Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
You kick me down 'cause you need it So dead inside I can feel it.Ne rien faire, ce n’était vraiment pas quelque chose qui te plaisait et dans laquelle t’allais te complaire un jour. T’y arrivais pendant environ une dizaine de minutes avant de ressentir le besoin de bouger, même faire le tour de la pièce dans laquelle tu te trouvais. De toute manière t’avais toujours quelque chose à faire, que ce soit pour occuper ton esprit ou tes mains. Alors quand tu savais que t’avais un jour de libre, t’avais tendance à le remplir assez rapidement. Même si le matin t’avait tendance à faire souvent la même chose. Tu prenais déjà un peu plus de temps pour te préparer, parce que tu pouvais te le permettre, comme pour t’habiller, t’y portais un peu plus d’attention parce qu’au moins tu ne devrais pas mettre ta blouse par-dessus.
Puis t’aimais sortir plus longtemps que d’habitude aussi, histoire que Terebellum puisse se dégourdir correctement les pattes, le fatiguer le plus possible aussi, tu t’imaginais bien que ça ne devait pas être facile tous les jours pour lui de vivre dans un appartement, même si tu faisais tout ce que tu pouvais pour que ça lui pèse le moins possible. Alors un jour comme celui-ci, t’en avais profité aussi pour aller dans une forêt non loin et le laisser se défouler comme il l’entendait, même si un lièvre en avait fait les frais, sorti de bon matin par une truffe inquisitrice et coursé pendant plusieurs minutes par le canidé, avant que ce dernier n’abandonne ce qu’il pensait sûrement être un futur compagnon de jeu pour une énorme branche plein de mousse, qui devait au moins faire deux fois sa taille.
Il en avait l’air plus qu’heureux, avait commencé à le trimballer partout où vous alliez, même si ça le ralentissait considérablement et qu’il avait réussi à se coincer deux ou trois fois au passage. Et peu importait ce que t’avais pu faire pour le lui faire lâcher avant que vous ne repartiez, il n’y avait pas cédé une seule seconde, s’y agrippant même de plus en plus, alors t’avais fini par laisser tomber et la lui laisser. Certes c’était encombrant, mais il finirait bien par l’oublier et la laiser tomber à un moment ou à un autre, du moins c’était ce que tu te disais, espérant qu’il n’allait pas salir les trois quart de ton appartement en la baladant partout.
T’avais peut-être eu un peu trop d’espoir vis-à-vis de ça, vu qu’il ne lui avait pas fallu deux minutes pour manquer de renverser une de tes chaises et de retrouver de la mousse dans ta cuisine. Heureusement que t’avais l’aide de la magie pour garder l’endroit impeccable. Le faire manuellement ne t’aurais pas vraiment dérangé, si t’avais eu relativement le temps devant toi. Mais t’avais envie de le passer autrement qu’à rester derrière le berger allemand et à surveiller ses déplacements. T’avais plutôt envie d’encore bouger un peu, et pourquoi pas aller voir quelqu’un. T’étais toujours partant pour avoir de la compagnie et encore plus être en bonne compagnie.
T’aurais pu commencer à envoyer un hibou ou l’autre aux personnes, pour voir qui était libre et qui ne l’était pas, mais t’en avais pas vraiment eu la patience ou encore l’envie, t’étais une très bonne surprise à toi tout seul, même excellente. Tu n’avais pas réfléchi très longtemps à la personne, elle était déjà toute trouvée. T’avais aucune envie de te prendre la tête, juste de passer du bon temps et tu connaissais la personne parfaite pour ça.
On ne pouvait pas dire que ta rencontre avec Masha avait été la plus parfaite, ou encore qu’elle ait pu laisser entrevoir une quelconque entente entre vous, et pourtant. T’appréciais passer du temps avec elle, même si vous étiez loin d’avoir des caractères proches l’un de l’autre. La seule chose que t’espérais là tout de suite, c’était qu’elle soit chez elle, ce serait quand même plus pratique pour pouvoir passer du temps en sa pérsence. T’étais pas parti les mains vite, juste par principe, déjà que tu comptais t’incruster. T’avais pris de quoi boire, sauf que lorsque tu t’étais apprêté à transplaner, un poids était arrivé sur tes pieds et t’avais presqu’immédiatement fait face au regard attristé un peu trop familier de Terebellum qui avait l’air de vouloir te suivre peu importait la destination, son énorme branche toujours dans la gueule.
