retour à l’état sauvage

«Cf image en en-tête»

Les vide-greniers sont les repères des bonnes affaires. Raphaël était ravi de ses dernières acquisitions : un carton complet de “Livre dont vous êtes le héros” pour une poignée de Livre Sterlings. Il s’empressa de rentrer pour trier ses nouvelles acquisitions. Il avait hâte d’éplucher les différents scénarios des livres pour pouvoirs les utiliser en Jeux de Rôle qu’il fait sur internet avec quelques amis en ligne. C’était fatiguant : tout le monde voulait faire des JDR mais personne ne voulait être Maître du Jeu et élaborer un scénario, aussi courts soit t’il. Une fois dans sa chambre, il commença à trier les livre-jeux par thèmes : Fantastique, Médiéval, Policier etc…

Un livre attisa sa curiosité. Une couverture avec des chats ? Tout le monde aimait les chats, ils sont si mignons. Mais de là à vouloir incarner un chat dans un jeu, est-ce que c’est si intéressant ? Comment le livre-jeu permettait la gestion de l’inventaire ? Les chats n’ont pas de poches, pas de sac à dos. Il décida donc de jeter un œil au bouquin pour commencer à lire de quoi il s’agissait. Pour une raison inconnue, le jeune homme n’arrivait pas à lire. Il comprenait les mots, ils étaient écrit dans une langue qu’il comprenait. Mais aussitôt qu’il les lisait, le sens des paroles semblait s’envoler. Il avait beau lire et relire la même phrase, impossible de comprendre ce qu’il lisait. Bon sang, je dois être fatigué, faut que je me concentre pour lire un truc qui parle de chats ! Il se concentra et les lettres semblèrent danser. Le jeune homme se frotta les yeux avant de recommencer à lire sans rien comprendre. Le phénomène se reproduisit et Raph dû cligner des yeux pour essayer de se concentrer.

Lorsque il les rouvrit il était à quatre pattes dans l’herbe. Mais putain c’est quoi ce bordel ? Sa vision semblait différente, et sa truffe flairait de nouvelles odeurs qui lui étaient totalement étrangères. Le doux fumet lui fit frétiller les moustaches. Son ouïe aussi semblait différente, il pouvait entendre le frémissement des proies potentielles qui se déplaçaient dans les hautes herbes malgré l’écoulement du ruisseau juste à côté. Sa truffe ? Ses moustaches ? Des proies ? Ses pensées se mélangeaient pour ne former qu’un immense bordel sans nom. Il tenta de se relever sur ses jambes, mais ses pattes arrières ne trouvèrent pas l’équilibre nécessaire pour le maintenir debout. Il s’écroula sur le dos dans un miaulement pitoyable, les quatre pattes en l’air. Bon sang, mais qu’est ce qu’il lui arrivait ? Il rampa vers le ruisseau pour se se rafraîchir le visage, et lui permettre d'avoir de nouveau les idées en place. Il avait déjà oublié que quelques minutes plus tôt, il était en train d’essayer de lire dans sa chambre. Il s’approcha du cours d’eau et y découvrit son reflet, ce qui le fit sursauter aussitôt. Il pensait avoir une sale mine, mais il ne s’imaginait pas à quel point. Bon sang ! Il avait une tête de chat ! Il s’approcha de nouveau, et trempa la patte dans le cours d’eau. Le liquide était froid, il pouvait sentir sa patte s’engourdir. Bon sang… C’est réel…  (Pour la description du chat, voir l’image en en-tête)

