Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
C'était au galop sous la pluie gelée que j'étais rentrée à Poudlard. La langue dehors, les poils dégoulinants d'eau, le chien que j'étais avait rejoint le plus rapidement l'école après avoir quitté le parc des chevaux ailés où résidait l'un de mes petits protégés. Sans crainte et sans gêne, je slalomais entre les divers élèves que je croisais dans les couloirs, m'amusant de constater à quel point je pouvais passer inaperçue, et surtout, à quel point j'étais plus à l'aise sous cette forme que sur ma forme de naissance. Certains étudiants me regardèrent, intrigués, d'autres, plus âgés, ne semblaient même pas s'alarmer de la présence d'un Berger Allemand dans l'école. Dans un dernier effort, je montais les escaliers rapidement avant qu'ils ne se décident à bouger et me changer d'étage, et j'arrivais devant la porte de mon bureau. Je n'avais pas oublié que ce soir, j'avais un rendez-vous, fortement pressée par la direction de l'école. Ce fut donc sans vraiment insister que j'avais accepté de rencontrer l'élève en question.
Comme à l'accoutumée, ce soir, j'étais en avance, bien que peu présentable pour le moment. Devant la porte en bois finement sculpté de diverses créatures, en bas les rampants tels que le Basilic, en haut les volants, tels que les hippogriffes, je me secouais, comme le chien que j'étais. Toute l'eau accumulée entre mon pelage fut alors propulsés contre les parois, le sol et même un bout des remparts menant aux escaliers. S'en suivit un frémissement parfaitement visible de mes oreilles pointues, comme si le liquide du ciel s'était introduit dans mes oreilles et me grattait. Je m'asseyais alors sur mes fesses pour me gratter avec mes pattes antérieures. Je détestais ça. L'avantage de ma forme humaine c'était que mes oreilles restaient cachées dans mes cheveux. Ici bien droites, elles étaient extrêmement sensibles et pouvaient hélas accueillir bien des petites choses indésirables. Je me souvenais de la fois où j'avais dû me rendre à Sainte-Mangouste, car une tique s'était introduite dans mon conduit auditif. Alors, qu'on s'entende : j'adore toutes les créatures et les animaux. Mais les tiques en revanche, ce sont de sales bêtes. Elles n'étaient bonnes qu'à nourrir les poules. Une fois l'humidité de mes poils débarrassés donc, ce fut la truffe, toujours alerte, qui fut chatouillée par les micros gouttes volant encore. Sans retenue, j'éternuais à plusieurs reprises, me faisant retrousser les babines, montrant alors mes grandes canines blanches. La tête ébrouée une dernière fois après cela, je retrouvais mon odorat fine et fidèle. Je sentais le repas se faire dans les cuisines, préparés par les longs doigts des elfes de maison. Me parvenaient aussi l'odeur des livres ainsi que certains effluves d'étudiant et du… heu… c'était quoi ça ? De… la... fiente ??
Paniquée, je reprenais forme humaine en un éclair, les vêtements complètements détrempés, ma chevelure brune collée à mon visage. Après avoir déverrouillé la serrure de la porte de mon bureau, j'y entrais avec fracas, horrifiée du spectacle qui s'offrait à mes yeux ronds. Tout était sens dessus dessous. Mes ouvrages renversés de la bibliothèque, mes parchemins de notes étalés dans l'ensemble de la pièce, le feu de cheminée avait commencé à ronger tranquillement le canapé que j'avais posé dans un coin. Le tableau d'un Magyar à Pointes qui essayait de brûler le cadre était à terre, comme avachi contre le mur. Le tout était arrosé de fiente de chouette. Et là, au milieu de ce capharnaüm, trônant sur mon bureau, se faisait promener de droite à gauche et d'avant en arrière par l'une de mes figurines d'Eruptif, Couac, qui me regardait solennellement comme s'il était dans son bon droit d'avoir foutu le merdier chez moi.
- PUTAIN Couac t'es pas possible !! Tu ne peux pas attendre une petite heure sans que je t'ouvre ? Regarde le bazar !! Regarde. Le. Bazar !!! Grouuuuuuuuuuuhhh un jour tu vas finir dans l'assiette avec patates et carottes moi je te le dis ! C'est très bon avec du citron il paraaaaaaaaaaaaayyyyyyyyyyyyyyyy
Attaquée par un volatile fou (qui était dans son bon droit je le rappelle), s'en suivit une scène peu ordinaire dans ce bureau qu'était celui de cette noble (?) enseignante en médicomagie qui, apparemment, n'arrivait pas à se faire respecter d'une chouette effraie. Courant en rond dans mon bureau, j'essayais d'esquiver les coups de becs et de griffes de l'animal, n'arrangeant rien à l'ordre déjà catastrophique de l'endroit.
