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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Proclamation and graduation || ft. Alexis Fawley :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Lun 27 Avr - 1:19
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Juin 2013.
Université de magie et de sorcellerie.


Le diplôme… Voilà bien un grand moment que chaque étudiant attendait avec impatience depuis la première seconde où il avait pu poser les pieds dans l’enceinte de l’université. C’était normal, après tout, puisque cela marquait le début d’une vie nouvelle, avec son lot de nouveaux projets, de nouvelles possibilités et un tas de portes qui s’ouvraient…
Oui, évidemment, c’était un moment clef dans la vie des étudiants, mais c’en était un pour moi aussi, puisque, l’université ayant ouvert ses portes en 2009, il s’agissait ici de la première promotion. Les premiers étudiants diplômés de l’université de magie et de sorcellerie. Et je devais reconnaître que je n’étais pas peu fier de certains de mes élèves…

La médicomagie était une filière difficile, dans le sens où on demandait aux jeunes d’acquérir des compétences et des savoirs multiples, avec, en outre, un bel esprit d’initiative et un minimum d’empathie et de compréhension. Ce n’était pas donné à tout le monde.
De cette promotion, certains étudiants recevaient un diplôme qu’ils ne méritaient pas plus que cela à mes yeux. J’étais assez strict et sévère dans ma manière d’évaluer, car je partais du principe qu’un médicomage qui réussissait ses études avec cinquante pour cent tout pile n’était pas capable de diagnostiquer et de soigner cent pour cent des maladies et des blessures. La moyenne de cinquante, c’était bien trop peu. Aussi, la réussite de mes cours dans le domaine de la médicomagie était fixée à soixante-cinq pour cent. J’aurais aimé relever la barre un peu plus haut, mais cela n’avait pas été accepté, alors, je faisais en sorte que certaines choses soient vraiment dans les indispensables pour réussir. Nous n’étions pas dans une filière où l’on pouvait se permettre de laisser passer n’importe qui, puisqu’il s’agissait désormais des futurs médicomages, de ceux qui allaient sauver des vies… Il fallait des sorciers aptes et efficaces.

Dans le lot de cette année, je n’avais pas eu l’occasion de remarquer beaucoup d’étudiants qui sortaient du lot. A vrai dire, pour une première promotion, certains étaient plutôt carrément décevants. Heureusement qu’il existait toujours l’une ou l’autre perle rare pour relever le niveau. Et si, au tout début de ses études universitaires, je n’aurais pas misé sur elle, au terme de son cursus, il était évident qu’Alexis Fawley ferait une très bonne médicomage. A plusieurs niveaux, sans aucun doute.
Faisant partie du personnel, je devais, comme tous mes collègues assister aux discours et à la proclamation, en restant assis bien sagement jusqu’à ce que ce soit mon tour de me lever pour proclamer la section de médicomagie. Je détestais cela, d’abord parce que je ne prenais pas la peine de connaître tous les noms des étudiants, ensuite parce que je n’attendais qu’une chose : pouvoir partir d’ici et aller manger quelque chose en ville, au calme, sans tout ce bordel trop officiel.
Encore heureux que je ne devais pas me taper ce genre de proclamation pour toutes les filières où je donnais cours… Car, en soi, j’aurais alors dû tenir le crachoir pendant un moment, puisque j’allais donner cours dans les filières de médicomagie, de sciences magiques ainsi qu’en magizoologie et botanique. J’espérais bien qu’un jour ou l’autre, un collègue médicomage choisirait de venir donner cours de temps en temps, disons, par exemple pour assurer les cours de biologie magique pour les deux premières années universitaires, cela m’allègerait déjà pas mal la tâche… et puis, je n’aimais pas trop ces années-là, c’était un fait, vu l’âge mental de certains étudiants, il ne fallait pas se demander pourquoi.

Bref, toujours était-il que cette cérémonie de proclamation comme bien souvent, semblait s’étirer en longueur. Et quand vint mon tour de proclamer les médicomages, je tâchai de faire cela vite et bien, serrant la main de chaque étudiant, en essayant d’avoir l’air heureux d’être là. Certains avaient les mains moites, c’était tout simplement dégueulasse.
Petite pause pour prendre la pose… La Gazette du Sorcier allait, bien sûr, faire ses choux gras de l’événement pour booster ses ventes et ses abonnements. Comme d’habitude. Je pus tout de même regagner ma place et attendre, avec toujours autant d’impatience, le moment libérateur où Meredith Carrow allait clore cette cérémonie à rallonge pour nous inviter tous à partager le verre de l’amitié.

M’étais-je assoupi durant le reste de la proclamation ? Ce n’était pas impossible, mais tant pis, je n’étais pas assis au premier rang des professeurs et je pouvais donc fermer les yeux discrètement, au moins durant quelques secondes. Et ce furent des applaudissements qui me permirent de reprendre tout à fait mes esprits, même si mon voisin de chaise m’avait donné quelques coups de coude pour me maintenir éveillé. Tant pis, je prétexterais avoir été de garde la nuit dernière à Sainte-Mangouste si l’on venait m’ennuyer avec cela.

Le verre de l’amitié… N’était-ce pas là un nom bien trompeur pour une coupe de champagne partagée avec les collègues, que je n’appréciais pas toujours, les étudiants, que j’aimais encore moins, et leurs parents, dont je n’avais strictement rien à faire ? Mais il fallait faire bonne figure, encore et toujours. Et y aller de son petit mot bienveillant à chacun, d’un petit sourire à gauche, d’un clin d’œil à droite… Je commençais à avoir faim et il me tardait de plus en plus de pouvoir partir d’ici.
En attendant, j’avais fini ma coupe et j’allais me resservir, en espérant trouver un petit quelque chose à me mettre sous la dent, des amuse-bouche ou d’autres trucs du genre…


« Vous n’auriez pas des toasts ou quelque chose comme ça ? » demandai-je à la personne qui servait les boissons. Le garçon partit voir à l’arrière s’il y avait de quoi satisfaire mon estomac, mais vu sa tête, à part deux trois bricoles, je n’aurais rien de bien consistant. Je me tournai alors un peu, puisqu’une personne venait d’arriver à ma droite. « Ah, Fawley… » J’eus un sourire. Sa tignasse était reconnaissable entre toutes. C’était ce qui, au tout début, m’avait permis de la repérer dans l’auditoire, avant même que je puisse apprendre à la connaître.

« Alors, comment vous sentez-vous… chère consœur ? » Bon sang, que ce terme sonnait étrangement… mais puisque la jeune femme était désormais diplômée en médicomagie, il était évident que son statut et le mien étaient équivalents.

Le garçon revint alors, avec un air dépité qui signifiait très clairement qu’il n’y avait rien à manger ici. J’eus un soupir. Il restait la solution du restaurant. Mais je n’aimais pas trop m’y rendre seul, alors, une idée me traversa l’esprit, telle une véritable épiphanie.


« Vous avez prévu quelque chose pour la suite de la soirée ? » En réalité, cela pouvait clairement sonner comme une simple question plus que comme une invitation à partager un repas en ma compagnie, mais je ne pouvais qu’essayer. En dernier recours, il me restait toujours l’occasion de faire un saut chez mon fils, où il y avait toujours de quoi manger, mais je ne tenais pas à m’incruster dans la routine d’Agrios, même si, le connaissant, il n’y verrait pas le moindre petit inconvénient.
Au fond, je pouvais fort bien trouver quelqu’un d’autre, mais s’il y avait bien une étudiante ici dont j’avais envie de connaître les projets d’avenir, c’était elle. Alexis Fawley, avec sa chevelure folle et son esprit curieux de tout. Nous avions eu l’occasion de discuter de sujets un peu tabous dans la profession, de temps en temps, et je me doutais qu’en sa compagnie, je ne risquais pas de m’ennuyer.

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Alexis Fawley
Alexis Fawley
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Mar 28 Avr - 12:47
Le diplôme n'est pas un objectif
mais il sert plutôt à atteindre un objectif.
Phobos & Alexis


Juin 2013.
Université de magie et de sorcellerie Poudlard.


Pendant que tu t’élances sur l’estrade pour recevoir ton diplôme, tu songes à ces cinq années passées entre les murs de l’Université, cinq années de labeur, de nuits de garde à répétition, de nuits blanches sans fermer l’œil. Tu peux te targuer de faire partie de la première cuvée des médicomages depuis la création de l’Université et d’être en plus de cela la major de ta promotion avec 91% de réussite. Tu as travaillé tellement dur. Tu ne comptes plus les heures passées à lire, relire et relire les gigantesques manuels de médicomagie. Tes capacités intellectuelles t’auraient permise d’obtenir aisément le fameux sésame, mais tu ne t’es jamais contentée de la moyenne, toujours visant l’excellence, la perfection. Le savoir et la transmission de la connaissance sont la base de la compréhension du monde, et toi, tu voulais tout savoir. Ton domaine de spécialisation était bien particulier, vous étiez peu à l’avoir choisi. La médecine légale intéresse peu car la plupart des énergumènes qui étaient à tes côtés n’étaient captivés que par une seule chose : la reconnaissance et la gratitude des familles ou des patients lorsque le médicomage soigne, cela les faisait se sentir puissants.

Quant à toi, tu n’attendais aucun remerciement pour ce qui faisait l’essence même de ton travail. C’était peut-être la raison pour laquelle tu n’avais eu que peu d’accroches amicales avec les autres camarades de classe : quand tu observes ces fameux gugus qui te précèdent et qui te succèdent, tu dois avouer que rares sont ceux qui sont des lumières et peu auront la chance et l'opportunité de travailler à Sainte-Mangouste. Tu détestes la plupart d’entre eux qui sont là uniquement pour remplir les classes de l’école. Leurs réflexions inutiles, leurs questionnements pauvres et stupides, leurs envies de « faire passer le patient avant le reste » aussi. Ils sont beaucoup à s’être mis sur le trente-et-un, costumes-cravates et robes tailleurs, comme si leurs vêtements habituels n’étaient pas assez classes. La plupart des femmes sont allées chez le coiffeur. Tu étouffes un rire alors que tes cheveux ondulés, ton imposante tignasse auburn s’éparpillant dans tous les sens, entourent ton visage au naturel, sans aucune trace de maquillage, ni de fioriture. Tu as quant à toi enfilée rapidement une longue robe noire, la même que tu avais portée à l’enterrement de ta mère. Elle n’en était pas moins élégante pour autant. Tu faisais peut-être tâche parmi tes camarades endimanchés. Plus que quelques marches avant que cela soit ton tour. Tu reçois ton diplôme de la main même de Phobos Asclépiades, tu lui serres la main avec vigueur et tu redescends, le petit parchemin serré entre tes doigts. Tu te retournes vers celui qui fut un de tes professeurs pendant ces quelques petites années et auprès duquel tu as tellement appris. Son expression et ses traits tirés ne mentent pas, il s’ennuie tel un rat mort. Les formalités mondaines et cérémonieuses ne semblent que peu lui plaire et tu ne peux que le comprendre. Toi-même, la présence des journalistes ne t’enchante guère, ils sont là à vouloir vous exhiber tel un trophée qu’on accrocherait au mur.

La cérémonie se termine enfin alors que tu dissimules un énième bâillement. Tu aimerais tellement t’en aller mais tu ne peux pas. Pas encore. Il faut encore endurer le buffet, non pas que tu sois contre la nourriture gratuite, oh non. Mais plutôt parce que tu n’as personne avec qui partager la joie d’être diplômée. Un futile pincement s’opère dans ton cœur à cette idée. Une lueur furtive se lirait dans ton regard à quiconque essayerait de regarder, mais tu sens seule parmi tous ces étudiants avec qui tu n’as tissé aucun lien. Tu te diriges vers le buffet pour prendre un verre de jus de citrouille. Pas d’alcool, jamais. « Ah, Fawley… » Tu te retournes en reconnaissant la voix. « Professeur Asclépiades. » murmures-tu. « Alors, comment vous sentez-vous… chère consœur ? » Tu souris sincèrement en entendant ce titre qu’il t’attribuait. Pour la première fois depuis le début de la journée, une once de fierté transperça tout ton être. C’est vrai, tu étais médicomage, plus personne ne pouvait le nier.   « Chère consœur… Ce mot sonne si… officiel ! Mais c’est vrai, nous sommes désormais collègues. » Et pour le peu que tu le saches, un poste à Sainte-Mangouste t’était quasiment assuré.  Ton dernier maître de stage n’avait que tari des éloges sur ton efficacité, ta perspicacité, ta sagacité, ton discernement.

« Vous avez prévu quelque chose pour la suite de la soirée ? » Fronçant légèrement les sourcils, tu te demandes ce que signifie cette phrase énoncée de manière presque désinvolte. Phobos Asclépiades ne dit jamais rien par hasard. Ton regard se tourne vers la foule compacte rassemblée auprès du buffet dont pas une seule personne n’est venue pour toi. Tu n’as pas de famille, du moins pas de famille proche. Pas d’amis qui ont pu se libérer, et tu les comprends, qui voudrait perdre son temps à une si piètre cérémonie ? Tu n’en veux à personne. Tu as toujours aimé être seule, la solitude ne ment jamais elle non plus. Même si parfois tu ne dirais pas non à un peu de compagnie. Surtout la compagnie d’un homme mûr, brillant et compétent. « A vrai dire, rien de particulier. Je comptais me gaver de vol-au-vent et d’entremets ! » dis-tu en riant. Puis tu demandes : « Et vous-même ? J’imagine que vous allez vous coucher, je vous ai vu piquer du nez pendant le discours du responsable de la filière médiation magique. En même temps, je n’ai jamais entendu une allocution aussi pertinente de toute ma vie. » Un peu de sarcasme ne ferait pas trop de mal. Cet homme t’avait toujours impressionné. Sa carrure, sa prestance, sa manière d’enseigner et sa pédagogie te l’avait rendu très rapidement sympathique. Tu chuchotas : « Entre nous… Qu’est-ce qu’on s’ennuie non ? » La franchise était aussi une de tes qualités. Tu avais voulu dire Qu’est-ce qu’on se fait chier…, mais bon, il fallait tout de même rester polie.

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Graviora manent

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Mar 28 Avr - 23:30
Ce genre de situation ne m’avait jamais vraiment enchanté et ce n’était pas nouveau. Il nous fallait faire avec ce qui était : la fin d’année ne serait jamais un moment très agréable et je ne voudrais pour rien au monde avoir à vivre ça trop souvent. Une fois par an, c’était déjà assez pour moi, c’était bien suffisant.
Je ne voulais pas faire plus que ce qui était nécessaire. Déjà, les réunions entre sorciers de sang pur, ça m’avait toujours un peu ennuyé. Enfin, c’était là un bel euphémisme… C’était très simple, je détestais les mondanités, quelles qu’elles soient. C’était toujours une horreur pour moi que de devoir assister à ces réunions dignes de figurer parmi les pires bouses de dragon. C’était juste horrible de devoir faire en sorte de bien me comporter dans ce genre de contexte, alors que j’avais juste une envie : partir, être ailleurs, sans tout ce monde, juste être tranquille…

C’était assez simple, en fait, je ne devais pas me montrer trop impatient, et tout irait bien. Il n’y avait pas à tergiverser, juste attendre…
Et attendre, c’était tout de même plus agréable sans être seul. La présence de la jeune diplômée pouvait d’ores et déjà égayer ma soirée… mais ce n’était pas gagné, à vrai dire, puisque les remises de diplôme et les proclamations, cela s’éternisait toujours, bien plus qu’on ne le voulait, bien plus qu’on ne le pensait en arrivant…
J’avais donc entamé le dialogue, sans vouloir m’imposer plus qu’il ne fallait, mais il n’y avait rien d’autre à faire. Discuter pour mieux passer le temps, je ne connaissais pas de meilleur moyen. Cette jeune femme était une des médicomages les plus prometteuses et je savais bien que je n’aurais pas eu autant d’affinités avec elle si elle n’avait choisi cette spécialisation en médicomagie légale… Sans doute le côté un peu rare de ce choix m’avait-il interpelé plus que je ne l’aurais pensé et voulu, mais la curiosité scientifique de la demoiselle n’était plus à démontrer.

Je lui adressai un petit sourire. Oui, nous étions désormais collègues, nous avions le même diplôme, la même fonction et je savais qu’Alexis ne s’arrêterait pas en si bon chemin. Elle allait tout faire pour que son existence puisse améliorer pas mal de choses dans le domaine de notre profession. Peut-être même allait-elle un jour faire partie de ces médicomages célèbres pour leurs découvertes inédites…
« J’ose espérer que vous n’allez pas disparaître dans la nature, maintenant que vous avez fait vos preuves… »

S’il y avait bien une étudiante que je souhaitais garder dans mes contacts, c’était elle. Elle qui sortait du lot, elle qui était dotée des qualités pour devenir une excellente médicomage… Par son esprit d’initiative et sa compréhension rapide des choses, elle me rappelait un peu Regor Nott, au moment où, l’université n’ayant pas encore ouvert ses portes, je l’avais pris sous mon aile pour le former à la médicomagie comme cela se faisait encore à ce moment-là. De bons éléments, en somme.
Par contre, je ressentis une sorte de petite gêne quand elle me dit qu’elle avait vu mon petit endormissement durant les proclamations.
« Oui, voilà, je vais aller me coucher après une petite tisane de verveine… C’est tout à fait mon genre. J’ai tellement apprécié ce discours que ça m’a fait rêver, voilà la vérité… »

Je n’étais pas un très bon menteur, ça aussi, ce n’était pas nouveau, mais tant pis, puisque nous jouions à ce petit jeu-là, je continuais dans la même optique. Et comme elle chuchotait à quel point elle vivait cette soirée sous les auspices de l’ennui, je répondis sur le même ton : « Ce n’est qu’une façon de voir les choses… On peut briser l’ennui de bien des façons. »

Il aurait été assez simple de commencer à imaginer les conversations entre les personnes présentes, par exemple, ou de critiquer un peu les gens, simplement, mais je n’étais pas ce genre de personne à critiquer sur de simples apparences.

