Poser problème ou ne pas poser problème, telle est la question. Les ennuis débutèrent au moment précis où Elise rentra dans la salle de médecine magique et qu’il ne restait plus que trois places, une à côté de Froggy vers le devant de la classe, une à côté de Wouffy, non sérieux le gars il mâchouillait toujours un truc, c’était insupportable tout au fond de la salle. La dernière place libre quant à elle se trouvait à côté de… alors lui il était tellement à côté de ses pompes qu’Elise ne lui avait pas trouvé de surnom, mais une chose était sûre, à chaque fois qu’il posait une question, elle avait envie de l’étriper. Afin d’éviter un meurtre, parce que oulalah celui-là il avait Elise à côté, il allait morfler physiquement, non si c’était pour qu’il lui demande toutes les cinq secondes hé il a voulu dire quoi ? Très peu pour la sorcière qui en cours -juste en cours hein bien entendu – n’avait pas la moindre patience et s’énervait, un peu, pour des choses insignifiantes. Donc voilà, à choisir entre les trois, à ce moment là de l’année, Adèle était la moins pire – oh la vision des choses d’Elise, à ce sujet, changerait bien vite mais pour le moment Froggy était moins pire que Wouffy et que l’idiot de la classe, le cancre -.

La question que tout le monde se pose – en vrai personne mais comme c’est moi qui raconte, vous avez pas le choix, vous aurez l’histoire - c’est mais comment Elise avait pu arriver dans les dernières ? Non parce qu’Elise ne pas être dans les premiers – pour ne pas dire Elise ne pas être la première – c’est quand même très rare. Tout avait commencé dans la grande salle ce matin, Elise participait à une conversation avec la table de derrière, parce que sa propre table au réveil, ils étaient quand même super chiants à parler de cours, oh les lourds sérieux. C’est pas en parlant de cours dès le matin que ça allait les rendre intelligents, oui c’est méchant mais si tous les Serdaigles étaient des lumières, ça se saurait et franchement Elise pouvait donner une liste de Serdaigle complètement débiles… Le choixpeau certaines fois, il devait se taper des petits kiff et se marrer tout seul par la suite, très fier de sa blague… C’est donc un Serdaigle, qui n’allait clairement pas finir l’année scolaire en vie, qui fit la boulette du siècle. Comment il se prit les pieds dans sa robe de sorcier, ah mais aucune idée, franchement Elise n’arrivait pas à comprendre comment on peut être aussi maladroit - le frère de Séréna sûrement -. Il n’empêche que déjà que de tomber, le gars c’est pas un génie, mais lui quand il tombe il s’accroche à un autre sorcier qui buvait tranquillou sa boisson et je vous le donne en mille où la merveilleuse boisson lactée a atterrit, et bien oui sur mademoiselle-laissez-moi-tranquille-je-vous-aime-pas. Si les deux personnes sont encore en vie, ce n’est absolument pas parce qu’ils font partis de la même maison qu’Elise, que nenni c’est juste que les meurtres en public, c’est bof. Voilà donc la raison pour laquelle Elise n’était pas la première devant la salle. Elle prit une profonde inspiration avant de venir s’installer à côté de sa cousine, annonçant directement la couleur à cette dernière  « Garde ta salive pour toi, ton avis, je m’en tamponne, je ne bougerais pas. »

Pile pour empêcher les deux blondes de s’entretuer, ce qui serait surement arrivé vu le tempérament des deux demoiselles, le professeur fit son apparition, oh comme le hasard fait bien les choses. Puis ça aurait été tout de même dommage de perdre Adèle après même pas un mois de cours, même si le monde dans sa globalité se porterait mieux sans la française, pas au bout d’un mois. Au moins son arrivée, en plus d’empêcher un assassinat, fit taire les bavards du fonds. C’est fou, ils se mettent toujours au fond les bavards, est ce qu’ils pensent vraiment que personne ne les remarquera ? Le reste des propos, c’était pour le boulet pas vrai ? Si tous les regards ne se tournèrent pas vers le gars en question, c’était juste parce que ses camarades étaient assez cool. Pas le droit de trifouiller dans ses livres ? Pas de soucis, Elise laissa tomber son livre par terre, comme tous ses camarades dociles. Est-ce qu’il s’écrasa sur les pieds d’Adèle ? Cette dernière décidera je veux bien lancer les hostilités mais pas sans ton accord ^^

