L’attaque du tigré était sans pitié, sa queue zébrée battait l’air à toute vitesse. Son popotin remuait sous ce balancier, son regard or liquide ne quittait pas sa proie, ses griffes sorties, il s’élança avec grâce sur sa proie plantant ses dents dans la souris la plus grosse du monde, ses pattes arrière transperçaient son ventre pour la dépecer… Jusqu’à ce que Théo soulève le bâton tenant cette énorme souris… et le tigre accroché au bout. Doucement il détacha les griffes de l’animal extrêmement dangereux, ah non mais Théo éleveur de tigre depuis juin 2019, offrant au passage une caresse sur le sommet du crâne de l’animal fou furieux qui ne demandait qu’à recommencer le jeu. A peine Théo le lâcha-t-il sur le sol qu’il remontait comme une balle sur son arbre à chat, se positionnant en équilibre sur ce dernier pour recommencer. Et ce cirque durait depuis plusieurs dizaines de minutes, depuis que le chat un peu pataud était venu déposé, tel un chien en réalité sa souris pouic pouic devant Théo et de sauter dessus simulant une chasse endiablée. Forcément, Théo avait cessé toute activité pour aller occuper le petit monstre dévoreur  de pouic pouic. Et cela aurait duré sûrement beaucoup plus s’il n’avait pas entendu le bruit caractéristique du transplanage. Etrange, Alcyone avait dit qu’elle rentrerait tard, là c’était pas tard du tout, bon après elle faisait bien ce qu’elle voulait mais bon.

La voix n’était d’ailleurs pas celle d’Alcyone, plutôt celle de Sélénya ? Alors là, c’était bien la première fois qu’elle venait ici sans prévenir ? Il aurait dû se douter que c’était important, sauf qu’au lieu de pouvoir réfléchir à la question et au passage de répondre à la demoiselle en disant qu’elle était la bienvenue ici et qu’elle n’avait pas besoin d’envoyer un quelconque hibou… parce qu’au final, est ce que Théo ne considérait pas, à l’instar d’Alcyone et de Dimka tu as vu cet exploit qu’elle était chez elle. Sauf que le tigre de tout à l’heure, l’animal furieux, le tueur de sorciers, venait de se jeter sur Théo toute griffes sorties… alors non, pas pour attaquer le sorcier, juste pour lui chiper la souris entre les mains « Hé ! Doucement ! » Ah ça n’allait pas se passer comme ça ! Se faire victimiser par un animal roux de deux kilos, puis quoi encore. La queue orangée venait de disparaître derrière le canapé, qu’à cela ne tienne, Théo le prit en chasse. Chose qui ne semblait pas déplaire à l’animal qui sautait comme un cabri, plus qu’il ne courrait détenant sa souris entre ses dents avant de se faire soulever par son propriétaire qui lui vola à son tour la souris, déposant un baiser sur le sommet de son crâne. Ce ne fut que le bonjour de Sélénya qui lui rappela… premièrement qu’il y avait quelqu’un et deuxièmement qu’il n’avait peut être pas l’air des plus intelligents à se tenir à quatre pattes au-dessus de l’animal. « Bonjour. » Il envoya la souris plus loin, ce qui sembla être un top départ pour le chat qui s’empressa d’aller la rejoindre… Ah non mais pas de doute, Paprika vivait une histoire d’amour avec Pouic Pouic sa souris.

Théo se releva « Tu ne tombes jamais mal. » Il épousseta ses vêtements, plus par principe qu’autre chose, le chaton ayant des poils ressemblant plus à un duvet qu’autre chose, il ne les perdait pas encore. « Je te manquais trop, tu t’es dit et si je passais lui faire un coucou rapide ? Sache qu’il ne sera pas rapide, que je vais essayer de te garder pendant plusieurs heures. » Par plusieurs heures, il avait même l’intention d’essayer de la faire rester pour la nuit. Il s’approcha d’elle pour lui faire un bisou sauf que quelque chose l’en empêcha, l’air de Sélénya. Quelque chose n’allait pas, elle ne souriait pas, elle n’avait même pas l’air ravie d’être ici. C’était d’ailleurs bien la première fois qu’il la voyait arriver ici sans avoir de sourire, enfin si elle avait un sourire mais il flottait à peine sur son visage, pas du Sélénya habituel. Par conséquent, son sourire à lui disparut immédiatement « Qu’est ce qu’il y a ? »

A la seconde où il prononça ses mots, il sentit que la suite allait lui déplaire. Et c’était dommage dans le sens où si elle venait en ces lieux à l’improviste, uniquement pour lui annoncer une mauvaise nouvelle, ça ne lui plaisait pas tellement. D’ailleurs la mauvaise nouvelle qui lui venait en tête, il n’avait pas envie de l’entendre lui dire. Il se contentait donc de la regarder, regrettant d’avoir posé la question, il aurait mieux fait de chercher à l’embrasser, certes, il aurait gagné dix secondes, c’était rien mais ça lui éviterait certainement d’avoir les yeux qui venaient se poser sur les lèvres de sa compagne.  Enfin, quelqu’un avait décidé de lui venir en aide pour ne pas que son regard reste sur les lèvres de Sélénya, il sentit bien un petit tout petit poids être balancé sur son pied, avant que le prédateur vienne se jeter lui aussi sur le pied. Non mais c’est vrai que le seul endroit pour jouer dans cette pièce c’était pile sur le pied de Théo, c’est évident… Mais pourquoi acheter des jeux à un chat quand on a tous deux pieds, c’est merveilleux comme jeu. Il se baissa pour empêcher le chat de prendre le pied de Théo pour un nouveau jouet, le posa sur l’arbre à chat, une nouvelle fois avant de se tourner de nouveau vers sa copine « C’est une discussion importante, pas vrai ? » Il n’attendait même pas de réponse, sachant parfaitement que oui « Est-ce qu’on peut l’avoir autour d’une tasse de chocolat. » Il se retint de dire qu’il pensait en avoir besoin. Pourtant, il ne cherchait pas vraiment à cacher qu’il n’était pas serein. Elle n’était pas stupide, elle savait très bien qu’il tenait à elle et que toute chose négative qu’elle pourrait lui dire, ça impactait forcément son humeur à lui. Il se dirigea donc vers la cuisine, s’occupa de faire deux chocolats, l’ignorant certainement un peu aussi pour cela. Même si, une fois encore, gagner du temps c’était complètement débile, repousser l’échéance, ce n’était pas la faire disparaître. Ce n’est qu’une fois attablée qu’il la regarda dans les yeux « Vas y. dis le, je crois que je suis prêt. » Non, il ne l’était pas, vraiment pas et il brûlait d’envie de lui demander qu’est ce qui, d’un coup, la faisait changer d’avis. Et pourtant, il ne dirait rien, il le savait, d’ores et déjà.

Ses propos n’étaient pas des plus surprenants, il vivait un peu la même chose. Raison pour laquelle le fait qu’elle vienne à l’improviste, cela faisait extrêmement plaisir à Théo. Le plaisir de Théo ne dura pas longtemps, déjà il aurait dû se douter qu’une Sélénya ne le taquinant pas sur ce qu’elle avait vu précédemment, c’était tout sauf normal, mais cela ne lui mis pas vraiment la puce à l’oreille. Ce n’est que lorsqu’il la regarda qu’il sentit que ça n’allait pas. Impossible dans ce contexte de venir chercher un baiser, ce n’était pas faute d’en avoir envie mais il venait de se tendre dans la seconde, sceptique tout d’un coup. Leur chat trouva qu’il était grand temps de montrer tout son soutien à ses maîtres, en enquiquinant Théo. On ne juge pas, chacun sa façon d’apporter le soutien. Pourtant l’heure n’était plus du tout au jeu et il en déduisit que pour qu’il ne soit pas perturbé, et elle non plus d’ailleurs, pas l’animal un peu enquiquinant, il valait mieux laisser le jeune animal et changer de pièce.

