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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Façonner une vraie héroïne est un art qui meurt ♣ Soledad Velasquez ♣ :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Raphaël Millet
Raphaël Millet
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Lumos
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Dim 22 Déc - 18:30
Façonner une vraie héroïne est un art qui meurt
«Fin Juillet 2019 ft Soledad Velasquez»


Raphaël était content. Ses projets de l’été se passaient mieux que prévus. Au début il avait eu énormément d'appréhension quand il avait posté son annonce pour trouver des acteurs et des figurants pour son projet. Il s’était dit qu’il n’aurait personne  et que son projet serait un flop complet. Fort heureusement, Nymphéa avait répondu présente et grâce à elle son projet ne tomberait pas dans l’abandon, ou en tout cas il ne serait pas mort dans l’oeuf. La jeune femme était dynamique et motivée ce qui était une excellente chose pour le Projet. Elle était aussi un peu bizarre mais ça ne dérangeait pas Raphaël : après tout on était tous le bizarre de quelqu’un d’autre. Lui même devait probablement se faire juger avec tout le temps qu’il passe devant ses jeux. Il voulait négocier avec certains établissements pour pouvoir faire des tournage, il avait eu un avis favorable pour un bar, mais il n’avait pas encore eu l’occasion de voir en détail avec les gérants, cependant il y avait fait la rencontre d’Amber. Cette dernière avait été immédiatement emballée par l’idée de tourner dans le film de Raphaël. Cette jeune femme avait l’air assez mystérieuse mais elle avait un sacré sens de l’humour ! Il est probable que Raph n’ait jamais tissé de lien aussi vite avec quelqu’un, sauf avec Samuel bien sûr.

Toujours était t’il que ce mini projet de l’été pour se faire la main commençait à prendre de l’ampleur. Bon, c’était pas un projet hollywoodien à gros budget, ça restait du travail d’amateur de film fait maison, maiiiis il y avait des personnes qui croient en ce projet, qui s’attendent à quelque chose d’incroyable. Raphaël pouvait difficilement promettre la Lune mais il ferait de son mieux pour créer quelque chose de génial. Le fond vert était quelque chose de génial mais ça ne faisait pas tout. Il devait songer à de nouveaux lieux pour les scènes de tournage, il devait également trouver des accessoires et des éléments de décors à incorporer au tournage, pour plus d’immersion et de réalisme. A vrai dire, le jeune homme ne prenait pas son projet au sérieux, au début en tout cas. Il pensait même, initialement, mettre des accessoires en carton pour faire quelque chose de burlesque. Nymphéa était tellement emballée par le tournage que Raphaël se disait que son actrice serait émerveillée, enfin encore plus que la dernière fois, s’il trouvait des costumes ou des accessoires pour différentes scènes.

En faisant des recherches sur internet, il était tombé sur le “Witches Bazaar” : Esotérisme, Voyance et Antiquité. Il n’aurait probablement pas les moyen de se procurer grand chose en antiquité, mais peut-être que ça lui donnerait des idées d’objets à acheter sur internet pour moins cher, ou bien il pourrait en faire fabriquer en résine. Dans tous les cas, le côté voyance l’intéressait énormément. L’une des prochaines scènes qu’il tournera sera la scène avec Cassandre. Pourquoi ne pas la représenter avec une Boule de Cristal dans les mains ? Surtout que ces accessoires de Charlatans ne doivent pas être trop coûteux.

Alors que le Geek se rendait vers l’avenue commerçante où la boutique se situait, il réfléchit. Le fait que ce genre d’établissement avait toujours le droit de vendre des objets “magiques” et ésotériques n’étaient pas quelque part la preuve que c’était du charlatanisme ? Après tout, si on est censé dénoncer les actes qui s’apparentent à de la magie, c’est pas pour autoriser des établissement qui aident à la pratiquer, ce serait grotesque tout de même. Raphaël se demandait, par curiosité, si la boutique avait été ennuyée par les autorités à cause de certains articles.

Il arriva finalement devant l’enseigne. C’était… Intéressant comme magasin. Raph s’attendait à voir des objets anciens, un peu de tout et n’importe quoi. Alors oui, il y avait de ça. Mais surtout il y avait des choses qui venaient d’un peu partout dans le monde. Raphaël trouverait sûrement des anciens objets grecs, ou des choses y faisant penser. Ça allait aussi probablement l’inspirer pour trouver d’autres idées de scènes. Il se décida enfin à rentrer, ne sachant pas trop comment ça fonctionnait, il se contenta de saluer la vendeuse et de déambuler au milieu des antiquités, en prenant soin de ne rien toucher par respect l’Histoire et la Culture imprégnées dans ces différents artéfacts. Il repéra la partie Divination avec la Taromancie, les Boules de Cristal et d’autres Technique que Raphaël ignorait entièrement.

Il resta planté un moment, à regarder les différents outils de clairvoyance, sans oser les toucher, à jauger ce qui conviendrait le mieux pour les prédictions de Cassandre…

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Lun 6 Jan - 22:54



Façonner une vraie héroïne est un art qui meurt
Soledad ☽ ☾ Raphaël


Trente minutes. Cela faisait trente bonnes minutes que Soledad tentait de récupérer son courrier, sans le moindre succès. Cette fois ce n’était pas la faute d’un sortilège quelconque apposé sur la lettre, mais bel et bien son propre hibou le fautif. Samba, aussi minuscule que plein d’énergie, avait décidé qu’aujourd’hui il n’avait aucune envie de se poser. Une pause ? Pour quoi faire ? Le repos ? Apparemment, le petit volatile ne connaissait pas. Jamais Soledad n’avait vu un animal aussi énergétique. Présentement, celui-ci voletait dans la boutique du Witches Bazaar, piaillant joyeusement au-dessus des quelques clients qui le regardaient, amusés. Ah bah oui, eux ça les faisait bien rire, ils n’avaient pas une lettre à récupérer. Lettre qui se baladait plusieurs mètres au dessus du sol, tenu par un hibou hyperactif qui semblait avoir oublié que son boulot était de délivrer son courrier à sa maitresse. Tout en poursuivant Samba entre les allées de la partie sorcière de la boutique -il n’aurait plus manqué qu’il fonce dans la partie moldue ! Heureusement les sortilèges mis en place étaient là pour l’en empêcher- Soledad s’excusa auprès d’une sorcière que le hibou avait manqué de peu de percuter. « ¡ Samba, Ven aquí ! » Ordonna-t-elle à la bestiole en s’efforçant de rendre son ton autoritaire sans pour autant crier, il s’agissait de ne pas se faire une mauvaise publicité auprès des clients. Franchement ce hibou aurait pu choisir un autre moment pour se la jouer survolté. Au moins les sorciers présents n’avaient pas l’air trop gêné, il n’aurait plus manqué que la brune perde des clients, heureusement les habitués étaient accoutumés au comportement de Samba. Bien sûr, le hibou ignora royalement sa maitresse pour aller hululer un peu plus loin dans la boutique. Ce ne fut qu’un bon quart d’heure plus tard que Samba accepta enfin de répondre aux appels de la mexicaine, absolument pas parce qu’il était fatigué, loin de là il piaffait toujours d’impatience même une fois posé sur le comptoir du Bazaar, mais parce que sa maitresse avait enfin remis la main sur des miamhiboux et que dépenser autant d’énergie ça donnait faim. « Tu vas me rendre folle. » Marmonna Soledad en récupérant enfin sa lettre. Pourtant elle avait beau râler contre son hibou, elle ne le couvait pas moins d’un regard attendrit alors qu’elle lui administrait quelques gratouilles sur le haut du crâne. Le minuscule volatile hulula doucement et lui pinça affectueusement les doigts. D’accord, elle l’avouait, elle était bien trop attachée à cette boule de plume pour lui en vouloir plus longtemps.

Samba envolé, cette fois-ci dans le ciel londonien, Soledad pu enfin se pencher sur son courrier. Elle ne tarda pas à reconnaitre l’écriture de Meredith, la propriétaire de la boutique. Cela faisait plusieurs semaines maintenant qu’elle lui avait envoyé un hibou et elle était soulagée d’avoir des nouvelles de son amie. Dans son courrier, Meredith lui assurait aller bien et surtout qu’elle ne comptait pas revenir en Grande-Bretagne de sitôt. Soledad pouvait la comprendre, elle aussi préférerait rester à l’étranger par les temps qui courraient, au moins Meredith était en sécurité et pouvait profiter tranquillement de la beauté des pays qu’elle visitait. Après avoir donné quelques nouvelles, la gérante en venait enfin au sujet qui avait poussé Soledad à lui envoyer un courrier. Depuis les attaques moldues qui avaient touché le monde magique, la mexicaine avait le sentiment qu’elle devait surveiller étroitement les moldus qui entraient dans sa boutique. Vu les objets vendus au Witches Bazaar, il n’y aurait rien d’étonnant à ce que des membres du Blood Circle s’y intéressent d’un peu trop près et décident d’en faire une cible. La voyante regrettait de devoir en arriver là alors qu’elle avait toujours vécu en harmonie avec ses clients moldus -et avec les moldus tout court en dehors de la boutique d’ailleurs- mais elle ne souhaitait pas prendre le moindre risque. Cependant, pour pouvoir garder un œil sur les moldus qui visitaient le magasin, Soledad avait besoin d’un coup de main pour tenir la partie sorcière de la boutique. Elle ne pouvait pas être partout, ce qui était bien dommage. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle songeait à employer quelqu’un mais ce n’était pas le genre de décision qu’elle souhaitait prendre seule. Elle avait beau gérer la boutique en solo depuis un moment maintenant, Meredith en restait la propriétaire et elle ne souhaitait pas lui damer le pion sur ce genre de question. Heureusement, la gérante était totalement ouverte à l’idée, malgré les temps qui courraient, la situation financière de la boutique était stable et Soledad avait véritablement besoin que quelqu’un vienne l’aider. Et puis, ne plus être seule dans la boutique ne pourrait être que positif -oh elle ne sait pas ce qui va lui tomber dessus - elle pourrait enfin avoir quelqu’un à qui transmettre ses connaissances.

Sa lettre rangée soigneusement derrière le comptoir, la mexicaine prit le temps de faire la tour de la boutique pour aider les quelques clients encore indécis qui trainaient dans les allées. Il y avait tant d’objets différents vendus là qu’elle comprenait qu’il était difficile de faire un choix, ou même parfois de savoir se diriger parmi les allées chargées de la boutique. Quelque part, c’était aussi la force du Witches Bazaar, parfois on y entrait sans objectif, on s’y perdait un peu, mais on finissait toujours par trouver ce que l’on cherchait, qu’on en soit conscient ou non. En fait Soledad ignorait comment quelqu’un pourrait ressortir les mains vides de la boutique, ici il en avait pour tous les goûts et toutes les couleurs. Néanmoins, elle pouvait comprendre que pour certains la boutique pouvait ressembler à un labyrinthe alors elle restait présente pour servir de guide à ceux qui en avaient besoin. D’ailleurs, elle conseilla quelques herbes à une jeune sorcière qui avait du mal à trouver le sommeil, des huiles essentielles à un ancien joueur de quidditch qui souffrait de l’épaule et qui ne supportait plus les potions prescrites par son médicomage et vendit une superbe boite à bijoux dénichée au Pérou à un couple de grands-parents qui partaient fêter la première rentrée de leur petite fille à Poudlard. La partie sorcière du magasin était désormais vide, avec le sentiment du devoir accompli, la voyante se dirigea donc vers la partie moldu. Pendant qu’elle aidait le couple à faire son choix un léger tintement avait retentit dans la boutique : le sortilège qu’elle avait mis en place pour être avertie quand un moldu franchissait le pas de la porte. Il n’y avait pas à dire, la magie c’était bien pratique.