Il faut reconnaître un truc au professeur Patil, il arrivait à rendre ce qu’il racontait passionnant, même lorsqu’on connaissait plus ou moins le sujet. Après pour sûr que certains dans la classe, ça devait être une nouveauté, ah non mais des blaireaux il y en a dans toutes les classes, la filière médecine magique n’échapperait pas à son lot de boulet, surtout la première année. Lorsqu’il parla de Dragoncelle, Elise pria pour qu’Adèle n’ait pas été vaccinée petite, oh oui pourvu que la maladie se déclare cette année et qu’elle en meurt, un cadeau de la vie, si une bonne étoile veillait sur Elise, c’était son vœu du jour. Franchement les explications de Patil était clair, le cours intéressant mais alors le débile qui trouva le moyen de participer en disant « Les orties c’est chiant, ça pique. » Ah mais qu’on lui donne une corde hein. Si c’est pour dire ce genre de choses, mais par pitié qu’il se taise. Elise commença à taper du bout des doigts, pour ne pas intervenir et l’envoyer bouler. Non, si ça se trouve, il essayait de faire de l’humour et il était très intelligent. Elle tourna la tête pour observer le petit rigolo, il avait une tête de gagnant celui-là, il devait donc pas faire d'humour, et bah ça promet hein. Oh non, pourquoi le professeur demandait s’il y avait des questions, mais il y avait toujours des questions et franchement ce n’était jamais des intéressantes. Elise se concentra sur le tableau pour ne pas avoir à écouter ça, et même en faisant ça, elle entendit la question d’un de ses merveilleux camarades « Est-ce que les moldus ils ont aussi des vaccins ? » Il sortait d’où celui-là ? Il avait vécu comme Fiona dans son donjon et n’était au courant de rien ? C’est possible d’être aussi inculte au 21ème siècle ? Et bah c’est très franchement inquiétant. Elise poussa un soupir, découragée par sa classe.

Comment est ce que ce cours pouvait-il bien terminer ? Nouvelle question existentielle. Non mais franchement, d’accord ils étaient la première année, donc les petits cobayes, mais pour les autres années, il allait falloir faire quelque chose, non parce que la bonne brochette d’idiots qu’Elise se tapait. Déjà que l’année ne s’annonçait pas spécialement merveilleuse, merci à la famille ayant décidé d’envoyer leur mouton noir grossir les rangs de Lestang Anglais, franchement ce genre de cadeau, ils pouvaient éviter. Mais en plus, et c’était le plus déprimant, Adèle était une des seules personnes à l’intelligence plus élevée que celle d’un bulot dans cette classe. C’était le concours de l’élève le plus moisi aujourd’hui, c’est pas possible. Elise darda un regard mauvais sur l’autre qui venait de demander à ce que le cours ralentisse. Non mais, elle se foutait de la tronche du monde ? Comment elle pouvait demander ça, ils n’avançaient pas. Ah clairement, elle la jugeait l’andouille de service, mais purée pourquoi elle ne s’était pas brisée la nuque en tombant de son lit pendant la nuit. Même le professeur semblait blasé d’avoir des idiots pareils. Bah oui, petite tête, ce n’était rien de plus que ce qu’ils avaient tous déjà vu, ça servait à quoi qu’elle note 36 fois la même chose. Puis à la fin, si elle était trop bête pour comprendre, elle avait qu’à prendre exemple sur ses autres camarades, si personne ne notait, c’était peut-être pour une bonne raison. Non mais il y avait rien à obtenir d’elle, Elise nota dans un coin de sa tête les gens avec qui ne jamais se retrouver en binôme… ce qui s’élevait en gros à 98% de la classe, ah ouai, quand même. Elle posa un regard sur sa voisine, à n’en pas douter, c’était elle le meilleur binôme et c’était embêtant. Ça posait un immense problème à Elise, qu’est ce qui était le plus important, son mépris pour cette fille ou cette envie d’avoir les meilleures notes possibles. Elle n’avait pas la réponse à cette question, enfin si mais la réponse ne lui plaisait guère, elle préféra donc détourner prudemment les yeux pour écouter la réponse de Patil quand au fait qu’un élève parlait avec son voisin et par conséquent posait des questions débiles. Oh après, il les poserait dans tous les cas, mais peut-être qu’il valait mieux séparer ces deux pipelettes. Après on dit que c’est les filles qui parlent beaucoup, Bah Adèle et Elise ne parlaient pas beaucoup hein.