T’avais un peu soupiré avant de t’abaisser à sa hauteur pour lui caresser la tête et de le prendre avec toi. Il savait se tenir et en plus de ça, il était déjà bien moins énergique depuis votre sortie ce matin. Vous étiez arrivés sans aucune encombre deant la maison dans ce charmant village qu’était Loutry Sainte Chaspoule, et t’avais pas attendu plus longtemps pour toquer à la porte d’entrée, venant t’appuyer d’une épaule sur le mur en attendant une réponse. Réponse qui n’avait pas trop tardée, et t’avais un peu souri à sa vue, tendant les bouteilles que t’avais prise vers elle.
« ▬ Heey, je me suis dit que tu ne faisais pas grand-chose aujourd’hui, et comme moi non plus, que c’était le moment idéal pour te rendre visite ! J’espère que t’as de la place chez toi, je ne pouvais me résigner à laisser Terebellum à l’appartement, mais il s’est entiché de cette branche et il est impossible de la lui faire lâcher. »
Musique plein régime et tee-shirt XXL tombant sur tes fesses, tu te déhanches sous les sonorités folles d’une musique typiquement moldue, oui mais n’a-t-elle pas un petit côté aliène ? Comme toi, mangemorte au sourire diaboliquement angélique. Pourtant sur ton balai, tu casses des têtes, tords des genoux et castre des mecs : rien ne t’arrêtes. Mais cette après-midi tu es libre comme le vent et ton entrainement de ce matin ne semble pas avoir réussi à te crever ; pire, on croirait même qu’il n’a fait que t’enclencher. Poppy, accoudée au canapé, t’observes avec le désespoir sur la moue de ses lèvres. Tes cheveux de miel virevoltent dans l’air, ton shorty s’extirpe de sa pudeur en s’affichant par-ci par-là comme si le vent de tes gestes lui donnait des ailes. De ta baguette tenue entre deux doigts, tu ranges ceci et cela, fais cramer un truc par-ci et par-là : parce que jeter, recycler, c’est surfait. En passant devant Poppy tu prends sa main, la soulève dans les airs le temps d’un petit tour de danse sur toi-même et parvient quand même à lui arracher un sourire.
- Masha ! Je crois que Chantilly qui est derrière la vitre veut rentrer !
Elle tente de te faire entendre quelque chose mais à peine a-t-elle prononcé ton nom que de ta baguette tu augmentes toujours plus la chaîne. Non définitivement, tu n’as pas envie d’écouter quoi que ce soit d’autre que Grimes aujourd’hui. D’une transplanation tu rejoins le sous-sol de ta maison, la musique se diffusant absolument partout. Larguant tes rares atours sur ton chemin, d’un coup de baguette tu actionnes le mélangeur de la baignoire. L’eau se met à couler à flot alors que tu formes rapidement un chignon sur le haut de ta tête, le coinçant avec quelques épingles. Ton corps entièrement nu ne cesse pas un instant de s’agiter en rythme, même lorsque, assise sur le bord de la baignoire, la pulpe de tes doigts effleure les courbes mousseuses de l’eau. La température est idéale et bientôt tu glisses un pied, puis l’autre et finalement ton corps entier dans la cuve d’où s’élève un doux nuage de fumée. Faisant danser des nuages de mousses dans les airs, tes épaules suivent toujours le rythme du son qui s’insère dans tes artères. Ton esprit lui, il vagabonde. Dans deux jours tu as une interview et bordel, tu n’as aucune envie d’y être. Toujours les mêmes questions ou presque. Bien sûr que tu vas rester chez les Tornades de Tutshill, bien sûr que tu te moques de la réputation qu’on vous fait, puisqu’elle est vraie ! Mais ça, d’après ta petite avocate préférée bien qu’un peu coincée, il ne vaut mieux ne pas le diffuser. Les tricheries, ça n’a jamais ramené une bonne publicité, ça ne ramène que des emmerdes. C’est stupide à ton sens, à quoi bon être plus ou moins bon en magie si au final on ne peut pas en tirer un plein profit ? Ce que les règles sont inutiles, uniquement faites pour profiter aux petits. Mais par chance si elles existent, c’est bien pour être transgressées, non ? Depuis le bas, tu entends un sacré vacarme au rez-de-chaussée ; qui diable a bien pu entrer pour provoquer un tel foutoir ? A la hâte tu sors de ton bain, la mousse ornant encore les coins les plus indiscrets de ton anatomie féminine. Aussi vite que possible mais avec prudence quand même, tu transplanes pour revenir dans le salon. Là, tu dois baisser ta tête bien vite, Chantilly est entrée, Poppy lui courant après, comme s’il était utile de courser un hibou en train de voler. Coupant la musique tu siffles un grand coup, si fort qu’on pourrait croire que ça vient d’un homme : c’est pas très féminin tout ça, ma chère Masha. L’instant d’après Chantilly s’est posé sur ton avant-bras finement proposé en perchoir et Poppy s’arrête tout pile devant-toi, levant ses grands yeux désolés vers toi.
