Aujourd'hui c'est Noël, je suis dans ma chambre, assise à mon bureau une plume dans les mains. Je m'apprête à écrire mon histoire. A quatorze ans, n'est-ce pas un peu jeune, me direz-vous ? Oui, probablement, mais c'est plutôt une envie, un besoin. Pourquoi ? Je l'ignore encore, mais on ne fait jamais rien au hasard et même si la signification de ce besoin ne m'apparaît pas encore clairement, cela viendra avec le temps j'en suis persuadée. Donc, commençons. Je m'appelle Septima Ombrage et si mon nom de famille vous dit quelque chose, c'est normal, seulement vous serez gentil de ne pas évoquer cette...personne devant moi, elle a apporté le discrédit sur l'ensemble de la famille et son prénom est pour nous aussi tabou que le fut le nom du Seigneur des Ténèbres, alors c'est vous dire.  Je suis la fille de William et Elianor Ombrage, j'ai un frère aîné, Marcus, notre entente à tous les deux est...comment dire ? Plutôt changeante. Un coup on s'adore et l'autre on se déteste. Cela dépend des circonstances.

Depuis toute petite, j'ai l'habitude de ne manquer de rien. Enfant, j'étais débordante d'énergie, toujours le sourire aux lèvres, un éclat malicieux dans le regard. J'étais déjà curieuse de tout, je voulais tout comprendre. Si les premières années de ma vie, j'étais souvent collée à mon frère aîné, j'ai rapidement appris à mettre de la distance entre lui et moi. Son comportement à la maison n'étant pas vraiment le modèle que je voulais copier étant donné les ennuis que cela lui attirait. Mon père me dit souvent que du jour où j'ai su crapahuter à quatre pattes dans la maison, dès que je disparaissais, on pouvait me retrouver près de la bibliothèque, un livre posé, à l'envers la plupart du temps, sur mes genoux. Peu importe le sujet du livre puisque j'attrapais le premier livre à ma portée.  Aujourd'hui, cela n'a pas beaucoup changé, je me réfugie souvent dans la lecture quand quelque chose ne va pas ou pour me détendre tout simplement. La seule différence c'est que maintenant, je choisi le livre que je veux lire. J'ai eu une manifestation de magie instinctive à cinq ans. Je me faisais gronder par ma mère parce que j'avais fait une bêtise et elle leva la main, elle n'allait pas me frapper, mais à l'époque je l'ignorais, et par peur je fermais les yeux. Quand je les ai réouvert, j'étais dans un massif de fleurs devant la maison. Bien sûr j'ai pleuré, ne comprenant pas vraiment ce qu'il m'était arrivé, de plus, les épines des fleurs m'avaient griffé les jambes, nous étions en plein été et j'avais une petite robe très jolie, mais qui m'arrivait à peine au-dessous des genoux, si bien que mes mollets saignèrent un peu. Mis à part la dispute, ma mère ne me donna pas de punition pour la bêtise que j'avais faite, estimant que j'avais été assez puni avec la frayeur que m'avait causé ma propre magie.

A onze ans, j'ai reçu ma lettre pour aller à Poudlard. J'étais tellement euphorique à l'idée de pouvoir étudier là-bas. J'avais déjà lu tout ce que je devais savoir sur cette école et mon frère m'en avait un peu parlé, même si tout ce qu'il m'avait dit n'était pas forcément vrai. Peu avant ma première rentrée, nous sommes allés faire des courses sur le Chemin de Traverse, bien sûr nous y sommes allé en famille, Marcus aussi avait besoin de fournitures scolaires. Ce n'était pas la première fois que j'allais sur le Chemin de Traverse puisqu'à chaque fois que mon frère devait faire ses courses de rentrée scolaire, nous y allions ensemble. Lorsque j'ai essayé ma robe de sorcier, j'essayais d'imaginer dans quelle maison j'allais pouvoir aller. Serpentard et Serdaigle étaient celles qui avaient ma préférence, alors j'espérai que le Choixpeau ne m'envoie pas dans l'une des deux autres. Je ne sais d'ailleurs pas laquelle serait la pire, Gryffondor ou Poufsouffle.

Aujourd'hui, je suis bien dans la Maison que le Choixpeau m'a choisi. Je me suis fait des amis à Poudlard, quant aux gens qui ne m'aiment pas et que je n'aime pas, je me contente de les ignorer. Naturellement, quand je suis arrivée en première année, j'ai été émerveillée par ce que j'ai pu voir en arrivant au château. Vous pouvez en lire la description autant de fois que vous voulez dans un livre, le voir "en vrai" cela donne une toute autre dimension. Dès les premiers cours, j'ai rapidement affiché une préférence pour celui des Potions et un peu plus tard, celui de l'Etude des Runes. Le but que je me suis fixé c'est de travailler sérieusement pour assurer mon avenir. Je me verras bien travailler au Ministère de la Magie, ou alors tenir un magasin de potions. Je ne sais pas encore, mais j'ai encore le temps de me décider. Pour l'heure, je suis une élève de quatrième année qui se je contente d'être normale, qui a à coeur les intérêts de sa Maison et qui souhaite lui faire gagner tous les matchs de Quidditch auxquels elle participe.  

Parlons un peu des relations avec ma famille pour terminer. J'aime les miens bien sûr, ma famille est très importante pour moi, mais j'en aime certains membres plus que d'autres. Avec ma mère par exemple c'est un peu compliqué en ce moment. Nous étions assez proches quand j'étais enfant, mais ces derniers temps un fossé commence à se creuser entre nous. Pourquoi ? Je ne le sais pas, mais c'est ainsi que je le ressens. Nous nous disputons souvent pour des broutilles la plupart du temps si bien que je commence à ne plus trop lui adresser la parole, seulement le strict nécessaire pour ne pas qu'elle pense que je lui fais la tête parce que ce n'est pas le cas. Pour mon frère Marcus, j'ai déjà dit un peu plus haut comment était notre relation. Il reste mon père. C'est bien simple, je l'adore. Il est mon modèle. Ma plus grande crainte c'est de le décevoir de quelque manière que ce soit. Peut-être d'ailleurs que maman est jalouse de cette relation que j'ai avec papa, elle voudrait peut-être qu'elle et moi ce soit la même chose. Honnêtement, je n'en sais rien, tout ce que je sais c'est que, de mon côté en tous cas, cela ne sera pas possible, je ne pourrais jamais me sentir aussi proche d'elle que je ne le suis de mon père.

Aujourd'hui c'est Noël et papa vient de m'appeler pour descendre manger. J'avais presque oublié que nous avions un invité ce soir, Julius, le filleul de papa. Je ne l'aime pas, mais je vais faire bonne figure, après tout je ne vais devoir le supporter que le temps d'un repas, ce n'est pas grand-chose.