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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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In the backroom || ft. Toni Santana  :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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INRP
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Mar 31 Mar - 23:31
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In the backroom



Neverland…
Je n’y avais pas mis les pieds depuis un bon moment, déjà. Dans ma famille, plus personne n’avait l’âge de s’émerveiller de ces spectacles et il était évident que je n’allais pas emmener ici mon filleul : Julius aurait été capable de poser les questions qui fâchent aux mauvaises personnes… Je préférais éviter de prendre un risque de ce genre.

J’aimais venir, auparavant, lorsque cela me donnait l’occasion de voir Mahra… Son départ avait été un peu précipité et j’avais mis un peu de temps avant de vouloir revenir ici. Je ne pouvais pas décemment me présenter au Neverland sans avoir pris la peine de réparer les choses… ou au moins d’essayer… Car, oui, je m’étais bien rendu compte, surtout dans les premiers temps de son départ, qu’elle me manquait…
Enfin, j’aimais bien son caractère bien trempé, surtout, et puis ses manières un peu sauvages… c’était une jeune femme très appréciable, aussi pour d’autres raisons… Elle ne m’avait jamais laissé indifférent, en réalité. Et revenir ici me replongeait dans ces pensées qui allaient tout de suite vers elle… J’avais beaucoup regretté, finalement, d’avoir accepté de jouer un rôle de garde-fou… si c’était à refaire, je refuserais tout net, c’était une certitude.

Le spectacle était toujours de qualité, évidemment, je ne devais pas m’attendre à autre chose, en venant ici. Les artistes étaient doués, ils l’avaient toujours été et, si cela n’avait tenu qu’à moi, il y aurait eu de fortes chances que la troupe eût reçu un peu plus de reconnaissance…
Soit. Ici et maintenant, je n’avais pas grand-chose d’autre à faire ici que d’attendre la fin du spectacle pour ensuite pouvoir jouer les intermédiaires avec certaines personnes bien placées qui pourraient aider notre Cause tout en ayant, de leur côté aussi, quelque retour positif.

Une fois le dernier numéro terminé, donc, je demeurais assis encore un moment, comme si j’attendais quelque chose de précis, mais c’était juste le temps qu’il ne reste plus que moi, en réalité, et j’avais tout mon temps. J’observais un peu les gens, une activité qui me permettait parfois d’analyser un peu les personnes que je croisais çà et là.
Et mon regard se posa sur une jeune femme dont les traits ne m’étaient pas inconnus. Je l’avais déjà croisée auparavant, sans savoir à l’époque qu’elle faisait partie de Neverland. Ce soir, je l’avais vue à l’œuvre et c’était assez impressionnant. Enfin, je n’étais pas très porté sur le rapport à la mort et aux morts en général, mais je ne jugeais pas. Ce genre de don, on ne le choisissait pas et, comme pour tout, il fallait apprendre à vivre avec et à s’en accommoder, tant bien que mal, pour éviter qu’il ne pourrisse la vie…


« Joli numéro, encore une fois… » Je m’étais levé pour m’avancer vers elle, autant profiter de l’occasion pour discuter un peu. « Vous avez travaillé un peu avec mon épouse, il me semble, c’est bien cela ? »

Elianor et la justice, c’était toute une histoire… elle avait tant de contacts dans tous les domaines que je n’arrivais pas à retenir tous les noms ni tous les visages… et pourtant, j’avais une mémoire plutôt efficace. Mais bon, on ne peut pas faire de miracle non plus.
Je devais patienter un peu avant de pouvoir voir mon contact, mais je préférais faire la conversation à cette jeune femme plutôt que perdre mon temps à attendre bêtement. Le cirque de Neverland était un lieu particulier, peuplé de personnes un peu particulières et, même en ayant une certaine habitude des lieux, il était toujours un peu étonnant de croiser certains visages peu amènes.


« Je peux vous aider à ranger, peut-être ? » Bien sûr, c’était l’affaire de deux ou trois coups de baguette, mais je préférais proposer un coup de main, juste par politesse, parce que rester là à poireauter sans rien faire, cela ne me ressemblait pas vraiment et que, somme toute, je préférais me rendre utile lorsque cela pouvait être possible. « Enfin, je ne sais pas trop quoi faire en attendant, alors si vous avez besoin… »

Je n’avais pas vraiment d’idée sur ce que je pourrais bien faire… mais quand une fille est jolie et qu’elle est en train de bosser, je ne pouvais pas ne pas lui proposer au moins un coup de pouce.

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Anonymous
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INRP
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Sam 4 Avr - 17:43
In the Backroom
ft William Ombrage
Le Neverland, toi même tu ne savais pas vraiment ce qui tu y fichais. A la base, c’était le cirque de Mahra. Votre cousine commune avec Soledad. D’ailleurs tu n’avais pas bien saisi ce qui l’avait à venir exposer ses talents de divination ici non plus. Peut-être que l’univers si particulier à ce cirque te plaisait. Il n’y avait personne dans la norme ici. C’était le but de ces spectacles. Provoquer l’effroi. Tenter le vices. Envouter et écoeurer. Le spectateur était accroché dans sa curiosité malsaine. Une décadence de la race humaine qui t’écoeurait à bien des égards. Pourtant tu prenais un certain plaisir à te joueur d’eux. A les manipuler. A choisir dans la salle celui qui se faisait le plus petit pour éviter que tu le choisisse comme cobaye. Le spectacle te distrayait de bien des façons. Tu gardais néanmoins un point à l’honneur : ton anonymat. Le costume que la styliste t’avait façonner était d’une ironie mordante. Toute de noire vêtue, tu portais une tenue presque semblable à celle de Monsieur Loyal. Un chapeau haut de forme sur lequel la dentelle se nouait alors que ta chevelure était relachée.. La dentelle glissait avec élégance sur le devant de ton visage et à l’aide d’un sortilège astucieux, elle ne laissait qu’apparaitre certains de tes traits. Tu te jouais ainsi des spectateurs. Révélant comme ce soir leur plus noirs méfaits. Ancienne maitresse d’un homme marié. Regard courroucé de sa femme envers son homme. Ce dernier qui quittait la piste d’un pas tressaillant courant presque derrière sa bien aimée qui quittait les lieux. Il n’était pas toujours bon de vouloir jouer avec les forces occultes. Une forme de vengeance à tous ceux qui cherchait à exploiter ce don étrange avec lequel tu étais née.

Tu étais retournée dans les loges afin de retirer ton chapeau. Tu t’étais délesté de ta veste sur scène, il fallait que tu retourne là-bas pour la récupérer. Mais tu attendais plusieurs minutes que la salle se vide. Tu n’aimais pas croiser les clients des lieux. Tu préférais même les éviter autant que possible. Tu croises Soledad et l’embrasse alors qu’elle quitte lieux. Certains vivent ici dans des tentes sorcières. Tu préfères le confort de ton appartement. Alors que tu retournes dans le chapiteau en passant par les accès réservés aux artistes, tu t’affaires à ramasser ce que tu as semé. Tu n’utilises que peu d’objets durant ton numéro. Tu as un gueridon ensorcélé qui se soulève légèrement dans les airs et des chrysanthèmes qui flottent autour de toi durant le numéro. Une musique digne de l’épouvante fait guise de bruit de fond.

Une voix te fit alors sursauter alors que tu réunissais tes affaires. Ton regard se posa sur un homme qui ne faisait clairement pas parti du Neverland. Tes prunelles sombres le dévisagèrent de longues secondes. Son visage te disait clairement quelque chose et ce fut lorsqu’il mentionna sa femme que tu fis le lien. Merde. Il manquait plus que ça. Toi qui cherchait à rester discrète le voila à te faire face sans que ton visage ne soit voilé. Et il fallait que tu tombes sur une personne qui te connaissait. Tu hochais lentement la tête. Tu n’avais été une grande bavarde. Tu te forçais pour les apparences, pour que les gens pensent que tu étais ce que tu voulais bien leur montrer. Et tu ne montrais rien à dire vrai. Une surface lisse et souriante qui permettaient d’éluder les questions. « Il m’arrive de travailler avec le ministère. Mais je suis de plus en plus à mon compte. » Tu avais à présent ta notoriété dans le milieu. Pour les causes perdues.Les innocents qui ne tenaient leur liberté qu’au témoignage du défunt. Mais cela prenait du temps. D’apprivoiser l’entité. De parvenir à l’interroger pour obtenir une vérité du passé. Parfois elle te parlait de l’avenir et tu aimais encore moins cela. Il te proposait alors son aide au moment où d’un mouvement de baguette du venait de rassemble le meuble et les fleurs pour les rejeter au loin dans la réserve. Tu prenais ta veste en travers de ton avant bras. « C’est gentil, il y a pas grand chose à ranger de mon côté. » En effet chaque artiste était censé soigner et ranger son propre matériel. Le reste n’était pas de ton fait. « Vous attendez quelqu’un du cirque ? Je peux aller le chercher si vous le souhaitez. » Et t’échapper par la même occasion car tu n’étais vraiment pas à l’aise avec l’idée que le mari d’Ombrage puisse savoir que tu t’avais au Neverland quelques soirs durant le mois. C’était un jeu où tu mettais à mal les gens qui intervenait dans ton numéro. Cela cassait l’image de l’avocate des victimes désespérées. S’il était resté si longtemps après la représentation, il devait bien y avoir une raison. La personne était peut-être pas si loin….« Vous venez souvent au Neverland ? » Disais-tu finalement après quelques secondes te demandant s’il t’avait déjà vu et reconnu ou si c’était la première fois qu’il faisait le lien. Tu avais bien envie de lui demander de garder ça pour lui mais il fallait que tu trouves comment y mettre les formes. Et ça, ce n’était pas ton fort. Alors tu préférais attendre un peu et voir ce qu’il allait te répondre.
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INRP
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Lun 13 Avr - 0:27
Il y a comme cela des endroits qui vous ramènent des mois, voire des années en arrière… Pour moi, c’était le cas avec le Neverland. Un endroit qui signifiait beaucoup pour la présence de certaines personnes liées à notre Cause… et, en même temps, j’avais un peu le sentiment que, depuis le départ de Mahra, ce n’était plus du tout la même signification pour moi de venir ici. D’ailleurs, il s’était passé quelque temps, mine de rien, avant que je ne remette les pieds par ici.
Il fallait dire, aussi, que la jeune femme avait toujours eu un petit quelque chose de particulier… et j’appréciais sa compagnie. Sans elle, oui, je pouvais le dire, les lieux n’avaient plus du tout le même intérêt. D’ailleurs, avais-je un jour vraiment assisté au spectacle pour assister au spectacle ? J’étais toujours venu avec un but précis… Et ce soir ne faisait pas exception.

