La nuit était belle, la rue était assez calme compte tenus du fait de l'heure et de la dites rue. Il n'y avait que quelques groupuscules ici et là d'adolescents mêlés à des vieux habitué du coin. Ça rigolait, ça buvait… Et étonnamment ça ne sentait pas la rue de Manchester, était-ce lui ? Il serait donc venu à un concert dans un pub, un samedi soir à Manchester en mettant du parfum ? Mais qui était-il ? Était-il perdu ?

"Ahah, tu es plutôt direct, ça me plaît. Les gens transpirent parce qu'ils bougent ! Et si ils bougent c'est qu'ils vivent le moment, donc j'ai réussi mon boulot. Et je trouve que je fais bien ce que je fais donc, oui, mon public transpire toujours autant."

Allez ! Je me lance ! Il doit avoir une trentaine d'années, un jeune homme silencieux et classe, un peu maniéré sur les bords. Il viens d'un milieu aisé, il est en pleine crise de la trentaine et est venu se perdre dans l'anonymat de la nuit pour rajeunir un peu. Je souris à cette idée, attrapa son joint à nouveau et tira.

"Dis moi, tu n'es pas client de ce genre de concert, n'est ce pas ? Il y a quelques chose que n'ont pas les plus grandes salles. C'est cette ambiance, cette sensation de n'être qu'un tout, de ne plus être seul et d'avoir quelqu'un avec qui danser, avec qui être totalement soi."


Je laissais monter la pression lentement, je ne voulais pas l'effrayer tout de suite ! Je voulais d'abord récupérer l'avantage de ce petit jeu dans lequel je nous plongeait. Cependant, je ne considérais pas la fatigue de mon corps, ou la justesse de dosage de ce que mes poumons enduraient, en effet j'avais la sensation d'être un anesthétique fébrile, je sentais mes barrières se baisser quoique je puisse tenter. Ce petit divertissement me semblait d'autant plus amusant.

"Alors dis moi, qu'est ce qu'un jeune homme de ton rang fait ici ? Tu cherchais quelques sensations fortes ? Si tu veux on peux finir la soirée dans un sofa en cuir, un whisky à la main en parlant de cet état de crise politique dans lequel nous vivons. On accusera les pauvres."

Sais-tu seulement que tu joues ? Sens-tu cette ambiance espiègle ? Sais-tu seulement que je ne compte pas te faire face avant un moment ? Et toi, me regardes-tu ? Voilà que je deviens curieux. Tu es une de ces sucreries que je me refuse usuellement, mais qui à la fois me font tellement plaisir.  Je me délectais de chaque petits son que pouvais produire sa gorge, tentant de décoder chaque inspiration, chaque silence.
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Anonymous
Invité
INRP
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Ven 23 Oct - 1:44

La première chose qui me vint, ce fut que ce garçon ne prenait même pas la peine de me regarder quand je lui parlais. Si aux premiers échanges cela ne m’avait pas vraiment dérangé, je constatais qu’au fil des mots, il ne changeait pas d’attitude. J’aurais tout aussi bien pu m’adresser à un aveugle, au fond. Typiquement le genre d’attitude qui donnait envie de lui apprendre les bonnes manières. A grand renfort de Doloris, peut-être. Je n’aimais pas que l’on me manque de respect, mais ça, peut-être bien que cela ne se voyait pas suffisamment.
Il était étrange, ce garçon. Il était tout jeune, il avait cet air étrange de ceux qui ne se comportent pas comme les autres pour toute une série de raisons plus ou moins compréhensibles… Était-ce juste pour le principe de se donner un style un peu particulier ? J’étais un peu circonspect, à vrai dire, je m’interrogeais sur ce jeune homme et je me demandais ce qu’il avait à garder le visage baissé comme cela. Aurais-je eu, moi-même, un comportement poussant à refuser de me regarder dans les yeux ? Je n’avais pourtant pas l’impression d’avoir dit grand-chose…

D’ailleurs, en parlant de ce que j’avais dit… L’impertinence de la remarque qu’il fit alors que j’avais juste répondu à sa question précédente en essayant de ne pas juste dire le sempiternel « C’était bien » que servaient la plupart des gens quand on leur demandait leur avis ou leurs impressions sur quelque chose d’artistique ou de culturel… cela ne me fit clairement pas plaisir. Skeeter… elle était tellement réputée pour être une journaliste pas très professionnelle… Et moi, j’étais le genre d’homme à avoir tout de même le souci de bien faire mon job, même s’il s’agissait principalement d’encadrer des subalternes à présent, lorsque j’allais sur le terrain, j’effaçais les mémoires avec un fameux souci du détail.
« Madame, vraiment ? » Je relevais cela avec une pointe d’amusement dans la voix. J’aimais les femmes, d’ailleurs j’en avais une et elle était merveilleuse. Il n’y avait rien d’insultant à me faire appeler « madame » pour cela, mais c’était le Skeeter qui m’embêtait un peu, aussi ne m’y attardais-je pas, préférant insister sur autre chose, pour faire diversion et ne pas laisser trainer des choses qui pouvaient m’atteindre, d’une façon ou d’une autre.

Avais-je frissonné en l’écoutant ? Peut-être bien, oui. Mais était-ce la musique, les paroles ou la proximité de certains corps qui m’avait fait ressentir ce frisson ? « Faire frissonner mon âme… C’est un peu présomptueux, non ? » Certes, il avait du bagou, il était sûr de lui et cela se sentait… Mais c’était à moi qu’il s’adressait et pas à une midinette de seize ans. « Je n’ai pas ressenti de papillons dans le ventre, si c’est ça que tu veux savoir. »

J’avais hésité à formuler autrement, mais je ne voulais pas me montrer grossier. Il y avait dans l’air quelque chose d’indéfinissable, qui m’échappait un peu, et je n’aurais su dire pourquoi, mais je tenais à rester un minimum sur mes gardes.

Il avait remarqué que je portais du parfum… je ne sortais jamais sans, je détestais la simple idée de ne pas sentir bon, mais ça, il ne le savait pas.
Après avoir réussi à me dire que le fait que je lui ai dit ce que je pensais lui plaisait, il me parla de son public suant qui, selon lui, était une preuve qu’il faisait bien son boulot. Je haussais les épaules, mais cela ne servait qu’à appuyer mes paroles pour moi-même, puisqu’il ne me regardait pas. « Tu aurais tout aussi bien pu être coach sportif, alors. »

Non, mais, puisqu’on en était à se raconter des conneries, je pouvais aussi m’y mettre, ce n’était pas un souci. La seule inconnue, dans cette équation, c’était l’issue que prendrait tout cela. Je n’étais pas ici pour m’amuser et, assurément, cela allait bien devoir sortir à un moment ou un autre ce soir.
Il essayait de m’analyser, mais sans m’observer vraiment. Ou en tout cas, il se contentait d’observer autre chose que mon visage. Et il me parlait de l’ambiance particulière des scènes de concerts dans les pubs… J’imaginais que Draoidh se produisait donc régulièrement sur de petites scènes comme celle-ci. Il avait une façon bien à lui d’exprimer les choses et, à vrai dire, il y avait des éléments qui me semblaient assez abscons. « Je ressens ça dans d’autres circonstances. Pas besoin d’un concert pour cela. »
Je n’étais pas obligé de répondre, mais, pourtant, cette discussion à mots couverts avait quelque chose qui me plaisait. Parce que les mots pouvaient signifier tant de choses, recouvrir tant de réalités différentes…
Et puis il entra un peu plus dans le vif du sujet, il se montra curieux en ce qui me concernait. J’esquissais un petit rictus en coin. Dans ses questions, il était plus que clair que transparaissait une curiosité peu voilée… Il voulait en savoir plus sur moi et il me proposait carrément de finir la soirée avec lui.
« Voilà un programme bien sympathique… mais la politique et l’économie m’agacent autant que la religion. Si j’avais eu envie de m’ennuyer ce soir, je serais allé à une quelconque soirée chez un quelconque notable. » La seule perspective d’une soirée dans un canapé en cuir, avec un verre de whisky à la main, cela pouvait être agréable, en effet, mais pas avec n’importe qui. Et puis, le whisky, sincèrement, c’était un peu surfait, mine de rien. « Allez, dis-moi un peu, toi qui as l’air d’aimer essayer de comprendre les gens… qu’est-ce que tu penses que je fous ici ? Si tu vises juste, je te paie un verre. Si tu te plantes, tu m’en paies un. »
Façon de parler, évidemment. Je n’avais pas eu besoin de le regarder bien longtemps pour constater que son look de musicien cool était peut-être aussi en partie dû à des vêtements – enfin, un pantalon et des chaussures, en l’occurrence – qui avaient déjà pas mal vécu. Peut-être ferais-je exprès de perdre, juste pour le principe et pour feindre de lui donner l’avantage, comme ça, je saurais un peu mieux ce qu’il avait dans le ventre.
« Alors, qu’est-ce que tu en dis ? »
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Ven 23 Oct - 19:19
La soirée battait son plein autours de nous, la rue s'animait de plus en plus, les groupes affluaient de minutes en minutes, avec un volume équivalent à leur taux d'alcoolémie. Et pourtant, j'avais cette impression de calme, j'avais la sensation que le temps et l'espace feignaient de ne plus exister. Cet homme avait une attraction particulière, il dégageait un quelque chose que je ne savais expliquer, mais que je désirais découvrir. Plus nous parlions, plus mon erreur me sautait aux yeux. Je ne l’avais que trop sous-estimé, l'ayant assimilé a ces bourgeois pète-sec et hautains , je n'avais pas remarqué sa différence. En même temps avouons-le, hautain il l’était. Pour ma défense, des gens avec cet air précieux, j'en voyais passer à la pelle. D'habitude, ils cherchent à échapper de leur monde stricte de petit bourge, ils descendent alors dans les rues fréquentées et essaye d'imiter les personnes aux alentours. Ils sont pour moi des clients facile à avoir, il me suffit de jouer les impertinents et de prétendre les ignorer, et les voilà à mes pieds. Qui plus est, ils sont généralement très généreux une fois comblé.
Cependant, même s'il en avait tous les attributs, cet étranger ne semblait pas de cet trempe d’homme. Sous ces airs altier et ce discours trop soutenu se cachait un profond secret. On pouvait sentir la retenue dans sa voix, quand bien même j’aurais mérité d’être remis à ma place à grand coup d'insultes, de cris ou de quoi quelques réactions, il ne semblait pas céder à cette facilité. J'avais agis avec énormément de familiarités, j'avais été un poil trop taquin à certains moments et il n'y avait pourtant aucune fluctuation dans son timbre. Alors soit c'est un Mangemorts, soit c'est un robot, ou plus probable, c'est un manipulateur plutôt doué.  

« Aouch ! C’était mérité mais quand même, coach sportif ? Non, ce n’est pas pour moi. Je ne veux pas uniquement les faire transpirer. La vérité c'est que j'aimerais qu’ils ressentent ce que je ressens, j'aimerais leur transmettre quelque chose tu vois ? Que nos pouls battent au même tempo. Ça a l'air stupide, et pourtant je dois t'avouer que je ne trouve pas cet exercices aussi facile qu'on ne le dis. »

Je laissais tomber le masque, ma voix reprenait l'intonation qui était la sienne et j'expirais mon surplus de confiance. Si il était différent des autres, je devais trouver d'autres stratégies pour l'atteindre. Le jeu ne s'était pas pour arrêter, que du contraire, il en avait simplement changer les règles. Il m'imposait des casse-têtes auxquels je n'avais pas encore fais face.
Il semblait bien plus malin que mes fréquentation habituelles, non pas que je cherchais à me rapprocher uniquement d'imbéciles , Tobias en est la preuve, mais j'avais parfois besoin de lenteur autour de moi lorsque mon cerveau tournait trop vite. A en écouter feu ma mère, c'était un trait de caractère que je tenais de mon cher paternel qui, lui aussi, avait besoin de plus ou moins de stimulations intellectuelles selon l'état de son esprit. Je ramena mon esprit à la conversation et me décida enfin à lui faire face.

"Je ne pense pas que tu sois venu pour le concert, je te lis d'autres intentions que de juste venir profiter d'un petit groupe de jeune écervelés trop bruyant. Maintenant je ne connais ni dessins, ni la couleur que porterons tes actions, tu sembles malin et doué de manipulation, je ne pense pas que je puisse en deviner plus aussi facilement. Au fond je m'en fou. Oh, et je pense que tu as dans la trentaine, ou alors est-ce une excuse pour me dédouaner de mes pensées ? Allez, à ton tour ! Dis-moi tout ce que je ne sais pas encore sur mo.. Bordel de merde !"

Mon sang ne fit qu'un tour, incapable de respirer je ne pus finir ma phrase, je me contentais de le fixer la bouche entre-ouverte tel un poisson dans son bocal. Était-ce lui ? Ça ne se pouvait… Je reconnaissais ce visage, cette mâchoire saillante, ce regard glacial et ce rictus, c'était lui. J’avais passé tant de temps à fixer son clicher, je connaissais son visage dans les moindres détails, ça ne pouvait être que lui !Était-il là pour moi ? Savait-il seulement qui j'étais pour lui ? Ma tête bourdonnait, j'avais l'impression d'être sur un carrousel, mes jambes tremblaient.
Non. Impossible. Impossible qu'un homme d'une pareil envergure se retrouve perdu ici, cela devait être un sosie. Je tenta de reprendre mes esprit, diminuant mon rythme cardiaque à l'aide de respirations lentes profondes. Voilà que je recommençais à sentir le froid.

".. Wahou, tu es venu à un concert dans un pub habillé comme ça ? Cette chemise vaut au moins quatre fois mon salaire de ce soir ! Et ce veston… Tu me le prêtes ? Je t'avoue qu'il fait un peu froid."

Tandis que je tentais de rattraper maladroitement mon erreur, je pouvais sentir mon cerveau tourner à pleins régimes, occupé à calculer les probabilités que ce soit lui ou non, cherchant une explication à tout ce bordel. Où est Tobi' quand j'ai besoin de lui ?! Il fallait que je me calme, ou du moins que j'en ai l'air. Mes yeux ne quittaient pas son visage, ça commençait à devenir bizarre. Nous venions à peine d'éteindre son joint que je rallumais une cigarette, et fini enfin par détourner le regard vers un groupe de jeune en face de nous.

"Alors dis-moi, qui régale ce soir ?"

Je repris doucement mes esprits, me persuadant que de tous les scénarios, celui qui annonçait la venue de mon géniteur était la plus improbable. Malgré tout, le doute subsistait. Inhalant une bouffée, je songeais à faire bien attention de ne pas lui faire ressentir mon anxiété, mon corps était statique. La soirée s'annonçait plus électrique que ce que je n'avais prévus.
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Sam 24 Oct - 1:54
Ce genre de soirées, j’y avais assisté à plusieurs reprises, il y avait quelques années. Et à présent, lorsque je m’y retrouvais, j’avais un peu de mal à me sentir à ma place dans ce genre d’atmosphère. Avais-je passé l’âge de ce genre de soirées ou était-ce juste une question de ne plus être dans la même réalité ? Peut-être que le fait de devenir adulte, d’avoir des responsabilités, puis une épouse et des gosses avait fait de moi un homme un peu trop… sérieux ? ou un peu trop austère ? Enfin, en apparence, du moins, parce que ceux qui me connaissaient vraiment savaient très bien que je n’étais pas vraiment aussi coincé que cela… il suffisait de demander à Rodolphus ou à Rabastan pour avoir une idée un peu plus précise de la personne que je pouvais être sous des dehors rigides et rigoristes… mais il ne me fallait pas grand-chose pour retrouver la verve et la fougue de ma jeunesse, pour recommencer à vivre ces soirées orgiaques que nous partagions vingt ans auparavant… Une époque pas si révolue que cela, au fond, à ceci près que nous devions être beaucoup plus discrets et effacer toutes nos traces, pour ne pas être repérés. Mais j’avais appris à apprécier faire couler le sang, à aimer les instants de pure violence et tout le plaisir que l’on pouvait en tirer.