« Du vol-au-vent, vraiment ? Et si je vous emmenais manger ailleurs ? Entre collègues… Vous méritez mieux qu’un simple vol-au-vent… et puis, vous en aurez tous les midis à Sainte-Mangouste si vous le souhaitez… »

Oui, c’était une façon de l’inviter à quitter les lieux avec moi. Il y avait tant de choses bien plus intéressantes à faire que de rester ici à attendre la fin des festivités… Je ne voulais pas passer le reste de la soirée à m’emmerder en attendant uniquement le moment où je pourrais m’en aller sans que cela puisse être mal perçu.

« Vous n’avez rien de prévu et moi non plus… On peut peut-être aller faire une bataille explosive quelque part ? » Jouer aux cartes… vraiment ? Dans mon ton de voix, il était évident que je ne voulais pas dire cela du tout, mais si je pouvais trouver une bonne raison de filer à l’anglaise et de me trouver ailleurs qu’ici et, pourquoi pas, envisager cela avec ma désormais ancienne étudiante… Quitter l’université pour débuter les vacances d’été autrement que sur cette proclamation longue et ennuyeuse… ça, ça me tentait bien.

Je sirotais ma coupe de champagne, lentement, parce que je n’allais pas non plus vider le stock de cette boisson et que je me voyais mal, aussi, rester là, à ne rien faire, au moins, un verre, ça occupait les mains.
En soi, je n’étais pas nécessairement obligé de rester, maintenant que j’avais moi aussi fait ma part de boulot… alors, boire du champagne en compagnie d’Alexis Fawley, cela me convenait fort bien. Même si elle préférait le jus de citrouille, pour sa part, une boisson qui ne m’avait jamais vraiment plu, sans doute parce que nous ne cultivions pas ce genre de courges dans mon pays… c’était une boisson typique des pays grisâtres, au fond, et moi, je préférais tout ce qui était gorgé de soleil et qui me faisait penser à la Canée, à la Crète… Ma patrie… J’y pensais souvent, bien sûr, il suffisait de bien de choses…


« Alors, qu’en dites-vous, Alexis ? » Je l’appelais par son prénom, ce qui n’était pas chose courante, mais il me semblait que la situation s’y prêtait assez bien. Et puis, si cela la dérangeait, je savais fort bien qu’elle me le ferait savoir, d’une façon ou d’une autre.

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Alexis Fawley
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Mer 29 Avr - 22:57
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Phobos & Alexis


« Je pense sérieusement qu’il va falloir expliquer au conseil de l’Université que ce n’est pas vraiment l’idée que je me faisais de la remise des diplômes. Peut-être faudrait-il soumettre de nouvelles idées aux administrations… » annonces-tu, plus pour toi-même que pour Phobos. À ton humble avis, une soirée sans cadavre ou sans corps encore chaud, prêt à être découper, n’était pas une soirée intéressante. Tu souris intérieurement à cette pensée. Non pas que tu aimais tuer, ça non, cela ne t’arrivait qu’en de rares occasions, mais plutôt parce qu’apprendre, découvrir de nouvelles choses sur l’humain, et comprendre leur fonctionnement t’avait toujours fasciné. Le corps humain, ce mécanisme complexe et encore nébuleux dissimulait encore bien des mystères. Alors il était évident que tu appréciais davantage une bonne autopsie qu’une soirée entre amis. C’était sans doute la raison pour laquelle tu n’avais pas d’amis (ahah, oups). Il y avait bien Tobias, avec qui tu avais repris contact il y a quelques mois en le croisant à l’Université : vous aviez des intérêts communs, des idées communes, et une envie croissante d’en découdre. Tes relations amicales se limitaient à peau de chagrin.

Tu te reconcentres sur ton interlocuteur. C’était étrange de parler avec un professeur, même si curieusement, Phobos avait toujours eu un intérêt particulier pour tes travaux universitaires, tes réponses et sujets d’étude. Au fond, tu sentais qu’il te trouvait pertinente, et tu ne pouvais que te féliciter d’avoir su intriguer un homme comme Phobos Asclépiades. Après tout, c’était un professeur pédagogue, un médicomage intelligent et un homme brillant et vif d’esprit. Tu avais déjà souvent pris plaisir à échanger avec lui, sur bons nombres de sujets et de domaines, aussi bien en médecine légale sur les autres spécialités. Tout te passionnait au début de tes études même si désormais, seule ta spécialité faisait grâce à tes yeux, même si tu ne dénigrais pas celles des autres.

Phobos se demandait si tu comptais rester sur Londres. Peut-être t’appréciait-il davantage que ce que tu pensais ? « On devrait me proposer un contrat d’embauche à Sainte-Mangouste très prochainement, ce n’est normalement qu’une formalité. Madame Williams n’a pas tari d’éloges sur mon travail. Il faut dire que le départ en retraite de Monsieur Jones n’a finalement fait que d’accélérer les choses… » Tu étais ravie. Travailler à Sainte-Mangouste était le Saint Graal pour les médicomages, la consécration ultime. C’était après tout le meilleur hôpital de toute l’Angleterre et l’unique établissement qui recevait des cas extrêmes, des cas plus rares. C’était ce qui t’intéressait. Il était hors de question d’être recrutée ailleurs, cela avait toujours été ton objectif. Être major de promo t’avait également profité. « Je serai embauchée dans trois semaines, à la fin de sa retraite progressive. Nous aurons donc l’occasion de nous croiser dans les couloirs et de continuer nos échanges. J’ai encore beaucoup à apprendre. La médicomagie est une science où l’on ne peut se permettre l’inexactitude. » Il fallait se former continuellement.

Tu ris en voyant son embarras lorsque tu lui fais comprendre que tu as grillé son petit roupillon. Lui, boire de la verveine ? Tu le voyais davantage avec un verre de scotch ou de Whiskey. Il n’était pas très bon dans les mensonges mais était plus doué pour les sous-entendus. Celui qu’il venait de se lancer te laisser pantoise. Briser l’ennui de bien des façons ? Tu te demandais ce qu’il voulait dire par là. « Et si je vous emmenais manger ailleurs ? Entre collègues… Vous méritez mieux qu’un simple vol-au-vent… » Ah il avait faim ? « Et puis, vous en aurez tous les midis à Sainte-Mangouste si vous le souhaitez… » Tu laisses échapper un petit rire. « Il y a des Vol-au-vent à Sainte-Mangouste, je pensais que l’hôpital était en déficit budgétaire ? » plaisantes-tu en sentant qu’il te charriait également. « Vous n’avez rien de prévu et moi non plus… On peut peut-être aller faire une bataille explosive quelque part ? » Tu fronces les sourcils, sans voix. Tu ne t’attendais pas à avoir une telle proposition. Surtout de sa part, il était d’ordinaire si sérieux, du moins en salle de cours. Que veut-il dire en parlant de bataille explosive ? Dans ton esprit, une partie de cartes signifie une partie de jambes en l’air. Avais-tu envie de te taper un homme de cinquante ans ? Rien n’était moins sûr, encore moins un futur collègue. Peut-être que l’expression ne signifiait pas la même chose pour toi que pour lui. Peut-être même qu’il avait vraiment envie de faire une bataille explosive ? Cela paraissait bien étrange.

« Alors, qu’en dites-vous, Alexis ? » Tu ouvres la bouche pour refuser. Tu es vaguement déstabilisée. Tu ne t’y attendais absolument pas. Tu passes presque nerveusement ta main dans tes cheveux en réfléchissant rapidement. En même temps, tu étais une jeune femme intelligente. Et tu voulais également faire profiter de cette chance qu’on t’offrait, de pouvoir échanger davantage avec un spécialiste des pathologies des sortilèges. Et tu le sentais, Phobos pouvait partager certaines de tes compétences pour le sadisme, son regard en disait long parfois lorsqu’il évoquait certains sujets. Curieuse, tu plonges dans son regard. « Je me laisse tenter. Où voulez-vous aller, Phobos ? » réponds-tu, en accentuant sur son prénom. Après tout, il n’y avait plus vraiment lieu de continuer à l’appeler ‘’professeur’’. Il était ton égal désormais, et cela te convenait très bien. Tu avais toujours eu du mal à supporter une hiérarchie. « Par contre, appelez-moi Lexi, c’est comme ça que je préfère qu’on m’appelle. » Alexis, c’était un prénom bien singulier pour une demoiselle. Même s’il était mixte, ce prénom avait davantage une consonnance masculine. La volonté d’un père qui aurait préféré un fils pour perpétuer le nom de Fawley. Tu avais parfois eu du mal à te l’apprivoiser, surtout durant ton enfance. Tu avais fini par l’apprécier même si tu préférais ton surnom. Tu ne permettais pas à tout le monde de te nommer ainsi, c’était une marque de confiance que tu donnais à Phobos. « Vous n’avez pas de famille à rejoindre ? » Cette question était sortie de ta bouche presque sans le vouloir.


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Sam 2 Mai - 19:08
Cette fille et moi partagions quelques points communs non négligeables. J’ignorais, par exemple, qu’elle avait le même point de vue que moi sur ce genre de réception… Enfin, certaines personnes aimaient ces conneries, mais je constatais que ce n’était pas son cas. Et quand la jeune femme me parla de son idée d’expliquer au conseil de l’université que ce type de cérémonie pour remettre les diplômes aux étudiants n’était pas la chose la plus adéquate pour tous les gens présents ici. En l’occurrence, nous nous étions bien trouvés, là, non ?

« Si vous voulez, on pourrait organiser une petite réunion avec Mrs Carrow pour que vous puissiez en discuter avec elle… » En fait, et pour tout dire, je pensais que moi aussi j’apprécierai quelque chose de moins cérémoniel et de moins long, surtout. Mais il y avait des gens très à cheval sur ce genre de détails… Il fallait pouvoir satisfaire les étudiants et leurs familles… enfin, les plus traditionalistes, en tout cas. « Si cela ne tenait qu’à moi, on donnerait les diplômes sans faire tout ce foin autour… »

Je n’avais jamais été très féru de ces situations, mais je ne me sentais pas de trop pour autant, non, c’était plutôt comme si je n’appartenais pas à cette réalité. Heureusement, peut-être, que j’avais tout de même à peu près l’habitude des réunions mondaines du genre, c’était plus facile pour savoir comment gérer une proclamation, mais bon, cela n’enlevait rien au côté bien lourd et ennuyeux de la chose.
J’écoutais avec attention la jeune femme m’expliquer un peu quels seraient ses projets. Je savais que Sainte-Mangouste lui ouvrirait ses portes, et plutôt deux fois qu’une, il fallait avouer que j’avais suivi d’assez près ses études, mais également ses stages, bien que je n’étais pas son superviseur attitré à l’hôpital, j’avais toujours pris la peine et le temps de voir un peu comment cela se passait pour elle. Pas par favoritisme, non, mais plutôt par curiosité. Pour voir comment se débrouillait la jeune femme dans un contexte réel.


« C’est vrai que ça tombe plutôt bien pour vous… Et je pense que vous serez sans doute très bien à ce poste ! Jones commençait à se faire un peu trop vieux pour tout ça… » Je ne mentais pas, Mr Jones était de plus en plus distrait et de moins en moins présent à ce qu’il faisait… Il pensait sans doute déjà depuis un moment à sa retraite et à ce qu’il allait bien pouvoir faire de tout ce temps libre… c’était assez typique chez les sorciers de cet âge-là… Mais, Salazar soit loué, j’avais encore de la marge avant de commencer à m’inquiéter de mon propre sort dans un tel contexte.

Avais-je été un peu brutal dans mes propos ? J’eus l’impression de percevoir comme un changement dans l’attitude de mon interlocutrice qui passa bien vite du rire à une sorte d’expression d’une interrogation quelque peu logique, en réalité.
Ce fut à mon tour de rire, je ne voyais pas trop ce que j’aurais pu faire d’autre…
« Quand on sait à qui s’adresser, c’est bien plus facile qu’on ne le pense… » Même sans avoir à graisser la patte de qui que ce soit, on pouvait obtenir facilement ce que l’on voulait. Il suffisait d’un peu de boniment et le tour était joué.
Mais, personnellement, je n’étais pas vraiment branché vol-au-vent… je préférais nettement les plats aux saveurs méditerranéennes, avec beaucoup d’herbes aromatiques et de tomates… et puis, des aubergines, aussi… C’était le genre de plats que je pouvais et pourrais toujours manger, à n’importe quelle heure…

N’étais-je pas en train de commettre une erreur, tiens ? J’avais clairement invité mon étudiante au restaurant, comme si j’avais le droit de faire ce genre de chose sans avoir l’impression de faire une connerie…
Mais, finalement, si c’était déplacé, ça ne semblait pas déranger la jeune femme plus que cela… puisqu’elle venait très clairement d’accepter mon invitation. Et, accessoirement aussi, de m’appeler par mon prénom. D’ailleurs, dans la foulée, elle m’invitait aussi à l’appeler par un diminutif de son prénom, comme pour me faire comprendre que maintenant que nous n’étions plus un professeur et une étudiante, cette barrière de distance entre nous pouvait disparaître.


« Eh bien… D’accord, Lexi. Faisons cela. » J’ignorais si elle connaissais bien le côté moldu et ses restaurants, mais à choisir, je préférais passer la soirée de ce côté de la frontière magique pour profiter d’un bon repas dans un restaurant de spécialités étrangères… Oh, si je pouvais, je la trainerais dans un restaurant grec, bien sûr, et je me ferais un plaisir de lui conseiller les meilleurs plats de la carte, en lui expliquant même ce que c’était en détails… « Un restaurant moldu, cela vous irait ? »

Moi, j’étais complètement partant, mais je ne savais pas du tout ce qu’elle en penserait. Certains sorciers, peu importe leur âge, d’ailleurs, étaient encore réticents à l’idée que les personnes n’ayant pas de pouvoirs puissent nous apporter quelque chose de positif… Et comme les idées politiques n’étaient pas le genre de sujet que l’on abordait avec les personnes que l’on rencontrait çà et là… je n’avais pas la moindre idée de ce que pouvait penser mon ancienne étudiante de tout cela. Elle n’avait pas l’air d’être le genre de personne à avoir un esprit très fermé, mais je préférais éviter de commettre encore des impairs.

Mais je n’avais pas pensé que ce serait la jeune femme qui allait gaffer, sur le coup. Enfin… c’était à moi de gérer, là, mais j’avais un peu de mal à savoir comment réagir… Une famille à rejoindre… C’était… peut-être la question à ne pas poser… enfin, je ne voulais pas commencer à jouer un mélodrame, mais la question ne pouvait que raviver certaines choses en moi… Deimos, d’abord… puis Belisama… et puis Charon… Bon sang, je me sentais tellement misérable quand je pensais à eux trois… Je ne savais pas si j’allais un jour pouvoir guérir de ces pertes, tant les plaies me semblaient encore béantes quand, comme aujourd’hui, on me parlait de ma famille…
A l’heure actuelle, hormis mes frères et sœurs, ma famille se résumait à mon fils. Le seul qui était encore en vie, le seul à qui je pouvais encore me raccrocher un peu… Agrios… il était encore bien jeune et je ne me voyais pas le forcer à passer la soirée avec son père s’il avait autre chose de prévu…


« … » J’avais envie de parler, mais les mots restaient coincés dans ma gorge. Je ne savais pas par où commencer, ni même comment lui dire cela… Je ne voulais pas non plus plomber l’ambiance alors que l’on avait plutôt de la chance d’être tombés l’un sur l’autre… « Non, personne ne m’attend… mon fils a passé l’âge de m’attendre pour manger. »

Je préférais ne pas répondre avec des détails, cela m’aurait fait trop mal, me semblait-il, aussi cette façon de faire était la plus simple à afficher et n’avait pas besoin que j’aie à donner des détails ni à justifier quoi que ce soit. Solution de facilité, certes, mais tellement plus pratique que de commencer à raconter des choses aussi tristes lors d’une soirée qui devait être plutôt connotée de joie et de rêves d’avenir. Dans ce genre de situation, la douleur d’un veuf et d’un père orphelin, ce n’était jamais très bien perçu et je n’étais pas du genre à pleurer sur mon sort en public.
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Alexis Fawley
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mais il sert plutôt à atteindre un objectif.
Phobos & Alexis


Le brouhaha incessant qui bourdonne dans tes oreilles te force à te concentrer sur la bouche de Phobos pour comprendre ce qu’il dit. La tête pleine des discussions des autres élèves – que dis-tu d’autres diplômés, tu plisses les sourcils. Tu ne veux pas manquer une seule des paroles de ton professeur. Tu as du mal à t’imaginer qu’il est désormais ton collègue. Tu souris en pensant à Meredith Carrow. Jamais tu n’as vu une femme aussi influente et captivante que celle-ci, tu ne connais d’elle que ce que tu as pu entendre ou lire dans les journaux, donc il était hors de question de faire les présentations pour discuter de la remise des diplômes, il n’y avait rien d’autres de plus soporifiques que de parler chiffons, petits fours et chapeaux de diplômés. « Une ambiance plus conviviale et moins solennelle plairait sans doute au plus grand nombre. Les discours sont d’un ennui… mais ils semblent pourtant être le ciment sociétal qui rassure politiciens et administratifs. » Tout cela te paraissait si loin des réalités, si loin de tes préoccupations, si loin de tes envies et de tes désirs. S’il ne tenait qu’à toi, tu serais déjà dans le service de médecine légale, à recevoir ton premier patient ou ton premier cadavre, c’était au choix. La compagnie des morts te semblait plus captivante et intrigante que celles de vivants où il fallait sans cesse déchiffrer les codes sociaux, faire preuve d’empathie et se mettre à la place de l’autre. Une dépouille n’offrait que peu de matière pour communiquer mais pour autant, son corps parlait souvent bien plus qu’on ne pouvait l’imaginer. Dès les premiers mois de ta formation, cette branche de la médicomagie t’avait attiré dans ses méandres et tu avais rapidement abandonné l’idée de travailler dans le service des virus et microbes magiques, service que tu avais jusqu’alors plébiscité. Le calme, le silence, la froideur des lieux t’avait immédiatement plu, bien loin des tumultes du rez-de-chaussée et du service des urgences. Tu étais dans ton élément.