Mais le temps s’écoulait lentement et je ne me voyais pas aller quérir mon contact, il valait mieux qu’il vienne à moi plutôt que l’inverse, c’était une question de logique et de préséance. Bon, évidemment, il y avait quelque chose d’agréable, aussi, à observer les gens présents au Neverland. J’avais une nette préférence pour les jeunes femmes du spectacle, elles étaient toutes vêtues de façon à les rendre suffisamment mystérieuses pour attirer le regard…
De là, bien sûr, quand elle avait eu terminé son numéro, n’ayant rien de mieux à faire, je m’étais proposé pour donner un petit coup de main à la jeune femme pour remballer ses affaires… Une proposition bienveillante et sans arrière-pensée, mais toutefois bien inutile.
Je notais mentalement les réponses qu’elle me faisait, sans savoir si elles avaient un quelconque intérêt réel, et je ne me permis pas de creuser un quelconque sujet plus en profondeur…


« J’imagine que c’est un peu le rêve de toute jeune personne dans le monde de la justice, être à son propre compte et pouvoir choisir les affaires intéressantes… » Même si mon épouse n’était pas avocate dans son propre cabinet, je savais bien qu’à un moment, elle aurait aimé se lancer. Mais cela avait coïncidé avec le moment où elle était enceinte de Marcus, le timing était donc loin d’être idéal… « Vous avez bien fait de vous lancer à temps. »

Au fond, c’était un peu ma faute si Elianor n’avait pas pu vivre son rêve jusqu’au bout… elle avait mis sa carrière entre parenthèses le temps d’aider nos deux enfants à grandir, le temps de leur apporter ce dont ils avaient besoin… peut-être que j’aurais dû prendre ce rôle et lui laisser vivre son rêve… je ne m’étais jamais vraiment posé la question et, à la réflexion, j’aurais pu sans doute aborder le sujet avec elle…

La jeune artiste me demanda alors si j’attendais quelqu’un et si elle pouvait aller quérir la personne en question, mais je haussais les épaules.
« Pour parler affaires, il vaut mieux que ce soit la personne qui vienne à moi et non l’inverse, mais c’est très aimable de proposer. »

Je me montrais poli et courtois, d’abord parce que cette jeune femme connaissait mon épouse, ensuite, parce qu’en tant que femme, elle méritait bien tout le respect du monde, et enfin parce que sa présence ne m’était pas désagréable

Est-ce que je venais souvent au Neverland… la question ne me surprenait pas, mais j’avais beau retourner cela dans tous les sens, il m’était impossible d’y répondre sans évoquer Mahra. Et je ne savais pas en quels termes parler d’elle alors que je ne connaissais pas mon interlocutrice plus que cela et que, pour ne rien enlever à la situation déjà un peu étrange, cette jeune personne connaissait mon épouse. Autant dire qu’il me fallait choisir mes mots correctement et savoir où et quand m’arrêter.


« Je venais plus souvent avant, en réalité… » Avais-je été salaud avec Mahra ? Un peu quand même… Il y avait quelque chose de spécial avec elle et j’avais tout foutu en l’air. Peut-être que cela avait, d’ailleurs, précipité son départ… Je me sentais un peu responsable, en réalité, mais je n’en soufflai mot, préférant opter pour une excuse tellement impersonnelle qu’elle en était plus crédible que la vérité. « Nos enfants sont un peu grands, maintenant… et notre fille adorait le numéro des sombrals, mais… »

Ma phrase demeura en suspens. Je n’avais pas vraiment besoin de continuer. Il n’y avait pas trente-six personnes au monde qui avaient le don de maîtriser ces animaux… et dans la région, je ne connaissais que Mahara qui avait ce don et qui était capable, aussi, de leur faire faire ce qu’elle voulait.

Jamais je n’aurais pensé que revenir ici me renverrait autant auprès d’elle. J’étais nostalgique, je ne pouvais pas le cacher, mais je n’aurais pas cru que ce serait à ce point. C’était tout de même étonnant et, peut-être, un peu inquiétant aussi. Je ne pouvais pas maitriser ce genre de ressenti et je savais bien que cela pouvait un jour ou l’autre me jouer des tours.

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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 16 Avr - 1:55
In the Backroom
ft William Ombrage
Tu ne parlais à personne lorsque tu venais au Neverland. Du moins pas aux gens qui se trouvaient là pour voir le spectacle. Tu avais noué quelques amitiés avec des personnes du cirque. Toutefois il y avait ici une vraie communauté et les artistes vivaient sur place, entre eux. Il n’était pas évident de se faire une place au milieu d’eux. Tu ne cherchais pas vraiment à le faire. C’est aussi ce que tu appréciais ici. Pourvoir être toi sans même chercher à être une autre. Celle que tu offres aux inconnus comme illusion. Un masque souriant qui se veut dans le fond manipulateur pour mieux gérer les personnes qui t’entourent. Tu es méfiante. Très. Depuis que tu as compris que ta propre famille cherchait à se faire de l’argent sur ton don grâce à ton don. Depuis que des personnes t’ont tourné à le dos alors qu’ils étaient tes amis quand ils ont découvert ton lien avec les morts.

De ton costume de deuil, tu ne portas à présent plus rien. Pourtant tu restes sans le vouloir vêtue de noir dans ton jean et débardeur. C’est une couleur que tu arbores souvent en réalité. Simple et efficace. Même pour le travail cela à le mérite d’être efficace. Lorsque William Ombrage t’aborda, tu ne t’y étais pas attendu. Tu avais pourtant masqué ta surprise et ta gêne quant à sa présence. D’une, car tu n’aimais pas parler aux gens, encore moins quand tu les connaissais peu. De deux parce que tu avais toujours gardé ton rôle au Neverland secret. « J’ai su profiter des avantages que la magie m’a donnés. » Disais-tu simplement alors qu’il te répondait que tu avais bien fait de te lancer. Il fallait avouer que ton don t’avait permis de te débarquer. Tu avais toujours été brillante dans tes études à Poudlard. Ce jusqu’à la fin de ton université. Tu avais rapidement trouvé un travail, cela plus ce que tu parvenais à réaliser en consultant les entités pour découvrir la vérité, ta réputation était parvenue à se faire rapidement malgré ton jeune âge. Tu lui proposais alors d’aller trouver la personne qu’il attendait mais il repoussa poliment ta proposition. Tu ne posas pas de question quant à la nature des affaires qu’il avait. Tu savais que le Neverland accueillait bien des horizons. Ta cousine voulait qu’il soit un asile pour toutes les personnes sans attache ni repère. « Vous préférez qu’ils viennent à vous pour mieux les manipuler ? » Tu plongeais ton regard sombre dans le sien. S’il préférait jouer ainsi c’était une façon de montrer à son partenaire d’affaire que c’était l’autre qui avait le besoin et non lui. Une façon comme une autre d’obliger son partenaire à venir lui manger dans la main. Même si tu restais toujours intriguée quant au sujet de ses affaires ici. Ce qui te fit finalement poser une autre question. Tu l’observais alors qu’il te disait que ses enfants étaient grands pour venir ici et levais un sourcil interrogateur. Ce n’était pas vraiment un lieu pour gamins. Les spectacles pouvaient être assez crus. Parfois sombres, scabreux. Mahra avait voulu un cirque noir. Celui qui trouble et effraie les gens. Il ne s’agissait pas d’un cirque au chapiteau rouge et rouge. Ici il était d’un noir profond et l’âme des artistes étaient de la même couleur. Tu ne croyais donc pas réellement en cette excuse. Toutefois quand il parle des sombrals, tu esquissais un sourire sans le contrôler. « Oh ce numéro… c’est ma cousine qui le réalisait. » Loin de te douter de la nature de liaison qui pouvait unir ta cousine à cet homme. Elle était partie encore une fois pour fuir sa famille. Entre Soledad et elle, il fallait reconnaitre que votre trio de cousines, n’étaient pas gâtés par les liens du sang. « Mahra savait y faire avec les sombrals. Elle est partie avec eux. » Pour rien au monde elle ne les aurait quitté. Ils étaient sa raison de vivre. Peut-être même la seule. Tu n’avais pas eu de nouvelle depuis longtemps. Tu savais qu’elle n’était pas retournée au Mexique et que sa famille la recherchait toujours. « A défaut de trouver votre partenaire, vous voulez faire un tour du Neverland ? » Tu ne te voyais pas le planter là et tu n’étais pas du genre à rester à faire du sur place. II y avait des salles de costumes, des loges, salle d’entraînements qui pouvaient se visiter ici. C’était toujours quelque chose d’intéressant à découvrir. « Je peux vous demander une faveur ? » Finissais-tu par dire alors que tu lui emboitais le pas. « J’aimerais que ma présence icii ne s’ébruite pas. »
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INRP
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Ven 17 Avr - 9:32

Me trouver ici était un peu étrange, dans le sens où je ne m’y sentais pas vraiment à ma place. Les lieux m’avaient été bien plus familiers par le passé et depuis quelque temps, je me rendais bien compte que je sortais du ton, ici. Ma présence n’avait que peu souvent été considérée comme quelque chose d’important en ces lieux et ça avait été encore plus le cas lorsque Mahra était partie.
Alors, forcément, faire la conversation avec la jeune femme du spectacle, cela me faisait un peu bizarre aussi. Auparavant, c’était avec Mahra que je pouvais passer des heures après un spectacle... ça avait parfois été tendu avec elle, mais nous avions une proximité qui faisait que j’arrivais à passer au-dessus de nos tensions, parce que c’était elle, au fond, et que je ne ressentais pas de malaise intense en sa présence...

Cette fois, mon interlocutrice, une jeune femme filiforme au teint pâle contrastant avec ses cheveux d’un noir de jais, n’était pas quelqu’un de qui je me sentais proche comme cela. Non, c’était même un peu distant, forcément, puisque cette jeune personne était une connaissance de mon épouse et que je me voyais mal, de ce fait, l’accoster avec le détachement et la facilité un peu plus habituelles. J’avais eu vent de certaines choses et peut-être que j’avais là l’occasion de vérifier ces informations...

Mais je ne me voyais pas aborder le sujet directement, aussi avais-je fait en sorte d’amorcer la conversation par un autre versant, en parlant d’elle, d’abord, puis en formulant une réponse à sa question qui restait, somme toute, suffisamment vague pour me permettre de rebondir un peu sur tout et n’importe quoi... cependant, lorsqu’elle me demanda si je faisais en sorte de pouvoir facilement manipuler les personnes en les laissant venir à moi, je ne pus qu’esquisser un sourire.


« C’est ce que vous pensez ? Désolé de vous décevoir, miss, mais si les choses étaient aussi simples, cela se saurait... » Si j’étais venu ici, ce n’était pas vraiment avec le but de manipuler qui que ce soit. J’aimais tirer les ficelles, c’était vrai, mais ce n’était pas la raison première de ma présence ici... Elle me regardait dans les yeux et je ne cillais pas. « Vous savez sans doute que le monde des affaires n’est pas le plus évident à gérer et je ne doute pas non plus que vous soyez parfaitement consciente que les détails de tout ceci ne regardent que la personne concernée et moi-même... C’est plus une question de principe, si vous voulez... je ne me permettrais pas de prendre l’initiative de vous révéler des choses que vous n’êtes pas censée savoir... »

Je restais poli, bien évidemment, mais ma réponse était assez claire pour signifier directement à la jeune femme de ne pas essayer de se mêler de trop près de mes affaires... Je ne voulais pas paraître désagréable, mais je ne voulais pas impliquer de tierce personne sans que cela ne soit nécessaire. Avec la mise en place du Conseil d’Administration, il était évident que couvrir mes arriérés était une priorité et que je ne pouvais décemment pas laisser filtrer la moindre information.

Même si la cousine de Mahra semblait tout de même relativement disposée à me tenir compagnie quelque temps. En réalité, il était évident que le spectacle des sombrais était mon préféré. Quand nous venions ici avec les enfants, ils n’étaient pas des plus joyeux en sortant, mais cela importait peu.


« Ah, je vois... vous... avez parfois des nouvelles de Mahra ? »  Son départ, plutôt inopiné, m’avait laissé avec quelques questions sans réponse. Et si c’était un sujet de conversation comme un autre, je devais tout de même reconnaître que je me demandais sincèrement comment elle allait. J’espérais, au fond, qu’elle allait bien, qu’elle était en sécurité, et tout ce genre de choses... mais elle avait coupé les ponts et je me voyais mal remuer ciel et terre pour la retrouver.

La jeune artiste me proposa alors de faire un tour du cirque Neverland. Une proposition sympathique de sa part que j’acceptais avec un signe de tête.


« Pourquoi pas ? Il y a un moment que je n’ai plus fait ce petit tour... »  Il y avait eu des changements, très certainement, mais j’allais m’en rendre compte par moi-même, à moins que la jeune femme ne me fasse un petit topo explicatif.

Et c’est alors qu’elle me demanda ce qu’elle qualifia de « faveur ». Je n’avais jamais été du genre à refuser quoi que ce soit à une jolie femme, mais il valait mieux l’en certifier directement.


