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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages


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Deception Bay ♦ Hestia :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Mer 13 Mai - 3:07
Deception Bay
Thalia & Hestia

« You never said why you went away, we'll meet again in Deception Bay. You promised you would be here to stay, we'll meet again in Deception Bay»
Le poids sur mes épaules était tellement lourd maintenant. Je me considérais forte, je me considérais indépendante et débrouillarde. Malheureusement, j’avais surestimé ma force. J’avais pensé pouvoir gérer le manque de gallions en travaillant, en achetant du matériel et des vêtements usagés. J’avais pensé pouvoir gérer l’absence de toit en étudiant durant l’année et en travaillant l’été pour me payer un appartement. J’avais pensé pouvoir gérer la solitude en m’entourant de nouvelles personnes, en étant indépendante comme je l’avais toujours été. Ces belles idées avaient fait, pendant un temps. Maintenant, c’était autre chose. Tout mon petit monde s’effritait, jour après jour. Rien n’avait été catastrophique, sur le long terme. Plusieurs personnes de mon entourage étaient disparues et je commençais à sentir plus fortement ces absences. Ce n’était pas des morts subites ou choquantes. Loin de là. La vie les avait emmenés ailleurs et c’était normal. Ils évoluaient et suivaient le chemin qu’ils traçaient. Ils ne pouvaient pas se laisser trainer en arrière par les autres. Si on fait ça, on ne pouvait qu’être malheureux. C’était bien pour ça que j’avais quitté ma famille. Ils voulaient me freiner, me retenir dans leurs bras et moi je les avais brisés. J’avais dit non et le chemin que j’avais tracé depuis ce moment avait fait de moi ce que je suis maintenant. Une adulte de 21 ans qui avait la tête pleine. Elle était pleine d’idées, de rêves et dernièrement elle était surtout pleine de questionnements auxquels je ne pouvais répondre.  

Depuis le début du mois de septembre, Hestia refusait de me parler, de me voir, de me considérer comme une personne à part entière. Je l’avais perdue une deuxième fois et elle était encore partie avec la moitié de mon être. Elle était tout ce qu’il restait de mes racines, de mes bases, de ce que j’étais. Elle seule comprenait, elle seule savait d’où je venais, parce qu’elle aussi venait de la même source. J’avais écouté ce que ma sœur avait dit, je lui avais laissé énormément d’espace, ne l’embêtant pas. Je pensais que ça lui passerait, qu’elle accepterait ce que j’avais fait. Oui je lui avais menti, oui il y avait eu de la manipulation. Par contre, je refusais d’accepter ce qu’elle avait dit. Je l’aimais, peu importait son avis. Elle ne me croyait pas et mon objectif depuis septembre était de lui prouver que je disais la vérité. Je m’étais creusé les méninges pour essayer de trouver une solution et c’est en entendant des élèves parler de leurs cours de défense contre les forces du mal dans un couloir. Ils avaient dû se défendre contre un épouvantard et se racontaient leur plus grande peur, ce qu’ils avaient vu devant eux. C’était ça que je devais faire, j’allais devoir lui montrer mon épouvantard. Je me rappelais encore du moment où j’étais passée devant mon premier épouvantard. J’avais vu ma sœur qui me regardait avec dédain. Ce n’est pas grand-chose, mais ça m’avait franchement brisé le cœur. Elle avait le même regard que mes parents lorsque je leur parlais de mes idées qui ne leur plaisaient pas.

Ça remontait à quelques années déjà, mais je doutais fortement qu’il ait changé. Je n’avais plus de famille, pas de conjoint et pas d’argent. Je ne voyais pas ce que j’aurais dû voir d’autre devant cette créature. Pour réussir mon plan, j’allais devoir en dénicher un. En sachant que des élèves avaient dû en confronter dans l’école dernièrement, je savais qui aller voir pour le trouver. J’avais donc contacté l’enseignant de défense contre les forces du mal pour savoir si je pouvais utiliser sa créature pour un projet personnel. Étant une étudiante assidue et qui, en plus, n’avait jamais fait de vagues, je me disais que ce serait sûrement une possibilité pour lui. Après un échange de hiboux et une rencontre dans son bureau, j’avais pu le convaincre de me laisser sa caisse, en lui promettant de ne pas faire de conneries, avec un plus joli vocabulaire bien sûr, et de le lui ramener en fin de journée. Ma parole donnée, j’ai emmené la caisse dans la classe d’étude des runes et je l’ai rangée dans un coin avant de quitter pour quelques instants, pour communiquer avec ma cadette. Je n’allais pas aller la voir, je savais que ça la mettrait à rebrousse-poil et je ne pouvais pas me le permettre. Je tenais à ce qu’elle vienne. J’allais essayer de la convaincre avec un hibou.

18/12/19
Salut Hestia,
Je sais que tu ne veux plus me parler, mais j'aimerais quand même que tu viennes me rejoindre tout à l'heure dans la salle d'étude des runes. T'es pas obligé de dire quoi que ce soit, je veux juste te montrer quelque chose. Je vais t'attendre à 15h.
J'espère te voir
Je t'aime Hestia
Thal


Mon hibou envoyé, je suis retournée dans la classe d’études des runes et je me suis assise sur un bureau pour patienter. J’aurais pu aller la voir directement, mais en y réfléchissant bien, je me disais que ça allait la frustrer et pour moi, ce serait plus simple de gérer la sensation de me faire poser un lapin que de sentir un vrai refus en plein visage.
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Hestia Carrow
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Lumos
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Mon allégeance : ma soeur Thalia et moi-même. C'est déjà pas mal
Sam 23 Mai - 15:28
Deception bay


Thalia ◊ Hestia

You never said why you went away, we'll meet again in Deception Bay. You promised you would be here to stay, we'll meet again in Deception Bay

 

Quand elle avait vu le hibou de Thalia se poser devant elle lors du petit-déjeuner, Hestia avait compris que sa journée n’allait pas être tout à fait comme les autres. Elle avait tout d’abord été surprise de voir un oiseau s’arrêter à sa hauteur, elle ne recevait que rarement du courrier, contrairement à la plupart de ses camarades, ses parents ne prenaient pas la peine de lui écrire régulièrement et quand ils faisaient l’effort de se saisir de leur plume c’était pour la noyer de reproches, alors elle préférait largement quand ils gardaient le silence. Elle n’avait pas de raison de recevoir de hibou, pas de famille assez aimante pour prendre régulièrement de ses nouvelles, pas d’abonnements à des magazines quelconques ou aux journaux, quant à ses rares amis, eh bien ils étaient à Poudlard avec elle, alors elle n’avait pas de raison d’attendre de hibou de leur part puisqu’ils n’avaient qu’à traverser quelques couloirs pour venir lui parler. Pourtant, malgré le manque d’habitude, il ne lui avait pas fallu plus de quelques secondes pour reconnaitre l’oiseau de Thalia, elles avaient échangé du courrier pendant les vacances d’été alors désormais Hestia savait à quoi ressemblait son hibou. Ou du moins elle savait le distinguer au milieu des autres et lui avait appris que tenter de lui mordiller les doigts pour attirer son attention aurait pour unique résultat qu’elle le transforme en botte de paille. C’était gagnant-gagnant. Mais alors que les élèves assis à ses côtés ouvraient leurs courriers avec une impatience et une délectation manifeste, Hestia était restée là à contempler le petit morceau de parchemin. Patte tendue, le hibou n’avait pas eu l’air de comprendre pourquoi sa destinataire ne se saisissait pas de son courrier, en équilibre instable sur sa patte unique, il avait tourné la tête dans tous les sens à la recherche d’un soutien quelconque. Sautillant sur place, il avait finalement dû pousser un ululement interrogatif pour que la verte sorte de son état second et n’attrape la lettre, lui causant un soulagement profond qui put se lire dans ses grands yeux fauves.

Pourtant, alors qu’elle laissait la bestiole chiper quelques céréales sur la table des Serpentards, Hestia avait de nouveau hésité. Cette lettre venait de Thalia, ça ne faisait aucun doute. Mais cela faisait des mois que les deux sœurs ne s’étaient pas parlé alors les questions se bousculaient dans l’esprit de la Serpentarde. Qu’est-ce que Thalia pouvait bien avoir de plus à lui dire ? Hestia avait eu le sentiment qu’elles en avaient assez dit lors de leur dispute, en tout cas pour sa part elle avait tout balancé à sa sœur et tant pis si ça avait fait mal, ce qu’elle avait ressentit à ce moment là avait été bien pire encore. Alors que voulait-elle ? Et pourquoi maintenant ? Thalia n’avait pas tenté de lui parler depuis début septembre, ce qui avait enfin été une décision censée de sa part, Hestia savait qu’elle aurait mal vécu une confrontation forcée. Pourtant aujourd’hui, la lionne semblait prête à rompre ce silence qui s’était installé entre elles. Le seul problème c’était que la verte n’était absolument pas sûre d’en être au même point. Dès qu’il s’agissait de décrypter ses sentiments, Hestia n’arrivait plus à rien, c’était pire lorsqu’ils comportaient une si forte dose de rancœur et de douleur. Et pire encore quand tout cela était causé par la personne qui était la plus chère à son cœur : Thalia. Cependant, ce n’était pas en restant dans l’ignorance la plus totale qu’elle saurait quoi faire. Ce ne fut qu’après avoir échangé un regard avec Adèle qui se trouvait de l’autre côté de la table que la Serpentarde avait enfin consentit à ouvrir la lettre que son ainée lui avait adressé. Un long soupir en suivit la lecture, comme si pendant tout ce temps elle avait retenu sa respiration sans même s’en rendre compte. Lentement, elle avait replié le parchemin et l’avait posé à côté de sa tasse de café, elle avait pris sur elle pour ne pas tourner la tête vers la table des Gryffondors où elle pouvait imaginer Thalia tenter d’apercevoir sa réaction. A la place, elle se força à prendre de longues inspirations et à se saisir de sa boisson alors que le contenu de son courrier envahissait déjà son esprit. La missive ne comportait que quelques lignes, et c’était tant mieux, la verte n’avait aucune envie de devoir lire plusieurs pages de supplications, d’ailleurs elle n’aurait sans doute pas dépassé quelques lignes si ça avait été le cas. Mais heureusement ça ne l’était pas, il n’y avait ni supplication, ni explications désespérées, juste une demande. Et un rendez-vous.