Quelques jours sont passés. Le chaton avait oublié toute humanité. Il était affamé, incapable de chasser. Il avait suivi le cours d’eau, devenu rivière, afin de pouvoir avoir toujours avoir à boire et il espérait trouver à manger sur son chemin. En dépassant le pont de pierre, de nouvelles odeurs apparurent, surpassant l’odeur du gibier insaisissable. Raph sentit ses poils se hérisser. Ces odeurs semblaient dire “Danger, ne pas approcher”, elles marquaient la rive opposée. Instinctivement, il décida de s’en éloigner. Il était loin de la présence rassurante du cours d'eau, mais également de la puanteur qu’il fuyait. Dans cette fuite, il se retrouva confronté à une autre effluve qui le surpris. Bien qu’il comprit qu’il ne devait pas être là, il était nettement moins intimidé que par celles de la rivière. Ce nouveau mélange d’odeur était beaucoup plus discret. Le rouquin de continuer dans cette direction, espérant trouver quelque chose à manger. Méfiant, il s’aventura sur ce territoire défendu en quête de nourriture. L’odeur des souris le narguait, mais il ne pouvait les attraper, il lui fallait quelque chose à sa portée. Là ! Des baies ! Le jeune chat courut aussitôt et commença à lécher les fruits à même le buisson, avant d’en avaler un. L’aliment n’avait aucune saveur, aucune âme. Cela ne contentait même pas sa faim, pire même, la douleur qui tenaillait son ventre s’amplifia. Peut-être qu’il avait mangé trop vite, il devait en manger une autre, plus lentement. Alors qu’il s'apprêtait à reprendre un autre fruit, il se figea, le poil hérissa : Une autre chatte l’observait…

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Spoiler:

Dans une réalité alternative, semblable à l'univers de la Guerre des Clans.



Cela faisait maintenant deux mois que j’étais bloquée sous ma forme animale. J’avais tout tenté et rien n’avait marché. Que pouvais-je faire de plus ? Aucun sorcier ne vivait dans les environs pour faire rompre l’enchantement et avec mes petites pattes de chatonne, impossible d’aller bien loin. J’étais démunie et à force de ne voir aucune évolution, j’avais fini par céder et m’abandonner totalement dans cette vie sauvage qui s’offrait à moi. Il n’y avait pas que des désavantages à être un chat, cela me permettait de mettre ma vie de côté, d’oublier mon passé houleux et vivre simplement. Enfin, simplement était un bien grand mot, je devais chasser pour survivre et je n’avais pas forcément de talent dans cette pratique. Pour le moment, j’arrivais à subsister, même si les jours étaient fluctuants à ce sujet. Je n’étais pas seule dans cette histoire, ma chatte de compagnie, Iris m’aidait dans cette nouvelle adaptation et était un vrai soutien moral. Même si nous avions le même âge, elle était bien plus débrouillarde que moi et elle faisait office de mentor. De mon côté, j’étais la personne prenant soin de notre santé et ayant même réussi à faire une petite réserve de plante au cas où. Cela m’emmène à aborder un fait important. Jamais, je n’aurais pensé qu’à côté de mon lieu de vie vivait des chats sauvages. Ce n’était pas n’importe lequel et j’en avais fait les frais quand j’avais voulu poursuivre une proie en dehors de l’enclos des chevaux. Je n’avais pas eu le temps de réagir qu’une horde de chats avait déboulé et m’avait littéralement plaqué au sol. En humant mon odeur, il avait été troublé, prétextant que j’avais un parfum à part et rien de comparable avec un chat des clans, un solitaire voire même un chat domestique. Ce trouble que j’avais créé, m’avait fortement aidé à ressortir de cette attaque sans une égratignure. En voyant ma frêle carcasse, ils avaient même cédé de me laisser ma proie. Néanmoins, c’était la dernière fois qu’ils m’autorisaient à pénétrer dans leur territoire. Je devais cet acte de bienveillance à Patte de Brume, une chatte au pelage gris-bleu et aux yeux similaires à la couleur de la rivière. Depuis, je n’avais pas osé refranchir la frontière entre nos deux territoires, respectant mon engagement envers eux.