Un sourire aux lèvres, Soledad franchis le rideau qui séparait les deux parties du Bazaar. Effectivement, un jeune homme la salua, elle lui rendit son bonjour et le laissa déambuler dans les allées de la boutique. Avec le temps, la mexicaine avait appris que certains clients n’aimaient pas que les vendeurs viennent proposer leur aide dès leur entrée dans le magasin, et puis fondre sur ses clients comme un hypoggriffe affamé sur sa proie n’était pas sa manière de faire, elle trouvait ça trop agressif, aussi choisi-t-elle de le laisser tranquille pour le moment. S’il avait besoin d’un coup de main il le lui ferait savoir, ou elle le sentirait. A la place, elle fit le tour du comptoir pour s’assurer que tout était en ordre avant de s’engouffrer dans les allées pour remettre des objets à leur place. Une fois tout bien rangé, Soledad chercha du regard son jeune client qu’elle trouva planté au beau milieu d’une allée. Hum, il n’avait pas l’air très à son aise. « Bonjour. » Lui lança-t-elle doucement en s’approchant. La mexicaine jeta un coup d’œil aux objets exposés devant eux. Boules de cristal, tarots, pendules et autres artefacts dédiés à la divination moldue. Le client semblait avoir trouvé le rayon qui l’intéressait mais Soledad ne parvenait pas à déterminer si son hésitation était dû à sa méconnaissance de la divination ou à une simple difficulté à choisir. « Je peux vous aider peut-être ? » Proposa-t-elle finalement en songeant que ce jeune homme n’avait peut-être pas envie de passer tout son après-midi à faire le tri dans tout ce que pouvait proposer le magasin. S’il lui en disait plus sur ce qu’il était venu chercher, elle pourrait sûrement le mener dans la bonne direction, même dans la partie moldue du Witches Bazaart les clients repartaient rarement insatisfaits. « C’est votre première visite ici, non ? » Elle ne disait pas ça parce qu’elle se souvenait à la perfection de tous les clients qui mettaient les pieds dans sa boutique -non ça c’est un truc de téléfilm de M6- mais parce qu’il avait l’air complètement paumé. Soledad devait bien le reconnaitre, c’était souvent le cas quand un moldu visitait le Witches Bazaar pour la première fois. Mais ça ne voulait pas dire qu’il n’y trouverait pas son bonheur.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Raphaël Millet
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Lumos
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Mar 7 Jan - 13:44
FAÇONNER UNE VRAIE HÉROÏNE EST UN ART QUI MEURT
«Mais, ça marche votre truc ?»


La boule de Cristal semblait être un choix évident. Mais pourquoi ne pas rajouter des cartes de tarots sur les habits de Cassandre. Ou alors, au fur et à mesure qu’elle ferait ses prédictions elle présenterait ses cartes à Eurydice. Si tel était le cas, il devrait se renseigner sur les significations des différentes cartes, pour que la scène gagne en crédibilité. Les lots de pierres runiques ne lui serviraient pas. Ou en tout cas, pas pour les prochaines scènes. Peut-être pour la fin du scénario, avec le rituel. Mais dans ce cas, il ferait mieux de prendre des cailloux qu’il peindrait lui même. Les cartes de tarots sont jolies quand même, et même s’il voulait en faire lui même, ça serait compliqué, pas spécialement dur, mais chiant. Il trouvera bien un moyen de les utiliser. Il observa les pendules en imaginant Amber, dans le rôle de Cassandre, les ornant comme boucle d’oreille. Ça sonnait plus comme un bizutage que comme un déguisement amusant. Mauvaise idée. D’un autre côté, ça participerait au manque de crédibilité de Cass…

Raphaël sursauta en entendant la vendeuse le saluer. Il porta sa main à la poitrine et contrôla à nouveau sa respiration. Heureusement, il ne cogna contre aucune étagère et ne cassa rien.

«Bonjour ! Pardon… Désolé… J’étais perdu dans mes réflexions.»

Elle lui proposa de l’aider dans ses recherches. C’était un peu gênant comme situation, il n’allait pas lui dire qu’il ne cherchait pas réellement du matériel de divination mais plutôt des accessoires pour un tournage. “Oh vous savez, je n’y crois pas à ces conneries, je cherche juste un jouet pour mon petit cousin, un jeu de carte et une bille géante ! Il sera ravi”. Raphaël réprima un sourire à l’idée de prononcer cette phrase, même si ce serait drôle d’observer la réaction de la vendeuse, il n’était pas là pour ça. Finalement il opta pour la phrase passe partout dans les magasins.

«Merci, mais pour le moment je regarde juste.»

En général, c’était la phrase magique que les vendeurs comprenaient comme “Je vais rien acheter, me casse pas les noisettes” et ils vous lâchent les basques. Bon ça n’empêchait pas qu’on pouvait prendre quelque chose quand même, mais c’était la phrase à utiliser pour déambuler tranquillement. Par contre le jeune vendeuse ne semblait pas connaître ce code secret, car elle insista en lui demandant si c’était sa première visite. Evidemment, la boutique devait être tellement souvent déserte qu’elle devait connaître le visage de tous les clients qui passaient ici. Au pire, autant dire pourquoi il était là. Il pouvait par contre cacher que les objets de divinations étaient prévus comme accessoires.

«Et bien… Oui. Je suis tombé sur votre boutique par hasard. Je réalise quelques tournages amateurs et en ce moment je suis sur une histoire qui est partiellement inspiré d’évènements de la Grèce Antique.» Jusque là tout allait bien, puisque c’était plus ou moins vrai. «Du coup j’étais à la recherche d’objets rappelant un peu cette époque. Le rayon divination m’intéresse également, il y a un personnage qui est une voyante dans le scénario, du coup je regarde un peu le rayon, pour savoir un peu de quoi je parle, pour plus de crédibilité.»

Au final, il trouvait qu’il s’en était bien tiré dans ses explications. Il estimait avoir dit quelque chose de très proche de la réalité tout s’assurant de n’avoir rien dit de vexant pour la vendeuse. Même si bon, il ne savait pas encore s’il avait réussi.

«Ça fonctionne vraiment ?» Gaffa t-il en désignant la boule de Cristal. «Je veux dire… Comment ça marche ? C’est pas vraiment magique ?» De pire en pire, plus il essayait de rattraper sa bêtise, et plus il s’enfonçait. «C’est pas interdit par la loi ? Je risque pas d’avoir d’ennuis si je me fait contrôler avec ça ?» C’était ce qu’il avait trouvé de moins pire pour conclure ses bafouillages. Il n’y a pas si longtemps que ça, il s’était promené avec le sac de Mary Poppins. Il ne devrait pas y avoir de soucis à se promener avec un jeu de cartes tout de même.  



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Ven 24 Jan - 14:22



Façonner une vraie héroïne est un art qui meurt
Soledad ☽ ☾ Raphaël


Quand elle avait découvert le Witches Bazaar nombreuses avaient été les choses qui n’avaient pas manqué de séduire Soledad. Il y avait tout d’abord eu la gérante des lieux, Meredith, grande voyageuse avec un nombre impressionnant d’histoires passionnantes à écouter, une bienveillance sans fin et un sourire communicatif. Exactement le genre de personnalité qui résonnait avec la sienne. Bien sûr, il y avait eu la boutique en elle-même, son ambiance feutrée et pleine de promesses, ses artefacts hétéroclites qui faisaient voyager d’un regard et sa dénomination de Bazaar qui était illustrée à merveille de par la diversité des objets accumulés. Ici on avait l’impression de quitter Londres à l’instant où on passait le seuil de la porte. La gérante avait été un coup de cœur, la boutique en elle-même une révélation immédiate. Du haut de ses 21 ans, Soledad avait été irrémédiablement attirée par les lieux, leur originalité, leur personnalité même. Mais ce qui avait achevé de la séduire, c’était ce qui rendait le Witches Bazaar si spécial : le fait qu’il s’adresse à la fois à un public sorcier, mais également à un public moldu. Bien sûr, les deux ne pouvaient se retrouver mêlés, c’était trop dangereux pour le secret magique encore intact à l’époque, mais chaque partie de la boutique s’adressait à une part de ses deux mondes dans un équilibre parfait. Evidemment, les objets proposés ne pouvaient être les mêmes, vendre des artefacts dotés de magie à des moldus reviendrait à de la folie, mais ils étaient choisis avec tout autant de soin. Sorciers comme moldus étaient traités en égaux, chacun avait sa place dans la boutique et le même respect de la part de la gérante, et c’était ça qui avait le plus plu à Soledad. Elle qui avait vécu un peu entre les deux mondes appréciait de ne pas avoir à choisir. Elle était une sorcière, certes, et fière de l’être en plus, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle rejetait ses origines moldues. Alors elle était heureuse que le Witches Bazaar lui offre l’opportunité de garder un lien quotidien avec cette part de la réalité.

Pendant plus de sept ans les journées de Soledad avaient été rythmées par la particularité du Witches Bazaar. Chaque jour, même chaque heure, elle passait d’un univers à un autre au sein de la boutique. Elle conseillait sorciers et moldus, s’occupait des artefacts de chaque partie de la boutique et surtout s’impliquait autant d’un côté que de l’autre. Jusqu’à présent Soledad n’avait pas fait de différence entre ses deux catégories de clients, elle les avait toujours traités avec le même égard et la même envie de leur fournir ce pour quoi ils étaient venus. C’était ainsi qu’elle aimait son existence : un équilibre entre les deux mondes qui l’avaient vu grandir. Elle s’était toujours efforcée de vivre ainsi et jusqu’à présent Soledad était heureuse de pouvoir dire qu’elle avait réussi. Du moins jusqu’à ce que le Blood Circle, dans sa folie haineuse, ne vienne tout mettre en péril. Désormais rien n’était plus pareil, et en plus des traumatismes qu’elle avait subi lors des dernières attaques, la mexicaine devait redoubler de prudence quand elle côtoyait les clients moldus du Witches Bazaar. La boutique avait toujours fait hausser quelques sourcils, elle le savait, mais désormais elle soulevait aussi les suspicions et l’hostilité. Certains voyaient d’un mauvais œil les objets les plus ésotériques proposés, Soledad n’avait pas encore eu à faire à des clients ouvertement agressifs mais elle avait déjà eu quelques remarques et menaces voilées. Ça la peinait grandement mais à cause de tout ça elle ne pouvait plus traiter ses clients moldus comme ses clients sorciers. A cause du Blood Circle et des idées malveillantes qu’il véhiculait, chaque moldu représentait un risque. Même le jeune gringalet à l’air perdu au milieu des artefacts divinatoires. Certes, Soledad l’avait approché pour lui apporter son aide, mais une partie d’elle restait consciente qu’elle devait s’assurer que ce nouveau client était bien là parce que son intérêt pour la boutique était véritable et non pas parce qu’il cherchait à savoir si elle était une sorcière hérétique à dénoncer au gouvernement moldu. Par Merlin, cette époque était vraiment déprimante.

Malgré tout, ça n’empêcha pas Soledad de saluer le jeune avec le sourire. Prudente, oui, mais souriante. Il s’agissait de ne pas faire peur aux quelques moldus qui ne voyaient pas le Bazaar comme l’antre du Diable. Bon par contre pour la surprise, c’était loupé vu la réaction du jeune homme. « Bonjour ! Pardon… Désolé… J’étais perdu dans mes réflexions. » Le sourire de la mexicaine se fit désolée. Elle n’avait pas voulu faire peur à son tout nouveau client mais elle n’avait pas non plus réalisé combien il était concentré sur les objets qu’il observait. Ça avait un petit côté flatteur, que les artefacts l’intéressent au point qu’il se coupe du reste du monde. A moins que ça ne veuille tout simplement dire que la diversité des objets proposé dans la boutique le laissait complètement perplexe. Dans tous les cas, Soledad pouvait comprendre le sentiment. Le Witches Bazaar avait un petit côté déroutant, ça participait au charme du magasin, c’était même volontaire, mais ça pouvait en perdre plus d’un, aussi avait-elle pris l’habitude de repérer les clients les plus paumés pour leur proposer son aide. « Merci, mais pour le moment je regarde juste. » Elle haussa les épaules avec philosophie, c’était une excuse parfaitement valable, seulement à ce rythme il risquait d’y passer toute la journée, la boutique regorgeait d’objets en tout genre et on y perdait facilement toute notion de temps. Soledad trouvait ça parfaitement positif, elle aimait cette sensation de se perdre dans toutes les possibilités que le Bazaar offrait, mais elle savait que tous les clients n’étaient pas de cet avis, ils n’avaient pas tous leurs journées devant eux.