Tu souris doucement, non sans une certaine fierté lorsque Phobos se réjouit de ta future embauche à l’hôpital. Monsieur Jones perdait la tête depuis quelques semaines et tu n’y étais pour rien, enfin pour cette fois-là… Tu te penches vers son oreille pour lui murmurer : « L’autre jour, pendant l’autopsie, il a failli refermer le corps du patient en laissant l’écarteur... » Un expression de dégout se dessine furtivement sur ton visage. Il avait failli abîmer un corps, un tel sacrilège t’avais fait sortir de tes gonds. D’un geste vif, tu avais détourné son poignet qui tenait mollement sa baguette. Le sort avait été dévié par ton geste. Tu avais craint qu’il ne te sermonne, après tout, tu n’étais alors qu’étudiante. Mais cela avait finalement accéléré son départ à la retraite. Il était désormais cantonné à terminer ses taches administratives et bureaucratiques jusqu’à qu’il ne parte définitivement. L’hôpital ne le regrettera pas, même s’il avait su apporter expertise et expérience, il était aujourd’hui bien en retard sur les techniques actuelles.

« Un restaurant moldu, cela vous irait ? » Tu acquiesces sans hésiter. Le monde moldu ne t’avait jamais vraiment posé problème bien qu’il était bien souvent responsable des catastrophes et malheurs qui avaient touché ta famille... Tu balayas rapidement cette idée. « Volontiers, celui qui vous plaira, je vous fais confiance. Je suis certaine que vous avez un bon palais. » Une créature aussi élégante que lui ne pouvait effectivement qu’être un homme de goût. Une pensée furtive te traversa, tu aimerais tellement goûter son sang… Tu chasses à nouveau cette idée. Cette soudaine fascination pour l’hémoglobine te répulsait comme elle te fascinait et tu ne pouvais t’empêcher de te demander si tu n’avais pas des gênes de vampire.

« … » Tu fronces les sourcils, comprenant immédiatement que ce n’était pas la question à poser. Même si la bienveillance n’était pas ton fort, tu savais identifier les stigmates et les cicatrices du deuil malgré ses veines tentatives de justification. Sa gorge était serrée et les mots mourraient avant d’atteindre ses lèvres. « Pardonnez ma maladresse et mon indiscrétion. Ce n’était pas mon intention. Je ne souhaitais pas vous mettre mal à l’aise. » souffles-tu dans un murmure, audible uniquement par lui-même. Et tu ne pouvais t’empêcher de penser que c’était une chose que vous aviez en commun. Il ne fallait pas avoir fait dix années de psychologie pour comprendre. Toi-même, aussi froide et insensible que tu étais, tu ne pouvais que sentir ton cœur se serrer ; un chagrin vif et intense envahissait ton être autant que l’innommable culpabilité qui te rongeait parfois. Rien ne pouvait remplacer la chaleur et l’amour de nos proches, même si aucun de tes parents ne t’avaient réellement accordé de l’attention ou même ressenti de l’attachement. Un père trop ivrogne et trop déçu de n’avoir qu’une unique fille comme descendance, une mère désabusée et mécontente de sa vie trop imparfaite qui ne satisfaisait pas ses désirs de faire partie de l’élite de la société. Ils ne t’avaient jamais vraiment permis de ressentir autre chose qu’une vague sensation d’amour insécure. Mais une famille imparfaite valait-elle mieux que pas de famille du tout ? Telle était la question que tu te posais souvent, alors que la culpabilité s’imposait à toi et envahissait ton esprit. Ce fut au tour de ta gorge de te serrer. Toi aussi, tu aurais aimée être aimée. Tu aurais aimé ressentir ce doux sentiment que tu ne connaissais pas et que tu ne connaîtrais sans doute jamais. Il avait fallu t’endurcir et ne compter que sur toi-même, se cacher derrière une expression impassible et froide. Ne rien laisser paraître de tes émotions, ne jamais donner à l’autre l’occasion d’expérimenter tes faiblesses. C’est ce que tu faisais depuis des années. Tu avais fait le vide autour de toi, tu n’avais jamais été aussi seule, et pourtant, jamais tu n’avais ressenti un tel sentiment d’invulnérabilité.

Toutefois, il était temps de parler d’autres choses. Phobos n’allait sûrement pas vouloir creuser le sujet et toi non plus. Pour autant, le deuil ne te rendait pas mal à l’aise. Il fallait souvent dans le cadre de ton travail annoncer le décès d’un patient ou d’expliquer les circonstances de la mort d’un proche. Tu avais appris au fil des années à trouver les mots qu’il fallait. Pour autant, ces mots te paraissaient tellement insipides, tellement inappropriés, mais en ces circonstances, c’était ceux que les gens souhaitaient entendre. Pour autant, tu ne connaissais pas ces gens. Phobos, c’était différent.

« Nous pouvons y aller tout de suite si vous le voulez bien. » Tu poses ton verre sur le plateau d’un serveur qui déambule au travers des invités. Sans ajouter mot, vous vous dirigez vers la sortie. Tu récupères ta veste en jean que tu enfiles et réajustes. Une légère brise soulève ta chevelure lorsque tu franchis le pas de la porte. « Où se situe le restaurant où vous souhaitez aller ? » Tu n’étais pas vraiment le genre de femme qu’on emmène dîner. Tu n’en avais pas l’habitude et tu ne connaissais que peu d’endroits. Il était assez rare que tu intéresses quelqu’un au point qu’il veuille partager un repas, c’était tout nouveau pour toi. « Alors, dites-moi.  Qu'est-ce qui vous a poussé à devenir enseignant ? Et pourquoi avoir choisi la médicomagie à l’époque ?  » Phobos avait du en voir passer des gens blessés durant sa carrière. Il était tout de même plus âgé que toi, même s’il était très bien conservé pour son âge.

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Ven 5 Juin - 20:01

Si j’avais eu le choix d’être ici ou ailleurs, assurément, j’aurais opté pour un autre endroit, d’abord parce que j’étais peut-être un peu trop misanthrope pour prendre plaisir à me retrouver comme cela au milieu d’un tel nombre de personnes que je n’aimais pas, ensuite parce que décidément, la foule ne me procurait jamais un effet très positif. Étais-je un tantinet agoraphobe ? Cela n’était pas impossible… En réalité, je savais que je n’aimais pas grand-monde sur cette terre, mon fils et ma propre personne mis à part, le reste de la population humaine pouvait très bien tomber comme des mouches, je n’en aurais sans doute pas sourcillé.
Ce soir, entre le bruit, les éclats de voix, les personnes qui se bousculaient pour un oui ou pour un non, je n’étais pas très au fait de ce qui allait bien pouvoir se passer ensuite. Je savais que je n’aurais pas à me forcer bien longtemps, Faire acte de présence pour une telle occasion, cela revenait à dire quelques mots, proclamer les résultats des étudiants, serrer quelques mains, adresser quelques sourires et me montrer assez poli et agréable pour que les personnes présentes voient en moi un professeur à la hauteur, affable, présentant bien et étant assez charmant pour donner envie de me connaître… En somme, c’était vraiment du baratin et du théâtre. Choses que je n’appréciais pas vraiment.

Miss Fawley avait raison sur ce point, la convivialité aurait apporté un véritable plus à une remise de diplômes. Toute cette solennité ne convenait pas à tout le monde, à commencer par moi-même. L’ennui de tout ceci n’était pas la chose la plus remarquable ici, et quand on observait les visages, il y avait, parmi ceux des étudiants et de leurs parents, emplis de fierté, cette effervescence qui ne pouvait qu’être le signe d’une grande et bonne nouvelle… Oh, oui, bien sûr, c’en était une. Pour tous ceux qui avaient réussi, pour tous ceux qui allaient envisager leur avenir avec un cœur rempli d’espoir…

J’aurais pu, depuis longtemps, m’habituer à ce genre de moment, ce genre de réception… mais cela m’ennuyait toujours aussi. En réalité, on ne s’habituait jamais à l’ennui, ce n’était pas tout à fait la même chose que la routine, même si les deux concepts avaient quelques traits en commun.
Aussi, la présence d’Alexis Fawley à mes côtés avait quelque chose de plus agréable que tout le reste ici. C’était sans doute pour cela que je préférais rester en sa compagnie, d’ailleurs. Sa personnalité un peu atypique me convenait tout à fait. En tout cas, bien plus que tout le reste de ceux qui étaient ici présents.


« L’écarteur ? Intéressant… » Cela me faisait sourire, car ce vieil homme perdait l’esprit depuis quelque temps déjà, mais il avait fallu le temps pour que tout le monde se rende compte qu’il n’était plus tout à fait lui-même et que sa mémoire à court terme lui jouait de plus en plus de tours. « La légende raconte qu’il y a quelques années, il a essayé de refermer un corps avec un Collaporta… Mais personne n’a jamais pu confirmer ou infirmer cette version des faits… »

Jones avait ce côté assez drôle, dans son propre drame. Perçu comme un boucher, au début, le médicomage qu’il était avait tout de même amené la médecine sorcière légale à un bien meilleur niveau que celui que nous avions auparavant. Ce type était une sorte d’esprit brillant… mais ça, c’était avant. A présent, il semblait que son cerveau était similaire à un tissu spongieux, absorbant de plus en plus mal et dégoulinant de substances diverses que personne n’avait envie de voir de plus près.
Il me semblait, au fond, que j’aurais très certainement aimé, moi aussi, jouer du scalpel pour ouvrir des corps. C’était quelque chose qui m’avait toujours plu, en réalité, mais si j’avais voulu étudier à la fois du côté moldu et du côté sorcier, il était évident que je serais passé pour un drôle d’énergumène dans notre monde… Je me souvenais tout à fait avoir entendu, un jour, une comparaison entre les médecins moldus et les bouchers… comme si les sorciers étaient trop peu enclins à découvrir le cœur des choses, ayant trop peur de cette manière de soigner les gens « en les découpant ».

Mais soit, puisque mon interlocutrice était d’accord pour que je l’invite au restaurant et, qui plus est, dans un restaurant moldu, je devais éviter de penser à des personnes que l’on découperait. Il y avait un bon moment, déjà, que je n’avais plus cuisiné ce type de viande et, peut-être bien que d’une certaine façon, cela commençait à me manquer. Je n’avais jamais mangé de personne contre qui je n’avais rien, ça avait toujours été une histoire de vengeance que je devais assouvir et je m’en portais fort bien comme cela.
Enfin, il me restait à trouver qui avait tué mon épouse et qui avait scellé le sort de mon fils, Charon, mais quand je retrouverais ces personnes, j’avais dans l’idée de les maintenir en vie le plus longtemps possible, tout en coupant régulièrement des parties de leurs corps que je pourrais cuisiner comme bon me semblait pour leur faire payer leurs crimes. Je commencerais, sans aucun doute, par les bras, afin de ne leur laisser en place que des moignons… puis je m’attaquerais aux jambes, que j’imaginais très bien préparer en rôtis… Pour le reste, je trouverais les idées au fur et à mesure, en gardant bien en tête que plus ce serait long, meilleur ce serait.


« Vous aimez la cuisine italienne ? » Je ne me voyais pas l’emmener dans un restaurant grec, bien que cela m’eusse forcément plu. Mais en termes de cuisine méditerranéenne, j’avais pu remarquer que l’Italie était bien souvent plus plébiscitée que ma terre natale.
Je connaissais un petit restaurant italien où la carte, qui n’offrait que peu de choix, garantissait des produits d’une fraîcheur inégalable. J’étais, effectivement, le genre d’homme à préférer des établissements ne proposant pas cinquante plats différents, mais se limitant plutôt à des plats préparés par un chef qui préparait ses œuvres en fonction de la demande et pas à la chaîne. Gage de qualité et de fraîcheur, assurément. Avais-je un bon palais pour autant ? Peut-être assez, oui, mais je n’étais pas un fin gourmet pour autant.
« Vous me direz cela après avoir goûté, alors… »

Je ne tenais pas à parler de mes proches, c’était pour cela que j’avais simplement évoqué Agrios, sans préciser quoi que ce soit à son sujet. Le reste… je préférais ne pas en parler. Je ravalais chaque fois mon amertume et ma tristesse, parce que c’était comme cela qu’on devait agir, en tant qu’homme, ne pas se laisser aller aux émotions… Et comme le jeune femme s’excusait, je secouais doucement la tête pour murmurer simplement : « N’en parlons plus… »

J’avais toujours éludé le sujet, parce que, au fond, cela ne regardait que moi, parce que personne ne pourrait jamais rien y faire et que ce genre de choses, cela se vivait seul. Je n’avais jamais vraiment cru en cette manie de se confier sur des sujets qui nous forgeaient mais sur lesquels on ne pouvait plus agir. J’avais toujours été un frère aîné, le grand qui devait protéger et veiller… Je ne me souvenais pas avoir un jour baissé ma garde pour me laisser aller à me montrer sentimental.
On vivait tous des drames, un jour ou l’autre, et mon interlocutrice elle-même devait avoir eu son lot. Comment avait-elle géré cela, c’était une autre histoire… et je n’étais personne pour l’interroger, la faire parler ou lui proposer un soutien que je n’aurais pas pu lui donner, de toute façon.

Comme elle le disait, nous pouvions tout à fait quitter cette réception et transplaner pour aller ailleurs. Cela me semblait être une excellente idée et je n’allais pas me faire prier. Je lui tendis le bras, pour transplaner directement.


« Little Italy, à Londres… Et le restaurant se trouve dans une rue non loin de Farringdon Road… En réalité, c’est une petite épicerie, L Terroni & Sons, où l’on peut déguster pas mal de bonnes choses. » Et j’en profiterais sans doute aussi pour racheter quelques mets pour ramener chez moi, car les saveurs d’Italie que l’on pouvait trouver dans ce genre de petite épicerie d’époque n’avaient rien à voir avec ce que l’on achetait habituellement.

Je transplanai donc, sans même prendre la peine de saluer des collègues ou des étudiants. J’avais l’impression d’avoir assez donné dans les apparences pour aujourd’hui. Et nous atterrîmes donc près de Saint Peter’s Church où j’eus déjà l’impression de pouvoir sentir quelques effluves méditerranéens. Le genre de parfum qui vous met du soleil plein la tête en quelques secondes à peine… Elle m’interrogea alors sur ce choix de vie… Et, tout en marchant vers l’adresse où je voulais manger ce soir, je lui répondis simplement.


« La médicomagie, c’est une histoire de famille… J’ai toujours vu mes parents soigner et guérir des gens… Cela me fascinait… Et puis, la tradition aidant, une passion devient vite une vocation… » Quand on naissait Asclépiades et que l’on n’était pas une honte pour la famille, il était de tradition, en effet, de se tourner vers la médicomagie. Seule ma petite sœur, Nemesys, avait vraiment merdé sur toute la ligne, par rapport à tout cela. « Quant à l’enseignement… il y a quelque temps, je formais surtout les jeunes sorciers qui sortaient de Poudlard, c’était avant l’ouverture de l’université… J’ai été contacté pour officialiser un peu cela, avec des auditoires plutôt que du cas par cas… Mais j’ai besoin de garder un pied à Sainte-Mangouste, je pense que je m’ennuierais autant qu’à une soirée de proclamation si je n’avais plus d’activité sur le terrain. »

Nous arrivions bientôt à notre destination et je fis un petit signe à Pino, le patron, pour montrer que nous allions nous installer.

«Et vous, Alexis, ce choix… d’où vous vient-il ?»

