Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
«I don't know if you were looking at me or not, you probably smile like that all the time and I don't mean to bother you but I couldn't just walk by and not say hi »
Je sortais absolument de ma routine habituelle. Dans mon cas, les vendredis soirs étaient plutôt calmes. Bon, parfois je sortais m’amuser avec des copines, je passais du temps avec Soledad et parfois Toni, mais autrement, je n’étais une si grande fêtarde que ça. Je me disais qu’à mon âge, j’avais fait mon temps dans ce monde. Généralement, je regardais un film avec mon chien, lisais un bouquin avec un thé ou bien j’allais prendre un verre avec des amies dans un pub. Ce soir-là, j’étais nerveuse, je devais retourner voir mon contact que je m’étais fait il y a de ça quelques jours. Il y avait longtemps que je cherchais comment je pouvais aider l’Ordre du Phénix. Je m’étais enrôlée pour soutenir ma meilleure amie qui voulait faire profiter la résistance de son don de voyance. Sa décision était très noble et je tenais à la soutenir, même si je n’avais pas grand-chose à leur offrir, mises à part ma baguette et ma bonne volonté. Ils ne demandaient rien de plus pour faire partie de l’Ordre. Par contre, autant Soledad était vraiment utile et apportait de l’eau au moulin et faisait avancer la cause. Je voulais aussi être impliquée qu’elle, mais j’avais dû creuser un peu plus. C’est ma connaissance des moldus qui m’avait permis d’aider, de trouver des informations… d’être utile enfin.
J’avais grandi chez les moldus, mes parents n’étant pas sorciers. J’avais acquis leurs habitudes dès mon plus jeune âge et même si j’avais fait ma scolarité du côté sorcier et que je travaillais de leur côté, plusieurs aspects de la vie moldu étaient profondément ancrés en moi. Par exemple, j’étais loin d’être fan des robes sorcières que je trouvais très inconfortables et puis je trouvais ça franchement étrange. C’est pourquoi je n’avais que quelques vêtements typiquement sorciers dans ma penderie, pour les occasions spéciales. Autrement, je portais le costume moldu classique. C’est bien pour cela que j’habitais un quartier moldu dans Londres, c’était plus facile de se fondre dans la foule et ma mission du moment était d’autant plus simple. Qu’était-elle? Je fréquentais des pubs moldus et j’écoutais. Je prenais des informations. Qui semblait radical? Certaines informations venaient de l’extérieur et j’allais le vérifier. Mon objectif du moment était Alexander Wilson. Ce cracmol avait des opinions très radicales et il ne se gênait pas pour les faire entendre à qui le voulait bien. On l’avait identifié comme personne d’intérêt, il devait être surveillé. Nous ne savions pas quelles étaient ses intentions. En fait, nous ne savions même pas s’il en avait. Par contre, quelqu’un devait s’y coller. Quelqu’un devait se rapprocher de lui, essayer de se faire copain et de trouver des informations sur lui. Cette personne, c’était moi.
J’avais eu quelques contacts avec lui, l’écoutant déblatérer ses conneries et surtout en essayant de ne pas me montrer irriter devant ses manières d’homme des cavernes. Il était d’un désagréable assez épouvantable, mais je devais atteindre mon objectif et mon opinion sur lui ne devait pas influencer mon travail. J’étais d’un naturel compréhensif et calme, mais cet homme avait le don d’appuyer sur les boutons les plus sensibles. C’était pour le bien de tous que je faisais ça. Tout pour la bonne cause. Ce soir-là, je savais que Wilson serait à son bar habituel et je m’étais dit qu’à force de me voir, sans dire qu’il me ferait confiance, il me verrait comme une partie du décor et serait moins sur ses gardes. Le temps saurait comment m’aider. J’avais donc enfilé un jean avantageux, un pull bleu clair et après avoir cajolé ma chienne Mademoiselle, j’avais enfilé mon manteau, un bonnet et des gants. À partir de ma sortie de chez moi, je jouais le jeu de la moldue classique. J’ai marché un temps, pris le bus et j’ai encore marché pour me rendre au pub. Ma couverture devait être parfaite, rien ne pouvait être laissé au hasard. Pour moi, jouer le jeu était assez simple et même que ça me plaisait. Il ne restait plus qu’à atteindre mon objectif.