« Vous pouvez compter sur ma discrétion. » Je n’allais pas lui faire de mauvais plan alors que je n’avais rien contre elle et que je ne voyais aucune raison de lui refuser cette faveur.

Nous avancions dans la direction qu’elle m’avait indiquée et, la main en poche, je devais avoir l’air plus détaché que je ne l’étais vraiment au départ. En d’autres circonstances, je lui aurais certainement proposé de partager un verre avec moi, mais je me voyais mal l’inviter quelque part alors que je devais rester dans les parages.


« Vous êtes en relation avec Tobias Towsen, il me semble ? » Tant qu’à faire, je pouvais entrer un peu plus dans le sujet, maintenant que nous étions en train de marcher ensemble dans la même direction.

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Mar 21 Avr - 13:10
In the Backroom
ft William Ombrage
Tu ne t’étais pas attendu à la présence de William Ombrage ici. Pas qu’il n’y était pas à sa place. N’importe qui pouvait venir en ces lieux. C’était ainsi que Mahra l’imaginait. Du Sang-Pur le plus guindé au Né-Moldu le plus défaillant. Elle s’en amusait bien au contraire. Elle voulait juste qu’il règne ici une ambiance décadente, dérangeante. Le but n’était pas des plus compliqué : attiser la curiosité malsaine du sorcier présent. Qu’il soit rebuté, dégouté et pourtant juste ce qu’il faut pour qu’il veuille rester. Qu’il en demande davantage. Ta cousine aimait jouer avec le macabre. C’était ce qui animait le coeur de ce spectacle, de cette scène, de ce cirque. Les gens ici étaient tous des âmes assez sombres. Leur présence dérangeait autant qu’elle intriguait. Un mélange savoureux presque écoeurant. Alors si sa présence ici n’était pas prévue, elle ne t’étonnait pas plus que cela dans le fond. Elle te dérangeait car tu ne voulais qu’on apprenne que tu officiais au Neverland. Du moins, tu préférais éviter que cela s’ébruite.

Tu échangeais alors quelques mots avec Ombrage. Il attendait une personne pour faire affaire visiblement. Aux paroles qu’il eut ensuite, tu l’observas, légèrement perplexe. Vos regards s’entrechoquèrent alors qu’il continuait de s’exprimer. « Je ne cherchais pas à m’immiscer dans vos affaires Monsieur Ombrage. En tant qu’avocate, je faisais simplement part d’une stratégie comme une autre. Il est parfois préférable de laisser parler les adversaires afin de voir ce qu’ils ont dans le sac pour mieux les écraser ensuite. Mais nous n’avons peut-être pas les mêmes méthodes. » Tu concluais ta réplique sans le lâcher des yeux. Tu étais ainsi. A laisser parler les gens. Ils venaient graviter autour de toi. S’intriguaient, s’interrogeaient. Voulaient profiter de ton don à mauvais escient. Tu souriais, les laissais approcher, leur donnant l’illusion de pouvoir se jouer de toi, alors qu’en fait, c’était bel et bien toi qui manipulais les ficelles. Tu fuyais les rapports humains pour la plupart du temps. Tu ne faisais pas facilement confiance. Restais farouche par rapport à ton passé qui t’avait prouvé à maintes reprises que les gens n’étaient que des êtres faibles et lâches. Alors que tu avais parlé, tu avais volontairement insisté sur le Monsieur Ombrage, comme il avait pu t’appeler Miss. Voulait-il marquer votre différence d’âge ? Marquer ta jeunesse en manque d’expérience ? Il te demandait alors des nouvelles de Mahra. Tu le regardais étonnée qu’il puisse la connaitre au point de demander de ses nouvelles. Tu éludais poliment la question. « Très peu de nouvelles mais elle va bien. Mahra restera toujours Mahra. » Peu bavarde. Si je n’étais pas très sociable, ce n’était rien en comparaison d’elle. Soledad, notre cousine, était le rayon de soleil de la famille à côté de nous. Tu invitais alors William à faire un tour avec toi. Tu voulais lui demander d’éviter d’ébruiter que tu travaillais ici. Tu commençais à marcher vers l’arrière du chapiteau qui donnait sur le terrain où se trouvait les diverses caravanes. Tu te dirigeais vers celle des costumes pour ranger ta veste que tu avais calée depuis le début entre tes bras. Tu pénétrais dans la caravane et te dirigeais vers le portant à ton nom.

« Je vais ranger ça… » Disais-tu en montrant ta veste queue de pie. « Il y a des costumes magnifiques si vous voulez regarder. » Tu ne savais pas si tu devais être rassurée totalement lorsqu’il te confirma qu’il garderait cela pour lui. Mais alors que tu accrochais ta veste sur un cintre, sa question te coupa dans ton élan. Towsen. Décidément. Il était partout en ce moment celui là. Tu avais bien sûr pensé au lien qu’Ombrage avait avec le Conseil d’Administration. Jaeden et Anje t’avaient même demandé de les représenter durant ces négociations. Tomber sur Tobias ? Ce n’était pas vraiment prévu dans le programme. Tu avais la rancune tenace et tu lui en voulais pour votre passé. Il faisait parti de ceux qui t’avait rendu comme tu étais à présent. Méfiante et sauvage à l’égard de tes congénères. Tes lippes s’esquissaient en sourire un brin provocateur. « On parle affaire à présent Monsieur Ombrage ? » Un instant tu demandais si ce n’était pas toi qu’il était venu voir dans le fond. Il était à l’origine de toute cette histoire avec la Cosa Nostra. Tu n’étais pas membre de la mafia, mais Jaeden était ton meilleur ami. Tu aurais fait n’importe quoi pour l’aider. Même s’il trainait dans une organisation douteuse à tes yeux. Non, tu ne portais pas leur marque sur ta peau ambrée. Mais tu aimais trop Jaeden pour le laisser lui et sa copine dans la merde. Quant à Tobias… Je n’avais pas prévu que ce soit lui en face de moi pour ces négociations. Par contre, cela semblait logique qu’Ombrage le connaisse… Il avait été choisi par eux après tout… Tu finissais d’accrocher ton costume avant de te redresser vers lui pour lui faire face.
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Anonymous
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Dim 26 Avr - 19:05

Si je n’étais pas venu depuis un bon moment au Neverland, j’avais bien sûr mes raisons et il n’était pas certain que tout le monde puisse comprendre pourquoi je fonctionnais comme cela, alors, je préférais garder pour moi mes motivations et éviter d’entrer dans le vif du sujet. Une façon discrète et polie pour ne pas non plus remballer les personnes qui n’avaient rien demandé.
Étais-je indélicat ? Oui, cela pouvait effectivement m’arriver… je ne voulais pas passer pour un homme rustre, mais il y avait des situations où c’était pourtant le cas. J’étais sur la défensive lorsque je n’étais pas en territoire acquis et cela me semblait parfaitement normal, au fond. Qui donc, sans être sur son propre terrain, pouvait se permettre de jouer franc jeu directement ?

Mais comme la jeune femme me faisait part assez ouvertement de ses pensées et de son ressenti sur mon attitude, j’eus un petit sourire. Elle parlait là d’une stratégie que je connaissais fort bien...


« En effet... après, à partir de là, il suffit d’ajuster sa démarche et d’adapter cela à nos propres objectifs. » De fait, c’était une technique comme une autre, mais était-ce vraiment de la manipulation ? Je préférais voir cela comme une manière de s’adapter, rien de plus...

Je ne connaissais cette jeune femme que de vue, à vrai dire et je me voyais mal commencer à débattre avec elle à propos de ce genre de choses. Nous étions ici pour des raisons qui n’avaient pas grand-chose à voir avec des techniques utilisées par les cabinets d’avocat... du moins, pas à priori, mais à la réflexion, en étions-nous vraiment si éloignés que cela ?
« Disons qu’il m’arrive d’utiliser cette façon de faire, moi aussi, mais parfois dans des situations un peu plus privées. Si cela fonctionne dans votre domaine, vous devez bien vous imaginer que cela peut aussi faire son petit effet dans d’autres circonstances.»

En réalité, il m’était bien souvent arrivé d’utiliser cette petite stratégie pour parvenir à mes fins, notamment quand il s’agissait d’approcher un ou une partenaire potentiel(le). Laisser les gens s’exprimer, deviner ce qu’ils avaient envie ou besoin d’entendre et puis je pouvais me rapprocher, au sens propre comme au figuré. Je n’étais pas legilimens, aussi semblais-je parfois un peu curieux, peut-être, mais cela n’était jamais purement désintéressé. Je poursuivais bien souvent un but. Cela dit, et plus pour détendre l’atmosphère que par un intérêt véritable, je la questionnais : « J’imagine que dans le domaine de la justice, c’est une stratégie assez courante… Pensez-vous que ma femme fasse cela avec ses amants ?»

En réalité, je me fichais pas mal de ce qu’elle pouvait bien faire avec d’autres hommes ou avec des femmes. Je pouvais en parler ouvertement, cela ne me dérangeait pas le moins du monde, puisque nous avions notre petit arrangement, mon épouse et moi. « Enfin, je ne devrais pas me poser la question, au fond, je fais exactement la même chose de mon côté. »

Et comme nous parlions de Mahra, cette magnifique jeune femme qui ne m’avait jamais laissé de marbre, j’opinais. Evidemment, donner des nouvelles ne lui ressemblait pas et j’étais bien conscient que cela ne changerait jamais. « A vrai dire… ça ne m’étonne pas vraiment d’elle. »

Encore une fois, je n’entrais pas dans les détails, mais comme nous étions près de la loge où se trouvaient les tenues de scène, je la suivais toujours. Le costume qu’elle avait posté ce soir lui donnait un air un peu étrange pour une jeune femme de sa trempe… Sans doute parce que le queue de pie avait toujours été majoritairement réservé à la gent masculine et que, à l’heure actuelle, c’était un style élégant, certes, mais qui servait surtout de mise en scène. Le genre de costume qui donnait clairement envie d’enlever tout ce tissu pour mieux accéder à des charmes moins superfétatoires…
Cela dit, j’aimais les vêtements, ça avait toujours été le cas et cela ne pouvait que transparaître dans mon propre style vestimentaire, y compris avec les vêtements que je portais ce soir, d’ailleurs. Je regardais donc les tenues, en reconnaissant certaines que j’avais pu voir sur des artistes du Neverland, et j’avançais la main pour évaluer la qualité du tissu, lorsque la jeune femme interrompit mon geste par sa question.


« Est-ce l’endroit adéquat pour cela ? » En soi, je ne voyais aucun inconvénient à discuter dans une espèce de caravane pleine de costumes, c’était un lieu original, assez inhabituel, certes, mais pas dérangeant. Je supposais que les costumes de scène étaient lavés régulièrement, puisque l’odeur du lieu rappelait plus celle du linge propre que celle d’une soirée exténuante sur scène. Heureusement, d’ailleurs, car j’avais un peu de mal avec certaines odeurs, surtout corporelles. Salazar soit loué, mon interlocutrice ne sentait pas mauvais et j’avais même l’impression que sa chevelure était délicatement parfumée. Enfin, je pouvais me tromper, bien sûr, mais cela me conférait plutôt un sentiment positif qu’autre chose. « Vous n’avez pas besoin d’un petit moment pour vous ? Je veux dire, pour vous rafraîchir ? »

Je préférais demander, pour la simple et bonne raison que jouer un rôle, cela pouvait être assez éreintant et que prendre une bonne douche après cela, c’était l’occasion à la fois de souffler un peu, de se rasséréner et de se recentrer, ne serait-ce qu’un tout petit peu, pour se sentir bien, simplement. Pour ma part, en tout cas, c’était vraiment un moment privilégié, que ce soit après une journée de travail ou une séance de torture de moldu ou de cracmol. Reprendre un peu mes esprits s’avérait nécessaire et pour cela, sentir l’eau chaude couler sur moi était le meilleur moyen de récupérer vraiment. Une façon comme une autre de reprendre pied, en quelque sorte.
En soi, si la jeune femme désirait prendre un peu de temps pour elle et me faire patienter un peu, cela ne serait pas fondamentalement dérangeant. J’éviterais même de mater, à vrai dire, même s’il était évident que sous ces vêtements, le corps devait être svelte et gracile à souhait… Et cette peau dont le teint était un peu hâlé me faisait de l’œil, c’est vrai… Mais je n’étais pas ici pour des histoires charnelles, pas du tout même, alors, il valait mieux que j’évite de me mettre à l’imaginer sous la douche.