Comme souvent lorsque conversation importante, et pas forcément des plus agréables, il y avait, Théo avait besoin de s’occuper les mains et quoi de mieux que de faire du chocolat chaud. Elle trouvait que c’était une bonne idée ? Théo se retint de marmonner que la bonne idée d’après lui, ce serait qu’ils restent ensemble mais il se savait injuste de penser cela, ce n’est pas parce que lui le souhaitait, qu’elle en avait envie de son côté. Plutôt que d’être désagréable, mieux valait il s’occuper des chocolats chauds et rester silencieux, avant de finalement s’installer à table. Et là, maintenant qu’il n’avait plus rien à faire, il se contentait de regarder la boisson lactée sans avoir envie d’en boire la moindre gorgée. Il l’invita à parler, se prétextant prêt. Il ne l’était pas vraiment parce qu’il avait eut l’impression que leur relation était solide, qu’elle n’avait pas l’air d’être malheureuse. Alors bien sûr étant donné que de son côté tout allait bien, il avait peut-être tendance à mettre des œillères, c’était fort probable mais si elle avait accepté de laisser sa brosse à dent, c’est bien qu’elle se plaisait dans leur relation non ? Ou alors, elle n’avait pas voulu le vexer ? Il était plongé dans ses scénarios, sa morale qui lui disait qu’il avait peut-être abusé, c’était trop tôt pour la brosse à dent et ça n’avait dû faire qu’empirer avec le bal, quel crétin. Il loupa presque le moment – en fait ouai il l’a carrément loupé – ou elle se leva, ce qui le reconnecta ce fut plus le fait qu’elle venait de s’asseoir sur lui qu’autre chose. Il la regarda, légèrement surprit, bah forcément, ça n’allait plus avec son scénario, en fait il était totalement paumé et puis il ne comprenait pas ses propos. Par contre il lui rendit son bisou, si c’était la dernière fois qu’il avait le droit à cette sensation et bien il prenait, essayait d’en profiter un maximum et de le graver dans sa mémoire, sans pour autant être en train de l’appuyer. Il le vivait comme le fait qu’elle avait de l’affection pour lui et qu’elle essayait de lui faire un cadeau, lui laisser un souvenir agréable et oui, il l’était. Leurs lèvres se séparèrent, sans qu’ils ne soient essoufflés pour une fois et il esquissa un sourire en sentant qu’elle venait lui attraper la main, il pouvait ressentir le fait qu’elle était mal à l’aise. Sa priorité demeurait intact, la rassurer, s’il était incapable de lui dire que ça allait aller, parce qu’il sentait que non, ça n’allait pas aller, il pouvait toujours serrer ses doigts doucement et caresser le dos de sa main de son pouce.

Est-ce que par ses mots elle se rendait compte qu’elle était hyper inquiétante. Comment ça eelle avait quelque chose à lui dire et elle ne voulaitpas qu’il l’apprenne par une autre personne ? Oh lala, plus les secondes passaient et plus les couleurs de Théo disparaissaient de son visage et d’ailleurs, il avait totalement raison de s’inquiéter au vue de la nouvelle. Déjà c’est dingue mais rien que ce prénom, il l’avait en horreur, c’était même pire que ça, la personne le portant, il la haïssait mais à un point. Dans sa tête il n’était déjà pas catégorisé comme personne agréable, plutôt le genre où tu t’attends toujours à ce qu’il te poignarde dans le dos, mais alors depuis qu’il savait que ce Grigori avait posé la main sur sa sœur, plutôt le poing d’ailleurs, ça ne passait plus du tout. En plus, c’est pas comme s’il pouvait lui fracasser la tronche vu que cet emmerdeur de première avait trouvé le moyen de se rendre intouchable en liant son corps à celui de son frère. Par conséquent, Théo n’ayant rien contre, voir même appréciant, Dimka, Théo était pieds et poings liés.

C’était une chose de se faire larguer, Théo ne le vivait pas spécialement bien, on ne va pas se mentir, mais alors se faire larguer pour que sa copine finisse fiancée à Grigori mais alors, là il avait beau aimé Sélénya et vouloir le meilleur pour elle, il était incapable de dire félicitation. Ah non, il avait plutôt envie de demander mais qu’est ce que tu fous t’es pas nette ? Il la regardait, totalement dépassé, se demandant même quelle mouche l’avait piqué. Sans oublier qu’il y avait cette jalousie fulgurante qui l’envahissait. Il en voulait aux deux amoureux du jours, à l’autre débile qui lui piquait la fille qu’il aimait et à Séléna pour se faire avoir par un con. Mais s’il l’ouvrait maintenant pour dire tout ce qu’il pensait et savait de ce gros con de Dimitrov, il passerait juste pour l’ex jaloux, ce qu’il était d’ailleurs, qu’on ne se méprenne pas. Et dire qu’elle avait osé lui sortir que oui et non pour la discussion importante. Non mais c’est vrai que c’était tout sauf important là, elle avait beaucoup d’humour Sélénya décidément, sauf que là, ça ne faisait pas rire Théo.

Elle enchaina tandis qu’il se décomposait en se rendant compte du bordel. Mais purée, pourquoi il n’avait pas juste été là ? Puis alors les manières de faire de ce gamin étaient désespérantes. Qui fait des demandes comme ça ? Et puis à quel moment ça marche. La seule phrase qu’il arriva à prononcer ressemblait plus à une plainte qu’autre chose « Moi aussi je suis un sang pur. » Non mais si c’était la seule chose qui importait à Sélénya, tout d’un coup, il pouvait très bien le dire ? Il n’avait pas eu l’impression que ça avait son importance mais bon. Et puis sans mentir, lui aussi il trouvait qu’elle ferait une épouse parfaite. Il trouvait incroyable que lui quand il osait se projeter avec elle, elle ne réagissait pas bien du tout mais quand un type dont il n’avait jamais entendu le prénom dans la bouche de Sélénya proposait un mariage, là pas de soucis, elle signait. Bon il y avait quand même un truc étrange, elle critiquait son fiancé ? Et bah ça allait être un mariage joyeux tien, il était plus chiant que Dimka, Théo répondit du tac au tac « C’est incomparable. » Et dans cette voix on pouvait clairement comprendre toute l’animosité de Théo envers ce type, ce qui n’incluait pas forcément que le mariage. C’est à peu prêt à cette seconde là qu’il se demanda si de la même façon que pour Alcy, il ne lui avait pas passé une bague au doigt de force, mais si c’était le cas, Dimka la lui enlèverait de bon cœur n’est-ce pas ? Le regard de Théo glissa sur la main libre de Sely, sachant déjà qu’il n’y en avait pas sur la main qu’il tenait. Pas de bague. Devait-il lui dire que s’il l’avait menacé, elle n’avait rien à craindre, clairement, il était prêt à l’épouser sur le champ – et à se faire défoncer par le père de Sely au passage – pour lui sauver la mise, quand bien même, ce n’était pas de cette façon qu’il aurait voulu le faire. La seule inconnue dans cette histoire, c’était la pensée de Sélénya face à cela. Il prit la parole « Tu es fiancée. » cela sonnait réellement comme un constat amer « Je croyais que personne ne pouvait te forcer la main ? Que tu n’étais pas prête. Je ne comprends pas ce qui a changé depuis le bal… »Excepté la personne avec qui partager sa vie bien sûr. Et au-delà de ça, il y avait cette question qu’il ne posait pas mais qui pourtant lui brûlait les lèvres et nous dans tout ça ?

Elle était triste, en tout cas dans son regard et dans le fait qu’elle venait de lâcher sa main, c’est ce qu’il pouvait lire. Ce futur mariage qu’il avait pensé voulu en premier lieu, avec le recul, il se disait que non c’était contraint et forcé de la part de sa compagne. Il pouvait comprendre qu’elle ne respire pas la joie de vivre du coup, qu’elle ne s’inquiète pas trop, ça ne faisait plaisir à personne cette histoire. Lorsqu’elle voulu lui dire qu’elle était désolée, il la coupa. Ça ne se faisait pas vraiment, il aurait pu la laisser finir mais ça venait de sortir tout seul, il ne voulait pas qu’elle s’excuse pour une chose dont elle n’était pas responsable. Il n’en revenait pas, tout cela c’était fini, ces soirées où ils dormaient ensemble comme si c’était une récompense après avoir passé des jours sans se voir. Est-ce qu’il avait le droit de lui proposer d’être amants. Cette solution n’était pas la meilleure, il s’en rendait bien compte, fini le fait de se projeter avec elle, mais il préférait des moments volés par ci par-là à plus de contact du tout. Il avait conscience que penser cela, ce n’était plus être droit dans ses bottes du tout, que ce qu’il envisageait, jamais il n’aurait cru cela possible, c’était pure folie mais la vérité c’est qu’il était épris d’elle et qu’il s’était aperçu au fil des semaines où ils étaient en couple, qu’il était prêt à beaucoup pour être avec elle. Et puis sincèrement des deux solutions qui lui venait à l’esprit, c’était la mieux, l’autre consistait à lui dire qu’ils allaient se tirer dans un autre pays, qu’ils se marieraient là-bas tous les deux – alors oui ça excluait un peu le romantisme mais promis la nuit de noces serait à la hauteur du dérangement – ensuite ils revenaient et comme ça elle serait débarrassée du fiancé en carton. Alors oui, ça enquiquinerait probablement les Dimitrov mais soyons franc, se dresser contre les Dimitrov pour permettre à Sélénya d’être libre, Théo n’en avait que faire.