- Tu ne m’as pas entendu et il me faisait mal au cœur tout seul dehors à taper son bec au carreau, alors j’ai voulu le faire entrer mais il a clairement… - Vrillé. La coupes-tu d’un sourire, avant de lui coller un doux coup de pied aux fesses. Ramasse le plancher Poppy, tu lui fais peur et tu le sais, il ne saura jamais s’habituer à ta tête disproportionnée ! - On dit dégage le plancher, humpf…
Partant se poster dans l’entrée, ton elfe de maison ne tarde plus à agiter ses doigts pour remettre de l’ordre dans ce qui ne l’est plus. Si on peut appeler ça un ordre. La pièce de vie grouille de trophées et de médailles de quidditch qui s’entassent négligemment sur les étagères qui peinent à être encore disponibles. Ceci étant, aucun grain de poussière ne traine sur tes reliques, parce qu’ici deux fois par jour au moins, plumeaux et balais s’activent pour garder le lieu bien plus sain que ton esprit. C’est fait exprès, pour te donner bonne conscience, pas vrai ?
A peine as-tu le temps de redescendre pour enfiler un débardeur noir et un short trop court de jogging gris, que Poppy débarque pour te dire :
- On toque à la porte !
Sitôt tu transplanes, la musique se remet en route et tu ouvres la porte avec ta baguette de lierre entre les dents, un grand sourire sur les lèvres, ton chignon toujours perché sur ta tête. Sur le pas de ta porte se trouve Regor, à qui nous reviendrons plus tard parce que ta relation avec lui est… Spéciale. Dans ses bras il y a des bouteilles et à ses pieds, il y a son chien avec un morceau de bois tout aussi disproportionné que la tête de Poppy. Avant même de dire bonjour à l’être humain, tu grattouilles à grandes pompes la tête du chien et lui fait même signe d’entrer, par contre, pour l’autre, tu tires la porte pour presque la refermer, t’accoudant au chambranle en sortant la baguette d’entre tes dents. Silencieuse, tes yeux d’un vert serpent le toise de la tête aux pieds.
- Et qu’est-ce qui t’as fait dire que je ne faisais pas grand-chose aujourd’hui, Nott ? Tu m’espionnes ?
D’un sourcil arqué tu l’interroges, le bout de ta baguette venant se poser sur le bout de son nez.
- Mens-moi et je fais pousser des verrues sur ton nez, plus jamais personne ne voudra te baiser.
You kick me down 'cause you need it So dead inside I can feel it.Alors que t’attendais bien gentiment devant la porte, t’avais entendu de la musique se mettre en marche, au moins ça confirme ton idée qu’elle est chez elle. A moins que ce ne soit son elfe de maison qui espérait pouvoir faire fuir la personne en question avec un tant soit peu de bruit. Elle a pour effet de faire redresser les oreilles de ton chien, qui semble presque prêt à lâcher son morceau de bois pour aller voir ce qui se passe de plus près. Il lâche un aboiement assez étouffé, peut-être qu’il comprenait petit à petit ce qui se passait, qui vous alliez voir. Même si en soi, il était toujours heureux de voir les gens, qui que ce soit. T’avais pas pu t’empêcher de venir lui caresser la tête alors que t’entendais le son familier d’un transplanage qui t’avait fait un peu sourire.
En te relevant, t’avais pas su éviter le coup de langue que Terebellum avait voulu te donner. Ce n’était pas grand-chose, t’avais même l’habitude depuis le temps puis ça avait l’air de lui faire plaisir, tu ne demandais pas grand-chose de plus en tout cas en ce qui le concernait. La porte finit par s’ouvrir alors que tu passes assez rapidement ta manche sur ta joue. Tu souris en peu plus en voyant la jeune femme, à moins que ça ne soit comme un reflexe en voyant le sien.