Pourtant, je ne tirais pas grand plaisir de la conversation de ce soir. Je ne connaissais pas ce jeune homme, j’avais écouté sa musique, oui, mais cela ne me permettait pas d’en savoir suffisamment sur lui. Encore l’un de ces moments où j’aurais apprécié être doué du talent de légilimens… Sonder les pensées des gens, mettre à jour leurs desseins et leurs désirs, les mettre à nu et disposer ainsi sur eux d’un moyen de pression digne de ce nom... mais je ne disposais pas de ce talent.
Alors je me débrouillais autrement. Je cernais les gens - pas toujours parfaitement, bien sûr - en les observant, en regardant leur comportement et en analysant comme je le pouvais. J’essayais bien évidemment d’éviter l’écueil trop prévisible de la facilité. Ce n’était pas mon genre de faire simple quand on pouvait s’amuser un peu.
D’ailleurs, ma petite pique avait fait mouche. En tout cas, il réagissait avec un peu moins de nonchalance, sur le coup. Ce qui n’était pas plus mal, puisque je préférais nettement avoir affaire à quelqu’un ayant du répondant.
Il me semblait un peu idéaliste, à vrai dire. Ses grands mots sur la musique, sur SA musique, ses rêves qui transparaissaient dans sa voix et dans ses propos… on voyait bien que c’était là un jeune garçon tout juste sorti de l’adolescence, qui avait encore tant de choses à découvrir et à apprendre…

« Tu veux que ta musique relie les gens, donc. Un peu comme tous les artistes. Ce n’est pas stupide, c’est même assez beau, quand on y pense… mais terriblement utopiste. » Si la musique adoucissait vraiment les mœurs, cela se saurait depuis longtemps. J’avais déjà eu l’occasion d’utiliser la musique pour m’accompagner lors de séances d’interrogatoire et de torture, et cela avait parfois eu le don de donner un peu plus de poids encore à certains de mes gestes et de mes mots. « Je ne sais pas si tu atteins ton but, mais il y a quelque chose qui passe dans ton art. C’est déjà pas mal. »

J’ignorais tout de ce garçon, je n’avais vu son visage que sur la scène, je ne connaissais pas son histoire ni sa vie. Il était là, à me questionner, à me parler pour ne rien dire… et moi, je jouais le jeu, parce qu’au fond, peut-être que ce jeune homme pourrait être le porteur de notre message au monde. La musique qu’il avait jouée avec son groupe pouvait tout à fait se prêter à de la transmission d’idées et d’idéaux. Quant à son visage… encore fallait-il que je puisse vraiment le voir, d’assez près, pour voir s’il pouvait coller avec l’idée que l’on se faisait de notre possible égérie…

Il m’exposa ce qu’il savait ou pensait savoir de moi et puis il finit par me demander la pareille, avant de lâcher un juron. Je poussais un soupir. Les grossièretés, cela me faisait vite perdre patience. Je n’étais pas puriste en la matière, mais certaines expressions me semblaient inappropriées. Il semblait perdu ou en plein conflit intérieur ou autre chose dans ce genre-là. La bouche ouverte, il me fixait comme un gosse qui voit pour la première fois de sa vie le dernier balai de chez Nimbus, en vrai.
« Je pense que tu as l’air moins bête la bouche fermée. Voilà, c’est mieux… Tu aimes qu’on te regarde, qu’on te reconnaisse et qu’on t’apprécie. Chercherais-tu de la reconnaissance ? Aimerais-tu signer des autographes ? J’en ai bien l’impression… Tu sembles aimer t’amuser et tu n’es pas farouche… Oh et tu peux être grossier. »

Je souriais tandis qu’il effectuait je ne sais quel exercice d’artiste. Un jeu sur la respiration, comme en préconisait souvent mon psychomage, Angus. Et puis, soudain, le musicien se reprit, me regarda et me demanda de lui prêter mon veston. J’avais, heureusement, opté pour une chemise à manches langues. Hors de question de prendre le risque que ma Marque des Ténèbres soit rendue visible pour un petit jeu sans importance.
« Tu m’étonnes que tu as froid… On pourrait aussi rentrer et discuter à l’intérieur, tu ne crois pas ? Il y a bien des façons de se réchauffer et si tu n’avais pas parlé de ton salaire de ce soir, je t’aurais peut-être prêté ma veste ou mon veston… »

Je ne savais pas exactement ce qu’il essayait de faire en me regardant fixement comme cela, mais j’avais l’impression d’avoir une touche, comme on dit. Ce garçon avait une attitude étrange, mais il était plutôt bien fait. Je soutenais son regard, plus par principe qu’autre chose et je m’allumais une clope en même temps que lui, profitant de sa flamme pour allumer le tabac.
Il y avait de plus en plus de gens dehors, ce qui gâchait un peu le calme de tout à l’heure et quand il me posa la question de qui allait payer le verre, j’eus un simple haussement d’épaules. Si je voulais le convaincre, il allait falloir que je passe du temps avec lui, que je le baratine suffisamment pour qu’il finisse par avoir envie de rejoindre notre Cause.

« Viens à l’intérieur. C’est moi qui offre, j’imagine que tu ne voudrais pas dilapider ta paie de ce soir directement… Et puis, tu verras que tu n’auras plus à te plaindre du froid. »

Il avait été bien moins raide sur scène, sans doute le froid commençait-il vraiment à l’engourdir un peu à la fois. Je ne voulais pas me montrer trop prévenant directement, mais au fond de moi, j’espérais tout de même qu’il accepte de rentrer rapidement. « En tout cas, après cette cigarette, je me prends un verre. Tu fais ce que tu veux. » Je ne le forçais à rien, bien évidemment, mais son choix serait de toute façon déterminant pour la suite de la soirée et, a fortiori, pour la suite des événements aussi.
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Sam 24 Oct - 19:38
Je n'avais jamais pris le temps d'imaginer la suite des événements si par miracle je me trouvais un jour face à mon père. Peut-être lui aurais-je demandé ce qui l'a poussé à partir, ou lui aurais-je parlé des histoires que me contait ma mère à son sujet. A moins que la colère ne l'emporte, et que je me contente de le frapper. Au fond de moi je savais que si un jour ça arrivait, je ne piperai mots, je ne bougerais pas, partagé entre la colère et l'amertume j'en perdrais mes fonctions humaines. Je finissais ma cigarette tout en essayant de répondre à cette question sans pour autant réussir à réfléchir correctement.
Pour une raison que je n'aurais sus m'expliquer, j'avais la sensation qu'il n'appréciait guère la discussion que nous avions. Était-ce mon outrecuidance qui le refroidissait ou ne prêtait il simplement pas d'intérêt à notre conversation, je n'aurais sus le dire. Et pourtant, sans que je ne puisse savoir pourquoi, j'avais l'envie profonde qu'il m'apprécie. J'écrasais ma cigarette dans le petit cendrier extérieur et jeta un bref coup d'œil à ce mystérieux étranger avant de passer la porte du pub à nouveau. Notre petite conversation avait laisser le temps au plus grand nombre de fans de s'en aller, leur couvre-feu ayant été largement dépassé ! En passant au niveau du bar je me tourna vers lui, souris et commanda un gin, lui laissant le temps de commander, et surtout de payer, je me dirigeais vers la scène pour récupérer ma chemise avant de me décider à choisir une table où nous asseoir. Mon choix se porta sur une place dans le fond de la salle, un peu reculée des autres, au calme et à l'abri du monde. Il y avait comme bruit de fond des conversations entremêlées, le bruits de verres qui s'entrechoquent, des rires et des allées et venues des fumeurs. Tout ça ne me gênais pas, au contraire j'aimais bien le bruit de la vie autour de moi, ça avait un côté apaisant.

Le barman nous déposa nos verres et s'éclipsa aussi vite qu'il était apparu. J'en profitais pour avaler une gorgée de mon verre, laissant l'alcool glisser dans ma gorge et réveiller mes nerfs endoloris par le froid. Mon regard se posait çà et là dans la pièce, observant tantôt le couple qui semblait profiter d'une soirée romantique, tantôt le batteur du groupe essayant de recevoir les faveurs d'une jeune et jolie sorcière. Il n'y avait plus grand monde à l'intérieur, je fini par observer à nouveau mon interlocuteur, étudiant ses traits et ses gestes.

"Un verre, un seul. Cet endroit m'ennuis. Tu ne veux pas plutôt me montrer l'endroit où tu va boire un verre d'habitude ?"

Je lui souris, il n'y avait aucun jeu, aucun piège, je voulais simplement en apprendre plus sur lui. Il n'avait pas nier mes affirmations, et avait même payé ces verres, avais-je visé juste ? Dans ce cas quel était son but ce soir ? J'avais cette idée présomptueuse qu'il était là pour moi, ça aurait expliqué pourquoi il était toujours là à me parler alors que nous n'avions visiblement pas grand-chose en commun. Mais qu'aurait il put vouloir de moi ?

"... Et donc, pourquoi tu es là ce soir ? Je ne crois pas une seule seconde que tu apprécies parler de pareils futilités, ni même que tu apprécies ma compagnie."

Si j'étais la raison de sa venue, il fallait que je prête attention à ne pas être aveugler par un quelconque jeu de manipulation de sa part. J'avais déjà été assez déconcerté par sa ressemblance avec William pour continuer à me faire avoir. D'habitude j'étais plutôt calculateur et assez doué pour jouer les marionnettiste avec les gens, au détail près que je n'étais efficace que lorsque je ne me laissais pas engloutir par certaines émotions. C'était une faiblesse que je me trainais depuis pas mal de temps et à laquelle je n'avais pas encore de solution concluante. Je dû me retenir avec la plus grande ardeur pour ne pas devenir trop bavard ni trop envahissant à l'assaillir de questions, il semblait être un homme d'une certaine trempe, je ne voulais pas m'en faire un ennemis.

Mon corps se réchauffait doucement, je repris doucement des couleurs, mes muscles se détendaient les uns après les autres, mes lèvres abandonnèrent leurs couleurs bleuté au profit de leur teinte rosée habituelle. Mon esprit était apaisé et mon corps réchauffé, j'avais retrouvé la paix. Cette sensation de bien-être m'arracha un franc sourire, l'un de ceux qui se lisent dans l'éclat du regard. Accoudé à la table, la tête posée entre mes mains je fixai mon verre.

"Je ne connais même pas ton nom."

J'avais presque murmurer ces mots, comme si je voulais qu'il me répondre en susurrant, pour que son nom ne soit entendu que de nous. Mon attitude avait radicalement changé, j'étais beaucoup plus calme et posé que dans la rue. Je ressentais cet étrange sensation de contrôler chacun de mes gestes ou de mes mots, et à la fois de ne pas maîtriser ce qu'il sortait de moi. Je songeais soudain à son nom, et si il s'appelait William ? Il fallait que je prévienne tout effet de surprise. Quel que soit sa réponse, il fallait que je demeure parfaitement calme. Je laisserai le soin à Tobias de gérer la boule d'émotion que je lui vomirais quand on se verra.

Je songeais à ma mère. Elle avait maintes fois essayé de m'aider à dompter mon surplus d'affections. Elle avait pour manie de me tenir par les joues et de me rappeler qui était le maître de mon âme en me le chantonnant doucement à l'oreille. A ce souvenir, je fermais lentement mon esprit à toutes émotions, devenant impassible je me sentais de plus en plus prêt, quel qu'aurait pu être sa réponse. J'avais néanmoins pris la peine de coller un sourire sur mon visage, essayant de ne pas avoir l'air de calculer les différentes réponses possibles. Il avait l’air d’être le genre de personne avec qui on n’a qu’une chance, il ne fallait pas que je me loupe sur celle là.
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Dim 25 Oct - 0:22
Avais-je vraiment envie de passer la soirée à converser avec ce jeune homme ? Pour le moment, je n’avais pas vraiment d’autre choix... et j’avais toujours aimé la compagnie de jeunes hommes ou de jeunes femmes, surtout lorsqu’ils étaient dotés d’un charme indéniable. Cela m’était déjà arrivé à de nombreuses reprises et cela se terminait bien souvent de la même manière. Ce n’était peut-être pas très correct de ma part, mais j’avais certains besoins et certaines habitudes que ma femme avait été bien obligée d’accepter. Je le lui rendais bien, ceci dit... et ce n’était pas un secret dans mon entourage direct, à vrai dire.
Alors, voilà, quand ce garçon accepta de retourner à l’intérieur, comme il accepta aussi que je lui paie à boire, je ne pus m’empêcher de songer que ce n’était peut-être que le début et qu’il pouvait encore par la suite accepter d’autres choses, pour autant que je les lui présente de la manière adéquate.

Il prit un gin, je décidai de poursuivre à la bière. J’avais toujours préféré les boissons au houblon, bien moins traîtres que tous ces alcools dont se noyaient la plupart des gens. Au moins, je pouvais m’en enfiler six ou sept avant de commencer a vraiment me comporter comme un con sans cervelle. J’avais encore un peu de marge et, puisque nous étions attablés dans ce pub un peu trop bruyant pour être confortable, mais pas assez pour être déplorable. Et puis, la bière était plutôt bien servie, ici.
Mon interlocuteur avait récupéré sa chemise et couvert cette peau qu’il avait exposé à mon regard depuis le début. C’était plus facile de le savoir couvert, en réalité. Moins tentant, dirais-je. Et comme je n’étais pas ici, au départ, dans le but de me trouver un nouveau partenaire, il valait mieux éviter ce genre de tentation.

« Pas sûr que tu aimerais le pub où je vais le plus souvent... » Après tout, c’était un endroit un peu trop calme par rapport à celui-ci. Sans doute à cause de la proximité du Ministère de la Magie. « Mais quand je veux un verre, je demande et mes elfes de maison exaucent mon voeu. »

Tout le monde ne pouvait pas se permettre d’avoir deux elfes de maison à son service. Je savais bien que nous étions loin d’être démunis et que, si je le voulais, je pourrais m’offrir des tas de services de toutes sortes. Mais c’était encore une facilité à laquelle je ne prenais pas plaisir. Il me fallait un minimum de challenge pour que je prenne mon pied dans la plupart des choses… c’était un peu l’idée que recelait l’expression consacrée : A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Avais-je envie de m’aventurer avec ce terrain sur ce jeune homme ? Son sourire était agréable, certes, mais il y avait quelque chose de bizarre avec lui et je ne parvenais pas à cerner de quoi il pouvait bien s’agir. Était-ce son attitude ? ou sa manière de me regarder ? ou encore cette façon de s’adresser à moi ?


Il me posa alors la question de la raison de ma présence ce soir dans ce lieu. Était-ce une manière de me faire dire des choses que je n’avais pas forcément envie de lui dire ? Peut-être que je pouvais lui adresser quelques petites choses tout de même… « Pourquoi penses-tu que ta compagnie me déplait ? » Je le regardais avec attention, en faisant tourner mon verre dans mes mains. « Tu sais bien que tu es plutôt beau gosse, non ? ça pourrait te suffire comme raison, il me semble… »
Enfin, comme raison de rester là à lui parler, en tout cas, cela pouvait se justifier. Un beau mec, c’était toujours une bien bonne raison de rester là. Mais il était clair que je ne répondrais pas à sa question de départ. Alors, prenant cette fois mon verre en main, je lui adressai simplement ces mots : « Si je te dis que je cherche un jeune qui a du talent, que me répondrais-tu ? »

Il suffisait parfois de donner aux gens l’impression qu’ils avaient de l’importance, qu’on leur prêtait beaucoup d’attention pour qu’ils soient heureux et qu’ils reçoivent le renforcement positif nécessaire pour qu’ils ne se sentent pas lésés, pour qu’ils se sentent appréciés et à nul autre second.
Manifester de l’intérêt, c’était bien souvent la clef. Alors, je l’observais, maintenant que je pouvais profiter pleinement de la vue, détailler son visage, en mémoriser les traits… les imaginer pour une sorte de campagne de sensibilisation à notre Cause… mais nous n’en étions pas encore là. Et j’ignorais si ce serait le cas un jour.

Et puis, à voix basse, il souligna un fait, j’avais été grossier en ne me présentant pas directement à lui. Un vrai goujat… Mais les circonstances s’y prêtaient sans doute plus ce soir que n’importe quand… « Un point partout, je ne connais pas le tien non plus. » J’avais parlé sur le même ton que lui, calmement et doucement. « William. »

Lui, il était sans doute connu, au moins en partie, au moins de son public. Peut-être avait-il un groupe de fans qui lui collait aux fesses dès qu’il sortait… Je n’étais pas le genre à entrer dans ce genre de petit jeu de fanatisme, mais je pouvais comprendre que ce soit un comportement assez fréquent chez des plus jeunes. Il suffisait, encore une fois, de personnes incapables de se contrôler, qui s’emballaient pour un rien et qui finissaient par perdre le sens de l’évidence naturelle.