Alors qu’il faisait des plans sur l’avenir, cherchant la meilleure solution pour tout le monde – enfin surtout pour Sélénya en fait – elle prit la parole. Alors, oui il avait bien compris qu’elle venait le prévenir et d’ailleurs il avait envie de lui dire mais encore heureux qu’elle le prévienne. Elle se rendait compte de la déception s’il l’apprenait par Dimka – non parce que c’est fou, les choses importantes Dimka était au courant avant lui, comme par exemple le fait que son idiot de frère ait pour passion dans la vie de fracasser Alcyone, donc être au courant avant Théo du mariage de Sélénya, c’était tout à fait possible d’un coup – ou encore des Macmillan qui seraient… pas ravis espérons le tout de même, de marier leur fille avec psychopathe en puissance. Pire encore que de l’apprendre comme ça, l’apprendre parce qu’il recevrait un carton d’invitation, ah non mais là ça ne lui plairait tellement pas et certainement qu’il gueulerait un peu beaucoup.
Lorsqu’elle s’exprima sur le fait qu’elle n’avait accepté aucune demande, Théo la regarda un peu penaud, oui c’est vrai que c’était logique, si elle n’avait pas envie d’être fiancé avec lui, avec un autre, elle ne le serait pas plus.
Il écoutait donc ses dires sans l’interrompre – pour une fois -. C’était important, très important même, ils s’étaient toujours dit les choses, même sans être en couple, il aurait voulu savoir, donc à présent c’était d’autant plus vrai. Surtout que si même lui savait qu’en cas de problèmes, il lui devait des comptes ouai non clairement lui dire quand il est blessé il a compris qu’il fallait le faire mais ça le branche pas elle avait tout intérêt à faire de même pour leur bien de leur couple qui n’était plus vraiment un couple… ou peut être que si, c’est dur de savoir. Et dans les mots suivants, il pouvait sentir qu’elle s’en voulait, il mis cependant trop de temps à répondre, ce qu’elle sembla prendre comme le fait qu’effectivement, il lui en voulait. Elle se leva donc et il eut la bêtise de ne pas la retenir et de ne pas écraser ses lèvres sur les siennes pour lui montrer tout son soutien et le fait qu’il ne lui en voulait pas le moins du monde, comment lui en vouloir en même temps.

Puis d’un coup, sans prévenir, la discussion vira au règlement de comptes. D’accord, il avait compris de travers, en même temps ça peut arriver à tout le monde. Alors il ne voyait pas pourquoi elle était désagréable tout d’un coup et pensait qu’il la jugeait négativement. Pour le coup, il venait de froncer les sourcils avant de rétorquer. « Est-ce qu’à un seul moment, je t’ai reproché quoi que ce soit ou j’ai dit que tu avais mal agi ? » Pas une seule seconde il avait songé à mal ni n’avait jugé sa copine, bien au contraire même dans le cas où elle aurait dit oui, il avait trouvé sa manière de se comporter avec lui fort appréciable et il aurait été tout simplement content qu’elle vienne prendre le temps de lui expliquer, de lui offrir un dernier baiser, ne serait ce que pour rompre en douceur avec lui.

Au moins elle était bien plus sympathique lorsqu’elle reconnaissait ses sentiments, en fait c’était même ultra flatteur de se sentir voulu, et cela peu importe la nature de son sang. Alors, sur ce point, il était d’ailleurs entièrement d’accord, lui aussi aurait aimé Sélénya qu’elle soit sang-pure ou non, ce n'était pas vraiment un critère de choix. Par contre, il lui serait impossible de l’épouser si elle ne l’était pas, il avait beau emmerdé au possible sa famille, il y avait des promesses qu’il ne briserait pas. Bon après, dans l’état actuelle des choses, le fait qu’elle soit sang pure n’enlevait pas le fait que c’était un peu compliqué et qu’il n’était pas sûr qu’un jour il puisse parler d’elle en disant ma femme, surtout maintenant.

C’est fou parce que plus les minutes passaient et plus l’inquiétude de Théo gagnait en intensité en comprenant qu’elle avait refusé vraiment, réellement, qu’elle avait dit non. Etant donné les problèmes relevant carrément de la psychiatrie de Grigori, il se demandait s’il n’était pas arrivé un truc à Sélénya. Et même les mots d’amours, aussi adorable soient-ils, qu’elle prononçait en disant que chaque jour elle l’aimait un peu plus, ça n’enlevait pas le fait qu’il craignait un truc. Il restait tout simplement focalisé sur la demande en elle-même « Tu as refusé tu m’as dit ? » ça va elle n’avait pas besoin de confirmer, c’était clair en vrai. « Il n’a pas essayé de te mettre sa foutue bague au doigt ? » Connaissant un tout petit peu Sélénya et son caractère… de merde disons le, ça ne serait pas du tout passé, c’était pas la peine d’essayer de la forcer, sans oublié qu’à l’instant même où il l’aurait touché, elle aurait hurlé… crise de panique et compagnie. Alors on pourrait se dire chic, ça aurait rameuté du monde… mais pour sûr que l’autre débile, il aurait trouvé un moyen de la faire taire, genre en la frappant… il savait faire que ça de toute façon. Non il fallait à tout prix qu’il vérifie quelque chose. Théo se leva donc à son tour pour venir se rapprocher d’elle -même su elle n’était pas loin du tout-. Sans dire un mot de plus, ni même demander la permission, il souleva son t-shirt, vérifiant que personne n’était venu abattre son poing sur le corps de sa copine. Elise n’étant pas assez douée sache qu’elle proteste et précise expérimentée il resterait des traces. Mais non, contrairement à Alcyone, aucune marque sur le corps de la demoiselle, ce qui était un véritable soulagement bien qu’il craignait que ça ne soit pas terminé « Tu devrais te méfier de lui. Elise ne t’a rien dit au sujet de Grigori ? » C’était dingue tout de même que la Serdaigle ne soit pas intervenue, c’était bien la première à connaître la dangerosité du type non ? Elle avait vu les dégâts. « Il a tapé Alcy et quand je te dis taper, c’est pas une petite tape amicale sur l’épaule, c’est vraiment taper. J’ai pas réussi à savoir l’état dans lequel elle était réellement, tout ce que je sais c’est que c’est qu’elle est allée voir ta pote. » Oui oui, c’était bien du jugement dans la voix du sorcier, il n’en revenait pas qu’avec une famille de médicomage, cette truffe d’Alcy se soit dit que c’était mieux d’aller voir une débutante. « Pour ce que j’en sais Sely, il est dangereux. Evite le. » Ce n’était pas là la demande d’un copain jaloux, juste de quelqu’un se souciant réellement de la demoiselle.

Pas évidente cette discussion. C’était un mélange d’incompréhension et de craintes. Dans ces conditions, difficile de se comprendre et ça pouvait dégénérer à tout moment, surtout lorsque l’on connaît le talent inné de Théo pour vexer Sélénya, il avait le trophée et d’ailleurs le démontrait une fois encore lorsqu’il se prenait des reproches parce que visiblement, il ne réagissait pas de la façon dont elle voulait… Bah la prochaine fois qu’elle arrive avec un papier des propos qu’il avait à lui tenir, ça serait plus évident pour tout le monde. Il la regarda sidéré par les reproches, en sous-entendu qu’elle lui faisait. Elle était vraiment en train de lui mettre dans la tronche qu’il ne tenait pas à leur couple ? « Sélénya, je me battrais pour notre couple mais jamais contre ta volonté à toi. Ça ne veut pas dire que je n’aime pas ce que je vis avec toi ou que je ne le prends pas au sérieux. Mais si tu avais eu un coup de foudre pour lui, qu’est ce que tu aurais voulu que je dise ? Que je t’aime et que ça me fait chier ? » Il la regarda un chouya vexé « Parce que toi si demain je viens t’annoncer que je suis fiancé, tu ne l’accepterais pas peut-être ? Ne me reproche pas de respecter ta volonté s’il te plait et non, tu ne serais pas la pire des copines, on sait tous les deux ce que c’est d’avoir des sentiments non désirés. » Il fit une pause sentant que là aussi ça allait être mal pris « Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas content de ce que j’ai, je suis très bien dans mon couple et je ne veux pas en changer. Juste que ça ne se commande pas et que tu aurais tout aussi bien pu avoir des sentiments pour lui. Ça ne fait pas toi une mauvaise personne à mes yeux. » Certainement d’ailleurs parce qu’il l’aimait vraiment et que ce qui lui importait le plus c’est qu’elle soit bien, ça n’enlevait rien au fait qu’il avait des sentiments et que bien sûr que ça lui ferait de la peine de la perdre, parce qu’avant d’être en couple avec elle, c’était son amiec’est pas péjoratif on se détend et qu’il aurait bien du mal à faire une croix et sur les contacts physiques, et sur les échanges verbaux qu’ils avaient.

Qu’elle soit amoureuse, c’était une certitude, d’accord il loupait le coche. Faut dire qu’il s’en prenait dans les dents et qu’en plus, il commençait à se dire que sa copine s’était pris un coup -ou plusieurs – et qu’à l’instar de sa sœur elle s’était dit que le mieux ce serait de ne rien dire, pas parce qu’elle voulait lui cacher des trucs plutôt pour éviter que tout s’enchaîne négativement… oui bah comme Alcyone hein, pas pour rien qu’elles étaient potes, pour leurs idées lumineuses. Il fallait d’abord se renseigner sur la bague, ouai non mais c’est sûr qu’ils en avaient toute une collection de bagues de merde qu’il allait vraiment finir par faire bouffer à un des Dimitrov… ouai Grigori soyons franc et puis s’il pouvait s’étouffer avec mais bon débarras. Elle semblait très bien savoir de quel genre de bague il parlait « Celle la même. » Il ne lui avait donc pas mise au doigt, voilà ça sentait l’embrouille à plein nez ce truc. Forcément qu’il se levait pour vérifier qu’elle n’avait rien. Il resta silencieux à sa question, se voyant mal répondre qu’il la déshabillait, elle pouvait le constater toute seule comme une grande. Elle n’avait rien et ça devait être le plus grand des soulagements pour Théo qui respirait enfin et pouvait communiquer un peu plus.