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C’était étrange, de s’en aller de sa propre remise des diplômes aussi tôt, sans avoir profité des rafraîchissements, et encore plus de s’en aller avec l’un de ses anciens professeurs. Mais tu n'es pas vraiment le genre de personne qui se soucie des convenances, ni de ce que les autres pouvaient bien penser. Alors si cela dérangeait quelqu’un que tu t’en ailles avec un homme d’une vingtaine d’années de plus que toi, qu’on vienne te le dire en face. Phobos était vraiment bel homme, même s’il devait sûrement bientôt approcher la cinquantaine, alors tu pouvais facilement te laisser charmer par son bagout naturel. Tu ricanes doucement en entendant les imbécillités faites par Monsieur Jones… Ce médicomage en avait vraiment perdu de sa superbe… Quand tu penses qu’il avait fait partie des meilleurs médicomages de sa génération. Dans quelques dizaines d’années, ce sera peut-être toi la vieille médicomage dont tout le monde se fiche car elle fait des erreurs, et cette pensée t’est insupportable ; tu te promets de trouver un elixir de jeunesse permanent avant que les rides ne viennent obscurcir ton doux visage. « Un collaporta… par Morgane… » murmures-tu, plus pour toi-même que pour Phobos, en imaginant la scène, et tu te promets d’essayer sur ton prochain sujet d’expérience, pour vérifier si le vieux Jones n’avait pas au final tenter d’inventer une méthode révolutionnaire…

Phobos te propose un restaurant italien. Un sourire se dessine sur tes lèvres et la salive se fait déjà ressentir au fond de ta bouche ; rien de telles que des bonnes pizzas ou de bonnes pastas ! Tu es ce qu’on peut qualifier d’un ventre sur pattes, tu peux ingurgiter dix kilos de nourriture sans avoir mal à l’estomac. On te demande souvent comment tu fais pour être aussi svelte. « C’est parfait, je ne suis pas vraiment difficile. » A peine sortis de la salle de réception, Phobos t’indique l’adresse et te tends doucement le bras pour transplaner. Tu t’approches de lui et son contact te fait sursauter. Cela fait longtemps que tu n’as pas été aussi proche d’un homme (vivant j’entends) hormis Kesabel. Une sensation étrange te traverse, tu n’es plus habituée à la chaleur humaine… Tu apprécies l’instant comme un contact presque indécent tandis que vous atterrissez non loin du restaurant. Tu ne connais pas l’endroit mais tu sens déjà les bonnes odeurs te monter au nez et aiguisant ton appétit d’ogresse. Les amuses-bouches de la cérémonie n’avaient fait que d’ouvrir ta faim, et maintenant que les effluves du restaurant parvenaient jusqu’à toi, cette sensation était décuplée. « J’aurais pensé que votre choix se serait tourné vers la cuisine grecque. Vous êtes originaires de là-bas, n’est-ce pas ? »  La consonnance de son prénom et de son nom de famille ne laissait guère de la place à l’imagination et tu penses à ton propre prénom, bien la seule chose qui te plaît dans ce que tes parents t’ont légué. « Mon prénom aussi est d’origine grecque, le saviez-vous ? »  Tu souris intérieurement en repensant à sa signification : il voulait dire ‘’repousser’’, ‘’protéger’’, tu te demandes bien qui pouvais bien tu protéger. Mais tu n’en demeurais pas moins une sacrée guerrière, indépendante et autonome, nul besoin des autres pour grandir et pour s’épanouir. Tu n’as plus besoin de personne pour devenir celle que tu souhaites être : une femme qui n’a besoin que d’elle-même car tu en es persuadée, avoir des attaches sentimentales ne fait que rendre faible. Jamais plus tu ne seras faible.

Tu lâches doucement son bras et vous continuez votre chemin, tu emboîtes le pas de Phobos et le suit. Alors que vous vous rapprochez tranquillement de l’enseigne qu’il te conseille, il t’explique ses motivations. Une histoire de famille, une vocation. Tu aimerais pouvoir en dire autant ; s’il avait fallu que tu suives la lignée familiale, cela n’aurait pas été glorieux. Tu penses à ton père, ce petit administratif qui n’avait jamais pu être à la hauteur de son ancêtre, un ancien Ministre de la Magie qui avait eu son heure de gloire. Puis tu penses à ta mère, cette profiteuse qui n’avait fait que de vivre sur ses rentes toute ta vie et sur l’héritage de ton paternel ; elle n’avait jamais su ce que c’était de devoir travailler, d’avoir un véritable but dans la vie, c’était peut-être pour cela qu’elle n’avait jamais su se défendre face à la violence de ton père. « Je suis d’accord avec vous, cela doit être passionnant d’enseigner, mais je ne pense pas avoir la pédagogie et la patience pour le faire. Je suis plutôt quelqu’un qui préfère travailler en solitaire. »   Tu ne t’imagines pas vraiment devant une classe remplie d’élèves, mais avoir un petit stagiaire sous son aile, pourquoi pas… « Mais effectivement, garder un pied sur le terrain, c’est important. Sinon comment rester au fait des réalités ? Je n’ai rien contre les enseignants-chercheurs, mais j’ai tout de même l’impression qu’ils sont loin des réalités de terrain, ils ne comprennent pas toujours ce qu’on vit vraiment en milieu hospitalier. C’est ce que j’ai aimé dans vos interventions ; on sentait que vous saviez de quoi vous parlez, vous n’êtes pas de ceux qui pensent savoir parce qu’ils sont dans les bureaux… »  Sur cette phrase, vous arrivez devant le restaurant choisi par Phobos. Il semble connaître le propriétaire à qui il adresse un signe de la main. Vous vous installez et tu attrapes rapidement le menu tellement tu es affamée. Phobos demande alors : « Et vous, Alexis, ce choix… d’où vous vient-il ? »  Vous, Alexis, que de formalités… Tu proposes : « Et si on se tutoyait ? Cela ne serait-il pas plus simple ? Après tout, nous sommes bientôt collègues… »  Tandis qu’il acquiesce, tu réponds : « Ce choix s’est imposé à moi vraiment par hasard. J’ai toujours aimé les potions et j’avais de bons résultats en sortilèges. Je pensais d’abord me spécialiser dans la pathologie des sortilèges, puis j’ai découvert cette spécialité, ça m’a plu assez rapidement. »  Il y avait plusieurs raisons à cela, et tu n’étais pas certaine d’en avoir pleinement conscience, et encore moins de vouloir les expliquer à Phobos. « La médecine légale est une science encore sous-estimée, il y a encore tant à faire, tant à découvrir. La prise en charge des victimes est vraiment à améliorer, j'espère pouvoir apporter ma pierre à l'édifice. » Tu es presque certaine que cela a un lien avec ton père, mais tu ne veux pas te l’avouer, tu ne veux rien avoir à faire avec cet homme. Tu relèves les yeux vers Phobos et commences à le regarder vraiment pour la première fois ; pas comme un enseignant mais comme un homme. Il ressemblait plus à la figure symbolique qu’on se faisait d’un père.

Le serveur vient vous demander ce que vous souhaitez manger et tu déclares: « Je vais prendre le carpaccio au saumon et à l'aneth s'il vous plaît. Et un jus de fruits. » Le serveur prend la commande de Phobos et tu demandes : « Et quelles sont vos... euh, tes autres intérêts en dehors du travail ? » Tu aimerais bien en savoir plus sur cet homme que tu as toujours considéré comme intriguant.

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Mar 30 Juin - 22:28
Il était évident que filer à l’anglaise de cette cérémonie n’était pas vraiment le genre d’attitude que l’on attendait des étudiants diplômés... ni des enseignants. Mais il me semblait tout de même que nous étions restés suffisamment longtemps pour faire acte de présence, adresser quelques sourires par ci par là, serrer quelques mains à gauche et à droite... Qu’y avait-il de vrai dans toute cette mascarade ? Où était la sincérité dans une cérémonie où l’on félicitait de jeunes gens pour avoir survécu à cinq années d’études universitaires et où on leur avait demandé d’ingurgiter de la matière qu’ils devaient régurgiter sur le parchemin pour passer leurs examens et valider leur année ?
Je n’aimais pas corriger ces fichues copies. Cela prenait un temps fou... alors qu’interroger oralement les étudiants, eh bien, cela permettait de voir leur réactivité dans l’immédiat. Et puis, il y avait quelque chose d’assez agréable à voir ces jeunes qui passent l’année académique habillés comme des épouvantails se forcer à faire un effort vestimentaire pour ressembler à quelque chose... Amusant pour certains, impressionnant pour d’autres... plusieurs de mes collègues et moi-même avions donc décidé d’opter pour cette manière d’évaluer. Il ne fallait pas plus de quelques minutes pour pouvoir dire d’emblée si l’étudiant ou l’étudiante allait réussir ce cours ou non.

Je misais sur l’esprit d’initiative et sur la capacité d’adaptation de mes étudiants de dernière année, car, au fond, sur le terrain, c’était précisément ce qu’ils allaient devoir faire au quotidien... être peu à peu capables de se détacher de toute cette théorie pour assumer des responsabilités complètement différentes...
Peut-être étais-je de la vieille école, en ce sens que je voulais encore et toujours perpétuer certaines traditions, mais je savais aussi que pour d’autres choses, j’étais quelque peu novateur par rapport à certains de mes collègues médicomages... ainsi, j’avais très tôt été attiré par la curiosité scientifique : comment était constitué un corps humain ? Quelle différence y avait-il entre une découpe de boucher et celle pratiquée par les chirurgiens moldus ? Que révélait le sang ? ... des questions qui, vingt-cinq ans plus tôt, auraient assimilé ma vocation professionnelle à celle des charcutiers et autres bouchers... Je voyais encore la tête de ma propre mère lorsque j’avais posé la question, enfant, au médicomage qu’était alors mon père. A croire que c’était une sorte de sujet tabou. Mais j’avais fini par chercher moi-même les réponses, un peu plus tard. Et ce n’était pas plus mal, puisque cela m’avait forcé à chercher une autre manière de voir la médicomagie.

A l’université, bien qu’on y dispensât un enseignement de qualité, il n’y avait pas encore vraiment cette recherche d’initiative personnelle, mais certains étudiants sortaient du lot, de par leur originalité naturelle. C’était le cas de miss Fawley, chez qui il m’avait semblé retrouver cette curiosité scientifique et médicale qui m’animait depuis toujours. Peut-être avions-nous cela en commun, après tout...
Enfin, cela et d’autres choses, sans doute, comme le goût pour la cuisine méditerranéenne...


« En effet... je viens de Crète... mais la cuisine grecque est généralement moins appréciée que la cuisine italienne... je dois vous avouer que je préfère jouer la carte de la sécurité quand j’invite une jeune femme dans un restaurant. » Mais, qui sait? Peut-être qu’un jour je l’emmènerais manger grec, puisqu’elle me disait ne pas être difficile, je pouvais supposer qu’elle ne reculerait pas devant un mezze.

Elle évoqua l’origine de son prénom et j’eus un sourire.
« Aléxein... défendre, protéger... vous trouvez que cela vous correspond bien ? Êtes-vous du genre secourable ? » Sans doute un minimum, sinon, j’aurais du mal à comprendre un quelconque attrait pour la médicomagie... après tout, que l’on soit dans la recherche, dans l’hôpital ou dans les urgences, le boulot restait le même : il s’agissait de sauver des vies. On dit que le prénom influencé la personnalité mais je ne savais pas vraiment ce qu’il fallait en penser... « Mon prénom veut dire "l’effroi, la peur panique"... je me demande encore pourquoi ma mère a voulu m’appeler ainsi.» Je n’étais pas moi-même du genre à avoir peur... et je ne pensais pas être un homme effrayant... mais peut-être que la tradition de la bonne vieille tante Agrippine et du titre accolé au prénom changeait un peu la donne.

Chemin faisant, nous discutions comme si nous n’avions jamais été un professeur et son étudiante, mais plutôt des personnes apprenant à se connaître. C’était à la fois agréable et un peu inhabituel, à vrai dire, mais il me semblait qu’il n’était pas nécessaire de se poser trop de questions. Nous étions bien, et, finalement, c’était tout ce qui comptait.
Le point de vue de la jeune femme était intéressant, en tout cas, ce qu’elle disait ne me paraissait pas indigne d’intérêt, bien au contraire... et j’étais pourtant plutôt difficile en général, ayant rapidement un avis assez tranché sur les gens, leur manière de penser, de voir les choses et de ne jamais rien comprendre. Mais était-ce vraiment son point de vue qui m’intéressait ? ou était-ce le fait qu’elle me faisait part de ce qu’elle avait pu apprécier lors de mes cours ?
« Il y a des domaines de l’enseignement où les profs ont tout intérêt à rester dans le concret… La médicomagie en fait partie. »

Nous étions au restaurant, à présent et Pino nous indiqua rapidement une table à laquelle nous installer. Il nous donna également les menus du jour, des cartes présentant peu de plats, ce qui, à mes yeux, était toujours un gage de fraîcheur des ingrédients. Et tandis que mon ancienne étudiante consultait la carte, elle me proposa de nous tutoyer mutuellement. Les arguments qu’elle avançait tenaient la route et je marquais donc mon accord d’un hochement de tête, alors qu’elle embrayait pour me faire part de ses motivations pour ce choix de filière. « Je pense que si cette discipline avait été plus développée quand j’ai commencé, j’aurais pu être intéressé aussi… Parfois, l’influence moldue peut avoir du bon… »

C’était vrai en cuisine, ça l’était en médecine également. En tout cas, c’était le sentiment que j’avais toujours eu. « J’avais commencé à m’intéresser à la chirurgie, à un moment. Mais ce n’était pas très bien perçu… Enfin, ce n’est pas à toi que je dois expliquer ça… » J’avais failli lui dire « vous », par habitude, mais elle avait raison, le tutoiement était plus convivial.

La jeune femme passa sa commande et je pris à mon tour le temps de demander mon plat :
« Des gnocchis au gorgonzola, avec la sauce crème tomatée, pour moi. Et un chianti. Merci, Pino. »

Je ne buvais pas souvent de vin italien, mais ici il était toujours délicieux et bien gouleyant, je ne pouvais qu’apprécier.
Et, en attendant nos commandes, mon ancienne étudiante me posa une question qui semblait à la fois un peu plus personnelle et assez logique pour entretenir une conversation lors d’un repas au restaurant.
« Mes autres intérêts… Alors… ça va te paraître bizarre, peut-être, ou au moins inattendu, mais j’aime beaucoup cuisiner. Principalement des recettes traditionnelles grecques, je ne me considère pas comme un fin gourmet ou un professionnel, mais j’aime bien essayer de nouvelles choses… » Et de nouvelles viandes, accessoirement, parfois, quand cela me permettait, outre le plaisir de la cuisine, d’avoir celui de la vengeance. « Sinon… je découvre volontiers des habitudes moldues qui pourraient être intéressantes pour nous aussi… » Je n’étais pas pro-moldu, mais je leur reconnaissais des qualités, notamment une inventivité assez impressionnante pour pallier leur absence de magie.
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Alexis Fawley
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Le diplôme n'est pas un objectif
mais il sert plutôt à atteindre un objectif.
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« Aléxein... défendre, protéger... vous trouvez que cela vous correspond bien ? Êtes-vous du genre secourable ? » Tu ricanes doucement, à la fois gênée et surprise qu’il te demande cela, pourtant, cela allait presque de soi. Défendre… Mais défendre quoi exactement ? Ou défendre qui ? Ce n’est certainement pas pour défendre la veuve et l’orphelin que tu as épousé cette vocation. En y réfléchissant, c’est un choix qui s’est comme imposé à toi sans que tu le veuilles vraiment ou même que tu le comprennes. L’herbologie, la science des potions, t’ont toujours intéressées et ce sont des compétences qu’on demande aux étudiants en médicomagie. Tu es rentrée en première année sans vraiment savoir ce que tu faisais là ; puis tu t’es découvert une passion, un but : comprendre comment le corps humain fonctionne. Une vocation, ça l’était peut-être aujourd’hui, qui l’aurait cru ? Protéger. Secourable. Tu réfléchis à la suite de sa phrase. Protéger qui ? Les autres ou toi-même ? Cette volonté de comprendre le fonctionnement du corps humain t’est apparue très tôt lors de tes premières années d’étude ; le comprendre permet d’avoir une certaine main mise dessus. Par exemple, dans le cadre de tes recherches sur le gène loup, il fallait bien des connaissances théoriques sur le fonctionnement normal du corps humain pour pouvoir en déduire les gènes qui agissaient dans la lycanthropie…

Tu préfères répondre : « Pas vraiment. En vérité, mes parents souhaitaient un garçon. C’était le prénom qu’ils avaient choisi pour lui afin qu’il ne sache que j’étais une fille. Malgré tout, j’ai toujours souhaité aider… » Tu n’en dis pas plus. La médecine légale t’a attiré pour deux raisons totalement contradictoires : la première, plus sordide, vient de ton attrait pour les cadavres, les corps décharnés et meurtris. La seconde, celle qui te raccroche davantage à ton humanité, est plus personnelle : quand tu étais enfant, aucun médicomage n’avait pris tes blessures au sérieux. Un bras cassé, une épaule déboîtée, une cheville foulée, des bleus violacés sur tout le corps, les traces des sévisses étaient pourtant plus qu’évidentes. Tu avais payé le prix des mensonges de ton père ( « Elle est si maladroite ! ») et de l’incompétence ou de la lâcheté des médicomages. Tu t’étais alors promis de ne jamais plus laisser un ou une enfant vivre ce que tu avais vécu. La médecine légale ne s’intéresse pas uniquement aux morts (même si c’est la plus grande partie du travail) mais aussi aux vivants, aux victimes de sévices, quels qu’ils soient. C’est aussi pour ça que tu as choisi cette spécialité. Mais jamais tu ne pourrais parler de ça à qui que ce soit, encore moins à un enseignant. Enfin, à un collègue désormais… « Mon prénom veut dire "l’effroi, la peur panique"... je me demande encore pourquoi ma mère a voulu m’appeler ainsi.» Tu souris doucement. Tu ne l’imagines pas en train de faire peur à qui que ce soit. Au contraire, il a plutôt l’air d’être un gros nounours, mais tu te laisses pour en juger ; après tout, tu n’es peut-être pas la seule à jouer continuellement à un double jeu…

Alors que vous marchez côte à côte, tu remarques le côté étrange de la situation ; se promener ainsi auprès de ton ancien professeur à la recherche d’un restaurant. C’est inhabituel, mais tellement plaisant et grisant en même temps. Qu’un éminent professeur et médicomage comme lui s’intéresse à toi, veuille déjeuner avec toi, c’est gratifiant. Jamais aucun adulte ne t’avait jamais témoigné de l’intérêt. Tu n’as jamais vraiment été le genre de personne qu’on apprécie ou qu’on aime fréquenter ; à l’école, tu étais déjà plutôt solitaire. Même si les premières années, tu avais grandi accompagnée de quelques jeunes femmes formidables. Tu souris doucement en repensant à Soledad et Ludivine ; de bonnes personnes. Vous n’avez plus rien en commun désormais. Tu penses à Soledad avec qui il t’arrive de discuter, tentant inextricablement de garder un lien éphémère avec ton humanité. Il y a aussi Kesabel et Tobias. Eux seuls connaissent vraiment ta véritable nature ; eux seuls savent vraiment qui tu es. En dehors de ces deux-là, jamais personne n’avait voulu te connaître. Peut-être parce que toi non plus tu n’avais jamais vraiment fait d’efforts ? Pour Phobos, c’était différent. Cet homme t’impressionne et tu as envie de lui plaire.