Par cette rencontre hasardeuse, j’avais mieux identifié les marquages aux alentours de mon territoire et j’en avais conclu que deux clans m’entouraient. Les rejoindre, cela m’avait traversé l’esprit, même si je doutais qu’ils puissent accepter aussi facilement des étrangères. Seulement, j’avais espoir de ne pas rester éternellement sous cette forme animale et reprendre le cours de ma vie. La vie paraissait bien étrange sans un peu de magie même si mes sens m’offraient une vision différente du monde qui m’entoure. Iris avait bien tenté de me rassurer, me rappelant comment c’était passé ma première transformation. Seulement, j’avais une mauvaise certitude que c’était différent cette fois-ci. J’avais pleinement conscience que je n’étais pas un chat de base, ce qui n’était pas le cas lors de ma première expérience en tant qu’Animagus. Il m’arrivait même d’en faire des cauchemars, d’entrevoir au loin des proches, s’aventurant sur mon domaine, sans jamais comprendre que le chat mignon qu’ils voyaient, était moi, Ielena. Mon secret avait un coût douloureux et je m’étais moi-même privée de secours potentiel.

Les jours se ressemblaient et comme chaque matinée à l’aube, je cherchais des proies potentielles à me mettre sous le croc. Ainsi, au moment de poursuivre une souris grassouillette, je fus frappée par une odeur inconnue. Cela me déstabilisa complètement et je craignais au fond de moi qu’un des clans environnement ait voulu s’accaparer mon territoire. Je dus malheureusement abandonner mon repas, pour m’approcher discrètement de ce fumet étranger. Telle une ombre, j’avançais avec prudence, pistant l’odeur jusqu’à sa source. Mon anxiété fut bien vite oubliée en observant un chaton, à peine plus jeune que moi, se jeter sur un arbre à baie. Le problème était que ces baies n’avaient rien de sain pour un chat et qu’il risquait de se tuer à force de se remplir le ventre avec ça. Ni une, ni deux, je parcourus en quelques volées de pas jusqu’à lui et d’un coup de patte, je lui vis lâcher la baie. « Eh ! Cervelle de souris ! Tu cherches à mettre fin à tes jours avec ça ! » Je lui montrais du bout de la griffe la baie que je venais de lui faire lâcher. Dans ma précipitation, j’avais même osé placer une expression me venant tout droit d’Iris, à force de converser avec elle, j’avais fini par m’approprier ses tics de langage. Je secouai la tête avant de porter plus d’attention à cette demi-portion. Un chaton, bien petit et ayant tout juste la peau sur les os. C’était un rouquin tigré aux yeux virant peu à peu aux verts. A côté de lui, j’apparaissais bien colossal avec ma fourrure épaisse. « Tu viens d’où petit ? A ton odeur, tu ne viens pas des clans ! ». Je commençais à parlementer, mais en poussant ma curiosité à son égard, je me rendis compte d’un détail alarmant. Il n’arrêtait pas de gigoter, comme s’il avait avalé… Oh non, pensai-je. Sans prendre de pincette, je m’exclamai d’une voix un peu forte à mon goût. « T’EN A MANGE COMBIEN ? » La panique se faisait entendre dans ma voix, je réfléchissais à vive allure, essayant de me rappeler si j’avais une plante dans des cas d’intoxication. S’il avait mangé des baies de Houx, la seule manière d’éviter le pire était de lui ingérer de la mille-feuille. J’en avais, c’était déjà un bon point pour lui.

Dans une réalité alternative, semblable à l'univers de la Guerre des Clans.



Je m’attendais à une matinée paisible avec une chasse réussite et pouvoir par la suite m’étaler de tout mon long sous les rayons du soleil pour digérer ma proie. Seulement, le programme avait changé avec l’arrivée soudaine de ce chaton. Une visite pouvait être sympathique, seulement, lui, il avait des envies suicidaires en mangeant la première chose qui lui tombait sous la mâchoire : des braies de houx. Franchement, qui avait pu éduquer à un tel chaton et où était ses parents. Cette pensée persista un moment alors que je l’observais d’une étrange manière. Etait-il abandonné ? Malheureusement, certains sorciers s’adonnaient à ce genre cruauté et je trouvais cela intolérable. Mais le problème n’était pas là, alors que j’essayais de discuter calmement avec notre nouvel ami, je remarquai bien trop vite qu’il n’avait pas juste essayé d’en manger, non, il l’avait fait. Crier, c’était la première chose que je fis sous le coup de la panique. Il ne s’agissait pas d’un jeu, manger ces baies mettaient sa vie en danger et hors de question que j’assiste à ce genre de scène.