Parler d’Elise en revanche c’était bof… Cette fille était une tombe quand il fallait pas, par contre pour critiquer Dimka… elle était là. Bien évidemment, Sélénya ne comprenait pas et demandait des explications, c’est vrai que si lui suivait son fil conducteur, elle n’avait pas forcément les mêmes connexions. Il s’expliqua donc, racontant ce qu’il savait de source sûre à moins qu’Alcyone se soit fait ça seule mais bon ce serait vraiment débile. En fait maintenant qu’il y pensait, il aurait dû en parler avec Sélénya depuis longtemps, pourquoi ne l’avait il pas fait au juste, un simple oubli mais qui craignait mais maintenant qu’elle avait le début, autant lui raconter la suite, même si ce n’était pas vraiment le sujet central. « Je pense que s’il l’avait su en amont, il l’aurait arrêté mais après coup, c’est trop tard. Et Elise a parlé de la famille pas fréquentable, certains en effet sont douteux à l’instar de ton fiancé. » Là c’était purement de l’humour, il se payait à moitié sa tronche « ils ont fait en sorte que les deux frères soient comme liés physiquement. Ne me demande pas comment ni pourquoi mais si tu cognes un l’autre souffre aussi. Ce qui va être un peu compliqué pour lui exploser la tronche parce qu’il a osé demander ma copine en mariage alors qu’elle n’a pas du tout envie de ça dans sa vie. »

Bien sûr, lui demander d’être prudente, ça ne passa pas vraiment. Il leva les yeux au ciel avant de reconnaître de mauvaise grâce « C’est vrai aussi. » Elle voulait le rassurer, il l’entendait bien dans sa voix et cela fonctionnait plutôt pas mal. Tant mieux, il avait eu peur pour elle et c’est d’ailleurs bien ce qui avait primé sur son couple, sa sécurité à elle. Par contre elle le défendait à moitié ? Alors est ce qu’elle avait seulement conscience de la haine qui habitait son copain à l’égard de ce garçon, puis alors décuplé depuis qu’il avait cru qu’on lui avait enlevé Sélénya, à cause d’une différence d’âge de merde, parce que sans ça mais bien sûr qu’il se serait affiché auprès d’elle, qu’il l’aurait embrassé devant tout le monde pour montrer qu’il était en couple avec et qu’ils s’aimaient. Là c’était compliqué même s’il lui faisait confiance, là n’était pas la question. « Je suis content qu’il ne t’ait pas fait de mal. Et pour Alcy, je suis désolé de pas te l’avoir dit plus tôt. » Il esquissa un sourire « Je crois que mon esprit est un peu trop souvent accaparé par toi quand tu es là et que j’oublie de te dire les choses essentielles. » Il attrapa doucement sa copine par la taille pour venir l’embrasser doucement, un rapide baiser avant de lui murmurer à l’oreille « Moi aussi je t’aime chaque jour un peu plus. Je suis content que tu ne sois pas fiancée même si je t’avoue que je t’aurais demandé s’il était possible de devenir ton amant. » Il la regarda dans les yeux, et ça, est ce qu’à ses yeux ça lui démontrait assez qu’il se battait pour elle ? qu’il essayait de grapiller ce qu’il pouvait.

Comment pouvait-elle dire ça ? C’était totalement faux, il n’était pas une meilleure personne qu’elle. Ce n’était d’ailleurs pas une compétition à savoir qui est le mieux ou le moins bien. Il n’aurait pas accepté parce qu’il le voulait, uniquement parce qu’il n’aurait pas eu le choix, que son bonheur à elle, après toutes les merdes qui lui étaient arrivés, primait. Encore que, est ce que sans ça, il ne l’aurait pas fait passer avant. Probablement que si. Et dans le cas où c’était contrainte et forcée, ça ne devenait pas son bonheur mais bien sa sécurité. Pas envie qu’elle se fasse tuer parce qu’il était là et qu’il la poussait à non pas se rebeller, ce n’était pas son maître après tout, plutôt à se battre pour une cause perdue et risquer la mort. Ne l’avait-elle pas risqué d’ailleurs en traînant avec ce fou. Il ne fit pas la moindre remarque sur le fait qu’il acceptait les choses avec calme et effacement. Peut-être oui, parce qu’il n’avait pas à se battre contre elle dans un domaine aussi intense que les sentiments. Et contrairement à ce qu’elle semblait dire précédemment, ce n’était pas une mauvaise personne puisqu’elle pensait à lui dans ces moments-là. « Et je suis persuadé que tu ferais les choses du mieux que tu pourrais. » parce qu’elle était comme ça et qu’il ne doutait même pas à ce sujet.

Faire de l’humour sur son ex-fiancé, qui n’avait été fiancé à elle que l’espace d’une dizaine de minutes, visiblement, ça ne passait pas. Comment le savait-il ? Oh facile, à la tronche de Sélénya, à son regard dénué de toute trace d’amour et d’humour – pas beaucoup d’humour mademoiselle Macmillan tout d’un coup – sans oublier sa phrase destinée à mettre les points sur les i. S’il n’avait pas craint qu’elle lui claque la porte au nez – ce qui serait dommage – il aurait bien titillé encore un peu la demoiselle. Il se contentant de lever les mains en signe de paix.
Lorsqu’elle lui posa la question s’ils avaient vraiment fait ça, Théo fit la moue « Je ne vois pas l’intérêt de mentir sur ça de la part de Dimka. » Enfin, il y en avait, si on prenait en compte le lien frère, parce que Théo serait le premier à mentir pour protéger sa sœur mais bon il semblerait que les liens fraternels entre les Greengrass soient très différents… le jour et la nuit même… de ceux liant les Dimitrov… Non parce que de la même façon, même si Théo avait détesté Dimka, il aurait évité de le fracasser par respect pour Alcyone… Ah le respect Grigori s’était assis dessus. Il semblerait que le fait que Théo veuille un peu, beaucoup, fracasser la tronche du potentiel fiancé – oui oui pas à haute voix mais par pensée c’est bon – de sa chérie, ça ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde. « Vois-tu Sélénya, j’ai des sentiments pour toi. Alors autant, je peux comprendre, je n’aime pas ça hein, mais je peux comprendre que tu tombes amoureuses, autant clairement, je détesterais ton mec. Aucune chance que j’arrive à bien m’entendre avec. Alors si en plus il te force la main, bien sûr que j’ai envie de le trucider. »
La suite de ses propos, il ne s’y attendait pas. Enfin qu’elle se débrouille pour l’éjecter, si ça, il se doutait bien que Sélénya n’était pas non plus du genre à se laisser faire… bon d’accord tout à l’heure il était moins serein. En revanche, qu’elle ait, indirectement, parlé de lui, il trouvait ça vraiment touchant. Bien sûr, elle n’avait pas prononcé son prénom mais dans son esprit, c’était bel et bien Théo qu’elle avait visé. Et puis d’apprendre que si mariage il y avait, ce serait avec Théo, et bien ça le laissait tout chose. Il la regardait les yeux brillants de tendresse, est ce que ça voulait dire qu’ENFIN, elle se projetait un peu ? Il tenta un peu d’humour, bien qu’hésitant puisque la dernière fois, ça lui avait foutu la trouille « Ma demande serait différente, j’espère quand même que tu ne serais pas trop déçue que je ne vante pas les mérites de ton sang et à quel point ton pédigrée serait sensationnel. » Enfin sensationnel pour faire quoi d’ailleurs ? Il ne voulait pas d’enfants.

Petit à petit, tout s’arrangeait pour eux et le retour de la Sélénya taquine faisait du bien. Alors, il vint l’attraper pour un baiser non sans lui avoir soufflé auparavant « Vous n’imaginez pas à quel point mademoiselle Macmillan. » future madame Greengrass ? C’est ce qu’il espérait. Encore fallait il avoir bien compris ses mots et ne pas inventer des choses parce que lui avait envie de ce futur.