Lorsque le professeur parla de la médecine moldue, un silence de plomb s’empara de la classe. C’était d’ailleurs amusant de voir quelques sangs purs qui crachaient sans problème sur les moldus être aussi attentifs à cet instant précis, comme quoi, peu importe le sang, l’important c’était encore la façon dont les gens utilisaient leur intelligence pour améliorer la santé. En revanche, elle tiqua légèrement sous le thème barbare. Ce n’était pas barbare, enfin, c’est sûr que c’était légèrement plus invasif que de tout faire d’un coup de baguette magique, les moldus faisaient de leur mieux et pour ce qu’elle en savait, leurs avancées étaient spectaculaires, ils apprenaient tout le temps, trouvant ça et là des remèdes curatifs et préventifs pour soigner leurs semblables. Même si, ils ne s’y prenaient pas toujours de la bonne manière, voyant dans les maladies des manières de se faire de l’argent rapidement. C’était déprimant ce besoin qu’avaient certaines personnes de toujours vouloir plus d’argent. Il n’empêche que pour des êtres sans la moindre fibre magique, ils s’en sortaient très bien et les machines que montrait le professeur démontrait sans le moindre mal que les moldus avaient à cœur d’améliorer leur qualité de vie et qu’ils ne manquaient visiblement pas de ressources pour essayer de découvrir de nouvelles choses. Bon après, il est vrai qu’elle était bien contente d’avoir une baguette et de ne pas avoir à aller trifouiller dans les organes de quiconque, c’était pas franchement ce qui était le plus motivant dans une vie.

Le cours se passait bien, franchement tout se déroulait parfaitement bien, personne ne la ramenait, comme si enfin, tout le monde était captivé par les propos de l’adulte et qu’ils avaient compris qu’il valait mieux suivre. Cependant, il ne faut jamais crier victoire trop vite n’est ce pas, oui tout allait bien jusqu’à ce qu’un effroyable boum se fasse entendre, un exploit qu’Elise n’ait pas sursauté, non c’est juste qu’à force d’être dans une classe de demeurés, plus rien ne pouvait l’atteindre. Elise tourna donc la tête pour voir, déprimée, un élève qui venait de tomber de sa chaise et qui trouvait encore le moyen de se justifier « J’essayais d’attraper mon livre pour voir les machines. » Non mais à quel moment c’était une justification. Ça y est, les limites d’Elise étaient atteintes, elle allait pas pouvoir finir l’année comme ça, elle allait commettre un meurtre. Elle lâcha sèchement, ne pouvant se retenir cette fois ci « Les affiches ne sont pas assez grandes peut être ?! » Est-ce qu’il est autorisé de faire bouffer à quelqu’un une affiche ou alors lui balancer dans la tronche ? Mais en plus c’est que le neuneu ne se relevait pas, mais quel boulet. Le sol était plus confortable que la chaise ? c’est ça ? Comme si ce n’était pas suffisant qu’il mette autant de temps, en se relevant il s’appuya sur le bureau d’une emmerdeuse de première qui geignait tout le temps, envoyant valser la plume de la demoiselle ainsi que son parchemin faisant gémir l’élève en question qui devait se croire à la maternelle puisqu’elle osa dire « Monsieur, il me pique mes affaires ! » Ah non mais alors elle, un cas, sérieux. Déjà qui lui volerait sa vieille plume qui écrivait super mal, mais en plus à quoi ça servait de faire appel au prof, qu’elle lui donne un coup de pied si elle n’était pas contente. Elise avait pour le coup très envie de savoir si sa voisine était autant déprimée qu’elle sur cette merveilleuse classe, après avec un peu de chance, Adèle n’aimait pas beaucoup et elle abandonnerait la classe pour ne pas être avec des incapables, oh oui pourvu que oui.