Une fois assise en face de lui, tu glisses ton regard plus intensément dans le sien, regardant chaque parcelle de peau de son visage. Être en face à face te permet de l’épier sans que cela ne paraisse étrange. Ses cheveux poivre sel, ses ridules au coin du front, tu trouves ça particulièrement séduisant. Il te plaît encore plus lorsqu’il avoue qu’il aurait lui aussi pu choisir cette spécialité… « J’avais commencé à m’intéresser à la chirurgie, à un moment. Mais ce n’était pas très bien perçu… Enfin, ce n’est pas à toi que je dois expliquer ça… » Tu acquiesces doucement. Si seulement il savait combien il a raison… Tu penses à la petite pièce de ton appartement où tu as débuté quelques… expériences, sur des cadavres, t’entraînant à la chirurgie comme il le disait si bien. « Tu as tout à fait raison, c’est encore mal vu pour les sorciers de s’intéresser à ce que font les moldus. Pourtant, ils n’ont parfois rien à nous envier. » La preuve en était, les moldus parviennent à guérir les maladies presque aussi bien que les sorciers.

Phobos commande son plat et vous vous mettez à attendre avec impatience votre repas ; enfin surtout toi. Bonne vivante, la nourriture te fait saliver d’avance… « Mes autres intérêts… Alors… ça va te paraître bizarre, peut-être, ou au moins inattendu, mais j’aime beaucoup cuisiner. Principalement des recettes traditionnelles grecques, je ne me considère pas comme un fin gourmet ou un professionnel, mais j’aime bien essayer de nouvelles choses… » Tu ris en pensant à tes propres ‘’talents’’ de cuisinière. « Tu pourrais peut-être m’apprendre ? Je ne suis malheureusement bonne qu’à commander une pizza ou des plats à emporter ! Mes parents n’étaient pas le genre de personne qui aimaient transmettre quoi que ce soit… » Tu te demandes même si ta mère a un jour touché à une casserole ; l’elfe de maison faisait tout à sa place. De ce fait, la cuisine ne t’a jamais vraiment intéressée, mais si cela te permet aujourd’hui de devenir un peu plus proche de lui… Après tout, pour apprendre à cuisinier, il fallait une cuisine digne de ce nom… Et ce n’est certainement pas dans le taudis étudiant que tu loues que tu deviendras une grande cheffe. Tu espères presque qu’il t’invite chez lui. Surtout s’il vivait seul… Comme tu l’avais compris tout à l’heure, peut-être que lui aussi recherchait de la compagnie ?  Tu demandes suite à sa dernière phrase : « Que veux-tu dire ? Tu veux parler de leur télévision, de leur cinéma ? Des ordinateurs peut-être ? » Tu avais pris l’option étude des moldus à Poudlard, pour tout savoir d’eux. Pour se battre, il faut connaître les armes que l’autre possède. Tu n’as pas envie de dire ennemis, car ce n’est pas ce qu’ils sont. Ce sont juste des personnes malchanceuses, nés sans pouvoir. « D’un point de vue médical, ils ont réussi des prouesses sans magie, il faut leur reconnaître ça. Et puis, l’art audiovisuel et cinématographique des moldus est bien mieux développé que le nôtre. Pour le coup, les sorciers sont encore restés au Moyen-Âge. » Tu ajoutes : « Tu as déjà joué à leurs consoles et à leurs jeux vidéos ? C’est vraiment drôle en vérité. » Les jeunes moldus ont de quoi faire pour s’amuser.

L’odeur alléchante de ta commande te détourne de Phobos ; le serveur s’avance tranquillement avec votre commande et la dépose devant vous. « Bon appétit ! » dis-tu en te précipitant sur ton assiette devant Phobos, médusé. « Ahah, tu ne connais pas encore l’impitoyable Alexis Fawley, capable d’ingurgiter une quantité phénoménale de nourriture en un temps record ! » Avec un clin d’œil entendu, tu espères être subtile : tu as envie qu’il te trouve drôle, intéressante, digne d’intérêt. Tu ne sais pas encore ce qui t’attire chez cet homme mais l’envie de lui plaire grandissait de minutes en minutes.



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Graviora manent

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Lun 17 Aoû - 22:57
Je n’avais pas pour habitude d’emmener mes étudiantes au restaurant, mais peut-être qu’il allait falloir que j’y pense un peu plus souvent... en tout cas, la présence de miss Fawley à mes côtés ce soir me laissait penser que l’idée pouvait fort bien ne pas être mauvaise.
La conversation avec elle était plutôt naturelle. Je ne cherchais pas à plaire en adoptant l’attitude que l’on attendait de moi en temps normal, non... j’avais plutôt l’impression de pouvoir être moi-même, dans les limites du raisonnable, bien sûr.
Comment se faisait-il que les relations humaines puissent évoluer ainsi ? Un hasard, quelques mots, un choix... et puis c’était toutes les habitudes acquises au cours des années d’études de la jeune femme qui basculaient, bousculées par une simple soirée où nous devenions véritablement égaux.

Les confidences que la jeune femme me fit - du moins, je prenais cela comme des confidences - par rapport au désir que ses parents avaient eu d’avoir un fils plutôt qu’une fille, ce n’était pas quelque chose auquel j’étais habitué. Très peu de gens se confiaient à moi. Soit parce que je n’étais jamais vraiment disponible ni réceptif, soit parce que je n’en avais tout simplement rien à foutre et que cela se ressentait peut-être un peu trop. Mais bon, je n’avais jamais caché que je n’avais que bien peu d’intérêt pour la vie des autres… et pour l’avis des autres aussi, d’ailleurs.
Pourtant, il y avait des exceptions et, selon toute apparence, c’était le cas pour Alexis. Peut-être parce qu’elle était aussi seule que moi ce soir ou parce que je n’oubliais pas les compétences et l’esprit d’initiative dont elle avait pu faire preuve tout au long de ses études, révélant par là une maturité que je ne retrouvais que très très rarement auprès de la population estudiantine… Il fallait dire, aussi, qu’il y avait quelques boulets dans le lot, les auditoires regorgeaient de jeunes gens qui n’avaient rien à faire là… Oui, je jugeais, c’était assez habituel, mais je n’avais jamais aimé les parvenus ni les étudiants qui n’avaient pas leur place dans mes cours. Si j’avais pu, je m’en serais sans doute débarrassé proprement, mais je n’étais pas tout à fait certain que ma supérieure aurait apprécié cela. Pourtant, avec un peu d’huile d’olive et d’origan, ça pouvait très bien passer.

Au moins, avec Alexis, il était possible d’aborder des sujets même un peu tendancieux ou en tout cas pas très bien perçus dans notre monde. Je me souvenais fort bien du scandale que ça avait fait lorsque j’avais osé émettre l’hypothèse que la médecine moldue pouvait avoir des bénéfices pour nous aussi… On m’avait pris pour un fou, on m’avait rappelé que les moldus ouvraient des gens avec des scalpels pour aller tripoter dans leurs organes… Je savais tout cela, c’était justement ce qui m’intéressait… Mais je n’aurais jamais pu amener l’opprobre et le déshonneur sur mon nom en choisissant de salir notre lignée par des arts non magiques. Et il semblait que miss Fawley partageait mon avis sur la question, à vrai dire.


« Les médecins moldus ont juste d’autres façons de faire… mais oui, ils arrivent à guérir des maladies qu’on ne connait même pas chez nous…» Oh je ne rêvais pas d’un monde idéal où il y aurait des pansements contre le cancer ou de simples potions pour guérir la démence, mais dans certains cas, il me semblait pertinent de mélanger les apports possibles des deux côtés. Je ne me voyais pas instaurer une réelle collaboration, mais certains échanges étaient les bienvenus. « Imagine un instant ce que ça pourrait donner de partager ces connaissances… »

Mais, en effet, le monde sorcier n’était pas prêt pour cela. Entre les mangemorts qui maudissaient tout ce qui venaient des moldus et les traditionalistes – j’en faisais partie pour certains points, je pouvais bien le concéder, mais pas pour cela – qui rechignaient à faire entrer un peu de progrès dans le monde… ce n’était pas demain la veille que les choses pourraient changer.

A table, puisque nous avions commandé, nous reçûmes des antipasti pour patienter. Avec des olives. L’assiette était très correcte et ma gourmandise prit vite le dessus. Et tandis que nous pouvions patienter en dégustant quelques petits mets italiens, la discussion prit une autre tournure.
Puisque je lui avais dit que j’aimais cuisiner, la jeune femme rebondissait sur le sujet. Et sur le moment, je dus reconnaître que sa réaction me laissa un instant silencieux. Je pouvais comprendre qu’elle veuille apprendre, ça oui. Je pouvais comprendre que c’était une façon de combler des apprentissages que ses parents n’avaient pas voulu prendre le temps de lui faire faire… Mais… je me devais tout de même de garder un peu de mystère par rapport à mes ingrédients.


« Je n’ai jamais donné de cours de cuisine de ma vie. J’ai appris quelques trucs à mon fils… mais… Si ça te convient, je peux faire comme avec lui… » Les bases, puis complexifier un peu à la fois… Sans avoir forcément à évoquer les origines de la viande… oui, voilà, c’était peut-être la solution. « Tu verrais ça comment ? une fois par semaine, quelque chose comme ça ? »

Si elle apprenait aussi vite qu’en médicomagie, en quelques semaines, à raison d’une séance hebdomadaire, miss Fawley pourrait bien vite se débrouiller sans plus avoir à commander de repas tout faits… C’était dans mes cordes.

Quant au sujet des moldus et de ce qu’ils pouvaient nous apporter… Alexis était bien plus au courant que moi de tout cela, visiblement. Je l’écoutais avec attention, certains éléments qu’elle citait m’étaient totalement inconnus.


« Je suis plutôt profane dans tout cela… Le cinéma, ça me parle… J’ai déjà vu des consoles de jeux vidéo, mais je n’en ai jamais touché une seule… J’ai eu l’occasion de voir le système que les moldus utilisent en bibliothèque, pour trouver un livre sur un ordinateur… Si on avait un système comme celui-là à l’université, ça faciliterait la vie de pas mal d’étudiants… ou même chez Fleury & Bott : quand tu y vas pour chercher un ouvrage spécialisé, ça prend toujours des heures pour s’y retrouver… »

Avais-je envie d’apprendre des choses de ce monde que je ne connaissais qu’en partie ? Je n’étais pas fermé à tout cela, à vrai dire. Il y avait des choses intéressantes et j’avais encore une certaine soif d’apprendre, alors, pourquoi pas ? Je pourrais peut-être demander à la jeune femme de me montrer cela un jour ou l’autre, si ces cours de cuisine devaient se faire, par exemple…

On nous amena bientôt nos plats et, cette fois, l’attitude de mon ancienne étudiante me fit rire. Je l’imaginai, un instant durant, vider son assiette directement dans son gosier. Ça me rappelait un peu les concours de boissons et de nourriture qu’on faisait, quand j’étais jeune, juste pour le plaisir d’être le meilleur estomac de la bande, ou au moins le mieux accroché.
Elle se lâchait, avec moi, apparemment et ça avait quelque chose de plutôt agréable. Comme si nous n’étions pas un prof et son étudiante… d’ailleurs, nous n’étions plus cela. Je pouvais relâcher un peu la bride et être plus détendu aussi.


« Et si tu prenais le temps de savourer un peu ? Je t’aurais bien proposé de goûter mon plat, mais là… j’ai limite peur que tu vides les deux assiettes d’un coup ! » Je lui souriais. Je préférais me tenir au restaurant, mais il était clair que si elle voulait faire un concours de nourriture avec moi, je serais de la partie, dans un autre cadre… « Garde un peu de place pour un dessert, quand même… »
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Alexis Fawley
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Sam 22 Aoû - 16:33

Phobos & Lexi
⚜ LE DIPLÔME N'EST PAS UN OBJECTIF MAIS IL SERT PLUTÔT À ATTEINDRE UN OBJECTIF. ⚜

Il est évident qu’il n’est guère habituel de déjeuner avec son professeur mais tu ne peux ignorer la fascination qui émane de cet homme et qui t’a sûrement poussé à accepter son invitation. De tous les maîtres de stages et professeurs qui enseignent la médicomagie, Phobos est celui qui t’a le plus marqué ; de part ses connaissances inébranlables et inépuisables dans le domaine d’une part mais aussi de part sa personnalité. Il y a quelque chose dans son regard qui te questionne, qui t’appelle. Tu as toujours été plus douée pour lire dans l’âme des autres, tu n’as pas de don particulier, pour autant, juger les autres rien qu’en les regardant te semble plutôt simple : il suffit souvent d’un seul regard pour que tu saches si tu vas apprécier cette personne, si tu vas la détester, si tu vas l’admirer. Phobos rentre dans cette troisième catégorie et il peut se targuer d’en être le seul représentant. Il y a toujours eu ce sentiment particulier que tu ne saurais expliquer lorsque tu es à ses côtés. Tu ignores ce que c’est, mais il a toujours forcé une sorte de vénération que les autres pourraient sans doute qualifier de malsaine. Maintenant que tu n’es plus son étudiante, tu te sens libérée de toutes contraintes et envisages toutes les possibilités qui s’offrent à toi, n’ayant plus le besoin de refréner tes questions et tes envies.

Tu acquiesces lorsqu’il évoque la médecine moldue ; encore un point de vue que vous partagez… Et vous n’êtes pas nombreux, dans le domaine de la médicomagie, à voir les pratiques moldues comme étant potentiellement intéressantes. Tu observes des lacunes très importantes chez certains de tes « collègues » qui pourtant sont bien plus expérimentés toi : la plupart d’entre eux sont excellents pour reconnaître tout ce qui à trait à une pathologie magique mais se révèlent incapable de faire la différence entre un rhume ou une grippe… Tu exagères légèrement mais c’est presque ça. Cela te désole. Ce ne sont que des abrutis qui ne savent pas qu’un partage des connaissances entre le monde moldu et le monde magique serait profitable et permettrait de mieux soigner de manière générale. Mais cela n’arrivera jamais. Pas sous ce régime et ses idées politiques. Cela n’arrivera jamais tant que les sorciers vivront cachés. Bref, ce n’est pas demain la veille que le secret magique sera révélé alors même que cela fait des siècles que le monde magique vit en ermite. « Imagine un instant ce que ça pourrait donner de partager ces connaissances… » Tu souris doucement en disant : « C’est drôle, c’est justement ce à quoi j’étais en train de penser. Mais je ne pense pas que le monde soit prêt pour ça. On a encore du chemin à faire pour leur faire comprendre que tout n’est pas à jeter dans la médecine moldue… » C’est intéressant de trouver quelqu’un qui pense de la même manière que toi, tu as l’impression de ne plus être seule.