Arrivée sur place, je suis allée au bar me commander une bière. En avoir une à la main me donnait l’air d’être à ma place et ça me détendrait. Tout pour plaire, je me suis pris une Birds & Bee, une blonde écossaise qui m’occuperait pendant un temps. Comme prévu, Alexander était là et semblait en grande conversation, comme à son habitude. Il y avait quelques personnes autour de lui qui l’écoutait et je me suis approchée, essayant de me faire voir. À voir ces yeux, il ne me voulait pas dans ses pattes. Il essayait peut-être de draguer un gars qu’est-ce que j’en savais ? Je me suis tout de même avancée, espérant attirer son attention. Sourire aux lèvres, j’ai joué les gentilles filles. C’était facile, c’était ce que j’étais à la base.
« Salut Alex’, grosse soirée ! Tu vas bien ? »
« Ouais ouais, ça roule. Écoute, je suis occupée là… Tu connais Keith, tu pourrais aller l’emmerder lui à la place ? »
Je savais que ce mec était franchement désagréable quand il le voulait, mais je ne pu retenir ma surprise. Le message était clair, là, je l’emmerdais. Il m’a pointé un homme qui était à côté de lui avant de se retourner dos à moi. Non, je ne le connaissais pas, mais il pourrait peut-être me donner des informations. Autrement, il m’occuperait quelques instants le temps que je termine ma bière. Si ça ne donnait rien, je n’aurais qu’à partir. Mal à l’aise, j’ai pris une gorgée de ma bière avant de sourire au moldu. Rien de mieux pour attirer la confiance des autres.
« Je ne crois pas qu’on se connaisse non. Je suis désolée, il a l’air d’être bien occupé. Je n’ai pas envie de vous emmerder, vous avez sûrement mieux à faire que récupérer ses ricochets. »
J’ai jeté un coup d’œil au Keith en question et il était plutôt bel homme. Grand et costaud, tout pour plaire. J’ai baissé les yeux vers le sol avant de les relever pour regarder autour, cherchant quelque chose qui n’y était pas. Je ne voulais pas avoir l’air désespéré. Franchement, c’était humiliant.
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Lun 11 Mai - 20:22
Take you time
Feat. Ludivine
"I walked across an empty land I knew the pathway like the back of my hand I felt the earth beneath my feet Sat by the river, and it made me complete"
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L'automne étendait son manteau de brume sur Londres, recouvrant les rues et ruelles d'une atmosphère Burtonienne qui ne dépareillait pas et qui enchantait Keith. Il aimait que les fêtes de fin d'années approchent, il aimait quand ne restaient plus trop de touristes de fin d'été et qu'arrivaient ceux de Noël. Il aimait voir les famille s'émerveiller devant les décorations de Picadilly, ou regarder, bouche bée, le grand sapin de St Pancras. Il aimait décorer son bar pour qu'il revête le même costume que sa ville chérie et il aimait encore plus quand les clients y entraient et qu'au moment d'enlever leur bonnet ou leur manteau, ils laissent échapper un soupir de contentement face aux décorations. Mieux que tout ça, le regard moqueur qu'Alexander ne manquait pas de lui adresser chaque année et auquel il répondait habituellement d'un geste vulgaire de la main...
La semaine avait été calme, trimballant aux deux hommes leurs clients habituels et d'autres, simplement de passage, à qui ils souhaitaient bonne route. L'après-midi n'avait pas dérogé à la langueur qui semblait avoir envahi tous les esprits et ils s'attendaient à une soirée calme. Si besoin, ils fermeraient plus tôt et iraient profiter de la fin de la soirée devant un film ou une bière. Ou les deux. Vers vingt heures, un groupe d'hommes en costumes quittèrent le bar, laissant s'engouffrer dans la pièce un courant d'air glacial. Keith s'empressa d'aller nettoyer leur table, réflexe moins professionnel qu'il n'y paraissait... Il était épuisé par le baratin qu'Alexander déballait à un jeune homme accoudé au bar et ne souhaitait pas intervenir malgré lui. Si ce dernier n'avait pas paru intéressé par son cadet, il aurait compris la manœuvre, mais il avait un regard qui hurlait de telles obscénités à Alexander qu'il ne savait pas comment son ami pouvait ne pas se sentir mal à l'aise. Ou au moins comprendre le message. Un sourire en coin, il se surprit à penser qu'il serait bien le seul à dormir dans un lit vide ce soir.
