Aujourd'hui, Owen reconnaissait que ses actions avaient eu des répercussions, et sûrement pas les meilleures. Evidemment, il ne regrettait pas d'être parti au secours d'Amber et d'Ielena, mais conservait une certaine amertume du fait de n'avoir servi à rien : il n'avait été bon qu'à arriver en retard, lorsque tout le monde fut secouru, et lui ... Pas dans le meilleur des états avec ce gaz.
Il aurait pu pester contre le reste du monde, ou même les moldus du Blood Circle, ceux-là même qui avaient inventé cette horreur, mais non ... Il prenait tout sur lui, comme un échec cuisant, un échec peu digne d'un soit-disant futur policier du ministère de la magie.

Enfin, par la force des choses et surtout de son père, le voilà inutilement à Sainte-Mangouste, un fait qu'il ne supportait pas. Loin d'adorer de rester sans rien faire, c'est avec un ennui profond et beaucoup de mépris qu'il passait le reste des journées, au détriment de son camarade de chambre : Kun. Et oui, là aussi il pouvait remercier le destin d'être avec un membre du trio du sauvetage ... Enfin, malgré tout, le Rowle savait l'apprécier, mais ça n'allait pas forcément du même côté. Le hongkongais était plutôt morose et ne supportait visiblement pas l’impatience du sorcier sang-pur - ce qui en soit, pouvait se comprendre.

Finalement, allongé sur ce qui lui servait de lit, il remercia du fond de son être son paternel de se soucier tant de lui, et de surtout vouloir ne pas le voir durant un certain temps : en somme, l'hôpital était un lieu parfait pour se débarrasser de son aîné.
Enfin, même si Sullivan Rowle semblait avoir eu toutes les raisons du monde de l'enfermer avec un Chang, à l'avis du blond, il avait eut le temps de se remettre et désormais, les jours lui semblaient longs ... Il n'avait plus vraiment d'intérêt à rester ici, quoiqu'en dise les autres.
Alors, il attendit la nuit, là où l’agitation des médicomages et infirmières semblaient s'être calmée : le moment idéal pour une petite escapade ... Ou une fuite ! Heureusement, il avait bien réfléchi à comment procéder et s’exécuta. Ce fut donc dans la plus grande des discrétions qu'il enfila de quoi partir le soir, mais aussi de rassembler ses affaires ; son but était bien évidemment de ne pas réveiller son voisin, car il ne donnerait pas cher de sa peau.

Mais le voilà prêt à en découdre, et se décida à enfiler ses chaussures, là encore sans aucun bruit - bien qu'il y mit un certain temps avant d'y parvenir avec de telles précautions. Ce fut donc avec des pincettes qu'il s'engagea en direction de la porte, sur la pointe des pieds pour toujours plus de discrétion. Il se saisit alors de la poignée pour ouvrir ce passage mais fut surpris d'entendre que la porte grinçait.
Il eut un léger sursaut, avant de déglutir, se retournant vers la présence de Kun tout sourire ... Comme si rien ne semblait anormal.

Kun avait, pour sûr, remarqué le stratagème de son camarade de chambre ... Cependant, sa réaction fut très longue aux yeux du blond, qui attendait éternellement, la main tendue sur la poignée de porte. Peut-être aurait-il été préférable de filer tant qu'il en était encore temps, mais il avait préféré s'éterniser prêt de cette sortie, attendant que le Chang puisse retrouver toute sa lucidité. « Mais.. » ne parvint-il pas à achever, ce qu'Owen prit immédiatement comme une issue de secours ; il lança un énième regard à son camarade et commença à se retirer de la pièce comme si de rien n'était.

Cependant, la parole précédente qu'il avait prise comme le seul moyen de fuir, avait déjà été prononcée bien trop tard, car le hongkongais l'avait prit sur le fait, et ne tarda pas à lui faire la morale. « Mais t'es pas sérieux quand même ? Tu as quel âge pour essayer de filer en douce comme ça ? » en cria-t-il presque, tant la situation le dépassait, ce qu'évidemment le Rowle ne comprenait pas, jusqu'à en froncer les sourcils. A bien le comprendre, il le prenait pour un idiot, comme si tout cela était insensé ... Mais il n'était pas à sa place actuellement, comment pouvait-il le juger si facilement ? Après tout, celui qui était venu ici le plus endommagé, c'était bien lui.
Alors, conscient que cette soit-disant conversation finirait en une sorte de leçon sur le comportement à adopter en ce genre de situation, le Gryffondor se décida à abandonner sa fuite pour la remettre à plus tard ; ce pourquoi il poussa de sa main la porte, souhaitant la fermer à nouveau afin de n'attiser aucune curiosité du personnel.