Une autre chatonne fit son apparition, elle aussi, à son parfum, je sus qu’elle venait d’ici. Je ne l’avais jamais vu et je m’étonnai de voir un autre de mes congénères par ici en plus d’Iris. Elle répondit à la place du jeune chaton, en prétextant qu’il en avait mangé cinq. En entendant ce chiffre, je crus que j’allais m’étouffer. CINQ ? Je commençai à gesticuler sur place alors que notre malade affirmait le contraire et préciser n’en avoir mangé qu’une seule. Je soupirai, même une seule pouvait suffire à tuer un chaton de sa taille. En avait-il conscience au moins ? La petite s’intéressa à nos identités alors que j’entendais le gargouillement bruyant du jeune chaton. A sa tête, ça n’allait pas très fort même si cela ne l’empêcha pas de se présenter. « Je m’appelle… ». J’allais dire Ielena, mais ça n’avait aucun sens d’avoir un prénom d’humain. Je buguais quelques secondes alors que notre camarade se tordait de douleur. « Isis. » Sur le coup, je n’avais pas trouvé mieux et mon cerveau avait trouvé une référence mythologique. Le petit rouquin commençait à paniquer. «Je… Je crois que je vais mourir ! J’ai tellement faim… » Je m’approchais doucement de lui, en m’exclamant le plus calmement possible. « Ca va aller, je vais aller te chercher un remède ! Ne bouge pas d’ici. » Je me détournais, lançant un regard à la chatonne au pelage blanc, en lui demandant gentiment. « Ca te dérangerait de le surveiller pour moi ? » Je ne lui laissais pas le temps de répondre, je filais droit vers ma maison en passant par la chatière. Je mis un peu de temps à mettre la main sur mes mille-feuilles. Au moment de ressortir, alors que je tenais dans ma mâchoire le fameux remède, je fis Iris déboulé avec dans sa bouche une proie. J’en lâchai mon paquet tout en m’exclamant d’une voix suppliante. « Un chaton a déboulé, il est mort de faim et a mangé des baies… Je chasserai toute à l’heure, peux-tu me donner ta proie, s’il te plait. » La chatonne du même âge, me rassemblant à l’identique soupira et en lâcha sa prise. « Tu me réveilleras quand ça sera le cas alors… » Sans même s’intéresser davantage à mon histoire, elle fila à l’étage, laissant à mes pattes sa proie. Je perdis quelques minutes à organiser ma prise pour prendre à la fois la proie et les mille-feuilles.

Retournant à l’endroit où j’avais laissé les deux chatons pendant au moins quelques minutes, je ne fis pas attention à leur discussion en cours. Je lâchai mon paquet proche de Raphaël et je lui tendis le mille-feuille. « Mange ça, le goût n’est pas extra, mais ça te sauvera. »

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J’espérais que le remède allait fonctionner. Le chaton semblait être dans un piteux état, mais je n’avais pas le choix de lui régurgiter la baie qu’il avait consommé. Je regrettais le fait de ne pas être humaine, cela aurait été plus de gérer la situation, j’aurais pu le faire vomir et le nourrir par la suite avec une petite pipette. Seulement, je n’avais que mes pattes pour faire l’affaire et mon savoir. Cependant, la petite chatonne qui nous avait rejointe, était de nature curieuse et s’interrogeait sur les propriétés de la plante. Je n’eus pas vraiment le temps d’en placer une, qu’elle bifurqua faire l’origine de ce chaton. A son odeur, j’étais sûre qu’il ne venait pas du clan que j’avais croisé quelques semaines auparavant. Néanmoins, ce petit était un vrai mystère et je n’osais imaginer les péripéties qu’il avait pu vivre pour arriver jusqu’à nous. « C’est du mille-feuille, une plante vomitive. C’est très utile pour les chats s’essayant à tester tout et n’importe quoi. » Je soupirai légèrement en lançant un regard au chat concerné par mes paroles. « Un chat des clans ? A son odeur, je n’ai pas l’impression, mais je peux me tromper. » La chatonne proposait de le ramener là-bas et sur le coup, je n’avais pas vraiment envie de me refrotter à eux. Ils avaient été assez clairs la dernière fois et je n’avais pas envie de finir hacher. « Cela serait la bonne chose à faire… Je ne suis pas assez habile à la chasse pour m’occuper d’un chaton. Tu les connais les chats des clans ? » Elle semblait en parler comme si elle connaissait des récits à leur sujet. Sur ce point, j’étais curieuse, me demandant bien comment des chats sauvages pouvaient vivre en meute. Si j’avais été Ielena, j’aurais porté mon investigation plus loin.