Non mais alors ça c’est la meilleure, la classe était composé de tout un tas de boulet mais malgré tout c’était Elise qui se faisait rappeler à l’ordre parce qu’elle perdait patience. Ça va, là, elle avait été plutôt cool avec cet imbécile de première, elle aurait pu lui fracasser le livre dans la tronche, elle ne l’avait pas fait, se contentant d’une toute petite minuscule remarque, franchement il s’en sortait bien l’imbécile de service. La chose à retenir d’aujourd’hui ? Quand il s’agissait de s’agacer sur les autres – à juste titre, non parce que là c’était quand même de l’abus de trouver ces gens sains d’esprits – les cousines étaient plus que capable de s’entendre. De la même façon qu’Adèle avait acquiescé à ses propos, Elise acquiesça aux siens, ah oui oui là il fallait connecter ses neurones, c’était pas dur, il y en avait que deux dans son petit crâne, elle pouvait pas se tromper. Sauf que comme la première fois avec Elise, le professeur trouva le moyen de reprendre Adèle et oh mon dieu, que c’était horrible, il les appelait pareil, c’était la honte, non mais il fallait qu’il fasse un effort lui aussi, à quel moment il les appelait pareil. Elle marmonna, comme si Adèle ne faisait absolument pas parti de la famille de Lestang « Je n’ai rien dit. »

Et alors que tout rentrait dans l’ordre, que tous les gens intéressés par le cours allaient ENFIN pouvoir suivre, voilà qu’un autre avait décidé de perturber tout ça en toussant. Elle pencha donc la tête pour regarder l’autre débile du jour mourir dans son coin, oh oui pitié faites qu’il s’étouffe et qu’il y passe, promis si ça arrivait, elle serait super sympa avec Adèle pendant le reste de sa vie. Son voisin devait vouloir le tuer parce que vu la claque qu’il lui mit, le but devait être d’exploser les poumons contre la cage thoracique. Et là, mais c’était le pompon quand on croit que ça ne peut pas être pire, un ovni traversa la pièce à la vitesse d’une balle pour se coller au mur, comme de la pâte à fixe, sauf que ce n’était pas de la pate à fixe, une dragée surprise… et de la bave, merveilleux. Voilà, ils avaient failli être débarrassé du seul boulet qui ne savait pas manger des bonbons mais non il avait fallu que son pote le sauve, solidarité envers sa classe Zéro. Elise poussa un soupir, regardant Adèle avant de hocher la tête pour lui montrer qu’elles étaient sur la même longueur d’ondes, ces gens étaient des crétins finis, les déchets de l’humanité. Même le prof n’en pouvait plus et essayait de faire comme si tout était tout à fait normal Chose qui ne serait pas arrivée si au lieu d’aller dans le mur, le bonbon avait heurté Ishan hein (a), franchement Adèle tu aurais pu faire un petit effort sur le lancé, continuant son cours imperturbable, traversant la salle, ce qui semblait avoir son petit effet puisqu’aucun élève ne posa de problèmes. Chacun écoutant son petit discours sur la vieille magie sans prendre de notes, sans s’étouffer, sans tomber de sa chaise, sans commenter. Bref ils avaient tous ENFIN compris que le but n’était pas de pourrir le cours du professeur mais de suivre ses propos qui n’en doutons pas une seconde, seraient utiles pour le futur.