Face à la porte, et faisant dos à l'étudiant, Owen ne faisait que fixer le sol de leur chambre, les joues tiraillées par sa grimace actuelle, loin d'être un sourire. « Je suis tout à fait sérieux. » murmura-t-il assez fort pour qu'il puisse l'entendre depuis son lit, là où il résidait dans l'instant. Évidemment, cette situation ne lui plaisait pas, et cela était sûrement dû à son irritation des derniers jours ; mais d'un côté, il ne souhaitait pas attiser la colère du sorcier ... Celui-là même qui l'avait accompagné dans cette terrible aventure ; il ne pouvait pas se le permettre.
Ce fut peut-être pour cela qu'il conserva tout son calme malgré ses poings serrés. « En fait, je n'ai plus rien à faire ici et je ne compte pas rester pour le beaux yeux de quelqu'un ... » dit-il en pensant sans aucun doute à son père, Sullivan Rowle ; cependant, il était loin de se douter que le Serpentard ne pourrait comprendre tout le sens de sa phrase, et ainsi, peut-être ne pas interpréter ses propos de la bonne manière. En fin de compte, il était encore bien trop plongé dans ses objectifs actuels pour faire une pareille liaison.

Finalement, il se mit à soupirer, soulevant sa main à nouveau près de la poignée, puis il hésita. Devait-il attendre encore un peu, peut-être que Kun souhaitait simplement le rejoindre ? Il secoua la tête, non, il se faisait des illusions, jamais il n'embarquerait encore avec lui.

L'hésitation était à son comble, et Owen semblait indécis sur le choix à faire. Peut-être eusse été la tension qui grimpait dans l'air qui lui dictait de rester ici, une sorte d'instinct qui lui soufflait d'attendre et sans une once de difficulté, il décida de l'écouter ... Peut-être n'aurait-il pas dû.
Pourtant, le voilà à affronter Kun en face, un visage neutre quoique, ses yeux trahissaient sa peine et ses doutes, ce qui ne fut évidemment pas le cas de son camarade, possédant toujours cet air renfermé bien qu'aujourd'hui, un brin de colère semblait s'y être ajouté. Le blond baissa alors la tête, un peu honteux de devoir le laisser derrière ; et sa colère ici était justifiée, il choisit finalement de patienter, attendre que l'orage finisse par passer pour récupérer cette liberté dont il avait tant besoin.

Seulement, les choses ne se déroulèrent pas de la meilleure des façons. En fait, elles ne se déroulent jamais comme il lui le souhaiterait, car tout dégénéra en un claquement de doigt. « J'te retiens pas, barre-toi Rowle ! Ta présence ne m'enchante pas non plus. » avait craché le hongkongais sans une once de remords, ce qui eut pour effet de faire relever la tête du sang-pur, étrangement blessé par ses propos. Il aurait voulu lui demander pourquoi une telle remarque, mais soudainement, sa voix semblait lui faire défaut ; au lieu de ça, il se contenta de serrer les poings et soupirer de dépit.
Il n'avait jamais voulu de ça, mais il ne pouvait désormais plus rien y faire ... Le Serpentard était lancé dans sa course folle, il valait mieux le laisser parler, ou bien même le laisser cracher sa haine s'il en avait tant besoin. Lui, se contenterait de tout prendre et de se taire ; du moins, le pensa-t-il aux premiers abords ...

La suite ne fut bien entendu, pas aussi facile. Comme initialement prévu, le Chang en rajouta une couche, désormais désireux de faire craquer son camarade de chambre. « Tss ! Tu parles d'un Gryffondor, quel courage... » railla-t-il, faisant par la même occasion froncer les sourcils de concerné. À son goût, il allait peut-être trop loin, et vite en besogne ; il n'y avait aucune raison de l'insulter de couard alors que tout ce qu'il souhaitait, c'était partir de ce monde hospitalier, celui-là même qu'il lui rappelait sa bêtise finie. « Mais-, de quoi tu parles ? » souffla-t-il, le doute se faisant entendre dans sa voix, prenant toutes ces remarques comme une véritable attaque ; et malgré le peu de self-control qu'il possédait, elles finirent par les atteindre.