Ramenant un plateau de verres vides derrière le bar, il ne saisit au vol qu'une phrase de son ami et comprit qu'il venait d'éconduire une autre de ces femmes qui ne voyaient pas immédiatement qu'il n'était pas de ce bord là.
« Ouais ouais, ça roule. Écoute, je suis occupée là… Tu connais Keith, tu pourrais aller l’emmerder lui à la place ? »
Il acheva de se laver les mains et se tourna vers le jeune femme, prêt à excuser le comportement de son ami. Mais l'air lui manqua une seconde. Un éventail de cheveux couleur blé s'écoulant sur des épaules minces, des yeux noisettes dans lesquels se reflétaient chaque ampoule de la guirlande lumineuse qu'il avait installé au dessus du bar et ses cils... Etait-il possible d'avoir des cils aussi longs? Il déglutit la salive qui semblait ne plus vouloir quitter sa bouche et reprit contenance.
« Je ne crois pas qu’on se connaisse non. Je suis désolée, il a l’air d’être bien occupé. Je n’ai pas envie de vous emmerder, vous avez sûrement mieux à faire que récupérer ses ricochets. »
Le sourire qu'elle venait de lui offrir était mal à l'aise mais pourtant sincère. Elle venait de se faire rabrouer de si franche manière qu'elle ne savait plus où se mettre. Il lui offrit le sien qu'il espérait tout aussi avenant et attrapa un chiffon avec lequel il commença à faire la vaisselle.
« Tu ne m'emmerdes pas, au contraire. Il y a longtemps que je n'ai pas vu Alexander remercier une femme aussi peu subtilement alors, je te prie de l'excuser; ce n'est pas un mauvais bougre, bien au contraire. »
Il n'était pas rare que des disputes éclatent dans le bar, sous fond d'alcool. Alexander était également assez peu patient avec les situations délicates et Keith avait souvent mis dehors manu militari des hommes qui n'étaient pas loin d'en venir au main. Mais cette jeune femme avait un sourire qu'il ne souhaitait pas voir passer la porte. Il déposa son chiffon sur son épaule et lui adressa un sourire en désignant sa bière.
« Je t'offre la seconde pour t'aider à l'excuser? A ses frais, bien sûr... »
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Lun 18 Mai - 17:32
Take Your Time
Ludivine & Keith
«I don't know if you were looking at me or not, you probably smile like that all the time and I don't mean to bother you but I couldn't just walk by and not say hi »
Il y avait longtemps que je ne m’étais pas reçu un vent de cette intensité. Je savais très bien que Wilson n’était pas un homme charmant. Ce n’était pas la première fois que je travaillais près de lui, loin de là. Ses humeurs semblaient dépendre de l’alignement des étoiles, de la température, du niveau des marées et de la pression atmosphérique. Il y avait moyen de les prévoir, mais rien ne les garantissait à 100 %. C’était comme la brume qui emplissait Londres en cette période l’année. Nous nous y attendions tous, mais parfois nous avions la superbe surprise de voir le ciel bleu. Avec ce brouillard venait le début de la période des fêtes. Le froid tombait sur la ville, on devait s’emmitoufler et nous pouvions commencer à voir les rues, commerces et maisons s’emplir de lumières colorées. C’était ma période préférée de l’année, il était difficile d’être de mauvaise humeur avec toute cette ambiance qui emplissait les oreilles et les yeux. Nous nous réunissions en famille, passions du temps à nous détendre et surtout à prendre le temps de prendre le temps. Rien ne pressait plus, notre rythme était ce qui importait, rien de plus. Nous n’y étions pas encore, mais nous y étions presque. J’allais retourner à Oxford quelques jours pour passer du temps avec mes parents, mais je ne pourrai pas y rester longtemps. Je ne pouvais pas me permettre de laisser ma clinique fermée trop longtemps. Après tout, comme les moldus et les sorciers, les créatures tombaient malades sans tenir compte du calendrier.