Lorsqu’il revint à sa place, le tableau s’effaça pour qu’il puisse écrire des questions à se poser, non pardon sur lesquelles réfléchir pendant 15 minutes. Il était marrant mais vu la classe qu’il avait, c’est une heure qu’il fallait pour espérer que certains puissent répondre aux questions. Après, ce n’était qu’un constat d’Elise, peut être qu’elle se trompait, même si elle en doutait clairement, et peut être que ses camarades allaient être épatant. Après tout, quinze minutes c’était amplement suffisant. Il n’empêche qu’il y eut une élève qui réagit que trop rapidement à tout ceci, elle était déjà en train de lever la main, et n’attendit pas qu’on l’interroge, préférant parler direct « On peut prendre nos parchemins et nos plumes ? Non parce que j’ai peur de stresser s’il faut parler à l’oral. » Sans attendre la réponse, elle attrapa sa plume et son parchemin, respirant tout d’un coup beaucoup trop fort pour Elise qui ne la quittait plus du regard, non mais c’était quoi cette fille, c’est quoi cette barge. La barge en question n’eut pas le temps d’écrire le moindre mot que sa tête venait de heurter la table dans un fort joli boum ma foi, le crâne devait être bien creux, un peu comme une maracasse. Il n’empêche que ce bruit ne plu pas mais alors pas du tout à son voisin, à moins que ce soit une voisine, il avait tellement de cheveux devant les yeux qu’impossible de savoir. Ah, à la voix ça devait être une fille et elle bousillait les tympans « MOOOONSIEUR JE CROIS QU’ELLE EST TOMBEE DANS LES POMMES. » Ça va espèce de truffe ! Pour le boucan que ça fait, tout le monde devait être au courant, y compris le professeur. Et là, ce fut un concert de voix qui s’éleva des différentes tables tous avec la demande « Je peux l’emmener à l’infirmerie ?!!!! » Quelle bande de profiteurs, pour sûr que personne ne devait connaître le nom de cette pOmmée et qu’ils essayaient tous d’échapper au cours. Ah, Patil faisait une jolie petite réflexion aux deux cousines tout à l’heure parce qu’elles avaient un peu critiquées cette bande de boulet. Mais là, c’était tout le reste qui piaillait et qui en plus trouvait le moyen de s’engueuler, chacun allant de son argument, moi je suis de sa maison, moi j’étais en cours avec l’an dernier, moi je connais son frère. A la rigueur, Elise voulait bien l’aider à descendre plus vite à l’infirmerie en la poussant par la fenêtre. Oui, d’accord, ça ferait un peu de la bouillie d’organe mais c’est pas très grave, au moins elle ne stresserait plus du tout.

Woho alors déjà je m’insurge de la part des deux cousines quant au test de connaissances, à mon avis, elles ont très bien réussi les deux. Ne mettons pas tout le monde dans le même sac hein, Elise s’en sortait très bien merci et elle n’avait nul besoin d’un cours de rattrapage. D’ailleurs sûrement que si elle n’avait pas été aussi désireuse d’être élève modèle, que sa voisine n’avait pas été une fille qu’elle tolérait difficilement, elle aurait papoté avec. Là, elle subissait mademoiselle de Lestang et c’est avec consternation qu’elle observait ses différents camarades agir comme de parfaits imbéciles, ce qu’ils étaient à n’en pas douter. Rien ne se déroulait comme prévu, en fait c’était comme s’il y avait une immense coalition de la classe – sans les cousines bien sûr – pour faire de cette promotion de médecine un échec cuisant.

Bien sûr que le professeur répondit à Dorkin, ah c’était ça son prénom ? C’est un peu laid… ah pardon non c’est son nom de famille… c’est un peu mieux. Il n’empêche que c’était pas le genre d’info qu’Elise allait garder en mémoire, par contre que cette imbécile de première quand elle demandait quelque chose s’écroulait dans la minute, ça ouai… Enfin peut être que c’était le prof, le responsable de son écroulement spectaculaire. Quelle idée de lui dire qu’il allait l’interroger à l’oral, vu le personnage, bien sûr qu’elle n’allait pas le supporter et tomber dans les minutes qui suivaient ? et minute c’est vite dit, il lui avait fallu d’après Elise moins de trente secondes. Si un jour il y avait un championnat pour savoir qui s’écroulait en premier. Elise voulait bien être l’entraîneuse de cette demoiselle, elle avait un énorme potentiel, il suffisait juste de la baillonner afin que jamais elle ne puisse pas trop parler puisqu’elle était pour le moins épuisante.