- C… ça va, ça va je m'excuse, je m'excuuuuuuuuuuseuuuuu !!
L'oiseau ayant enfin obtenu ce qu'il voulait, il retournait sur le dos de l'Eruptif sculpté et repris alors sa promenade sur le meuble en bois. Soupirant à m'en faire tomber les épaules, j'observais les lieux d'un œil désespéré avant de consulter ma montre. Nom de Dieu de putain de bordel de merde de saloperie de connard d'enculé de ta mère. La jeune Gryffondor allait arriver dans quelques secondes et je n'étais, pour ainsi dire, absolument pas prête à l'accueillir. Voilà que j'avais du retard à cause de mon stupide oiseau moi qui n'avais pas ouvert la fenêtre à Couac.
Aux grands maux les grands remèdes, je tirais ma baguette magique de ma poche pour que tous les objets retrouvent automatiquement leurs places (et aussi leurs apparences de base, à savoir, sans fientes). Le feu reprit sa place dans le foyer de la cheminée et le canapé fut sauvé, le tissu se régénérant tranquillement. Couac, lui me regardait avec la tête à 180 degrés, les yeux plissés, se faisant toujours balader lentement par la petite statue. Ce fut en élançant ma jambe droite dans un mouvement théâtral, que je me dirigeais vers la fenêtre que j'ouvrais (enfin). Telle une femme de bonne famille (ce qui était presque le cas), je fis un signe de la main accompagné d'une révérence pour inviter l'oiseau à sortir. Sous la pluie, tiens. Vengeance. Sans demander son reste, il s'envola dans un silence qui m'étonnait un peu plus chaque jour.
C'était là que j'entendais toquer à la porte. Bordel je n'étais pas encore prête ! Dirigeant ma baguette dans ma direction, je séchais instantanément mes vêtements, un simple jean avec un haut à col roulé noir, avant de retirer mes chaussures et mes chaussettes pour me retrouver pieds nus. Tant pis si on allait me prendre pour une enseignante hippie, mais je voulais me réchauffer les pieds vers la cheminée. Sorcière à la santé fragile, je faisais toujours attention pour prendre soin de moi. Enfin, presque. Car ce fut avec les cheveux encore détrempés et ma frange collé au visage que j'ouvrais à la jeune femme. D'un sourire maladroit, je croisais son regard, la fixait une fraction de seconde puis le détournait, comme si la regarder dans les yeux était trop difficile pour moi. En m'écartant, je l'invitais à rentrer.
- Je vous en prie, faite comme chez vous.
J'étais sincère, ce n'était pas qu'une simple forme de politesse. J'avais à cœur que les étudiants qui venaient me voir se sentaient au maximum à l'aise ici. Je la laissais alors entrer et observer les lieux tandis que je refermais la porte derrière nous. Trottinant pour la rattraper, je passais devant elle, et, encore une fois d'un regard fuyant, je reprenais la parole. Ma voix était légère, aux échos d'un enfant, comme si mes cordes vocales, et le reste de mon corps avaient décidé de se figer à mon adolescence. Il en allait de même pour ma taille, je restais une petite femme menue aux airs fragiles et sensibles.
- Vous souhaitez boire quelque chose ? Je vais me faire un thé.
Oubliant que j'avais les cheveux mouillés, je regardais vers la fenêtre, réalisant qu'elle était toujours ouverte. D'un nouveau coup de baguette, je la fermais, mais ce fut cet instant que ma chouette avait décidé de rentrer. Il se prit le carreau translucide en pleine poire dans un "Protch" accompagné d'un "Couic" sonore.
- Oups...