Le repas passe vite sans que tu n’aies le temps de t’en rendre compte. La conversation va bon train et tu te surprends à apprécier cet échange plus que tu ne le devrais. Lorsque le sujet aborde le thème de la cuisine, tu sais que tu vas perdre la partie car tu n’es pas vraiment un cordon bleu, bien au contraire. Ce n’est pas le genre de chose que tes parents t’ont inculquée. Un rire nerveux s’échappe de ta bouche sans que tu ne parviennes à l’en empêcher ; tu imagines ton paternel t’apprendre à faire une dinde de Noël et te frapper ensuite parce que tu aurais loupé la cuisson. Non ce n’est pas vraiment son genre, ni même celui de ta mère qui préférait laisser ça aux subordonnés ou préférait acheter des choses toutes prêtes faites. Petit à petit, en grandissant, tu avais donc fait de même… C’est à peine si tu te sais te servir du four.  « Je n’ai jamais donné de cours de cuisine de ma vie. J’ai appris quelques trucs à mon fils… mais… Si ça te convient, je peux faire comme avec lui… Tu verrais ça comment ? une fois par semaine, quelque chose comme ça ? » Tu restes bouche bée pendant quelques minutes, ne t’attendant pas à cette réponse. En vérité, tu pensais qu’il allait refuser. Après tout, la cuisine peut s’apparenter pour certains à une partie de leur jardin privé. Te faire rentrer dans cette partie de sa vie, c’est aussi t’accorder une certaine marque de confiance que tu apprécies. Tu commences à regretter de le lui avoir demandé tellement tu appréhendes : après tout, tu es vraiment nulle en cuisine, il va te prendre pour une imbécile. D’un autre côté, tu imagines les longues après-midis que tu vas passer à ses côtés, à apprendre à le connaître et éventuellement même un peu plus… La curiosité et l’envie d’en savoir davantage sur lui surpasse ta crainte d’être une mauvaise apprentie. Tu dis en riant : « Si tu veux, mais il va falloir être patiente avec moi tu sais ! Oui, une fois par semaine, ça serait super. Je suis certaine que tu sauras m’apprendre les bases dans les règles de l’art. »

La conversation prend encore une fois un tout autre tournant lorsque tu évoques le monde moldu. Tu es surprise de l’entendre dire qu’il se sent profane dans ce sujet mais finalement, tu comprends pourquoi. Phobos est, on peut le dire, d’une autre génération, et les nouvelles technologies se sont développées relativement rapidement dans le monde moldu, cela ne t’étonne pas qu’il ne soit plus à la page. Tu ris lorsqu’il évoque le catalogue des bibliothèques et tu approuves d’un signe de tête tellement il a raison. Tu réponds : « Écoute, si cela t’intéresse, lorsqu’on mangera les bons plats que tu m’auras appris à cuisiner, on discutera de tout ça. Tu sais, lorsque j’étais à Poudlard, lors des cours d’étude des moldus, on nous apprenait des choses et l’année d’après, cela avait déjà changé. Les moldus ont fait de tels progrès en si peu de temps… » Te concernant, tout cela t’effraie : voir ce sont ils sont capables est inquiétant. Tu penses à leurs armes, leurs pistolets et autres armes automatiques. Cela pouvait rivaliser facilement avec vos baguettes magiques. Tu es persuadée qu’ils pourraient vous mettre à mal. «  Personnellement, je trouve que c’est pertinent de se tenir informé de ce dont ils sont capables de faire : premièrement, cela peut nous être utile, et deuxièmement, on ne sait jamais si un jour un conflit venait à éclater… La connaissance et l’information de leurs pratiques seront nos meilleurs alliés. »

Phobos rit en te regardant dévorer ton plat en quelques bouchées. C’est excellent. Tu es une grande adepte des plats à emporter mais rien ne vaudra jamais la saveur et les goûts d’un plat préparé sur place et mangé immédiatement. Tu en apprécies chaque morceau même si l’avales en un temps record. « Et si tu prenais le temps de savourer un peu ? Je t’aurais bien proposé de goûter mon plat, mais là… j’ai limite peur que tu vides les deux assiettes d’un coup ! » Tu relèves les yeux vers lui en te disant que cela pourrait bien être le cas. Son assiette a l’air délicieuse et extrêmement savoureuse. « Garde un peu de place pour un dessert, quand même… » Haussant les sourcils, tes yeux toujours fixés dans les siens, tu ne dis rien, ne sachant pas comment interpréter cette phrase toute simple. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu sens que quelque chose se cache derrière ces quelques mots qui pourtant paraissent innocents. Alors, sans détour, tu demandes en rigolant : « Est-ce que tu me fais une proposition indécente ? » Tu n’es pas le genre de personne qui y va par quatre chemins, au contraire. C’est plutôt la franchise qui te caractérise. Le fait que tu ris te laisse la possibilité de battre en retraite ; si ce n'est pas le cas, tu pourras toujours lui faire croire que tu fais de l’humour. Cela passerait mieux. Même si tu n’as pas peur de l’avouer, tu n'as pas peur qu'il pense que tu lui fais un peu de rentre-dedans. Au contraire, tu succomberais facilement à n’importe laquelle de ses propositions. Plus tu en apprends sur lui, plus tu as envie d’en savoir davantage ; la curiosité est un vilain défaut que tu serais ravie de satisfaire. Surtout avec lui.

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Dim 23 Aoû - 22:22
Je n’allais pas tous les jours au restaurant… et encore moins avec des étudiantes. Même avec les anciennes étudiantes… enfin, techniquement, c’était la première fournée de jeunes gens diplômés de l’université, mais je me comprenais, c’était le principal.
Inviter miss Fawley, ça n’avait pas été quelque chose de très réfléchi au départ. En soi, ça m’était venu un peu comme ça, sur un coup de tête, comme on dit. Aucune envie de m’attarder avec mes collègues, aucune envie de me retrouver seul… mais bien l’envie de passer une soirée agréable en compagnie d’une personne agréable. Là, ça me convenait tout à fait. Et Alexis était intéressante… donc agréable.

Au fur et à mesure de la conversation, je me sentais de plus en plus à l’aise avec la jeune femme. Discuter avec elle, c’était beaucoup plus captivant que bien d’autres choses… Je me sentais même suffisamment en confiance pour lui expliquer mon point de vue sur la médecine moldue – ce qui était déjà un exploit en soi, vu la manière dont celle-ci était généralement perçue dans notre monde magique – et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je constatais que la jeune femme semblait partager mon opinion. Voilà une grande première… !
Peut-être était-elle aussi fascinée que moi par tout cela, au fond… les scalpels et bistouris, l’intérieur d’un corps, la beauté des organes en parfaite osmose… Il y avait quelque chose de naturellement beau dans la mécanique et l’alchimie du corps humain. Tout était tellement parfait que c’en était comme si un maître des potions avait tout calculé au picogramme près pour créer quelque chose de fonctionnel à cent pour cent et de superbement bien pensé.
Et nos congénères sorciers qui voyaient les médecins moldus comme de véritables bouchers… c’était tout de même assez contradictoire, quand on songeait au rôle des bouchers au quotidien… mais il me semblait avoir lu quelque part que chez les moldus, lorsqu’il y avait eu de grandes guerres – entre moldus, du coup – sur le front, quand il n’y avait pas de médecins, c’étaient des bouchers qui opéraient… Alors pour une amputation, d’accord, je comprenais, mais savoir faire la différence entre un bifteck et une côtelette ne faisait pas d’un homme quelqu’un de compétent pour soigner ses semblables…
Non, en fait, comme nous le disions, Alexis et moi, l’idéal pour éradiquer les souffrances physiques et endiguer les maladies, ce serait de pouvoir faire collaborer la médecine moldue et la médicomagie. Voilà où nous en étions… Une belle idée, vraiment, de quoi refaire le monde en échangeant à propos de suggestions qui nous venaient naturellement… Il y avait là tout un concept à creuser, mais j’étais sans doute d’une génération trop ancienne déjà pour pouvoir innover en la matière…


« Evidemment que tout n’est pas à jeter dans la médecine moldue… Les non-mages se débrouillent plutôt bien, pour des gens qui n’ont pas l’aide de sortilèges ou de potions. Ils disposent d’une inventivité exemplaire, quand on y pense… » Je notais le sourire de la jeune femme. Connivence entre elle et moi. Je répondis à son sourire, évidemment. « Peut-être que cette collaboration pourrait un jour devenir une réalité… Il doit exister un moyen… »

Bien sûr, le secret magique serait un gros frein pour une telle entreprise, mais on ne savait jamais… Un jour, peut-être que les sorciers et les moldus pourraient mettre en commun leurs connaissances pour améliorer le quotidien dans nos deux mondes…
Mais si c’étaient là de beaux rêves… ce n’étaient justement que des rêves.

Ce qui était bien réel, par contre, c’était cette idée de cours de cuisine. Avec ce genre de projet, donner cours à la jeune femme ne me manquerait pas, puisqu’elle viendrait chaque semaine chez moi, que nous cuisinerions ensemble et, je le supposais, que nous dégusterions ensuite, ensemble, ce que nous aurions préparé. Cela pouvait être aussi des moments très sympathiques à partager, au fond, et la perspective de passer du temps avec la jeune femme n’était pas pour me déplaire. Elle avait de la conversation et des idées dignes d’intérêt. Oui, en fait, j’appréciais sa compagnie.
Elle devait sans doute exagérer un peu en me disant que j’allais devoir faire preuve de patience, mais à raison d’une leçon de cuisine hebdomadaire, je pensais qu’elle pourrait rapidement progresser, si elle était aussi nulle qu’elle semblait le dire.
« Si tu es aussi prometteuse en cuisine qu’en médicomagie, je pense que ça devrait aller. »

Le compliment était là, certes, mais il s’agissait avant tout de quelque chose que j’avais pu observer au fil du temps. Étudiante consciencieuse et intéressée, Alexis avait toujours fait preuve d’une curiosité intellectuelle qui contrastait avec certains jeunes de sa promotion. Elle était un excellent élément et elle me l’avait prouvé à plusieurs reprises tout au long de ses études. Alors, oui, si elle est aussi appliquée pour apprendre à préparer des plats avec moi que pour le domaine médicomagique, il me serait facile de lui apprendre à cuisiner.
Et si elle pouvait m’apprendre, de son côté, ces trucs de moldus qui semblaient assez intéressants pour mériter de figurer dans les cours d’étude des moldus, ce ne serait pas plus mal. Elle évoqua les progrès que les non-mages avaient faits en très peu de temps et j’opinai. Je n’avais eu que de brefs aperçus de cela, puisque la technologie moldue n’était pas vraiment un sujet que je maîtrisais, mais je me doutais bien qu’elle avait raison. Il suffisait de marcher dans les rues d’une ville moldue pour se rendre compte que tout avait changé énormément en quelques années à peine... et cela n’allait faire que continuer... et puis, comme elle le disait si bien, c’était toujours intéressant de se tenir au courant de ce qui se faisait chez les autres. Qu’ils soient nos amis ou nos ennemis.


« Effectivement... même si j’ai tendance à préférer un climat assez calme, c’est vrai qu’un conflit peut toujours arriver...» Moldus comme sorciers, nous étions bien souvent gouvernés par des imbéciles. Un premier ministre moldu et un ministre de la magie, c’était pratiquement la même chose. Des types qui se retrouvaient à la tête d’une nation alors qu’ils n’étaient parfois même pas fichus de s’occuper d’eux-mêmes et de leurs propres existences.

A part ça... Je ne savais pas trop où ma jeune interlocutrice avait appris à manger au restaurant, mais il me sembla opportun de prendre le temps, lors de nos futures leçons de cuisine, de lui remontrer un peu les règles de savoir vivre et de convenance à table...
Enfin, cela me faisait rire, mais une jeune femme, dans notre société, devait tout de même montrer qu’elle avait reçu une certaine éducation et qu’elle maîtrisait les codes... et puis, je manquai bientôt de m’étouffer avec un gnocchi, en entendant cette histoire de proposition indécente.


« Je... pensais au tiramisu qu’ils font ici, en fait... » Tout le monde n’aimait pas cela, mais dans ce petit restaurant, c’était un dessert qui ne m’avait jamais déçu, aussi en prenais-je un lors de chacune de mes visites ici...
Mais la notion de proposition indécente n’était pas pour me déplaire non plus... et j’arquai un sourcil en me demandant si elle était sérieuse.
« Mais si tu veux un autre dessert par la suite, ce n’est pas moi qui vais jouer les vierges effarouchées ! »

Non, à la réflexion, je l’imaginais même très bien me chevaucher et laisser aller sa chevelure folle dans tous les sens, au rythme des ébats.

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Alexis Fawley
Alexis Fawley
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Mar 25 Aoû - 0:18

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Toute en restant objective, ou du moins, en essayant de l’être, tu ne peux qu’admettre que Phobos t’intéresse plus qu’il ne le devrait. En dehors du fait qu’il était un excellent médicomage ainsi qu’un professeur très intéressant et pédagogue, il y a quelque chose de sombre qui t’attire chez lui. Tu te sens presque comme lorsque tu as retrouvé Kesabel en haut de la tour d’Astronomie il y a de ça quelques années alors que le deuil dominait vos vies. L’abîme appelle l’abîme. Et quelque chose t’appelle chez Phobos ; tu te rends compte qu’il a dû avoir une vie compliquée. Tu as bien vu lorsque tu as eu le malheur d’évoquer sa famille. Cette part de sa vie semble plus sinistre que tu ne l’aurais cru. Comme la tienne. Il est facile de dissimuler ce qui vous fait souffrir pour avoir moins mal. Vous vous apparentez à deux âmes déchirées et esseulées qui se cherchent et qui se retrouvent grâce à des idées et positions communes sur de nombreuses choses. C’est peut-être la raison pour laquelle vous avez été attiré l’un vers l’autre ? Tu l’ignores mais une chose est certaine, tu passes un agréable moment et cela fait du bien de ne pas toujours être seule. Cela fait aussi du bien d’avoir une personne qui comprend ce que l’on vit et avec qui on peut échanger sur des sujets intéressants. Tu adores Tobias et Kesabel, mais il faut l’avouer, concernant la médicomagie, ce sont de vraies billes et ils ne comprennent pas le quart de ce que tu peux leur dire sur tes expériences. Au moins, avec Phobos, la stimulation intellectuelle est à son apogée. Tu sais que tu peux apprendre énormément de lui et avec lui.

Tu n’aurais jamais imaginé que Phobos partageait ton point de vue concernant la médecine moldue. Comme quoi… Peut-être étiez-vous plus nombreux à le penser. Mais encourager ce type de pratique pouvait être dangereux et peu de médicomages se risquaient à l’évoquer à voix haute. Tu acquiesces lorsqu’il souligne leur inventivité ; Phobos n’imagine même pas à quel point cela est vrai. Par contre, pour la question d’une prochaine collaboration entre moldus et sorciers, tu sais que ce n’est pas demain la veille… Tu ne préfères pas t’épancher sur le sujet et choisis de continuer sur le propos précédent : « Tu sais, ils ont inventé ce truc électronique qui s’appelle un portable. C’est tout petit, aussi petit que la taille d’une main. Tu appuies sur des petits boutons où sont notés l’alphabet et tu peux écrire à qui tu veux. Et tu peux envoyer le message instantanément. Et la personne peut répondre tout de suite. C’est d’une rapidité… Quand je pense que nous sommes encore au papier et aux hiboux… » Tu soupires en imaginant un monde où tu n’es pas obligée d’attendre dix plombs avant d’avoir une réponse de quelqu’un. Te concernant, tu ne prends pas la peine d’envoyer un courrier, c’est bien trop long. Si tu as quelque chose à dire ou demander, tu transplanes carrément chez la personne concernée et voilà, le tour est joué.

Lorsque le sujet dérive sur la cuisine, tu ne peux t’empêcher d’éclater de rire de ton rire cristallin lorsqu’il suggère que tu dois être aussi prometteuse en cuisine qu’en médicomagie. Tu répliques : « Je n’en suis pas certaine ! Mais bon, après tout, suivre une recette, c’est comme suivre la confection d’une potion. On met un ou deux ingrédients et on mélange, cela ne doit pas être si sorcier ! » Tu t’imagines suivre les instructions de Phobos à la lettre tandis qu’il corrige les assaisonnements et les techniques de cuisson ; cela promettait des situations très cocasses…

« Effectivement... même si j’ai tendance à préférer un climat assez calme, c’est vrai qu’un conflit peut toujours arriver...» Tu ne peux qu’approuver. Même si au fond, tu te fiches pas mal des conflits entre sorciers et moldus ou même les conflits entre les sorciers eux-mêmes ; les guerres de pouvoir ne t’intéressent pas. Tu te fiches de connaître le statut de pureté de sang d’un individu tout comme tu te fiches de la couleur de sa peau. Les différences ne t’ont jamais dérangées : il est vrai que tu fréquentes surtout des personnes qui adhèrent aux idées des mangemorts ou même qui en font partie. Ce n’est pas pour autant que tu approuves toutes leurs actions ; en réalité, cela t’est totalement égal. La seule chose qui t’intéresse, c’est toi et ton bénéfice personnel. Tant que cela ne te concerne pas et ne te fais pas de tort, tu n’as pas à t’y intéresser.

Lorsque tu évoques sa probable proposition indécente, tu le vois s’étouffer. Un sourire en coin apparaît sur ton visage, tu es persuadée que c’est parce que tu as vu juste. Mais il te contredit en disant : « Je... pensais au tiramisu qu’ils font ici, en fait... » Tu sens le rouge monter à tes joues. Tu n’es pas tellement gênée par la proposition mais plutôt par le fait que tu t’es trompée. Tu détestes avoir tort, tu détestes mal juger les gens. Tu serres ta cuillère entre tes doigts, prête à dire que tu faisais de l’humour jusqu’à ce qu’il dise : « Mais si tu veux un autre dessert par la suite, ce n’est pas moi qui vais jouer les vierges effarouchées ! » Tu relèves doucement la tête vers lui et soudainement, tu éclates de rire, encore une fois. Tu ne t’attendais pas à cette réponse. Même si c’est toi qui aies débuté les hostilités. Taquine, tu déclares : « Voyons, Monsieur Asclépiades, nous verrons ça lorsque nous nous connaîtrons mieux ! » Tu ajoutes, en lui faisant un clin d’œil, très amusée : « En plus, j’aime pas ça le tiramisu ! » Tu termines d’engloutir ton plat et tu utilises un bout de pain pour ne pas perdre une miette de ton carpaccio. Le jus de fruit que tu as commandé est également délicieux. Tu ne manques pas de le lui dire : « En tout cas, c’est une bonne adresse que tu me fais découvrir, je reviendrai ! » En souriant, tu déclares : « Enfin… Seulement si le dessert me satisfait… » Tu ne sais pas ce qu’il te prend. Ton cœur bat soudainement à la chamade alors que tu flirtes ouvertement et sans vergogne avec ton ancien professeur. Ton attitude grivoise te surprend toi-même ; tu n’as jamais été du genre frivole ou licencieuse. La drague ne t’a jamais vraiment intéressé car tu considères que c’est une nécessité pour aboutir à une relation sexuelle. Or, tu n’en as jamais eu besoin car quand te prenais l’envie d’avoir un rapport, Kesabel était là. Alors là… Tu te mets étrangement à penser que quelque chose d’autres doit t’intéresser chez Phobos. Mais quoi ? Seul le temps vous permettra de le découvrir…

Tu décides de le laisser réfléchir à tes mots et le laisses tranquillement finir son plat. Tu demandes ensuite : « Tu as prévu quelque chose d’intéressant pour les vacances ? » Le serveur vient alors débarrasser vos assiettes et vous apporte la carte des desserts que tu scrutes rapidement tout en sachant que tu vas choisir la tarte à la framboise.