Machinalement, elle remit un jeu de tarot de Marseille en ordre avant de le reposer avec soin sur son étagère tout en interrogeant un peu plus le client pour essayer de le cibler. « Et bien… Oui. Je suis tombé sur votre boutique par hasard. Je réalise quelques tournages amateurs et en ce moment je suis sur une histoire qui est partiellement inspiré d’évènements de la Grèce Antique. » Soledad hocha la tête avec attention, notant mentalement toutes les informations qu’il lui offrait pour pouvoir le conseiller au mieux. Des tournages amateurs, voilà qui était intéressant ! Ça demandait de l’implication, de la créativité et une bonne dose d’inspiration. S’il travaillait sur la Grèce antique, il avait choisi le bon endroit pour nourrir ses idées. Le Witches Bazaar avait des objets qui venaient d’un peu partout dans le monde, alors certains ne manqueraient pas de correspondre à sa recherche. « Du coup j’étais à la recherche d’objets rappelant un peu cette époque. Le rayon divination m’intéresse également, il y a un personnage qui est une voyante dans le scénario, du coup je regarde un peu le rayon, pour savoir un peu de quoi je parle, pour plus de crédibilité. » Nouvel hochement de tête de la part de la mexicaine. Certes, elle était plus habituée à ce que les clients recherchent des artefacts à exposer chez eux où à acquérir pour leur usage personnel, comme c’était le cas de tout ce qui touchait à la divination, mais la démarche du jeune homme n’était pas sans intérêt. Soledad était loin de s’offusquer de l’utilisation qu’on pouvait faire de ses produits, une fois dans les mains des clients ils pouvaient en faire ce qu’ils voulaient. Que les objets du Bazaar puissent être jugés dignes d’apparaitre dans un film, même amateur, était plaisant aux yeux de Soledad. Et puis, une fois le tournage terminé, ils pourraient servir de souvenirs chargés de bons moments passés sur un film. « Vous avez frappé à la bonne porte ! Vous trouverez tout ce qu’il vous faut ici, surtout pour la voyance. Et si vous avez des questions, je suis là pour vous aider. » Acquiesça-t-elle avec enthousiasme. La mexicaine devinait sans peine qu’il souhaite s’inspirer du mythe de Cassandre, autant dire qu’avec tous les artefacts de divination mis à disposition, il avait de quoi faire. Et elle était particulièrement bien placée pour l’aider à faire ses choix.

Soledad était curieuse de savoir comment il comptait revisiter ce mythe, en tant que voyante elle-même elle se sentait spécialement proche de la figure de la pauvre Cassandre. Sans cesse jugée et jamais crue, un peu ce qu’elle-même vivait au quotidien lorsqu’elle se trouvait à Poudlard et qu’elle partageait son don avec ses camarades. Désormais elle n’exposait plus autant son troisième œil, se contentant la plupart du temps de l’utiliser pour son usage personnel ou des amis proches, pour aider l’Ordre ou lorsqu’elle jouait les diseuses de bonne aventure à Neverland. Mais elle savait ce que c’était d’être tourné en ridicule alors qu’on ne faisait qu’exposer des vérités. Simplement, tout le monde n’était pas prêt à les entendre. « Ça fonctionne vraiment ? » Sortant de ses pensées, Soledad porta un regard étonné sur le jeune homme. Ses prunelles allèrent de son air interrogatif à la boule de cristal qu’il désignait. « Je veux dire… Comment ça marche ? C’est pas vraiment magique ? » Un sourire indulgent fendit les traits de la gérante des lieux devant l’air gêné qui se peignait sur les traits du jeune. Apparemment ses mots étaient sortis tous seuls. Cette question prenait Sol au dépourvu, pour un peu elle en aurait éclaté de rire. Mais elle ne voulait pas risquer de vexer le jeune homme aussi masqua-t-elle son amusement. Ce n’était pas la première fois qu’on lui posait ce genre de question, mais elle devait bien dire qu’habituellement les clients perplexes tentaient de faire preuve d’un peu plus de tact. Beaucoup ne croyaient pas en la divination -que ce soit chez les moldus comme chez les sorciers d’ailleurs- mais jamais on ne lui avait posé cette question de manière aussi cash. Soledad ne s’en formalisa pas, elle savait combien il était difficile pour les autres de s’ouvrir à ce qu’ils ne comprenaient pas. Si les sorciers, qui vivaient pourtant dans un monde magique au quotidien, avaient du mal avec ça, elle pouvait aisément imaginer combien ça devait sembler incongrus pour les moldus. « Bien sûr que ça marche ! » Affirma-t-elle en se saisissant de la fameuse boule cristal, objets de tous les doutes. « Il n’y a pas besoin de faire partie de ces sorciers pour pratiquer la divination. Chacun a le droit d’apercevoir son avenir, ce n’est pas une question de magie. » Juste au cas où le jeune homme faisait partie des anti-magie, elle avait pris soin de prononcer le mot sorcier avec une pointe de dédain. Juste ce qu’il fallait pour montrer que les sorciers n’étaient pas supérieurs aux moldus. Ce qui, en soit, n’était pas faux à ses yeux. « Tout est une question de sentiments, d’interprétation, de ce que vous ressentez au fond de vous quand vous manipulez ces objets. » Reprit-elle posément. Ce petit discours était celui qu’elle sortait à toutes les personnes qui remettaient en cause l’usage des objets divinatoires, légèrement adapté pour coller à la situation actuelle et éviter de s’attirer l’attention du Blood Circle. Et il était parfaitement véridique. La divination n’était pas uniquement réservée au sorcier, simplement chez les moldus elle était loin d’être aussi précise et fiable. C’était la raison pour laquelle, en tant que voyante, Soledad acceptait sans mal que les moldus pratiquent la divination à titre personnel, mais dépréciait ceux qui en faisaient un business. Ils trompaient leurs clientèles et profitaient de leur crédulité. « Ça n’a rien à voir avec la magie, ça demande juste de l’ouverture d’esprit. » Affirma-t-elle avec un sourire. Ça, tous les moldus n’en étaient pas capable, les membres du Blood Circle l’illustraient à la perfection. C’était aussi pour ça que la divination était aussi mal aimée, elle était difficile à maîtriser, encore plus pour ceux dépourvus de magie. Mais ça ne voulait pas dire qu’elle était complètement hors de leur portée.

« C’est pas interdit par la loi ? Je risque pas d’avoir d’ennuis si je me fait contrôler avec ça ? » Un instant, le sourire de la mexicaine se fit peinée. C’était à ça qu’ils en arrivaient maintenant, que les objets vendus dans sa boutique lui apportent la haine des autres. Ou que pire, cette haine infondée n’atteigne ses clients. Elle comprenait les doutes du jeune homme, mais c’était triste de voir dans quelle société ils vivaient aujourd’hui. Toute en suspicion et en menace. La magie était si détestée que des objets qui étaient jusqu’à présent tournés en ridicule se transformaient en peine de mort. « Oh vous n’avez pas de soucis à vous faire ! » S’exclama Soledad en hochant la tête avec conviction. « Le gouvernement n’est pas très fan de ma boutique, d’ailleurs une partie de la population non plus, ils me le font bien comprendre. » Par des affiches collées sur la vitrine, des regards insistants de certains passants ou les questions tout sauf innocentes de clients qui cherchaient à la piéger. La menace planait comme une épée de Damoclès, mais Soledad tenait bon, parce qu’elle n’avait absolument rien à se reprocher. Et ses clients ne devraient pas avoir à se sentir en danger, tout ça parce qu’ils s’intéressaient à des pratiques peu conventionnelles. Si l’inconnu faisait peur, eh bien il était temps de s’y intéresser plutôt que de le condamner sans autre forme de procès. « Mais vous n’avez rien à craindre. Vous pouvez faire tous les tests que vous voulez, ces objets sont parfaitement banals. Je ne vendrais jamais rien qui puisse attirer des ennuis à mes clients. » Le rassura-t-elle en reposant la boule de cristal sur son présentoir. Par contre, est-ce que ça risquait de lui attirer des ennuis à elle ? Très certainement, elle n’était pas assez naïve pour croire le contraire. Surtout quand il s’agissait du Blood Circle, qui s’illustrait pour sa haine et son étroitesse d’esprit.

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Raphaël Millet
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FAÇONNER UNE VRAIE HÉROÏNE EST UN ART QUI MEURT
«Ils ne leur reste que le sourire pour pleurer.»


La vendeuse avait un léger accent. Il qualifia l’accent de léger mais, à vrai dire, ayant lui même un fort accent étranger, il ne pouvait pas juger l’ampleur de celui de son interlocutrice. Toujours était-il que tous deux se comprenaient parfaitement. Ah, elle était loin l’époque de la rencontre entre Raphaël et Samuel, son meilleur ami d’origine Anglaise. Cette fameuse époque où Raph ne possédait qu’un vocabulaire scolaire très limité et qu’il était contraint de mimer certaines choses pour se faire comprendre. Le voilà devenu parfaitement bilingue, bien des années plus tard !

Quoi qu’il en était, la jeune femme semblait plutôt compréhensive. Le Geek ne savait pas si était tout simplement bienveillante ou si elle cherchait seulement à couver son unique potentiel client présent. En effet, en dehors d’eux deux, la boutique était entièrement déserte. D’êtres humains en tout cas, parce que ça ne manquait pas de reliques en tout genre ; et de fantômes probablement, si les esprits existaient. En tout cas, elle ne s'offusqua pas lorsqu'il lui parla de tournage. Elle se proposa même de répondre à ses question ; cependant, au vu de sa réaction elle ne s’attendait probablement pas au genre de question que le jeune homme lui balança. Instinctivement, il avait demandé si ça fonctionnait vraiment et , visiblement, elle ne s’attendait pas à ce type de question aussi directement posée. Il pouvait presque l’imaginer la bouche pendante juste avant qu’elle ne reprenne ses esprits et se mette à l’insulter de tous les noms dans la langue natale de la vendeuse. Mais elle n’en fit rien. Il ne lui laissa pas le temps de répondre, décidant de se reprendre en reformulant sa question pour l’axer d’avantage sur le protocole. On raconte souvent, surtout pour rassurer les personnes qui ne sont pas très à l’aise, qui manquent de confiance en eux, qu’il n’y a pas de questions idiotes. Pourtant la première question du jeune homme faisait partie de ces fameuses questions inexistantes : la vendeuse n’allait certainement pas lui répondre que tout ceci était du pur charlatanisme si c’était le cas.

Elle lui expliqua donc qu’il n’était pas nécessaire d’être un sorcier. D’ailleurs il nota qu’elle parlait des sorcier avec un certain mépris. Faisait elle partie du Blood Circle ? En dehors de cette explication, il semblait cohérent de penser que comme elle gérait une boutique d'ésotérisme, les sorciers et la “vrai magie” devait forcément faire de l’ombre à ses activités. Raphaël ignorait l’étendu des pouvoirs des mages mais à ses yeux, ou en tout cas à son échelle de simple mortel, ils semblaient quasiment illimités.

Pour avoir des résultats avec les objets de cette boutique, il fallait travailler sa perception du monde qui l’entoure, s’ouvrir l’esprit et… QUOI ? Raph ne comprenait pas un traître mot de ce charabia. Cette femme semblait sincère, elle était probablement convaincue de ce qu’elle racontait et le client ne flairait aucune entourloupe mais tout ce qu’il avait retenu c’était “Oui alors tu ouvres tes Chakras et euh, ben avec de la chance t’as des trucs et tu les interprète et des fois ben… Ça se produit”. C’est sûr qu’avec une telle différence de résultats, la théorie que les sorciers faisaient de l’ombre à l’enseigne se concrétisait, surtout si on pouvait se procurer des artefacts magiques tels que le sac “Mary Poppins” de Nymphéa prêts à l’usage !

«Je vais pas vous mentir, j’ai pas très bien compris. Je suppose que cette sensibilité doit s’affiner à force de pratiquer et qu’on n’est pas censés avoir de résultats la première fois. Dans tous les cas, je comptais déjà prendre une boule de cristal et on verra bien si j’arrive à développer quelque chose !»

En aucun cas Raph ne souhaitait offenser la vendeuse mais il voulait être franc sur le fait qu’il n’avait rien compris. De toutes façons, elle n’était sûrement pas dupe : en vendant ce genre d’articles elle avait certainement l’habitude de devoir supporter les gens septiques et les relous qui remettait tout en question. Raphaël ne faisait pas tout à fait partie de ces gens là ; il ne savait pas quoi penser de tout ça au final et, dans le fond c’était intéressant. Les sorciers existent, peut-être qu’il existe plusieurs formes de magie ? Dans tous les cas, que ça fonctionne ou non, il avait besoin de cette boule de cristal en guise d’accessoire  pour son tournage.