Ces quelques lignes avaient pourtant suffi à plonger Hestia dans la plus grande des hésitations. Son premier réflexe avait été de refuser tout net la demande de sa sœur, sa trahison lui avait fait trop mal, elle ne voulait pas lui laisser l’opportunité de retourner le couteau dans la plaie. Mais au fur et à mesure que la matinée avançait, le doute s’était lentement insinué en elle. Pendant des mois, Thalia avait respecté la distance que la verte avait mis entre elle. Elle n’avait pas tenté de lui parler, elle n’avait pas essayé de la contacter ou, pire, de la supplier. Elle avait compris ce dont la Serpentarde avait besoin et lui avait laissé du temps. Avec Hestia c’était certainement la meilleure chose qu’elle ait pu faire. Forcer la verte à l’écouter n’aurait pas manquer de déclencher sa colère, elle se serait braquée et tout aurait été pire encore. Sur ce point au moins Thalia prouvait qu’elle connaissait encore sa sœur et qu’elle était capable de respecter ses décisions et ses sentiments, même lorsque celle-ci avait du mal à les déchiffrer. Alors Hestia ne lui devait-elle pas la même chose ? La Serpentarde avait réclamé le silence et elle l’avait eu. Maintenant que Thalia lui demandait un peu de son temps, ne pouvait-elle pas le lui accorder ? Mais en même temps, Hestia ne pouvait s’empêcher de se demander si c’était une bonne idée. Les dernières actions de Thalia lui avaient déjà montré qu’elle n’avait pas vraiment confiance en elle. Alors qu’est-ce qu’il pouvait ressortir d’autre de cet entretien que plus de douleur ? Elle avait déjà été déçue de la plus cruelle des manières, Hestia, elle refusait de laisser ça se reproduire. Sa sœur était certainement la personne capable de lui faire le plus de mal au monde. Elle l’avait déjà prouvé. Les arguments pour et contre n’avaient cessés de tournoyer dans l’esprit de la Serpentarde. Elle n’avait pas répondu à la missive, pas parce qu’elle refusait ou parce qu’elle voyait là un moyen de se venger de sa sœur et de lui faire mal à son tour, mais simplement parce qu’elle ignorait complètement ce qu’elle allait faire. Elle changeait d’avis toutes les deux minutes, décidant un instant de laisser une chance à la lionne avant de se convaincre que ce serait surtout l’occasion parfaite pour elle de rouvrir les blessures qu’elle lui avait causé. Elle ne savait plus quoi penser ou quoi faire et cette indécision allait la rendre folle.

En désespoir de cause, et après avoir manqué de se faire mordre par une plante en cours d’herbomagie parce qu’elle n’était pas assez concentrée sur ce qu’elle faisait, Hestia avait finit par profiter du déjeuner pour montrer la lettre à Adèle. Sa meilleure amie était parfaitement au courant de ce qu’il s’était passé entre les deux sœurs et elle comprenait les sentiments qui étreignaient la Serpentarde depuis sa confrontation avec Thalia. Adèle ne prenait pas à la légère les mensonges et manipulations aussi Hestia s’était-elle sentie particulièrement soutenue par sa meilleure amie. Lui demander conseil était la meilleure chose qu’elle pouvait faire. Même si la française avouait qu’elle n’était pas la mieux placée pour prendre des décisions dès que ça touchait à la famille, elle avait aussi souligné qu’elle n’avait rien à perdre à se rendre à ce rendez-vous. Aller voir ne l’obligeait à rien et au pire, si ce que Thalia avait à lui dire ne lui plaisait pas, rien ne la forçait à rester. La blonde avait raison bien sûr, Hestia se prenait bien trop la tête, mais après tout ce qu’il s’était passé entre les deux sœurs, ça semblait inévitable. La Serpentarde voulait se protéger, mais à force elle risquait de passer à côté de quelque chose. Après savoir remercier sa meilleure amie, Hestia s’était rendue à son dernier cours de la journée. Une fois celui-ci terminé, elle avait prévu de se rendre à la bibliothèque pour récupérer des livres à étudier pendant les vacances, mais la lettre de Thalia changeait tous ses plans. Malgré les conseils pleins de bon sens d’Adèle, la verte ne pouvait s’empêcher de continuer à hésiter. Elle voulait prendre la bonne décision, mais elle ne voulait plus se montrer vulnérable. Par Merlin, pourquoi est-ce que tout devait être tout le temps aussi compliqué ? Ils étaient nombreux, les sorciers à avoir des familles parfaitement fonctionnelles, mais bien sûr il avait fallu que ce ne soit pas son cas.

La lettre désormais froissée dans sa main, Hestia avait laissé ses camarades partir chacun dans des directions différentes. L’heure donnée par Thalia venait tout juste de passer et lorsque la Serpentarde releva la tête, elle se trouvait devant la porte de la salle d’étude des runes. Apparemment son corps avait pris sa décision pour elle. Un brusque élan de nervosité lui rappela qu’il n’était pas trop tard pour faire demi-tour mais Hestia le balaya. Adèle avait raison, elle devait au moins comprendre de quoi il en retournait. Alors plutôt que de fuir comme son cœur lui intimait de le faire, la verte poussa la porte de la salle et fit quelques pas en avant pour se retrouver dans son encadrement. Elle n’avança cependant pas plus, ses prunelles ne tardèrent pas à se fixer sur Thalia qui l’attendait assise sur le bureau du professeur. Elle l’observa quelques secondes en silence. « Tu avais quelque chose à me montrer ? » Demanda-t-elle finalement d’une voix calme et maitrisée. Pas de fioriture, pas de faux-semblants, elles n’étaient pas là pour ça et elles le savaient toutes les deux. Hestia voulait bien laisser une chance à sa sœur mais elle refusait de jouer les hypocrites et de lui tomber dans les bras en oubliant ce qu’elle lui avait fait. Rien n’était aussi simple, la verte ne voulait pas que la lionne se berce d’illusions, ce n’était pas parce qu’elle avait finalement accepté de venir que ça voulait dire qu’elle lui pardonnait. Hestia n’oubliait pas le mal qu’on lui faisait, encore plus quand sa venait de quelqu’un d’aussi cher à son cœur. Elle prit une profonde inspiration. « Je suis là. » Déclara-t-elle simplement, pour briser le silence désagréable qui menaçait de s’installer entre elles. Après les mois qui venaient de passer, ça n’aurait pas dû la gêner, mais étrangement c’était le cas.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Anonymous
Invité
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IRL
Dim 5 Juil - 20:29
Deception Bay
Thalia & Hestia

« You never said why you went away, we'll meet again in Deception Bay. You promised you would be here to stay, we'll meet again in Deception Bay»
J’étais installée dans la salle de classe où j’avais déposé la caisse quelques heures plus tôt. J’étais à peine sortie de là, préférant ne pas prendre de chance. Et si Hestia arrivait plus tôt? Et si elle venait rôder et que je la manquais en descendant manger ou bien en allant me chercher un bouquin pour travailler en attendant? Je ne voulais pas prendre ce risque. J’avais donc tout apporté avec moi. Après avoir envoyé mon hibou à la recherche de ma cadette, j’avais été à ma salle commune me chercher du travail pour m’occuper l’esprit et les mains et j’étais passé par les cuisines me chercher de quoi grignoter durant la journée. Je disais bien la journée puisque je ne savais pas du tout si ma sœur allait venir au rendez-vous que je lui avais donné et j’étais prête à attendre la journée au complet s’il le fallait. S’il ne venait pas à l’heure, elle pourrait bien changer d’idée plus tard et venir voir. Qui sait? Je doutais énormément de mes démarches, mais c’était le mieux que je puisse faire dans les circonstances. La patience n’était pas toujours ma meilleure qualité, mais ce jour-là elle devrait être ma meilleure amie. Je n’aurais pas été prête à faire ça pour tout le monde, mais pour ma sœur j’aurais tout fait.

J’avais encore de la colère à cause de ce qu’elle m’avait dit. Cette frustration n’était pas dirigée vers la Serpentard, mais plutôt vers moi. J’étais la cause de tous nos problèmes et je m’en voulais énormément de créer autant de soucis. La base du problème était ma crise existentielle qui m’avait poussée à quitter la maison il y a de ça plus de trois ans. Si je n’étais pas partie, je ne serais pas allée en Grèce et si je n’étais pas allée au pays du tzatziki, je ne me serais pas fait mordre. Si je ne m’étais pas fait mordre, je n’aurais jamais menti à Hestia puisqu’il n’y aurait pas eu matière à mentir. C’était un raisonnement que j’étirais énormément, je le savais. Plein de choses qui ne se sont pas produites et donc je n’aurai jamais conscience auraient pu se produire à la place et la situation n’aurait peut-être pas été meilleure. Je ne le saurai jamais. J’avais eu cette réflexion après avoir discuté avec une voyante à Neverland. Je lui avais demandé de lire mon avenir et elle m’avait avertie que les réponses que j’allais recevoir pouvaient ne pas être celles que je désirais et que c’était risqué. Cet avertissement m’avait fait reculer et je n’étais pas retournée la voir. Je ne voulais pas savoir si l’avenir allait être encore plus noir pour la Serpentard et moi. J’aurais voulu seulement des réponses positives, mais ni Soledad ni moi n’avions de contrôle là-dessus… d’où mon recul.

Tout semble en désordre quand je raconte cette journée parce que mon cerveau allait dans tous les sens sans réellement voir ce qui se passait. J’ai passé le plus clair de mon temps à fonctionner comme si j’étais sur le pilotage automatique. J’avais envoyé mon hibou tôt ce matin-là, j’avais été chercher l’épouvantard, l’avait emmené dans la classe d’étude des runes dans sa caisse et l’avait laissé dans un coin à l’écart pour qu’on n’y touche pas. Par chance, je n’avais qu’un cours ce jour-là, en matinée. J’y suis donc allée en ayant franchement la tête ailleurs. Les jurisprudences entraient par une oreille et sortaient par l’autre. Aidan m’a secouée à quelques reprises pour me faire revenir en classe et pour me demander si j’allais bien. Je lui avais parlé de mes problèmes avec Hestia et voyait bien que ma tête était dans mes chaussettes, bien loin de mes livres. Il m’avait donc laissée en paix le reste du cours. Je lui en étais reconnaissante. Après, je suis allée à la cuisine me chercher à manger, j’ai pris un paquet de bouquins et je suis allée à la salle d’étude des runes. J’avais de la chance, il ne semblait pas y avoir de cours qui s’y donnaient en après-midi. Dans une école comportant en un collège et une université, c’était de la chance pure et simple. Je suis donc entrée, nerveuse, et me suis installée, prête à attendre. J’ai lu des notes, j’ai fait des devoirs, j’ai renversé de l’encre sur un parchemin que j’ai réussi à sauver à coup de baguette. J’ai fait un paquet de trucs, mais je ne me suis jamais concentrée à 100 %. J’avais toujours l’esprit d’Hestia qui flottait au-dessus de ma tête. J’ai fini par tout fermer et je me suis assise sur le dessus du bureau de l’enseignant et j’ai attendu en essayant de voir tous les scénarios possibles dans ma tête. Tout y est passé, des sourires, des larmes, des cris. Il me fallait seulement espérer que ma sœur allait venir et que ce soit un scénario heureux qui se produise. C’est là que j’ai attendu la porte s’ouvrir. J’ai tourné la tête et j’ai vu ma sœur, debout dans l’encadrement de la porte, immobile. « Tu avais quelque chose à me montrer ? » Effectivement, j’avais quelque chose à lui montrer et mon cœur se serrait juste à y penser. Ça allait faire mal, je le savais. J’espérais que mon épouvantard n’aurait pas trop changé depuis le temps. Aurais-je dû tester avant? Sûrement. Est-ce que je pensais que mon épouvantard avait changé? Pas vraiment. Hestia était tout ce que j’avais, comment aurait-ce pu être autre chose? « Je suis là. » Effectivement, elle était là. Je suis descendue du bureau du prof et je me suis avancé de quelques pas, restant tout de même à distance de ma sœur. Je ne voulais pas brusquer, au contraire. Je voulais qu’elle reste, qu’elle voie. J’ai fait un très petit sourire face à son air très sérieux, essayant de l’amadouer comme je le pouvais.