« Pauvre petit lionceau. » finit-il par le comparer, faisant grimper l'irritation du Rowle, lui-même toujours aussi désemparé par la situation. Cependant, Kun ne semblait pas en avoir fini ... Clamant la phrase qu'il n'aurait jamais dû laisser sortir : « Quel dommage que tu n'ai pas sût te montrer aussi courageux à l'université. Nous aurions tous été sauvés. ».
Le sang d'Owen ne fit qu'un tour, alors qu'il s'approchait de celui qu'il avait considéré comme un ami, dents serrées. Il lui fit face et cette fois-ci, de toute sa hauteur. Et dans un vif accès de colère, son poing vint s'écraser dans la face du malheureux. N'en ayant aucunement fini avec son cas, il se saisit du peu de col que possédait le serpent, donnant cette impression d'avoir tout contrôle sur l'individu. « Ferme ta putain de gueule !! » s'écria-t-il avant de lâcher celui qui avait pu être son allié.

En fin de compte, que quelqu'un puisse lui faire la remarque qu'il avait été inutile durant cette mission désastreuse, lui blessa profondément l'ego et réduisit en miette tout se dont il avait été fier. Mais de là à savoir qu'il avait frappé un ami ... Il frotta ses mains sur son visage, avant de se laisser glisser sur le sol dans un douloureux soupir.
Il resta alors assis là, toujours camouflé par ses mains, dans l'espoir que le Chang n'en dise pas plus.

gloups:

Peut-être que cela avait été lâche, de se dissimuler derrière ses mains, de se confondre avec le sol ... De vouloir disparaître pendant un moment. Mais il n'avait pu se résoudre à affronter le regard de Kun après l'avoir frappé, se perdant alors dans son propre jugement. Il ne regrettait pas de lui avoir envoyé son poing en pleine figure, mais n'était pas non plus fier de cet acte ; de même qu'il restait profondément blessé et en colère pour tout ce que l'hongkongais avait pu lui dire. Owen n'était pas un homme parfait et il le concevait, néanmoins, se savoir inutile à la mission de sauvetage le dépassait et le lycanthrope n'avait fait que remuer le couteau dans la plaie, déjà béante.

Et ce fut à ces pensées qu'il ramena ses jambes auprès de lui, délivrant son visage de ses mains pour finalement les entourer autre part, se créant alors une sorte de carapace, espérant ne plus devoir entendre ou subir la terrible vérité du Chang de cette manière. Toujours est-il qu'il ne souhaitait pas le voir, ni lui, ni la partie fragilisée de son visage synonyme de son acte de violence, ne se doutant alors pas réellement qu'il venait de la faire saigner, bien qu'à légère dose ; il préféra ignorer ce fait potentiel dans son cas, détournant le regard et posant la tête sur le sommet de ses genoux afin d'éviter tout contact, tout face à face qui pourrait à nouveau le toucher personnellement.

Ne croyant pas si bien dire, le Serpentard était à nouveau prêt à en découdre, à cracher son venin. À vrai dire, il ne semblait pas en avoir fini, ce fut d'ailleurs pour cette même raison qu'il se dressa hors de son lit, se maintenant debout et surplombant Owen. Peut-être le regardait-il de haut, mais le blond n'en avait plus grand chose à faire. Tout ce qu'il souhaitait lui, c'était partir de cet endroit, laisser tout ce cauchemar loin derrière et partir de zéro. Seulement, le sang-mêlé semblait être le boulet accroché à son mollet, l'empêchant de faire ne serait-ce qu'un pas. « C'est tout ce que t'as Rowle ? Qu'est-ce qu'il y a ? La vérité blesse ? » dit-il avec colère, après ce fameux sifflement propre au serpent et que Kun semblait apprécier en ces moments.
Rowle ... À entendre seulement son nom une deuxième fois, il ne put s'empêcher d'agripper ses mains ensembles, y enfonçant ses ongles par la même occasion. Peut-être que oui, la vérité le blessait, mais il ne pouvait l'avouer et encore moins l'entendre de la bouche de son prétendu ami qui ne faisait que s'acharner sur lui. Peut-être que son poing le démangeait à nouveau, mais il ne pouvait se résoudre à le laisser gagner à chaque fois : il n'était pas un Serpentard agissant par simple ruse et mesquinerie. Pourtant ... Il avait été le premier à frapper, et s'en retrouvait bien moins digne, tout d'un coup. À cette pensée, il inspira un bon coup par ses narines, frustré d'être tombé dans son piège aussi facilement.