S’il était totalement sérieux quand il disait qu’il lui aurait demandé d’être son amant. Il ne s’attendait pas vraiment à ce qu’elle réponde par la négative à sa demande. Il la regarda un peu désemparé, est ce que ce fut cela qui la poussa à dire que ce ne serait pas par manque d’envie. Alors pourquoi dire non ? Pour lui, mais ça n’avait pas le moindre sens. Si elle compléta ses dires par le fait que c’est une décision qu’ils n’auraient pas à prendre, hors de question qu’elle ait le dernier mot de la sorte « Si je peux me permettre. Tu crois que je serais plus heureux sans toi ? Moi c’est avec toi que je veux être Sélénya, peu importe les embûches, peu importe le fait que c’est pas toujours évident pour l’un ou pour l’autre. Ça en vaudra toujours la peine à mes yeux. Tu vaux la peine que je fasse des efforts. » Il la rejoignit néanmoins sur un point « Ce n’est pas une décision que nous avons à prendre mais s’il fallait la prendre, crois-moi qu’en connaissant tes sentiments, je ferais tout pour te convaincre de tout ce que tu perdrais. » Il se pencha à son oreille pour rajouter dans un sourire plein de fierté, d'arrogance même « En étant totalement déloyal et en te faisant perdre la tête. »

Parler de la folie des Dimitrov, ce n’est pas un après midi qu’il faudrait à Théo mais plusieurs. En fait, à ses yeux, à l’heure actuelle, il n’avait pas trouvé pire famille, entre les coups en traitres des frères sans raison apparente. Le fait que les parents trouvent quand même le moyen de déshériter leur premier né, comme ça, heureusement qu’ils n’avaient pas tant d’influence que ça sur le père Greengrass, sinon le premier rejeton aurait été déshérité fissa, tien hop dans la foulée des Dimitrov, de quoi pas le faire rire du tout. S’il y avait tout un tas de trucs à dire, la chose qui avait le plus choqué Théo – parce qu’il avait été un témoin direct de cela – c’est ce qu’il dit à Sélénya pour étayer ses propos « A quel moment, des gens se sont dits que la meilleure idée du siècle c’était d’offrir une bague à la demoiselle mais qu’elle ne pourrait pas retirer sans le consentement d’un gars de la famille ? Enfin même mon père qui est un chouya arriéré n’a jamais eu ce genre de choses dans la famille. » Bon après, il ne faut pas se mentir, le papounet, il avait trouvé l’idée géniale, chose encore plus désespérante pour Théo. Pour en revenir au lien indéfectible qui liait les deux Dimitrov à présent, Théo se contenta de faire la remarque suivante « En fait, je me demande s’ils sont pas déterminés à éteindre leur propre lignée, je ne vois que ça pour expliquer leur idée débile. »

Il semblerait que la folie ait cependant évité Dimka, il avait l’air tout à fait sain comme garçon, bon il détestait se confier et avait une fâcheuse tendance à se sentir agressé à tout bout de champ mais sinon, c’était un gars bien… Bon peut être pas au point d’épouser Alcyone mais ça… personne n’était assez bien pour Alcyone aux yeux de Théo, donc ça n’était pas non plus hyper utile de le dire. Grigori par contre, il n’y avait plus rien à sauver déjà de base. Mais voilà qu’en plus, comme si c’était pas assez de taper Alcyone, chose que Théo ne digérait pas DU TOUT, maintenant il demandait en mariage sa copine, l’air de rien, de quoi commencer à énerver beaucoup Théo, jusqu’à ce que Sélénya met les points sur les i en rappelant une vérité essentielle, c’était de lui dont elle était amoureuse et ça, ça changeait tout. Il lui offrit un sourire pour toute réponse mais un sourire qui voulait dire beaucoup, c’était même la chose la plus importante.

L’humour décida de s’inviter alors qu’il parlait demande en mariage. Chose qui pour le moment le faisait sourire, mais dans quelques temps, lorsqu’il faudrait vraiment faire la demande, ça n’allait plus faire rire Théo du tout. Bonjour le stress et la peur qu’elle dise non, ou pas maintenant, non parce qu’autant, elle n’allait pas lui sortir les mêmes phrases qu’à Grigori vu qu’ils étaient ensemble, autant il n’avait pas non plus intérêt à partir confiant. Pour le moment, il pouvait encore plaisanter sur le fait qu’il ne ferait sûrement pas le même genre de demande que le sorcier lui ayant demandé sa main aujourd’hui. Chose qui semblait plaire à Sélénya qui vantait les mérites de son pédigrée. Elle serait déçue, ça ne l’étonnait même pas qu’elle dise ce genre de choses « Je vais avoir la seule fiancée au monde qui chouine lors de sa demande et quand les gens demanderont c’est parce que tu es contente ? Tu rétorqueras il n’a pas parlé de mon pédigrée. » Il lui fit un grand sourire « J’ai vraiment une copine indigne. Dans quoi je me suis embarqué. » La réponse était toute simple dans une vrai histoire d’amour, celle qui ne laisse jamais différent et qui chaque jour lui rappelait qu’il était heureux à ses côtés.

Parler d’un futur qui n’arriverait pas, ça n’avait d’intérêt que de finalement connaître les réactions et les souhaits de l’un et de l’autre. Déjà, un bon point pour Théo, les deux savaient sans l’ombre d’une hésitation qu’il se débrouillerait que trop bien pour obtenir ce qu’il voulait. Mais ce n’était là que le côté plaisant de la chose, ça et le baiser qu’il reçu et démontrant l’affection que Sélénya lui portait. Etrangement, la suite était beaucoup moins emballante, parce qu’elle le mettait devant des vérités qu’il n’avait pas forcément envie de voir. Oui, c’est vrai, il y aurait au bout d’un moment cette colère devant l’injustice, que lui soit là depuis des mois, des années et que finalement, même avec des sentiments aussi forts que les leurs, il n’aurait que des miettes. Elle soulevait aussi le point que quelqu’un la toucherait. Ce n’était pas rien. Il ne voulait pas que quelqu’un la touche, pas alors qu’elle serait amoureuse de lui. Quant au fait de vivre secret et bien, il était habitué, ça le faisait déjà suer actuellement, ça ne changerait pas forcément. Il était obligé de faire avec de toute façon et ça ne l’empêchait pas d’aimer Sélénya actuellement, ce n’était donc vraiment pas le point le plus important.

En fait c’est la suite qui lui fit un coup au moral. Il la regarda, totalement halluciné parce qu’elle était en train de lui dire. Elle parlait de fidélité là ? Réellement ? A quel moment ça rentrait en ligne de compte ça, elle était sensée être amoureuse de lui. Ce qu’il comprit en cet instant, c’est que tout le reste, c’était du vent : la jalousie que lui pourrait éprouver, le fait de devoir partager, de ne pas pouvoir être avec elle en public. La seule chose qui importait, c’est qu’elle mettrait fin à leur histoire, pour un type qu’elle n’aimerait même pas.

Est-ce qu’il la détesterait pour cette vie-là ? Aucune idée, c’est dans l’instant T qu’il la détestait pour tout ruiner. Et bah, au moins, il savait ce qu’il avait à faire, la demander en mariage avant qu’un débile de la trempe du Dimitrov ne vienne lui forcer la main. Au moins, c’était une bonne façon de lui faire comprendre qu’il avait tout intérêt à faire très attention à son couple.
S’il resta silencieux, il la laissa venir chercher un contact, le rassurer au moins sur le fait que c’était effectivement avec lui qu’elle voulait être. Ce qui était une très bonne nouvelle ça. Il se contenta de répondre à la phrase d’après, essayant de ne pas avoir l’air amer. « Tu m’en vois soulagé. »

La suite était beaucoup plus intéressante. Il faut reconnaître que Sélénya n’avait pas son pareil pour réussir à être intéressante. Bon bien sûr, quand elle disait que ses parents savaient qu’elle était ici, il savait aussi qu’elle leur avait dit, je vais voir Alcy et non pas je vais passer du temps avec Théo… Ah bah tout de suite ça serait moins bien passé. Ça voulait aussi dire, le fait qu’elle est prévenue, que dès le début elle avait eu l’intention de rester pour la nuit, enfin, sauf si Théo avait dit non, là bien sûr, ça n’aurait pas été la même chose. Sa bonne humeur revenue rien qu’en sachant qu’elle allait rester, il lui fit un sourire « Bien sûr que ça me dit que tu restes ici pour la nuit » fit mine d’être embêté – chose qui ne marche toujours pas parce que Théo est un acteur catastrophique quand il est avec Sely- « Par contre je crois que je n’ai pas de pyjama à te passer, c’est dommage hein ? » Tu parles que c’était dommage, avait-elle seulement une fois mis quelque chose pour dormir lorsqu’elle était ici ? Pas besoin de réfléchir, la réponse était non.

Choisissait-on vraiment la pureté du sang de la personne qu’on aimait ? Théo n’en avait pas l’impression. A ses yeux, tout était une question d’alchimie, on ne choisissait rien du tout. Cependant, l’idée de Sélénya avait quelque chose d’intéressant, c’était fort probable que pour échapper à cette pression, les filles des maisons de sang pur aux idées arrêtées, trouvent le moyen de s’amouracher d’un sang pur pour être tranquille, pour ne plus avoir aucune obligation. S’il pouvait comprendre qu’elle ait envie de fuir si elle avait été dans ces cas-là, il y avait une solution encore plus simple. « Non, j’aurais été là dans tous les cas, tu n’aurais pas eu à fuir ni à trouver un sang-mêlé, je suis là, j’aurais été là. Tu es et tu seras toujours mon égale. »  Est-ce qu’Alcyone avait songé à cela, est ce que la famille Greengrass pouvait être qualifié comme une famille arriérée où les demoiselles avaient envie de fuir ? Sauf que contrairement à l’hypothèse de Sélénya au lieu de fuir avec un Sang-mêlé, elle s’était trouvé le sang pur venant d’une famille encore plus tarée, mais qui s’était forgé différemment.