Mes parents comprenaient très bien la situation, mon père avait fait le même métier que moi pendant des années du côté moldu. J’allais faire plusieurs aller-retour pendant les fêtes, comme à mon habitude. Dans un autre contexte, en pensant à tout ça, j’aurais souri paisiblement en pensant aux moments, près du feu de foyer, à lire un bouquin, enveloppée dans une grande couverture ou bien à regarder des films. Cependant, là, j’étais bien loin de penser à tout ça. Je pensais à ce que j’allais faire. Ma bière était presque pleine dans ma main et je venais de me faire dire d’aller voir ailleurs. C’était bien loin de mon objectif. Moi qui voulais récolter des informations, j’allais devoir voir pour faire ça à un autre moment. J’allais finir ma bière et retourner à mon appartement câliner Mademoiselle, la brosser en regardant un film, pourquoi pas. Mal à l’aise, j’avais regardé le Keith à qui Alexander me disait de me référer. Je lui avais fait un petit sourire, m’excusant à ma façon du comportement de Xander. Maintenant derrière le bar, je ne pus que me détendre en voyant le sourire de l’homme, il était sincère, à l’aise. Étant sur son lieu de travail, de ce que je comprenais à le voir faire la vaisselle, il semblait dominer la place comme un roi sur son petit royaume . « Tu ne m'emmerdes pas, au contraire. Il y a longtemps que je n'ai pas vu Alexander remercier une femme aussi peu subtilement alors, je te prie de l'excuser; ce n'est pas un mauvais bougre, bien au contraire. » Pas un mauvais bougre, c’était une façon de voir les choses. Ses opinions drastiques sur les sorciers me laissaient penser autre chose, mais peut-être qu’en dehors de ses idées, il était une bonne personne avec un caractère un peu particulier. Il n’y avait que peu de temps que je rodais autour de Wilson alors je ne le connaissais pas de fond en comble, loin de là. C’est bien pourquoi j’essayais d’en apprendre plus sur lui. Laissant ces idées un peu plus loin au fond de ma tête, j’ai pris une gorgée de bière me rafraichissant, me donnant une contenance et surtout pour observer le jeune homme. Il avait une mâchoire bien carrée très virile avec une barbe de quelques jours, un sourire des plus charmant et des yeux clairs qui donnaient envie d’y plonger. Voulant me mettre à l’aise, j’imaginais en tout cas, il m’avait tutoyée au lieu de me vouvoyer. Par souci de politesse et nerveusement, j’avais utilisé le « vous », mais le changement allait créer une proximité supplémentaire… ce n’était pas pour me déplaire.
« T’es gentil ! J’aurais dû voir qu’il était bien occupé avec ce gars-là. Ses projets sont assez clairs, pas besoin d’avoir un cours universitaire pour comprendre. Mais bon, j’ai pas regardé, c’est ma faute. »
Semblant vouloir arrêter sa vaisselle, le barman mit son linge sur son épaule, et je ne pus que craquer en le voyant sourire encore une fois. Sincèrement, ce gars était vraiment charmant. C’était son boulot de charmer je me disais, ça faisait vendre. Les gens avaient de rester, c’était rentable. Cependant, il me surprit en pointant ma bière. « Je t'offre la seconde pour t'aider à l'excuser? À ses frais, bien sûr... » Contente, j’ai hoché la tête, appréciant le geste. J’allais rester plus longtemps que je le pensais, mais en bonne compagnie, je n’avais pas de raison de quitter, si? Je me suis donc installée au bar et après une nouvelle gorgée de ma bière qui en était presque à la moitié, j’ai jeté un coup d’œil à Wilson qui embobinait encore le même gars. Entre ces deux-là, ça allait chauffer un peu plus tard, ça se sentait dans leurs yeux et dans l’air. Retournant mon regard vers Keith, je me suis accoudée sur le bar, le menton appuyé sur mon point, curieuse.