Welcome chez l'enseignante MacFusty…
Invité
INRP
IRL
Mar 21 Avr - 23:08
Invité
INRP
IRL
Mer 22 Avr - 13:49
Le sourire qui illumina le visage de la sorcière fut le premier signe que me rasséréna. Elle ne semblait pas être l'un de ses élèves qui, parce qu'ils n'étaient pas comme les autres, essayaient de se rendre différents et intéressants, en tout cas, pas par le dédain et en adoptant une attitude déplacée envers moi. Je préférais largement pouvoir discuter avec quelqu'un lorsque le calme était présent. Pour le coup, ma curiosité fut davantage piquée, il y avait tant de questions qui me trottaient dans la tête, le désir de l'aider s'enflammait petit à petit au creux de mon ventre. Non pas par pur altruisme, même s'il y avait de ça, mais parce que tout ce qui touchait de près ou de loin les créatures et les êtres me fascinait bien plus que tout ce que le monde avait à m'offrir. Enfin, elle n'était pas présente pour que je la punisse de quoique ce soit. J'avais la prétention de croire que son destin devait assez la flageller sans que j'en rajoute. De ce fait, et parce que c'était dans mon caractère d'être gentille et prévenante, j'essayais tant bien que mal de la mettre à l'aise. Ironie de la situation sachant que moi-même avais des difficultés à être sereine avec qui que ce soit.
Tranquillement, je passais dans son dos pour la dépasser et revenir devant le grand meuble qui me servait de bureau tandis que j'écoutais sa réponse polie. Sans relever sa simplicité (j'étais moi-même quelqu'un d'assez simple), je me préoccupais avant tout de la fenêtre. J'avais froid bordel, et ça ne venait pas de mes pieds. Cette réflexion fut cependant stoppée nette par le retour précipité et inopiné de Couac qui se mangea littéralement le carreau de ma fenêtre. Ce n'était pas pour autant que je paniquais sur la situation, contrairement à la réaction de l'élève qui se précipita alors vers le battant. Moi, je m'étais contentée de soupirer en roulant mes yeux dans leurs paupières. Notre relation, entre le volatile et moi-même, était ainsi fait de petites vacheries. Mon précédent hibou, un Grand-Duc, avait su me rendre la pareille plus d'une fois. Couac, lui était profondément gentil, même s'il ne se laissait pas faire lorsque je le taquinais. C'était de bonne guerre. Tranquillement, je me dirigeais donc vers l'élève et mon oiseau, invitant la jeune femme à ouvrir à la Chouette Effraie. Non seulement je désirais voir comment elle pouvait agir avec les animaux, mais je m'en servais (lâchement) comme bouclier. En effet, si c'était mademoiselle Carrow qui prendrait le volatile avec elle pour le faire rentrer, il n'irait pas se jeter contre moi pour m'embêter. Tout le moins, le risque était moindre.
- Il va bien oui, il est juste un peu sonné.
Ce n'était pas la première fois que Couac fonçait dans une matière plus solide que lui. Refermant la porte une fois que la demoiselle eut sauvé mon oiseau de la pluie, je gardais un petit sourire en coin. Même s'il m'était toujours très difficile de la regarder, au moins, je souriais. Sans doute que sa particularité avait cet avantage de me mettre plus à l'aise qu'avec une personne plus… normale oserais-je dire. Refermant la fenêtre, je tournais vers la Gryffondor en la regardant un instant dans les yeux, avant de les détourner, comme gênée par ses propos.
- Vous n'avez pas à vous excuser. Je suis heureuse de faire votre connaissance, je suis Abigail Mac... Je réalisais la connerie que j'étais en train de faire de me présenter devant une élève qui avait été convoquée dans mon bureau. Ridicule une fois ou deux, quelle était la différence. Je continuais donc, enfonçant ma tête dans mes épaules à l'instar d'une tortue. …Fuuuusty, mais ça vous le savez déjà.
Pour éviter ce genre de gros blancs qui mettent bien mal à l'aise tout le monde, je me retournais tout en me raclant la gorge. D'un nouveau et habile mouvement du poignet, j'agitais ma baguette pour faire se mettre en branle deux tasses de thé ainsi que les coupelles. Elles vinrent se poser sur mon bureau, l'Eruptif miniature se précipitant alors pour venir regarder ce qui se passait. La théière, elle, s'en alla sur le feu pour faire chauffer l'eau. D'un signe de la main, j'invitais la jeune femme à s'asseoir sur la chaise en face de la grande table, et ce fut cet instant où un éternuement m'échappa.
- ATCHEU !!
La tête à nouveau enfoncée dans mes épaules, les mains devant mon visage, l'éternuement était sorti si fort et précipitamment qu'il était difficile d'imaginer qu'une petite personne comme moi puisse faire autant de bruit d'un coup. D'ailleurs, Couac sursauta, ce qui le réveilla un peu de sa léthargie. Pourtant, il s'ébroua à peine, grimpa sur les épaules de l'invitée et ne bougea pas. Ce premier signe de maladie (que je connaissais que trop bien) vint me rappeler pourquoi j'avais froid et je réalisais enfin que j'avais oublié de me sécher les cheveux. D'un pincement sur le nez, je m'adressais à la sorcière avec énormément de gêne.