Je portai mon verre à mes lèvres, puis, je repris : « Je me doute que je pourrais juste demander à ton troupeau de fangirls, mais je préfère que tu me donnes toi-même l’information… »

Ma bière était fraiche, sans faux col. J’appréciais sentir ce liquide couler dans ma gorge et me procurer la sensation de bien-être assez typique de ce genre de boisson bien servie. « Alors, dis-moi… Pourquoi être venu à moi dehors ? Je n’ai fait que te tendre de quoi fumer… Et voilà où on en est… » Je pouvais sans doute le tester un peu, lui faire miroiter des choses pour mieux l’attirer ensuite vers notre Cause, vers notre Combat. « Regarde-nous… Après ce verre, qu’est-ce qu’on va faire ? »
Les idées, ce n’était jamais ce qui me manquait, mais, à vrai dire, je ne voulais pas non plus forcer le destin ou forcer ce jeune homme à quoi que ce soit… D’ailleurs, quel âge avait-il ? il ne devait pas être beaucoup plus âgé que les élèves de septième année de Poudlard… Peut-être était-il un étudiant de l’université ? Peut-être que ma belle Meredith pourrait m’en dire plus sur lui si je pouvais disposer de son identité…

« Tu as prévu d’autres concerts, pour la suite ? Tu comptes passer par Londres, avec ton groupe ? » J’évitais de prononcer le nom du groupe en question, Draoidh, parce que cela me semblait difficilement prononçable sans erreur. Pas au premier essai en tout cas.
Autre gorgée de bière et je regardais un peu les gens autour de nous. Certains étaient ivres, d’autres avaient juste l’air con. Mon jeune interlocuteur avait raison sur un point : c’était un pub où l’ennui s’emparerait de nous, à présent que le concert était terminé.

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Anonymous
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INRP
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Dim 25 Oct - 2:07
Il avait l'air incroyablement poli et calme, à dire vrai il faisait un peu tâche dans le décors. La clientèle de ce pub était plutôt bruyante, moins propre et bien plus grossière que l'image qu'il dégageait, c'était assez drôle de voir ce type de gars dans un contexte aussi loin de celui qu'on lui aurais attribué. Et qui sait ? Bureaucrate le jour et casseur la nuit, ça c'est déjà vu !
Ma langue glissait sur mes lèvres, allant d'une commissure à une autre, non pas que je cherchais à provoquer une quelconque réaction chez lui, j'avais simplement pris cette habitude lorsque je réfléchissais. Il me troublait, beaucoup. Et des informations sur lui, j'en avais peu. Il pouvait autant être un soldat de l'Ordre qu'un combattant à la Marque, et cette inconnue me dérangeait au plus haut point. J'essayais toujours de m'entourer de personne capable de comprendre et d'endurer ce que ma colère pouvait faire comme dégâts, ou des gentils aveugles. Mais de quel acier était-il ? Il avait le tempérament d'un vrai connard manipulateur mais avait à la fois l'air la patience des gentils.

"J'ai du mal à croire qu'un homme comme toi se contente de discussions frivoles avec un petit jeune bien trop impertinent. Et si tu étais là pour ma gueule d'ange tu l'aurais déjà demandé. D'ailleurs je te conseil de prendre rendez-vous, je suis plutôt doué dans ce que je fais. "

J'avais été un peu sec sur celle-ci, mon corps ne savait plus trop comment réagir. J'avais pour habitude de porter ce masque désinvolte et arrogant, ça plaisait aux fans et aux clients, c'était donc forcément tout bénef' pour moi. Mais j'avais senti qu'avec lui ça ne fonctionnait pas, d'un autre côté je n'avais jamais essayé d'être moi face à des inconnus dans de pareil circonstances. En dehors des relations amicales, je n'étais pas moi, et encore, comme toujours cela dépendait de qui se trouvait en face de moi.

Je le sentais jouer de manipulation, enfin je veux dire essayer. Pensait-il vraiment m'avoir avec un piège aussi visible ? Si il le tentait c'est que ça devait parfois fonctionner, mais avais-je l'air aussi désespéré d'attention ? D'accord, j'étais un recherche d'une certaines acceptation des autres, et d'accord ça devait se ressentir dans mon comportement et mon physique. Un jeune homme de 19 ans vêtus de sorte à être un parfait mélange entre une prostituée des années 80, un banlieusard non scolarisé et, étonnamment, un dandy, ça signifiait forcément quelque chose et ça se remarquait. C'était le moment de se la jouer fine, lui donner la sensation qu'il était en train de gagner afin qu'il baisse sa garde et me donne enfin plus d'informations. Je pris ma voix la plus excité que je pouvais compte tenu de l'heure et de mes activités de la journée.

"Je te demanderai les tenants et aboutissants de tes recherches, de quel genre de talent parlons-nous ? Et quel en serait le but ?"

À cet instant et de mon point de vue, je pensais la jouer plutôt pas mal, j'avais un pas d'avance sur lui, je n'avais qu'à jouer les hystérique en quête désespéré de reconnaissance, prêt à tout pour devenir célèbre aux yeux de tous, prêt à vendre mon âme au premier venu. Et en vérité, tout se passait plutôt bien. J'avais réussi à imiter toutes les mimiques de la pop star ratée, j'étais même capable de glousser de la même façon !

Mais il fallait que le destin se rit de moi une fois de plus.

Ma mâchoire se resserra à l'entente de son nom. Bien entendus, j'étais béni des dieux, c'était William que j'avais en face de moi, et il n'avait aucune idée d'à qui il parlait. J'avalais une gorgée peu raisonnable de mon gin tout en essayant de rester calme et positif. En réalité j'avais l'avantage, je connaissais son identité véritable. La question était de savoir si il savait que Moïra m'attendais, et si oui, connaissait il le nom qu'elle voulait me donner. Se pouvait-il qu'il l'ait choisi avec elle ? L'idée qu'il ait pu un jour parler prénom d'enfant avec ma mère me fit quelque peu rire de l'intérieur, il l'air avait si sérieux, j'avais du mal à l'imaginer autrement que donnant des ordres derrières un bureau.

"Darius !... Moi c'est Darius."


J'esquissais un sourire gêné, scrutant dans ses réactions, chaque petites fluctuations dans son visage pouvait me permettre si, oui ou non, il avait déjà entendu ce nom. Je pourrais ensuite décidé quoi faire. A moins que… Était-ce l'alcool ou mon esprit torture qui me faisait perdre la raison, mais j'eu soudain le sentiment qu'il ne pouvait rien se passer ce soir. Comment aurait-il pus savoir à quoi son fils, qu'il a abandonné avant la naissance, ressemblerait aujourd'hui ? D'accord ma mère m'en parlait comme d'un sorcier très puissant, mais pas à ce point ! Je tiqua sur son nez, est ce que le mien était semblable ? Qu'avais-je hérité de lui ? Visiblement, on manipulait comme des pieds tous les deux.

"Je suis sortis et tu m'a tendus le joint, en un sens c'est ta faute si on est là, à toi d'assumer Baby Bird."

"Mais ferme ta gueule Darius !" pensais-je au fond de moi, il fallait forcément que je gère l'angoisse par la séduction ?! C'était donc sur ce terrain que je m'aventurais, un terrain dangereux et hasardeux. Mon corps était partit en pilote automatique, je n'étais plus qu'un spectateur de ma propre vie, essayant de gérer la crise existentielle en 4 actes qui se déroulait dans ma tête. Mon visage se rapprochait du siens, je laissais ma mains danser sur ma clavicule nue, et tout en sachant que ce que j'allais dire était hautement déplacer, et risqué.

"À toi de me dire où tu désires que cette soirée se finisse."

Je m'apprêtais à m'auto-censurer d'un "non je rigole" comme je le faisais si souvent, mais une petite voix me murmura de continuer à jouer la carte de la séduction. Les aveux sur l'oreiller étant les plus puissants et meurtriers, j'aurais pu tirer avantages de ce qu'il aurait pu me dire. Je devais le faire se sentir puissant, en tout cas c'était l'une des cartes encore debout, alors autant la tenter !

"On joue un peu partout où on nous appel, ça nous permet de voir du pays et ça nous fait connaître à un peu plus grande échelle. Et toi, que fais-tu de tes journées ? Je suis sûre que tu as un poste à responsabilités !"

Nous n'avions pas passer plus d'une demie heure attablé et mon corps montrait à nouveau des signes de malaise dû à la foule et/ou à la chaleur. Ou alors était-ce la présence de mon père. Je déboutonnais ma chemise alors à peine porter, je leva un yeux en sa direction et souris en me mordant la lèvre. Je savais que ça pouvait avoir l'air louche d'avoir autant de bouffée de chaleur, ça risquais de trop lui en dire sur mon état de stress, je préférais à ce niveau avoir l'air d'un beauf incapable de draguer plutôt que de lui laisser la moindre chance de lire en moi.

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Anonymous
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Lun 26 Oct - 1:55

Le jeu des apparences était un domaine où nous, les métamorphomages, étions passés maîtres. Adopter une attitude, un style, une façon de parler... c’était indispensable si nous voulions ne pas être repérés. Bien sûr, il fallait s’entraîner à plusieurs niveaux, pour être bon dans tout cela et, en toute sincérité et sans vouloir me lancer des fleurs, je ne me débrouillais pas mal dans tout cela.
Ce soir, ce qui était particulier, c’était cette approche. J’aimais la musique et je ne pouvais que reconnaître la qualité du son que j’avais pu entendre ce soir, puisque le groupe était vraiment axé sur des mélodies qui évoquaient beaucoup de choses, qui résonnaient vraiment... mais je n’avais pas voulu me montrer directement happé par cette musique, par cet univers. Il valait mieux, d’ailleurs, vu la réelle raison de ma présence ici pour cette soirée, et, à fortiori, pour ce concert.

J’aurais pu prendre la peine de choisir une apparence, un corps, un visage et un style vestimentaire qui auraient collé avec le public habituel de Draoidh. Mais est-ce que cela n’aurait pas été un frein à la conversation ? Ou en tout cas à son début ? Un artiste prendrait-il la peine de rester là à discuter avec quelqu’un qui n’était qu’un fan parmi tant d’autres ? Je ne le pensais pas.
Et puis, vu son langage non verbal, cette langue qu’il se passait ainsi sur les lèvres, je ne pouvais que voir là une façon très claire de me dire que s’il était intéressé, ce n’était pas uniquement par ma conversation. Ce geste de la langue était assez explicite pour moi. Et, à vrai dire, si j’avais pu être sûr qu’il était bien majeur, il me semblait que j’aurais pu nourrir sans aucun problème des pensées un peu osées à son égard… ce que je me refusais pour le moment, simplement pour cette question d’âge dont je n’avais aucune certitude. Il était jeune, en tout cas, ça, c’était indéniable, et il était difficile d’évaluer l’âge d’un jeune homme. Certains paraissaient plus vieux, d’autres plus jeunes… sans compter toutes les possibilités que pouvaient offrir les potions, qu’elles soient philtres de jeunesse éternelle ou potions de vieillissement.

Ses propos étaient un peu décousus… ou au moins abscons. Difficile de savoir où il voulait en venir avec de telles paroles. Enfin, au moins, il avait la décence de reconnaître qu’il pouvait être impertinent, même si je n’en avais pas encore fait les frais. « Un homme comme moi… Tu me vois comment ? » La formulation laissait entendre qu’il avait peut-être réussi à m’analyser plus que ce qu’il avait daigné me dire plus tôt…
Mais, en plus de cela, la suite de ses paroles était étrange. Je ne savais pas précisément ce que voulait dire le jeune homme quand il parla de sa gueule d’ange. Qu’entendait-il avec cette histoire de prendre rendez-vous ? Devais-je essayer de savoir ? A nouveau, je n’en étais pas sûr. Je préférais éviter de rebondir là-dessus. J’avais trop souvent tendance à voir des sous-entendus là où il n’y en avait pas.

Il éludait les questions et les sujets aussi bien que moi. Cette technique que j’utilisais à l’envi n’était pourtant pas forcément la plus courante. Mais ce garçon était assez étrange depuis le début de notre conversation, alors je ne m’étonnais plus de rien… n’avait-il pas passé les premières minutes de notre conversation à préférer regarder ses pieds que ma tête ? Enfin, qui étais-je pour juger du fétichisme des uns et des autres ?
Par contre, il finit tout de même par daigner m’apporter une réponse au sujet de ma recherche d’un jeune talentueux. Et ce fut à mots couverts qu’il me demanda de lui en dire plus. « J’ai besoin d’un artiste, pas désagréable à regarder et disposé à prêter ses traits pour servir une vraie cause, un vrai combat… » Alors, évidemment, l’intérêt manifeste dans son questionnement ne m’avait pas échappé et c’était avec le sourire que je lui avais exposé ma réponse.

Quand il s’agissait de donner de l’importance à un interlocuteur, sans en dire trop, j’aimais amener les choses de ce genre de manière. Il ne me fallait même pas spécialement quelqu’un de vraiment doué, mais j’avais toujours en moi cette volonté de ne pas faire les choses à moitié, alors le bassiste du groupe pouvait tout à fait être la personne idéale pour ce projet. Une bonne visibilité, une bonne image… il y avait moyen de faire de très belles choses dans l’avenir grâce à cela. Ce serait une étape essentielle.

Je lui avais donné mon prénom, il me donnait le sien. Un nom à consonnance latine, pour la terminaison en -us, mais historiquement, l’origine me faisait penser à des histoires plus riches que purement latines… Enfin, cela ne voulait pas dire grand-chose, les parents choisissaient parfois des prénoms pour des raisons obscures. D’ailleurs, il était toujours très difficile de se mettre d’accord pour le prénom à donner à son enfant… Avec Elianor, nous avions eu à discuter longuement pour nous arrêter sur les prénoms de Marcus et Septima. Après de nombreuses négociations. Mais j’étais assez difficile, moi-même, et je ne voulais pas de prénoms qui me rappelleraient des imbéciles. Et puis, nous voulions quelque chose de classique, mais pas trop.
« Enchanté, Darius. » Que pouvais-je dire de plus ? Je ne le connaissais pas, je n’allais pas commencer à imaginer mille et un scénarios sans le moindre petit intérêt.
D’ailleurs, il me disait clairement que c’était un pur hasard si nous étions en train de discuter ensemble à présent. Je ne pus retenir un haussement de sourcil en entendant cette appellation « Baby Bird » qu’il me servit.

Je n’avais jamais vraiment aimé les oiseaux. A mes yeux, ces bestioles à plumes n’étaient pas des êtres qui méritaient de vivre dans notre monde… enfin, les chouettes et les hiboux mis à part. Je ne savais pas si c’était le bec ou plutôt les plumes qui me dérangeaient, mais je n’aimais pas ça. Et puis, entre nous, un jeune de son âge, qui avait plus de vingt ans de moins que moi… m’appeler Baby, sérieusement ? « Oh, mais j’assume, tu sais… Mais toi, tu as accepté. Sans savoir qui je suis, ni ce que je veux… Tu t’es à peine méfié alors que j’aurais très bien pu être un salaud… » Peut-être que j’étais un salaud, d’ailleurs. J’avais déjà pu l’être dans différentes situations alors, pourquoi pas ici, ce soir, avec lui ?
Et comme il enchaina en me laissant clairement le choix de la suite des événements de la soirée, plusieurs idées me traversèrent l’esprit… Avais-je envie de discuter pendant des heures en buvant des bières en sa compagnie ?  Avais-je envie d’amener ce jeune homme dans un endroit plus discret ? Pouvais-je imaginer une suite à tout ceci ? Si je laissais mon imagination et mes envies prendre le dessus, je savais bien ce que mes pulsions pourraient m’amener à faire. Et pourquoi pas avec lui, au fond ?

« On peut aussi laisser les choses suivre leur cours et ne pas décider… » Une façon de nous laisser le temps de voir un peu ce qui pouvait être possible et envisageable… Parce que pour le moment, la conversation n’était pas désagréable, mais qu’allait-il advenir lorsque je commencerais tout doucement à lui parler du rôle que j’envisageais pour lui au sein de nos rangs ? Et puis, tous les Mangemorts se faisaient très discrets depuis des années… il aurait été délicat de mettre le sujet sur la table sans avoir quelques certitudes avant cela.
Mais sa façon d’être, ce côté un peu joueur, vas-y comme je te pousse, ça avait quelque chose d’assez amusant. En tout cas, cela me donnait envie de m’amuser un peu. Comment ? ça, je n’en étais pas encore sûr. Mais je ne pouvais pas nier que jusque là, le jeu me plaisait assez bien.