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Graviora manent

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Jeu 27 Aoû - 6:20
Depuis l’ouverture de l’université, j’avais plusieurs fois eu quelques attirances pour des étudiantes… Sans doute l’attrait de la jeunesse, cette fougue, cette candeur… Mais je n’avais jamais, jusqu’à présent, passé le cap de me retrouver au restaurant ou dans une quelconque autre situation un peu moins professionnelle qu’un auditorium ou une salle d’examen de Sainte-Mangouste.
Il y avait un code de déontologie très important dans l’enseignement et le respecter était tout de même plus que conseillé... ce n’était plus comme avant, quand on avait des stagiaires, majeurs et vaccinés, avec qui tout était possible tant qu’ils donnaient leur accord explicite. Ou elles, plutot, dans mon cas. Enfin, soit... j’avais eu plus de stagiaires masculins que de stagiaires féminines durant ma carrière, malheureusement. Alors, pour moi, il y avait quelque chose d’inédit à inviter une étudiante au restaurant. C’était exceptionnel.

La particularité de cette soirée, c’était qu’elle regorgeait de petites choses inattendues et plutôt agréables et dignes d’intérêt.
Miss Fawley était certainement l’une des meilleures étudiantes de sa promotion, si pas la meilleure, au fond... car quand j’y réfléchissais un peu, en médicomagie, il n’y avait pas que l’aspect théorique que mes collègues et moins évaluions... en effet, il était assez simple, finalement, d’avaler de la matière et de la dégueuler ensuite. Cela dit, nous attendions de nos étudiants des comportements bien plus responsables que cela. Un bon médicomage se devait d’être capable de prendre des initiatives, de mener des recherches et de rester toujours curieux de tout ce qui pouvait faire progresser la médicomagie. Et ces critères, Alexis avait plus d’une fois prouvé qu’elle en disposait parfaitement.

Aurais-je invité la jeune femme si elle n’avait pas eu ces qualités ? Je ne pense pas. Elle était le genre de personne avec qui discuter était un plaisir. Ce qui impliquait qu’elle ait de la conversation et qu’elle doit intellectuellement douée.
Je ne connaissais rien de sa vie privée et je n’étais pas du genre à m’intéresser au jardin secret de mes interlocuteurs... c’était quelque chose qui ne m’interpellait pas vraiment. Au risque de passer pour une personne égocentrique, j’évitais toujours de m’aventurer dans les vies privées, les émotions et les sentiments des gens. Cela ne me regardait pas et j’avais bien assez avec ma propre vie privée.

Par conséquent, parler de la médecine moldue et de ce que les non-mages avaient pu inventer, c’était bien plus intéressant. Et puis, cela permettait, aussi, de découvrir des choses que je ne connaissais pas, puisque miss Fawley, étant bien plus jeune que moi, avait sans doute d’autres centres d’intérêt que les miens lorsqu’elle se rendait dans le monde moldu. Je l’imaginais mal de rendre dans des épiceries spécialisées pour se fournir en ingrédients de qualité, par exemple, vu ce qu’elle m’avait dit sur le sujet de la cuisine...
Et, de fait, elle évoqua un objet moldu que j’avais eu l’occasion d’apercevoir mais jamais d’utiliser. Les explications de la jeune femme étaient intéressantes, et l’objet en lui-même également. Cela devait être très pratique dans la vie quotidienne, en réalité.


« Donc... c’est comme si on regroupait les hiboux avec la poudre de cheminette, le transplanage ou un portoloin ? » J’imaginais assez mal ce que cela pourrait donner : le hibou-portoloin me paraissait déjà plus facile à envisager qu’un système utilisant la poudre de cheminette, quant à un hibou capable de transplaner... je n’étais pas sûr qu’il irait porter le courrier au bon endroit : à sa place, j’irais ailleurs, là où j’aurais envie d’être, tout simplement... « Je ne comprends pas bien : par où passe le message, alors ? Par l’électricité ? Ou ça n’a rien à voir ? »

Je connaissais l’électricité. Je savais que c’était une énergie sans laquelle les moldus étaient complètement perdus. C’était avec elle qu’ils s’éclairaient, se chauffaient, gardaient leurs aliments dans de bonnes conditions, etc. Tout passait dans de gros fils de métal recouverts d’une couche de ce que les moldus appelaient "plastique". Si l’on voulait un jour réduire les moldus à un état d’impuissance, leur couper l’accès à l’électricité était une excellente idée pour commencer. Chose à laquelle mon petit cousin impur n’avait jamais pensé, bien sûr, puisqu’il n’avait jamais cherché à comprendre les choses mordues.
Imaginer une vie où les échanges de messages seraient instantanés, cela me semblait assez étrange, mais pourquoi pas, après tout ? Je me procurerais peut-être un jour une de ces inventions moldues. Mais j’allais devoir bien me renseigner car certains détails m’étaient inconnus et j’aimais comprendre exactement comment fonctionnaient les choses.

Je comprenais bien mieux tout ce qui touchait à la cuisine et à la chirurgie. J’aimais, de temps à autre, lever moi-même des filets sur des personnes ayant fait preuve d’un grand manque de respect ou de savoir vivre. Ce n’était pas bien compliqué quand on savait comment s’y prendre. Ensuite, pour accommoder la viande, une bonne marinade pouvait déjà faire beaucoup, notamment attendrir les chairs les plus dures.
Mais comme la jeune femme le disait, il s’agissait de suivre une procédure, comme pour confectionner des potions.


« Voilà, c’est tout à fait cela ! Si tu es bonne en potions, tu le seras aussi en cuisine... c’est juste moins dangereux de mal doser les ingrédients : tu risques juste que ce soit trop fade ou trop épicé. » Peut-être qu’elle avait juste besoin d’un bon livre de recettes de cuisine, en fait. Je m’arrangerais pour lui en acheter un qui soit un bon point de départ, avec des recettes de toutes sortes et des idées pour tous les jours.
Pour les recettes traditionnelles grecques, je me chargerais de tout... autant que je puisse tout de même servir à quelque chose... car dinAlexis venait chaque semaine chez moi pour lire des recettes, il était clair que je ne me sentirais pas très utile et que je me poserais des questions sur cette histoire de cours particuliers de cuisine.

Le temps passait, nos assiettes s’étaient vidées rapidement - enfin, surtout celle de la demoiselle qui avait été engloutie en un temps record - et la conversation restait agréable. J’appréciais le fait que la notion de conflit dans le monde ou entre les mondes n’ait pas fait ressortir les histoires habituelles sur mon petit cousin impur. Je détestais cela, alors le fait d’éviter le sujet me convenait fort bien. Je n’étais pas fier du tout que cette branche, mêlée, de ma famille ait été rendue tristement célèbre par Jedusor. La branche Asclépiades avait le mérite de conserver la pureté du sang et les valeurs de la médicomagie. Exception faite de ma petite sœur, qui était véritablement une honte pour la famille.

Et puis... je ne sais pas trop ce qu’il s’était passé exactement, mais le sujet avait dérivé. Et pas qu’un peu... puisque les allusions n’étaient même pas masquées. Mon ancienne étudiante m’avait ouvertement laissé entendre qu’elle ne serait pas contre un moment plus intime avec moi. C’était flatteur de savoir cela...
Et quand elle prit cet air faussement choqué pour me dire qu’elle n’aimait pas le dessert italien, j’eus un sourire difficile à cacher.


« Il y a bien d’autres possibilités que le tiramisu... » Le dessert pouvait être l’apogée d’un repas, aussi il était, important de ne pas le laisser de côté.
Mais je devais reconnaître qu’Alexis éveillait ma curiosité ainsi que des pensées peu conventionnelles, que je ne me serais pas vraiment autorisé à avoir ailleurs que dans un endroit discret. Comme ma cuisine, par exemple.
« Nous aurons bientôt l’occasion de bien nous connaître, non ? »

Et, de nouveau, ses propos me poussèrent à la considérer d’au autre œil. J’avais toujours cherché à la regarder dans les yeux, mais mon regard havane descendit de lui-même vers ses formes, tandis qu’elle me parlait.

« Si le dessert ne te satisfait pas, nous pourrions en préparer un ensemble, histoire de commencer les cours particuliers dès ce soir... » Oui, c’était clairement une invitation à finir la soirée chez moi. J’espérais qu’Alexis allait me laisser cette chance, à présent, parce que, mine de rien, elle parvenait à me mettre en appétit. J’aurais bien débarrassé moi-même la table pour gagner du temps et la ramener plus vite chez moi, d’ailleurs.

Et quand, tout innocemment, elle me demanda ce que j’avais prévu pour les vacances, j’eus un léger haussement d’épaules.
« Je suis de garde à Sainte-Mangouste les nuits de la première semaine. Et une autre semaine en août. Je partirai sans doute quelques jours, mais je tiens à assister au colloque sur les pathologies des sortilèges exotiques, le 20 juillet... tu y seras? Ou bien tu comptes décrocher complètement du milieu avant de consacrer ta vie à l’hôpital ?»
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Alexis Fawley
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Sam 29 Aoû - 0:23

Phobos & Lexi
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C’est étrange, tout de même, de se retrouver au restaurant le jour de sa propre remise de diplôme avec un enseignant qui est également l’un des juges de ton examen de fin d’année. C’est étrange, de se sentir plus à l’aise avec cet homme qu’avec tes propres camarades de promotion. Que dis-tu, tes collègues pour la plupart… Même si les trois quarts sont des abrutis finis à qui tu ne confierais certainement pas ta vie, plutôt crever en fait. Par contre, tu ignores pourquoi, mais tu confères à Phobos une confiance grandissante qui ne s’explique pas. Vous n’êtes pas proches, du moins pas encore ; mais il y a ce petit quelque chose qui t’attire chez lui, quelque chose qui te suggère de lui faire confiance, toi qui as tant de mal à l’accorder à quelqu’un. Tu n’es pas du genre à te faire des amis en deux trois mouvements ; au contraire, on te fuit plutôt, d’ordinaire. Ton cercle amical est très restreint mais tu t’en fiches ; il vaut mieux les comptabiliser sur les doigts de la main et pouvoir être certaine de compter sur eux en temps voulu. Et, il faut l’avouer, rares sont les personnes avec qui tu peux évoquer le sujet sur les moldus de la sorte :  ni Tobias, ni Kesabel n’apprécieraient d’entendre ce que tu es en train de dire à ton… ami ? Cela fait étrange de l’appeler ainsi, peut-être le mot mentor conviendrait mieux pour définir votre relation même s’il était possible que lui n’aies absolument aucune conscience que tu le considères comme tel.

Tu écoutes ses explications concernant les téléphones portables et tu souris. Raconté comme ça effectivement, ça paraît bizarre. Tu ne sais rien de plus que ce que les cours à Poudlard t’ont appris, cela a même dû évoluer depuis mais bon, tu peux bien essayer d’expliquer à ton aîné cette fabuleuse invention moldue ; enfin, toi, tu la considères comme fabuleuse. Tu reprends Phobos : « De ce que j’ai compris, le téléphone produit des ondes qu’on ne peut pas voir et qui se déplacent à la vitesse de la lumière. Quand on appelle ou envoie un message, ces ondes sont captées par les antennes. Tu sais, on en voit parfois dans les rues. Ces antennes transmettent le message à une autre jusqu’au téléphone du destinataire. J’imagine qu’il y a besoin de l’électricité à un moment, mais ne me demande pas quand ! C’est vraiment compliqué à expliquer ! » Tu ris, tu ne sais même pas si c’est clair, même en développant, ça ne te paraît finalement pas si compréhensible que ça. « Maintenant, ils peuvent même s’appeler et se voir, un peu dans le style d’un miroir à double sens si tu veux. C’est plutôt ingénieux. » Ingénieux, mais tellement flippant. Quand tu te promènes dans Londres, tu ne peux plus faire un pas sans tomber sur ces jeunes gens collés à ce petit objet rectangle, avec des fils dans les oreilles. Le besoin d’immédiateté de la réponse te sidère ; ça doit être pratique dans un sens mais cela doit aussi fortement rendre dépendant… Bon, façon, tu n’as pas assez d’amis pour avoir besoin d’un tel objet, donc peu importe au final.

Tu souris en l’entendant parler de cuisine. Cela se sent que c’est quelque chose qu’il apprécie. Bien plus que toi, bien entendu mais comme il le dit, ce n’est qu’une question de dosage.. Le doigté qu’on impose dans la préparation des potions est-il le même que lors de l’élaboration d’un plat ? Telle était la question dont tu découvrirais bientôt la réponse. Bon, faut l’avouer, à tes yeux, cette histoire de cours de cuisine n’est qu’une simple façade, un prétexte tout trouvé pour passer plus de temps avec lui, mais tu n’as pas vraiment envie qu’il s’en aperçoive tout de suite. Enfin bon… il était très probable que ce soit déjà fait maintenant, si on tenait compte à quel point la conversation avait dérivé pour devenir disons… intéressante ? Tu es certaine que Phobos cache quelque chose derrière sa première proposition mais peut-être n’est-il pas encore prêt à te le révéler, après tout, c’est gênant de parler aussi ouvertement avec une jeune femme qui était encore une étudiante il y a quelques heures de cela. Mais son sourire laisse présager qu’il ne semble pas en être si offusqué que ça ; tu n’as pas à en être surprise. Après tout, vous êtes des adultes.

« Nous aurons bientôt l’occasion de bien nous connaître, non ? » Cela sonne à tes yeux comme une proposition. « Bien évidemment, tu as raison. » N’allons pas trop vite… Même si tu sens son regard s’abaisser doucement vers le décolleté de ta robe et tu le laisses faire sans que cela te dérange ; tu as l’habitude qu’on te regarde de la sorte. Les yeux de Kesabel t’ont si souvent déshabillé. « Si le dessert ne te satisfait pas, nous pourrions en préparer un ensemble, histoire de commencer les cours particuliers dès ce soir... » Tu relèves les yeux ; tu ne sais pas si tu as envie que votre relation prenne tout de suite ce tournant, même si tu en as envie. Tu réponds : « J’suis certaine que celui que je vais choisir sera excellent. » Un sourire aux lèvres, faisant comme si tu n’as pas compris son sous-entendu, tu décides de te faire désirer ; après tout, vous êtes pas pressés, pas encore, le repas n’est pas terminé. Le serveur vient débarrasser vos assiettes vides de toute nourriture. C’était délicieux. « On verra ça lorsque je l’aurais avalé. » Et cette fois, tu vas bien prendre ton temps pour le savourer, tu en salives d’avance et attends avec impatience le retour du serveur.

Il t’évoque ensuite son programme pour l’été. Et ce fameux séminaire, effectivement, tu en avais entendu parler par une autre médicomage. « Oui, j’avais prévu d’y assister aussi. On ne décroche jamais vraiment dans nos métiers. Même si après, quand je travaillerai, je me concentrai davantage sur les colloques de ma spécialité. On ne peut pas tout faire. » Et puis, pour être la meilleure en médicomagie légale, il faut que tu continues à te former. La médicomagie, c’est une formation à vie après tout. Tu enchaînes : « Mais effectivement, en attendant que Monsieur Jones parte en retraite définitivement, je pense me reposer. Les études c’est épuisant ! Et je pense que travailler le sera encore plus ! Donc j’ai envie de prendre du temps pour moi, faire un peu de sport, me détendre. Avant de débuter les longues gardes ! » Et puis, c’est le bon moment pour essayer d’avancer un peu sur tes recherches pour Kesabel… En plus, c’est bientôt la pleine lune. Tu pourrais découper un ou deux moldus, en voilà une bonne manière de passer du bon temps…

Le serveur revient vers vous pour vous demander si vous avez fait votre choix. Tu demandes : « La tarte à la framboise s’il vous plaît. » Ton fruit préféré. Tu sens déjà la salive apparaître dans le fond de ta bouche. Phobos commande lui aussi et un silence s’installe doucement ; tu n’es pas gênée, tu n’as jamais été de ceux qui doivent combler chaque blanc dans une conversation. Ta main sous le menton, tu observes Phobos en souriant. Jamais tu n’aurais pensé que cette journée se passerait comme ça ; dire que ce matin, tu hésitais à demander au secrétariat de t’envoyer ton diplôme par courrier pour éviter de croiser tous les idiots de ta promotion… Tu aurais manqué une délicieuse conversation. Au bout d’un moment, tu déclares : « C’est étrange non ? » Tu ne parles pas de toi, ni de lui, mais de vous. « Finalement, je ne regrette pas d’être venue ce matin. » Le serveur revient avec vos desserts. Étonnée de le voir revenir aussi rapidement, un sourire éclatant se dessine sur ton visage. « AH miam ! » Contrairement au plat, tu le dégustes avec une lenteur inégalée. D’un air taquin, tu réponds : « Celui-là, je vais prendre le temps de l’apprécier. » Libre à lui de comprendre ce qu’il voulait. Tu n’en reviens pas de dire des choses pareilles, cela ne te ressemble tellement pas, y avait de l’alcool dans ton jus ou quoi ? Tu te sens presque désinhibée. Tellement habituée à te retrouver dans les bras de Kesabel que tu en as presque oublié ce que cela faisait d’être une femme dans les yeux d’un autre homme. Tu n’as jamais eu besoin non plus d’avoir à expliciter quoi que ce soit. Cela t’excite comme cela t’angoisse.