Vint le moment où il la questionna sur la législation. Aucune arrière pensée, juste de la curiosité. La vendeuse souria, mais seulement avec les muscles de sa bouche. Ce n’était pas non plus un sourire commercial, mécanique. Non, c’était un sourire sincère, le même sourire que l’on peut voir aux enterrements “Oh, oui ça va, ne t’en fais pas, on fait avec". Elle lui assura que les objets n’avaient rien de magiques et que bien que sa boutique était plutôt mal perçue par l’opinion publique, les clients eux ne craignaient rien.

Le jeune homme se sentait désolé pour la propriétaire. D’un autre côté, si ce genre d’objets venaient à être qualifiés de contrebande, ça ferait une sacrée publicité. En effet ! Interdire quelque chose est le meilleur moyen de la promouvoir. Et au final, une interdiction seule ne suffit pas pour empêcher la consommation ; il suffisait de voir le marché florissant des drogues illicites sous toutes leurs formes. Il est même possible que cela puisse doper ses activités le fait de devenir illégal, cependant… Qu’allait il advenir d’elle si cela venait à se produire ? Serait elle emprisonnée ou est-ce qu’elle ne devrait simplement payer une lourde amende et une interdiction d'exercer ?

«Vous risquez quoi comme sanction si les autorités décident que vos activités sont illicites ? Je veux dire, en dehors de la fermeture de l’enseigne… »

Il espérait que tout irait bien pour cette femme et pour ce commerce. Ça aurait pu paraître idiot, parce qu’il la connaissait pas, ils avaient simplement échangés quelques mots. Il ne connaissait même pas son nom. En fait, c’était surtout ce sourire triste qui l’avait amadoué. C’était si… Humain.

«Plutôt déprimant tout ça, désolé. J’espère très sincèrement que vous n’aurez pas plus de soucis avec ça.» Il décida de changer de sujet et de reparler de la boule de cristal «Vous connaissez des gens qui arrivent à s’en servir ? Parmi vos clients ou vos amis. Ça doit pas être facile»

Raph était curieux, il voulait en savoir plus. Il aurait même voulu voir une vraie séance avant le tournage mais ça risquait d’être compliqué. Est-ce que le médium parle avec une double voix ? Ou alors avec une voix grave et caverneuse ? Est-ce que ses yeux deviennent tout blanc comme au cinéma ?  Il est possible qu’il n’y ait aucun changement apparent, d’où les difficultés à déceler les charlatans. Il n’avait rien compris aux précédentes explications mais il était vraiment désireux d’en savoir plus…

Cassandre avait un rôle tellement important dans le scénario du film…

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Soledad Velasquez
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Façonner une vraie héroïne est un art qui meurt
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Ce n’était pas tous les jours que le Witches Bazaar accueillait des nouveaux clients, Soledad devait bien le reconnaitre. Du moins pour le côté moldu. La boutique faisait partie du paysage londonien depuis de nombreuses années et s’était constitué un petit groupe d’habitués au fil des ans, mais elle restait aussi un peu décalée au milieu du paysage gris du Royaume Uni. Souvent les moldus n’osaient pas franchir le pas de la porte parce qu’ils craignaient de ne pas en comprendre le principe, de ne pas s’y retrouver. Ce n’était pas plus mal, la crainte avait la fâcheuse tendance d’engendrer la méfiance, et la méfiance la violence. C’était bien la dernière chose que la mexicaine voulait pour sa boutique. Certes, cela voulait dire que le Bazaar avait moins de succès du côté non magique de Londres, mais cela voulait aussi dire que les nouveaux clients qui osaient y poser les pieds le faisaient avec une curiosité et une ouverture d’esprit manifeste. Ils ignoraient encore ce qu’ils allaient y trouver, mais ils étaient prêts à tenter le coup pour découvrir de nouvelles choses. Et c’était exactement le but de la boutique : proposer des objets différents, de pays lointains, avec une histoire à raconter. Des objets qui ouvraient au monde ou à d’autres possibilités. Clairement, les membres du Blood Circle n’étaient pas prêts pour ça, heureusement ce n’était pas le cas de tous les clients.

Celui à qui Soledad faisait face était de ceux-là. D’accord, il s’intéressait aux objets divinatoires pour les besoins d’un film et non pas pour un usage personnel, ce qui était un cas de figure encore jamais arrivé au sein du Bazaar, mais le résultat final était le même : il s’intéressait. Bon il était aussi particulièrement perplexe et assez maladroit dans sa manière de le montrer, mais ça n’avait rien d’étonnant. Même si les moldus avaient appris l’existence des sorciers, il leur était toujours difficile d’imaginer que les arts divinatoires ne se cantonnaient pas qu’aux personnes dotés de magie. Soledad fit de son mieux pour lui expliquer de quoi il en retournait, mais vu l’air qu’arborait maintenant le jeune, il n’avait pas l’air plus éclairé. C’était peut-être même un peu le contraire. « Je vais pas vous mentir, j’ai pas très bien compris. Je suppose que cette sensibilité doit s’affiner à force de pratiquer et qu’on n’est pas censés avoir de résultats la première fois. Dans tous les cas, je comptais déjà prendre une boule de cristal et on verra bien si j’arrive à développer quelque chose ! » La mexicaine eut un sourire indulgent. Normal que le moldu soit paumé, c’était compliqué de s’imaginer percer le voile du futur avec rien d’autre que des artefacts et de l’ouverture d’esprit. Pourtant, ses explications montraient que, contrairement à ce qu’il croyait, il avait compris le principe dans son ensemble. Y croire et y avoir recours étaient encore deux choses complètement différentes et hors de sa portée pour le moment, mais il n’était pas aussi perdu qu’il semblait le croire. « C’est bien ça ! Vous pensez ne pas avoir compris mais c’est normal, c’est une pratique qui demande des années pour être maitrisée. » Affirma Soledad avec un hochement de tête. En fait, pour quelqu’un qui n’y comprenait rien, il était vraiment sur la bonne voie. Il essayait de comprendre, c’était déjà bon signe. « Même si ça vous parait confus, c’est bien une question de sensibilité. Et d’entrainement. C’est comme avec le dessin, certains naissent avec un bon coup de crayon et l’œil pour ça, d’autres mettent des années à les obtenir. » Expliqua-t-elle en prenant soin de choisir un exemple qui lui parlerait aisément. Il lui avait dit avoir besoin d’objet pour un tournage, c’était qu’il s’intéressait à l’art, peut-être pas sous toutes ses formes mais au moins certaines. Or, la divination s’élevait au rang d’art, même chez les moldus.

Suivant les instructions du jeune homme, Soledad s’empara d’une des boules de cristal sur le présentoir. Il ne repartirait pas les mains vides, et peut-être avec également une nouvelle vision de la divination. Soledad n’imaginait pas qu’il se mettrait un jour sérieusement à cette pratique, ce n’était pas son but, le prosélytisme -mot compte triple- ce n’était pas pour elle, mais elle espérait avoir pu l’éclairer un peu. « Vous risquez quoi comme sanction si les autorités décident que vos activités sont illicites ? Je veux dire, en dehors de la fermeture de l’enseigne… » La mexicaine, qui avait entamé un geste pour se diriger vers le comptoir où elle pourrait emballer soigneusement la précieuse boule de cristal, s’arrêta. Elle jeta un coup d’œil au jeune brun, hésitant à lui répondre ou à balayer sa question de la main comme si elle n’y avait jamais accordé la moindre pensée. Ce qui était faux bien sûr, ce qu’il se passerait si le Blood Circle décidait soudainement que son magasin était illégal figurait parmi les raisons qui l’empêchaient de trouver le sommeil. A chaque fois qu’elle y songeait une angoisse froide remontait le long de sa colonne vertébrale. Que cet inconnu y ait pensé prouvait que d’autres avaient pu avoir le même cheminement avant lui. Et eux avec bien moins de curiosité et plus d’animosité. Soledad camoufla son trouble pour se composer une expression neutre. « Eh bien, j’imagine que le Bazar sera fermé oui, et tous mes objets confisqués. Certains partiraient sûrement en laboratoire pour déterminer s’ils sont magiques ou non. » Commença-t-elle d’une voix qu’elle voulait calme et posée. Pourtant imaginer une telle scène lui brisait le cœur. « Ce qui serait tout à fait inutile, bien sûr. » Cette fois, une pointe d’amertume perça dans sa voix, elle la balaya d’un haussement d’épaule. A sa place n’importe qui s’inquiéterait pour sa boutique. Ses objets, si soigneusement choisis seraient démontés, décortiqués, désossés, et tout ça pour rien puisqu’elle était sincère en affirmant qu’aucun ne détenait la moindre magie. Le Blood Circle pouvait faire toutes les études poussées et couteuses qu’ils voulaient, ils n’obtiendraient jamais le moindre résultat pour la simple et bonne raison qu’il n’y avait rien à trouver. Soledad avait beau avoir été élevée dans un entre-deux en ce qui concernait les mondes sorciers et moldus, elle restait convaincue qu’il n’était pas forcément bon d’amener ces deux univers à se fréquenter. Ils n’étaient pas encore prêts pour ça, ni l’un, ni l’autre. Pendant un temps cela avait attristé la sorcière, si les mexicains y parvenaient -dans une certaine mesure, bien sûr- pourquoi pas les anglais ? Mais maintenant qu’elle voyait quelle violence et quelle haine la fin du secret magique avait amenée, elle n’était plus de cet avis. L’adage pour vivre heureux vivons cachés n’avait jamais été plus vrai à ses yeux.

Elle se tut un instant, elle savait que ce n’était pas seulement sur le matériel que reposait le questionnement de son jeune client. Elle-même, quand elle pensait aux conséquences que pourraient avoir la montée au pouvoir du Blood Circle, ce n’était pas ce qui lui venait à l’esprit en premier. Bien sûr perdre une partie du Witches Bazaar et de ses objets serait un déchirement, elle avait travaillé trop dur pour faire évoluer cette boutique pour y être insensible. Mais ce n’était pas tout. Les anti-magie ne manqueraient pas de détruire les lieux, mais que feraient-ils à la gérante ? A celle qui encourageait des pratiques telles de la voyance ? Voilà le genre de songe qui lui serrait la gorge. « Quant à moi… Je serais sûrement jugée pour incitation à la pratique de la magie, ce qui ne manquerait pas de me valoir une jolie peine de prison. » Souffla-t-elle d’une voix blanche. La prison. Ce n’était déjà pas une perspective très joyeuse, pourtant c’était dans le meilleur des cas. Dans celui où on ne pouvait pas déterminer sa nature sorcière, ou elle serait traitée comme moldue sympathisante. Une traitresse. Car en tant que sorcière les choses seraient bien différentes, Soledad ne se faisait pas d’illusion là-dessus. Elle serait enfermée, certes, mais pas en prison, dans un endroit bien pire. Sûrement encore privée de ses pouvoirs, coupée de son troisième œil, réduite à l’ombre d’elle-même une nouvelle fois. A moins qu’ils ne décident de s’en servir, d’expérimenter pour provoquer des visions, de dénaturer ce don pour en faire leur propre outil. Et ce ne serait même pas encore le pire. Les activités du Blood Circle n’étaient pas bien difficiles à imaginer, l’étude des sorciers, des expériences menées sur leurs organismes. Devenir un rat de laboratoire, c’était ça qui l’attendait. Qu’on l’étudie, qu’on l’utilise, qu’on la dissèque petit à petit, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Et après ? Une balle dans la tête si elle avait un peu de chance, une lente agonie dans le cas contraire. Ce serait certainement ça d’ailleurs. Le Blood Circle ne connaissait ni la pitié, ni l’humanité. S’ils lui mettaient la main dessus c’était une condamnation à mort.