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Lun 27 Avr - 21:28
In the Backroom
ft William Ombrage
Lorsque tu avais commencé à travailler au Neverland, tu avais aimé cet aspect sombre et décadent. Le fait de jouer de ton don pour effrayer les gens, pour se jouer d’eux, avait eu un effet salvateur et vengeur. Tu ressentais cette félicité étrange en voyant la crainte au fond de leurs prunelles. Comme si tu prenais ta revanche sur ces années à cacher ton don, à supporter le regard des uns et des autres. A attiser la convoitise de certains. Ton don était bien étrange car ce n’était pas que parler aux morts que tu faisais. Tu obtenais d’eux des informations précises sur le passé mais aussi sur l’avenir. La nécromancie n’était rien de plus qu’une branche macabre de la divination. Autant le dire, cette image était parfaite au milieu du Neverland qui s’amusait à jouer de ces choses pour distraire la populace. L’homme qui se tenait en face de toi n’avait rien de plus, rien de moins que tous les autres qui venaient pour satisfaire leur soif de morbide dans le fond. Et s’il t’envoyait presque promener en te disant de te mêler de tes affaires, tu le prenais à contrepied. Tu pouvais te montrer mordante et incisive. Tu avais la verve acérée lorsque tu comparaissais pour défendre tes clients. Cela marquait d’une façon bien étrange ta façon de vivre au quotidien, étant sans réellement le réaliser identique dans ta vie.

« C’est un fait effectivement. » Tu fonctionnais très souvent de cette façon à dire vrai. Cela dépendait des profils qui se trouvaient en face de toi. Certains devaient être observés, d’autres attaqués. Ombrage était de ceux qu’il valait mieux observer avant d’agir. Tu ne comprenais pas réellement sa présence en ces lieux. Il semblait être sur la défensive alors que ta question était anodine. Tu finissais par réellement te demander les raisons de sa présence ici. Tu savais qu’il était en lien avec l’affaire de la Cosa Nostra. Jaeden t’avait tout raconté de ses méthodes pour imposer l’aide de la mafia dans cette intrigue qu’était le gouvernent. Toi même membre de l’Ordre du Phénix, tu n’étais plus en phase avec ce Conseil d’Administration. Cela n’avait pas de sens de faire un pacte avec ces Mangemorts. Ombrage les représentait d’ailleurs au conseil. Tu savais donc à quoi t’en tenir finalement. Sans comprendre la raison de sa présence ici même. Il pouvait très bien te mentir sur son rendez-vous après tout. « Oh mais c’est une stratégie qui peut s’appliquer à tout à chacun. » Disais-tu en plantant ton regard dans le sien. Une façon de lui faire comprendre ouvertement que tu te méfiais de lui. Malgré cette apparence propre sur lui, presque bourgeoise, tu ne te fiais jamais aux apparences. De toute façon, tu n’agissais pas ainsi qu’avec lui. La moindre nouvelle personne non identifiée dans ton entourage faisait l’objet de ce forfait. Quant à sa question suivante, tu le dévisageais. Les moeurs légères du couple qu’il formait avec sa femme étaient bien entendu parvenues à tes oreilles. De là ce que tu t’y intéresses et y prête attention, il y avait un monde. « La plupart des avocats se pensent invincible. Faire preuve de discrétion n’est pas leur fort. Elle n’est pas si courante. » Tu marquais une pause avant de reprendre alors qu’il avait rebondi sur sa femme et sur ses propres habitudes. Tu ne comprenais même pas pourquoi il abordait ce sujet. Tu ne connaissais pas sa femme en dehors du travail et lui encore moins. Vous n’étiez pas proches. Ce genre de remarques grivoises te semblaient déplacées. « Je ne m'intéresse guère aux cancans des couloirs du ministère. » Finissais-tu par répondre. Cela t’arrivais toujours aux oreilles bien sûr, mais tu n’y prêtais pas attention. Tu étais là pour travailler. Pas pour savoir qui couchait avec qui. Ta carrière s’était le centre de ta vie. Tu n’accordais que peu de place au reste. Cela n’avait pas d’intérêt à tes yeux. La race humaine t’avait trop déçue pour te soucier d’autre chose.

La parenthèse sur Mahra se referma alors que tu étais en train de ranger ton costume. Il voulait soudainement aborder le sujet de Tobias Towsen. Certainement pas la personne en elle même bien sûr. Plutôt toute l’histoire noueuse autour de vous. Et alors que tu lui répondais pleine d’ironie, le renvoyant à sa propre remarque quelques minutes plus tôt. Celle qui indiquait clairement à Toni de ne pas se mêler de ses affaires, ce dernier répondit que ce n’était pas le lieu. Tu le regardais sceptique. Un coup, il t’envoyait balader sur ses affaires. La seconde d’après, il voulait parler des tiennes. Chose que tu lui remettais dans les dents et soudain ce n’était plus le lieu. Il ne savait pas ce qu’il voulait celui là. Quant à la suite, tu te déplaçais de derrière le portant de tes costumes pour te rapprocher de lui. Il déraillait non ? « Je vous remercie mais c’est déjà fait. » Ta voix se faisait plus sèche, plus méfiante à présent. Tu te demandais ce qu’il cherchait. « Monsieur Ombrage… Quel est l’objet de votre visite au juste ? Vous me dites de me mêler de mes affaires pour mieux venir fouiner dans les miennes. Et maintenant, l’endroit ne vous convient plus ? » Tu l’observais d’une mine dubitative qui marquait clairement ton scepticisme par rapport à lui et ses intentions. « Si vous vouliez parler travail, il fallait venir me voir au ministère. Il y a de jolies salles de réunions beaucoup plus appropriées pour parler affaires. » L’ironie avait tenté tes paroles bien que tes paroles restaient toujours mesurées et posées; Tu n’étais pas assez stupide pour lui rentrer dedans. De toute façon, ce n’était pas ton genre. Tu n’étais jamais agressive. Rare était les fois où tu haussais le ton. Tu n’étais pas sujette au colère vive et intempestive. Tu savais parfaitement maitriser tes émotions. C’était important pour ton don maudit que de savoir te contrôler. Et si tu les contrôlais, tu n’avais aucun mal à faire comprendre ce que tu pensais par les mots. Tu avais une maitrise froide et tu te fichais de ce que les gens pouvaient penser toi.  
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Jeu 30 Avr - 21:02

Le moment était peut-être mal choisi, mais je ne me sentais pas spécialement bien dans cet environnement, ce soir. Pourtant, ça n’avait jamais été le cas auparavant, j’étais plutôt du genre à m’adapter assez facilement aux lieux et aux personnes… mais je ne pouvais que percevoir le climat plutôt hostile, ce soir. Enfin, hostile était peut-être un mot un peu fort, il était préférable de parler de méfiance, sans doute… mais moi qui faisais un pas vers la jeune femme, je ne me sentais pas accueilli avec l’attention que je méritais. Ma démarche était tout à fait honnête et, de fait, je n'appréciais que très moyennement la manière dont j’étais reçu.
J’avais pourtant essayé de détendre un peu l’atmosphère, mais cette jeune femme était aussi hermétique qu’un bocal d’essence de ciguë aquatique, autant dire qu’elle était aussi fermée qu’une huître, ce qui n’était pas peu dire. Même si la méfiance était d’office de mise dans tout contexte de négociations, il était évident qu’ici, c’était plutôt mal parti. Restait à savoir qui allait avoir le plus à perdre dans l’histoire… et je pouvais d’ores et déjà m’avancer avec un minimum d’assurance sur le fait que j’en savais assez pour avoir une petite longueur d’avance.

Pas d’humour, aucune ouverture et un regard aussi glacial que de l’acier. Quel dommage de réunir tout cela dans un si joli corps… Elle avait de bien nombreux atouts physiques, pourtant, mais bon sang, elle semblait d’une frigidité à toute épreuve. J’ignorais si c’était mon cher apprenti, Tobias Towsen, qui l’avait tant refroidie, mais si c’était le cas, il allait falloir que je lui dise deux ou trois mots tout de même. Car il y avait là matière à travailler, à vrai dire, et je ne pouvais décemment pas laisser le jeune Towsen mener une si jolie jeune femme vers une sorte de chasteté émotionnelle. Quelle horreur, vraiment, tout ce gâchis.

J'eus un haussement d'épaules. Elle parlait de cancans... C'était tellement dérisoire, tout cela... mais le rictus qui se peignit sur mon visage n'avait rien de feint.


« Vous savez, certains bruits de couloirs partent d'une réalité concrète. » Je soutenais son regard, avec une nonchalance qui ne trahirait pas mes véritables intentions, mais soutiendrait plutôt ce que je m'apprêtais à lui dire. « Mon addiction pour le sexe n'est pas vraiment un secret. Je ne m'en cache pas. »

Une façon de lui dire, au fond, que je pouvais être honnête et que c'était même plutôt une ligne de conduite qui me semblait avoir un minimum d'importance au sein de mon existence toute entière, bien que le sujet soit légèrement différent de celui qui nous occupait réellement ce soir.
Je n'usais du mensonge que lorsque j'y étais obligé, en réalité, ce n'était pas quelque chose que je cautionnais, à la base.

Et même quand je me montrais presque prévenant, je ne pus que constater que mon interlocutrice était, une fois encore, assez fermée. Polie, certes, mais terriblement fermée.
C’était dommage que la jeune femme se soit déjà rafraîchie, je devais avouer que j’aurais sans doute très apprécié l’imaginer ou la voir sous la douche... elle avait l’air de cacher une bien belle paire de fesses sous ses vêtements... C’était déplacé de la part de toutes ces jolies jeunes femmes de se cacher comme ça, non ?
Cela dit, le fait qu’elle ait déjà pris sa douche expliquait son doux parfum et le satiné de sa peau ambrée... cette peau qui devait être douce comme la peau d’une pêche... mais pffff que valait une peau douce quand sa propriétaire était frigide ?

Et comme à présent elle me demandait la raison de ma présence, en ayant ce petit air tellement condescendant... et totalement désagréable... le genre de moment qui pouvait éveiller en moi une foule d’envies violentes... mais ce n’était ni le lieu, ni le moment, ni la personne avec qui ce serait bienvenu d’avoir ce genre d’exutoire... non, pour calmer ce genre de pulsions, je ne voyais que deux personnes tout à fait aptes pour me venir en aide et me soulager de cette nervosité.


« Je pensais que vous auriez compris avant cela... » Bon, ce n’était pas très délicat de ma part de lui dire cela, mais il était clair, pourtant, que j’étais ici pour une raison en particulier. « N’avez-vous pas déjà discuté avec Tobias ?»

Après tout, si cela lui convenait de discuter ici, pourquoi pas, mais je restais d’avis qu’une pièce dotée d’une table autour de laquelle s’installer était tout de même un endroit plus adapté pour tenir une conversation comme celle qui nous attendait. Comment voulez-vous, après tout, aborder des sujets sérieux dans une sorte de caravane où étaient rangés des costumes de scène ? Comme décor, j’avais certes vu pire, mais j’avais aussi connu mieux.

« Il me semble que vous connaissez parfaitement les raisons de ma présence ici.»