Tu remarques assez rapidement sa tenue, bien que tu ne t’y attardes pas plus que ça, t’allais pas rester là à la fixer non plus. Ça ne servirait pas à grand-chose, puis de toute manière elle s’était rapidement abaissée pour venir saluer ton chien dont le bonheur s’était considérablement agrandi grâce à ça. Il ne se fait pas du tout prier pour rentrer, même s’il galère un peu avec sa charge, force un peu dessus, grogne quelques secondes avant de comprendre qu’il suffisait de tourner un peu plus sa tête pour faire passer le tout sans encombre.
T’avais entamé un mouvement pour entrer à ton tour, mais il avait été bien vite coupé lorsqu’elle sorti pour mieux bloquer le chemin, délogeant sa baguette de ses dents, commençant à te regarder et porter son attention sur ta personne. Pas une salutation, ou un quelconque geste qui pourrait y ressembler. T’esquisse un sourire alors qu’elle prend la parole.
« ▬ Désolé de te décevoir, mais j’ai généralement autre chose à faire que de surveiller ou espionner tes moindres faits et gestes. J’ai juste espéré très fortement que tu ne sois pas en vadrouille, et on dirait bien que ça a fonctionné. Qui sait, c’est peut-être un nouveau pouvoir que je devrais un peu plus creuser. »
Ca serait bien pratique, mais tu te disais que ce serait un peu trop beau, de pouvoir faire en sorte que tes vœux soient exaucés aussi rapidement. Ce n’était quand même pas trop demander. Ce qui ne l’était pas non plus, ce serait de ne plus avoir de baguette pointée droit vers toi ou sur ton nez. T’as le réflexe de reculer un peu la tête pour ne plus être directement en contact avec elle.
« ▬ J’ai l’habitude de te mentir ? Je ne fais qu’embellir les choses de temps en temps. Au fond, si ça me permets de faire peur aux gosses à l’hôpital après et de ne plus devoir m’en occuper, je te remercierais presque. »
Si elle s’y décidait vraiment, tu ne tiendrais pas le même discours, sans doute que tu tuerais quelqu’un au passage, même si tu ne savais pas encore qui, peu t’importait à vrai dire. Si tu te fichais pas mal du physique des autres, ce n’était clairement pas le cas du tiens. T’y portais très certainement trop d’importance, mais ça ne t’avait jamais tué jusqu’ici, alors pourquoi t’en soucier à partir de maintenant ? Ca ne t’empêche pas de soutenir son regard, même lorsque la porte bouge un peu, suivi d’un bruit de grattement que tu ne connais que trop bien. Terebellum s’impatientait, ou commençait peut-être à paniquer parce qu’il ne vous voyait plus. Ses glapissements ne tardèrent pas à arriver, bientôt transformés en une complainte digne de la plus grande des victimes, qui te fendrait presque le cœur.
« ▬ Je te dirais bien de commencer à boire ici vu que tu n’as pas l’air motivée à rentrer, mais il risque de défoncer ta porte d’ici cinq minutes si tu le laisses comme ça. »
Tu le connaissais assez bien pour l’en savoir capable, s’il n’arrivait pas avant à atteindre la clenche. Relevant une de tes mains, tenant une de bouteilles, à l’aide de cette dernière t’avais écarté sa baguette de ton visage, c’était quand même plus agréable de ne pas se sentir directement menacé non plus.