Mais il ne pleurait pas, ni se lamentait sur son sort. Pourtant, son interlocuteur semblait voir la chose autrement, agaçant toujours plus le Gryffondor, qui tentait de dissimuler ses sentiments tant bien que mal. « Et tu ne trouves rien de mieux à faire que de pleurnicher dans ton coin ?! » ajouta-il, n'ayant que peu de remords d'enchaîner ses vérités plus que cinglantes.
Visiblement acculé, Owen ne pouvait partir, ni même faire face à son Némésis du jour, celui-là même qui le fixait avec tant de dédain. Il serra à nouveau les dents, las de toute cette mauvaise guerre. Ne pouvait-il pas le laisser partir, sans regrets, sans ressasser ses erreurs ? Malheureusement, la situation actuelle ne serait jamais aussi facile qu'il l'espérait, et durant encore un moment, il serait condamné à devoir l'entendre le blâmer et ne pas réagir en toute circonstance.

Un long et bruyant soupir s'échappa de sa bouche, ne tenant pas vraiment à répondre à la colère du serpent. Il en avait déjà suffisamment fait en l'atteignant physiquement, il se devait de laisser les choses couler, désormais. Cela paraissait être la meilleure des solutions pour sortir de cet enfer, mais en agissant ainsi, n'attirerait-il pas la colère de Kun ? Après tout, celui-ci avait encore un coup de poing à rendre, un fait qu'il semblait oublier mais aussi prendre à la légère.

Le temps lui semblait durer une éternité, à se terrer, se pensant à l'abris de toute chose. Cependant, il fit la découverte de ne pas être en sécurité, de même que de découvrir la colère du Serpentard. Si autant Owen pensait calmer le jeu en ne pipant mot, il fut surpris de l'avoir fait sortir de ses gonds, car le voilà le tirant par le col et le prenant en tenaille contre le mur. Le blond poussa un râle, la relevée ayant été bien trop rapide et violente ; il ne faisait aucun doute qu'il était la proie de ce serpent. Il n'en fallut pas plus longtemps pour que Kun se décide, l'ayant enfin à sa merci, il ne tarda pas à enfoncer son poing dans son visage, rendant enfin son coup. L'ayant frappé à moitié au niveau du nez, Owen se retint légèrement de sa main droite contre le mur pour finalement constater que quelques gouttes s'étaient invitées sur le sol. « Fais chier ... » murmura-t-il en apposant ses doigts contre la source du saignement alors que son camarade lui hurlait de se réveiller.

Le Rowle grimaça, non pas à cause de la douleur mais bien par rapport à l'étudiant en Sciences Magiques, celui-là même qui se décida à relâcher son emprise, faisant malgré tout un peu vaciller Owen qui fixait celui-là même qu'il aurait souhaité considérer comme un ami, lui tourner le dos comme s'il n'était qu'un mal propre. Il l'entendit soupirer comme un beau diable, ayant décidé de laisser le Gryffondor sur la touche qui évidemment n'accepta pas ce destin-là. « Je suis parfaitement réveillé ! Et puis quoi maintenant ? » gronda-t-il comme si tout cela devait cesser. S'essuyant les narines par la suite, d'un vif coup de main, ne souhaitant pas retenir tout ce liquide encore et toujours. « Tu as réussi à m'énerver, à me rendre mon coup et en plus, à me tourner le dos ... Bravo !! Tu peux vraiment être fier de toi ! » dit-il ironiquement, bien loin de sourire ni même de le féliciter sur son horrible comportement, car il ne faisait que le fixer avec un visage tiré par des traits d'énervements.

La suite de la discussion semblait tout aussi longue, chaque seconde paraissait être une minute, voire une heure ! Owen ne pouvait supporter cette tension, le fait d'avoir un Kun aussi satisfait que déçu par la réaction de son camarade de chambre ... Un homme, si on pouvait le nommer ainsi, qui se foutait royalement de lui. ... Dire qu'il avait pu le considérer ou l'estimer. L'héritier de Sullivan serra ses poings tout autant que ses dents tant il en était frustré. « Ce n'est pas à moi de me réveiller ici ... » souffla-t-il désemparé, son regard trahissant son regret et son amertume.
Il claqua sa langue contre ses dents, se penchant à nouveau sur ses affaires afin de les récupérer, toujours dans la logique de fuir cet hôpital de malheur. Pour lui, le brisage du plus infime des liens qui existait entre eux, ne pouvait que s’achever ici ... Il n'y avait plus d'espoir depuis bien longtemps.