La discussion les emmena petit à petit sur les fiançailles de Grigori avec Sélénya, fiançailles avortées – heureusement – par cette dernière. Il faut dire que la demande n’était pas des plus fantastiques. Forcément que Théo en jouait. Surtout maintenant qu’il savait que sa copine avait l’intention non pas d’épouser ce Dimitrov de malheur mais bien que son futur, elle le voyait avec Théo. D’accord pas pour tout de suite, mais il ne demandait que ça, se projeter, construire des choses avec elle, qu’ils aient des rêves qu’ils vivraient ensemble. Alors qu’il se moquait d’elle et de sa pseudo déception, elle lui fit remarquer que les filles chouinaient toujours lors des demandes. Cela avant de lui rappeler qu’habituellement, ce n’était pas du tout parce qu’elles étaient déçues à cause du compagnon qui oubliait de parler du pédigrée. « Je ne me plains pas. Si la tradition c’est que tu chouines, j’espère que je ne dérogerais pas à la règle et que j’arriverais à te faire pleurer. » Il secoua la tête négativement, il n’avait pas l’intention de changer d’avis. Hors de question que ça soit quelqu’un d’autres que lui qui fasse pleurer Sélénya. « Tu ne serais pas en train de te défiler tout de même ? » Il la regardait avec tendresse, tout content de cet avenir qui se profilait devant eux… Si personne ne le gâchait. Chose dont les deux protagonistes n’avaient pas vraiment consciences mais ils allaient en prendre conscience très rapidement.

Tout dégénéra en une fraction de secondes. Ce n’était pourtant que des hypothèses, ça ne risquait pas d’arriver puisqu’ils étaient ensemble, qu’à part ce débile de Grigori tout le monde avait dû s’apercevoir que Sélénya n’aimait pas les contacts, ce qui serait un peu compliqué pour donner des enfants à un mari. Il n’y aurait donc plus de demandes, en théorie, leur couple ne risquait pas grand-chose sur ce plan. Ça aurait dû suffire et il aurait dû accepter, lorsqu’elle lui avait proposé de changer de discussions. Ça aurait évité cette douleur d’avoir la certitude d’être éjecté au moindre problème et cela quand bien même il la rendait heureuse actuellement. Et comme bien souvent, il s’emmurait dans le silence, et comme bien souvent, elle cherchait à le ramener à elle par des mots. Cela fonctionnait, à moitié. Il la regarda dans les yeux, longuement avant de dire « Je tiens vraiment à toi. » et cette phrase expliquait tout à ses yeux à lui, qu’il était prêt à s’oublier. Si c’était ce qu’elle voulait, il l’acceptait non pas de gaieté de cœur mais parce qu’il ne voulait pas qu’elle soit malheureuse, elle de son côté.

Si les premiers mots qu’ils s’échangèrent étaient un peu tendus. Malgré l’effort de chacun, ce ne fut qu’en utilisant l’humour que le couple se retrouva. Alors que Théo l’enquiquinait avec le fait qu’elle n’avait pas de pyjama, chose qui n’avait jamais été utile. Elle posa la question qui le fit sourire, se contentant de lui lancer un regard, très amusé, sans pour autant dire le moindre mot. Non, ce n’était pas un problème, elle était encore plus belle lorsqu’elle était nue, c’était même la plus belle fille monde lorsqu’elle était nue. Enfin ça c’était ce qu’il pensait avant qu’elle ne vienne lui rappeler quelque chose de primordial… déjà qu’elle était belle quoi qu’il arrive mais, il est vrai que Sélénya dans ses chemises c’était quelque chose qu’il fallait voir. Il se souvenait parfaitement de ce moment où il l’avait vu dans son t-shirt et au vu du petit sourire sur le visage de mademoiselle Macmillan, ce n’était absolument pas anodin comme remarque de sa part, elle avait bien conscience – parce qu’il lui avait dit surtout – qu’il était bien content lorsqu’il la voyait dans ses t-shirt qui lui frôlaient les fesses« C’est inquiétant si je trouve que mes habits te vont mieux qu’à moi ? » Ils n’étaient pas parfaitement taillés pour elle, mais le but recherché n’était pas ça. « Dis-moi, est ce que ce soir-là, dans mon t-shirt, tu avais conscience de l’effet que tu me faisais où tu étais loin de penser à cela ? » Non pas qu’il pensait Sélénya du genre à l’allumer, enfin à la rigueur, maintenant, ce serait possible mais ce serait beaucoup plus logique qu’il y a quelques mois en arrière, aux vues de leur relation. Mais sur le moment, est ce qu’elle s’était rendue compte qu’il la regardait ?

Il caressa doucement le creux de ses reins avant de déposer un baiser sur ses lèvres et de murmurer « Tu sais, heureusement que je n’étais pas avec toi à la plage tout à l’heure. En plus de fusiller ton prétendant du regard. » Et oui, cette fois-ci, il avait fait l’effort de ne pas dire fiancé, comme quoi, il ne voulait pas la froisser « et d’avoir envie de le tuer. Je suis sûr que je serais passé pour le plus gros voyeur de la terre à te regarder dans ton maillot de bains. Je me vois mal expliquer aux gens pourquoi mon regard tombe sans arrêt sur tes fesses. Tu as pris des couleurs d’ailleurs, ça te va bien. » Est-ce qu’il devait profiter du fait qu’elle était là pour lui proposer un entraînement, ce qui pouvait faire plaisir à la demoiselle ou juste passer du temps ensemble, c’était suffisant ? Dans le doute il valait mieux lui demander « Tu veux faire quelque chose en particulier aujourd’hui, en dehors de faire l’amour bien sûr ou juste on se pose et on profite de ce jour en plus qui nous est offert. » il aurait bien dit grâce à Grigori mais ça ne passait pas, un truc positif sur lui, pas possible, plutôt mourir.

Les choses avaient décidément bien changé en un mois. Elle avait changé. Pas physiquement, pas dans son comportement, c’était toujours la même Sélénya. Quelque chose avait néanmoins changé, lorsqu’il s’était projeté dans cette barque sur leur avenir qu’il voulait mêlé, la réaction avec été totalement différente de celles d’aujourd’hui. Là, il n’était plus le seul à imaginer des choses, à vouloir espérer plus qu’être seulement un couple. Il n’avait rien contre le fait d’être avec elle, juste avec elle. Il avait juste envie de plus et à l’instar de ce fou furieux et débile de Grigori, Théo aussi voulait passer la bague au doigt de sa chérie. Bon différemment cependant, il voulait pas le faire pour un héritier, ni par devoir… D’ailleurs quel devoir on se le demande bien, Théo s’en moquait éperdument de son devoir, il lui faisait un geste pour le moins obscène. Il en avait envie parce qu’il sentait qu’une vie aux côtés de Sélénya, ce serait une vie certes avec des hauts et des bas mais où il aurait toujours la sensation d’avoir celle qu’il lui fallait pour lui donner envie de rentrer tous les soirs et avec qui passer ses soirées. Ce n’était pas gagné, il le savait, était d’ailleurs prêt à ne jamais avoir le droit à cet échange de bague, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir ce regard qui pétillait à cette idée, surtout en sentant que cette fois ci, elle n’était pas réfractaire. Ce qui ne l’empêchait cependant pas d’enquiquiner Théo qui la regarda de travers, faussement agacé « Dis donc, toi. » Il aurait voulu lui dire avec humour, bien entendu, que personne d’autres que lui ne lui passerait la bague au doigt mais, il avait peur qu’elle le prenne mal, qu’elle se sente prise au piège ou qu’elle ait l’impression qu’il abuserait d’elle. Il se contenta donc de dire, avec ce même humour néanmoins « Si c’est juste pour éviter une demande en mariage, je peux tout autant m’abstenir et tu seras libre. »

C’est surtout de parler dont il aurait dû s’abstenir. C’était une catastrophe. La conversation virait à la catastrophe, il avait merdé et il en payait les pots cassés de ne pas l’avoir écouté. Maintenant, il doutait de son importance pour elle. Enfin pas lui en tant qu’être humain, il avait conscience d’être important et qu’elle l’appréciait beaucoup mais peut-être ne s’appréciaient-ils pas de la même faction. Ce n’était pas le même amour ? Là où pour un c’était celui qui durait, pour l’autre, qu’est-ce que c’était ? Que pouvait-il dire d’autres que le fait qu’il tenait à elle ? Un sourire se dessina sur les lèvres de Théo en entendant sa copine dire qu’elle tenait à lui. Il souffla « Je sais. » Et oui, il savait, il s’en rendait compte tous les jours qu’elle tenait à lui, dans ses regards, dans ses mots, dans le fait qu’elle venait le tenir au courant d’une demande en mariage moisie. Oui, il savait qu’elle tenait à lui et il ne voulait jamais voir les dissonances entre leurs manières de tenir l’un à l’autre. Il reçu d’ailleurs ses lèvres avec un réel plaisir. Ses lèvres pour effacer cette peur, c’est ce qu’il aurait souhaité sauf que le baiser fut pour le moins expéditif. Voilà qu’elle reprenait la parole et le moins qu’on puisse dire c’est que ses mots étaient bien plus porteurs d’espoirs que tout ce qu’elle avait pu dire. Pas plus que tout à l’heure, ce n’était la réalité, des suppositions. D’ailleurs, à aucun moment, il n’aurait voulu que ça arrive mais ce qu’elle lui offrait dans l’hypothèse pourrie où ça arrivait et bien c’était tout simplement l’espoir. C’est fou quand même que dans une histoire aussi sombre, il arrive à trouver de l’espoir. Il la regarda, longuement, hésitant sur les propos à lui tenir, puis, finalement, il n’avait pas encore les mots, il préféra déposer un baiser sur ses lèvres, doux, chaste. « En réalité, si, nous aurions à répondre à une obligation. La fidélité que se doivent deux époux, parce que ne crois pas une seule seconde que tu échapperais aux pleurs. Même en cavale, je te demanderais de m’épouser. »