La vie t’est souvent pareille à un grand terrain de jeu, tu n’es qu’un pion mais tu te sais pourtant plutôt puissante, redoutable même en y pensant bien, en songeant à tout ce que Poppy a pu craindre de toi, à tout ce que tu es capable de faire sur le terrain. Regor ne doit pas être sans le savoir, tu connais son don et tu doutes vraiment très fort qu’il n’ait jamais prit la liberté de fouiller un peu dans ta tête. Il y a forcément croisé plus d’une saloperie parce que, soyons francs, derrière tes grands sourires, tu es une sacrée reine dans la cour des salopes. Sans âme tu te joues des gens, les manipules à ton avantage, tu ne fais pas trop dans le sentimental. Quand tu peux l’éviter tout du moins, parce qu’en réalité avec le temps tu t’attaches, tu baisses tes armes. Tu espères toujours qu’il ne le remarque pas, qu’il ne sache pas qu’il a peut-être un peu plus d’impact sur toi que ce que tu voudrais vraiment, au fond. Pourquoi ? Parce que les gens sont des connards, tu en es convaincue. Aujourd’hui il est là, demain encore sûrement mais à tout instant il se retournera contre toi parce qu’on le lui demandera. Ton allégeance pour la cause n’a rien d’une dévotion parfaite, complète. Toi, tu es l’insaisissable, l’inaliénable, la jolie poupée qu’on voudrait posséder, exposer, mais qu’on ne peut jamais vraiment acheter. Tu sais ce que ça fait d’ouvrir trop fort son cœur, de donner toute confiance en une autre personne que toi-même. Pas même Poppy n’a le pouvoir de te faire fermer les yeux sans que plus aucune crainte ne s’installe. Tu dors tous les soirs d’un seul œil, ta baguette sous ton oreiller, ton corps nu au creux des draps. La peur et la rage se mêlent en toi sitôt que tu es seule, vulnérable, qu’il fait noir et que plus aucun bruit ne stagne.
- Non, ça n’a rien d’un nouveau pouvoir, c’est de la chance. Et je ne sais pas si tu as l’habitude de me mentir, j’imagine que non mais c’est toi le farfouilleur d’esprits, pas moi.
D’un coup de bouteille de la part de ton ami, ta baguette s’abaisse et ton sourcil avec. La crainte et la rage ne demeurent pas sur ton faciès lorsque la lumière est, c’est logique : toi les cauchemars, tu les as toujours vu de nuit, même si tu en as aussi eu de nombreux lumineux. Au coin de tes lèvres une moue se dessine et du bout de tes appendices, tu attrapes le col de la veste de Regor et l’attire avec toi à l’intérieur. Tu ne laisseras pas son chien défoncer ta porte et la vue de Poppy perchée sur l’îlot central de la cuisine te rappelle combien elle a peur de ce chien et de sa langue démesurée.
- Bonjour monsieur Nott, entonne-t-elle avant que tu ne lui donnes un coup de coude en passant près d’elle, euh… Regor, bonjour monsieur Regor.
Toi tu ris, innocemment, gentiment, parce que ça t’amuses toujours de l’entendre se rétamer socialement parlant. Bien trop longtemps habituée à la servitude de ta famille, tu n’oses même pas lui demander son âge ou les générations différentes qu’elle a pu servir. Pour tout dire, tu ne considères même pas vraiment qu’elle te serve, bien qu’elle insiste toujours pour le faire : tu aimes ton autonomie et le fait qu’elle soit surtout ta meilleure amie, ta colocataire aussi. Une meilleure amie en laquelle tu n’as pas une confiance complète ; qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? Tout et à la fois rien : Poppy t’as trompée, elle aussi, en quelques sortes. Elle t’a longtemps cadenassé l’esprit, rendue amnésique et ça, tu n’es pas prête de le lui pardonner au complet. C’est compliqué parfois la vie, pas vrai ? Les rapports sociaux, surtout. Tu es un peu comme elle au fond : toi non plus tu ne sais pas te comporter en société.
- T’as mangé un truc avant qu’on se retrouve à boire comme des trous et à refaire le monde ?
Ton mètre soixante-dix réduits à une position accroupie devant l’ouverture du frigo, tu furettes entre les différentes choses qui s’y perdent. Tout ce qu’il faut pour faire un gâteau semble disponible et dans un coin de ta chambre, il semble qu’il te reste un peu de cette herbe moldue qui fait rire. D’un bond tu te relèves, l’accompagnant d’un quart de tour de buste et de tête pour observer Regor alors que tu lances, diabolique et tout sourire :
- On va faire un space cake ! Puis j’ai encore quelques sablés, je ne sais plus si tu les avais aimés mais au pire un peu de boisson et ça passe tout seul.
Et avant même qu’il ait pu ouvrir la bouche pour réagir, tu disparais en transplanant vers le sous-sol, laissant derrière-toi le frigo ouvert et Poppy évitant aussi bien qu’elle le peut Terebellum.