Soledad aurait voulu balayer sa dernière phrase d’un geste de la main, hausser des épaules ironiquement, lever les yeux au plafond pour montrer que tout ça c’était exagéré. Que ce n’étaient que des bêtises qui n’avaient pas la moindre chance d’arriver un jour. Mais elle n’y parvint pas. Parce que ce n’était rien de tout ça, ce n’était pas des paroles en l’air. En fait elle n’avait même exposé qu’une infime partie de ce que le Blood Circle lui réserverait, pas la peine d’effrayer son client. Elle était censée jouer le rôle d’une moldue à mille lieux de ce type de préoccupation, pas dévoiler qu’elle était une sorcière rongée par l’inquiétude. A l’intérieur c’était pourtant ce qu’elle était. Mais puisqu’elle ne pouvait rien dire, elle se contenta de contempler son client avec un calme qui tranchait avec la peur qui lui tordait le ventre. Seuls les mots qui refusaient de sortir de sa gorge serrée dévoilaient son trouble, heureusement le jeune homme ne tarda pas à la sortir de cet embarras. « Plutôt déprimant tout ça, désolé. J’espère très sincèrement que vous n’aurez pas plus de soucis avec ça. » Un léger sourire vint flotter sur les lèvres de la mexicaine. Elle prit le temps d’observer le moldu, il paraissait sincère, le ton de sa voix et son air presque peiné ne semblaient pas feints. Ses questions ressemblaient à de la curiosité, et non pas à de la méfiance. Peut-être qu’il n’était qu’un simple moldu tentant de naviguer dans les eaux troubles provoquées par le Blood Circle, tous ne pouvaient pas être dirigés par la malveillance. « Merci. » Souffla-t-elle simplement. Que pouvait-elle dire de plus ? Qu’elle aussi espérait ne pas avoir de soucis avec le Blood Circle ? Elle aurait aimé en être capable mais elle n’était pas aussi naïve. Des gens aussi enfoncés dans leur mission de destructions ne pouvaient décemment pas laisser le bénéfice du doute à une boutique comme le Witches Bazaar. Même si rien n’y était magique, ils trouveraient toujours le moyen de le juger impropre à leur politique anti-sorcière. Peut-être à raison, mais clairement dicté par l’aveuglement.

« Vous connaissez des gens qui arrivent à s’en servir ? Parmi vos clients ou vos amis. Ça doit pas être facile. » De nouveau, Soledad eut une seconde d’hésitation. L’innocence de son client, de ses questions, elle voulait y croire. Elle ne voulait pas sombrer dans la paranoïa et voir le mal partout, seulement elle devait aussi se montrer prudente. Se refermer d’un coup et refuser de répondre pourrait être suspect, trop en dire reviendrait à mettre ses clients en danger. A chaque fois qu’elle accueillait un client moldu, la voyante naviguait en eaux troubles, n’importe qui pourrait être un membre du Blood Circle. Mais là, avec de telles questions, elle avait l’impression de marcher sur un fil. Or, dans un tel contexte, garder l’équilibre se révélait d’une importance vitale. Finalement, elle se décida à accorder le bénéfice du doute au jeune homme. Elle répondrait à ses interrogations, mais sans se baser sur sa propre expérience de voyante, autant mettre un peu de distance entre elle et ce qu’elle pourrait lui raconter. « Bien sûr ! Une de mes clientes a vu dans son tarot la grossesse de sa belle-fille plusieurs semaines avant que celle-ci ne lui annonce par téléphone. »  Commença-t-elle en songeant que tant qu’elle faisait attention aux informations qu’elle donnait, personne ne pourrait remonter jusqu’aux personnes concernées. Elle resta volontairement vague, après tout, même face à un sorcier parfaitement amical, elle ne se serait pas permise de dévoiler des informations personnelles sur ses clients. « Je connais aussi un jeune homme qui pourrait vous en dire plus sur vous-même en regardant les lignes de votre main, qu’en discutant avec vous. » Reprit-elle posément, haussant les sourcils pour montrer que cette maitrise était impressionnante. Puisqu’elle était lancée, autant satisfaire la curiosité de ce jeune. Sans plus de détail il ne pourrait pas aller bien loin. Et encore, il fallait déjà qu’il la croit. « Mais je ne connais pas beaucoup de personnes capables d’arriver à un réel résultat, et ça leur a pris des années pour en arriver là. Autant vous dire qu’ils se font très discrets depuis quelques mois. » Conclut-elle en secouant doucement la tête. Dire que ces clients se faisaient discrets étaient clairement un euphémisme, ils avaient tout bonnement cessé de venir à la boutique et Soledad n’avait pas cherché à les joindre. Leur silence prouvait qu’ils craignaient pour leur sécurité et ce n’était pas la sorcière qui irait les mettre en danger en les contactant. C’était tout de même une bien sombre époque, un simple passe-temps innocent en venait à attirer la haine. D’ailleurs cette pensée amena une réflexion à la voyante. « Qu’est-ce qui vous a fait vous diriger vers la voyance pour votre film ? La Grèce antique ne manque pas de sujets intéressants et celui-là n’est pas très populaire en ce moment. » Oh oui, ça aussi c’était un bel euphémisme.

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Raphaël Millet
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Lun 23 Mar - 15:26
FAÇONNER UNE VRAIE HÉROÏNE EST UN ART QUI MEURT
«Lire l’avenir dans un oeil-de-chat»


Raphaël savait pertinemment que malgré toutes les tentatives qu’il pourrait faire pour parvenir à utiliser sa boule de Cristal, il n’aurait aucun résultat. De toutes façons elle n’était pas prévue pour cet usage alors ça ne coûtait pas plus cher d’essayer. Bien que la vendeuse le rassura en lui expliquant qu’il avait au moins compris la théorie, il ne comptait pas s’y intéresser dans les détails. Quoi que… Il pourrait peut être gagner sa vie en tant que Médium si jamais le cinéma ça ne marchait pas ? Raphaël souria à cette pensée en se rappelant sa rencontre avec l’ex petit ami de son colocataire. L’asiatique, un peu bizarre, lui avait avoué que lorsque il avait fugué, sa mère avait réussi à le retrouver grâce à une voyante dans un cirque !


«Bah, je verrais bien. Comme je vous l’ai dit, le premier usage que je comptais en faire était d’avantage à but d’accessoire.»



Avant de venir ici, Raphaël ne s’était pas posé trop de questions sur la légalité de ce genre de commerces et des sanctions qu’ils enccouraient. En fait, Raphaël ne se posait pas trop de questions, tout court. Il y a de nombreux problèmes en Angleterre, en France, et même dans le monde. Il ne pouvait pas soigner tous les maux de la Terre. Il s’efforçait simplement de ne pas se comporter comme un sombre connard, et c’était déjà pas mal. On ne pouvait pas s’appitoyer sur le sort de chacun, on passerait son temps à pleurer. Et la vie est trop courte pour n’avoir que des idées noires ! Mais il était vrai que le jeune homme vivait dans un monde en pleine évolution. Les temps changent, de nouvelles lois surgissent et la liberté de certain se retrouvait compromise.

C’était le cas de cette pauvre femme. Elle n’était pas venue vers lui pour se plaindre de sa condition, mais c’était la curiosité de Raphaël qui l’avait poussée à se confier. Elle semblait savoir de manière assez précise ce qu’elle risquait, donc le jeune homme se doutait qu’elle s’était déjà bien renseigné de ce qui risquait d’arriver à sa boutique. Soit par l’intermédiaire de contacts bien placés, soit par des témoignages qu’elle a entendu d’autre tenanciers. Elle affirmait que ses objets seraient envoyés en laboratoire pour qu’ils soient analysés pour déterminer s’ils étaient magiques. Pouvait-t on vraiment faire des analyses scientifique pour trouver de la magie dans un artefact ?  Raph l’ignorait. La vendeuse ajouta que c’était inutile car, comme elle l’avait déjà précisé plus tôt, ses objets étaient tout à fait ordinaire. Mais du coup…

«J’y pense… Toujours par curiosité. Les boules de Cristal sont un peu l’objet cliché des voyantes et différents médiums dans les films. Mais vous dites que l’objet en lui même n’a rien de magique. Est-ce qu’on pourrait voir l’avenir dans quelque chose d’autre ? Comme une bille par exemple ? Un simple jouet pour enfant.»

Encore une fois, le jeune homme craignait d’offenser cette dame avec ses questions un peu étrange. Il avait lu dans des fictions que certains voyant utilisaient des vasques d’eau pour voir le passé, le présent ou l’avenir dans le reflet. Bien sûr ce n’était que des fictions, comment savoir si c’était possible ? Et surtout, comment savoir que ça ne l’était pas… Mais l’idée de pouvoir lire l’avenir dans un oeil-de-chat le faisait sourire, et c’était vachement plus facilement transportable qu’une grosse boule de Cristal, et nettement moins fragile !

Après cela, la vendeuse évoqua la peine de prison qu’elle risquait si la boutique était jugée illégale. La prison, carrément ? Elle exagérait peut-être un peu non ? Elle devait surement faire erreur , elle ne pouvait pas se trouver au même endroit que les violeurs et les pédophiles juste en vendant de l’encens et des bougies. Une grosse amende, une interdiction d’exercer, pourquoi pas, mais la prison ?! Et pourquoi pas la peine de mort ?!

Lorsque que Raphaël changea de sujet en demandant si elle connaissait des gens qui arrivaient à des résultats avec les outils de divinations qu’elle proposait, elle réfléchit un instant avant de lui confier les différences expériences de certains de ses clients. Le Geek ne pu s’empêcher de regarder la paume de sa main gauche lorsque elle évoqua les lignes de la main. Elle finit par conclure en avouant qu’elle n’avait que peu de clients qui parvenaient à un résultat et que surtout, ils se faisaient discret depuis quelques mois.

«Et puis, ça ne doit pas être des clients réguliers je suppose. Enfin j’imagine qu’ils n’ont pas spécialement besoin d’une autre boule ou jeu de tarot et que du coup vous n’avez pas forcément de retours… » Il fit une courte pause avant d’ajouter «Oui… J’imagine que qu’il ne doit pas y avoir foule depuis les derniers décrets… »

Ils restèrent silencieux un moment, surement à philosopher intérieurement sur ce qui est légitime ou non. La femme coupa le flot de pensées de Raphaël en lui demandant pourquoi il se dirigeait vers la voyance comme choix pour son film, surtout avec les événements actuels.

«C’est vrai que je n’y avais pas pensé. Après… Ce n’est qu’une fiction. Et je trouve que les histoires de Magie, de Dragons ou autres histoires Mythologiques sont fascinantes. Qu’elles soient réelles ou non, ce n’est pas important. Après, le scénario ne tourne pas uniquement autour de la Grèce et de la divination. Je me suis inspiré de plusieurs mythes grecs pour le fil rouge de ce tournage, mais ils ont été plutôt modifiés. La partie voyance concerne Cassandre, cette prophétesse troyenne qui avait le don de voir l’avenir mais qui était condamnée à n’être jamais crue. J’utilise ce protagoniste pour prévenir le personnage principal de mon histoire de ce qu’il va lui arriver, un peu comme un spoiler.»

Le jeune homme se rendit compte qu’il parlait beaucoup, et s’arrêta. Après tout, la vendeuse devait probablement l’interroger par pure politesse. Elle s’en fichait probablement de son film mais c’était plus fort que Raph, dès qu’on le lançait sur son projet, il pouvait pas s’empêcher de parler, parler. Et encore, là il était un peu timide, cette femme l’intimidait un peu du coup il ne s’était pas trop lâché. Il aurait pu aller jusqu’au bout des choses en racontant toutes les idées qu’il avait eu pour son film.

«Bref, ce n’est pas simplement sur la voyance… C’est un Gloubi-Boulga de pleins de trucs que j’ai remodeler à ma sauce.»