- Pardonnez-moi.
Fort heureusement la magie avait cela de pratique. Un nouveau coup de baguette et mes cheveux furent secs, bien que pas coiffés. Ils étaient ainsi en vrac, mais ça ne semblait pas me déranger. J'avais l'habitude, encore une fois. Roulant des épaules comme pour essayer de me dépêtrer de mon malaise, je me raclais une nouvelle fois la gorge avant d'aller non loin d'une étagère pour y attraper une petite boite en bois. Là, je revenais vers la jeune femme pour lui présenter.
- Servez-vous, prenez celui que vous voulez. Vous souhaitez du sucre ?
C'était une simple boite à thé, mais visiblement enchantée, car une fois ouverte, elle était bien plus grande qu'il n'y paraissait. Il y avait énormément de sortes de thé et de toutes origines. Je présentais là sans le vouloir directement, l'un de mes péchés mignons à l'étudiante. J'étais une grande buveuse de thé, j'adorais ça, entre autres choses. Tout en gardant un silence tranquille, j'observais la jeune femme ainsi que mon oiseau, la laissant choisir sans pression le goût qui pourrait lui apporter davantage de confort ce soir. Me mettant à mon aise, je venais croiser mes jambes sur ma chaise, m'asseyant ainsi en tailleur de l'autre côté du bureau. D'un geste un peu négligé, j'écartais les quelques parchemins qui s'y trouvaient avant qu'une nouvelle boite en métal atterri entre nos deux tasses. Des cookies s'y trouvaient à l'intérieur, démontrant à la sorcière que j'étais aussi quelqu'un de gourmand. Lorsque la théière commença à siffler, elle s'envola d'elle-même de la cheminée à nos tasses pour nous servir avant de se poser un peu à l'écart. Il valait mieux éviter de se brûler. Sans gêne, je venais attraper un biscuit avant de me servir de feuilles de roses à faire infuser dans mon thé. Je me fis ensuite violence pour briser le silence qui s'était installé entre nous. Autant briser la glace tout de suite et directement aller dans le vif du sujet, celui qui nous intéressait et celui qui l'avait amené entre ces quatre murs.
- Alors, mademoiselle Carrow, racontez-moi tout. Je connais la situation du peu qu'on me l'a expliqué, mais je tiens à ce que vous m'en parliez de vive voix.
Non pas que je cherchais à la mettre mal à l'aise ou à lui tirer les verres du nez. Malgré mon regard fuyant, j'étais quelqu'un d'extrêmement attentif et observateur. Je voulais que la jeune femme m'explique sa situation afin que je puisse comprendre si oui ou non elle était sereine avec ce qui lui arrivait et si oui ou non je pouvais effectivement l'aider. De plus, cela allait me guider sur la manière de lui venir en aide. Il était, à mon sens, absolument inutile que je lui propose un programme alors qu'il n'était pas adapté à elle. Je tenais réellement à la soulager et je voulais aller dans son sens en lui offrant un peu de mon expérience afin de la rendre plus heureuse et indépendante. Non pas que la jeune femme me fasse pitié, mais il était souvent difficile d'être en accord avec quelque chose qui nous a été imposé dès la naissance. J'en savais quelque chose, et même si on était venu à mon aide, mon cas était incurable et je n'avais d'autre choix que de le subir, et de faire avec. S'il m'était possible d'une quelconque manière de soulager la sorcière, puisque je savais ce que c'était que de vivre dans la douleur, alors, j'essayerais de toutes mes forces. Néanmoins, il fallait qu'elle ose s'ouvrir à moi, et c'était en cela que je me réjouissais de notre rendez-vous de ce soir. J'étais certaine que nous allions beaucoup apprendre mutuellement, et encore une fois, son cas m'intriguait véritablement, et dans le bon sens du terme. J'avais cette curiosité pour le bizarre, que bien peu possédaient, ou tout le moins, respectaient. Pouvoir observer son attitude, voir si elle semblait à l'aise ou non, constater sa posture, et entendre son timbre de voix allait me guider sur la meilleure façon de faire pour elle.
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Lun 27 Avr - 5:11
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