You kick me down 'cause you need it So dead inside I can feel it.C’était quand même con que juste le fait de voir sa tête puisse te mettre autant de bonne humeur. à moins que tu ne te sois juste tout simplement levé du bon pied, c'était totalement possible aussi. T'aurais jamais pensé la première fois que tu l'avais rencontrée que tu finirais par te pointer tranquillement chez elle juste dans l'optique de passer ton temps libre en sa compagnie. Surtout qu'à première vue, vous n'aviez pas beaucoup de points communs. Le Quidditch, c'était juste une absurdité de ton point de vue qu'autre chose. T'avais jamais apprécié ça, t'avais même jamais réussi à regarder ne serait-ce qu'un seul match en entier. T'arrivais juste pas à rester là assis à ne rien faire alors que tu savais pertinemment que ça ne t'apporterait rien personnellement. Mais ça aurait été stupide de passer à côté d'elle à cause d'aprioris ridicules. Elle avait cette capacité à arriver à te détendre assez rapidement. Peut-être que c’était son aura ou simplement sa manière d’être. Tu ne te posais pas trop de questions ça ne changerait strictement rien.
Elle brise tes rêves, tes espoirs en reprenant la parole, cassant toute idée d’un nouveau pouvoir que tu pourrais détenir. Dommage. Mais t’essayais de relativiser en te disant que la legilimancie était quand même bien plus importante et bien plus utile à avoir. Tu pourrais toujours t’arranger pour arriver à tes fins et t’en donner les moyens. Commencer à lire dans l’esprit des gens, t’aurais pas su l’apprendre et le faire rapidement même en quelques années, il t’en aurait fallut bien plus. T’étais quand même bien content d’en avoir eu la foi lorsque t’étais beaucoup plus jeune.
« ▬ Ça c’est ce que tu dis maintenant parce que c’est la première fois, peut-être qu’après la troisième ou quatrième fois tu reconsidéreras la chose. Il n’y a pas qu’en lisant vilement dans les pensées de quelqu’un que tu pourrais arriver à le savoir. »
Le corps et les gestes d’une personne pouvaient raconter bien plus que n’importe quoi sur son état d’esprit. T’avais rien à cacher là tout de suite donc tu ne ferais pas spécialement attention à ce que ton corps pourrait démontrer ; tu te laisses faires lorsqu’elle vient prendre ton col, te dirant à l’intérieur à la plus grande joie de Terebellum qui vient vous improviser une sorte de fête même si vous aviez été séparés que quelques minutes, et encore. Alors qu’il est occupé à venir lécher les chevilles et les mollets de la jeune femme, tu te décides à sacrifier ta main, histoire qu’il ne lui fasse pas prendre l’équivalent d’une douche. Tu relèves néanmoins la tête en entendant une nouvelle voix, celle de l’elfe te saluant, lui souriant au passage. Tu te doutes que ce n’est pas de plein gré qu’elle s’est installée au milieu de la cuisine, nichée en hauteur.
« ▬ Salut Poppy ! Je t’en prie, appelle-moi Regor tout simplement, je ne t’en voudrai pas. »
Absolument pas, même si tu te doutais que ça ne se ferait pas du jour au lendemain, voir même jamais. T’avais déjà essayé avec les elfes de maison de tes parents et même après plus de trente ans ils ne s’y étaient pas faits. Ou se foutaient complètement de ce que tu pouvais dire sur ce point. Tu te relèves, laissant ton molosse retrouver sa semi branche qu’il se met en tête d’essayer de déchiqueter à moitié en la baladant dans presque toute la salle, secouant sa gueule par intermittence. Un spectacle presque fascinant que tu ne connais que trop bien, à cause de lui que la vie de la moitié de tes coussins s’était dangereusement raccourcie.
« ▬ À quoi bon ? Je préférais garder de la place pour pouvoir boire un peu plus et avoir de meilleures idées à te proposer. Tu voulais t’improviser cuisinière ou tu comptais te débarrasser de restes ? »
T’avais jamais été très porté sur la nourriture, même si t’étais bien conscient du fait que c’était nécessaire pour pouvoir vivre normalement. T’observes un moment son frigo ouvert, tu ne sais pas ce que t’espères y voir ou y trouver, si t’es extrêmement difficile, on t’a toujours appris à manger de tout, surtout quand t’étais pas chez toi. Mais lorsqu’elle se retourne, son sourire ne te dit rien qui vaille, tes sourcils se lèvent légèrement dans l’incompréhension mêlé à de la curiosité.