Pendant ce temps-là, le malade faisait son difficile et il ne voulait pas consommer ce que je lui proposais. D’une voix rassurante et calme, je l’encourageais. « C’est pour ton bien, Raphaël. Ce que tu as mangé auparavant, c’est mortel. Il faut que tu recraches et après, tu pourras te remplir le ventre avec la souris que j’ai ramené. » Il hésita encore, feulant même de colère, alors que je ne lâchais pas mes positions en ancrant mon regard émeraude aux siens. Il était hors de question que ce chaton meurt ici et s’il ne se décidait pas à manger ses feuilles, j’allais me faire un plaisir de lui forcer la patte. Néanmoins, sa raison prit le dessus et il finit par céder. Ce fut à ce moment-là que la chatonne demandait ce qu’on allait faire et la meilleure des réponses était : « Patience ! » La plante allait agir rapidement et c’était pour cela que je reculais de quelques pas. Ni une, ni deux, il commença à recracher la feuille qu’il avait en bouche et recula lui aussi. Cependant, son manque de force lui fit s’allonger, mais il réussit à vomir ce qu’il avait ingurgité : une seule baie. Au moins, il savait compter et n’hésita pas à me le préciser. A son état, j’observais qu’il allait tomber de sommeil mais ce n’était pas le moment. Je m’approchais doucement puis d’une patte, je le secouais. « Ce n’est pas le moment dormir, mange les petits bouts que t’a préparés… Tu t’appelles comment déjà ? » La chatonne à leur côté ne s’était pas présentée ou si c’était le cas, je n’avais pas été présente. Je pris dans ma gueule, l’un des petits morceaux et je lâchais le morceau tout près des moustaches du chaton. A cette distance, il pouvait sentir le parfum agréable de la chair fraîche. Cette odeur me rappela que je n’avais pas pu profiter d’un bon repas et mon estomac gronda.  

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«On ne peut plus mourir en paix maintenant ?!»

Pendant que Raphaël était en train de mourir, les deux chattes parlaient tranquillement de la météo et de la rivière. Elles avaient vraiment le sens des priorité… Le rouquin n’entendait que ce qui l’arrangeait. La faim le rendait de mauvaise foi et il ne comprenait que ce qui pouvait nuir à l’intellect des deux chattes. Il ne les écouta plus miauler leur discussion ennuyeuse, il dormait, en attendant lentement que la mort vienne le libérer de sa souffrance. De toutes façons, les deux chattes ne lui voulaient que du mal. Elles le forçaient à les regarder gâcher de la nourriture et à manger des plantes immondes.

Finalement Isis le secoua pour le réveiller. On ne peut même plus mourir en paix maintenant ? Elle lui proposa de manger. Manger ? Maintenant elle voulait qu’il mange alors qu’elle lui avait interdit juste avant. Elle se croyait drôle la tigrée ? Duchesse s’approcha à son tour de lui pour lui demander également de manger. La fourrure de Raphaël se hérissa d'irritation. Elle se moquait de lui la blanche fourrure ?! Elles allaient encore le maltraiter et profiter de sa faiblesse ! Il n’allait pas se laisser faire. Alors qu’il commençait à sortir ses griffes, le chatte tigrée approcha un morceau de viande tout près du museau du pauvre chaton affamé. Son estomac hurla tout son désir pour ce morceau de chair découpé, les effluves du sang et de la viande fraîche raviva l’appétit de la pauvre créature. Il rétracta ses griffes et regarda les deux chattes, s’attendant à ce qu’elles dérobent le morceau de viande avant lui. Elles avaient été si méchantes avec lui jusqu’à maintenant !