Etait ce le fait de savoir que tout ne serait pas perdu ? Qu’elle ne le laisserait pas tomber ou encore le fait qu’elle restait là pour la nuit qui rendit à Théo le sourire, un mélange des trois probablement. Quoi qu’il en soit, il aborda la conversation suivante avec bien plus de joie. Elle faisait de l’humour sur le fait qu’il serait difficile pour Théo de porter ses habits. Il fit bien attention à ne pas dire que si elle mangeait quinze fois plus, il pourrait potentiellement rentrer dans ses habits. C’était un sujet sensible que le poids et il ne voulait pas la blesser « Si ça ne te dérange pas, on va faire le prêt d’habits que dans un sens. Ma virilité en prendrait un trop gros coup si j’essayais une de tes robes. » Parler de ses t-shirts c’était remonter dans leur passé, leur première fois qui comptait énormément pour Théo. Le moins que l’on puisse dire c’est que sa copine restait fidèle à elle-même, elle ne se rendait compte de rien sur le désir qu’elle provoquait, elle ne le cherchait même pas explicitement, sauf le jour de l’anniversaire de Théo. Il esquissa un sourire lorsqu’elle lui rappela qu’elle ne savait pas s’il aimait « J’ai beau trouver que les affaires d’Alcy lui vont à la perfection. Je dois reconnaître que j’ai préféré te voir dans mon t-shirt et ne t’en fais pas, je te trouvais canon. Je ne voulais juste pas que tu penses que je te ramenais ici juste pour te mettre dans mon lit. » Il esquissa un sourire moitié penaud moitié amusé « même si au final, c’est un peu ce que j’ai fait. »

A sa question sur sa prise de couleur, Théo hocha la tête sûr et certain « Je vais t’avouer que je te regarde assez souvent et oui madame, je trouve. » Quant à sa phrase suivante et bien Théo était dans le regret d’annoncer qu’elle avait raison, autant ils pouvaient contrôler un peu leur façon de se regarder, autant il est vrai que de voir sa copine en maillot de bain, Théo aurait été incapable de détacher son regard de ses courbes. Le problème c’est que tout le monde se serait aperçu des sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Un jour, ils iraient ensemble sur une plage, il se le promit, un jour lui aussi pourrait regarder sa copine devant tout le monde.
Il haussa un sourcil lorsqu’elle parla du maillot de bain qu’il portait et c’est avec un sourire plein d’arrogance qu’il rétorqua « Tu parles du moment où je vais te le retirer pour te faire l’amour ? »
Le programme qu’elle lui proposait était totalement validé, juste profiter l’un de l’autre ça c’était le bon plan. Il jeta un coup d’œil aux deux chocolats froids avant d’observer Sélénya « Que veux tu, tu me captives, j’en oublie même mon chocolat. » D’un coup de baguette, il se chargea de les réchauffer, les attrapant tous les deux pour aller au salon. A peine arrivé dans celui-ci, Paprika ramena sa Pouic Pouic, non parce que visiblement ce chaton ne savait pas jouer seul et qu’il avait trouvé le temps long sans personne pour jouer avec. Théo s’installa sur le canapé « Je crois qu’il veut jouer avec nous, j’ai les mains prises, c’est pour toi le quart d’heure de folie. » quart d’heure qui, avec ce chat durait bien plus, il faisait juste des micros siestes et c’était reparti pour un tour.  « Tu sais que quand tu es pas là, c’est lui qui te remplace dans le lit ? »

Elle ne se défilerait pas, par ses mots c’est cela qu’il comprenait. Et même si c’était purement hypothétique, que rien ne garantissait qu’un jour il puisse lui demander réellement sa main, que rien ne s’y opposerait – même si en réalité ce qui devrait importer c’est seulement l’envie de la personne à qui il proposait cet avenir – le fait qu’elle ait changé d’avis en un mois et qu’elle accepte cette éventualité elle aussi, ça rendait Théo heureux. Ça n’engageait Sélénya en rien, si jour J il y avait, elle avait le droit de dire non, de la même façon qu’elle avait dit non à casse burne en puissance. Peu importe ses raisons, une demande, ne voulait pas dire une réponse positive et le moins que l’on puisse dire avec Sélénya, c’est qu’elle ne se sentait jamais obligée de répondre positivement aux demandes de Théo. Ah on pouvait reprocher à Théo ce que l’on voulait mais alors niveau contrainte, Sélénya ne se laissait clairement pas marcher sur les pieds – limite ça en était chiant des fois –.

Preuve en est de cette fâcheuse tendance ? Elle venait de le dégager de sa vie, alors oui dans une vie qui n’existait pas, mais ce n’était pas pour autant que c’était agréable. Il aurait préféré qu’elle mente, quand bien même ce n’était pas dans sa nature, ça aurait évité à Théo de se sentir mis sur la touche. Il lui fallait un peu de temps pour encaisser la nouvelle, mais du temps, elle avait décidé qu’elle ne lui laisserait pas. Que Sélénya déteste ses silences, c’était un fait établi et le meilleur moyen pour elle de le ramener à la conversation que de tenter de lui offrir une autre porte de sortie, comprenant bien quel point précis de la conversation avait créé un gouffre entre eux. Sa proposition, il faut le dire était alléchante, pas parfaite bien entendu puisque la perfection pour eux ce serait d’être libre de faire ce qu’ils voulaient et donc, dans quelques années, de vivre ensemble tout simplement en étant mariés… si cela fonctionnait entre eux sur le long terme bien sûr. Néanmoins, ce qu’elle lui offrait, ça prouvait à Théo qu’il existait un nous et qu’elle l’aimait probablement assez pour entrevoir cet avenir, sinon il ne lui serait même pas venu à l’esprit. Le moins que l’on puisse dire c’est que ça fonctionnait très bien sa manière de faire puisque Théo vint embrasser ses lèvres avec une sensation de satisfaction immense. Néanmoins, en écho à leurs propos précédents sur le mariage, il jugea bon de lui rappeler que même vivre comme des fugitifs ça ne l’empêcherait pas de lui demander sa main. Il n’espérait jamais devoir le faire de la sorte, ayant plus qu’envie de pouvoir assumer au grand jour qu’autre choses. Les propos de Sélénya sur la fidélité, pour le coup, ce n’était pas une surprise, il avait totalement confiance en elle. « Il est vrai que ça ne changerait pas grand-chose dans notre manière de fonctionner. »

La conversation se passait de mieux en mieux. Il faut dire que d’apprendre qu’elle allait passer la soirée ici, ça avait le mérite de faire extrêmement plaisir à Théo. C’est simple, il ne se lassait jamais de sa présence. Pour le moment chaque moment qu’il pouvait passer avec elle, c’était un véritable plaisir et gagner une nuit de plus c’était un peu le jackpot, oui même si elle n’avait pas de pyjama surtout si elle n’avait pas de pyjama. Bien évidemment, elle était généreuse à vouloir lui prêter ses affaires, ce qui était certes adorable mais ça n’emballait pas vraiment Théo. Il fit la moue lorsqu’elle insista avant de préciser que sa virilité ne risquait rien avec elle rajoutant qu’elle savait qu’il était un homme. « Non mais t’es déjà en train de te foutre de moi. Regarde la différence, moi tu es dans mes affaires, je te trouve attirante, toi rien que de m’imaginer dans les tiennes, tu es morte de rire. Tu parles que j’ai envie d’essayer tiens. » Bon dans tous les cas, il n’avait jamais eu l’intention de mettre quoi que ce soit appartenant à Sélénya, pas question de se ridiculiser de la sorte.

Il l’observa, si elle avait voulu ne rien changer à cette soirée, du côté de Théo, il y avait bien un point qu’il aurait modifié. Il aurait préféré ne pas être blessé, ne pas avoir à subir les soins de Sélénya, parce que oui malgré le fait qu’il comprenait bien que ça vienne avec l’étiquette copine, le besoin – ultra chiant – de vouloir venir en aide à son copain, il n’appréciait pas ça du tout. Mais plutôt que de partir sur du négatif, risquer qu’elle fasse la tronche à ce souvenir, il préféra partir sur le positif. « Le réveil n’était pas mal non plus si tu veux mon avis. Maintenant je suis habitué à me réveiller à tes côtés, mais j’avoue que la première fois, j’ai eu la sensation d’être le gars le plus chanceux de la terre. » Enfin, cette sensation de l’être n’avait pas vraiment disparu, il était toujours l’homme le plus chanceux mais se réveiller avec Sélénya nue contre soi, c’était magique.