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Ven 2 Oct - 1:32

Je n’avais pas pour habitude d’inviter mes étudiantes au restaurant, mais, à la réflexion, peut-être qu’il faudrait que j’y pense de temps en temps… cela pouvait être une idée assez sympathique… En l’occurrence, je me sentais plutôt bien avec miss Fawley, c’était une jeune femme qui me permettait de me sentir moi-même tout en étant dans mon rôle de professeur et d’homme à la fois. Et puis, nous avions, en plus, des sujets de conversation pour le moins dignes d’intérêt.
Elle semblait s’y connaître pas mal en technologie moldue et je trouvais cela assez agréable d’en parler avec elle. Peut-être même que l’on pourrait se trouver un moment pour qu’elle me montre cela correctement. Un jour ou l’autre.

« Tu pourrais un jour me montrer… J’ai l’impression que tu t’y connais Elle venait de me démontrer qu’elle avait une bonne connaissance concernant le téléphone et c’était déjà énorme à mes yeux… J’étais un pur néophyte dans le domaine, après tout… « Les moldus sont capables d’inventer des tas de choses pour les aider. Pour remplacer la magie qu’ils ne connaitront jamais, ils font preuve de beaucoup d’ingéniosité. »

Il était vrai, au fond, que quand on regardait leur monde et le nôtre… pour certains points, nous étions encore au Moyen Âge… alors qu’eux, ils étaient tout de même vraiment bien avancés en termes de technologies.
Rien que cette méthode pour communiquer, le téléphone, cela me semblait d’une ingéniosité merveilleuse. Je pouvais imaginer ce que cela pouvait faire de pouvoir contacter les gens en un instant, sans même avoir à utiliser un portoloin ou de la poudre de cheminette.

On ne pouvait pas imaginer ce que ce serait, puisque nous n’avions jamais eu l’habitude de ce genre de choses… mais je ne pouvais pas me tromper en songeant à tout ce que les moldus pouvaient nous apporter. Quand on y réfléchissait, on ne pouvait pas rivaliser sur tous les fronts. C’était pour cela, sans aucun doute, que je verrais comme un énorme progrès d’envisager un travail en collaboration avec les moldus.

Et comme nous en étions, finalement, à aborder des sujets un peu plus légers de façon un peu moins sérieuse, à savoir la cuisine, je ne pouvais qu’imaginer à quoi pourraient ressembler ces leçons de cuisine que je m’étais engagé à lui donner… J’aurais sans doute du travail, d’après ses propres dires, mais cela ne me faisait pas peur. La cuisine, c’était un domaine dans lequel je me sentais à l’aise. Et s’il fallait que je sois obligé de donner cours pour que nous nous rapprochions, ce n’était pas bien compliqué d’envisager que cela fonctionnerait.
Je lui avais alors dit que nous allions certainement pouvoir apprendre à nous connaître un peu plus et un peu mieux dans ces circonstances… Était-ce une proposition de ma part ? Peut-être bien, à vrai dire… mais ce n’étaient pas des choses qui se disaient telles quelles… Et puis, je savais bien que je n’aurais pas été capable de continuer à la regarder dans les yeux alors que son décolleté me faisait de l’œil à ce point…

Heureusement, au fond, que tout le monde ne pouvait pas accéder aux pensées de chacun. Il me semblait qu’Alexis aurait au moins pu me gifler pour oser avoir les pensées qui me venaient. D’ailleurs, autant dire que j’avais assez bien compris qu’elle allait jouer un peu avec cela… mais cela ne pouvait pas mieux tomber, j’aimais bien m’amuser, moi aussi… Le jeu ne faisait que commencer, mais, déjà, j’avais bien envie de le poursuivre. Les sous-entendus, le jeu du chat et de la souris… à la fin, on ne savait plus qui chassait qui et ça avait quelque chose de plus excitant encore. Pas forcément dans le sens d’excitation sexuelle, d’ailleurs.
Tenez, son histoire de dessert, par exemple… c’était vraiment sur le fil… et même si Alexis me faisait clairement comprendre que cette idée de préparer un dessert ensemble pour le déguster ensuite, ce ne serait pas pour ce soir, je ne pus réprimer un sourire en coin. Il y avait quelque chose de très plaisant à ce petit jeu…

« Oh mais tu as bon goût, je le sens… en tout cas, il ne pourrait pas en être autrement. » Je ne pouvais pas dire que je ne jouais pas sur les mots, mais cela, la jeune femme ne devait pas être au courant de cela.

Et puis, comme nous avancions dans la soirée, à discuter de cuisine, de dessert, de médicomagie et de colloques, j’envisageai de plus en plus de lui proposer que nous nous rendions ensemble à ces rassemblements de médicomages spécialistes.
« Tu aimes les activités physiques, alors ? Et tu fais quoi, comme sport La manière d’en parler pouvait être un peu particulière, certes, mais ce n’était pas très grave, au point où nous en étions…
Mais il était exact que les horaires de travail ne seraient clairement pas les mêmes que ceux que la jeune femme devait vivre durant ses études… pour cela, il était clair qu’elle avait raison.

Le serveur lui apporta sa tarte à la framboise et déposa un tiramisu devant moi. Je n’allais pas faire la fine bouche, mais il était évident que mon dessert était bien mieux que le sien. En tout cas, c’était mon point de vue…
Nous n’avions pas vraiment l’occasion de discuter de la suite des événements, mais il était exact que je n’avais pas l’impression qu’elle regrettait quoi que ce soit… pas plus que moi, d’ailleurs. « Au départ, je n’avais pas non plus envie d’être présent, mais je suis plutôt satisfait de cette journée, maintenant. »

Elle jouait avec moi, bon sang, et une partie de moi adorait cela. J’aimais bien la regarder manger sa tarte à la framboise avec ce petit air pas très sage… Elle me donnait presque envie d’être une framboise… Effectivement, elle le savourait avec une lenteur diabolique, ce dessert, mais cela rendait le moment assez intense, d’une certaine façon… Il me semblait que si nous n’avions pas été dans un restaurant mais dans un lieu plus privé, j’aurais pu renverser la table pour…

Non, c’était une mauvaise idée. Je n’avais pas envie de perdre l’accès à un si bon restaurant. J’étais bien avec elle, à cette table et c’était parfait comme cela. « Tu as l’air de vraiment savourer… Tu me donnerais presque envie de me couvrir de fruits sucrés…»

Je tenais des propos pas vraiment très sages, mais j'avais envie de lui montrer que j'étais dans le même état d'esprit qu'elle pour ce qui était du jeu et de l'amusement entre adultes consentants...
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Alexis Fawley
Alexis Fawley
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Lumos
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Lun 26 Oct - 10:51

Phobos & Lexi
⚜ LE DIPLÔME N'EST PAS UN OBJECTIF MAIS IL SERT PLUTÔT À ATTEINDRE UN OBJECTIF. ⚜

La conversation avec Phobos commence à devenir plus qu’intéressante. Les sous-entendus qui fusent à chaque fin de phrase en disent longs sur tes intentions comme sur les siennes. Tu ne comprends pas vraiment ce qui t’arrive, ni pourquoi tu dragues quasiment ouvertement cet homme d’au moins vingt-ans ton aîné sans que cela ne te choque plus que cela. L’âge n’a jamais été un problème en soi, mais sa posture d’enseignant et de professeur pourrait te mettre dans une position délicate. Enfin maintenant que tu es diplômée, les choses sont totalement différentes, cela va de soi même si tu te sens encore illégitime d’être dans cette position de femme face à quelqu’un comme Phobos. Et puis, ce n’est vraiment pas ton genre d’ordinaire. Concernant toutes ses dernières remarques, tu lui réponds : « Oh tu sais, il y a beaucoup de domaines dans lesquels je suis expérimentée. » Tu ne te rends compte qu’une fois que tu as prononcé ces mots qu’ils portent encore à interprétation mais tu t’en fiches royalement. De toute manière, même si tout cela demeurait plus ou moins subtil, lui comme toi ne vous laissiez pas démonter et cela t’amuse énormément. Tu n’as jamais ressenti le besoin de te sentir désirée, tu sais que tu peux plaire et que tu plais ce n’est pas la question. Mais ta relation avec Kesabel t’a toujours suffi et tu n’avais jamais vraiment cherché à aller chercher autre chose ailleurs, contrairement à lui d’ailleurs, même si cela ne t’a jamais dérangé. Cela t’est complètement égal en réalité. Les moments partagés sont propres à chacun et chacun est libre de ses choix et de ses décisions. Cela ne remettra jamais en cause la relation qui vous unie, bien au contraire. Votre amitié est basée uniquement sur ce principe de liberté et de libre-arbitre.

Après avoir longuement discuté de cuisine, alors que l’idée d’apprendre avec lui se concrétisait, tu ressens tout de même le besoin de garder un peu de mystère et de ne pas aller trop vite. Tu as l’impression que cette relation peut vous amener loin, bien plus loin qu’une simple histoire de sexe et tu n’as pas envie que cela soit uniquement ça. Alors tu préfères lui faire comprendre que ce n’est pas ça que tu recherches exclusivement. Lorsque Phobos aborde le sujet des activités physiques, tu souris doucement en écoutant ses sous-entendus qui cette fois ne sont plus aussi subtils que les premiers. Tu réponds sobrement, comme si tu n’avais pas compris tout l’implicite derrière sa phrase. « Je fais beaucoup de course à pied depuis des années. J’ai besoin de me dépenser. Le travail qu’on fait est éreintant et fatiguant psychologiquement. Cela me permet de m’évader. » Tu ne dis pas toute la vérité. Tu ne peux pas lui dire que tu as aussi besoin d’être plus forte pour ne pas te laisser surprendre par l’un de tes cobayes un jour. « Je viens de débuter un style d’art martial aussi utilisant les couteaux. Cela me détend. » dis-tu un peu précipitamment. Aucune personne saine et normale ne pratique le maniement du couteau sans une bonne raison mais ça, tu ne le diras pas à haute voix. Pas tout de suite en tout cas, pas encore. Et puis, dire que cela te détend… C’était peut-être prématuré de dire ça, mais bon. Tant pis.

En tout cas, ce moment simple au restaurant te divertit plus que tu ne l’aurais imaginé. Si tu avais su en te rendant à ta remise de diplôme que cela finirait ainsi, tu n’aurais pas autant traîné des pieds pour t’y rendre ; il faut dire que tu n’aimes pas ces mondanités. Tu n’aimes pas être mise en avant et exhibée comme un vulgaire trophée. Or, c’était de ça dont il était question ce matin. Le ministère avait voulu « montrer » la belle réussite de cette première promotion de médicomagie sortie tout droit de la nouvelle Université… Et si l’image paraissait belle, derrière le rideau se trouve des jeunes étudiants (maintenant diplômés) qui ne valent pas un clou. Tu désespères de les retrouver bientôt à Sainte-Mangouste et tu pries pour qu’ils soient affectés loin, loin, très loin de la vie londonienne. Pourquoi pas au fin fond de la campagne écossaise ? Pour mettre le plus de distance entre eux et toi, cela serait parfait. Tu n’as guère envie d’être face à leur incompétence. Elle était déjà si criante lorsqu’ils n’étaient encore que des étudiants, alors maintenant qu’ils étaient diplômés… Tout cela vend du rêve, n’est-ce pas ? Enfin. Toujours est-il que tu es ravie de t’être éloignée de ces abrutis finis et de clore ces cinq années de médicomagie de la meilleure des manières ; déjeuner avec l’un de ses anciens professeurs correspondait tout-à-fait à ce que tu pouvais attendre comme cadeau de graduation. Et puis Phobos n’était pas n’importe lequel de tes professeurs, il était probablement celui dont tu avais le plus apprécié l’enseignement. Au-delà de ses qualités évidentes en termes de pédagogie, il y avait chez lui ce petit quelque chose que tu ne pourrais définir mais qui t’intriguait. Tu le sens encore plus maintenant que tu déjeunes avec lui, cet homme n’est pas comme les autres. Et tu as hâte de découvrir ce qu’il pourrait bien dissimuler derrière ce beau sourire. « Ne t’inquiète pas, on a tout le temps pour ça. » lui réponds-tu. À cet instant précis, tu es loin d’imaginer que cette simple discussion t’amènera vers d’autres chemins plus tortueux et que de ce simple déjeuner signera le début d’une relation non-habituelle entre un professeur et son ancien élève. Tu es loin d’imaginer que Phobos deviendra par la suite une personne en qui tu peux avoir confiance et une personne sur qui tu pourras te reposer. Tu es loin d’imaginer tout ce que Phobos t’apportera à l’avenir et tout ce que tu lui rendras en échange. Tu es loin d’imaginer tout cela alors que tu joues encore au jeu du chat et de la souris en dégustant ton dessert à la framboise.

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Graviora manent

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Mar 1 Déc - 0:03
La compagnie de la jeune femme m’était agréable, je ne pouvais pas dire le contraire. La conversation pouvait être sérieuse comme légère, le temps passait sans que l’on ne remarque que les minutes s’égrenaient… C’était relatif, le temps qui passait. On ne le percevait pas toujours de la même manière et, quoi qu’on en dise ou qu’on en pense, ce n’était jamais deux fois la même chose. Ce soir, avec cette désormais ancienne étudiante, je pouvais dire que je ne voyais pas le temps passer.
Notre conversation prenait une tournure bien plus personnelle, au fur et à mesure… et moi qui n’avais quasiment jamais pris la peine d’apprendre les noms ou les prénoms de mes étudiants, j’avais, ce soir, découvert une personnalité que j’appréciais.
Je n’étais pas du genre à laisser les familiarités prendre le dessus, mais les règles du jeu semblaient avoir changé, ce soir. Nous avions délaissé nos costumes de professeur et d’étudiante, nous n’étions qu’un homme et une femme… Et cela faisait du bien, au fond, de ne pas devoir faire comme si.

Je me doutais bien que la jeune femme devait être expérimentée dans différents domaines. Ne l’étions-nous pas tous un peu, d’une manière ou d’une autre ? Bien sûr, je savais que c’était là encore une autre allusion sexuelle qui, si elle avait été prononcée dans le cadre d’un cours, m’aurait presque semblé déplacée, mais dite là, dans ce contexte d’un restaurant italien, me donnait plutôt l’impression d’une sorte d’invitation. Mais je me faisais peut-être des idées. Je n’étais pas vraiment très habitué à ce genre de situation, enfin, pas avec une ancienne étudiante, et ce n’était pas forcément évident de ne pas interpréter les choses trop rapidement. Commettre un impair maintenant, ce n’était clairement pas une bonne idée.
Et puis, au fur et à mesure que le temps s’écoulait, je devais reconnaître que je prenais de plus en plus plaisir à ces instants, à ces conversations, à cette complicité naissante. Cela me changeait assez bien de ce qui relevait des habitudes. Déjà, le tutoiement, cela m’avait semblé être une étape particulière, que je ne franchissais pas avec tout le monde et qui s’avérait plutôt significative à mes yeux. Ensuite, ce repas partagé, ces discussions éloignées des cours et de l’université… La fraîcheur de ces instants me donnait l’impression que cette soirée était comme un matin, où l’aube permettait au soleil de faire poindre un à un ses rayons, avant de les darder puissamment, jusqu’à en éblouir toute personne les contemplant.

Nous avions parlé un peu d’activités, aussi, pas uniquement pour être dans ce sujet particulier du sexe, mais aussi pour peut-être apprendre à mieux se connaître. J’appris ainsi que la jeune femme pratiquait la course à pied et un art martial avec des couteaux. J’avais arqué un sourcil. Si manier les couteaux la détendait, il était évident que nous pouvions encore mieux nous entendre que ce que laissait présager cette petite soirée en tête à tête. Car moi aussi, j’aimais les couteaux… et pour me détendre, il n’y avait rien de tel que cela. Comme au bon vieux temps, comme pour ma petite sœur. Un vieux secret bien enfoui que l’occlumancie me permettait de protéger. Je n’étais pas sûr que quiconque aurait pu comprendre et ne pas juger. Ceux qui savaient étaient si peu nombreux… A vrai dire, il y avait mon père, mon fils et moi. C’était déjà bien assez. Il n'existait pas de clubs de cuisine où échanger ce genre de recettes et il était clair que tout le monde ne pouvait pas apprécier ce genre de mets.

« Je n’ai pas assez de temps pour faire autant de sport que je voudrais… » Qu’elle interprète ou non, cela m’importait peu. Je n’allais pas non plus juger. Nous étions bien au-delà de ce genre de jactance, ce soir, et ce n’était pas plus mal. Je me sentais bien, en fait, sans doute bien mieux que n’importe où et avec n’importe qui. Nous étions là, à partager un moment de simplicité et de franchise… et c’était tout ce qui comptait.

À ce stade, difficile de dire ce qu’il pourrait bien advenir par la suite, mais une chose était sûre, si Alexis Fawley devenait ma collègue, ce serait un plaisir d’apprendre à la connaître un peu plus et un peu mieux.

Au bout d’un moment, nous finîmes le repas et, loin de nous douter de ce qui allait advenir par la suite, je raccompagnais la demoiselle pour qu’elle puisse facilement rejoindre ses pénates. Ce fut sur le chemin du retour à Glasgow que, pris d’une irrésistible envie de danser, j’invitais une inconnue à faires quelques pas d’une valse avec moi. Oh, rien de bien compliqué, mais je me sentais le cœur léger, allez savoir pourquoi…
J’avais déjà hâte de pouvoir enseigner quelques petits secrets de cuisine à Alexis, quelque chose me disait que ce serait très agréable.
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Proclamation and graduation || ft. Alexis Fawley
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