Qu’il s’agisse de la fois dernière, lorsque j’étais allé rencontrer la petite Zabini dans cette espèce de garage où elle m’avait paru aussi peste qu’il était humainement possible de l’être ou pour cette histoire de mauvaise interprétation qui avait tout fait basculer, à vrai dire, je ne m’en faisais pas trop. En Angleterre, la Cosa Nostra n’était pas toute puissante et, si j’avais fait la démarche de proposer une alliance à cette branche de la mafia, ce n’était pas pour rien, mais la neutralité de certains étant ce qu’elle était, il n’était pas possible de s’assurer un soutien contre le Blood Circle venant d’une telle organisation.

« Et si vous travaillez main dans la main avec la famille Zabini, j’imagine que je n’ai pas à vous démontrer quoi que ce soit. »

Et puis, même si cela avait été le cas, entre nous, je n'allais pas m'abaisser à cela. Je connaissais suffisamment la réputation de miss Santana pour savoir à quoi m'en tenir, au moins en partie, avec elle. Et son côté psychorigide n'allait pas changer le point de vue que j'avais à son égard. Vraiment, c'était dommage quand des personnes aussi charmantes à regarder s'avéraient être de véritables harpies quand elles ouvraient la bouche... enfin, je me gardais bien de dire ouvertement cela, évidemment, je n'étais pas assez con pour me griller tout seul, mais soit.
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Lun 4 Mai - 1:07
In the Backroom
ft William Ombrage
Cette rencontre inattendue semble dériver petit à petit sans que tu ne comprennes pourquoi. Tu avais déjà trouvé cela étrange qu’il soit encore là, dans les gradins alors que tous étaient partis. Personne ne restait si tard après les représentation. Les vigiles ne semblaient même pas faire le travail correctement. Si Mahra le savait, elle aurait sûrement était folle. Elle ne supportait pas que des intrus trainent ici. Mettant en danger les animaux présents. Aurais-tu dû t’inquiéter de te retrouver seul avec lui ? Puet-être. Tu t’étais montrée courtoise alors qu’il était venu vers toi. Ne voulant le laisser planter seul sous le chapiteau. Tu lui avais alors proposé de visiter les lieux qu’il semblait bien connaitre. Au départ, mettant de côté vos différents professionnels. Tu te demandais quel genre de relation il pouvait entretenir avec Mahra. Quand il te parle des habitudes de sa femme, des siennes. Tu l’observes de tes prunelles sombres, presque noires. Ta mère à beau être blonde aux yeux clairs, j’ai pris tous le Mexique dans mes veines. Ma peau, mes yeux. Mon accent ne roule plus sur mes mots mais il m’arrive de jurer dans ma langue maternelle. Moins en Néerlandais. D’ailleurs à ses dernières paroles, tu le fixes un instant et l’ayant déjà entendu parler dans cette langue tu lui réponds au ministère, tu lui réponds.  « Ik beoordeel niet de waarheid van uw daden. Ik ben alleen op de afdeling om te werken. » Vu ton allure physique, il doit sûrement pas savoir que tu parles une langue étrangère commune à la sienne. Sauf s’il a poussé le vice jusqu’à consulter ton dossier. Car plus les minutes passent plus tu te doutes qu’il n’a pas d’autre rendez-vous. Le rendez-vous c’est toi.

Et alors que vous êtes isolés dans cette roulotte où les costumes sont répertoriés pour être lavés et repassés tu te demandes si c’était une bonne idée que de rester seule avec lui. S’il veut te parler de la Cosa Nostra, c’est mauvais. Tu n’est pas du même côté que lui. Tu sais qu’il est un mangemort bien sûr. Ce genre de chose n’est plus un secret depuis la formation du conseil. Tout comme lui sait que tu es un Phénix. Que tu es l’avocate de la mafia Italienne. Et ce détail ne doit pas lui plaire. Tu le fixes alors qu’il te parle comme si tu étais stupide. Tu n’es pas du genre à baisser l’échine mais ta colère et froide, maitrisée. Elle se ressent à peine, juste dans les mots dont tu uses. « Je vous l’ai pourtant dit Monsieur Ombrage… » Tu t’approches un peu de lui et un sourire provoquant étire tes lippes. « Je laisse les autres venir à moi pour mieux les manipuler. Et je constate, que vous êtes venu à moi. » Tu pousses peut-être un peu loin avec ces paroles mais c’est instinctif. Tu l’écoutes parler ensuite. Gardant un instant le silence. Absorbant ses paroles.

Tu recules légèrement tout en l’observant. Comme si tu le sondais sans parler. Mesurant ses propos à leur juste valeur. « Je suis effectivement au courant de vos procédés. » Mes yeux plongent dans les siens. « Je connais tous les tenants et aboutissants de mes dossiers… » Tu fais quelques pas, lentement. Tu te sens à l’aise dans n’importe quel lieu. Pas besoin d’un bureau et de chaises pour que tu te sentes en état de communiquer. « Néanmoins…  » Tu arrêtais de marcher pour le regarder. « Je saisis que le cadre informel est donc prémédité. Rien d’officiel. De l’officieux… N’étant pas soumise à vos volontés. J’aurais tendance à penser que vous veniez pour m’intimider. » Tu croises les bras sous ta poitrine. A-t-il chercher à te déstabiliser en parlant de sexe et de douche ? Peut-être. Tu as du mal à suivre certain de ses raisonnements. « Je me trompe ? » Tu te diriges en reculant lentement vers le porte. « Mes clients ne veulent pas signer le contrat à l’état. Je l’ai dit à Tobias. Je ne ferais aucune impasse sur leur volonté si je dois sentir qu’ils seront lésés.  » Tu ouvres la porte dans ton dos, l’invitant bientôt à sortir. « Que ce soit pour m’intimider ou tenter de me corrompre Monsieur Ombrage, cela ne marchera pas. » Tu tires sur la poignée, ouvre en grand et lui fait un signe de la main. « Je vais vous demander de partir maintenant. Tobias est votre ambassadeur. C’est avec lui que je dois faire affaires. Pas vous. » T’as presque envie de le jeter dehors. Sa présence te gène autant qu’elle t’agace. Tu sens que tu n’es pas en sécurité en sa compagnie. Qu’il sorte et ne revienne pas. C’est tout ce que tu demandes.
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Mar 5 Mai - 22:32

Je ne pouvais pas dire que j’appréciais vraiment la situation. Pourtant, il était plus qu’évident que la jeune femme qui me faisait face avait de nombreux atouts… en tout cas, à la regarder, il était clair que sous ses vêtements se cachait un corps magnifique… Pourquoi fallait-il toujours que les jolies filles comme elle soient de pures pestes ? C’était sans aucun doute moi qui provoquais cela, je le savais bien, mais je ne pouvais pas jouer au gentleman quand il s’agissait d’affaires. Et pour discuter d’un contrat important, je ne pouvais décemment pas soumettre cette fille à l’imperium, ou tout accord aurait immédiatement été caduque… ce que je ne voulais surtout pas.
Et quand elle ouvrit la bouche pour me parler dans la langue de Vondel, j’eus un petit sourire. Pas pour le contenu – sans aucun intérêt, à vrai dire – de ses paroles, mais juste pour la sonorité gutturale de la langue germanique. D’ailleurs, je remarquais qu’elle marquait parfaitement la différence entre les voyelles longues et les courtes, ainsi que les diphtongues. Une grammaire exemplaire et une prononciation excellente. Je n’eus, cela dit, pas l’occasion de me rendre compte si elle marquait la différence entre le g doux et le g dur, puisque ses propos n’en contenaient pas. Par égard pour son petit effort linguistique, je lui répondis dans le même idiome, avec l’accent nordique marqué par une vitesse qui empêchait parfois des locuteurs de me suivre, mais vu sa maîtrise du néerlandais, cela n’allait sans doute pas lui poser le moindre problème.


« Oh, Dutch? Is dat zo? Bent u bang dat de mensen zullen begrijpen wat u tegen mij zegt? » En réalité, je ne voyais pas bien où elle voulait en venir, à me parler dans une autre langue, hormis cette raison. « Ik ben hier niet gekomen om dit te bespreken, ik wil gewoon dat u zich realiseert dat ik naar u toe kom in een geest van eerlijkheid en oprechtheid.»

Les langues germaniques et les langues scandinaves étaient assez proches, aussi avais-je maîtrisé ces idiomes assez tôt, vu la proximité entre le bokmål et le danois, par exemple, cela avait été d’une facilité assez déconcertante pour moi… Il faut dire, aussi, que les langues m’ont toujours fasciné, au point que j’ai toujours pris plaisir à apprendre le vocabulaire et la grammaire d’autres idiomes. Et si le nynorsk n’avait pas trop retenu mon attention, c’était pour le côté un peu trop campagnard de ce dialecte…
De là, j’avais appris le néerlandais et l’anglais assez facilement, bien que j’aie toujours gardé un débit de parole rapide qui noyait parfois mes interlocuteurs sous un flot d’informations. Pour le français, il m’avait fallu plus de temps pour y arriver, mais je connaissais assez les bases pour comprendre un texte et pour parler un peu. Bien sûr, pas pour aborder des sujets complexes ou trop précis, mais dans ces cas-là, l’anglais restait la langue la plus usitée, alors, c’était très bien pour moi.


« Je vais vous dire une chose, miss Santana... J’obtiens toujours ce que je veux, d’une façon ou d’une autre. Que vous jouiez le jeu ou non m’importe peu. J’ai fait la démarche de venir vers vous, alors, que cela vous plaise ou non, il est évident que vous ne pourrez pas ignorer cette initiative de ma part. » Je restais relativement calme, malgré les circonstances. Je ne voulais pas tout foutre en l’air à cause d’une petite mijaurée qui se prenait pour je ne sais quoi. Et pourtant, dans cette roulotte où nous n’étions que tous les deux, j’aurais déjà pu depuis un bon moment lui faire comprendre ma façon de penser. Mais non, je tâchais de ne pas monter trop vite, parce qu’un consensus était toujours possible et que ma gestion de la colère n’avait jamais été des plus évidentes, puisque ce sentiment était terriblement éloigné de toute raison et de toute explication raisonnable et rationnelle…
Même son sourire provocant ne me fit pas ciller. Si je n’avais pas eu un but précis en venant ici, il m’aurait été fort aisé de céder à des pulsions, mais je veillais à garder mon objectif à l’esprit, du moins pour le moment.


« Et donc, vous en tirez la conclusion que vous allez pouvoir me manipuler? J’ai plutôt l’impression que vous êtes en train d’essayer de trouver une stratégie de fuite, parce que vous savez pertinemment que je ne lâcherai rien. Mais si vous refusez d’emblée d’opter pour la collaboration, vous me voyez navré de devoir être obligé de changer de méthode avec vous. » Elle me regardait comme si j’étais un sujet d’une étude scientifique quelconque, il était clair qu’elle essayait d’analyser mes réactions pour tenter de mieux me cerner.

Que cherchait-elle, au fond ? N’étais-je pas venu jusqu’à elle avec de bonnes intentions ? Bien sûr, au fil du temps, cela commençait à s’étioler peu à peu, pour la simple et bonne raison que la tension montait, mine de rien, jusqu’à en devenir presque palpable… Avais-je envie ou besoin de l’intimider ? Il ne m’avait pas semblé que ce soit nécessaire d’en arriver là, aussi, tandis qu’elle me fixait avec les bras croisés juste sous sa poitrine, comme pour souligner le relief de ses seins sous ses vêtements, je soutenais son regard sombre.


« Vous intimider ? Pas vraiment, non. Vous n’êtes pas sans savoir qu’un contrat doit contenter les deux parties, sans quoi il est inutile de le signer. Je pensais juste éviter quelques intermédiaires, mais si vous le prenez comme cela... » Ses clients ne voulaient pas signer le contrat tel qu’il était rédigé ? Eh bien soit… si aucun contrat ne nous liait, cela signifiait bien que j’étais tout à fait libre d’aller et venir, de dire ou d’écrire ce que bon me semblait, après tout, non ?