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Soledad Velasquez
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Prendre le temps de discuter avec des nouveaux clients était toujours un plaisir pour Soledad, en fait ça faisait partie des choses qu’elle préférait dans son emploi au Witches Bazaar. Découvrir des objets exotiques et insolites était toujours agréables, mais eux ne répondaient pas à ses remarques. Particulièrement sociable, la mexicaine avait toujours aimé être entourée. Son groupe d’amis proches n’était peut-être pas si grand que ça -parce qu’elle savait que l’amitié, la vraie était rare et précieuse- mais elle ne disait jamais non à rencontrer de nouvelles personnes. Et pour ça, le Witches Bazaar était l’endroit idéal. D’un côté, comme de l’autre de la boutique, c’était bien souvent une expérience unique. Certes, ça l’était un peu plus souvent du côté sorcier, il fallait bien l’avouer, mais il fallait dire que les sorciers n’avaient clairement pas la même notion de bizarrerie que les moldus, alors tout de suite les limites étaient repoussées et les rencontres plus extravagantes les uns que les autres. Mais c’était aussi ce qui rendait certaines rencontres si spéciales quand elles arrivaient du côté moldu du bazar. Bien que les personnes sans pouvoirs soient le plus souvent assez conventionnelles, certaines se démarquaient plus que d’autres. C’était ces afficionados de voyance qui entraient dans la boutique les yeux brillants, émerveillés de voir que la gérante les prenait parfaitement au sérieux, tous ces curieux qui affirmaient avoir l’impression d’être entré dans une caverne au trésor -ce qui n’était pas une description très éloignée de la réalité-, ces grands voyageurs qui avaient des centaines d’histoires à raconter. Et même ce jeune homme qui affirmait dans le plus grand des calmes qu’il souhaitait acquérir une boule de cristal non pas pour pratiquer la divination, mais pour l’utiliser comme accessoire pour un film indépendant et qui pourtant prenait le temps de l’interroger sur cette pratique si particulière. Certains auraient pu s’en offusquer, mais pas Soledad, parce que c’était exactement le genre de nouveau client qu’elle aimait recevoir, ceux qui avaient dans leur cœur une curiosité sincère et dénuée de tout jugement. Ceux là elle les accueillait au Witches Bazaar les bras grands ouverts.

Même si le jeune homme avait l’air de savoir ce qu’il voulait, sa curiosité semblait plus forte que lui. Il admettait bien volontiers que son utilisation de la boule de cristal n’allait pas être très convenue, mais après tout on parlait de la pratique de la divination grâce à un globe en verre ça n’avait déjà rien de convenu à la base, mais il montrait tout de même de l’intérêt pour la divination. Pour Soledad c’était ça le plus important : ne pas se montrer fermé à des domaines qui nous étaient inconnus et nous paraissaient étranges. A ses yeux c’était souvent dans ce genre de cas qu’on découvrait des pépites. Malheureusement la voyance était souvent mal vue, aussi bien chez les moldus que les sorciers, pour une fois ils s’accordaient sur un point. Néanmoins, ce jeune moldu paraissait sincèrement intéressé, il avouait ne pas connaitre grand-chose à cette spécialité, et même ne pas comprendre toutes les explications de la mexicaine, mais il avait l’air de faire de son mieux aussi Soledad s’efforçait-elle d’être la plus claire possible. « Bah, je verrais bien. Comme je vous l’ai dit, le premier usage que je comptais en faire était davantage à but d’accessoire. » Elle hocha la tête, compréhensive. Elle n’avait pas pour objectif que ce jeune homme se mette à la divination, elle savait que c’était une pratique pour laquelle il fallait ressentir une forme d’attirance, la divination n’était pas quelque chose qu’on pouvait forcer, elle voulait juste s’assurer qu’il ne parte pas avec de faux aprioris sur le sujet. Surtout en tant que moldu, la plupart se faisaient déjà assez d’idées comme ça sur la magie, pas la peine qu’une nouvelle personne ne quitte le Witches Bazaar en s’imaginant que la voyance était une invention du diable. De ce qu’elle voyait, Soledad avait le sentiment d’avoir plutôt bien réussi sa mission.

« J’y pense… Toujours par curiosité. Les boules de Cristal sont un peu l’objet cliché des voyantes et différents médiums dans les films. Mais vous dites que l’objet en lui même n’a rien de magique. Est-ce qu’on pourrait voir l’avenir dans quelque chose d’autre ? Comme une bille par exemple ? Un simple jouet pour enfant. » Soledad ouvrit de grands yeux surpris. Voir l’avenir dans autre chose qu’une boule de cristal était plutôt monnaie courante, pour ça la mexicaine utilisait aussi les étoiles, le marc de café ou les feuilles de thé. Dans les moyens moins connus, il y avait l’arithmancie aussi qui permettait aux chiffres de dévoiler le futur. Certains sorciers utilisaient même des carcasses d’animaux, la mexicaine n’avait cependant jamais approché cette manière de faire qui flirtait dangereusement avec la magie noire. Tout ça, très peu pour elle. En revanche, ce que proposait le brun ça c’était du jamais vu. « Une bille ?  Je n’y avais jamais pensé ! » Avoua-t-elle avec un léger rire. En voilà une idée innovante, il était plein de ressources ce petit moldu ! Pour quelqu’un qui ne s’intéressait pas vraiment à la divination il avait de la suite dans les idées. C’était vraiment du jamais vu, si la boule de cristal était clichée pour les profanes, pour les voyants elle était plutôt emblématique. Néanmoins, l’idée la faisait sourire. « Ça doit pouvoir se tenter, mais j’imagine qu’il faut une très bonne vue alors ! » Elle essaya de se représenter la scène, pour sûr une bille serait plus facile à transporter, mais y voir clairement les visions du futur serait peut-être un peu plus compliqué tout à coup. Soledad étouffa un nouveau rire en s’imaginant, armée d’une loupe, tenter de lire leur avenir aux visiteurs de Neverland.

Et la curiosité du moldu ne s’arrêtait pas là, voilà qu’il l’interrogeait sur les clients qui venaient acheter des artefacts de voyance. S’il ne paraissait pas si innocent, Soledad aurait pu se demander si cette soif de savoir ne cachait pas la méfiance d’un Blood Circle en recherche d’informations incriminantes. Même si Soledad ne croyait pas en cette explications elle prenait tout de même soin de rester prudente dans ces propos. Elle exposait les choses sans montrer son profond attachement pour la divination, elle parlait de ses clients en restant volontairement floue dans ses descriptions et en précisant qu’ils n’étaient plus dans les parages afin de ne pas les mettre en danger. La mexicaine n’aimait pas devoir se montrer si méfiante avec ses nouveaux clients, mais vu la situation actuelle elle n’avait pas le choix, si elle en disait trop c’était elle qui finissait en danger. Tous ses propos étaient donc soigneusement pesés. « Et puis, ça ne doit pas être des clients réguliers je suppose. Enfin j’imagine qu’ils n’ont pas spécialement besoin d’une autre boule ou jeu de tarot et que du coup vous n’avez pas forcément de retours… » Soledad hocha la tête, effectivement il était inutile pour un voyant d’entasser les jeux de tarot ou les boules de cristal. Surtout que la plupart d’entre eux possédaient un artefact qui avait une valeur sentimentale plus puissante que les autres et vers lequel ils se tournaient plus volontiers. Pour la brune c’était le jeu de tarot offert par son abuela avant qu’elle ne quitte le Mexique. « Oui… J’imagine que qu’il ne doit pas y avoir foule depuis les derniers décrets… » Une légère moue s’afficha sur les traits de la mexicaine. Là encore il avait raison, les moldus se faisaient plus rares depuis que le Blood Circle s’était dévoilé et diffusait sa haine des sorciers. Certains voyaient désormais la boutique avec un mélange d’animosité et de craintes, d’autres avaient peur d’être assimilés à des activités désormais proscrites par le gouvernement. Clairement le chiffre d’affaire de la boutique côté moldu avait fait le grand plongeon, heureusement le côté sorcier comptait toujours autant de clients. Devoir fermer la boutique aurait été un crève cœur pour Soledad. « Mon nombre de client a réduit, oui. Quant à mes clients adeptes de voyance, vous seriez surpris. Ils trouvent toujours une excuse pour passer, mais je crois plutôt qu’ils sont contents de pouvoir discuter avec quelqu’un qui ne les juge pas. » Répondit-elle avec un doux sourire. C’était sûrement d’autant plus vrai maintenant que la pratique de la voyance était condamnée par le gouvernement. Mais bien sûr les moldus qui la pratiquaient ne pouvaient plus venir discuter en paix, sous peine de connaitre une véritable chasse à la sorcière. Le sourire de la brune se fit peiné un instant alors qu’elle se demandait ce que le moldu dirait s’il savait qu’en face de lui se tenait une véritable porteuse du troisième œil. Consciente qu’elle venait plus ou moins d’avouer qu’elle n’avait rien contre ceux qui pratiquaient des activités assimilées à la magie -et par extension les sorciers- elle observa le moldu pour juger de sa réaction.

Ce n’était pas facile de le considérer comme un potentiel membre du Blood Circle quand il parlait de son projet de faire un film traitant de la mythologie grecque et de la divination. Soledad doutait fortement que les moldus haineux s’intéressent à de tels sujets. Dommage pour eux, ça leur ouvrirait un peu l’esprit. Bien sûr, le jeune homme pouvait mentir pour l’embobiner, mais la voyante avait du mal à y croire. Ça ne l’empêcha donc pas de l’interroger à son tour, elle aussi était curieuse après tout. « C’est vrai que je n’y avais pas pensé. Après… Ce n’est qu’une fiction. Et je trouve que les histoires de Magie, de Dragons ou autres histoires Mythologiques sont fascinantes. Qu’elles soient réelles ou non, ce n’est pas important. Après, le scénario ne tourne pas uniquement autour de la Grèce et de la divination. Je me suis inspiré de plusieurs mythes grecs pour le fil rouge de ce tournage, mais ils ont été plutôt modifiés. La partie voyance concerne Cassandre, cette prophétesse troyenne qui avait le don de voir l’avenir mais qui était condamnée à n’être jamais crue. J’utilise ce protagoniste pour prévenir le personnage principal de mon histoire de ce qu’il va lui arriver, un peu comme un spoiler. » C’était qu’il avait l’air passionné le petit ! C’était vraiment plaisant à entendre, Soledad aimait bien sa manière de voir les choses. Elle se demandait bien ce que cela allait donner et si elle aurait un moyen de voir ce film quelque part. Heureusement qu’elle avait eut une éducation moldue, elle était capable d’utiliser internet comme n’importe qui. « Bref, ce n’est pas simplement sur la voyance… C’est un Gloubi-Boulga de pleins de trucs que j’ai remodeler à ma sauce. » Soledad eut un sourire, ah oui heureusement qu’elle avait été à l’école avec des moldus, sinon elle se serait certainement interrogée sur la signification du mot Gloubi-Boulga et elle aurait grillé sa couverture. Ça aurait été une manière bien stupide de dévoiler à ce moldu qu’elle était en réalité une sorcière, surtout après toute la discussion qu’ils avaient eu sur la divination. Bon, au moins s’il mélangeait les sujets il y avait moins que chance pour que le Blood Circle ne voit dans son film un instrument de propagande pro-magie. A moins que ce ne soit un des buts recherchés ? C’était difficile à dire. « Les fictions ont souvent plus de pouvoir qu’on ne le croit. » Souffla-t-elle avec cette idée en tête. Ne serait-ce pas merveilleux ? Si par un simple film amateur, ce jeune homme pouvait faire changer quelques mentalités ? Soledad en était convaincue, mais elle était aussi consciente que parler ouvertement de la magie, même à travers la Grèce antique, représentait un risque. « Faites juste attention à la manière dont vous présentez les choses, en ce moment les gens ont tendance à voir le mal partout. » Elle jeta un coup d’œil au jeune homme. Moldu ou pas, il avait l’air d’être une bonne personne, la mexicaine aurait détesté qu’il lui arrive quelque chose. Autant le mettre en garde, s’il s’interrogeait sur sa boutique et la sécurité de sa gérante, il en allait de même pour ses propres actions.