« Je suis contente que tu sois là. Je ne te prendrai pas trop de temps. Notre dernière conversation m’a laissé un goût très amer dans la bouche tu vois. T’as dit que je t’utilisais, que le fait que tu sois ma sœur ne comptait pas pour moi. Je peux pas t’en vouloir te le penser et je veux pas qu’on reparte en guerre comme chez Eliael. Depuis septembre j’essaie de trouver une façon de te prouver ma bonne foi et j’ai fini par trouver. C’est ce que je voudrais te montrer. »

Je suis allée dans le coin de la classe chercher la caisse et avec un coup de baguette je l’ai guidée jusqu’au-devant de la classe. Hestia était encore dans le cadre de la porte alors que la boîte se déposait au sol. Piquant ma baguette dans mes cheveux, je me suis tournée vers ma sœur.

« Si ça te va, je préférerais que tu entres et que tu fermes la porte, je préférerais que ça soit seulement pour toi et pas pour ceux dans le couloir. Si ça te va pas, tu peux te retourner et partir. »

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Sam 18 Juil - 22:25
Deception bay


Thalia ◊ Hestia

You never said why you went away, we'll meet again in Deception Bay. You promised you would be here to stay, we'll meet again in Deception Bay

 

Pourquoi est-ce que tout devait être sans cesse aussi difficile ? Cette question, Hestia se l’était souvent posée ces dernières années, mais elle avait l’impression qu’elle revenait plus souvent encore depuis quelques temps. La Carrow avait rapidement compris que sa vie ne ressemblait pas à celle de la plupart de ses camarades. Être née dans une famille de sang-pur aux idées conservatrices la mettait irrémédiablement à part. Elle aurait beau se battre contre ça, s’en insurger de toutes ses forces, à moins d’un retournement drastique de situation, ce n’était pas près de changer. La plupart ne voyaient que les bons côtés à être né dans une telle famille, ou du moins uniquement ce qu’ils voulaient bien voir. Ils s’imaginaient une vie de luxe, dans un manoir, avec de beaux vêtements, des soirées mondaines passées à danser et des conversations délicieuses. Tout ça n’était pas entièrement faux, mais ça restait tout de même éloigné de la réalité. La fortune d’Hestia n’était pas la sienne, son manoir lui inspirait plus souvent une prison dorée qu’un endroit de rêve et les soirées auxquelles ses parents la trainaient étaient plus ennuyeuses qu’autres choses. Quant aux conversations de ses pairs, la Serpentarde avait vite appris à s’en méfier, dans leur monde rien n’était laissé au hasard et la moindre information pouvait mener à une trahison. Au fond, sa vie n’avait rien du glamour que les autres lui prêtaient, elle en était même loin. Le pire c’était que tout ça n’était que la partie visible de l’iceberg. Ce que nul ne voyait, c’était que vivre ainsi avait un prix. La pression du regard parental, les exigences sans fin qui reposaient sur ses épaules. Hestia croyait y être habituée, pourtant chaque année il était plus difficile de tout supporter sans rien dire. Sans rien recevoir en retour. Sa sœur avait craqué la première, à raison la Serpentarde en convenait, et depuis rien n’avait plus été pareil.

En fait, depuis la vie n’avait jamais été aussi difficile. Et les années qui passaient ne semblaient pas améliorer les choses. Pendant l’été, Hestia avait presque cru que le vent avait enfin tourné, qu’elle allait pouvoir souffler un peu. Mais le répit avait été de courte durée, seulement quelques semaines pendant lesquelles elle avait pu s’habituer, et apprécier, le goût de la simplicité avant qu’elle ne lui soit cruellement refusé. Ça avait commencé quand Grigori lui avait appris leurs fiançailles. Ça aurait pu être un non évènement, Hestia s’attendait à cette nouvelle depuis longtemps, elle savait que ce n’était qu’une question de temps avant que sa famille ne se décide. Ce qu’elle n’avait pas vu venir, c’était que le slave en ferait lui-même la demande auprès de ses parents sans même chercher à la consulter avant. Le sentiment de trahison qui l’avait envahi avait été pire encore que la colère qu’elle avait pu ressentir à l’encontre de ses parents. Grigori ne cherchait qu’à l’utiliser. Et apparemment, ça n’avait pas été le seul. Thalia aussi s’était adonné à ce petit jeu, au plus grand désespoir de Hestia. Sa propre sœur avait choisi de la manipuler pendant des mois. Alors que la verte pensait travailler sur une potion pour une inconnue, c’était en réalité pour son aînée qu’elle faisait tout ça. La chute avait été encore plus rude qu’avec le Dimitrov. La Serpentarde vouait une confiance aveugle en sa sœur, c’était une des rares personnes en ce monde sur qui elle savait qu’elle pouvait compter les yeux fermés. Apparemment elle avait eu tort. Le pire n’avait pas été d’apprendre qu’elle lui avait camouflé sa condition de sirène pendant tout ce temps, mais de comprendre qu’elle n’avait pas eu assez confiance en elle pour lui dire la vérité le moment venu. A la place, la lionne avait choisi de la garder dans le noir, de l’utiliser. C’était quelque chose que Hestia ne pouvait pas oublier.

Certes, Thalia avait fini par avouer la vérité à Hestia. Mais elle venait bien trop tard, aux yeux de la verte, le mal était fait. Sa sœur avait beau lui avoir tout dit, elle avait aussi, et surtout, pris la décision de la faire travailler sur une potion pour elle, sans le lui dire. Tout ça, elle ne l’oubliait pas et ce fut certainement la raison pour laquelle elle hésita tant à la rejoindre au point de rendez-vous qu’elle lui avait donné. D’un côté, les arguments d’Adèle se tenaient, elle n’avait rien à perdre à écouter ce que la Gryffondor avait à lui dire, de toute façon elles étaient déjà en froid et ne s’étaient pas parlé depuis des mois, faire pire aurait été difficile. Mais d’un autre côté, la verte avait été profondément blessée par le comportement de son ainée à son égard et elle se demandait si tout ça n’allait pas surtout rouvrir les plaies qu’elle avait mis des semaines à panser. Le dilemme était difficile : passer à côté d’une opportunité pour se protéger, ou accepter de s’ouvrir et peut-être faire bouger les lignes. Hestia ne savait plus trop ce qu’elle voulait. Il y avait eu tant de hauts et de bas avec Thalia qu’elle était perdue. Elle était sa sœur et elle l’aimait plus que tout, mais ça voulait aussi dire qu’elle était la personne la plus à même de la faire souffrir. Et Hestia elle était fatiguée de voir que même sa propre famille la faisait souffrir. Malgré sa réticence et son appréhension, la Serpentarde avait quand même fini par se rendre devant la salle où Thalia lui avait donné rendez-vous. Elle ignorait encore si c’était une bonne idée, mais Adèle avait raison : elle devait au moins savoir ce que sa sœur avait de si important à lui dire. Si Thalia avait trouvé le moyen de tout arranger entre elles alors autant essayer de lui laisser une petite chance. Et si ce n’était pas le cas, eh bien la Serpentarde n’était plus à une déception près.

Une profonde inspiration plus tard, Hestia avait poussé la porte de la salle et, se tenant dans son encadrement, elle avait annoncé sa présence à sa sœur, assise sur le bureau du professeur. Hestia observa la lionne descendre de son perchoir pour s’approcher un peu mais ne bougea pas. « Je suis contente que tu sois là. Je ne te prendrai pas trop de temps. Notre dernière conversation m’a laissé un goût très amer dans la bouche tu vois. T’as dit que je t’utilisais, que le fait que tu sois ma sœur ne comptait pas pour moi. Je peux pas t’en vouloir te le penser et je veux pas qu’on reparte en guerre comme chez Eliael. Depuis septembre j’essaie de trouver une façon de te prouver ma bonne foi et j’ai fini par trouver. C’est ce que je voudrais te montrer. » Thalia lui adressa un mince sourire auquel elle ne répondit pas non plus. La verte n’était pas ouvertement hostile, mais elle était clairement sur la défensive. Elle était là parce que sa sœur avait demandé sa présence, pas parce qu’elle lui pardonnait tout ce qu’il s’était passé entre elles. Elles étaient dans un entre deux et pour le moment Hestia attendait de voir avant de réagir. La mention de leur dispute du mois de septembre lui arracha tout de même un pincement au cœur, ainsi que l’idée que pendant tout ce temps Thalia ait cherché une solution pour tout arranger entre elles. « Pour moi non plus, ce n’était pas une conversation très agréable. » Déclara-t-elle simplement. Oh non, ça n’avait clairement pas été le cas et elle tenait à ce que la lionne en soit consciente. Ce jour là, elle avait été en colère mais surtout elle s’était sentie trahie et blessée. Les mots qu’elle avait prononcés, elle les avait pensés et c’était encore le cas aujourd’hui. Mais ce n’était pas parce qu’elle les lui avait lancés avec hargne que ça ne lui avait pas fait mal de les utiliser. Ça avait été difficile pour Thalia de les entendre, mais les dire avait été tout aussi dur pour Hestia. Ni l’une, ni l’autre n’était sortie indemne de cette discussion.