« Eh bien, je peux pas refuser ça ! T'es gentil, merci. Dis-moi, pour le faire payer comme ça, tu le connais bien ? »
Cette information était autant pour ma curiosité que pour ma mission. Ça pouvait être pertinent de le savoir, il pourrait me donner des informations. D’un autre côté, ce moldu m’intriguait et me charmait d’une certaine façon. À travailler dans un bar, il devait avoir beaucoup d’histoires à raconter. Il semblait agréable et mon but de la soirée avait pris la porte alors autant en profiter et m’amuser un peu, apprendre à le connaître, pourquoi pas.
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Jeu 4 Juin - 22:33
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Feat. Ludivine
"Quiet when I'm coming home and I'm on my own And I could lie, say I like it like that, like it like that Yeah I could lie, say I like it like that, like it like that "
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« T’es gentil ! J’aurais dû voir qu’il était bien occupé avec ce gars-là. Ses projets sont assez clairs, pas besoin d’avoir un cours universitaire pour comprendre. Mais bon, j’ai pas regardé, c’est ma faute. »
Keith éclata d'un rire qui partit investir chaque recoin du bar. Il n'était pas rare que des femmes tentent leur chance avec Alexander, et lorsque cela arrivait, plus il était clair avec elles, plus elles insistaient. Il n'était pas rare que Keith mette un point final à des négociations s'apparentant à du harcèlement, desquelles Alexander ressortait flatté et lui terriblement inquiet. Les années avaient apporté aux deux amis leur lot d'emmerdes et si Keith avait appris la patience et les médiations en tous genres, il n'avait pas été le dernier à ramener manu militari à la porte certains clients allant trop loin. Mais s'il arrivait facilement à voir de la gêne dans son sourire après le recadrage qu'elle avait subi, il dénotait autre chose. Quelque chose qu'il n'arrivait pas à s'expliquer et qui lui laissait un goût étrange sur les lèvres. Elle n'était pas là uniquement pour draguer Alexander. Tu délires, pauvre vieux. Il tenta de se morigéner mais la sensation était difficile à faire passer. Combien de mois étaient passés, d'années, sans qu'il ne parvienne à se lier à qui que se soit, sans qu'au fond de sa tête, et derrière son sourire ne se dresse un mur de briques épais et infranchissables? S'il offrait volontiers aux inconnus son aide, un renseignement ou un brin d'écoute en des soirées trop alcoolisées pour être souvenues, il n'accordait en revanche sa confiance qu'à un cercle restreint de personnes. Il était plutôt du genre à échouer dans chaque relation qu'il entreprenait et à accuser par la suite le mauvais sort, sans se rendre compte qu'à trop souhaiter l'échec, on ne pouvait provoquer rien de plus que cela.
« Eh bien, je peux pas refuser ça ! T'es gentil, merci. Dis-moi, pour le faire payer comme ça, tu le connais bien ? »
Son sourire avait flotté sur ses lèvres, évanescent, mais il s'était épanoui comme goutte d'encre dans l'eau et ne le lâchait plus. Il aimait ces contacts fugaces avec des inconnus qui reprendraient leur route ensuite, pour ne plus jamais croiser la sienne et il lui arrivait parfois d'écouter pendant plusieurs dizaines de minutes des histoires loin d'être intéressantes; histoires dont il se soulait cependant, ivre de la sensation de confiance à laquelle son vis-à-vis le laissait s'abreuver.
Il plongea sa main dans un réfrigérateur bas positionné devant lui et en sortit une bière similaire à celle qu'elle semblait réchauffer dans sa main. Il la posa devant elle et s'en servit une également.
« On peut dire que je le connais bien. Très bien, même! C'est d'ailleurs une très bonne histoire, mais que je ne raconte pas aux inconnus.»
Décapsulant d'un geste expert les deux bouteilles, il leva la sienne vers Elle.
« Alors trinquons aux frais d'Alexander, très chère...»
Il laissa volontairement le suspense voleter sur sa phrase, attendant qu'elle lui glisse le prénom qu'il ignorait encore. Il avait encore un doute sur les raisons de sa venue dans le bar, mais il s'échinait à ne pas être trop paranoïaque.