Comment ça là tout de suite il avait le droit de voir son maillot de bain ? Non mais voilà aussi, si elle commençait à se balader en maillot de bain chez lui, c’était de l’antijeu. Est-ce qu’il était prudent de revenir sur ses propos, lui dire qu’elle pouvait retirer sa robe, la lui retirer lui-même était une possibilité aussi. Elle avait ce petit regard plein de fierté, ce qui le dissuada de revenir sur ses mots. Après tout, mieux valait-il se préoccuper des chocolats froids et la ramener vers le canapé. Il y avait néanmoins quelqu’un, le propriétaire de la maison pour être précis, qui avait décidé de ramener sa frimousse. Théo se déchargea totalement de ce boulot fastidieux qu’était celui d’envoyer Pouic Pouic, Sélénya pouvait s’en charger. Bien entendu, il se prit une réflexion, il savait de toute façon qu’il n’y couperait pas. « Je crois que tu ne te rends pas compte de l’endurance de ce chat. Et puis on est un couple non ? C’est ton travail aussi de t’occuper de Paprika. »

Ce n’était que le début des taquineries. A peine s’était il installé, avec elle dans le canapé et après avoir dit qu’il dormait avec son compagnon roux, Sélénya relevait un point essentiel. Il roula des yeux « Et bien si tu veux tout savoir, oui je l’embrasse des fois. Surtout quand il vient mettre son nez tout froid contre le mien, je l’embrasse pour qu’il dégage et qu’il me laisse dormir mais ne t’en fais pas Sélénya, tes baisers sont beaucoup plus intéressants. » Tout en disant cela il attrapa le jouet pour l’envoyer plus loin et regarder Paprika partir, se vautrant au passage sur le tapis. « Tu es sûr que c’est un chat que tu m’as offert, je trouve qu’il a un comportement de chien. On devrait peut-être se mettre dans le jardin pour être tranquille, tu en penses quoi ? Et comme ça je pourrais faire comme tous ces gens au lac et observer ma copine en maillot de bain ? »

Drôle ? Elle était en train de se moquer de lui et si elle n’avait pas dit dans un même temps qu’il n’avait rien à craindre niveau virilité avec elle, il aurait pu se poser des questions. Et, en même temps, elle avait l’air heureuse, c’était ça qu’il retenait, qu’elle avait les yeux brillants de plaisir, qu’elle se marrait et qu’elle avait ce petit air d’enfant… Bon chose qui aurait dû lui rappeler qu’il faisait vraiment n’importe quoi avec elle et qu’elle était une adolescente et qu’il ferait mieux de la laisser vivre sa vie d’adolescente sans s’en mêler. Sauf que lui, ce qu’il voyait en cet instant, c’est qu’elle était bien dans sa peau, bien dans ses bottes et qu’elle était heureuse, tout simplement et que ça passait aussi par sa présence à lui. Il se retint de lever les yeux au ciel dans une mauvaise foi feinte, se contentant de faire le grognon, bien qu’avec un sourire en coin, ça ne paraisse pas si crédible « Tu es hilarante Sélénya. J’ai jamais vu quelqu’un d’aussi drôle que toi. » S’il en faisait pas trop ? Mais non, là il était pile poil sur le bon registre pour la faire culpabiliser. Bon alors après une réflexion de trente secondes, une conversation qui déviait sur le fait qu’il n’était pas un prédateur sexuel… il semblerait qu’elle ne culpabilise absolument pas de se payer sa tronche. Une copine bien ingrate que cette Sélénya. Enfin bien ingrate mais avec qui il aimait être et à qui il rappela que leur tout premier réveil officiellement en couple, il l’avait adoré et qu’il s’était rendu compte – bien qu’il l’ait toujours su en fait – qu’il était chanceux de l’avoir et ça même si c’était une chieuse qui se payait sa tronche et qui voulait lui faire enfiler des fringues de filles. Et tandis qu’il l’embrassait, pour lui montrer qu’il l’appréciait, elle lui glissa que c’était elle la plus chanceuse et c’est fou ce qu’une simple phrase pouvait faire plaisir. Elle était tout bonnement adorable sa copine le gars quand même il la trouve chiante, elle lui dit des mots doux et pouf il oublie qu’elle est chiante

Rejoindre le salon, c’était rejoindre l’insupportable Paprika qui n’avait qu’une envie, jouer, tout le temps. Au moins ça occupait quand il n’avait rien à faire, mais lorsqu’il y avait Sélénya, c’est que Théo n’avait plus envie de jouer avec le chat, plutôt de rester avec sa copine. Et alors qu’il se plaignait du fait que le chat était une pile électrique, ce qui était une plainte vaine d’ailleurs parce que tout en Théo montrait bien qu’il avait en adoration son chaton. Sélénya releva pile ce qu’il fallait, du grand Sélénya en somme « Et bien il faut croire que soit, tu m’épuises, soit tu ne m’entraînes pas assez mais en tout cas il y a quelque chose que l’on loupe. »
Dans le genre loupé, il y avait aussi Théo qui parlait de leur chat et qui annonçait qu’il dormait avec quand Sélénya n’était pas là, une chance d’ailleurs que Paprika ne soit pas trop chiant parce que dans quelques mois, il n’allait pas comprendre que des fois il ait le droit de venir dans le lit et des fois non. Sélénya posait des questions bêtes, ce genre de questions où Théo levait les yeux au ciel, non mais déjà la question des baisers c’était pas mal mais alors la jalousie vis-à-vis de Paprika, franchement. « Tant que je ne te dis pas quand tu es allongée avec moi de te pousser parce que tu es sur la place de Paprika, je pense que tu n’as rien à craindre. » Paprika qui revenait d’ailleurs en courant pour jouer de nouveau, satané chaton et pourtant c’est un regard plein d’amour qu’il posait sur l’animal qui caracolait joyeusement tel un chien. Raison pour laquelle il questionna Sélénya, en effet c’était à se demander si l’animal n’était pas un chien plutôt qu’un chat et après tout, Sélénya c’était l’experte et l’amoureuse des bestioles, elle devait pouvoir répondre, ce qu’elle fit et il semblerait que Paprika soit bel et bien un chat, un chat un peu énergique et un peu amoureux de sa souris et Théo espérait sincèrement que le  petit animal se sente bien ici, parce que s’il faisait mine de râler sur la petite boule de poils débordante d’énergie, à la vérité il en était raide dingue de son animal, bon pas autant qu’il était raide dingue de Sélénya, ce n’était pas le même amour.

Et d’ailleurs, ça se voyait, c’était bien elle qu’il embrassait maintenant, un baiser plein de promesses, celui qu’ils allaient passer plein de bon temps ensemble. S’il la laissa se lever après un baiser tout ce qu’il y a de plus vibrants, il avait plutôt envie de la ramener sur le canapé et de ne plus la laisser filer mais bon, elle avait sa main dans la sienne et l’entraînait dans le jardin. Il ferma la baie vitrée derrière eux, afin d’éviter un accident… non parce que Paprika était bien le genre de chat à soit se planter et atterrir dans l’eau en voulant rejoindre ses maîtres, soit il allait se débrouiller pour faire tomber sa souris dans l’eau et Théo n’avait pas que ça à faire surtout quand Sélénya était là. Il regardait la piscine, puis le jacuzzi avant de la voir se charger des bulles à mettre en route, vas pour le choix de madame. Il la regarda enlever sa robe, définitivement, elle avait pris des couleurs et ça lui allait drôlement bien, après soyons honnête, y avait-il quelque chose qui aux yeux de Théo n’allait pas à sa copine.

S’il matait ses formes, il fit quand même l’effort de relever la tête lorsqu’elle l’interpella et sa question peut on s’arrêter sur sa question ? Elle semblait très bien au courant des allées et venues de la demoiselle Greengrass en ces lieux… l’inconvénient ou l’avantage que les deux filles soient amis, au choix. Après dans ce cas de figure précis, c’était clairement un avantage. Alors c’est pas que Théo n’aimait pas le maillot de bain de sa copine mais sa copine nue c’était quand même beaucoup plus intéressant, il esquissa un sourire lorsqu’elle précisa qu’ils n’avaient pas besoin de garder leurs vêtements. En effet, elle s’en était débarrassée rapidement et si Théo n’était pas si occupé à la mater, il se serait empressé de la rejoindre. Là, il lui fallu quand même une question pour qu’il détache son regard de la demoiselle et qu’il réponde dans la foulée « Je viens. » A son tour, il retira ses vêtements avec au moins autant de lenteur que sa camarade puis sans se faire prier, il la rejoignit dans l’eau. Son corps contre celui de sa chérie, son regard assombris par le désir qu’il avait d’elle, tout dans son attitude démontrait que l’après-midi ainsi que la soirée allait être un moment entre amoureux et qu’ils allaient pouvoir profiter comme il se doit de la présence de l’autre et faire des réserves pour les prochains jours.