Il ne restait plus qu’à espérer que les choses soient différentes aujourd’hui. Sans un mot de plus Hestia regarda sa sœur faire venir une caisse jusqu’à elles. « Si ça te va, je préférerais que tu entres et que tu fermes la porte, je préférerais que ça soit seulement pour toi et pas pour ceux dans le couloir. Si ça te va pas, tu peux te retourner et partir. » La verte fronça légèrement les sourcils, elle savait qu’elle était là pour que Thalia lui montre quelque chose mais elle ne s’était pas attendue à se trouver devant une caisse en bois. S’il avait fallu imaginer quelque chose, Hestia aurait sûrement imaginé un album photos ou n’importe quoi pouvant faire appel à des souvenirs de moment heureux qu’elles avaient partagés. Elle reporta un instant ses prunelles sur sa sœur avant de hocher la tête. « Ça me va. » Lentement, elle fit un pas dans la pièce et referma la porte derrière elle. Au fond, elle aussi préférait que cette entrevue reste entre elles. Elle ignorait encore ce que son ainée avait en tête mais elle ne voulait pas que ça fasse le tour de l’école. Tout le monde était déjà au courant qu’elles étaient en froid alors que seul Eliael avait pu assister à leur dispute, pas la peine d’empirer les choses. Hestia savait combien les rumeurs pouvaient aller vite à Poudlard. « Je suis là, Thalia, Tu peux me montrer ce que tu veux, ou dire ce que tu as à me dire. » Ajouta-t-elle en songeant que si elle gardait le silence plus longtemps, sa sœur n’allait pas tarder à faire une crise de nerfs. Si la Serpentarde appréhendait cette rencontre, la lionne avait carrément l’air fébrile. Apparemment elle attendait beaucoup des instants qui allaient suivre, ce qui semblait logique vu qu’elle avait l’air de considérer tout ça comme leur chance de se réconcilier. De nouveau, la verte se demanda ce qu’elle avait bien pu trouver, mais elle ne lui posa pas la question, elle préférait attendre de voir de ses propres yeux. Une fois la porte refermée, elles furent totalement isolées des élèves qui pouvaient passer par là, il n’y avait pas de raison que quiconque cherche à entrer dans la salle d’étude des runes. Hestia abandonna son sac à ses pieds avant de s’adosser tranquillement contre le bois de la porte. Finalement ses prunelles ambrées dévièrent de la caisse en bois et son contenu mystérieux pour se poser sur Thalia. « Je ne vais pas partir. » Du moins pas pour le moment. Pas avant que Thalia n’ait pu lui montrer la raison de leur présence là. A partir de là, elle verrait. Hestia lui laissait une chance, c’était quand même le minimum, pour Thalia, pour elle. Pour elles deux et cette forme de famille qu’elles formaient encore lorsqu’elles se trouvaient ensembles. Au fond, Hestia espérait tout de même ne pas avoir à fuir sa sœur. Pas une nouvelle fois.

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Mar 4 Aoû - 18:59
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Thalia & Hestia

« You never said why you went away, we'll meet again in Deception Bay. You promised you would be here to stay, we'll meet again in Deception Bay»
J’avais appris depuis bien longtemps que quand on fait partie de la famille Carrow, il n’y a rien de simple dès le départ. Ce ne serait pas amusant que les choses soient faciles, franchement. Il fallait travailler dur pour avoir ce qu’on voulait. Mes parents avaient toujours dit ça et pendant un temps, je me suis dit que c’était censé. Après tout, la vie ne nous donne pas toujours tout ce qu’on veut. Il faut le mériter. Cependant, plus le temps passait, plus je réalisais que j’avais des obstacles de plus à cause de mon nom de famille, ou bien à cause des idées préconçues de mes parents. Il est normal de travailler pour ce qu’on veut, par contre, travailler plus que les autres pour des raisons comme ça, ça, ce n’est pas juste. Au moins, je me disais que je n’étais pas la seule à le vivre ainsi, ma sœur était passée par là, Adèle m’en avait parlé elle-même durant l’été et Arthur aussi. C’était même ce qui nous avait rapprochés lui et moi. Deux enfants différents du reste de leur famille, ça a de quoi créer des liens. Nos vies avaient été radicalement différentes de celles des élèves autour de nous. Ils avaient beau être attentifs et essayer de comprendre, ils n’y arrivaient pas nécessairement. La question la plus fréquente était « Pourquoi? ». Généralement, seulement dire parce que c’est comme ça ne suffisait pas. Ils ne comprenaient pas tout le bagage que nous devions trainer derrière nous, comme des boulets nous ralentissant dans notre évolution dans le monde. Tout était plus long, plus difficile, plus désagréable.

Au début, je me disais que quitter la maison, quitter les idées de mes parents et tout le reste allait m’aider et j’y ai cru pendant un moment. Mais, malheureusement, on a beau sortir la fille des Carrow, les Carrow ne sortent jamais de la fille. J’allais toujours rester qui j’étais. Je dirais même que quitter ma famille m’a compliqué la vie sur plusieurs points, mais je m’y attendais. Plus d’entrée d’argent, mais c’était normal et prévu, plus de jugements des autres familles et de la mienne, ça aussi c’était prévu. Par contre, ça n’enlevait rien aux difficultés à le vivre. Personne n’a de plaisir à se faire juger par les autres. Avec le temps, j’avais fini par les ignorer. Qu’est-ce que j’en avais à foutre de ces gens? Rien du tout. Et puis tant mieux s’ils ne voulaient plus de moi, je ne voulais pas plus d’eux. Ma seule réelle difficulté que je n’avais pas prit en compte quand j’étais partie, c’était Hestia. Nous avions eu des difficultés, causées par nos parents bien sûr. Ils avaient intercepté mes hiboux, avaient empêché tous les contacts entre ma sœur et moi et tout ça seulement pour ma couper d’eux, rendant leur fille malheureuse. On voit facilement que nous avons eu de bons parents. En fait, parents c’est trop gentil pour eux, je devrais plutôt dire géniteurs. Malgré ça, nous avons pu régler nos problèmes et avons même passé un bel été ma cadette et moi. Jusqu’à ce jour de septembre où Eliael et moi avions décidé de lui révéler ce que j’étais. C’était trop tard pour ma sœur et malgré que mon cœur avait été brisé par sa réaction de rejet, je ne pouvais pas lui en vouloir. Je lui avais effectivement caché ce que j’étais devenue. Mon but n’avait pas été de l’utiliser, pas à proprement parler, mais c’était ce qui en était ressorti. J’avais brisé la fiole de potion qu’elle avait laissée chez mon mentor, je ne l’avais pas utilisée. Je ne le méritais pas.

Comme je l’ai dit au début, depuis longtemps je sais qu’il faut se battre pour ce que nous voulons et c’est pourquoi je me trouvais dans cette salle de classe. J’allais me battre pour retrouver ma sœur. C’était la bataille de la dernière chance, si elle ne voulait pas de moi, j’allais accepter son choix, j’allais la libérer de ses liens avec moi, mais avant je me devais d’essayer cette dernière tentative. Elle était arrivée, enfin. Malgré mon sourire timide à la fin de mes explications, Hestia était restée de glace, comme elle savait si bien le faire. « Pour moi non plus, ce n’était pas une conversation très agréable. » C’était une évidence. J’avais beau avoir terminé en larme au sol consolée par Eliael, Hestia avait été seule quand elle était partie. Le sentiment de trahison qui l’avait probablement emplie avait dû être très difficile à gérer, surtout en solo. Cette dispute avait été violente dans ses mots. Nous nous étions souvent disputé la Serpentard et moi, mais jamais de cette façon. La caisse maintenant arrivée à mes côtés, j’avais donné quelques instructions à ma sœur, pour que tout se passe bien, dans un environnement relativement contrôlé. Le froncement de sourcil de ma petite sœur me fit hésiter. Avais-je trop poussé? Allait-elle partir? Cependant, elle sembla se reprendre, me fixa et hocha la tête. « Ça me va. » Elle ferma la porte derrière elle. « Je suis là, Thalia, tu peux me montrer ce que tu veux, ou dire ce que tu as à me dire. » J’ai hoché la tête, nerveuse comme jamais. C’était le moment où jamais. J’ai jeté un dernier regard à ma sœur qui venait de s’adosser à la porte en bois tout en laissant son sac par terre. « Je ne vais pas partir. » C’était tout ce qu’il me fallait. Elle allait rester, elle allait voir ce que je voulais lui montrer, elle allait comprendre, du moins, je l’espérais.

Je me suis finalement mise devant la caisse de bois, nerveuse en sachant très bien ce qui allait sortir de là. J’ai pris deux grandes inspirations et je l’ai ouverte. L’épouvantard est sorti de là, et en quelques secondes à peine il a changé sa forme l’adaptant à ce qu’était ma plus grande peur. Hestia s’est matérialisée devant moi, l’air dure, dédaigneux. Elle me regardait de haut en bas, comme si elle avait peine à me reconnaître. Je voyais dans ses yeux du dédain, comme si je ne valais rien. C’est l’impression que j’avais, que je ne valais rien. J’avais abusé d’elle, je l’avais utilisée comme si elle n’était qu’une pure étrangère. Les yeux qu’il y avait devant moi étaient les mêmes que j’avais vus chez Éliael. Ils étaient froids, pleins de haine et de dégoût. Le rictus de sa bouche devant mon malheur montrait un peu de fierté, comme si elle était contente que je me sente comme ça. Elle pouvait l’être, contente je veux dire, je le méritais. Elle me faisait penser à un animal sauvage devant sa proie au sol, affaiblie et qui sait qu’elle n’a plus aucune chance. Je n’avais plus de chance, la seule qu’il me restait se déroulait en ce moment et les yeux de ma sœur qui était sortie de la boîte me disaient que c’était peine perdue. Je devais rester debout, rester droite, forte, mais voir ça, ça me donnait seulement envie de me laisser tomber par terre. Je n’avais plus de force. Se battre était rendu trop difficile, trop lourd. Le poids sur mes épaules m’enfonçait dans le sol et j’avais peine à en sortir. Je ne le voulais plus. Sans me retourner, toujours en fixant le double de ma sœur, j’ai déclaré très faiblement.

« Tu vois ? »

Les épaules affaissées, le dos courbé sous le poids de la culpabilité et de ma tristesse, je n’avais pas eu la force de regarder la vraie Hestia. La fausse était hypnotisante et douloureuse. C’était ce que je méritais.