Elles ne semblaient pas vouloir lui voler sa proie, pour le moment. Il s’empara de la bouchée qu’il avala d’une traite. Il l’avait gobée tellement vite qu’il n’avait pas pu en savourer pleinement le goût. Il lécha le peu de sang qui avait coulé sur ses moustaches, et cela raviva pleinement son plaisir de manger. Ce doux repas lui rappelait… lui rappelait… Qu’est ce que ça lui rappelait ? Le chaton mangea rapidement et silencieusement les portion de viande que lui tendaient les deux chattes. Il ne savait pas quels supplices elles lui réservaient pour la suite, mais au moins, il aurait le ventre plein pour la première fois depuis… Depuis quand ?

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Alexander:

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La chatonne avait un esprit curieux et c’était à son avantage. Le savoir pouvait se montrer utile à tout moment, surtout celui en lien avec la santé. C’était bien une question qui apparaissait dans l’esprit, comment les chats arrivaient-ils à se soigner eux-même ? Avaient-ils des connaissances aux sujets des plantes ? Jamais, auparavant, je n’aurais pensé une chose pareille, mais désormais, cette hypothèse persistait avec l’existence de clan de chats sauvages. La petite sembla retenir l’utilité de la mille-feuille, avant de s’interroger à nouveau sur l’origine du malade. Sa réflexion était loin d’être idiote, puis est-ce qu’un chaton de son âge pouvait avoir une odeur aussi puissante qu’un chat aguerri des clans ? Je hochais la tête à ses dires alors qu’elle poursuivait sur les connaissances qu’elle avait sur nos ennemis alentours. Chasser sur le territoire, j’en avais fait les frais et si comme elle le précisait, en dehors de cette infraction, il n’y avait rien à craindre d’eux, c’était rassurant. Je notai soigneusement les informations, retenant le nom de ces clans et leur position. « Donc, ce que tu es en train de me dire, c’est qu’il y a trois clans de chats sauvages : rivière, tonnerre et vent. Je serai bien curieuse de savoir comment ils sont organisés ! » L’hypothèse de la chatonne était qu’il venait du clan de la rivière. Je soupirais même si elle avait peut-être raison. « Cela ne m’enchante pas trop de me risquer sur leur territoire… » Enfin, elle finit par me complimenter sur mes talents de chasse et sur le coup, je parus gêner. « En fait… Ce n’est pas moi qui ai chassé cette proie… ». Je m’arrêtais sur le coup, j’allais dire tout haut, tout fort qu’il s’agissait de ma chatte de compagnie. Comment pouvais-je la décrire concrètement ? « C’est ma sœur, on vit ensemble dans cette maison. » Je lui montrais du bout de la griffe la petite maison près des enclos où dormaient les chevaux. Enfin, même si normalement, ce n’était pas des chevaux, mais des sombrals que j’élevais. Mon sort d’illusion devait encore marcher.

Notre malade finit par céder et régurgita l’origine de son mal-être. Désormais, il pouvait manger, même si la chatonne n’hésita pas à préciser qu’il en avait une de trop. Sans faire plus attention à l’attitude étrange de Raphaël, je lui tendis des petits bouts de viande. Duchesse, s’étant présentée, m’aida, tout en l’encourageant à se nourrir. Ce petit devait des forces rapidement, je n’avais pas envie de le garder bien trop longtemps ici, craignant qu’une patrouille s’aventure sur mon territoire et le retrouve ici. Si c’était l’un des leur, ils pourraient penser que je l’ai enlevé et maltraité au vu de son état de santé. Cette idée me mettait bien mal à l’aise. Je me mis à regarder aux alentours, fixant un peu trop en direction du territoire du clan de la rivière. J’avais beau humé l’air, je ne sentais pas de félin à l’approche. J’observais Raphaël qui venait de finir son repas alors que mon estomac continuait de gronder son mécontentement. « As-tu repris suffisamment de force ? » J’espérais une réponse positive. « Est-ce que tu viens de là-bas ? » Je lui montrais du bout de ma patte une direction approximative du territoire du clan de la rivière. Si nous avions tort, je n’avais que faire de lui. Pouvais-je m’occuper d’un chaton ? Nous étions déjà deux et ce n’était pas simples de trouver de la nourriture pour chacune tous les jours. Même si Iris avait un talent pour la chasse, je ne pouvais pas dire de même me concernant. Ainsi, j’attendais sa réponse tout en observant du coin de l’œil Duchesse. « Je ne t’obligerai pas à venir avec moi, le ramener là-bas. C’est bien trop dangereux ! »

