Il y avait de moments qui était plus facile que d'autres. Lorsque je recevais ce genre de convocation, c'était pour moi extrêmement difficile. Je détestais ce genre de mission, car j'étais une personne fondamentalement gentille et bienveillante, ne supportant que très peu de faire du mal à autrui. Pourtant, j'avais choisi mon allégeance, j'avais choisi de faire partie de l'Ordre et en tant que sorcière fidèle et dévouée, je me devais de faire ce qu'on me demandait de faire.
Cependant, j'avais besoin de prendre du temps pour moi avant de me rendre au quartier général. La convocation était claire, et si nous parvenions, ma partenaire et moi, à obtenir certaines informations, il était clair que nous allions pouvoir faire une belle avancée dans toute cette histoire de guerre. Dans le fond, c'était aussi ce que je souhaitais. Avancer pour pouvoir sortir de cette situation qui ne me convenait absolument pas. Pourtant j'étais là, je faisais face, parce que je n'avais pas le choix, et parce que je n'étais pas quelqu'un de lâche. La famille MacFusty était fidèle depuis des années et je me devais de continuer à faire honneur à mon sang.

Voilà pourquoi, dans les appartements qui m'étaient attitrés à Poudlard, j'avais pris le temps de m'asseoir en tailleur sur mon tapis, et de méditer pendant plusieurs heures. C'était un exercice que je pratiquais depuis longtemps, guidée par les divers psychologues qui m'avaient accompagné alors que je n'étais qu'une enfant. La méditation était devenue salutaire afin que j'apprenne à me recentrer sur moi, à être sereine avec ma timidité et toutes les situations que je devais affronter et qui étaient extrêmement anxiogènes pour moi.
Une fois l'heure arrivée, ce qui était inévitable, je sortais de ma léthargie pour lentement me relever et me préparer. Vêtue d'un large pull rayé noir et blanc, je portais un pantalon noir accompagné de chaussures en cuirs. Je ne voulais pas passer pour une quelconque prédatrice, d'ailleurs, ce style avec mon apparence de jeune adolescente n'évoquait aucunement une personne à craindre. J'avais simplement l'intention de m'habiller de la sorte, car c'était le reflet de ce que je ressentais présentement. La noirceur du devoir qu'on m'imposait, mais la clarté discrète de l'espoir que tout se passe sans violence.

Par le réseau de cheminées, je me rendais au quartier général et me rendais devant la porte indiquée sur ma convocation. Là, j'inspirais longuement pour continuer à rester au maximum calme et sereine. Tranquille d'apparence, je bouillonnais d'effroi intérieurement. Pourtant, je restais là, tranquillement, à attendre ma partenaire pour cette intervention.

@L'Augurey & @Nymphéa E. Chang