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Ven 14 Aoû - 18:00
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Thalia ◊ Hestia

You never said why you went away, we'll meet again in Deception Bay. You promised you would be here to stay, we'll meet again in Deception Bay

 
Elles y étaient. Après les bonheurs simples de l’été passé et la douleur des cris de septembre, les deux sœurs se faisaient de nouveau face pour une nouvelle explication. Une énième confrontation. Bien des années auparavant, Hestia n’aurait jamais cru en arriver là avec sa sœur. Thalia était tout pour elle, il en avait toujours été ainsi, elle était son modèle, son soutien, son roc. Elle était celle qui couvrait ses bêtises et ses escapades dans le bois qui bordait leur demeure, elle était celle qui l’encourageait dans la voie des potions. Celle qui lui avait donné l’affection dont elle avait toujours manqué. En grandissant, Hestia voulait être comme elle : forte et indépendante. Thalia n’était pas juste une sœur, elle était un peu plus que ça. Dans une famille comme la leur, vivre en paix était un objectif inatteignable, Thalia était celle qui lui avait apporté un peu de bonheur et de sérénité. Le départ de la lionne avait été difficile à vivre, Hestia l’avait vécu comme un abandon, renforcé par le silence qui avait suivi. Les actes de leurs parents avaient été cruels, mais elles avaient réussi à passer au dessus. Il en avait toujours été ainsi entre elles, lorsqu’elles étaient ensemble leur famille ne comptait plus, elles avaient juste besoin l’une de l’autre pour former cette famille dont elles avaient tant besoin. Alors apprendre que sa sœur, sa si chère sœur, lui avait menti et l’avait manipulé pendant des mois avait été un coup dur pour Hestia. Tous ces espoirs, toutes ces promesses que représentait Thalia s’étaient trouvés empoisonné par la trahison. La chute avait été incroyablement rude. Les mots qu’elle avait prononcés ce jour là aussi, mais elle n’en avait éprouvé aucun plaisir, bien au contraire, ils avaient fait autant de mal à Thalia qu’à elle. Ils s’étaient fichés en elle pour ne plus en sortir, les semaines avaient passés et ils étaient toujours là, douloureux comme au premier jour.

Et c’était sûrement pour ça qu’elle se trouvait là aujourd’hui, pour faire taire la douleur, d’une manière ou d’une autre. Soit elle parvenait à l’apaiser, soit elle l’enterrait pour ne jamais plus avoir à en souffrir. Aux yeux de Hestia, cette rencontre n’avait pas d’autre issue possible. Il n’y avait plus de troisième voie, pas après ce qu’avait fait Thalia. Soit sa sœur parvenait à lui faire comprendre que ces choix n’avaient pas été simplement de la manipuler, soit il n’y avait plus de retour en arrière possible. La confiance avait été brisée et pour la Serpentarde c’était impossible à oublier en un claquement de doigt. Elle avait néanmoins choisi de laisser une chance à son aînée, sûrement qu’elle le lui devait, au fond elle se disait que ça ne pouvait plus être pire. Elles venaient de passer trois mois sans s’adresser le moindre mot, Hestia ne voyait pas comment la situation pourrait empirer. Elles n’avaient plus rien à perdre et peut-être tout à gagner, la verte le savait, si elle ne faisait pas l’effort de faire un pas vers Thalia elle s’en voudrait sûrement toute sa vie, alors autant tenter le coup. Pourtant, alors même qu’elle l’avait rejoint dans la salle d’étude des runes, la verte restait perplexe quant à ce que son aînée avait en tête. Elles étaient seules dans la pièce, ce qui convenait parfaitement à Hestia, une discussion lui semblait donc le plus logique, jusqu’à ce que Thalia amène jusqu’à elle une caisse en bois. Malgré sa curiosité, elle ne posa aucune question. Tout ça, leur dispute, cette rencontre, Thalia en était à l’origine, alors elle décida de lui laisser les rênes. Elle était venue, alors qu’une part d’elle lui avait intimé de rester à l’écart, elle estimait qu’elle avait fait sa part et que c’était bien assez. Désormais elle était là pour voir ce que sa sœur avait à lui montrer, la suite ne dépendait plus d’elle.

Adossée contre la porte, Hestia garda le silence. Malgré son attitude refermée, elle restait particulièrement attentive à tout ce qui se déroulait dans la salle. La verte se demandait ce que sa sœur avait bien pu trouver à lui montrer et pourquoi elle pensait que cela pourrait tout changer entre elles. Sourcils froncés, elle observa Thalia se placer devant la caisse, prendre plusieurs inspirations et finalement ouvrir la caisse. Hestia se redressa vivement en voyant une forme s’en échapper. Un épouvantard à ne pas en douter. Machinalement, sa main s’était portée à la poche où était rangée sa baguette, mais elle arrêta son geste en voyant la forme que la créature avait pris. « Qu’est-ce que… » Souffla-t-elle avant de se stopper en plein milieu de sa phrase. Bouche-bée elle contempla en silence l’épouvantard de sa sœur. Ou plutôt, son propre reflet. Parce que c’était bien de ça qu’il s’agissait. La créature n’avait pas pris la forme de la faucheuse, d’une araignée géante ou d’un clown terrifiant, mais son apparence. Hestia sentit quelque chose se bloquer dans sa gorge alors qu’elle se contemplait. Elle fit un pas dans la pièce. L’épouvantard était sa copie conforme dans toute son arrogance. Son regard était noir, son port de tête hautain, tout en elle transpirait la suffisante, l’orgueil, l’insolence. Sans un mot, elle regarda son double porter sur Thalia des prunelles emplies d’un dédain qui était presque physique. Un rictus satisfait étira les lèvres de la fausse Hestia, provoquant un malaise encore plus prononcé chez la vraie. « Tu vois ? » Avec difficulté, la verte s’arracha à la contemplation de son double pour poser ses prunelles sur Thalia. Hestia fut encore plus surprise de voir l’état de sa sœur. Même si celle-ci ne la regardait pas, elle voyait bien ses épaules affaissées et la tristesse sur ses traits, la fière lionne n’était plus, en fait elle paraissait si misérable que Hestia sentit son cœur se serrer. C’était son épouvantard qui mettait Thalia dans un tel état, mais si son épouvantard la représentait, alors c’était elle qui causait tout ça.

Soudainement, s’en était trop pour la verte. Thalia, l’épouvantard, elle. Elle ne voulait plus voir tout ça. « Ca suffit. » Lança-t-elle brutalement en s’avançant, baguette sortie. Elle dépassa sa sœur pour se trouver en première ligne face à l’épouvantard. Une fraction de seconde elle affronta le regard de son double et fut frappée par ce qu’elle y lu. C’était elle, mais dans ses pires travers, la fière, intouchable Hestia, celle qui ne ressentait plus rien. Elle n’était plus juste Hestia, elle était Hestia Carrow. Oh, ses parents auraient été fiers de la voir ainsi et cette idée lui fit mal. Et puis, aussi soudainement qu’il était arrivé, l’épouvantard changea de forme. Son double disparu pour laisser place à une sorte de brume noire qui commença à se répandre dans la pièce. Mais la Serpentarde n’était pas là pour ça, sa peur n’avait aucune importance face à ce qu’il se jouait avec sa sœur. Elle lui laissa à peine le temps de se développer et brandit sa baguette pour prononcer le contre sort. Aussitôt, les ténèbres explosèrent en une pluie de paillettes multicolores. Une explosion de joie qui ne pouvait pas être plus en décalage avec la scène qui se jouait. Hestia n’y prêta pas plus attention, les paillettes n’avaient pas encore touché le sol, qu’elle renvoyait l’épouvantard dans sa caisse. Elle resta un instant là, figée, à regarder la caisse sans la voir. Quand elle se tourna enfin vers Thalia, Hestia se sentait toujours aussi paumée. Son incompréhension se changeait en malaise et la souffrance qui se lisait sur les traits de son aînée indiquait que rien de tout ça n’était sans conséquences.

Un nouveau silence s’étira entre les deux sœurs. Hestia s’efforçait de mettre le doigt sur ce qui causait son sentiment de malaise mais elle avait du mal. Les sentiments, et surtout leur compréhension, n’avaient jamais été son fort après tout et c’était exactement dans ce genre de situation que ça la desservait. Elle savait qu’elle devait dire quelque chose, sa sœur venait de s’ouvrir à elle, elle en était consciente. L’épouvantard prenait la forme de la peur la plus terrible d’une personne et Thalia venait d’affronter la sienne devant elle. Sauf que sa peur c’était elle. Ou du moins une version d’elle qu’elle était presque sûr d’avoir représenté lors de leur confrontation chez Eliael. Cette idée lui fit l’effet d’une morsure glaciale. Finalement, la Serpentarde fit un pas vers sa sœur, prenant garde à conserver ses distances et à ne surtout pas se placer là où son double s’était tenu quelques instants plus tôt. « Je… Je ne comprends pas. Ta peur… C’est moi ? » Souffla-t-elle d’une voix incertaine. Elle était perdue, Hestia, complètement. Cet épouvantard, cette version d’elle, elle ne savait pas exactement ce que ça voulait dire, mais elle sentait en son fort intérieur qu’elle ne voulait pas être cette personne. Encore moins face à sa sœur. Malgré toute la souffrance causée par sa trahison, cette pensée lui était insupportable. « Qu’est-ce que ça veut dire ? » Demanda-t-elle finalement en croisant le regard de son aînée. Que cherchait-elle à lui dire ? Quel message voulait-elle lui faire passer en lui révélant que son épouvantard n’était autre qu’une version arrogante de sa petite sœur ? Hestia sentait qu’il y avait quelque chose derrière tout ça, Thalia devait avoir ses raisons, surtout si elle pensait que c’était là le moyen de les réconcilier, mais la verte avait du mal à en saisir tous les tenants et les aboutissants. Se voir surgir sous la forme d’un épouvantard n’était pas une expérience particulièrement agréable. Encore moins quand elle représentait la peur sa propre sœur. Alors elle posa la question, en quête d’une explication. Elle ne comprenait pas, mais alors pourquoi son cœur était-il déjà si lourd dans sa poitrine ?

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Sam 5 Sep - 17:45
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Thalia & Hestia

« You never said why you went away, we'll meet again in Deception Bay. You promised you would be here to stay, we'll meet again in Deception Bay»
Maintenant que ma sœur était arrivée dans la pièce, je sentais mes plaies s’ouvrir une à une. Mes douloureuses blessures, que j’avais pansées du mieux que je le pouvais depuis notre « rupture » chez Eliael en septembre dernier, recommençaient à saigner. J’avais remis mes morceaux à leur place, petit à petit, jour après jour, et j’avais réussi à reprendre un peu ma vie, bien que ce ne soit pas facile tous les jours. Une nouvelle normalité avait pris place dans ma routine et j’en avais pris l’habitude. Cependant, là, juste quand Hestia était entrée, tout le travail que j’avais fait depuis le début de l’année scolaire avait été brisé. Depuis que j’étais revenue au pays, j’avais l’impression que nous ne pouvions pas rester avec une relation stable. Au départ, il y avait eu l’évitement. La Serpentard refusait de me voir, elle me fuyait dans les couloirs et je la poursuivais. Jusqu’à ce qu’elle soit coincée à l’infirmerie, je n’avais pu rien faire. Suite à ça, nous avions un de bons moments, nous avions même fait des activités ensemble durant l’été. Ces moments avaient été merveilleux, doux et calmes. Malheureusement, nous avions retrouvé notre place dans le creux de la courbe. Des cris, des larmes et du verre brisé, c’est ce que nous avions eu face à nous chez Eliael et rien n’aurait pu changer ça. L’univers avait voulu que ça se passe ainsi. Là, j’essayais encore de me racheter, de prouver ma valeur, que je l’aimais et que je n’avais pas voulu profiter d’elle.