Il me parlait de ses concerts, des tournées avec le groupe, des avantages que cela avait… C’était une façon assez sympathique de voir les choses, en effet. Mais je n’aurais pas pu vivre comme cela, pour ma part. J’aimais l’idée d’avoir quelque chose de stable, une certaine sécurité.
Mais ça, il me sembla rapidement qu’il avait dû s’en douter. Car même s’il me posait la question, il parlait tout de même de responsabilités, comme si cela se lisait sur mon visage que j’étais un supérieur hiérarchique. Je n’allais pas lui mentir, je n’en voyais pas l’intérêt.
« On ne peut rien te cacher… Je suis, effectivement, responsable de quelques sorciers subalternes. » Je ne voulais pas lui donner trop de détails non plus. « Je travaille au Ministère. » Ce n’était pas une information très précise… beaucoup de sorciers travaillaient au Ministère de la Magie. Bon, certes, tous n’avaient pas de postes à responsabilités, mais il y avait peu de chance de me retrouver facilement en ayant simplement mon prénom et le lieu où je travaillais comme informations…
Mais pourquoi m’aurait-il recherché ensuite ? Après tout, je manquais de précision, mais je ne savais pas exactement ce que je cherchais à éviter. Il n’y avait pas de raison à cela, mais j’étais toujours dans cette idée d’être discret, de ne pas en révéler trop à mon sujet… Déjà, je constatais que j’aurais pu – ou dû – ôter mon alliance avant de venir ici ce soir. Il allait vraiment falloir que je prenne l’habitude de ne pas garder ce genre de détail sur moi. C’était juste une occasion, sinon, de laisser une porte ouverte vers l’un de mes points faibles : ma vie familiale. Et ça, je ne le voulais pas.
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Anonymous
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Lun 26 Oct - 19:27
Je toisais le visage impassible de William, il n’était pas aussi facile à déchiffrer que ce que j’avais pu imaginer aux premiers abords. Mon verre se vidait à une vitesse qui risquait de dévoiler mon véritable état mental, et tandis qu’il me demandait comment je le voyais, je me posai soudain la question à moi-même. J’avais cet homme en face de moi, vêtus d’une chemise parfaitement repassée, sentant l’eau de Cologne, parfaitement coiffé et aux traits bien faits. Bien-sûre qu’à mes yeux il n’était qu’un connard de gratte-papier possédant probablement un égo surdimensionné par rapport à ses réelles capacités, et pourtant je ne pouvais me résoudre à penser cela de lui. Les histoires de ma mère se répétaient encore et encore dans mon cerveau déjà submergé. L’une de mes histoires favorites parlait de comment William avait trompé la bureaucratie de Poudlard pour récupérer un objet à ma mère, confisqué par son professeur de potions. Je n’ai jamais sus de quel objet il s’agissait, mais je me souviens qu’apparemment, malgré son jeune âge à ce moment, le don de métamorphage de William était déjà hautement maitrisé. J’étais particulièrement jaloux de cette capacité, non pas que je ne sois pas capable de me servir de mon don, mais j’avais du mal à le tenir longtemps, je m’en servais bien mais je ne le maitrisais pas aussi bien que les contes de ma mère sur le sien.

« Je t’imagine intelligent, manipulateur, et un peu précieux sur les bords. Je pense que tu es quelqu’un d’important, pas seulement ton métier, mais ce que tu fais en dehors. Peut-être qu’un jour ton nom sera cité dans les manuels scolaires. »

Plus je le regardais, plus je cherchais à comprendre pourquoi Moïra me rabâchais les oreilles avec des « Tu le hais mais tu lui ressemble plus que tu ne le crois ». A mes yeux, nous n'avions rien en commun lui et moi. En grandissant, et surtout après l’épisode Roxanne, je pus comprendre un peu plus ce qui l'avait fait fuir, c’est entre autres grâce à cet évènement de ma vie que je m’étais décidé à le retrouver. C’était également un évènement de plus à ajouter dans la liste « a fait comme son papounet ».
Il mentionna une cause à soutenir, une belle gueule comme étendard de leurs principes encore obscurs à mes yeux. Il évitait de m'en dire plus, ce qui me fit quelque peu tiquer, était-il un partisan de l'Ordre ou portait-il la Marque ? Et moi dans tout ça, au final quel était mon camp ? C'était sûr que l'Ordre aurait été en profond désaccord avec mon petit passe-temps, je veux dire torturer et tuer du moldus n'étais pas dans leurs habitudes. Maintenant, étais-je en accord avec tous leurs préceptes ? J'avais toujours vu les moldus comme la version non évoluée de l'être humain, mais de là à tous les éliminer ? Ils peuvent être utiles pardi !

"Et de quelle grandes causes je pourrais être l'enseigne ? Qu'attendrait-on de moi ? Au cas où, sachez que je ne suis pas un ménestrel, on ne me commande pas de chansons, je n'écris pas à la demande."

William était quelqu'un de sournois, n'importe qui se sentirais important à cet instant. Il y avait une sorte de magnétisme autours de lui, il dégageait un charme particulier auquel il était dur de résister. Je spéculais alors sur le nombre d'innocents qu'il avait bien pus intoxiquer avec ce pouvoir, ajoute à ça ses belles paroles et ses belles manières et emballé c'est pesé !
Mon nom ne le fit pas réagir, en tout cas il n'en montrait pas les signes. Je ressentis un bref pincement au cœur que je réprimais aussitôt, il n'était pas question que ça m'atteigne. Non, ce soir j'avais une opportunité rare et précieuse. C'était le moment pour moi d'en apprendre le plus possible sur cet homme, la collecte d'informations me permettrait ensuite de l'atteindre plus facilement. Assurément ce soir je n'allais pas en apprendre énormément, mais si je parvenais à créer un lien quelconque, à le revoir, alors peut être qu'à force, les informations couleraient à flot.

Je manquais de m'étouffer lorsqu'il tenta de me prévenir sur mon manque de méfiance à son égard. Maintenant que je savais qui il était, évidemment qu'à mes yeux il n'était qu'un salaud. L'entendre l’insinuer était une demi-victoire pour moi. Ne dit-on pas faute avouée à moitié pardonnée ?

"Je ne refuse presque jamais les propositions que m'amène la vie, c'est une possibilité de plus de vivre quelque chose d'unique. Mais dis-moi, comment toi savais tu que je n'étais pas une ordure ? D'accord tu m'a vu chanter sur scène mais qui sais ce que je fais de mon temps libre ? Peut-être que je suis un Mangemorts… Qui sait ? "

Je lui lançais un regard de défis, souris et finissais mon verre. Je voulais sortir au plus vite, ayant finalement trouvé où je voulais nous emmener je perdais patience. Un regard vers les membres de mon groupe me confirmait que je pouvais m'en aller sans qu'ils ne remarquent la moindre différence. La quantité d'éthanol dans leur corps ayant dépassé celle du sang, ils ne se souviendraient probablement pas de la tête de mon comparse de la soirée.

"Finis ton verre, il y a un endroit que je veux te montrer."

Non seulement j'avais trouvé un endroit calme, nous allions sans aucun doute être totalement seul, mais c'était à mes yeux un refuge quand je ne savais où aller et que mon esprit se faisait trop bruyant. Je ne comptais bien entendu pas lui parler de cette partie, mais j'avais étrangement envie de partager cet endroit avec lui. Je n’écoutais plus que d’une oreille sa réponse, je n’avais alors uniquement retenu qu’il travaillait au Ministère. Je trépignais discrètement sous la table, mes jambes tremblotants d'excitation à l'idée d'enfin sortir de ce pub. Je ne pus attendre bien longtemps avant d'attraper sa bière pour l'aider à la finir, après quoi j'empoignais son bras et le sorti dehors.
Ma bouche resta fermée une bonne partie du chemin, je ne savais pas si je devais être honnête avec lui ou s’il était préférable que je lui mente. Je me contentais de le tenir par le bras, deux doigts posés sur son poignet je prenais son pouls, il était si calme, je voulais vérifier si tout n’était que façade. Ce n'est qu'une fois arriver à hauteur d'un immense bâtiment gothique en briques rouges que je repris enfin la parole, me décidant à me laisser aller à quelques aveux.

" En sortant de Poudlard, je n'avais nulle part où aller, un ami à moi qui travaille à la bibliothèque John Rylands m'a alors fait un double des clés de la bibliothèque pour que j'ai un endroit où loger les jours où personnes ne pouvait m'aider. La nuit, l'ambiance est vraiment mystique tu vas voir. Et ici on aura un peu d’intimité. "

Je sortis un trousseau de clés de ma poche en riant avant de lâcher enfin son bras et de courir ouvrir l'énorme porte en bois. Une fois à l'intérieur j'allumais les lumières de bureaux, histoire de rester discrets et lui laissa quelques instants pour savourer la vue et le calme. En effet la salle principale était plutôt impressionnante, toute en longueur, entourée de balcons en pierre blanche, et bien entendus, gothique oblige, des arches à ne plus savoir quoi en faire.

" Ils se targuent de posséder la première impression de la Bible ici, mais j'ai trouvé d'autres trésors dans leurs étagères."

Je lui tendais alors un petit livre en cuire relier, rien n'était indiqué er sur la couverture. Il était simple et discret, jusqu'à ce qu'on se décide à l'ouvrir. Alors on découvrait le sceau de la famille Gaunt.

" Ça appartenait à Salazar, il y a noté des incantations, des potions, parfois ce sont simplement des petits dessins. Je ne sais pas si c'est un vrai, mais j'ai toujours voulu partager cette découverte avec quelqu'un."

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Anonymous
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Mer 28 Oct - 2:14

Je ne pouvais pas dire que la situation m’était spécialement agréable. Certes, les boissons n’étaient pas mauvaises, loin de là, mais quelque chose était un peu gênant. Dans le sens où lui comme moi étions sans cesse en train de nous cacher derrière des demi-mots. Alors, évidemment, je faisais cela tout le temps, mais il était plus rare que l’on joue à ce petit jeu avec moi.
J'avais toujours mis un point d'honneur à arborer une apparence qui soit parfaitement travaillée. Mes costumes étaient taillés sur mesure. Je vérifiais ma coiffure plusieurs fois par jour. Je n'hésitais pas à me laver les dents après chaque repas, comme je me lavais les mains dès que je le pouvais. J'avais aussi toujours avec moi une fiole de mon parfum, dont les notes de tête rappellent un peu le pamplemousse, senteur vivifiante que j’appréciais beaucoup, les notes de base quant à elles rappelaient une odeur un peu boisée, un mélange de musc et d'ambre gris, avec une pointe de patchouli... Quelque chose d'assez puissant, viril, frais et entêtant pour que quelques gouttes soient suffisantes pour plusieurs heures.
J’avais toujours eu le nez assez fin et je n’avais jamais supporté même la simple idée de pouvoir un jour ne pas sentir bon. Je collectionnais les parfums et j’adorais les utiliser, en variant les fragrances au gré de mes humeurs et de mes envies.
Je ne me serais pas abaissé à porter une eau de toilette basique ou bon marché avec un bateau sur l’étiquette, par exemple, ni une eau de Cologne dont les effluves me rappelaient bien trop les parfums de personnes âgées. J’avais toujours préféré la qualité.
C’était important pour moi de bien présenter à tous les niveaux. Il y avait quelque chose de primordial à mes yeux dans l’idée d’être bien sous tous rapports, peut-être parce que c’était vraiment ce à quoi les gens prêtaient toujours attention avant que je n’aie le temps d’ouvrir la bouche… A défaut d’être, il fallait paraître, n’est-ce pas ? C’était un peu la devise des êtres humains, à l’heure actuelle… et moi qui étais quelqu’un n’ayant pas le sang adéquat pour être dès le départ dans une perspective positive… c’était bien mieux d’avoir au moins les apparences avec moi, pour la crédibilité, d’abord, pour satisfaire mon goût pour l’esthétisme, ensuite… car j’aimais cela, être classe, faire preuve d’élégance…

Il décrivit ce qu’il pensait de moi, ou ce qu’il savait, au fond… Et en entendant ses mots, un petit rictus vint se dessiner sur mon visage. J’aimais ce que j’entendais. Cela flattait mon égo, au fond. Intelligent, important… mon nom dans des manuels scolaires… C’était presque bandant, tout cela. Bon, évidemment, le côté manipulateur et précieux, c’était autre chose… « Je préfère me voir comme un homme d’influence et de bon goût. »

Les mots étaient importants, eux aussi, et la façon dont on présentait les choses pouvait tout changer. Il était alors primordial de bien choisir ses termes et de ne pas abuser de figures de style qui ne faisaient, dans certains cas, qu’accroître le doute, ou le faire naître, selon les cas…
Le regard de ce garçon sur moi me faisait me sentir étrangement bien… Il y avait quelque chose de particulier dans la situation et je ne pouvais que l’apprécier…

Et si j’avais fini par évoquer le potentiel contrat pour que ce jeune homme puisse rejoindre notre Cause et en être la nouvelle égérie… Et, bien sûr, il me posa quelques questions sur le sujet. Mais nous étions dans un lieu semi-public, il y avait ici bien des possibilités que les murs aient des oreilles… je ne pouvais pas parler clairement dans ces conditions. « Je ne peux pas en parler ici. Mais plus tard, quand nous serons seuls… »

Il était curieux et c’était une bonne chose. Je n’aurais pas aimé qu’il accepte directement sans savoir à quoi il s’engageait, cela n’aurait fait que traduire un manque de jugeotte. Salazar soit loué, ce ne fut donc pas le cas et Darius fit preuve de suffisamment d’intelligence pour me laisser l’opportunité de lui en reparler plus tard.
J’aimais sentir son intérêt, rien que dans son regard, il y avait quelque chose qui me donnait presque envie de rester avec lui plus longtemps que prévu. Sa compagnie m’était agréable et il me semblait qu’il pouvait rendre la soirée plus agréable encore. « Je me doute bien que tu n’es pas un ménestrel… C’est un artiste que je cherche. Un vrai. Pas un quelconque pantin qui cherche juste à plaire pour quelques gallions. »

J’en remettais une couche, parce que, oui, évidemment, il était plus qu’indispensable que mon jeune interlocuteur se sente essentiel dans le projet, qu’il se sente réellement investi d’une mission de la plus haute importance…
Je m’amusais à tourner autour du pot. Les mots couverts, les sous-entendus… tout cela m’avait toujours bien plu. Et puis, si j’arrivais à le convaincre, ce serait tout bénéfice pour tout le monde, non ? Lui se donnerait à connaître un peu plus, la Cause aurait un beau visage à présenter pour attirer la jeunesse…
En outre, il semblait être assez ouvert d’esprit… et ses propos laissaient entendre qu’une vie dissolue ne lui poserait pas le moindre problème. Il profitait pleinement de la vie et c’était presque beau à entendre. Mais j’eus envie de rire en entendant la suite.
Lui, une ordure ? Alors, certes, il n’en avait pas l’air, mais les apparences pouvaient être trompeuses… n’avais-je pas, moi-même, endossé un costume tout en discrétion durant de nombreuses années ? Bon nombre de personnes de mon entourage ignoraient tout de mon allégeance et elles ignoraient plus encore ce que j’avais déjà pu faire et jusqu’où j’était capable d’aller. Peut-être ne le savais-je pas exactement moi-même, d’ailleurs…
« C’est vrai, je ne peux pas savoir si tu es une ordure. Mais je sais que tu n’es pas un Mangemort, ou que tu ne l’es pas encore. » Je répondis à son regard appuyé par un petit sourire, puis je pris mon verre pour en boire une autre longue gorgée. « Tu ne portes pas la Marque. Et ne me dis pas que tu la caches avec un sort, cela ne fonctionne pas comme ça, pas avec cette sorte de magie. »

La magie noire laissait des traces et il fallait beaucoup d’habileté pour cacher la Marque des Ténèbres. Et si nous oeuvrions pour redorer notre blason, il allait falloir attendre encore un peu de temps avant de voir une Nouvelle Organisation s’ériger. Une progression à laquelle nous travaillions dans l’ombre depuis déjà un bon moment, d’ailleurs. Avec un peu de chance, dans quelques mois, nous pourrions commencer à former nos jeunes recrues les plus prometteuses. Il fallait garder patience quelque temps encore.