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J’étais loin de me douter de l’existence de quatre clans non loin de mon territoire. D’après les dires de Duchesse, il avait une certaine organisation avec un chef possédant neuf vies, un lieutenant et un guérisseur. C’était intéressant comme hiérarchie et je ne me serais jamais doutée d’une société pareille existant au sein des félins. J’étais impressionnée et d’autant plus curieuse d’en apprendre plus sur le sujet. Apparemment, ces chats n’avaient pas de raisons de nous vouloir du mal, même s’il était difficile pour autant d’oublier ma dernière rencontre avec eux. J’avais eu peur, voir débouler trois chats adultes contre une pauvre petite chatonne que j’étais, n’avaient rien d’une expérience facile à vivre. J’avais eu plus de peur que de mal, mais la crainte persistait. De son côté, Raphaël s’accrochait sur les neuf vies possédant leur chef de clan. Effectivement, son point de vue était intéressant, même si je me demandais bien comment pouvait-il avoir ce nombre de vie ? Faisaient-ils de la magie ? Je laissais mes interrogations de côté, tandis qua Raphaël essayait de répondre à mes questions. Sa réponse était loin d’être révélatrice. Apparemment, il était apparu comme une fleur et n’avait ni amis, ni famille. Même s’il affirma ne pas venir du clan de la rivière, nous ne pouvions le garder avec nous. Ainsi, pénétrer dans le territoire de ces chats sauvages n’était plus une option mais une réalité. J’essayais de mettre en garde Duchesse, mais celle-ci voulait coûte que coûte vivre son aventure et rapidement de surcroit.

Je suivis ainsi la chatonne qui essaya de nous rassurer, en prétextant que tout se passerait au mieux. Etrangement, je n’étais pas réellement de cet avis et je ne pouvais ignorer mon instinct me prévenir du contraire. J’avançais prudemment et davantage quand nous sortîmes du territoire des chevaux. Le parfum nauséabond du territoire se faisait sentir à pleine truffe et j’avais beau secoué la tête, l’odeur persistait. Cela tombait bien, nous devions suivre une trace et je devais cesser de faire ma grimace. J’inspirai, humant l’air, comme si j’étais à la recherche d’une proie. Un effluve chatouilla mes narines et je fis signe à notre petit groupe. Je n’avais aucune idée vers où on n’allait, voulant simplement suivre une odeur, qui semblait s’intensifier au fur et à mesure de nos pas. Seulement, cela ne fut pas du tout une bonne idée. Ce parfum venait de nous conduire droit dans la gueule du loup et je n’eus pas le temps de prendre la fuite, qu’un groupe de trois chats adultes nous tomba dessus. J’eus la même réaction que Raphaël, je reculai prudemment, craintive sur le coup et voyant mon pelage doublé de volume. En observant tour à tour nos assaillants, je reconnus l’un d’entre eux, la femelle gris-bleu. Au moment d’ancrer mon regard aux siens, elle dut avoir la même constatation, car elle siffla. « Encore toi, cervelle de souris ! » Un instant, elle sembla regarder autour de nous, pensant que nous étions sur son territoire à cause d’une proie. « Que faites-vous sur notre territoire ? » Je lançais un regard en biais à Duchesse, tout en ravalant ma salive avec difficulté et en précisant. « Nous… Nous avons trouvé ce chaton mal en point, au niveau de notre territoire. Est-ce l’un des vôtres ? » Je tournai mon regard vers Raphaël, essayant d’ignorer le regard perçant des chats des clans à mon encontre.

PS : dire que ce rp est prêt depuis 2 semaines