Si on m’avait dit avant que je quitte la maison de mes parents que la relation entre ma sœur et moi deviendrait aussi complexe, par ma faute, j’aurais probablement réfléchi beaucoup plus longtemps à mes actions. Serais-je partie? Probablement, mais peut-être pas de la même façon. J’aurais sûrement fait les choses autrement, j’aurais préparé ma sœur, nous aurions pu nous créer un code pour communiquer. Un monde de possibilités était là, mais ce n’est pas ce qui est arrivé. J’avais beau m’en vouloir à mort, je ne pouvais rien changer. Mes actions depuis cette fameuse journée de juillet, il y a de ça plus de trois ans, pouvaient faire réfléchir. Après tout, je pouvais comprendre que ce que j’avais fait n’était pas nécessairement bien, j’avais trouvé moult justifications, mais rien ne pouvait rassurer ma sœur. C’était bien pour ça qu’elle m’avait laissée pantoise chez Eliael. Ma cadette s’attendait toujours au meilleur de ma part, comme si je me devais d’être parfaite en tout temps, mais je ne le pouvais pas, je ne l’étais pas. Même que j’étais bien loin du compte. Les mots que nous nous étions dits à ce moment-là avaient été durs, puissants et ça m’avait fait mal. J’avais été blessée et ça m’avait poussée à réfléchir énormément. Avais-je ma place dans cette école, près de ma sœur? Étais-je une bête de foire? Où était ma place maintenant? Toutes ces réflexions avaient été complexes et une pure étrangère avait été la seule à pouvoir m’aider et à avoir vu mon mal-être. Cette voyante m’avait orientée et c’est comme ça que j’étais arrivée dans cette salle de classe ce jour-là. J’allais prouver ma valeur.

Maintenant seule toutes les deux, c’était à moi de jouer. J’avais créé tous ces problèmes, sans nécessairement le vouloir, j’allais devoir les régler. Du moins, j’allais essayer. J’avais encore le contrôle de la situation pour le moment et j’espérais le garder. Cependant, quand ma sœur allait voir ce que je voulais qu’elle voie, ce serait à elle de décider de la suite des événements. Mon rôle aura été joué, la suite allait dépendre de sa décision. Est-ce que j’en valais la peine, ou pas? Elle s’était adossée à la porte pendant que ma caisse arrivait près de nous. Hestia semblait mécontente d’être là, l’air sérieux, les sourcils froncés et son attitude renfermée habituelle, mais au moins elle était là. Je ne pouvais pas en demander plus. Quand j’ai ouvert la caisse, j’en ai presque oublié tout ce qu’il y avait autour de moi. « Qu’est-ce que… » Ces petits mots de ma sœur me ramenèrent dans la salle d’étude des runes. Mon épouvantard était face à moi. Hestia, dédaigneuse, arrogante, hautaine, suffisante. Je savais ce qu’elle avait en tête, elle me détestait. Je n’étais pas à sa hauteur, elle valait mieux que moi. Je l’avais trahie en quittant la famille et en l’utilisant. À chaque fois, c’était la même chose, ça me brisait. Je n’arrivais pas à soutenir son regard, j’étais moins que rien, misérable.

Toutes les fois où je me retrouvais devant cette créature, j’essayais de me rentrer dans le crâne que ce n’était pas vraiment ma sœur, que c’était la matérialisation de ma plus grande peur, que ce n’était pas réel. Mais je n’arrivais pas à la vaincre, surtout en ce moment. J’étais au plus bas, ma sœur ne me parlait pas, elle me détestait, même, et Hélios, notre cousin, savait maintenant ce que j’étais. Je ne savais pas ce qu’il allait faire de cette information, mais je savais que rien de bon ne pouvait en sortir. J’étais coincée. Mes yeux étaient magnétiquement attirés par mon épouvantard et je ne pouvais m’en détacher. Je voulais que la vraie Hestia voie, qu’elle comprenne. « Ca suffit. » Quoi? J’ai lâché la fausse Hestia des yeux pour les tourner vers la vraie. Sa baguette était sortie et elle passa à côté de moi pour se placer devant l’épouvantard. Les sosies se sont fait face le temps d’un battement de cœur et ensuite son double a fini par disparaitre pour laisser place à une brume noire. Qu’est-ce que c’était? Je n’ai pas eu le temps de me poser plus de questions, ma cadette lança un Ridikulus et la pièce s’est remplie de paillettes de couleur. Normalement, cette image aurait dû me mettre de bonne humeur, mais c’était complètement déplacé face à ce qui se passait à ce moment-là. J’avais mal malgré les paillettes. Ce qui était sorti de la caisse m’avait ramené au mois de septembre. J’étais aussi déprimée que ce jour-là, aussi perdue et je souffrais autant. Je n’en pouvais plus de vivre ainsi. Surtout, ce n’était pas une vie, c’était de la survie.

Je vivais une journée après l’autre sans en avoir nécessairement envie et surtout, la force commençait à me manquer. Je suis restée en silence, attendant de voir ce que ma sœur allait penser de tout ça. Je ne la regardais pas, ne voulant pas lui mettre de pression. Je me suis appuyée sur un bureau et j’ai regardé mes chaussures. Il était beau le courage des Gryffondors. « Je… Je ne comprends pas. Ta peur… C’est moi ? » Il y avait longtemps que je n’avais pas entendu ça. La voix de ma sœur n’était pas dure ni cassante, elle était remplie d’incertitudes. Ce que je lui avais montré l’avait troublée. En sachant cela, j’ai osé lever mes yeux vers la Serpentard. J’avais eu peur de son regard, de retrouver le même qui était sur mon épouvantard. Je me sentais incapable d’affronter ces yeux, cette froideur, ce dédain. Je préférais faire l’autruche qu’avoir encore plus mal, si c’était possible. Mon ventre était tellement noué que j’en avais presque la nausée, mon cerveau me disait de courir, la peur coulait dans mes veines, me donnant froid. « Qu’est-ce que ça veut dire ? » Les yeux de ma sœur ont rencontré les miens et je suis restée bloquée à cette vue. Ces yeux n’étaient pas ceux qui étaient sur la Hestia du coffre. Ils n’étaient pas aussi glacials. Il y avait beaucoup d’incompréhensions en eux, mais pas de colère, du moins pas autant que je l’aurais pensé. J’allais devoir expliquer pourquoi j’avais peur d’elle. J’allais devoir mettre des mots sur ce que je sentais et je savais que ce ne serait pas facile. Ma gorge était nouée et j’étais au bord de la cassure. Quelques fils me gardaient en un seul morceau. J’allais devoir être prudent si je voulais terminer cette conversation entière.

« Depuis que je suis partie, je n’ai pas grand-chose. Je n’ai pas de toit, très peu de galions et quelques amis. Ils ne savent rien, personne ne sait. Au moins, je me disais que je t’avais toi, ma sœur. Tout ce qu’il me reste vraiment, c’est toi. Mais là…comme ça… j’ai rien. Rien d’important. Y’a que toi… Ce que t’as vu, c’est ce qui va me montrer que j’ai plus rien du tout. »

Ma gorge s’était refermée et quelques larmes se sont échappées de mes yeux. J’avais regardé ma sœur pendant que je parlais, mais quand j’ai terminé mon discours, j’ai baissé les yeux à nouveau vers un lieu beaucoup plus confortable, le sol. Il était froid, mais il ne me blesserait pas, lui.

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Mar 22 Sep - 23:44
Deception bay


Thalia ◊ Hestia

You never said why you went away, we'll meet again in Deception Bay. You promised you would be here to stay, we'll meet again in Deception Bay

 
Souvent Hestia se disait qu’elle avait tout vécu avec sa sœur, qu’elles avaient tout partagé. Et là il n’était pas question de magie et de toutes les barrières du réel que les sortilèges pouvaient faire tomber. Bien sûr, il y avait la vie de tous les jours, les repas de famille, les disputes et les éclats de rire. Il y avait eu les bêtises et les moments complices, les bouderies et les discussions sur tout et sur rien, tout ce qui faisait la vie de deux sœurs. Mais leur histoire avait toujours été un peu plus que cela, parce que leur famille était un peu plus qu’une famille ordinaire. En fait, elle n’avait rien d’une famille ordinaire, c’était les Carrow et même chez les sorciers, ça voulait dire sortir du lot. Ensemble, elles avaient fait face aux exigences de leurs parents, à l’absence de leur père et à l’indifférence de leur mère. Ensemble, elles avaient fait face aux regards que tous les autres représentants de sang pur posaient sur elles, aux attentes qui reposaient sur leurs épaules et aux responsabilités qui étaient déjà les leurs alors qu’elles n’étaient que des enfants. C’était à deux qu’elles avaient affronté un univers familial où l’amour avait laissé place à l’ambition. Cette affection qui leur avait manqué, elles se l’étaient construite seules. Elles avaient été le réconfort l’une de l’autre, l’épaule sur laquelle se reposer, le sourire à échanger. Et puis il y avait eu le départ de Thalia. Ça aussi elles l’avaient vécu toutes les deux, bien qu’elles étaient séparées, l’absence, le silence et l’incertitude, chacune l’avait ressenti de son côté. A des degrés différents et avec des conséquences différentes mais avec la même douleur sourde au fond de leurs cœurs. Les retrouvailles n’avaient pas été aussi heureuses qu’elles avaient pu l’espérer, qu’elles l’avaient imaginé, mais elles avaient traversé cette épreuve ensembles et en étaient ressorties grandies et plus proches que jamais. Elles avaient appris, définitivement appris, qu’elles ne pouvaient se fier à leurs parents, que dans cette épreuve qu’était leur famille, il n’y avait qu’elles deux qui comptaient.