Et puis, soudainement, le bassiste de Draoidh m’enjoignit de finir mon verre, pour qu’il me montre un endroit. Je m’exécutais, songeant que ce garçon voulait peut-être juste que l’on soit dans un endroit plus calme pour discuter en toute intimité ou pour faire autre chose, à vrai dire. Mais je ne pouvais, à ce stade, pas vraiment m’avancer sur les intentions qu’il pouvait avoir. S’il voulait que je le prenne, ce ne serait de toute façon pas avant qu’il se soit douché. Je n’avais pas pour habitude de coucher avec quelqu'un qui serait encore tout transpirant. Quelle horreur ! Enfin, si c’était ce qu’il voulait, je pourrais toujours lui dire que l’on côté « précieux » souhaitait qu’il se soit lavé avant cela. Quitte à ce que je le lave moi-même.

Cependant, je n’opposais pas de résistance. Ce jeune homme était bien fluet par rapport à la stature que j’avais et vu son âge, je le voyais mal avoir une meilleure maîtrise que moi des sortilèges de combat. Si ce Darius était ce que lui-même appelait une « ordure », il n’aurait sans doute pas le dessus sur moi.

Mon verre fini, il m’entraîna vers l’extérieur pour marcher. Je ne connaissais pas très bien la ville de Manchester, alors je n’avais pas d’autre option. Je respectais son silence sur ce chemin, non sans me demander dans quoi il était en train de m’entrainer... et puis nous finîmes par arriver devant une grande bâtisse qu’il me présenta en quelques mots, comme on présente son nouveau plan cul à un ami de longue date.
J’aimais les bibliothèques. J’avais toujours vu ces lieux comme de véritables épures du savoir. Et si celle de mon manoir était bien fournie, c’était, bien sûr, parce que mon amour des livres n’avait jamais cessé.
Je notais, néanmoins, que Darius avait dû avoir des difficultés pour être amené à loger dans une bibliothèque... n’avait-il pas d’endroit où dormir? Peut-être que cela pouvait être un plus pour lui donner un côté attachant aux yeux du public... si nous, Mangemorts, nous recueillions des jeunes en difficulté pour les aider, ne serait-ce pas un acte de bienveillance digne de Dumbledore lui-même ?

En silence, je l’écoutais attentivement. Certains mots retenaient mon attention - mystique, intimité - plus sur les autres et je me rendis compte que je ne pouvais rien vérifier de ces informations qu’il me donnait.
Ce fut lorsqu’il sortit un petit livre qui ne payait pas de mine et qu’il me le fourra entre les mains que je finis par répondre la parole. Je reconnus le sceau, évidemment, et je levais les yeux vers son visage.

« Tu aurais pu le voler et le revendre sur l’Allée des Embrumes. Si c’est une vraie relique, tu pourrais vite avoir de quoi t’acheter un petit appartement. »

En tout cas, effectivement, le livre était écrit dans un langage plus ancien, ce qui laissait espérer qu’il ne s’agissait pas d’un faux. Je tournai et retournai l’ouvrage, mais je ne trouvais pas d’indices précis.

« Pourquoi veux-tu partager ça avec moi? On ne se connaît même pas... mais je dois reconnaître qu’il y a quelque chose de flatteur si je suis le premier à qui tu révèles tout cela. »  

Peut-être que c’était, dès lors, le moment idéal pour lui parler. Il avait raison, les lieux étaient bien plus intimes la nuit.

« Et maintenant ? Tu veux continuer ou bien je commence ? » A faire quoi ? bonne question. Mais, comme de coutume, tout était possible et l'imagination ne manquait pas... Je n'étais pas persuadé de l'authenticité de ce petit livre et des notes qu'il contenait. Comme tout sorcier digne de ce nom, je savait parfaitement que Salazar Serpentard avait vécu durant le Moyen Âge, époque où, avec Godric Gryffondor, Helga Poufsouffle et Rowena Serdaigle, il avait co-fondé le prestigieux collège Poudlard. Pourtant, Salazar aurait tout aussi bien pu être lié à Durmstrang, pour ses idées qui étaient sans doute plus proches de celles des fondateurs de l'école de magie où j'avais commencé mes études secondaires...
Le livre que j'avais dans les mains était d'un certain âge, bien sûr, mais datait-il du Moyen Âge ? Je n'étais pas spécialiste des livres, il m'était donc peu possible de m'avancer avec certitude.

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Mer 28 Oct - 19:34
Mon corps et mon esprit étaient épuisés, j'avais l'impression qu'un combat silencieux s'accomplissait depuis le début de la soirée. Il essayait de me manipuler, et je faisais la même en retours, nous n'avions été honnêtes à aucun moment de la soirée, tant et tant que plus rien n'avait de sens à mes yeux. Plus il parlait, moins il en disait, partisan du sous-entendu et du mot qu'on ne prononce pas, tergiversé et contourner étaient ses dogmes. Ses talents de flatteur et de manipulateur étaient impressionnant, le déchiffrer était à présent mission impossible. J'acquiesçais sans plus de conviction que cela, me disant que de toute façon j'allais profiter de l'air de dehors pour me réveiller un peu, reprendre mes esprits et je lui répondrais une fois arriver à la bibliothèque. Seuls et au calme. Cependant, il y avait quelque chose dans sa dernière phrase, il semblait très au fait du fonctionnement de la Marque. L'idée de me jeter moi-même dans la gueule du loup me fit frissonner. En effet je m'apprêtais à lui offrir un endroit calme et isolé, où il pourrait alors me faire subir les tortures de son choix sans que personne ne vienne l'en empêcher. Et je n'étais pas de taille face à un sorcier de cette envergure. Je pris tout de même la peine de vérifier que baguette était avec moi et à porter en cas du moindre pépin, mieux valait être trop prudent que pas assez.

Le bâtiment avait une aura vraiment unique la nuit, un quelque de chose de très calme et contemplatif. Nous nous trouvions dans la salle principale, l'énorme vitrail du fond invitait la lumière de la lune à entrer, laissant ses rayons colorés se refléter sur la rangée de vitrines du centre de la pièce. Nous marchions calmement le long du tapis rouge sang, j'admirais alors les différents manuscrits présentés dans les dîtes vitrines. J'avais traversé cette salle des nuits entières pendant des semaines, je connaissais l'ordre des sections par cœur, du contenu des multiples vitrines, j'avais vu et lus la réserve. Et pourtant, à chaque fois que je me trouvais dans ce bâtiment mythique, je ressentais les mêmes frissons, le hérissement de poil sur l'échine, l'excitation et le calme se disputant la place dans mon esprit. Pour lui montrer le livre de Salazar, je l'avais emmené dans une petite rotonde annexe à la salle principale. Ses murs étaient, eux aussi, recouvert de gigantesque bibliothèques pleines de livres rangé par ordre alphabétique. Nous nous trouvions dans la section "Récits de vie - Langues étrangères".

"Je ne sais pas si c'est un vrai, je ne veux pas revendre de la contrefaçon. Puis, il risquerait de tomber entre de mauvaises mains si je le revends au premier venu."

William était plus grand que moi, pas de beaucoup, mais assez pour que je ne puisse le maîtriser physiquement si ses intentions de trouvaient êtres plus sombres que ce que je pensais, il avait l'avantage de la taille en plus de la force de magie, j'avais donc pris de soins de nous placer de sorte que William se retrouve encerclé de ces étagères, me laissant le côté ouvert en cas de pépins. Il me fallait connaître ses véritables projets.

"Nous sommes seuls à présent."

Je connaissais bien les lieux, mais par-dessus tout, je connaissais la personne qui s'en occupais. J'étais au fait des petits défauts de Tom, et je savais où il cachait ses petits secrets. Ma baguette en main, je formulais alors un accio silencieux en direction d’une étagère au loin, proposant alors à mon interlocuteur un verre de scotch écossais. Je m'assis alors en l'invitant à faire de même d'un geste de la main. Un parfum musqué embaumait la pièce, l'odeur n'était pas désagréable, mais elle était forte. Je n'avais jamais apprécié les odeurs de parfum fort, à mon sens les arômes plus discrets étaient bien plus nobles et agréable au nez que les puissantes essences. Malgré tout il y avait un sous ton d'agrumes très doux que je trouvais étrangement réconfortante.

"Je te propose de jouer carte sur table, tu arrêtes les flatteries, tu cesses de sous-entendre sans jamais avouer."

Ma main glissait sur la table et rejoignit la sienne, je repris le petit livre de cuir et le ramena à moi avant de retourner à lui, posant mes doigts sur son avant-bras. Je levais les yeux vers lui.

"Tu m'a demandé tout à l'heure pourquoi c'est à toi, un parfait inconnu, que j'ai décidé de montrer cet ouvrage. J'ai la conviction que ce recueil peut être une aide précieuse pour qui sait le déchiffrer, et il n'y a qu'entre des mains aux sombres intentions qu'il peut être vraiment mit en application, donc vraiment utile. Et quand je vois ce que tu dégage et que je l’additionne à tes connaissances au sujet de la Marque, je présume que tu es ce genre de personne. En plus soyons honnêtes, jamais les gentils ne sont aussi discrets et manipulateurs. »

Je souris et laissais alors mes doigts caresser délicatement son bras, frôlant sa peau à chaque mouvement je savais qu'il pouvait ressentir la fraîcheur de ma main à travers le textile de sa chemise. La Marque m'avait toujours fasciné, faisait-elle mal ? Était-il vrai qu'on ne pouvait la masquer d'aucun enchantement ?

" Et si tu m'en disais plus sur ta cause maintenant ?"

Ma voix résonnait dans le vide de la salle, le silence de la nuit offrait au sorcier toute l'attention possible à sa réponse. Je finis par lâcher son bras et pris une gorgée de scotch, il n'était pas incroyable, à dire vrai il était terrible, l'alcoolisme de Tom avait visiblement empirer plus vite que ce que je ne pensais. J'eu une pensée désolée pour William, il devait avoir l'habitude de bien meilleur breuvage. Mais nous n'étions pas là pour savourer un quelconque breuvage physique, nous avions soif de vérités, peu importait le contenu de nos verres.
J’avais la conviction qu’il ne faisait pas parti du coté trop sages des Anges, il avait l’air bien trop intelligent pour ça. Toute cette soirée me laissait présager qu’il avait rejoint les rangs mangemorts, et qu’il préparait quelque chose de grand parmi eux. La question en suspend était mon rôle à jouer dans tout cela. Attendait-il de moi que je chante les louanges des Sangs-Purs ? William semblait plus subtil que cela. Peut-être m’avait-il baratiné et n’attendais de moi que j’offre ma vie à la Cause, parce que j'avais beau me creuser la tête, je ne comprenais pas ce qu'il cherchait en moi. Les Mangemorts n'avaient nulle besoin d'un chanteur, ils recherchaient le pouvoir, et cela je ne pouvais le leur apporter.  
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Sam 31 Oct - 19:29

Quand j’avais commencé à parler avec ce jeune homme, je n’avais pas tout de suite remarqué qu’il était sans doute plus difficile à déchiffrer que d’autres jeunes gens de son âge. Mais au fur et à mesure, cela commençait à être un peu plus clair pour moi... ce garçon avait envie - et peut-être besoin, aussi - de se sentir important. Le genre de scénario qu’Angus aurait interprété en faisant référence à des théories psychologiques qui mettraient en relation des traumatismes de son enfance avec ce qu’il était devenu, ou bien des réminiscences quelconques datant d’au moins vingt ans qui l’auraient façonné... bref, ce genre de choses que seuls les psychomages sont en mesure de découvrir, d’analyser, d’expliquer et, dans le meilleur des cas, de résoudre.
Je n’avais aucune raison de chercher à creuser davantage les raisons de tout ceci, après tout, cela ne me regardait pas. Tant que j’avais un visage pour le projet que nous menions, je me fichais pas mal de ce qu’il pouvait bien y avoir en amont.

Nous nous trouvions donc, de nuit, dans une bibliothèque déserte, où nous étions les seuls êtres vivants – selon toute apparence, en tout cas, mais il était fort possible que l’une ou l’autre bestiole traîne de ci de là – et si l’atmosphère calme et sereine des lieux était apaisante, cela contrastait légèrement avec ce que nous étions en train de partager. Il y avait une forme de tension, dans nos échanges, quelque chose d’inexplicable qui faisait que tout en étant juste tous les deux, et donc potentiellement en pleine possibilité de nous sentir plus ou moins en confiance, nous étions sans cesse sur nos gardes. Cela se sentait de façon presque palpable.
Pourtant, je l’avais suivi jusqu’aux étagères présentant les biographies, autobiographies ainsi que les langues étrangères. Ce fut dans cet endroit précis qu’il m’expliqua ne pas souhaiter vendre le livre qu’il m’avait passé, me montrant ainsi qu’il n’était pas vraiment quelqu’un de vénal, ce qui, soit dit en passant, était tout à son honneur, à mes yeux.

Et comme il précisait que nous étions seuls, en me proposant un verre de whisky, je me sentis un peu obligé d’accepter cette boisson. Si j’appréciais l’odeur du whisky, étrangement, j’en aimais moins le goût, mais je n’allais pas faire le difficile. Surtout s’il voulait que l’on joue la carte de l’honnêteté et que nous arrêtions de tourner autour du pot, lui et moi.
Je pris donc place, comme il m’y invitait, sans ciller lorsque je sentis sa main m’effleurer alors qu’il reprenait le livre. Il me toucha ensuite l’avant-bras avant de me regarder.

Il était particulier de vivre cet instant, en réalité. Je ne savais pas trop comment je devais interpréter les choses. Nous étions là dans une ambiance feutrée qui, si j’avais été avec certaines de mes bonnes connaissances, nous aurait certainement incités à nous amuser un peu.

« Tu penses donc m’avoir cerné en si peu de temps ? » Quand je l’écoutais décrire qui il pensait que j’étais, c’était assez étonnant pour moi de constater qu’il visait juste sur plusieurs points comme cela. Peut-être n’avais-je pas été assez discret ou peut-être était-il plus observateur qu’il n’en avait l’air au départ… « En tout cas, c’est un bien beau cheminement de pensées pour en arriver à ces déductions. Chapeau. »

Et comme il me souriait en me caressant le bras, je ne pus contenir le son de ma respiration qui changeait de rythme sans que je ne la contrôle. Était-ce son contact qui me faisait cet effet ?
Je bus une gorgée de cet alcool infect pour me remettre les idées en place rapidement. Hors de question de laisser des pulsions m’envahir. Il ne s’était pas douché après le concert. Je devais rester concentré sur cette idée. Et alors qu’il me demandait de lui en dire plus sur la Cause, je finis par lui expliquer.

« Disons d’abord que tu es plus subtil que tu n’en as l’air… » J’esquissais une sorte de petit sourire, je reposais mon verre en songeant que je ne le terminerais pas et je le fixais du regard. « Tu permets ? »  

Je me levais un instant, le temps d’ôter ma veste, puis, j’entrepris, doucement, de déboutonner la manche de ma chemise pour ensuite faire remonter le tissu bleu nuit, jusqu’à dévoiler la Marque des Ténèbres qui couvrait ma peau. « Tu as vraiment besoin de détails ? »  

Je ne le quittais pas des yeux. A vrai dire, l’instant était sans doute un moment clef, un tournant important.