Au fond, ce contrat n’était qu’une protection pour la famille Zabini et ses « amis »… de mon côté, cela n’était clairement pas indispensable et s’il n’était pas signé, cela ne m’empêcherait pas de dormir. Eux, par contre, ce serait autre chose… car quand quelqu’un au Ministère avait connaissance du genre d’activités frauduleuses d’une famille clairement liée à la mafia italienne, il était très simple ensuite d’organiser une petite descente de la police magique. Avec les félicitations du Conseil, évidemment, pour service rendu au monde magique. Je n’avais pas besoin des honneurs, mais il était facile de pousser quelqu’un d’autre à faire ce genre de chose… même cet imbécile de Phoebus Malefoy le ferait, juste pour qu’on parle un peu plus de lui. C’était d’une facilité déconcertante, tant l’esprit humain pouvait être malléable.


« Ce qu’il y a de bien avec les points faibles, c’est que tout le monde en a un… il suffit juste de le trouver. » Connaître mes forces et mes faiblesses, c’était aussi ce qui m’avait permis d’arriver là où j’en étais. Je savais comment me protéger et protéger mes arrières. Cela m’avait toujours laissé l’occasion d’avoir une porte de sortie, mais aussi la facilité de m’en tirer. De trop nombreuses personnes se pensant au-dessus des autres et au-dessus des lois étaient tombées bêtement de haut... je ne ferais jamais partie de ces gens-là... non, j’étais plutôt de ceux qui jouaient sur les failles des autres pour mieux les évincer.
Et quand elle ouvrit la porte de la roulotte comme pour m’indiquer le chemin, je ne bougeai pas dans l’immédiat, lui laissant le loisir de terminer son petit speech qui se ponctua par un geste très clair d’invitation à prendre la porte. Mais au lieu de cela, j’attrapai son poignet droit d’une main ferme.


« Le problème, voyez-vous, c’est que vous pensez être en position de force… disons que c’était plutôt amusant les cinq premières minutes… » Mais ce stade était largement dépassé à présent et je n’avais aucune envie de rire. De ma main gauche, qui enserrait toujours son mince poignet, je maintenais une pression assez intense, tandis que de l’autre main, je refermais la porte de la roulotte aux costumes. « Vous voulez vraiment que les choses se passent comme cela entre nous ? »

J’étais venu ici sans aucune intention de menacer la jeune femme ou de lui faire du mal, du moins, pas au départ, mais les choses commençaient à tirer en longueur et le comportement de l’avocate avait tendance à être de plus en plus pesant et ennuyeux. Je la maintenais fermement, j’avais tout le loisir de sortir ma baguette et de la brutaliser comme cela, mais ce fut ma main droite qui rejoignis sa mâchoire, pour lui maintenir le visage droit, bien en face du mien, toujours avec cette fermeté qui ne me quittait pas.
En soi, j’avais tout à fait le choix de la manière dont j’allais agir, à présent, et les possibilités ne manquaient pas… mais je ne voulais pas abîmer un si joli visage… je pouvais laisser libre cours à toute forme de violence, qu’elle soit verbale, psychologique, physique ou plus précisément sexuelle, mais pour l’heure, j’arrivais encore à retenir mes pulsions et à ne pas céder à toutes ces tentations… et pourtant, Merlin savait à quel point il m’était déjà arrivé d’avoir beaucoup de mal à contenir certaines de ces envies-là.


« Vous êtes l’avocate désignée par la mafia pour défendre ses intérêts… jusqu’à quel point allez-vous rester dans la légalité par rapport à ce choix ? » Je la tenais, oui, mais je ne cherchais pas à la blesser. Il fallait juste qu’elle m’écoute jusqu’au bout. Je ne voulais pas la défigurer ni même lui faire du mal. « Je crois comprendre que vous n’êtes pas favorable à l’alliance qui existe désormais… cela pourrait se retourner contre vous, miss Santana…» La voix doucereuse et le ton d’un calme olympien ne trompaient pas, même si je ne souhaitais pas la blesser directement, il fallait tout de même que je prenne les choses en mains. « Cette contradiction par rapport aux décisions politiques pourrait porter préjudice à votre réputation, ainsi qu’à votre cabinet… Je ne suis pas certain que vos adversaires apprécieraient de découvrir que vous parlez aux morts pour résoudre vos petites affaires…»

Bien évidemment, puisqu’elle se donnait en spectacle au Neverland et qu’elle préférait que je n’ébruite pas cela, c’était tout bénéfice pour moi puisque je détenais sur elle une information qu’elle souhaitait garder discrète, voire secrète.
Je relâchais doucement sa mâchoire, comme pour lui montrer que je n’avais pas de si mauvaises intentions que cela, et j’approchais encore un peu plus, pour lui lâcher, dans un murmure :
« Ne serait-il pas dommage que votre attitude marque à ce point votre désaccord avec le gouvernement actuel ? Le non engagement dans une lutte comme celle qui se prépare revient à se rendre complice… vous allez avoir sur les mains le sang de bien des innocents, si vous ne vous décidez pas à réagir correctement… »

Je me redressai, puis je la fixais du regard durant un bref instant. Je n’avais toujours pas lâché son poignet et il était évident que je ne le ferais que lorsque le moment serait venu pour cela. « Nous ne sommes pas ennemis, miss Santana… vous n’aimeriez pas l’être, il me semble…»

Avais-je été rude ce soir ? Pas vraiment… en tout cas, j’avais déjà pu l’être bien plus par le passé et je ne tenais pas du tout à faire échouer les projets de la nouvelle alliance, alors que cela faisait progresser les objectifs propres à la Cause. Certes, aux côtés de l’ordre du Phénix, mais nous avions accès au pouvoir et c’était déjà un pas énorme pour notre avenir.
Si nous parvenions à unir nos forces contre un ennemi commun, à savoir le Blood Circle, il était évident que la population du monde magique allait voir nos deux groupes idéologiques comme de véritables sauveurs… Le tout était de faire en sorte que les mangemorts puissent rester suffisamment visibles, tout en ayant une belle image de marque. C’était sur cette image qu’il fallait travailler le plus possible pour éviter que les sorcier ne nous prennent pour nos prédécesseurs… C’était une question d’avoir l’air politiquement corrects, surtout, et cela, c’était tout à fait dans mes cordes.

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Sam 16 Mai - 21:50
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ft William Ombrage
Tu trouvais cette rencontre inopinée de plus en plus désagréable. L’aspect imprévu s’estompait de plus en plus à mesure que tu échangeais avec lui. Tu ne mettais d’ailleurs pas longtemps à comprendre qu’il n’était pas là pour un autre rendez-vous. Tu étais son rendez-vous. Ce que tu n’appréciais pas dans cette histoire ? Sa façon de tourner autour du pot. User de mots et d’autres pour esquiver la situation. Pourquoi ce jeu du chat et de la souris ? Et s’il te prenait pour une souris écervelée, c’est qu’il avait très mal étudié son dossier. Tu n’étais pas du genre à parler sans peser la moindre de tes paroles. Tu savais cerner et analyser les personnes. Ce n’était pas pour rien que malgré ton jeune âge, tu avais déjà une bonne réputation et une clientèle qui se formait sans cesse, te créant même des fidèles. Il te réponds alors en Néerlandais et tu esquisses un sourire à ses paroles. Tu n’y crois pas une seconde à dire vrai. Tu sais qu’ici personne ne risque de comprendre cette langue. C’est un avantage pour parler en toute tranquillité. Même si tu voudrais te débarrasser rapidement de lui. « Waarom komen we in dit geval niet gewoon tot het punt ? » Tu marquais une pause tout en l’observant. Tu savais pourquoi il était là. Le contrat avec Zabini était en cours de négociations avec Tobias. Maintenant, l’objectif était de savoir la raison qui faisait que monsieur Ombrage lui même venait directement te rencontrer.

« Quel est le but de votre démarche monsieur Ombrage ? Les échanges se font avec Monsieur Towsen. Il est votre intermédiaire. » Il t’apparaissait clairement ridicule. Ses paroles ne voulaient rien dire. Une menace sous-jacente et encore. S’il était si bien informé, il saurait que les échanges étaient en cours. Tu ne bloquais pas le processus mais faisait en sorte qu’il soit équitable. Mais peut-être que c’était en cela que ça le dérangeait. Tu ne cillais pourtant pas alors qu’il continuait. « Quelle fuite ? Je suis en face de vous et je vous réponds. Vous semblez bien craintif de mes capacités à me mettre en travers de votre chemin, vous par contre. » Il commençait à te courir sur le haricot. Pourquoi venait-il te menacer ? Les échanges étaient basiques entre deux parties. Si ce n’est l’aspect contraint que le gouvernement appliquait sur les Zabini, le reste des négociations étaient on ne peut plus classiques. « C’est le but des négociations. Elles sont réussies uniquement lorsque les deux parties ne sont pas entièrement satisfaites. » répondais-tu simplement alors qu’il disait qu’un contrat devait satisfaire les deux parties. Cette conversation tournait en rond. Il était venu montrer son arrogance et sa pédante attitude à tes yeux ? Parfait. Tu avais saisi le message. Maintenant autant qu’il s’en aille, cela ne servait plus à rien ce genre de mots vides de tout sens intellectuel.

Tu ouvrais alors la porte de la roulotte pour l’inviter à sortir. Ce que tu n’avais pas vu venir ? C’est qu’il t’attrape le poignet. Tu ne bougeais pourtant pas d’un pouce tout en le fixant dans les yeux. C’est à peine si tu montrais une quelconque réaction alors qu’il se saisissait de ton visage. « Vous vous faites des idées. Et puis… Vous dites ne pas vouloir être un ennemi mais vous agissez comme tel. » Répondais-tu simplement alors qu’il te disait penser être en position de force. Bien au contraire. Tu lui avais même dit plus tôt que les avocats avaient tous ce défaut de se croire vainqueur avant l’heure. Il ne semblait visiblement pas analyser ton comportement avec exactitude… Un faille dans son arrogance. Alors qu’il se contredisait. Il te disait ne pas vouloir être ton ennemis. Et pourtant il avait tout de menaçant dans son attitude. Tu n’aimais la situation dans laquelle tu te retrouvais mais tu étais connue pour ton intelligence et ta colère froide. Ceux qui t’avaient réellement vu un jour sortir de tes gonds étaient bien rares.