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Jeu 25 Juin - 2:30
Take Your Time
Ludivine & Keith
«I don't know if you were looking at me or not, you probably smile like that all the time and I don't mean to bother you but I couldn't just walk by and not say hi »
Pendant quelques secondes, je me suis dit que ma soirée était perdue. Je ne serais pas capable de sortir quoi que ce soit de la tête d’Alexander alors qu’il était aussi occupé à époustoufler son compagnon du moment. Il y avait des journées comme ça. Dans mon boulot de nuit pour l’Ordre, il était difficile de prédire quoi que ce soit. D’un côté, je pouvais me faire envoyer ramasser des armes destinées au Blood Circle, de l’autre je devais un peu improviser pour essayer de trouver des informations pour l’Ordre. Il y avait des sorciers qui ramassaient des informations à droite et à gauche, mais il fallait les confirmer pour ensuite les utiliser. Par exemple, le brun qui se frottait contre sa proie du moment hurlait à qui voulait bien l’entendre que les sorciers ne valaient rien et qu’il fallait les éliminer. Les propos d’un moldu saoul qui veut épater la galerie ou bien des paroles sensées et réfléchies? Mon travail était de le savoir. C’était pourquoi j’étais là ce soir-là et je savais que ce ne serait pas une soirée fructueuse pour les sorciers. Cependant, ça pourrait l’être pour moi. Le charmant barman semblait être de bonne compagnie et j’envisageais une soirée ennuyeuse à la maison avec Mademoiselle pour seule compagnie si je n’avais plus rien à faire ici. Le rire fort de Keith me fit sourire alors que je prenais la dernière gorgée de ma bière. Il m’en proposait une nouvelle, il fallait bien que je la termine. J’ai donc commencé à poser des questions au grand brun de l’autre côté du bar, intéressée et curieuse. Ses informations pourraient être pertinentes pour le travail, certes, mais j’avais aussi envie de le savoir pour moi. On ne se connaissait ni d’Ève ni d’Adam, mais j’avais envie de faire connaissance. Ne sortant pas beaucoup et en travaillant pas mal à la clinique, mes chances de rencontrer de nouvelles personnes étaient plutôt faibles. Autant en profiter. « On peut dire que je le connais bien. Très bien, même! C'est d'ailleurs une très bonne histoire, mais que je ne raconte pas aux inconnus.» Alors les deux hommes étaient proches depuis longtemps. C’était intéressant, pertinent je dirais même. Je ne pus que sourire à l’homme qui était fidèle à son ami, c’était très louable, j’aurais même dit rare dans certains cas. Plusieurs auraient pu vouloir raconter n’importe quoi à n’importe qui. Ce ne semblait pas du tout être le cas de Keith. J’étais impressionnée et encore plus charmée. Un gars avec de belles valeurs dès le premier regard, ça ne tombait pas du ciel, je pouvais vous le dire. Amusée, j’ai saisi la bière qu’il me tendait, le laissant reprendre celle qui était maintenant chaude et presque vide.
« Ohh, une amitié qui remonte, ça semble croustillant. Mais je comprends, ces histoires mérites des oreilles méritantes, je n’en suis pas là encore. C’est une belle preuve d’amitié Keith, j’espère qu’Alexander en fait autant pour toi. »
Bière à la main, j’ai imité le barman venait de lever la sienne dans les airs comme s’il allait faire un grand discours. « Alors trinquons aux frais d'Alexander, très chère...» J’ai réalisé après quelques secondes qu’il s’attendait à ce que je lui dise mon nom à ce moment-là. Je connaissais le sien, mais je ne m’étais pas encore présentée. Approchant ma bière de la sienne, j’ai pris la parole à mon tour.
« Ludivine, je suis désolée, je ne me suis même pas présentée. Alors, santé et à la générosité d’Alexander. »
J’ai pris une gorgée de la bière froide à l’arrière-goût fruité et je l’ai posée sur un sous-verre devant moi. Assise confortablement, je me suis accoudée au bar pour regarder le grand brun, intriguée. Je n’étais pas du genre à fréquenter énormément les bars et à être confortable à parler à n’importe qui de n’importe quoi. Ne tenant pas à jouer à un jeu que je ne maitrisais pas, j’ai décidé de jouer franc-jeu.