« Je vais être très clair. Nous avons besoin d’une égérie. Et ça pourrait être toi. Tu disposes de tout ce qu’il faut pour cela. Un groupe qui plait au public, une gueule d’ange, pour reprendre tes mots, et juste assez de désinvolture pour attirer la jeunesse. » J’aurais pu choisir d’autres termes, mais ceux-là me semblaient tout à fait justes. « Concrètement, j’ai plusieurs options, mais j’aimerais que ce soit toi. Tu manifestes de l’intérêt pour Salazar Serpentard, tu t’y connais suffisamment sur la Marque pour savoir qu’elle pouvait orner mon bras et puis, entre nous, ta compagnie n’est pas désagréable du tout. »  

Bien plus agréable que le goût de ce breuvage, en tout cas. Et puis, sincèrement, j’aurais très bien pu essayer de draguer ce jeune homme si je l’avais rencontré dans d’autres circonstances. Il avait un visage qui me revenait très bien. J’aurais pu tenter de le séduire, si nous avions été dans une soirée par exemple, je l’aurais invité à prendre un verre, je lui aurais tourné autour sans beaucoup de détours... et puis, j’aurais très certainement fini par lui faire comprendre clairement que je voulais plus que simplement partager un verre...
Pour l’heure, j’essayais surtout de ne pas penser à cela. Ce n’était ni le lieu ni le moment de m’imaginer faire ce genre de choses avec le bassiste du groupe. J’essayais de m’en convaincre en gardant le plus possible à l’esprit qu’il n’avait pas pris de douche, qu’il s’était donné à fond pour le concert et que cela avait fait travailler ses glandes sudoripares.
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Dim 1 Nov - 11:03
Ce qu’il me proposait était incroyable, il m’offrait la possibilité d’être proche de lui sans qu’il sache qui j’étais, il m’offrait la chance de découvrir qui il était vraiment, ce en quoi il croyait, ses méthodes favorites, … Et tout ceci sans qu’il ne sache qui j’étais pour lui. Je souris à cette idée, finalement je n’avais pas eu à le chercher bien loin, c’est lui qui était venu a moi.  Je repensais alors à ce moment, face à la garde-robe de ma chambre, cette petite photo dans ma main, priant le ciel qu’un jour je puisse me retrouver en face de cet homme.  Il avait été un fantôme tout au long de mon enfance, n’étant à mes yeux qu’un lâche, un égoïste qui n’a pas vu la chance qu’il avait d’être aux côtés de ma mère, je le détestais et je l’enviais par la même occasion. Dans les récits de ma mère il était toujours celui qui sauve la situation in extremis, il était décrit comme puissant, intelligent, possédant des connaissances uniques. Dans mes yeux d’enfant, nous n’étions simplement pas assez bien pour lui, et j’en voulais à ma mère pour ça.

Mes yeux rivés sur sa Marque, je me pesais le pour et le contre de sa proposition. Si j’étais découvert, c’était Azkaban sans procès, mais d’un autre côté, en plus de me permettre de me rapprocher de William, il m’offrait la possibilité de me battre pour une cause en laquelle j’étais, au moins en partie, d’accord. Je ne savais que faire, mon cerveau se bloquant simplement sur le fait qu’en face de moi se trouvais mon père. Je repris une gorgée de cet infâme alcool, il me fallait bien ça pour reprendre mes esprits.
William était debout face a moi, le bras nu, sa Marque bien en évidence. Les yeux écarquillés je me levais à mon tour, m’approchant de lui sans quitter son bras du regard. Sa peau pâle et veineuse semblait pourtant douce comme la soie, pas étonnant, il était fort probable que ce précieux sorcier se tartine le corps de crème tous les jours. Je posais à nouveau ma main froide sur lui, caressant timidement les traits sombres du dessin sur son bras. Le bout de mes doigts redessinant le tatouage d’allégeance, il n’était étrangement pas aussi vif et intense que ce que j’avais pu lire à son sujet. Traduisait-il la force de son porteur ? Je n’en avais aucune idée, mais je restais fasciné.

« Elle est … magnifique »

Je ne m’étais pas rendu compte des mots que j’avais prononcé, je me sentais autant effrayé qu’attiré par ce symbole gravé dans la peau. Je songeais au maléfice qui permettais de recevoir ce cadeau, faisait-il mal ? J’avais lu des témoignages de personnes parlant d’une sensation de brûlure, d’autres parlait d’une douleur insupportable, préférant s’arracher le bras que de supporter une minute de plus la douleur du Mal dans leurs veines. Mes doigts glissaient du serpent à la tête de mort inlassablement, j’essayais de mémoriser chaque détail du dessin, chaque trait, chaque point.
Mon corps gracile à quelque centimètre du siens, ma tête baissée sur son bras je pouvait sentir son souffle chaud sur ma nuque. Loin d’être désagréable je maintenais la position encore un peu avant d’enfin levé la tête vers mon interlocuteur, plongeant mon regard dans le sien. Les sables du temps cessèrent de s’écouler, la lune était le seul témoin de cette soirée.

« Est-ce que ça fait mal ? »

J’humectais mes lèvres. Pendus aux siennes je transpirais la curiosité de tous mes pores, mes yeux brillants était avide de réponses et de savoir. La main toujours posé sur son bras, le regard toujours enfouis dans les yeux noisette de William. Je me rendais compte de l’image que je me donnais et me reculais alors d’un pas, lâchant enfin son bras, la tête basse je m’excusa alors, il n’était pas là pour me donner un cours, il attendait une réponse de ma part et tout ce que je faisais c’était admirer et éviter de répondre.
Je m’assis alors sur la table, un pied posé sur une des chaises, l’autre se balançant dans le vide. Je sentais mon cœur battre la chamade dans ma poitrine, mes tempes, mes poignets, … Je pouvais sentais les battements dans tout mon corps.
Il parlait alors de ce qu’il voulait, une égérie, un visage agréable à mettre sur le nom sombre des adeptes du massacre de moldus. Je ne comprenais pas vraiment le rôle qu’il aurait voulu que je joue. Je ne voyais effectivement pas comment je pouvais attirer de nouveaux visages. Je n’allais tout de même pas chanter les louanges des Mangemorts, quand bien même écrire l’une ou l’autre chansons sur la faiblesse des moldus m’aurait valu pas mal de publicité et une image sulfureuse à souhait.

« Je ne sais pas, pourquoi pas … J’y gagne quoi ? Je risque ma vie sur celle-là, j’aimerais en savoir plus avant de risquer ma liberté … »

J’eu un sourire gêné lorsqu’il sous entendait le plaisir de ma compagnie. Nous avions passé la soirée à jouer l’un avec l’autre, à discuter sans parler et à avouer sans admettre. Que pouvait-il apprécié dans ma compagnie ?
J’avais passé ma vie à n’être qu’un visage, un corps qui, pour quelques Gallions, ne m’appartenait plus pendant quelques heures. La vie m’avait fait don d’un physique que le monde trouvait appréciable, j’en jouais beaucoup pour avoir ce que mon statut social ne permettait pas d’obtenir.
William semblait sensible a ces charmes dont il m’avait en partis fait don, il avait ce regard animal quand j’étais proche de lui, son souffle s’accélérais quelque peu quand ma peau était contre la sienne. Mais pouvais-je me permettre de jouer de cette faiblesse sur lui ?

Je posai mes jambes autours de ses hanches et le rapprochait de moi d’un geste vif, permettant à son corps de toucher mon bas ventre. Il se trouvait au-dessus de mon corps et pourtant j’avais l’avantage, je souris et posais à nouveau une main sur lui. Elle allait se glisser sur sa nuque, j’approchais alors sa tête au plus proche de la mienne, murmurant à son oreille.

« Il n’y a que ces trois raisons qui font pencher la balance en ma faveurs ? »

Il avait passé la soirée à me caresser dans le sens du poil jusqu’à cette phrase. Cherchait-il a me mettre en compétition avec des inconnus ? Technique qui a déjà fait ses preuves j’étais simplement l’un de ses adeptes. Néanmoins je luttais pour ne pas ressentir de jalousie ou d’envie soudaine de dépasser tous ces inconnus. William était doué, il avait éveillé en moi cette envie d’être son choix parmi ses multiples options. Mais j’avais fait de la séduction mon métier, j'en connaissais ses ficelles.
Ma main toujours posé sur sa nuque, je caressais sa peau et descendis jusqu’à son menton que j’attrapais alors de mes longs doigts. Ma tête se dirigeait alors vers son visage, et tandis que je tenais fermement son menton, j’approchais mes lèvres rosées. Une lueur de défis dans le regard, je cessais tout mouvement a quelques millimètres de sa bouche, l’un de mes doigts la caressant.

« Je pourrais consentir à t’appartenir … Enfin plutôt à appartenir à ce mouvement. Je dois t’avouer que je ne porte pas les moldus dans mon cœur. »

Je laissais la tension monter entre nos deux corps avant de lâcher son menton, desserrer l’emprise de mes jambes et lui laisser choisir son prochain mouvement. Etonnamment mon odeur corporelle n’était pas celle dont j’avais l’habitude après un concert. L’odeur fraiche de la nuit s’était collée à ma peau et se mêlait avec les restes de mon parfum. L’air était électrique, personne ne bougeait, le regard perdu dans celui de l’autre, je choisi de désamorcer la situation d’une de mes opinions ridicules.

« Si j’accepte ta proposition, c’est fini les concert torse nu n’est-ce pas ? »
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Lun 2 Nov - 6:43

Il n’était pas bien difficile de comprendre l’intérêt de choisir un visage jeune et avenant pour donner un petit coup de dorure à notre image. C’était le même principe que pour vendre des balais de haute qualité : il suffisait de mettre un jeune et beau garçon ou une jeune et jolie demoiselle près du balai, dans une position qui mettrait en valeur le moyen de transport magique et puis, voilà, le regard était attiré… et le tour était joué. Bon, évidemment, il y avait toute une recherche à mener à côté, sur le meilleur moyen de faire apprécier quelque chose qui, de base, n’était pas vraiment dans les mœurs de toute la population…
Une gueule d’ange pour notre Cause, n’était-ce pas l’idéal ? Je ne comptais pas entrer trop dans les détails, mais il était clair que du sang neuf ne pourrait pas faire de mal. Nos projets avançaient, Meredith y veillait personnellement, et il ne faudrait plus patienter des années avant que notre Cause renaisse de ses cendres grisâtres, ternies par des choix peu stratégiques et des réputations salies au fil du temps. L’image de notre Cause avait trop longtemps reposé sur cette idée de pureté du sang, alors que, de plus en plus, on pouvait constater que cette soi-disant supériorité du sang n’était pas réellement avérée… Il ne fallait pas s’attendre à une grande révolution, mais les esprits commençaient à évoluer, un peu à la fois. Seuls quelques puristes puritains se targuaient encore de la pureté de leur lignée et de la supériorité que cela leur apportait.

Quand j’avais remonté la manche de ma chemise, après ses déductions, cela avait eu pour effet de river son regard sur mon bras, comme un enfant qui verrait un Éclair de Feu pour la première fois. Ses yeux semblaient luire, mais c’était peut-être juste un effet de l’obscurité des lieux et des faibles lueurs qui se reflétaient sans ses pupilles…
Il y avait quelque chose de fort en cet instant. Peut-être que son regard était éveillé par une curiosité un peu malsaine, ou peut-être que je me faisais des idées, mais je ressentais autre chose que simplement la situation présente. Une impression étrange… qui se renforça encore lorsque les doigts du jeune homme vinrent rejoindre ma peau. Des doigts fins et frais, qui caressaient ma Marque comme si c’était là des gestes innocents, et moi, j’essayais de réguler ma respiration pour qu’elle ne traduise pas ce que cela m’inspirait. Par Salazar, j’étais plus troublé que je n’aurais dû l’être, mais il faisait naître en moi une envie que je n’avais pas prévu de ressentir ce soir et que je ne m’autorisais pas à envisager, et pourtant…

« Tu aurais dû la voir quand le Seigneur des Ténèbres est revenu… Elle était bien plus intense et plus vive… Une vraie merveille… » Cela remontait à bien des années, mais il avait dû en entendre parler, cela faisait presque partie de l’histoire de la magie, maintenant, au même titre que Grindelwald… « Elle ne s’est jamais estompée plus que cela, parce que les Ténèbres reviendront un jour… »

Lors de la chute du Seigneur des Ténèbres, vaincu par Harry Potter, voici un peu moins d’une quarantaine d’années maintenant, il semblerait que les Marques des Ténèbres des différents partisans aient réagi à sa défaite. Mon grand-père m’en parlait comme s’il avait perdu un bras dans cette tragédie, et je l’écoutais, à l’époque, comme un enfant bien sage qui ne souhaitait pas que cela puisse un jour se reproduire.
Pourquoi restions-nous des Mangemorts après le cuisant échec de Lord Voldemort ? Tout simplement parce que sa Cause lui avait survécu et que ce Combat anti-moldus, nous étions quelques-uns à vouloir le poursuivre.

Avais-je eu mal en recevant la Marque des Ténèbres ? Oui, évidemment, comme tout le monde... mais ce n’était pas une cuisante douleur que je gardais en mémoire au point qu’elle me revienne chaque fois que je regardais... non, j’avais plutôt tendance à me rappeler de ce que cela avait signifié pour moi.

« Un peu... comme n’importe quel maléfice dirigé contre une partie du corps.» Difficile de trouver un point de comparaison pour cela, à vrai dire.
Et puis il se recula, me laissant reprendre mes esprits durant quelques instants. Je n’étais pas là pour jouer au chat et à la souris, aussi pris-je son recul pour un petit moment de répit. Respirer calmement, reprendre le fil de la conversation, ne pas penser à la sensation de ses mains sur mon bras, ne pas les imaginer sur mon corps...

Quand il me répondit au sujet de ce que je lui proposais, il se montra incertain et hésitant. Un peu vénal, peut-être, aussi. A moins qu’il n’eût juste besoin d’être rassuré et qu’il préférât tourne cela d’une façon qui pouvait me laisser penser qu’il n’avait pas peur mais qu’il ne faisait rien pour rien. Je ne le connaissais pas suffisamment pour déterminer ce qu’il en était.

« Écoute, cela fait vingt-cinq ans que je suis un Mangemort. Je n’ai aucune histoire à te raconter qui pourrait te le montrer, mais le risque peut être minime si tu te montres subtil. »  J’avais parfaitement conscience que le calcul serait vite fait pour lui, mais j’étais bien obligé de lui sortir un nombre réaliste pour qu’il pût se rendre compte qu’il était tout à fait possible de limiter les dégâts.
Tant pis pour ma couverture, il savait que je ne faisais pas mon âge ce soir. On ne devenait pas mangemort en étant mineur, donc en additionnant vingt-cinq et dix-sept, il arriverait déjà à quarante-deux... et il ne lui manquerait que cinq petites années à ajouter à ce résultat pour avoir mon âge réel.

Cependant, je ne pouvais guère réfléchir plus longtemps à tout cela, puisque, de nouveau, mes sens allaient s’emballer. Darius enroula ses jambes autour de ma taille, me forçant à m’approcher d’un coup de lui. Mon entrejambe beaucoup trop près du sien... et son murmure à mon oreille ne pouvait qu’augmenter le sentiment étrange qui m’envahissait alors que j’étais penché sur lui.
Les raisons qui faisaient pencher la balance... j’aurais pu - j’aurais dû peut-être - lui mentir, lui dire qu’il n’était pas le seul artiste auquel nous avions pensé, qu’il pourrait compter sur notre mécénat pour son art et que nous croyions en lui... J’aurais pu lui inventer des concurrents à la peau douce et au corps gracile, populaire et avides de toujours plus de célébrité... mais je ne le fis pas.

« Je pense que tu sais qu’il y a une autre raison. »

Il avait compris depuis un moment que je n’étais pas insensible à ses charmes, mais je me refusais de le lui dire. Je ne voulais pas qu’il pût penser que j’étais à sa disposition à cause de cela, qu’il me tenait par les couilles et que j’aurais dit oui à n’importe quoi. Parce que ce n’était pas le cas...
Même si son faux lapsus ne pouvait qu’aller dans ce sens. Consentir à m’appartenir... il ne m’en fallait pas plus pour que je m’imaginasse assez rapidement tout un tas de scénarios divers et variés.
Moi qui aimais particulièrement le sentiment que conférait le pouvoir, l’idée de le posséder ne pouvait que me plaire. Sa main derrière ma tête, il me caressait doucement et je sus que je ne pourrais pas résister à cette tentation éternellement.

« Tu ferais alors d’une pierre deux coups... Nous rejoindre et disposer de notre influence et de nos gallions pour que Draoidh puisse gagner en visibilité. »

Il me libéra de l’emprise de ses jambes et me posa alors une question qui étira mes lèvres en un sourire non feint, mais la proximité de nos corps et celle de nos visages faisaient à nouveau affluer le sang de manière incontrôlée dans mon corps. Mon coeur battait plus vite. Peut-être même qu’il battait plus fort.

« C’est si important pour toi de jouer torse nu ? Tu pourrais toujours le faire, mais en petit comité pour commencer... » Dans nos rangs, il y avait quelques personnalités mélomanes et cela ne pourrait que leur plaire.
Et comme je n’avais pas bougé, j’eus une pensée salvatrice.
« Nous disposins d’un quartier général où tu pourrais jouer pour des concerts privés. »  
Il n’y avait pas de salle de concert, mais il n’était pas impossible d’aménager que chose pour Draoidh. Un lieu où il pourrait répéter avec son groupe et être rapidement disponible si nous avions besoin de lui.