Avec un dernier sourire, Soledad tourna les talons pour se diriger vers son comptoir. Elle y déposa la précieuse boule de cristal qu’elle commença à emballer avec soin dans du papier bulle pour la protéger pendant le transport. « Vous cherchez autre chose pour votre film ? J’ai des bouquets de laurier qui pourraient servir de décorations ou d’accessoires. Si vous voulez faire un tour pour chercher l’inspiration n’hésitez pas. » Demanda-t-elle tout en s’occupant d’empaqueter le globe. Un instant elle leva le nez de son ouvrage pour croiser le regard du jeune moldu. Elle lui fit un sourire, ce qu’il cherchait au Witches Bazaar n’était peut-être pas très conventionnel, mais il avait tout de même toutes les chances d’y trouver son bonheur. Il pouvait en profiter.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
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Raphaël Millet
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Ven 24 Avr - 3:33
FAÇONNER UNE VRAIE HÉROÏNE EST UN ART QUI MEURT
«Il ne faut pas confondre sécurité et connerie »


Raphaël avait eu quelques appréhensions en rentrant dans cette boutique. En fait, il ne connaissait absolument rien à l’ésotérisme. Au début il n’avait aucun avis sur le sujet, puis il a rencontré Hyacinthe. Bon, “rencontrer” c’est un bien grand mot, le jeune homme était simplement passé récupérer des affaires qu’il avait oublié chez Tom, le coloc de Raph, lorsqu’il avait fugué en Norvège. Ce jour là, Raph avait appris des choses intéressantes sur son colocataire. Enfin il avait surtout appris que, vraisemblablement, il savait se comporter en connard même si Raph n’a jamais eu l’occasion de le constater par lui même. Hyacinthe lui avait surtout révélé que lorsqu’il avait fugué, sa mère l’avaient retrouvé grâce à une voyante dans une cirque. Même si l’idée paraissait saugrenue, cela avait influencé un peu Raphaël dans ses idées. Pourquoi Hyacinthe lui aurait menti, surtout dans ce contexte là ? C’était ce même jour qu’il y avait eu l’incident à la fête foraine, et que le monde sorcier fut révélé. Si la magie existait, pourquoi pas la voyance ? Entre temps, des mesures anti-sorciers avaient été prises, mais ce genre de boutiques persistait. Si la magie était illégale, et si la voyance fonctionnait vraiment, pourquoi serait-elle autorisée ? C’est pour cela que Raphaël était légèrement sceptique vis à vis de ce genre de magasins. Il ne pouvait pas savoir à l’avance si il risquait d’avoir affaire à des charlatans ou à des gens limite sectaires.

En fin de compte, il était plutôt bien tombé sur le Witches Bazaar. La vendeuse avait été compréhensive, et vraiment patiente malgré les questions du jeune homme. Elle était visiblement quelqu’un de passionnée par sa boutique et ça se ressentait sur sa manière d’aborder le jeune homme. Elle ne donnait pas l’impression d’essayer de vendre sa camelote ou de convertir Raphaël à ses croyances. Ce dernier avait joué carte sur table en lui parlant de ses projets et de son scepticisme vis à vis de l’ésotérisme. La femme aurait pu être agacée par ce manque de conviction de la part de Raphaël, le fait qu’il puisse remettre en question ce genre de pratiques. Mais non, elle était restée patiente, malgré certaines questions qui pouvaient paraître idiotes, à lui expliquer certaines choses. Raphaël trouvait le sujet intéressant car, même s’il ne pratiquerait probablement jamais la divination, ça enrichissait sa culture, et c’était important d’en  apprendre sur un maximum de sujets. Tout ce qu’il pouvait retenir sur n’importe quel sujet était susceptible de l’aider plus tard, pour des idées de scénarios, ou de personnages. Ainsi, c’était comme ça qu’il en était venu à demander si on pouvait consulter l’avenir dans une simple bille de verre, comme dans une boule de cristal. C’était donc théoriquement possible, à condition d’avoir une bonne vue. Il ignorait encore comment exploiter cette information, mais sa curiosité était contentée.

Le discussion dérivait par ci, par là, puis ils en vinrent à parler des différents client qui venaient dans la boutique, ainsi que des nouveaux décrets interdisant la magie. La vendeuse avoua que son nombre de client avait diminué, rien de surprenant avec toutes ces lois et la peur d’être pris pour un sorcier en utilisant ce genre d’objets. La femme le prévint qu’il allait être surpris et elle ne s’était pas trompé.

«Ils continuent de venir ? » Raphaël ne put réprimer un sourire «Je trouve ça touchant, le fait qu’ils continuent de vous voir avec les temps qui courent.» Il fit une courte pause avant d’ajouter. «C’est dommage que votre commerce soit touché à cause des lois anti-magie. Mais c’est vrai que les gens ont peur ou ne savent pas. Même moi, j’étais pas sûr en entrant d’avoir le droit de me promener avec une boule de cristal.»

Raphaël ne releva pas le fait que la femme ne jugeait pas ses clients adeptes de voyance. Concrètement, il y avait plus de chances qu’elle tombe sur des clients qui tapent dans la voyance plutôt que dans ceux qui cherchent un accessoire de tournage pour un film amateur… Et le fait que ces personnes aient une activité qui puisse être assimilé à de la magie… Franchement, ça lui en touchait l’une sans faire bouger l’autre. Ces gens ne pratiquaient même pas de la “vraie” magie, il n’y avait aucune raison de s’offusquer ou de les dénoncer. Il ne fallait pas non plus voir le mal partout. Finalement, ils discutèrent sur le projet vidéo de Raphaël qui nécessitait cet accessoire. Le jeune homme expliqua le contexte, que ce n’était pas simplement sur la divination mais surtout sur une Mythologie Grecques revisitée. La vendeuse le mit en garde sur la pouvoir que pouvait avoir la fiction sur les gens et de se méfier des mauvais interprétations des gens.

«Les gens veulent interpréter tout et n’importe quoi de nos jour. Comme si chaque choses avaient un sens, comme si il y avait forcément une raison à tout.» Raphaël soupira «Le plus triste dans l’histoire, c’est que deux personnes aux idées diamétralement opposées vont interpréter une même oeuvre, mais pour que ça aille dans leur sens. C’est d’un ridicule c’est juste une question de point de vue.» Pendant qu’il parlait il suivait la dame qui se dirigeait vers le comptoir avec la future boule de cristal du jeune homme. «Par exemple, dans mon histoire, sans entrer dans les détails. Eurydice est destinée à éliminer des créatures du mal, que ça soit des goules, des fantômes ou des sorcières maléfiques, celles des contes pour enfants. En fondant une famille, elle perdrait ses pouvoirs, et il n’y aurait plus personne pour protéger le monde, et comme elle a trouvé l’amour elle part en quête pour transférer ses pouvoir en sa soeur jumelle.» Raphaël expliqua que rien que ce passage là, il aurait pu être interprété de plusieurs manières «”Les sorcières sont des créatures du mal, il faut les exterminer” ou alors “Waw, on déteste tellement les sorcières qu’on est prêt à sacrifier une vie de famille pour pouvoir les exterminer” alors qu’en fait, c’est juste que je suis un pauvre étudiant qui fait un projet de tournage pour s'entraîner et que j’ai fait un scénario à la va-vite. Y’a pas de sens caché.»

Cependant, cette femme avait raison, il fallait faire attention. Il n’avait pas parlé de tous les détails du scénario prévu parce que sinon la discussion serait interminable, et il allait saouler cette pauvre femme avec son discours à rallonge. Mais il y avait bien un détail qu’il hésitait à incorporer ou non dans le scénario. Dans la quête d’Eurydice pour récupérer les artefacts permettant de transférer ses pouvoirs, il avait pensé à des gentilles sorcières, qui l’aideraient dans sa mission. Mais Raphaël se demandait si cette partie du scénario ne serait pas perçu négativement par certaines personnes. La vendeuse commença à emballer soigneusement l’article pour le protéger.

«En art, que ça soit en musique, en cinéma en littérature et j’en passe… On peut difficilement prouver qu’une chose est orientée vers telle ou telle idée. Bon… C’est à double tranchant, parce que c’est également difficile de prouver que ça ne l’est pas. Mais on peut pas m’interdire parce que je parle de Magie au cinéma. Et après quoi ? On censure Gandalf dans le Seigneur des Anneaux ? On interdit la classe “mage” dans les JDR et je MMORPG ? On fait un autodafé des livres d’Heroïc Fantasy et on distribue Bible, Coran et Torah à tous les enfants Britanniques ? Putain, le gouvernement aurait toute la population à dos s’il se mettait à confondre sécurité et connerie. »

La femme ne perdait pas son instinct de vendeuse, et elle lui proposa divers articles. Bien sûr, Raphaël savait qu’on ne cherchait pas à le traire, il avait bien compris qu’elle essayait de répondre aux attentes du jeune homme en lui proposant des articles qui pourraient l’intéresser. Il refusa les bouquets de lauriers, prétextant que le tournage aurait lieu dans un moment et qu’il avait peur de les abîmer et de semer des feuilles de partout. Cependant, il ajouta qu'il gardait en tête l’idée d’en faire des couronnes pour les scènes finales. Il promit de repasser pour le laurier, s’il pensait pouvoir exploiter l’idée.

«Par contre, je vais faire un tour effectivement. Vous avez tellement de trucs ici, c’est incroyable. C’est un véritable musée culturel.»

Raphaël était réellement fasciné par la partie antiquité. C’était vraiment par plaisir des yeux qu’il allait faire un tour, même s’il savait qu’il n'achèterait probablement rien d'autre aujourd'hui.


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Lun 4 Mai - 15:46




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Soledad ☽ ☾ Raphaël


L’époque qu’ils vivaient était décidément bien étrange. Depuis la révélation du secret sorcier et la montée en puissance du Blood Circle Soledad assistait à l’évolution de la société moldue. Depuis sa boutique, elle était même un témoin privilégié. Les choses n’étaient plus les mêmes, elle était bien placée pour le savoir. Il ne s’agissait pas de se contenter de lire dans la presse la haine ou la peur que ressentaient les moldus à l’égard de ceux qui naissaient avec des pouvoirs, elle savait que les journaux n’étaient pas tous toujours très fiables et qu’ils ne reflétaient pas forcément le point de vue de toute la société. Ce qui aurait été une tâche impossible bien sûr, le monde était trop complexe pour ça. C’était certainement depuis le Witches Bazaar que Soledad pouvait le mieux entrevoir l’état d’esprit des moldus. Et pour cela, elle n’avait pas eu besoin d’attendre bien longtemps. Dès le lendemain des évènements de la fête foraine les choses avaient commencé à changer. C’était le Blood Circle qui avait forcé une pauvre sorcière à causer la destruction, mais tout ce que les moldus voyaient c’était que la magie existait et qu’elle pouvait faire beaucoup de mal autour d’elle. Peut-être que si elle avait été à leur place, Soledad aurait vu les choses de la même manière, mais ce n’était pas le cas et elle se retrouvait, impuissante, à voir toute une société se faire manipuler pas un groupe plus dévastateur encore. Elle n’avait pas eu besoin de quitter sa boutique pour voir que la peur s’infiltrait partout dans le monde moldu. Le Bazaar avait toujours été une particularité dans le paysage londonien, avec ses objets exotiques, ses articles de voyance et ses herbes médicinales. Une boutique qui s’était toujours revendiquée originale et différente, qui avait su trouver son public parmi les anglais curieux et en quête d’inattendu. Sauf que depuis les révélations du Blood Circle, les clients de la partie moldue du Witches Bazaar s’étaient drastiquement réduits. Parmi ceux qui venaient encore, Soledad pouvait discerner de l’appréhension et de la méfiance. Certains se hâtaient pour faire leurs achats, ignorant superbement la partie dédiée aux arts occultes comme si ça pouvait leur faire oublier que leur monde était désormais gouverné par la haine et l’ignorance, d’autres déambulaient avec une défiance glaciale, tentant certainement de juger si les lieux devaient être dénoncés aux autorités. C’était donc ça le monde dans lequel ils vivaient désormais, celui de la crainte et de la suspicion.

Soledad trouvait ça bien triste qu’ils en soient arrivés là. Le Witches Bazaar avaient toujours fait lever quelques sourcils, mais ça n’avait jamais empêché les clients de franchir le pas de la porte. Désormais les choses étaient bien différentes et elle le regrettait. La mexicaine avait toujours aimé discuter avec les clients moldus, même les plus sceptiques ou les plus bornés, elle trouvait leur point de vue intéressant. Ils avaient tous quelque chose à apprendre les uns des autres, moldus comme sorciers. Si les deux sociétés avaient pu évoluer main dans la main elle était persuadée qu’elles auraient pu accomplir des choses extraordinaires. Mais c’était impossible désormais, à cause d’un groupe qui poussait à la peur, tout ça parce qu’ils ignoraient tout de ce qu’ils avaient en face d’eux. Les clients férus d’art et adeptes d’objets exotiques qui avaient pris l’habitude de venir pour voir les dernières nouveautés se faisaient rares car ils avaient peur d’être assimilés à des pratiquants de la magie. Quant à ceux qui pratiquaient véritablement la divination au niveau moldu, ils avaient rapidement compris qu’ils se mettaient en danger en montrant leur intérêt pour cette pratique. « Ils continuent de venir ? » Soledad regarda son jeune client, surprise. « Je trouve ça touchant, le fait qu’ils continuent de vous voir avec les temps qui courent. » Oh, il l’avait de toute évidence mal comprise, enfin sûrement s’était-elle mal exprimée. Soledad aurait adoré que ses clients adeptes de divination continuent à venir la voir malgré les temps troublés. Ils étaient de loin ceux qu’elle préférait, ils avaient l’esprit ouvert et une curiosité sans fin. Discuter avec eux était toujours un plaisir, là la mexicaine ne se sentait pas jugée et l’inverse était également vrai. « Oh non, je parlais d’avant que tout ne se complique. » Avant qu’un groupe ne décide d’inculquer la crainte à tout une société et ne prône la malveillance envers la moitié de l’humanité. « Comme je le disais désormais ceux qui s’intéressent à la voyance se font plus discret. C’est sûrement plus prudent pour eux. » Expliqua-t-elle pour tout mettre au clair. On ne savait jamais, si jamais le jeune homme se révélait membre du Blood Circle, il était plus sage qu’il soit bien conscient que les clients qui s’intéressaient à une certaine forme de magie ne pourraient plus être trouvés ici. Il était préférable d’être prudent, ce qui selon Soledad était bien dommage, mais aussi important. Il en allait de la sécurité de ses clients, mais aussi de la sienne.