« C’est vous qui voulez que ça se passe ainsi entre nous. » Parce qu’il craignait que cela ne se passe pas comme il le voulait. Dans le fond il n’était pas si sûr de lui. La mafia était puissante. Il ne devait pas oublier qu’ils avaient des liens avec d’autres personnes haut placées. Que ce soit en Italie ou en Angleterre. « Comment l’être quand des personnes comme vous y siège ? Et que ces derniers viennent nous surprendre pour mieux nous menacer ? » Ta voix restait aussi calme que le début de la conversation. Tel un échange badin entre deux collègues. « Donc vous me dites que le gouvernement actuel est contre le libre arbitre et la liberté de pensée ? » Quant à sa menace sur le fait que tu parles avec les morts, te fis hausser un sourcil. « Vous n’êtes pas bien renseigner… C’est mon fond de commerce. Mes clients viennent pour ça. Je ne m’en cache aucunement. » Il était donc à côté de la plaque, tu avais bien cerné la chose. La seule chose que tu n’ébruitais pas était ta présence au Neverland car à tes yeux tu trouvais que cela ne faisait pas assez sérieux par rapport à ta carrière. Tu malmenais les gens grâce à ton don. Jusqu’à présent personne ne t’avait reconnue. Il était facile pour toi de démentir une quelconque rumeur. Les gens du cirque était avec toi. Mahra était de ton sang. « Vous dérivez beaucoup pour un homme réputé pour son intelligence. Le conseil réunit deux courants de pensée. Et je fais parti de l’autre courant. Celui qui est à l’opposé du votre. Cela ne veut pas dire que je ne suis pas disposée à lutter pour la seule cause commune qui nous unie actuellement. Quant au reste… C’est un autre débat qui n’aura pas lieu ce soir Monsieur Ombrage. » Tu quittais ses yeux pour observer ta main. « Pourrais-je récupérer ma main à présent monsieur Ombrage ? Je pense que cette conversation est assez limpide à mes yeux pour en comprendre le sens. Elle est par conséquent terminée. »
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Lun 18 Mai - 21:23

Je n’avais jamais apprécié que l’on me prenne pour ce que je n’étais pas… et c’était précisément ce que cette jeune femme était en train de faire. Avec ses grands airs supérieurs de jeune avocate au courant de tout et meilleure que tout le monde, il était plus qu’évident que cette fille avait besoin d’une bonne leçon.
Je n’avais guère envie de perdre plus de temps à essayer de parlementer avec un mur pareil. Depuis mes derniers mots, Toni Santana s’était laissée aller à déblatérer tout un tas d’inepties sans le moindre intérêt et, même si je n’y tenais pas au départ, je commençais tout doucement à perdre patience. Pourtant, je l’avais prévenue, j’obtenais toujours ce que je voulais… et les personnes qui se dressaient sur mon chemin finissaient par en faire les frais si elles n’étaient pas fichues de comprendre cela.
Elle pouvait bien me parler dans la langue qu’elle voulait, j’écoutais désormais sans daigner lui répondre. Il valait mieux que je me taise, d’ailleurs, sinon, il était bien probable que mes paroles auraient dépassé mes pensées… quoique…

Je savais que la jeune avocate était plutôt du genre à se rallier à l’obédience de l’ordre du Phénix. Et son implication dans les négociations avec la Cosa Nostra faisait d’elle un maillon qui pouvait s’avérer intéressant de consulter dans le cadre du Conseil d’Administration… mais elle était aussi têtue qu’une mule et cela, je ne pouvais qu’en avoir eu vent, sans pouvoir le vérifier avant ce soir.
Sa verve n’était pas feinte, mais, à l’écouter, à vrai dire, je me demandais très sincèrement quel genre de personnes, la mafia mise à part, pouvait bien avoir recours aux services de cette avocate si peu conventionnelle. Par qui se laissait-elle acheter, finalement ? Car tout avocat travaillait avant tout pour des clients, donc pour de l’argent. Était-elle donc vénale en plus d’être si peu encline à œuvrer pour une paix durable ?

Il était fort dommage qu’une personne au physique aussi agréable puisse être aussi disgracieuse quand elle ouvrait la bouche. Cela ne donnait qu’une envie, celle de la faire taire, d’une manière ou d’une autre, à plus ou moins long terme. Et, à vrai dire, s’il ne s’était agi de ce fameux maillon entre le Conseil et la Cosa Nostra, j’aurais sans doute déjà commencé ma besogne de tortionnaire pour la pousser dans ses derniers retranchements, comme nous avions pu le faire, mes amis et moi, avec des cracmols nous servant dès lors de petits jouets de plus en plus désarticulés.
Au fond, quand il s’agissait de torturer des gens, peu m’importait leur statut, seul le plaisir de leur souffrance comptait. Et si je parvenais à cacher cela lorsque j’étais en public – notamment lorsque j’étais chargé d’initier de jeunes mangemorts – dans l’intimité, comme ici, je pouvais laisser libre cours à mes pulsions et à mon imagination.

Je soutenais son regard depuis tout à l’heure, avec un petit sourire en coin qui trahissait sans aucun doute la manière dont je percevais la situation. Oui, il y avait quelque chose d’amusant à tout ceci, et c’était cet amusement qui me poussait à rester là, à la laisser exprimer ce qu’elle avait besoin d’extérioriser… pour ensuite mieux la poignarder dans le dos, bien évidemment, puisqu’il me fallait tout de même tirer une certaine satisfaction de tout cela. Et mon plan était déjà tout prêt, en réalité, il me suffisait juste d’attendre qu’elle en ait terminé pour pouvoir le mettre à exécution.

Elle semblait me voir comme un homme craintif, qui ne comprenait pas grand-chose à la situation, qui s’imaginait des choses et agissait sans réfléchir… Elle se permettait de me juger comme si j’étais un vulgaire moldu. Elle interprétait les choses à sa manière sans jamais se remettre en question, ce qui dénotait de son manque de discernement, elle qui, pourtant avant la réputation d’être une jeune femme intelligente. C’était vraiment, vraiment dommage…
Ses petits tours de passe-passe avec les morts m’importaient bien peu, à vrai dire, si cela lui apportait quelque chose, tant mieux pour elle, mais je ne comptais pas la laisser s’en sortir à l’aide de ses petites pirouettes verbales. Mais je ne me laisserais pas atteindre par ses propos inconvenants.
Et quand elle détourna les yeux pour regarder son poignet, que je maintenais toujours, je sus comment j’allais agir et ce que j’allais faire. Puisqu’elle voulait mettre un terme à notre entrevue telle qu’elle se déroulait, j’allais accéder à sa demande et bouleverser quelque peu la situation.


« Bien, puisque vous me dites que tout est terminé… » Je sortis ma baguette pour la pointer sur elle, au niveau de sa gorge. « Tout peut aller très vite, miss Santana...»

Je n’étais pas pressé de faire usage de mon savoir faire sur elle, mais puisqu’il fallait passer par cela, alors... autant expédier cette affaire rapidement... et cela, c’était dans mes cordes.
Je ne lâchais donc pas son poignet, maintenant toujours cette pression ferme.

En réalité, la situation n’était pas sans me rappeler un certain soir de 2017 où je n’avais pas pu me montrer suffisamment fort pour contrôler les plus puissantes de mes pulsions. S’en était suivi un viol, purement et simplement. Je n’avais plus jamais fait cela depuis, tant cela m’avait finalement travaillé moralement par la suite. Je m’en étais voulu d’avoir cédé, tout simplement, parce qu’impliquer la force dans ce genre de rapports m’avait finalement plus déçu qu’autre chose... et si Poppy Tiberius n’avait pas fini par prendre son pied, j’aurais sans doute dû me débarrasser d’elle. Cela n’avait heureusement pas été le cas.

Ici, c’était hors de question. Je ne voulais pas la tuer et je ne voulais pas non plus me la faire. Voilà ce dont j’étais sûr. Dès lors, je n’allais pas utiliser un Diffindo sur sa gorge ni même un Sectumsempra. Je ne voulais pas voir son sang couler. Pas en ces circonstances. Alors je choisis une autre option.


« Incarcerem. » Immobiliser la jeune femme et la réduire au silence, avant toute autre chose, alors je pus lâcher son poignet et plaquer ma main sur sa bouche... puis j’allais pouvoir agir.

J’avais toujours su que la Cosa Nostra était une organisation qui méritait notre attention, mais je savais aussi que tant que Zabini tirerait les ficelles, on ne pourrait rien obtenir de la mafia, ses membres ne prenaient pas parti officiellement et cela signifiait qu’ils n’avaient rien à faire dans toutes ces histoires… sauf peut-être apporter un soutien indéfectible et un peu de leurs compétences en matière de transport.


« Je me disais, en vous écoutant, qu’il était déplorable que tant d’inepties puissent sortir d’une aussi jolie bouche… Vous avez des atouts, miss Santana, c’est vraiment dommage de ne pas vous en servir à meilleur escient. » Comme chaque fois que je tenais une personne à ma merci, je murmurais au creux de l’oreille ce que j’avais à dire, comme si mes propos étaient des mots doux…
Et, à vrai dire, je ne parlais que de son physique. Nul besoin d’entrer dans les détails, il était évident que la jeune femme était d’une beauté naturelle et bien réelle. Le genre de femme qui n’avait besoin d’aucun artifice pour être plaisante… Si seulement elle pouvait juste être muette, alors cela aurait été parfait. Mais il était bien connu que la perfection n’existait pas…

Garder mon calme m’avait demandé une certaine concentration et j’avais désormais envie de m’amuser un peu. Jusqu’où allais-je aller ce soir ? En cet instant précis, j’aurais eu du mal à le dire avec certitude. J’avais juste envie de la voir souffrir, au moins un peu. Éveiller en elle des douleurs indicibles et incomparables… c’était tout ce qui m’importait. Quant au reste, je ne pouvais que me faire une raison. Si les négociations sans intermédiaire n’étaient pas possibles, eh bien, tant pis. Je ne signerais rien de mon côté et les pourparlers s’arrêteraient là, comme ils avaient commencé.


« Vous n’auriez pas dû, miss Santana, c’est tout ce que je peux vous dire… Vous me voyez dans l’obligation de faire cela, c’est assez fâcheux et croyez-moi, je suis navré que nous ne puissions pas trouver un terrain d’entente. »

L’étais-je vraiment ? Non, pas tout à fait. Si cela avait pu aboutir à quelque chose, cela aurait aurait été très bien, mais puisque ce n’était pas le cas, je me devais de trouver une autre bonne raison de rester un peu ici, en compagnie de la charmante petite avocate dans cette caravane de costumes de scène.

« J’ose espérer que vous ne m’en voudrez pas…» J’aimais beaucoup enrober les choses dans des paroles de gentleman, comme si cela avait vraiment un impact sur mon comportement ou mes ressentis. Alors qu’en réalité… il n’en était strictement rien. « Endoloris.»

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Dim 24 Mai - 2:00
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Visiblement tu avais en face de toi un type si confiant en lui qu’il n’était même pas capable de t’écouter. D’ailleurs, tu finissais par douter de cette fameuse intelligence dont tout le monde parlait. Il semblait davantage prompt à tenir des propos illogiques sans assumer clairement le fond de sa pensée. D’ailleurs tu remarquais rapidement que si tu répondais avec une parfaite logique à chacune de ses remarques, lui se muait dans le silence. Faute de réplique ? D’arguments ? Tu te doutais de ce qu’il se passait dans son crane. Il te devait sûrement te traiter d’idiote. Tout simplement parce qu’il avait en face de lui quelqu’un qui n’allait pas dans son sens. Quelqu’un qui, sans te jeter trop de fleur, en avait dans la tête et qui savait pertinemment quoi lui répondre pour le prendre à revers. Et ça Monsieur Ombrage, il n’était pas habitué. Il devenait finalement presque insipide à tes yeux. Comment un homme comme lui pouvait être monté si haut ? Enfin son statut de Mangemort… ca devait aider après tout. Tuer des gens pour grimper cela ne devait qu’être une bagatelle pour lui. Il te faisait comprendre qu’il ne lâcherait pas l’affaire. Du moins à double tranchant… Car la minute d’avant il se contredisait disant qu’il n’était pas ton ennemi. Non tu étais son ennemi. Si tu n’avais eu aucunement la prétention de rendre caduc son contrat avec la Cosa Nostra, c’est ce qu’il semblait s’être mis en tête. Il faisait ses questions et ses réponses. Car tes réponses, il ne les écoutait même pas. Une perte de temps. Il te faisait perdre du temps.

Il n’avait même pas pris la peine de te répondre alors que tu l’invitais à partir. Il te tenait toujours le poignet et tu faisais mine de rester détacher. Tu ne voulais pas lui accorder plus d’importance que cela ne le méritait. Mais cette enflure ne semblait pas décidé à te lâcher. Bien au contraire. Non ce lâche qui visiblement n’avait aucune verve rhétorique venait te lancer en traitre un sort pour te ligoter. Sa main hideuse se posa sur tes lippes pour te maintenir au silence. Tu plongeais ton regard sombre dans le sien sans pour autant céder à la panique. Il n’avait donc rien à répondre pris au dépourvu alors il en venait à te lancer un sort ? Cela n’augurait rien de bon, certes, mais cela dénotait de sa bassesse d’esprit et de son manque d’agilité. Il cédait à la violence n’ayant rien d’autres que cela pour se défendre à présent. C’était pathétique. Tu détournais ton visage alors que son haleine venait se poser au creux de ton cou d’une façon bien désagréable. Pauvre type. C’est tout ce que tu pensais de lui toi. Un crétin qui ne savait pas parler et qui sortait les armes.