J’essayais de garder mon objectif en tête et d’ignorer les sensations dans mon bas-ventre. Au moins, il s’était reculé. C’était déjà cela.
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Lun 2 Nov - 11:59
Quelque part j’avais envie de rejoindre la Cause, non seulement pour être proche de William, mais aussi et surtout pour faire partis du combat, pour aider à changer les choses. Je n’étais pas d’accord avec la politique du pays et je ne portais pas les moldus dans mon cœur. Plus jeune j’avais déjà pensé rejoindre leurs rangs, mais ne sachant à qui m’adresser et, avouons-le, paralysé par la peur d’Azkaban je n’avais jamais cherché à réellement les rejoindre. Mais aujourd’hui j’avais ma chance, je pouvais enfin faire partir du changement. Cependant, une boule au ventre se faisait ressentir, ma gorge se nouait et je sentais mon sang traversé chaque parcelle de mon corps. La peur, encore et toujours. J’avais toujours essayé de la masquer, de ne pas la ressentir, mais elle revenait sans cesse. A mon sens la peur avait toujours été un énorme frein dans la vie d’un individu, elle empêche de faire les bons choix, elle paralyse dans les moments clés. La peur n’est bonne qu’a détruire. Par le passé j’avais cherché à l’éradiquer de mes sentiments, je me fourrais dans des situations angoissantes ou dangereuses et je cherchais à m’en dépêtrer sans paniquer. C’est ainsi que, plus jeune, j’avais pour habitudes de me promener dans les rues mal famées de Brighton, je cherchais a énervé les plus âgés. En arrivant à Poudlard j’avais rejoint un groupe de combat magique clandestins, tous les coups étaient permis. Mais malgré tous mes efforts, la peur me paralysait toujours autant, j’étais tellement décidé à vivre que mourir m’angoissait.

Je l’écoutais parler de sa Marque tout en cherchant à détendre mes muscles et ralentir ma respiration, ralentissant mon flux de pensé pour me concentrer sur son discours. Il semblait que la puissance de la Marque soit en rapport avec la force même des Ténèbres, auquel cas, en voyant son bras il était clair qu’un jour les Ténèbres allaient à nouveau s’abattre sur notre monde. Bonne nouvelle donc, les Mangemorts ne se battaient pas dans le vent, ils ne cherchaient pas à raviver les cendres d’un feu éteint depuis longtemps. Il y avait encore des braises incandescentes sur lesquels souffler, cela me rassurait.
Mon choix était fait depuis un moment, je savais que c’était dans leur rang que je voulais marcher, c’était à leur côté que je voulais me battre, et c’était aux Ténèbres que je voulais dédier mon âme et ma magie. Malgré tout j’avais envie de jouer, de laisser le temps s’écouler et de ne pas lui répondre dans l’instant. C’était ma première soirée avec lui, c’était la première fois que j’échangeais le moindre mot avec William, je ne voulais pas que ça s’arrête si vite. Mon attention lui était entière, je n’avais d’yeux que pour lui.
Et j’avais raison de rester silencieux et de l’écouter, il mentionna son ancienneté parmi les Mangemorts, vingt-cinq années. Il n’était donc pas un partisan du Seigneur des Ténèbres quand il était avec ma mère, d’un côté cela ne m’étonnait pas. Ma mère avait toujours montré son soutien envers les moldus, elle croyait fermement qu’en alliant nos forces mutuelles nos deux mondes s’en trouveraient considérablement amélioré. Elle n’avait aucune idée de la réalité de la vie, a ses yeux moldus et sorciers était les deux faces d’une même pièce, et la magie ne devait pas leur être caché. Ce qu’elle ne voyait pas, c’était la faiblesse affligeante des moldus, leur fragilité évidente les rendaient totalement inutiles, n’étant alors que de la chaire fraiche pour n’importe quel sorcier.
J’imaginais alors les nombreux débats qu’ils avaient dû avoir étant ensemble. William n’avait probablement pas changé sa vision des moldus en a peine un an, et ma mère étant Sang-de-Bourbe elle avait toujours été du coté des moldus. Je retenais un sourire en supposant que les pseudos insultes de ma mère n’avaient jamais changé, et que de ce fait elle avait probablement traiter William de tête de cornichon ou encore de « bloody jammie dodger ».

« Je consentirais peut-être bien à vous rejoindre. Mais je me permets d’émettre quelques conditions qui seront à tes yeux, je l’espère, de simples broutilles »

Un regard de défis accompagné d’un sourire complice je prenais le temps de boire une gorgé de cet alcool bien trop fort. J’eu alors une brève pensée pour Tom, il fallait que je pense à prendre de ses nouvelles et, éventuellement, l’aider à gérer son addiction. Lorsque le liquide ambré toucha mes papilles, je ne pus retenir une grimace de douleur, il était de plus en plus mauvais et fur a mesure que je le buvais.
La respiration de William s’était quelque peu emballé lorsque nos corps s’étaient touchés, je lui faisais plus d’effet que ce que je ne pensais, ce qui me fit sourire. J’avais eu l’avantage toute la soirée, et ça n’était pas près de s’arrêter. Toujours assis sur la table je lui offrais mon sourire le plus charmeur, l’invitant implicitant à revenir collé son corps sur le mien.
Je commençais également à déboutonner mon pantalon, non pas que j’avais envie de lui montrer mon magnifique caleçon, il y avait sur mes jambes plus de cicatrices que de poil, plus de bleus que de peau, j’avais passé un temps dingue à m’entrainer afin de devenir le sorcier le plus fort de Poudlard, j’avais non seulement échoué, mais j’avais par la même occasion pas mal abimé mon corps.

« D’abord, j’aimerais que tu me promettes que vous rejoindre me rendra plus puissant »

A ces mots j’écartais un peu plus les jambes, lui laissant amplement la place de se rapprocher de moi a nouveau. C’était pour moi une façon d’analyser à quel point mon charme jouait sur lui, était-il dirigé par ses hormones ou était-il capable de les contrôler ? J’étais tout de même le pantalon baissé face à lui, lui laissant découvrir un peu plus de détail sur l’intimité de mon corps.

« Ensuite, j’aimerai que tu me promettes que l’échec ne fais pas parti de vos options. »

Je ne le lâchais pas du regard, scrutant le moindre mouvement de sourcil, la moindre contracture de son visage qui pourrait me laisser deviner ses émotions du moment, son ressentis de la situation. Si je n’avais pas eu les informations données par ma mère, jamais je n’aurais eu les clés pour lire en lui. D’autant plus que j’étais conscient que ma lecture n’était que superficielle, il cachait très bien son jeu. Il vivait une double vie, cachant sa véritable appartenance depuis vingt-cinq longues années c’est bien qu’il avait un talent d’acteur !
Cependant il y avait quelques particularité de sa personnalité qu'il n'arrivait pas a masquer, il aimait le pouvoir c'était évident, l'échec ne devait pas être dans son vocabulaire.

« Enfin … »

Je rapprochais à nouveau nos corps l’un de l’autre, ma main empoigna la sienne pour la redéposer sur mes hanches, je basculais ma tête en arrière, je ne soutenais plus son regard mais lui laissais la vue sur ma gorge palpitante, s’il l’avait voulu il aurait pu l’attraper et resserrer son emprise. Non pas que cela m’aurait déplus d’ailleurs.

« Je suis curieux, j’aimerais entendre ta voix me murmurer cette fameuse autre raison »

Je me mordis la lèvre et roulais mes yeux vers lui, la gorge toujours présentée comme un plat de résistance, lui offrant le contrôle sur ma peau et mon corps. Tout ceci n’était qu’un jeu pour moi, je savais qu’il aimait le pouvoir, eh bien je le lui offrais. Je souris et, après avoir plonger mon regard dans le siens le temps d'un battement de cil, je fixais le plafond de la bibliothèque.

"Alors ... Deal ?"
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Anonymous
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Mar 3 Nov - 19:54
Dans le combat que nous menions, cette Cause pour laquelle nous nous battions à notre manière, il y avait deux poids et deux mesures. Il y avait ceux qui, comme moi, tâchaient de ne pas faire trop de vagues afin de ne pas retourner contre nous une population déjà assez frileuse et puis il y avait les autres… En effet, certains Mangemorts avaient tendance à foncer dans le tas sans réfléchir, agissant comme si la pureté de leur sang les rendait complètement fous, comme si cela annihilait leurs capacités réflexives au point de faire n’importe quoi... et c’était à cause de ces gens-là que les Mangemorts avaient eu mauvaise réputation ces dernières années. La population avait besoin d’une Cause menée avec sagesse, stratégie et intelligence. En cela, il était primordial de présenter une image impeccable, discrète et affable, afin de placer nos pions aux bons emplacements et tenter comme cela de mener à bien la partie d’échecs qui se jouait dans l’ombre. Le retour des Ténèbres était proche, mais la population n’en avait pas encore conscience... dans cette optique, notre discrétion nous permettait une bien meilleure avancée que celle obtenue avec le Seigneur des Ténèbres, une quinzaine d’années plus tôt.
Le regard que portait le jeune homme sur mon bras était plus qu’intéressé, cela se voyait, cela se sentait… Et s’il n’avait été déjà une cible parfaite pour un recrutement, j'aurais sans doute saisi la chance que m'offrait son intérêt marqué pour sauter sur l'occasion. Mais je gardais tout de même dans un coin de mon esprit que le bassiste de Draoidh avait quitté la scène pour venir directement prendre l’air, laissant sécher la sueur du concert, sans la nettoyer sous une bonne douche… Alors, bien évidemment, je n’aurais pas été contre l’idée de prendre une douche avec lui et de lui frotter le dos, soyons clairs, mais… son attitude bien trop ouverte et son corps bien trop offert, cela me poussait à me poser des questions.

Si je le recrutais pour venir grossir nos rangs, ce n’était pas avec l’idée de le baiser à la moindre occasion, non, je n’aimais pas trop cette idée de lier les deux… du moins pas comme cela, pas aussi rapidement. Mes plans cul, je ne les choisissais pas pour devenir des Mangemorts. Et quand je finissais par me taper l’une de nos jeunes recrues, ce n’était pas quelque chose de calculé au départ, c’était plutôt quelque chose qui venait naturellement, parce que le moment s’y prêtait.
Or, là, très clairement, le musicien me chauffait. Et j’avais beaucoup de mal à garder les idées claires parce que dans pareilles circonstances, évidemment, le corps avait parfois tendance à réagir plus vite que la raison… mais je ne voulais pas tout gâcher encore une fois parce que je n'aurais pas pu tenir ma queue en place. Hors de question de laisser des pulsions me contrôler. Il me fallait rester concentré sur quelque chose qui allait m'aider à garder la tête froide.
Et pour cela, le fait que le jeune homme ne se soit pas douché était sans aucun doute une chance pour moi. S’il avait été fraîchement savonné, je lui aurais sauté depuis longtemps et je l’aurais sans aucun doute retourné sur cette table sans ménagement. Mais ce n’était pas le cas. Et je comptais bien garder mon sang froid, quitte à me calmer autrement par après. Le tout était de ne pas le laisser avoir sur moi ce pouvoir qu’était le désir.

Et il ouvrit son pantalon, comme une énième provocation, comme une invitation que je me devais de refuser, car s’il devait se passer quelque chose entre lui et moi ce soir, ce ne devait pas être quelque chose de charnel. Hors de question. D’abord parce que cela irait à l’encontre du principe de base du recrutement, ensuite pour des raisons d’hygiène. Une fois douché, oui, mais pour l’instant, non.
Alors, j’évitais de baisser les yeux vers son entrejambe. Je ne devais pas m’intéresser à cela, pas pour le moment. Aussi continuais-je plutôt à chercher son regard des yeux. Je devais rester concentré sur ma respiration, en trois temps, pour ne pas me laisser envahir par tout cela.
Dans ce genre de circonstances, les conseils que m’avait prodigués Angus par le passé s’avéraient bien souvent d’un grand secours. Ses techniques étaient parfois un peu bizarres et hors de la réalité, mais je devais avouer que là, pour le moment, son truc de la respiration et de la cohérence cardiaque, ça semblait fonctionner. Peut-être parce que j’étais tellement focalisé sur cela que j’en oubliais le corps de ce jeune homme. Il fallait dire, aussi, qu’avant que je ne reprenne le fil de mes pensées et que je ne me mette à me concentrer comme le voulaient les préceptes de mon psychomage, j’avais bien senti l’accélération et la lourdeur naissante de mon souffle.

Ce garçon était une tentation. Et je ne pouvais pas céder à cette tentation. Mais quand je l’écoutais, même si nos corps étaient si proches, c’était plutôt un caractère que je n’appréciais pas top qui se révélait. Il me demandait de lui promettre des choses que n’importe quel sorcier ne pouvait promettre, à vrai dire, car, même si nous étions dotés de magie, de puissance et de bien des possibilités en termes de compétences, nous ne pouvions pas décider de l’avenir.
Alors, en effet, faire partie des Mangemorts pourrait lui apporter plus de puissance. Il pourrait être entrainé par un sorcier compétent, il pourrait apprendre aux côtés de sorciers puissants et de grands duellistes, mais sa puissance dépendrait aussi de ses prédispositions et de son propre travail. Et là, à moins de le soumettre à l’imperium pour le forcer à travailler, je ne pouvais rien faire pour lui. En tout cas, ce qui était sûr, c’était que je ne pourrais pas le prendre comme apprenti, étant donné que j’aurais certainement plus souvent envie de le prendre que de lui apprendre des choses. Je me connaissais assez bien pour savoir comment j’étais dans ce genre de situations.
« Tu serais d’abord formé et entrainé, pour maximiser tes capacités. Tu apprendrais des choses que ni les livres ni Poudlard ne pourraient t’enseigner. Et puis, évidemment, tu serais vite rompu à mener des combats et des duels de toutes sortes. »
Avec cela, n’importe qui progresserait. Et c’était bien dans ce sens que Meredith et moi avions établi un programme de formation pour nos recrues.

Quant à sa question concernant l’échec… Là encore, on ne pouvait pas prévoir l’avenir, mais on pouvait œuvrer pour que les choses progressent dans notre sens, à notre manière. Certes, je détestais l’échec, comme la plupart de nos compagnons mangemorts, d’ailleurs, nous préférions évidemment la réussite et le triomphe, comme tout le monde. Mais j’avais tendance à sanctionner les échecs, à vouloir pousser chaque mangemort à se dépasser, à repousser ses limites pour que notre Cause puisse progresser réellement. C’était peut-être cela qu’il voulait entendre.