Penché sur le peu d'affaires qu'il avait lâchées, Owen faisait semblant de pas faire attention au Chang, comme si ces vêtements là avaient plus d'importance que le hongkongais et le peu de conversation qu'il pourrait encore lui offrir. Pourtant au fond de lui, il espérait qu'il s'adresse à lui ... Peut-être avec des excuses ? Bien sûr, jamais il ne les accepterait dans l’instant mais qui sait, à l'avenir, il pourrait lui faire une fleur, pour cette amitié qui n'avait jamais été nouée.

Enfin ... Peut-être ses espoirs avaient-ils été entendu : Kun s'adressait à lui, bien que loin de la manière dont il l'aurait voulu. Accroupi, il entendit ce même claquement de langue répétitif, l'associant de trop avec le serpent et Serpentard. Mains sur ses affaires, il attendit qu'il se décide à parler sans tout de même le fixer, craignant ce qu'un échange de regard avec lui pourrait provoquer. « Et tu veux que je te dises quoi ? Que oui, j'ai été tout aussi inutile que toi ? C'est ca que tu voulais entendre ? Qu'avec ou sans moi tout aurait été pareil ? » lui dit-il, mâchoire serrée, en direction du sorcier qui s'était arrêté de récupérer ses affaires. Un long soupir s'échappa de sa gorge, ne pouvant savoir s'il était exaspéré, soulagé ou en colère ; bien qu'au fond, ce mélange de ressentis et sentiments ne faisaient que se battre en son fort-intérieur. Le Rowle était soulagé de ne pas se sentir seul, heureux d'avoir quelqu'un qui pouvait le comprendre ... Peut-être aurait-il mieux fait de suivre cette émotion, mais la colère et l'exaspération semblaient plus fortes. Kun se traitait en victime ? Tant mieux pour lui ; mais il semblait l'embarquer dans sa morosité. Comment pouvait-il juger s'il avait été utile ou non ?
Certes le Gryffondor ressentait cette inutilité au plus profond de son corps, mais les coups et les mots donnés le laissaient amer, laissant place finalement à la mauvaise foi. « Et comment tu peux juger mon utilité ?! Ne m'embarque pas dans tes histoires ... » souffla-t-il presque dépité, pouvant laisser le Chang deviner qu'il ne faisait que mentir. Mais, peut-être ne ferait-il pas mieux de ne rien relever à ce sujet, le laisser dans sa mauvaise foi.

Le temps du départ était finalement arrivé, Owen ne souhaitant plus vraiment rester ici, il avait détesté cet endroit ... Pour son père, ces soins et cette mission, tout semblait lui rappeler ce qu'il n'appréciait pas particulièrement et à ça, s'ajoutait le comportement de Kun qui le menait dans l'incompréhension, alors qu'une partie de lui savait pourquoi, seulement jamais il ne se l'avouerait. « T'es content maintenant ? » le questionna le Serpentard bien las tout d'un coup. Il n'en fallut pas plus à Owen pour se relever, ses affaires enfin à la main, il adressa un coup d’œil à ce qui avait pu être son camarade de chambre, jouant toujours plus à l'enfant vexé. « Hum. » exprima-t-il, légèrement amer sans plus de mots. Il ne souhaitait pas lui répondre à proprement parler, il n'était pas satisfait. Peut-être que Kun avait fini par le remarquer par il ne lui fallut pas plus longtemps pour s'exprimer sur son départ imminent : « Tu ferais peut être mieux de partir tout compte fait. ». L'étudiant en protection magique serra à nouveau les dents, comprenant qu'il ne voulait plus vraiment de lui ici, alors qu'il venait de lui faire un esclandre dessus. Dans un murmure, il lui adressa ces derniers mots : « Je n'attendais pas ton approbation. », sourcils froncés.

Ainsi, il partait d'un pas lourd vers la porte une énième fois. Leur dispute avait brisé le peu de liens qu'ils possédaient, il n'avait bien évidemment plus rien à faire ici. C'est pour cela qu'il n'hésita pas plus longtemps à ouvrir cette porte, synonyme de liberté mais aussi ... De fin.
Il n'y avait plus de Kun et d'Owen à compter de maintenant, c'était la fin.