« C’est dommage que votre commerce soit touché à cause des lois anti-magie. Mais c’est vrai que les gens ont peur ou ne savent pas. Même moi, j’étais pas sûr en entrant d’avoir le droit de me promener avec une boule de cristal. » Soledad pencha la tête dans un petit signe de reconnaissance. La sollicitude de ce jeune homme était touchante, il paraissait sincèrement contrit quant à la situation de la boutique. Il était aussi agréable de l’entendre prononcer ses doutes à haute voix. La mexicaine avait toujours préféré l’honnêteté aux vérités prononcées à demi-mot, il n’avait pas peur de partager sa crainte et elle lui en était reconnaissante. Elle avait vu bien trop de clients choisir de faire demi-tour avant même d’avoir touché la poignée de la porte, au moins lui il assumait ses questionnements. Qui d’ailleurs n’avaient rien de déplacés, il avait raison de se montrer prudent lui aussi. « Vous n’avez rien à craindre. Au fond, c’est juste un globe en verre. » Le rassura-t-elle de nouveau en montrant la boule de cristal. Que le Blood Circle s’amuse donc à trouver de la magie là dedans, ils allaient bien s’amuser, et surtout perdre un temps considérable. Ce qui n’aurait peut-être pas été plus mal au final, qu’ils passent donc leur temps à étudier des objets qui leurs faisaient peur alors qu’ils n’avaient rien de magique, au moins pendant ce temps ils laisseraient les vrais sorciers vivre en paix. C’était une idée qui faisait sourire Soledad, même si elle était loin de se porter volontaire pour que ce soit les objets du Bazaar qui soient étudiés sous toutes les coutures. Les conséquences se révéleraient pour elle bien plus dramatiques que quelques démêlés avec le gouvernement anglais. Mais c’était peut-être leur lot à tous désormais, devoir faire attention à ce qu’ils disaient, faisaient, ou sur quoi ils portaient leur intérêt. Les pratiques un peu en marge de la société avaient toujours été pointées du doigt mais maintenant c’était pire. Il était maintenant terriblement facile pour les moldus aux esprits étriqués de voir de la magie partout et d’accuser n’importe qui juste parce qu’il était un peu différent. Soledad n’aurait pas été étonné de voir certains en profiter pour se venger ou s’en prendre à des personnes qu’ils ne portaient pas dans leur cœur, accuser quelqu’un c’était le meilleur moyen pour l’ôter de son chemin. La voyante n’était habituellement pas aussi pessimiste, elle cherchait toujours le bon chez l’autre, mais en ce moment le Blood Circle et sa haine aveugle lui rendait la tâche bien plus compliquée.

Ce fut pour cette raison qu’elle mit le jeune homme en garde sur le court métrage qu’il comptait tourner. Il avait l’air motivé et plein d’idées mais traiter de mythologie, de voyance et de prophétesse dans un monde qui condamnait toutes les formes de magie pouvait se révéler dangereux. Soledad voulait bien croire qu’il n’avait rien à voir avec le Blood Circle et leurs idéaux mais ce n’était pas pour autant qu’il était parfaitement en sécurité et qu’il pouvait traiter de tous les sujets sans se retrouver soupçonné d’avoir des liens avec le monde sorcier. Les membres de l’organisation n’avaient pas l’air de s’embarrasser à faire des enquêtes poussées sur ceux qu’ils soupçonnaient. S’il parlait de magie, alors il y avait fort à parier que le Blood Circle ne chercherait pas plus loin. « Les gens veulent interpréter tout et n’importe quoi de nos jour. Comme si chaque chose avait un sens, comme si il y avait forcément une raison à tout. Le plus triste dans l’histoire, c’est que deux personnes aux idées diamétralement opposées vont interpréter une même œuvre, mais pour que ça aille dans leur sens. C’est d’un ridicule c’est juste une question de point de vue. » Soledad hocha lentement la tête. Il n’avait pas tort, c’était certains, chacun voyait ce qu’il voulait dans les œuvres qu’il étudiait. A partir de là, les avis pouvaient diverger, c’était d’ailleurs ce qui créait des débats intéressants, mais pour le coup il y avait fort à parier que le Gouvernement moldu ne laisserait aucune place à ces débats. Leur interprétation était ce qui ferait foi, tout avis divergent serait alors condamné. C’était fou comme une révélation aussi importante que l’existence des sorciers pouvait aider le Gouvernement à créer une société totalitaire.

Tout en retournant au comptoir, Soledad écouta le jeune homme lui parler du scénario qu’il avait imaginé. Une histoire d’héroïne destinée à éliminer les créatures du mal, dont -étrangement- des sorcières maléfiques. La voyante s’empêcha de réagir à cette mention. Lorsqu’il se qualifia de pauvre étudiant avec un scénario à la va vite, Soledad se dit qu’elle n’était pas vraiment d’accord avec lui, il avait un projet sérieux et réfléchi. Cependant, il était dommage qu’il ne parle que de sorcières comme des créatures malfaisantes. Jusque là, la mexicaine ne l’avait pas vu comme un partisan du Blood Circle, ou même un moldu qui partageait leurs opinions. Peut-être avait-elle fait fausse route depuis le début ? Dévoiler son scénario revenait peut-être à lui dévoiler ses idéaux. Peut-être était-il d’accord avec ce qu’il avançait, que toutes les sorcières étaient obligatoirement mauvaises et devaient être éliminées, le tout sous la forme d’une sorte de mission suprême qui requérait des sacrifices. Ça avait l’air d’être le genre de chose qui plairait beaucoup au Blood Circle. S’il n’y avait pas de sens caché à ce qu’il expliquait, alors Soledad avait peut-être bien fait de faire attention à ne pas trop lui en dire. Puisqu’elle ne pouvait pas changer de discours soudainement sous peine d’éveiller les soupçons, elle s’efforça de garder la même ligne de conduite. « Il y aura toujours quelqu’un pour mettre une étiquette sur votre œuvre, faites juste attention à ne pas en perdre le contrôle. Qu’il y ait un sens caché ou pas, il est facile de prêter les intentions qui nous intéressent à l’auteur. Prenez garde, ce serait dommage que les mauvaises personnes affirment que vous avez les mauvaises intentions. » Avança-t-elle avec prudence. Peut-être avait-elle mal compris ses intentions, ou ne savait-elle pas tout. Ou alors il était possible qu’il n’ait pas songé à l’impact que pourrait avoir son film sur son public. Dans tous les cas il serait bien dommage que l’idée qu’il en avait ne lui échappe. Et si grâce à ça il voulait enfoncer encore plus la communauté sorcière, eh bien il n’y avait pas grand-chose que Soledad puisse faire sans se dévoiler complètement. Maintenant c’était à lui de suivre le chemin qui lui paraissait le plus en adéquation avec ses idées.

C’était cependant toujours aussi difficile d’imaginer le jeune homme comme un suiveur du Blood Circle. Soledad s’efforça donc de toujours le considérer avec un œil neuf et un esprit ouvert. Après tout, elle n’avait peut-être pas toutes les informations en main. Pour le moment ce client ne semblait pas être une menace immédiate et la mexicaine ne lui avait donné aucune information qui pourrait la mettre elle ou ses clients en danger. Autant voir la suite avant de se forger un avis. Et elle eut certainement raison d’adopter cet état d’esprit car la suite de ses explications étaient déjà plus rassurantes. Il semblait atterré à l’idée qu’on puisse l’interdire de parler de magie dans son film et fit le parallèle avec de nombreuses références culturelles qui traitaient de la sorcellerie. Certes, il paraissait inimaginable de voir le Gouvernement interdire soudainement toutes ces références. Ça serait une perte immense pour la culture mais aussi pour la liberté de penser. Cependant si Soledad partageait l’avis du jeune homme, elle se montrait plus prudente quant il s’agissait de juger de la réaction qu’aurait la population face à de telles décisions. « Vous seriez surpris de ce que les gens sont prêts à accepter quand ils ont peur. Tout est encore trop récent, les révélations sont trop choquantes, certains préfèrent fermer les yeux et se laisser porter, ils trouvent ça plus rassurant. » Avança-t-elle avec douceur. Après tout le Gouvernement appelait à dénoncer les actes sorciers, même les plus inoffensifs, accomplis par des enfants ou des personnes bien intentionnés. Il appelait à la haine et la destruction. Et Soledad ne voyait aucun moldu se dresser contre ces actions, il n’y avait pas de manifestations en vue pour dénoncer les conditions dans lesquelles étaient traités les sorciers innocents. Certes, il y avait les moldus qui rejoignaient l’Ordre, mais on était bien loin de voir le Blood Circle se mettre toute une population à dos. C’était une constatation amère mais nécessaire, en ces temps de crise, compter sur le soutient de la population moldue relèverait de la naïveté. Tant qu’ils n’étaient pas personnellement touchés, les moldus -ceux qui ne leur vouaient pas une haine sans fin- ne se battraient pas pour de telles causes, il était plus simple de détourner le regard et de continuer sa petite vie bien rangée. Soudainement, devenir aveugle les arrangeaient bien. « Ils en oublient même qu’il n’y a rien qui traite plus de magie que les livres religieux. » Souligna-t-elle en haussant un sourcil. Ces écrits, Soledad avait grandit avec, dans son Mexique où les frontières entre religion et magie étaient bien plus fines que dans le reste du monde. Et ce qu’elle avait entendu, elle l’avait toujours apparenté de la magie. Marcher sur l’eau, voir des anges s’adresser aux hommes, ouvrir un chemin dans la mer. En quoi était-ce différents des sortilèges que les sorciers lançaient ? A ses yeux, ça ne l’était pas tant que ça. Mais étrangement, ça arrangeait bien les moldus de ne pas le voir. C’était quand même de sacrés hypocrites.

Soucieuse de ne pas trop s’étaler sur ses idées, Soledad se concentra de nouveau sur l’essentiel, bien moins dangereux pour elle à aborder avec un jeune moldu dont elle ignorait tout. Reprenant son rôle de vendeuse du Witches Bazaar, elle l’invita à faire un tour dans la boutique pour voir s’il trouvait quelque chose d’autre susceptible de l’intéresser pour son film. Elle avait bien compris qu’il cherchait des accessoires et qu’il n’avait pas forcément beaucoup de moyens, ce qui n’était pas vraiment un souci puisque la boutique proposait des articles à tous les prix. Elle lui proposa du laurier, comme il le souligna cela pourrait faire une belle couronne mais il déclina tout de même poliment la proposition. « Par contre, je vais faire un tour effectivement. Vous avez tellement de trucs ici, c’est incroyable. C’est un véritable musée culturel. » Soledad hocha la tête avec un sourire. La comparaison avec un musée lui faisait plaisir, elle avait toujours aimé ces endroits où il y avait tant d’histoires à raconter. C’était pour elle un véritable compliment. « Merci. » Répondit-elle avec un sourire plus grand encore. Tout en posant la boule de cristal soigneusement emballée sur le comptoir, elle songea que c’était bien dommage de ne pas avoir plus de conversations aussi intéressantes avec les clients moldus. Soledad espérait qu’il reviendrait. Après tout, au Bazaar il y avait quelque chose pour tout le monde. Même des décors pour les apprentis cinéastes.

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Façonner une vraie héroïne est un art qui meurt ♣ Soledad Velasquez ♣
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