« Nous ne sommes pas des sorciers mous et larvaires comme le sont la plupart des gens. J’ai pour habitude de ne pas accepter l’échec. » Je pouvais tolérer une erreur de parcours, certes, puisque c’était humain, mais celui qui persévèrerait dans son erreur méritait à mes yeux qu’on lui arrache les siens. « Nous favorisons une prise de responsabilités en toute connaissance de cause. Quelqu’un qui n’est pas à la hauteur n’a pas sa place dans nos rangs. »
Avec ce genre de discours, je retournais peu à peu la situation, bien qu’entre ses jambes, je puisse difficilement ignorer que ce garçon était plein de possibilités.
« Est-ce que toi tu te sens à la hauteur ? Et si c’est le cas… est-ce que tu l’es vraiment ? Voilà les vraies questions que tu dois te poser. Tu es le seul à disposer des éléments de réponse. »

Provocateur, il en ajouta une couche, me demandant clairement de lui murmurer l’autre raison qui pouvait me pousser à le vouloir dans nos rangs et, tandis qu’il se positionnait comme pour s’offrir, éperdu, à moi, je restais droit et je pris la résolution de reculer d’un pas. Légèrement, certes, mais c’était un geste lourd de sens. Je ne murmurerais pas.
« Je pourrais t’avoir comme je veux, Darius, tu n’as pas l’air de t’en rendre compte. De gré ou de force, ici ou ailleurs. »
Bien sûr que j’aurais pu. Il était déjà arrivé que l’imperium serve à contrôler quelqu’un pour ce genre de choses. Et puis, si j’avais vraiment voulu, j’aurais aussi pu transplaner avec lui jusqu’à mon manoir où j’aurais fait de lui ce que bon me semblait. Amant, soumis, jouet… les possibilités étaient nombreuses, là encore.
« Je suis venu te faire une proposition. C’est chose faite à présent. Tu me communiqueras ta réponse quand tu auras réfléchi. Je ne veux pas d’une tête brûlée irréfléchie dans nos rangs. »

De façon prévisible, je m’apprêtais à prendre congé. Je n’avais pris qu’une seule gorgée de cet alcool infâme et il ne m’en fallait pas plus.
« Je vais te laisser méditer à tout cela. Ne cherche pas à me retrouver, nous viendrons vers toi en temps voulu pour connaître ta décision. »
Même si ma femme était très ouverte d’esprit, je ne me voyais pas recevoir du courrier d’un jeune homme aussi provocant chez moi. Si ce n’était pas mon épouse qui pouvait tomber dessus à tout moment, ce pouvait être mon fils ou ma fille et, vu leur âge, je préférais éviter de les confronter à des jeunes sorciers comme celui-là. Gueule d’ange, certes, c’était indéniable, mais comportement bien trop léger et trop allumeur pour que je daigne prendre un tel risque.
J’étais prêt à transplaner pour regagner ma demeure. Je ne voulais pas rester seul avec lui ici ou je savais que je finirais par craquer.
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Anonymous
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Ven 6 Nov - 18:44
Avant d’arriver à Poudlard, je vivais ma vie comme un criminel. Sorcier parmi les moldus je devais cacher qui j’étais, les autres enfants n’auraient pas pus comprendre, et les adultes ? C’aurait été pire. Malgré tous ce que ma mère pouvait prôner elle restait consciente de cette dure réalité. « Ce n’est pas de la haine, c’est de la peur » me répétait-elle, « un jour viendra où nous marcheront main dans la main ». Mais elle ne pouvait rester aveugle face aux faits.
Il s’appelait Martin, amis dès le premier regard nous passion tout notre temps libre ensemble, jouant et rigolant comme de simples enfants innocents. Nous avions à peine six ans, nous étions blancs de tout mal et de toute haine, seul notre amitié importait. Nous passions des mois ensembles, puis des années, à huit ans j’eu le droit de partir en vacances avec sa famille, de doux souvenirs de l’Irlande subsistait d’ailleurs de ce voyage. Nous étions proches et, à cette époque, je pensais que rien ne pourrait nous séparer. Et pourtant, à peine deux ans après ce voyage, lors d’un long weekend d’été tout a basculé. Cachés derrière le cabanon de mon jardin, l’envie de crâner nous titillait l’esprit et malgré les avertissements de ma mère, lorsque mon tour est venu de lui montrer ce que je savais faire, je lui montrai les quelques sorts que je connaissais. Il ne lui en fallut pas plus pour s’affoler, crier au monstre et se jeter sur moi. Ce jour là nous nous sommes battus, hurlant, frappant, mordant, griffant, … Nous étions deux animaux sauvages en quête de sang. Lorsque ma mère est arrivée pour nous séparer, je me trouvais au-dessus de Martin la baguette pointer vers lui, le menaçant d’un quelconque sort de mort que bien entendu je ne connaissais pas. Réagissant au quart de tour, elle nous embarqua à l’intérieur pour régler la situation en privé. Après ce jour, ni Martin ni ses parents ne se souvinrent de l’Irlande, ni même d’aucun des souvenirs que, moi,  j’avais en tête.
Il arrivait encore que les mots que prononça Martin ce jour là, résonnent dans ma tête les jours de pluie et de doute. Avec les années, ces mots devinrent une raison supplémentaire à passer une heure de plus à la bibliothèque, ç tenter un essai de plus avec ma baguette.
Le jour suivant l'incident, j’entendis parler de ce groupe de mages puissants appelé Mangemorts, j’en appris plus sur leur motivation, leur histoire, leurs pratiques. Au débit de ce que ma mère espérait de moi, ce qu’elle me dit ce jour la résonnait en mon âme, coïncidant étrangement avec ce que mes valeurs semblaient être. Dans mes yeux d’enfant blessé, ils semblaient bien plus sur le chemin de la Vérité que n’importe quel partisan de l’Ordre. J’avais alors redoublé d’effort dans ma pratique magique, voulant m’éloigner le plus possible de ce sang moldus qui coulait dans mes veines, voulant faire partis des plus forts. Si les mangemorts prônaient la puissance, eh bien je serais leur choix logique. Les heures que je consacrais à mon entrainement demeurent à ce jour incalculables, tout comme le nombre d’écorchures que m’ont valus ces entrainements.

J’avais écouté les réponses de William en silence, décomposant chacun de ses mots je prenais le temps de considéré chacune de ses réponses une a une. J’avais en face de moi un homme d’affaire, un homme capable de faire tout dire et son contraire dans ses phrases, il m’était important d’être sur la même longueur d’onde que lui. Il était très sérieux quand il parlait, son ton était calme et impassible, cela faisait autant froid dans le dos que ce que ça ne forçait le respect. Il planait autours de cet homme, une forte aura qu’on aurait pu prendre pour de la force tranquille, mais qui découlait plus du sadisme et de la psychopathie qu’autre chose.

« Est-ce bien à moi de déterminer si oui ou non j’en ai la force ? Dans cette pièce tu es le seul à connaitre la réalité de l’entrainement ou du terrain, tu connais le sentiment des raids. Et tu dois connaître les douleurs qu’on ressent en pleine bataille, tu sais de quoi ils sont capables contre nous. La seule chose que je peux te promettre, c’est de mettre tout mon cœur et ma vie dans ce que tu me propose. Si j’en suis à la hauteur ? Ce sera à toi d’en juger. »

Il s’éloigna de moi, mettant immédiatement un terme a toute possibilité de jeu, éloignant la frivolité de nos discussions non-verbal. Je me redressais en silence, un léger sourire se dessinait alors qu’il parlait de la possibilité de m’avoir où il voulait, quand il le voulait. J’étais parfaitement conscient de cette réalité, l’homme que j’avais face a moi avait dix fois ma force et au moins autant en savoir magique de plus que moi, je n’étais qu’une feuille fébrile face à ce chêne massif. Mais de nous deux, il était l’ignorant. Je voulais qu’il craque, je voulais qu’il me montre ses péchés avant de lui annoncer la lourde vérité. Je voulais qu’il souffre, qu’il paye pour nous avoir abandonné.

Mon pantalon à nouveau boutonné à mes hanches, je m’appuyais sur mes mains et fis un petit bond pour atterrir sur mes pieds, j’offris alors un franc sourire à William et me promenais autours des grandes étagères à nos côtés. Le dos tourné à mon interlocuteur, mon index glissait sur les différentes couvertures en cuire des livres rangés, je savourais la sensation des gravures et des reliefs sur ma peau. Je ne répondis pas, mon cœur battait la chamade et mon souffle était court, les seuls mots que j’aurais pus lui répondre risquais de trop en dévoiler trop vite. J’étais audacieux mais pas stupide, le silence était mon meilleur allié.

« Il n’y a rien que tu puisses faire là maintenant pour me tester ? »

J’étais curieux. J’avais préparé mon corps depuis des années pour ce moment, j’étais passé par les pires situations pour fortifier mon corps, mon métabolisme et mon esprit. Je me sentais prêt a toutes éventualités, toutes douleurs et toutes tentations, mais l’étais-je vraiment ? En situation désespérées, étais-je capable de ne pas quitter mon objectif de vu et d’avancer, quel qu’en soit le prix ? Une partie de moi en était convaincue.
Il semblait visiblement prêt à quitter les lieux, estimant n’avoir plus rien à me dire, pensant que j’allais attendre bien gentiment son retour pour lui donner ma réponse. Est-ce que cela réveilla en moi de vieilles douleurs d’enfant, je ne le savais pas, mais je n’acceptais pas être traiter comme une vulgaire poupée. Ma main se crispa sur la tranche épaisse d’un livre orange, je ne fis pas face à William, serrant les dents je tentais de rester calme.

« Non. Non, je n’attendrais pas sagement que vous veniez à moi en temps voulu. La prochaine fois que nous nous reverrons, tu graveras la Marque sur mon bras. »

Je poussai un long soupir, les yeux fermés je reprenais doucement le contrôle de mes émotions, lâcha alors l’emprise de ma main sur ce pauvre livre innocent et offris à nouveau toute mon attention au mangemort en face de moi, la bouche desserrée, une idée que je qualifiai de « couillu » pointa le bout de son nez. Les heures s’étaient écoulées, la soirée devenue nuit noire nous offrait un cocoon de solitude, la possibilité de faire ce qu’il nous chantait, nous n’avions aucun témoin, aucune preuve.
Mon corps était détendu, j’avais envie d’en découdre. En fait, j’avais surtout envie de laisser un souvenir impérissable dans son esprit. Je voulais que jamais il ne soit capable d’oublier le jour de notre rencontre, le jour où un garçon un peu trop audacieux se présenta à lui. Je me positionnais en face de lui, une distance de sécurité respecter pour ne pas le mettre mal à l’aise, baguette rangée j’étais à sa merci.

« Je veux savoir maintenant si j’en suis capable. Fais ce que tu veux, fais-moi mal, torture mon corps et mon esprit, mais fais-en sorte qu’on sache tous les deux si tout ça vaut le coup. »

Mon regard se ralluma d’un coup, j’avais cette étincelle de provocation quand je le regardais, ce sourire de défis quand nos yeux se regardaient l’un l’autre. J’étais étonnement très calme face a la probabilité énorme de douleur atroce que je m’apprêtais à subir, je savais que beaucoup du travail de résistance se passait dans la tête. C’est pour cela que je me focalisais sur les sensations positives que je pouvais ressentir à cet instant, la fraicheur de l’air sur mon visage ou la douceur de ma chemise. Ma respiration lente et profonde fit ralentir mon rythme cardiaque, je ne pipais mot, lui laissant tout le temps dont il aurait pu nécessiter avant de ce lancé dans pareil barbarie de façon aussi insolite. La possibilité pour moi de potentiellement apprendre de nouveaux sorts ou enchantements, j’étais secrètement impatient de voir ce dont il était réellement capable.
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Anonymous
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Jeu 12 Nov - 8:38

Dans la plupart des situations que je rencontrais, je pouvais agir en suivant quelques règles assez simples qui m’empêchaient bien souvent de me faire des ennemis ou de me mettre dans des situations délicates. Par exemple, j’évitais toujours d’aborder les sujets qui fâchent, comme celui de l’argent, celui de la politique ou celui des croyances. Des sujets sur lesquels il y avait toujours des désaccords, de tout temps et en tous lieux. Il était simplement impossible d’être d’accord sur tout avec les autres personnes, c’était humain, on avait tous nos convictions et des façons de fonctionner qui pouvaient être différentes.

Alors voilà, ce soir, puisqu’il n’y avait nu faux-semblant ni passe-droit, je n’avais pas essayé de détourner la conversation. Parler des Mangemorts, aussi ouvertement, n’était peut-être pas l’idée du siècle, mais ce jeune homme était tombé sur moi… Pour peu qu’il ait pu croiser le chemin d’un autre type, le jeune Darius aurait pu se retrouver bien mal embarqué… Au fond, peut-être était-ce une chance que ce soit moi et pas un autre. Mangemort ou non, d’ailleurs.

« Je ne te dis pas de déterminer quoi que ce soit, mais juste d’être prêt et sûr de toi.  » Ce garçon était impatient. Beaucoup trop. Cela ne pourrait que porter préjudice… à lui-même d’abord, à la Cause peut-être ensuite… « Si tu respectes ton engagement et que tu te lances corps et âme, ça devrait aller en ce sens. »

Je ne voulais pas commettre d’impair, j’avais déjà trop souvent tendance à me laisser guider par des pulsions, je ne tenais pas à réitérer ce genre de chose ce soir. C’était pour cette raison que j’avais préféré reculer. Je le regardais dans les yeux, en m’efforçant de ne pas avoir envie de regarder plus bas. Et, finalement, j’eus le sentiment que cela avait fonctionné. Bon, je n’étais pas tiré d’affaire pour les prochaines fois que je le verrais, surtout s’il rejoignait notre Cause, mais au moins, pour ce soir, je n’avais pas cédé. J’espérais qu’il verrait cela comme une force de ma part, une volonté de fer, quelque chose comme cela.
Lui, il était si à l’aise, si nonchalant, si joueur… je devais me montrer responsable, comme on était en droit de l'attendre d'un adulte. Qui plus est, d'un adulte de mon âge. Même s’il avait sous les yeux une version rajeunie de moi-même, j’avais plus de quarante ans, j’étais un homme accompli. Toujours avide de sexe, mais accompli tout de même.

Le recul que je pris marqua un tournant dans la soirée. Il avait reboutonné son pantalon. Ce serait déjà plus facile pour moi de résister à la tentation.
Mais il me demanda de le tester. Un test ? Je n’avais jamais envisagé cela. Ce Darius voyait les Mangemorts comme une élite qu’il souhaitait, qu’il rêvait de rejoindre. Il voulait quelque chose qui puisse faire office d’examen d’entrée, en quelque sorte, et ce n’était pas dans nos habitudes de faire cela, nous avions plutôt tendance à prendre les volontaires et à les abandonner en cours de route s’il s’avérait qu’ils n’étaient pas à la hauteur. Pas de test d’entrée, donc, en règle générale, mais s’il tenait à me prouver sa valeur immédiatement pour que je décide de le convier à un prochain meeting de Mangemorts…
« Là, maintenant, non. Nous ne procédons pas comme cela. Je peux t’envoyer un hibou et te confier une mission dans deux ou trois jours pour que tu puisses faire tes preuves rapidement. »  

Cela me laisserait, bien sûr, tout le loisir de réfléchir à ce que je pourrais bien lui demander. Mais vu le personnage, je devais bien fignoler le truc. Et si c’était une mission de collecte d’informations, j’avais un peu peur qu’il ne soit pas suffisamment discret. Sauf si cela impliquait de jouer de ses charmes. Ça oui, j’étais convaincu qu’il pouvait le faire et sans trop se forcer. J’en avais déjà eu la preuve ce soir : si j’avais voulu, j’aurais pu me faire ce garçon… mais, vu ma métamorphose, il pensait que j’étais plus jeune que ce que j’étais vraiment, c’était sans doute pour cela qu’il m’avait chauffé, s’il avait su que j’étais plus proche de la cinquantaine que de vingt-cinq ans, il n’aurait peut-être pas essayé de m’allumer comme cela.

Et dans ses propos, il m’affirmait, en me tournant le dos, que je ne le reverrais pas avant de lui apposer la Marque. Je ne tenais pas à entrer dans les détails concernant la Marque et le cérémonial qui l’entourait. Il verrait cela en temps voulu, s’il le désirait vraiment.
« Bien. Tu peux toujours m’envoyer un hibou au Ministère, en ce cas. Tu disposes des informations nécessaires pour ça. »  

Son idée de le torturer… était un peu dérangeante. Je n’étais pas partisan de ces manières de former les jeunes recrues. Tobias en était la preuve. Je n’avais pas voulu lui faire ressentir les effets des impardonnables tout simplement parce qu’à mes yeux, ce n’était pas comme cela qu’il pouvait apprendre.
« Tu verras cela quand tu auras ton mentor. Je ne prends pas d’autre apprenti pour le moment. » J’avais Tobias Towsen à coacher et c’était bien suffisant. Je préférais bien faire les choses et il me semblait que me lancer dans plusieurs formations simultanées pour de jeunes recrues était juste le meilleur moyen de ne pas aller au fond des choses, de ne pas les faire aboutir vraiment.

Mon intuition me disait que ce garçon finirait par nous rejoindre. Peut-être même qu’il me reprocherait mes choix de ce soir. Mais nous n’en étions pas là pour le moment. Je savais pourquoi j’agissais comme cela, en mon âme et conscience, et cela me suffisait.
« Tu n’auras plus rien de moi ce soir, Darius. La patience est une vertu qu’il te faudra cultiver. »
Difficile de résister à la tentation, mais il le fallait. Je savais bien que si je lui lançais un Doloris ici et maintenant, cela reviendrait à réactiver des envies que j’avais eu du mal à réfréner. Et je n’avais pas envie de perdre mon temps à essayer de ne pas succomber alors qu’il me suffisait juste de ne pas faire ce qu’il me demandait.

Cette fois, je m’éloignais plus encore, prenant ostensiblement la direction de la sortie. « Tu seras contacté dans quelques jours par quelqu’un. » Le sous-entendu était assez clair : cette personne, ce ne serait pas moi.

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Live concert in Manchester || ft. Darius
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