« Alors, je ne parle pas régulièrement avec les barmans. De quoi peut-on parler dans que ça t’emmerde trop ? T’as des histoires croustillantes ? Tu dois voir de ces trucs ici, j’ose pas imaginer. »
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Mer 4 Nov - 21:50
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"Quiet when I'm coming home and I'm on my own And I could lie, say I like it like that, like it like that Yeah I could lie, say I like it like that, like it like that "
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« Ohh, une amitié qui remonte, ça semble croustillant. Mais je comprends, ces histoires méritent des oreilles méritantes, je n’en suis pas là encore. C’est une belle preuve d’amitié Keith, j’espère qu’Alexander en fait autant pour toi. » Sourires. Elle n'imaginait pas à quel point Alexander en faisait autant pour lui, à quel point il lui avait sauvé la vie, à de multiples reprises alors qu'il était persuadé qu'il ne pourrait survivre à toute cette peine qu'il ressentait en lui. Oui, Xander en faisait beaucoup pour lui. Alors qu'il s'évadait dans le monde de ses souvenirs, elle le ramena à elle quant son prénom se glissa jusqu'à ses oreilles. « Ludivine, je suis désolée, je ne me suis même pas présentée. Alors, santé et à la générosité d’Alexander. » De nouveau, un sourire. Keith ne savait dire à quel moment de sa vie il s'était autant intéressé à l'étymologie des prénoms mais dès qu'il rencontrait une nouvelle personne, il s'empressait de rechercher à établir des liens entre le prénom et le caractère qu'il discernait chez son vis-à-vis. Et Ludivine n'y échapperait pas. Il avait connu une jeune femme qui portait le même prénom quelques années auparavant, et s'il signifiait douceur et amitié, cette dernière n'avait pas recherché que de la douceur au creux de ses bras. Il s'empressa de sortir de ces pensées parfaitement inadaptées et se concentra sur la jolie jeune femme avec laquelle il partageait un verre. Elle pianotait sur sa bière, visiblement mal à l'aise et clairement, ce n'était pas le genre d'endroit dans lequel Keith se serait attendu à la voir. Il la connaissait peu, mais pour le coup, elle jetait des coups d'œil autour d'elle, parfaitement décalée dans cet environnement. Qu'elle eût été en noir et blanc dans un univers de couleurs criardes ne l'aurait pas rendue plus étrange à Keith qui ne comprenait pas pourquoi elle s'était mise dans une situation visiblement inconfortable. « Alors, je ne parle pas régulièrement avec les barmans. De quoi peut-on parler dans que ça t’emmerde trop ? T’as des histoires croustillantes ? Tu dois voir de ces trucs ici, j’ose pas imaginer. » Il prit bien appui sur le bar et lui adressa un regard qu'il voulait inquiétant. « Oh oui, des meurtres, des enquêtes de police et des braquages à n'en plus finir!» Il éclata de rire face au regard qu'elle lui adressa, ne semblant pas comprendre s'il était sérieux ou non. « Je plaisante Ludivine! A dire vrai, ce n'est pas souvent moi qui parle, avoir ce genre d'affaire nous fait fréquenter beaucoup de gens et la plupart du temps, c'est eux qui ont besoin de trouver une oreille. Je crois que ça fait partie du boulot d'écouter plutôt que de raconter ce qu'on voit! Mais tu te trompes si tu penses que ça m'emmerde! En revanche, tu sais ce que je fais alors que je ne sais rien de toi. Qui es-tu en dehors d'ici et comment t'es-tu retrouvée à traîner dans le coin? »
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Dim 17 Jan - 16:00
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Assise sur mon siège au bar, accoudé sur le bois devant moi et une bière entre les mains, je me rendais bien compte que ma présence dans ce bar n’avait plus d’importance. À la base, j’étais venue pour ramasser de l’information sur le Blood Circle auprès d’Alexander, une grande gueule qui n’arrivait pas à se gérer quand il buvait trop. Il parlait beaucoup, il parlait fort et était une mine d’informations, en tout cas, si nos informations étaient exactes. S’il disait vrai ou s’il parlait pour bien paraître, ça, c’était une autre paire de manches et c’était pour ça que j’étais là. Je voulais vérifier, ramasser les informations et les faire confirmer par d’autres membres de l’Ordre du Phénix. Si je ne pouvais pas avoir ces informations, ma présence ici n’était pas pertinente. J’essayais de discuter avec le barman, Keith de son petit nom, pour avoir de l’information supplémentaire sur le personnage. Avec ce que je venais de comprendre, ils étaient amis depuis longtemps tous les deux, il devait savoir deux ou trois trucs sur son copain. Malheureusement pour moi, il ne semblait pas vouloir parler. J’ai joué les jeunes femmes modèles qui ne voulaient pas mettre la pression. J’avais poussé un peu trop loin alors je reculais. Il me sourit, ma réponse semblait le satisfaire.