Mais toutes ces belles convictions avaient volé en éclats lorsque Hestia avait appris que des mois durant elle avait travaillé sur une potion pour sa sœur sans le savoir. Alors elles avaient vécu, chacune de leur côté, la pire des épreuves : la brûlure cuisante de la manipulation. La morsure glacée de la trahison. Ainsi, Hestia pensait sincèrement avoir tout partagé avec Thalia, les joies et les peines, les rires et les larmes, la complicité et la colère. Le manque et la rancune. Mais elle avait eu tort et ce qu’elles vivaient, en cet instant, elle ne l’avait pas vu venir. Naïvement, quand sa sœur lui avait demandé de la rejoindre dans la salle de classe vide, elle avait pensé qu’elles allaient discuter, tout simplement. Qu’elles allaient prendre un peu de temps pour mettre carte sur table et à faire la part des choses quant aux problèmes qui les opposaient. Jamais la Serpentarde ne s’était attendue à se trouver face à l’épouvantard de son ainée. Et encore moins à découvrir que la créature prenait son apparence lorsqu’elle faisait face à Thalia. Enfin presque. L’épouvantard avait pris la forme de Hestia, mais une Hestia plus froide, plus arrogante, plus hautaine que jamais. Une personne que la verte savait qu’elle pouvait être lorsqu’on la poussait à bout. Le reflet parfait des espoirs de leurs parents, une Carrow dans toute sa splendeur. Une image que Hestia trouva aussitôt aussi déstabilisante que détestable. Elle ne voulait pas être cette personne, faire enfin la fierté de ses parents n’était d’aucun intérêt si elle devait devenir ainsi. Si Thalia devait la voir ainsi. Tout ça la perturbait bien plus qu’elle n’aurait pu le penser, c’était son visage qui faisait souffrir sa sœur, alors sans prendre la peine de réfléchir une seconde de plus, Hestia se plaça devant l’épouvantard pour le faire disparaitre. La pluie de paillette qui suivi la fin de son propre épouvantard sembla presque être une provocation au milieu de la scène qui se jouait. Tout ceci n’avait rien de festif et encore moins de joyeux. Cela aurait peut-être dû être des retrouvailles, une fin heureuse à toute cette histoire, mais pour le moment la Serpentarde avait surtout la tête pleine de question, la gorge serrée et le cœur comprimé dans sa poitrine.

Était-ce ainsi que sa sœur la voyait ? L’interrogation tournait dans sa tête, menaçant de la rendre malade. Elle ne comprenait pas, il y avait quelque chose de plus, une signification plus profonde à l’apparence de l’épouvantard de la lionne, elle en était persuadée mais elle avait du mal à la saisir. Hestia fronça les sourcils, sentant son malaise augmenter alors que la Gryffondor fixait le sol. Non, ce n’était pas comme ça que Thalia la voyait… C’était ainsi qu’elle craignait de la voir. Mais cette idée n’était pas plus rassurante. N’y tenant plus, elle demanda des explications à la principale intéressée. Elles étaient là pour discuter non ? Alors autant mettre les choses au clair dès maintenant avant qu’elle ne commence à tirer de fausses conclusions qui ne les aideraient pas. « Depuis que je suis partie, je n’ai pas grand-chose. Je n’ai pas de toit, très peu de gallions et quelques amis. Ils ne savent rien, personne ne sait. Au moins, je me disais que je t’avais toi, ma sœur. Tout ce qu’il me reste vraiment, c’est toi. Mais là… Comme ça… J’ai rien. Rien d’important. Y’a que toi… Ce que t’as vu, c’est ce qui va me montrer que j’ai plus rien du tout. » Hestia resta sans voix. Elle observa Thalia et eut le temps de voir une larme s’échapper de ses prunelles pour rouler le long de sa joue avant qu’elle ne baisse de nouveau les yeux. Si la Serpentarde ne réagit pas, ce n’était pas par manque d’empathie, ou par rancune envers sa sœur, c’était tout simplement parce qu’elle était incapable de dire quoi que ce soit. Elle était figée sur place, de stupeur et d’une étrange douleur qu’elle n’avait pas senti s’installer dans son cœur. Soudainement, les mots s’étaient bloqués dans la gorge de la Serpentarde et elle ne parvenait pas à les faire sortir. Elle qui avait toujours eu la réplique facile, la pique sur le bout de la langue, se retrouvait sans voix. Ce que disait Thalia, ça résonnait en elle avec une telle force qu’elle se sentit trembler.

Sans elle, Thalia n’avait plus rien. Sans elle, Thalia n’avait plus rien. Sans elle, Thalia n’avait plus rien. Ce qui voulait dire qu’elle était… Tout pour sa sœur ? La révélation la frappa avec la force d’un cognard, lui coupant momentanément le souffle. Jamais elle n’avait pensé représenter quelque chose d’aussi fort pour quelqu’un, même sa propre grande sœur, et cette simple idée lui remuait les entrailles. Et que ça vienne de sa sœur, que ça vienne après toutes les épreuves qu’elles avaient traversées, ça rendait tout ça plus intense encore. Après tout ce qu’elles avaient vécues, Hestia avait encore de la valeur aux yeux de Thalia. Après ce qu’elle lui avait dit, tous les cris et les accusations, les regards pleins de mépris et la froideur dans sa voix. Elle avait encore sa place dans la vie de sa sœur. Ce qui voulait dire que la Serpentarde avait eu tort. Quand la Gryffondor ne lui avait rien dit pour sa nature de sirène, quand elle avait tu que la potion était pour elle, ce n’était pas par manque de confiance envers sa petite sœur. C’était autre chose, Hestia ne savait pas quoi exactement - la crainte ? Le doute ? - mais ce n’était pas parce qu’elle ne se fiait pas à elle. L’émotion fit se mélanger les mots dans la gorge de la verte et elle dû s’y reprendre à plusieurs fois avant de se sentir capable de prononcer une phrase complète et intelligible. « Tu… Tu aurais pu me parler, tu sais ? » Souffla-t-elle finalement, avec une pointe d’hésitation. Elle aurait sûrement pu dire autre chose. Tenter de rassurer Thalia qui avait l’air dans tous ses états, lui assurer que finalement elle comprenait, qu’elle savait qu’elle avait été trop loin lorsqu’elle avait insinué qu’elle ne l’aimait pas véritablement. Quelque chose de plus… Démonstratif. Mais Hestia n’était pas ainsi, elle avait déjà dû lutter pour comprendre où Thalia voulait en venir avec son épouvantard. Elle était bien trop pudique dans sa manière d’être, trop habituée à se restreindre et à ne jamais laisser totalement libre cours à ses émotions. Et dans son cœur il y avait une tempête trop douloureuse. A la place, elle fit un pas vers son ainée. « Tu aurais pu me dire ce qu’il t’arrivait, que la potion t’était destinée. Tu aurais pu me parler… » Reprit-elle d’une voix plus calme. Ce n’était pas un reproche, c’était un constat. Il y avait peut-être une pointe de déception, si Thalia avait affronté sa peur alors tout ceci aurait pu être évité. Elles n’auraient pas gâché des mois entiers à refuser de se parler, et ce pour la seconde fois. Mais Hestia savait qu’elle ne pouvait pas juger sa sœur, elle n’était pas à sa place et Merlin seul savait comment elle aurait réagi si les rôles avaient été inversés.

Ce qu’elle savait en revanche, c’est comment elle aurait réagi si Thalia avait décidé de lui parler. « Je n’aurai jamais fait quoi que ce soit qui puisse te nuire. Tu peux avoir confiance en moi, ça n’a jamais changé. » Assura-t-elle d’une voix chargée d’émotion. Ça avait toujours été ça le plus important entre elles, au-delà de leur affection l’une pour l’autre, la confiance qu’elles avaient. Il en avait toujours été ainsi, les chamailleries d’enfants étaient toujours restées des broutilles et elles avaient toujours pu compter l’une sur l’autre. Fâchée ou pas, Hestia avait toujours eu une confiance absolue envers son ainée, et l’inverse avait été vrai. La voix tremblante, elle se força à continuer.  « Ma confiance, tu l’as toujours eu. » En avait-elle seulement conscience ? Malgré toutes les épreuves qui les avaient séparées, ça avait toujours été un fait immuable aux yeux de la cadette des Carrow. Et il en avait été de même de sa fidélité. Même lorsqu’elle refusait de parler à sa sœur, l’an passé, Hestia avait toujours assuré ses arrières, allant jusqu’à frapper un Serpentard qui la menaçait dans son dos. Ou bien cet imbécile d’Eljas qui ne savait pas ce que ça voulait dire d’être un être humain décent et qui avait bien mérité le poing qu’elle lui avait collé dans la figure. Hestia ignorait si elle était au courant de ces petites entorses au règlement qu’elle avait fait pour elle, au fond il n’y avait pas de raison que Thalia le sache -à moins que sa BFF ne joue les balance, bravo Adelou- c’était peut-être mieux ainsi. Dans tous les cas, Hestia savait qu’elle recommencerait sans la moindre hésitation. Fâchées ou pas, Thalia restait sa sœur et personne ne faisait du mal à sa sœur sans en subir les conséquences.

Le cœur au bord des lèvres, Hestia chercha ses mots. Elle comprenait maintenant, mais ce n’était pas pour autant que ça rendait tout plus simple. Elle avait toujours dû lutter contre ses sentiments, on ne lui avait jamais appris à les comprendre et encore moins à les embrasser. Alors ce qu’elle ressentait, là, face à Thalia, c’était difficile à traduire en mots. Et encore plus en actes. Elle n’avait jamais été particulièrement tactile alors soudainement elle ne savait plus quoi faire. Face à la détresse de sa sœur elle était perdue. Face à ses confessions, elle sentait son cœur chavirer. Mais comment le montrer ? Ça c’était une toute autre histoire pour une personne telle que Hestia. Agir dans de tels instants n’était jamais aisé pour elle, en revanche elle pouvait toujours parler, combler ce silence qui s’installait en elle. Apaiser les craintes de sa sœur. Réparer leur relation malmenée. « Tu as fait des erreurs, des erreurs difficiles à pardonner... » Commença-t-elle doucement en faisant un nouveau pas vers la lionne. Elle n’allait pas lui mentir, ni enjoliver la réalité. Tout ça, les manipulations, les mensonges, ça lui avait fait du mal et elle ne pouvait accepter de tout oublier en un instant. Mais ça ne voulait pas dire que ça ne serait jamais possible. Ça ne voulait pas dire qu’ensembles, elles pouvaient travailler à retrouver ce qu’était leur relation avant que Thalia ne fasse ces erreurs. La faute était toujours là, la blessure cuisante dans le cœur de la Serpentarde, mais ce n’était pas irréparable. Ce n’était pas ce que Hestia voulait, pas maintenant que Thalia lui avait ouvert son cœur avec tant de sincérité. La verte releva ses prunelles sur sa sœur, attendant que celle-ci veuille bien croiser son regard. Les yeux brillants, elle lui adressa un mince sourire, un peu hésitant et encore prêt à s’effacer au moindre trouble, mais néanmoins présent. « Mais tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement. » Assura-t-elle avec une conviction qu’elle ressentait pour la première fois depuis une éternité. Si malgré toutes ces épreuves, les deux sœurs finissaient toujours par se retrouver, alors c’était que leur lien était indestructible. A cette pensée, malgré sa gorge encore serrée, Hestia sentit son cœur se gonfler.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Anonymous
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Dim 8 Nov - 15:39
Deception Bay
Thalia & Hestia