« ▬ C’est ta dernière invention ? Vu le nom, j’espère au moins que c’est comesti-»
T’as même pas le temps de finir qu’elle transplane, peut-être pour aller chercher des ingrédients, à moins que ce ne soit une technique pour te laisser en plan en plein milieu de chez elle. Certainement pas la meilleure des choses à faire, même lorsqu’on connaissait la personne. T’aurais pu en profiter pour faire pas mal de choses, dont fouiner, mais en plus de ne pas spécialement en avoir envie, t’avais pas l’impression que ça servirait à grand-chose et pour couronner le tout, t’avais un peu la flemme. T’avais pas pu t’empêcher de refermer le frigo et de rappeler Terebellum près de toi, qui s’était repris d’un énorme intérêt pour l’elfe de maison. Et s’en était détourné à grand mal.
« ▬ Désolé, il sait être assez intrusif, mais je te promets qu’il est sympa, je suis sûr qu’il veut juste devenir ton ami. »
Il pouvait très mal s’y prendre, certes mais il c’était difficile de le lui faire comprendre. Enfin, ce n’était pas parce que la jeune russe n’était plus là que ça allait t’empêcher de te mettre à l’aise, et d’enlever ta veste avant d’aller t’installer, autant être confortablement installé.
Tes doigts se perdent entre les tiroirs, tu cherches tu cherches mais ne trouve rien et bon dieu que ça t’énerve ; tant et si bien que ton pouvoir le plus chiant fait exploser le miroir de la salle de bain.
- PUTAIN !
Méfies-toi, bientôt tu vas jurer en Russe et foutre le feu à la maison. Ça serait quand même con, non ? Pendant que toi tu retournes le sous-sol, à l’étage ce n’est pas la même trame. Poppy est toute pâle, visiblement peu sûre de ce qu’elle devrait répondre à votre invité. Ses grandes oreilles se sont baissées d’un air désolé et ses yeux, ses grands yeux de grenouille comme tu aimes tant à le dire parfois, propagent autour d’elle un grand vent de désarroi.
- Je suis désolée.
Elle n’aura jamais de cesse de s’excuser, d’exister, d’être trouillarde, de ne pas toujours savoir comment agir et réagir. Pourtant personne ne devrait douter des bonnes intentions de ta Poppy, parce qu’elles sont vraies, même si elle est dotée d’une maladresse indiscutable. Dix minutes et un ouragan plus tard, tu transplanes à nouveau au rez-de-chaussée, une veste trop grande ayant rejoint ta tenue du dimanche. Nous ne sommes pas dimanche ceci étant, mais pour toi un moment libre correspond au dimanche parce que tes dimanches ne sont pas toujours des dimanches. Saloperie de carrière professionnelle médiatisée. Ton quotidien est parfois presque calme, seule avec ton travail, tu peux marcher dans les rues sans craindre qu’on te réclame des autographes. Souvent par contre, c’est semblable à un terrain de guerre alors tu choisis d’user d’un polynectar pour faire tes banalités en paix. Mais le polynectar n’étant pas usable à tous les instants de ta vie, la plus part du temps tu te contentes d’une perruque, de lunettes de soleil même si le temps est pourri et en avant mon kiki. Mais aujourd’hui, le thème n’est pas là ; aujourd’hui, c’est tranquille chez toi, Poppy à nouveau perchée sur un meuble, Regor gentiment affalé dans le canapé avec Terebellum à ses pieds et toi, agitant ton sachet de marijuana avec un sourire démesuré sur la face.
- T’es d’un ridicule ma vieille ! Lances-tu à Poppy, la dérision dans le pli de tes sourcils à son hérésie. Chocolat ou caramel ?!
Sans l’observer un moindre instant tu t’adresses bien entendu à ton invité. Tu remarques à peine qu’il a pris la peine de fermer le frigo alors que toi, tornade blonde au regard vert bouteille, tu fais d’ores et déjà virevolter quelques ustensiles de cuisine hors de tes placards pour tous les réunir sur l’îlot central de la cuisine.
- J’ai de la bièreaubeurre en bouteille si jamais ça t’intéresse, sinon j’ai aussi acheté un alcool moldu où il est écrit absinthe en gros sur la bouteille, je l’ai pas encore ouverte mais on peut s’y essayer en tête-à-tête avec ton chien et mon elfe !
Depuis le dessus de son placard, Poppy grogne et toi tu ricanes. Irrécupérablement toi, Masha Volk, sorcière noire voyant les morts sur tous les trottoirs et rendant les vivants fous par ta simple présence.