Feignant un oubli impoli, je me suis présentée à mon tour au barman. J’aurais préféré garder mon nom secret, mais mon manque d’expérience me fit donner mon vrai nom. Il n’en ferait sûrement pas de cas. Il sembla réfléchir en entendant mon prénom. L’avait-il déjà entendu avant ? Au moins il souriait, ça devait être minimalement positif. J’étais plutôt nerveuse de le voir silencieux comme ça, il ne disait depuis un bon moment. Je jouais avec la bouteille de ma bière en regardant autour de moi. Je n’allais pas traîner ici bien longtemps. Une fois ma bière terminée, j’allais retourner à la maison, brosser Mademoiselle et filer au lit avec un bon bouquin. Essayant de briser le malaise qui commençait à nous entourer, j’ai interrogé le moldu sur sa vie de barman. J’estimais qu’il devait avoir deux ou trois trucs à raconter sans se mettre dans l'embarras. Si ce n’était pas en lien avec Alexander ça ne me faisait rien, je voulais seulement finir ma bière et foutre le camp. Là, il réagit. Prenant appui sur le bar, il me regarda avec un regard qui se voulait mystérieux peut-être, mais ça me fit sourire. Il était marrant quand il le voulait. « Oh oui, des meurtres, des enquêtes de police et des braquages à n'en plus finir! » Surprise parce que je le moldu avait dit, je ne pus retenir mes yeux de s’ouvrir bien grands. Il devait raconter des conneries, ce n’était pas possible cette histoire. « Je plaisante Ludivine! À dire vrai, ce n'est pas souvent moi qui parle, avoir ce genre d'affaires nous fait fréquenter beaucoup de gens et la plupart du temps, c'est eux qui ont besoin de trouver une oreille. Je crois que ça fait partie du boulot d'écouter plutôt que de raconter ce qu'on voit! Mais tu te trompes si tu penses que ça m'emmerde! En revanche, tu sais ce que je fais alors que je ne sais rien de toi. Qui es-tu en dehors d'ici et comment t'es-tu retrouvée à traîner dans le coin? » Il savait poser les bonnes questions, cet homme. Alors, qui étais-je, je pouvais lui révéler deux ou trois trucs sans lui mettre la puce à l’oreille. Autant se rapprocher le plus de la réalité, comme ça il y aurait moins de risques que je me trompe ou que j’oublie. De toute façon, je ne comptais pas m’éterniser ici, mon plan était tombé à l’eau à la minute où son copain m’avait envoyé balader.
« Je vois le genre, c’est vraiment comme dans les films finalement. J’aurais pas cru. Eh bien, moi je suis vétérinaire et je suis ici parce que ton si charmant copain m’avait dit de venir le voir pour papoter. Clairement, il a oublié et t’as vu tout de suite que j’étais pas dans mon élément. Je suis plus du genre à rester à la maison avec mon chien à lire un bouquin et en buvant une tisane. Ça veut pas dire que je sors pas, seulement que là comme ça, c’est pas l’idéal. Pathétique n’est-ce pas ? »
J’ai ris pour me moquer de moi-même en levant ma bière et en pris une petite gorgée. J’en étais à la moitié et ce serait ma dernière. Traîner trop longtemps ici ne me servirait à rien, en tout cas, je le pensais.
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