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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Ή ρθα να σου πω ότι φεύγω και τα δάκρυα σου δεν θα αλλάξουν τίποτα :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 18 Juin - 16:12

Ή ρθα να σου πω ότι φεύγω και τα δάκρυα σου δεν θα αλλάξουν τίποτα VVZGrDh

Ήρθα να σου πω ότι φεύγω και τα δάκρυα σου δεν θα αλλάξουν τίποτα

« Je suis venu te dire que je m’en vais
Et tes larmes n’y pourront rien changer… »

Comment pouvais-je décemment continuer à vivre de cette manière ? Ce n’était pas quelque chose qui me ressemblait, non, ça ne me correspondait vraiment pas… J’étais arrivé à ce point de non retour où je ne pouvais m’accrocher à la vie que par l’existence de mon fils, Agrios.
Lourde responsabilité pour un jeune homme de moins de trente ans que de savoir que son propre père n’a plus que lui comme raison d’être. Au fond, il le savait sans doute, depuis toujours, mais je ne lui avais jamais laissé le choix... Ne lui avais-je pas, de cette manière, volé une partie de sa jeunesse ?

Cette vaste arnaque que l’on appelle le bonheur, je n’y croyais pas. Je n’y croyais plus depuis de nombreuses années… Et, quand je réfléchissais, ce n’était pas bien difficile de comprendre pourquoi.
Quand vous voyez vos proches, les personnes à qui vous tenez le plus au monde, mourir sans que vous ne puissiez rien y faire, cela ne peut que vous montrer à quel point la vie est une pute. Il est extrêmement dur de vivre ces pertes, surtout quand elles se cumulent, et surtout sur si peu de temps… enfin, à mes yeux, tout cela avait été très vite, en tout cas, beaucoup trop… je n’étais pas prêt à tout perdre comme cela, de cette manière, aussi brutalement...

Difficile de se remettre, même des années plus tard, de poursuivre une existence qui n’a plus le moindre sens... j’avais l’impression que ma vie s’était arrêtée depuis longtemps déjà. J’avais perdu des parts de moi-même à la mort de Deimos, d’abord, de Belisama ensuite et celle de Charon m’avait achevé. Je n'étais plus le même homme, depuis tout cela. Plus rien n'avait d'importance. Je n'étais indispensable à personne et si j'étais utile, parfois, cela n'était pas suffisant pour donner du sens à ma vie. Des gens utiles, il y en avait plein, partout, à tous les postes de Sainte-Mangouste ou de l'université... mais nul n'était indispensable ni irremplaçable. Ce n'était pas comme les membres d'une famille.

Au fond, j’y pensais depuis longtemps. C’était quelque chose qui me semblait, finalement, être la meilleure porte de sortie pour quelqu’un comme moi. Pas de scandale, pas d’esclandre. Juste la fin.
Je ne pris pas la peine de rédiger plus de quelques lignes sur un parchemin, après avoir pensé à quelques personnes de mon entourage à qui j’allais peut-être tout de même manquer un peu.
Agrios finirait par comprendre. Il savait dans quel état d’esprit j’étais depuis des années et il savait sans doute aussi que je n’avais pas vraiment le choix, au bout de tout ce temps, le deuil devient impossible et quoi qu’en disent les soi-disant soecialistes, non, le temps ne cicatrice pas les choses.
Et oui, il y avait Alexis, bien sûr... mais une part de moi trouvais très plaisante l’idée qu’elle puisse disposer de mon corps après ma mort. Peut-être que la jeune femme aurait envie de goûter mon sang, peut-être que cela lui apporterait quelque chose, à la réflexion... Vu la famille traditionaliste, au sang pur, dont je venais, peut-être même qu’elle trouverait en moi des réponses à ses questions de recherche. L’idée me plaisait, à vrai dire. Être utile pour elle, cela me convenait tout à fait.

A part mon fils et cette jeune femme, que je considérais sans doute plus comme une sorte de fille spirituelle que comme une ancienne étudiante devenue une collègue, les autres personnes m’importaient bien peu. La petite Thémis aurait peut-être une sorte de choc, mais elle m’oublierait bien vite. Comme tout le monde.

Mes affaires étaient réglées. J’avais opté pour un verre de vin de Santorin, le Vinsanto traditionnel. Un bon blanc plus doux que l’était la chevelure de Belisama et plus sucré que ses lèvres... un bon vin à déguster au coucher du soleil, pour savourer la beauté d’un crépuscule.
D’ici, je ne voyais pas le coucher du soleil, mais la métaphore pouvait s’appliquer au crépuscule de ma vie.
J’aurais peut-être pu ou dû attendre d’être rentré en Grèce, mais le contexte ne s’y prêtait pas vraiment. Et puis, je n’étais même pas sûr d’y retrouver Érebos pour autant.

Un bon vin, fait avec des raisins ayant pratiquement cuit sous le soleil des Cyclades... un pur nectar, à vrai dire, meilleur encore que le vin de Némée.
J’ai adjoignis quelques gouttes de ciguë, comme on le fit avec Socrate quelques siècles plus tôt, et je levai mon verre à la mort, pour qu'elle m'ouvre enfin les bras. Car je ne baissais pas les bras, non, je les ouvrais, bien grands, pour accueillir la faucheuse.

Je n'avais plus grand-chose à attendre de cette existence, alors j'estimais qu'il était grand temps de tourner la page. Fini, ce sentiment de vacuité, fini, ce monde déraisonné et cette existence insensée… A moi les retrouvailles avec les miens, à moi l’éternité.

Et je bus mon Vinsanto de Santorini, celui que je gardais pour une grande occasion. Qu’y avait-il comme plus grande occasion que celle-ci, après tout ?
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