Vous n’auriez pas du… Te disait-il. Mais quelle blague. Pouvait-on être plus stupide ? Tu savais ce qui allait se passer. Cela risquait d’ailleurs de ne pas être des plus agréables. C’était un Mangemort. Et ce qu’il était en train de faire te confirmait clairement ton opinion à leur sujet. Dire que Tobias en était devenu un. Lui aussi s’amusait à ligoter les gens et à les torturer dès qu’ils divergeaient d’opinion. T’avais presque envie de dire à cette ordure d’accélérer le mouvement. Le sort qui suivit ? Tu y avais pensé bien sûr… Mais lui ce qu’il ne savait pas, c’est que ta cousine avait toujours des petites choses à t’offrir pour te protéger de tout danger. Elle avait du avoir une vision trouble il y peu de temps pour te conjurer de porter ce pendentif. Un détecteur de magie noire. Ce dernier émit un sifflement terrible au point d’en faire presque percer ses tympans. Il explosa en mille morceaux à la figure d’Ombrage alors que tu tombais au sol sous le coup du sortilège. Si ce dernier était amoindri par l’objet de protection, tu convulsais de douleur à terre. Crispant les mâchoires, tu ne lui ferais pas le plaisir de hurler pour lui. A présent l’avantage, c’est qu’avec le boucan que cela avait fait, les membres du cirque n’allaient pas tarder à débarquer dans la roulotte. D’ailleurs les bruits de voix à l’extérieur ne tardèrent pas à s’approcher. « Je vous conseille de transplaner Monsieur Ombrage, ils ne vous laisseront pas partir entier s’ils nous trouvent ainsi. » Et tu aurais presque envie qu’il reste là pour regarder tes acolytes le démonter. La porte s’ouvrit alors brusquement et les vigiles du Neverland arrivèrent. Les autres membres du cirque, était dehors, et demandaient ce qu’il se passait. Soulagée, tu te contentais de prendre appuis sur les bras que t’offrait Hector pour te relever et te libérer sans te soucier du sort d’Ombrage. Tu sortais avec l’un des gardes des lieux. Tu étais mal en point mais tu savais que tu avais gagné sur l’ordre de l’intellectuel. Au point que cet être primaire en avait eu recours à la magie. Tu restais un instant en compagnie des gens du cirque avant de transplaner dans un lieu bien précis.
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Dim 24 Mai - 18:23

Quand le temps jouait contre nous, il n’y avait rien que l’on puisse faire pour retarder l’échéance. Avec des conditionnels, tout était possible... aussi aurais-je dû stupéfixer Toni Santana pour la réduire au silence. Et si j’avais alors eu envie de lui faire un peu de mal, cela aurait été très simple de jouer du diffindo de ci de là... mais je n’avais pas voulu abîmer son joli corps, sans aucun doute par pur souci d’esthétisme, j’en convenais fort bien. J’aurais sans doute pu, aussi, la réduire au silence définitivement, en flattant mon goût pour les choses bien faites... mais je n’avais jamais eu aucune intention de la blesser ou de la tuer. Je n’étais pas expert dans le self-control ou le maintien du sang froid, surtout en cette période où j’avais plutôt tendance à avoir grand besoin d’exutoires qui m’étaient inaccessibles pour le moment.

Bon sang, je détestais déjà perdre le contrôle, mais il était clair que je n’aimais pas mieux ces saloperies de bijoux détecteurs de magie noire. Peut-être qu’il faudrait un jour trouver une parade pour détecter ces détecteurs facilement...
En attendant, il était clair que cette ignominie allait déclencher l’alerte et que dans moins de quelques minutes la caravane des costumes allait se retrouver prise d’assaut par les gens du cirque... car tout n’était que promiscuité dans ce genre de lieu et je ne pouvais pas me permettre d’être découvert ici ni de voir mon nom figurer sur la liste noire des personae non gratae de cet endroit.

La jeune femme, qui était tombée au sol des suites du maléfice du saucissonnage couplé avec le Doloris, ne me laissait pas le choix, je l’enjambai pour être dans son dos, afin qu’elle n’ait plus la possibilité de me voir, et je fis la seule chose que je pouvais faire en si peu de temps : j’aurais voulu lui effacer la séquence mémorielle des deux dernières heures, afin de supprimer de son esprit toute trace de notre conversation... et je me disais déjà que ce n’était pas bien grave si cela empiétait plus que nécessaire sur le timing de la soirée, tant pis si elle en oubliait même une partie de son numéro… Notre entrevue n’avait même pas duré une demi-heure, entre le moment où elle avait fini son numéro et le moment où cette saleté de collier avait implosé. Je n’avais pas le temps de faire dans le détail et il apparaîtrait très rapidement qu’il manquait quelque chose, mais la situation était telle que je ne pouvais pas utiliser le sortilège des faux souvenirs. Le temps me manquait.
Les bruits dehors se faisaient plus pressants, des bruits de pas, ainsi que des voix d’hommes. Ils étaient plusieurs, sans doute une bonne poignée d’hommes, certainement des durs à cuire… et je ne pouvais pas me permettre de rester là à attendre qu’ils viennent me débusquer. Alors, je rangeai ma baguette et je suivis le conseil donné par l’avocate, celui de transplaner rapidement. Quel autre choix avais-je ?
J’attendis d’être en lieu sûr, ce qui fut instantanément le cas, pour me poser la question.


***

Le bruit strident résonnait encore à mes oreilles, comme s’il m’avait percé les tympans. Heureusement que nous avions un sacré entrainement pour résister à toutes sortes d’aléas de ce type. Combiner cet entrainement mangemort à celui, plus orthodoxe, que j’avais pu suivre au Ministère lors de mes premières années de bons et loyaux services, c’était me permettre de ne pas perdre complètement la tête. Car un bruit pareil qui vous vrillait les oreilles, cela pouvait très clairement jouer à plusieurs niveaux sur l’esprit… Heureusement qu’on était encore loin du cri qui paralyse, très usité en Asie pour contrer des attaques diverses, tant côté sorcier que moldu, car là, je ne savais pas du tout comment j’aurais pu réagir… Déjà comme cela, je me sentais pris de court…

Je me laissais tomber dans un fauteuil du manoir de mes amis. Je ne savais pas pourquoi j’avais transplané jusqu’ici plutôt que chez moi, à mon bureau ou dans le quartier général mangemort. Mais comme lieu sûr et protégé, cette forteresse m’était apparue comme étant le premier bastion auquel je pourrais me raccrocher. Et si Rodolphus et Rabastan n’étaient pas forcément dans les parages, cela n’était pas bien grave. Je savais comment contacter mon meilleur ami et je savais aussi comment joindre son frère. Même si leurs conseils auraient sans doute été bien différents de ce que j’avais pu mettre en place ce soir pour m’en sortir.

Si j’avais changé de visage, j’aurais de toute façon été pris pour cette agression, alors cela n’aurait juste servi à rien... Si j’avais transplané avec elle dans un lieu sécurisé, sa disparition aurait vite été signalée...
Et si je l’avais réduite au silence avant de transplaner avec elle ? En réalité, plusieurs possibilités s’étaient offertes à moi et j’avais opté pour la plus simple, celle de transplaner, mais j’aurais tout aussi bien pu enlever cette fille et la maintenir attachée quelque part dans un sous-sol où j’aurais pu mobiliser mes talents pour la réduire à moins que rien... mais je ne l’avais pas fait. Parce que j’avais un minimum de respect pour elle, parce que son caractère n’enlevait rien à sa beauté et, peut-être aussi, parce que je savais au fond de moi qu’elle n’avait pas tout à fait tort sur tous les points. Cela dit, j’aurais aimé pouvoir l’oublietter ou au moins lui modifier la mémoire, car je savais bien que tout ceci n’allait pas être sans conséquences.

Et pourtant... je n’avais pas voulu en arriver là. J’avais dérapé, j’en étais parfaitement conscient. J’avais même conscience, au moment précis où le changement s’opérait, que j’étais en train de perdre le contrôle.
A cause de quoi? A vrai dire, c’était un peu confus. Je n’étais sans doute pas dans le bon état d’esprit en venant au Neverland ce soir... et tout avait dégringolé sans que je ne puisse faire autre chose que d’être le témoin de la situation... car je ne me considérais pas comme étant l’un des acteurs, ce soir, non, ce n’était pas vraiment moi. Cette fille avait subi ma colère alors qu’elle n’était qu’un maillon parmi tant d’autres. Un petit maillon insignifiant dans une chaîne que personne ne contrôlait.
Au fond, qu’avait-elle à voir dans ma mauvaise humeur ? Elle n’avait fait que me tenir tête, comme mon fils le faisait si souvent... cependant, je parvenais à garder mon calme face à Marcus, tandis qu’ici... Putain, j’allais être obligé d’expliquer la situation à ma femme et sans doute aussi à Meredith. J’étais censé être bien plus posé et réfléchi que cela... mais ces derniers temps, j’avais l’impression de péter les plombs pour bien peu de choses... sans doute à cause de cette pression que mes épaules, certainement à cause de ce que j’avais le sentiment de porter à bout de bras...

Puisqu’avec tout ceci, Toni Santana n’allait se soucier de rien me concernant, au moins, j’avais limité la casse comme j’avais pu. Grossièrement, certes, ce qui n’était pas dans mes habitudes, mais au moins c’était fait. Et peut-être même pourrais-je toujours arguer qu’un tel travail de cochon ne pouvait pas être le mien, cela se saurait si j’étais du genre à opter pour la rapidité au détriment de la qualité. Parmi les oubliators, j’avais tellement la réputation d’être maniaque et méticuleux que l’acribie dont je pouvais faire preuve faisait parfois pâlir de jalousie les plus rigoureux et minutieux. Quant à ma réputation au sein des rangs des mangemorts, elle n’était plus à faire non plus. Pour un sorcier de sang mêlé, j’étais tout de même parvenu à atteindre les hautes sphères autrement qu’en usant d’artifices ou de coucheries. Non, c’était ma propre valeur de sorcier qui m’avait mené là où j’étais arrivé… et si actuellement j’étais légèrement à côté de mes pompes pour plusieurs choses, j’étais parfaitement conscient que je ne devais pas laisser cela m’envahir plus, qu’il me fallait redresser la barque avant de commettre des erreurs irrécupérables. Ce soir, j’avais déjà bien failli faire une belle connerie. Je le savais pertinemment. Et, pour cela, j’étais en pleine remise en question et en pleine flagellation mentale. Mais qu’est-ce qui m’avait pris ?
Habituellement, je gardais mon sang froid un peu plus que cela. Je n’étais pas le genre à foncer tête baissée, sans réfléchir… et, même, je parvenais souvent à prendre les choses de là d’où elle venait et d’y accorder le peu d’importance qu’elles méritaient… ce que je n’avais pas fait ce soir, alors que je perdais pied, tout simplement.
Ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait et, très sincèrement, cela commençait parfois à être un peu effrayant. J’oubliais les bonnes manières, j’agissais sans réfléchir, je me sentais blessé par de simples paroles venues d’êtres qui n’avaient rien contre moi au départ… je me mettais à dos des gens sans que rien n’ait préparé à cela, sans que je n’aie rien pu voir venir… En somme, c’était comme si je me mettais à être aussi con que les personnes que je haïssais le plus au fond de moi-même. Avec tout cela, il était évident que je devais me bouger et réagir. Je ne voulais pas devenir ce genre d’homme qui perdait la tête suite à des actes inconsidérés et irréfléchis.

Dans le grand salon où j’avais si souvent passé des heures à discuter avec mes amis, en ayant une fille ou deux sur nos genoux, en refaisant le monde à notre manière, je ne savais pas exactement définir l’état d’esprit dans lequel je me trouvais. J’avais envie de crier. J’avais besoin de ressentir quelque chose et de mettre des mots sur cette saloperie de soirée. Il me fallait trouver un moyen de me calmer les nerfs et cela ne pouvait pas se faire de trente-six manières.


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