« You never said why you went away, we'll meet again in Deception Bay. You promised you would be here to stay, we'll meet again in Deception Bay»
Depuis la naissance de ma petite sœur, je m’étais efforcée à nous créer un petit univers bien à nous. Bon, effectivement, notre différence d’âge n’est pas énorme donc la création n’était pas mon objectif premier quand elle est née. Par contre, je pourrais tourner la phrase autrement et dire que depuis que j’ai une conscience de mon environnement, je voulais protéger ma petite sœur de notre famille. Quand j’étais toute petite, c’était seulement parce que j’avais l’impression que l’ambiance était trop lourde, que tout était trop sérieux et je ne voulais pas que nous ayons une vie ennuyeuse. Je voulais vivre des aventures, tout en étant en sécurité entre les murs de notre maison. En vieillissant, je me suis rendu compte que l’enjeu était beaucoup plus important que ce que je pensais. Effectivement, nous avons fini par voir les marques, voir les arbres, les noms prononcés à voix basse pendant des rencontres familiales et même durant les cours d’histoire de la magie. Nos noms étaient connus, mais pour de mauvaises raisons. Alecto et Amycus avaient pris la tête de l’école et avaient fait régner un régime de terreur entre ses murs. Notre nom était synonyme de destruction, de malheur, de pression. Rien de bien réjouissant, rien qui pourrait nous rendre fières, rien pour nous aider à nous faire des amis.

J’étais là pour elle, je l’avais couvert à de nombreuses reprises quand elle voulait se consacrer à sa passion, les potions. Ma cadette voulait parfois aller cueillir des herbes pour tester de nouvelles potions et je cachais ses absences à nos parents. Cette situation allait dans les deux sens et notre relation était loin d’être parfaite. Nous étions des sœurs après tout. Nous le sommes encore en fait, je ne sais pas pourquoi j’en parle comme si c’était dans le passé. Nous sommes des sœurs. Cela implique des disputes et de la bouderie, tout comme des éclats de rire et de la complicité. Ces dernières années ont été très difficiles sur cette relation que je tentais de retrouver par tous les moyens possibles. J’avais rejeté la pression familiale, j’avais rejeté les exigences impossibles à atteindre de mes parents et leurs idées arriérées. J’avais pensé me libérer, mais tout en le faisant, je m’étais emprisonnée dans la solitude. Je n’avais personne pour me réconforter comme elle seule savait le faire, je n’avais plus d’épaules sur laquelle me poser, plus de sourires à échanger. Plus rien. J’avais essayé de continuer ma vie sans Hestia, de la mettre dans un coin de ma tête en attendant qu’elle accepte de me laisser revenir dans sa vie, mais j’en avais été incapable. J’avais fini par réaliser que je n’avais plus rien. Assez que même Hélios s’en était rendu compte et qu’il avait enfoncé encore plus profondément le couteau dans la plaie.

J’étais passée par presque toutes les phases du deuil. Il y avait eu le déni au début. Je m’étais dit qu’elle était en colère sur le coup, mais que ça passerait dès le lendemain, mais ce n’était pas arrivé. Ensuite, il y avait eu la colère, j’en voulais énormément à ma petite sœur de ne pas avoir compris pourquoi j’avais agi ainsi, j’étais en colère qu’elle soit partie. Quelque temps après, j’en étais arrivée au marchandage, j’avais essayé de voir ce que j’aurais pu faire avant pour changer la situation, ce qui ne faisait qu’empirer ma douleur. Là, je venais de vivre la dépression et je pouvais même dire que j’y étais encore. C’est ce sentiment de tristesse profonde qui m’avait menée jusqu’à Neverland, jusqu’à la Catrina qui m’avait conseillé de prouver ma bonne volonté, de prouver à ma sœur que je tenais à elle. Si mon épouvantard n’arrivait pas à reconstruire un peu le pont entre nous deux, j’allais devoir passer à l’étape suivante; l’acceptation. Je ne voulais pas en arriver là, mais la balle n’était pas dans mon camp, je n’avais aucun choix dans ce dossier. Juste avant que la Serpentard renvoie la créature dans sa boîte, j’ai vu sur son visage de la surprise, mais il y avait aussi plus que ça. J’étais dans un tel état de confusion que je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. De toute façon, ce n’était pas important. Ça semblait avoir fait son effet. Il ne restait qu’à attendre la réaction d’Hestia.

Malgré les paillettes qui tombaient au sol, je ne me sentais pas heureuse. Je me sentais toujours aussi mal à l’aise, toujours aussi malheureuse. La seule différence, c’est qu’il y avait un brin d’espoir dans un petit coin. Il espérait voir des signes encourageants pour grossir un peu. Je fixais le sol, laissant le temps à ma sœur de réfléchir sur ce qu’elle venait de voir. Je comprenais que ça pouvait être troublant. J’aurais préféré que tout se passe rapidement, mais en même temps, je n’en étais pas à quelques minutes de plus à attendre. Je ne faisais que ça depuis la rentrée scolaire. Finalement, elle avait posé une question, elle voulait comprendre ce qu’elle venait de voir. C’était maintenant à moi de jouer, je devais trouver les bons mots. Je pensais m’en être plus tôt bien sorti. J’avais dit ce que j’avais dans le cœur et dans la tête. Je n’avais plus rien sans elle. C’était aussi simple que ça. Une larme s’était échappée de mon œil et j’ai essayé de cacher mon chagrin en baissant encore une fois les yeux. Je savais comment était ma sœur, elle n’aimait pas beaucoup les émotions trop visibles. Clairement, quelque chose empêchait ma sœur de répondre et ça rendait mon attente encore plus près du supplice. Mon cœur était serré autant que ma gorge et j’avais peur de ne plus pouvoir parler. « Tu… Tu aurais pu me parler, tu sais ? » Pas de cris, pas d’insulte, elle n’avait pas haussé le ton. Elle avait parlé, tout simplement. J’ai relevé les yeux, pleins d’espoir, et essuyant les larmes qui avaient commencé à perler au coin de mes yeux.

Elle avait raison. J’aurais pu lui parler. J’aurais dû lui parler. La situation aurait été tellement plus facile. Malheureusement, les circonstances avaient fait que je n’y avais pas cru. Ça avait pris des mois à ma sœur pour me parler après mon retour à l’université que je n’avais pas voulu en rajouter une couche pour qu’il y ait un nouveau malaise. C’était stupide, j’en avais conscience maintenant. Mais sur le coup, ça m’avait semblé la meilleure chose à faire pour pouvoir profiter du temps passé avec ma sœur à seulement vivre comme avant. Hestia fit un pas vers moi. Enfin une marque que le pont entre nous se réparait. « Tu aurais pu me dire ce qu’il t’arrivait, que la potion t’était destinée. Tu aurais pu me parler… » Je ne sentais pas de reproche dans la voir de la vert et argent. Elle me parlait comme je venais de le faire. Nous allions dans la bonne direction. Je n’ai pas bougé, de peur de faire réagir ma cadette. Je la regardais en hochant la tête. Elle avait raison. Je le savais bien maintenant. « Je n’aurai jamais fait quoi que ce soit qui puisse te nuire. Tu peux avoir confiance en moi, ça n’a jamais changé. » Je le réalisais maintenant qu’Hestia le disait, mais avant ça je n’en étais pas certaine. Elle m’en avait voulu pendant des mois pour quelque chose que je n’avais pas fait et pour que ça se règle, j’ai dû la coincer à l’infirmerie pour une blessure qui l’empêchait de bouger autant qu’elle le pouvait. Je n’avais pas osé imaginer ce qu’elle aurait fait en apprenant mon état. J’aurais dû le faire, mais la peur m’avait prise au piège et nous arrivions là. « Ma confiance, tu l’as toujours eue. » Non, je n’en avais pas conscience. Elle ne m’avait pas cru quand je lui avais dit que nos parents avaient gardé mes hiboux pour ne pas que ma sœur sache que je lui écrivais. Ça avait pris du temps avant que l’idée fasse son chemin. Je ne savais pas comment elle allait réagir à cette nouvelle. C’était la peur mon problème, j’avais eu peur. Il était beau le courage légendaire des Gryffondors.

« Je le vois bien maintenant, je m’en rends compte…mais j’avais tellement peur avec tout ce qui s’est passé avant… Je me suis plantée Hestia, je suis désolée. »

Ça, c’était la pure vérité. J’avais appris ma leçon. Les résultats de mes erreurs m’avaient heurtée avec violence et je ne pouvais consentir à ce que ça se produise à nouveau. Ça m’avait fait trop mal, ça m’avait trop près du gouffre pour que j’accepte d’y retourner. J’avais regardé dans le fond de ce gouffre et il m’avait paru attirant à certains moments. Je m’étais dit que ce serait plus simple là. « Tu as fait des erreurs, des erreurs difficiles à pardonner... » J’ai baissé les yeux à nouveau quelques secondes. Elle avait raison, j’avais fait des erreurs et elle me le faisait comprendre. Hestia n’avait jamais été du genre à tourner les coins ronds. Elles disaient exactement ce qu’elle pensait. J’avais l’habitude et, au moins, ma sœur fit un pas vers moi. J’ai relevé les yeux vers elle alors qu’elle-même croisait mon regard avec un petit sourire qui me fit autant de bien qu’un onguent au dictame sur une brûlure. « Mais tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement. » Elle ne savait pas à quel point ces mots me faisaient du bien. Sur le coup, je me disais que je devais me contrôler, ne pas mettre Hestia mal à l’aise. Mais d’un autre côté, j’avais un élan d’amour et de gratitude qui m’emplissait le cœur et je devais lui montrer, je devais lui en donner. Je me suis donc jetée à son cou, reconnaissante.

« Oh merci Hestia. Je suis désolée ! Ça n’arrivera plus, je te le promets. »

En tenant Hestia contre moi, je l’ai sentie se crisper, ce qui n’était pas surprenant du tout. Elle n’avait jamais été à l’aise avec les marques d’affection. Cependant, après avoir terminé de parler, je l’ai senti se décrisper un peu et j’ai même sentie se poser dans mon dos. Nous allions y arriver, nous allions nous reconstruire, un pas à la fois.

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