On pouvait bien dire ce qu’on voulait des deux cousines, qu’elle n’était pas des plus sympathique avec leurs camarades, au moins elles restaient à leur place, laissant au professeur Patil le soin de s’occuper de son élève un peu perturbée. Il y en eut sûrement un de leurs camarades qui aurait été plus que ravie qu’au moins une des deux cousines soit désireuse de montrer toute l’étendue de ses connaissances. Ce camarade en question était déjà un peu plus lent que la moyenne et quelque part c’est ce qui lui coûta cher, le fait de s’élancer après les autres, alors que Patil s’était déjà rendu au chevet de la débile de service. Adèle n’avait alors eu aucun scrupule à tendre sa jambe pour qu’un débile s’écrase au sol, son nez rappelant un peu celui de Rudolph sauf que là c’était sanguinolent. Elise poussa un long soupir avant de glisser à Adèle « Est ce que c’était vraiment nécessaire ? Il va encore nous faire perdre plus de temps. »
Ce qui était clairement bien parti puisqu’à peine debout, il sautillait sur place comme pour arriver à contenir la douleur de son nez, envoyant des gouttelettes de sang partout autour de lui, se faisant reprendre par une Elise qui n’avait pas envie que ses affaires soient tachées « Arrête de te secouer comme un chien, ça sert à rien. » Elle eut beau être discrète, elle  tourna la tête pour voir si le professeur avait entendu, mauvaise initiative puisqu’il osa lui demander à elle d’aller chercher une éponge ? Non mais si Elise s’était pas proposée pour aller emmener Porkinet à l’infirmerie, c’était pas pour qu’on lui demande d’aller chercher une éponge. Sur tous les gens de la classe, il fallait qu’il aille enquiquiner la seule qui était sagement assise et qui attendait que tout le monde s’entretue, cette injustice quoi.

Elise se leva de très mauvaise grâce, bougeant au mauvais moment, clairement. Elle n’avait pas tout suivi ce qui se passait dans la classe, sinon pour sûr qu’elle ne se serait pas levée. Là, au moment où elle passa devant une personne au teint un peu verdâtre… ah sûrement de la famille à Froggy côté paternel, ils avaient le même teint, celui là ne trouva rien de mieux à faire que de dégobiller à ce moment là, faisant pousser un hurlement strident à Elise qui venait de voir ses chaussures changer de couleurs, son regard se fit assassin tandis qu’elle le menaçait clairement « Je vais te les faire lécher espèce de débile ! » Au vu de ses joues de hamster tout d’un coup, elle préféra s’écarter cependant, même si ça aurait été sûrement très drôle de l’attraper par la nuque pour le forcer à récupérer ce truc immonde, là c’était le risque qu’il en rajoute une couche de plus.  Est-ce qu’il vomit sur son camarade le nez plein de sang qui venait lui demander de l’accompagner à l’infirmerie, la réponse est oui. Pourvu qu’ils glissent en descendant les escaliers.

La demoiselle de Lestang s’éloigna donc de toute cette agitation pour se saisir d’une éponge, l’humidifier, se nettoyer en premier lieu parce que de toute façon l’autre débile, elle s’en moquait et qu’elle trouvait qu’il était bien plus important de se nettoyer que de sauver une cause perdue. Une fois cela effectuée, elle revint vers le professeur et son élève, tendant l’éponge à ce dernier tandis que son regard était attiré par une robe de sorcier vers le bureau du professeur. Ah parce qu’après les débiles, on avait le tricheur par excellence, qui s’était installé au bureau du professeur pendant qu’il était occupé à soigner un élève, et voilà que le jeune homme en question prenait les feuilles comme si elles lui appartenaient et lisait les différentes notes. Est-ce qu’il sentit le regard d’une Elise dépitée, sur lui, probablement puisqu’il redressa la tête pour la regarder, posant la feuille comme pris sur le fait avant de lui sourire et de dire « J’avais pas bien compris la question. »

Non mais déjà, paye ton excuse, il avait pas compris la question, c’était écrit au tableau… mais en plus il se justifiait auprès d’Elise qui n’en avait plus rien à faire de ce qu’il passait dans ce cours, son esprit voulait juste se barrer d’ici. D’ailleurs, elle revint s’installer auprès d’Adèle, espérant que comme ça Patil ne lui demanderait rien de plus, sauf s’il s’agissait d’exécuter quelqu’un, là oui elle était plus que partante pour tous les tuer. Elle posa ses fesses sur sa chaise avant de souffler à sa cousine « Rassures moi, pour toi aussi ils sont atteint ? Je suis pas la seule à les trouver mentalement diminués. »