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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Show me, don't pretend (Hestia) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Sam 29 Fév - 12:41
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La soirée était calme à l'extérieur du château dont les lumières des bougies éternelles scintillaient au loin. Malgré la perte de température annonçant prochainement l'hiver, le jeune homme portait une veste relativement légère cachant une chemise aux manches retroussées. Les mains dans les poches, Zander s'était esquivé avant le repas du soir qui accueillerait tous les résidents de l'imposante bâtisse dans son dos. Le Serpentard vagabondait sans but précis, si ce n'est celui d'éviter de se retrouver au milieu de la foule d'étudiants et d'élèves. Cette situation devenait un peu trop étouffante au goût du brun, qui préférait largement une petite escapade au frais loin du brouhaha persistant des repas du soir. Entre ses mains, il tenait quelques sandwichs enveloppés dans une serviette épaisse qu'il avait emprunté en cuisine. Cela valait largement la peine d'avoir une salle commune à quelques pas des cuisines sans compter les elfes de maison plutôt serviables et prompt à rendre service. Evidemment, le brun se souvenait de ses années au sein du collège et cela le faisait sourire en pensant aux premières rencontres avec ces derniers. Bien sûr, la situation était différente bien plus apaisante. Il n'y avait pas toute cette tension qui régnait à présent dans l'air du château.  Même les plus jeunes sorciers semblaient se méfier à chaque détour d'un couloir comme si un Mangemort ou un de ces meurtriers d'êtres sans magie pouvaient apparaître pour leur faire du mal. Le pire ? Au fond, ils ont raison de craindre la fin tragique peut-être bien inévitable ce coup-ci.

A coup sûr que les psychomages allaient obtenir un compte en banque conséquent avant la fin de cette guerre - à supposer qu'ils y survivent. Cette réalité absurde ne convainquait pas le brun qui rongeait son frein depuis bien trop longtemps. Il supportait difficilement d'être un simple spectateur ou pire une victime impuissante. Mais que pouvaient-ils tous faire ? Ils n'étaient aux yeux du gouvernement des gamins à protéger malgré leurs compétences. Ô que c'est agaçant ! Ce qui est sûr c'est que l'avenir s'avère mémorable. Peut-être est-ce un signe pour que les familles dont le nom a été traînés dans la boue puissent renverser la vapeur et redorer leur blason ? Zander ne préférait ne pas trop y rêver. Dans tous les cas, guerre ou non, il comptait bien réaliser cette action depuis la première fois que la légende du puissant mage noir lui a été compté par son père. Qui sera à ses côtés à ce moment-là ? Pour cela, l'avenir reste bien incertain. Au sein de sa propre famille, la dissension se fait entendre. Le jeune homme espère uniquement ne pas se retrouver face à eux par la force des choses. S'il y'a bien quelque chose contre quoi son ambition ne peut rivaliser, c'est bien ses proches. Une faiblesse pour certain et une force pour d'autres. Cette manière de voir tout en noir ou tout en blanc lui semble réellement étrange, lui qui voit les choses comme s'il s'agissait d’une toile comprenant de multiple chemin pouvant mener au point central….

Ses pas contrariés heurtaient le sol comme si cela allait avoir une importance pour remettre de l’ordre dans ses pensées, le menèrent aux alentours du lac. Un sourire franc se dessina sur son visage fin et anguleux. La perspective d’un repas silencieux avec un soleil se couchant sur le lac le réjouissait. Plus franc dans sa prise de direction, il tourna les talons et s’en rapprocha. A ce moment précis, ses yeux discernèrent une silhouette à plusieurs mètres de lui déjà baignée dans une légère brume d’obscurité, comme si l’ombre avait souhait ne pas être vue. Qu’allait-il faire ? Dans un premier temps, le voyeur l’observa dans un silence parfait, tergiversant sur les options qui s’offraient à lui. Poursuivre son chemin et ignorer la silhouette. Retourner au château priant pour que les bancs se soient vidés…ou rester et peut-être se rapprocher d’elle. Ce qui le décida fut le moment où son cerveau additionna les éléments qui s’ouvraient à lui et qui formèrent sous ses paupières l’image d’Hestia Carrow. Décidé à en avoir le cœur net, le brun se mit en route vers la jeune femme. Au fur et à mesure qu’il s’approchait, les traits se précisèrent. Il s’agissait bien de sa camarade de maison. Il se râcla la gorge en poursuivant son approche, préférant éviter un incident diplomatique connaissant le caractère de la jeune femme ou un sort en pleine poire.

« Salut » lança-t-il, clairement, se décidant à fracturer le silence qui s’était installé.

« Qu’est-ce que tu fais par-là ? » Toute seule, se retint-il d’ajouter. Son regard vert scruta la jeune femme face à lui, qui semblait contrariée.

« Je connais un meilleur remède aux peines de cœur que la noyade, tu sais. » ajouta le Serpentard en souvenir à leur soirée mémorable passées il y’a quelques années.

Oui, le garçon tenait de prêcher le faux pour obtenir la vérité. Pourquoi cela l’intéressait ? Même s’ils n’avaient pas une relation ultra amicale, le jeune homme appréciait la brune. Mine de rien, cela lui faisait toujours quelque chose de la voir – n’était-ce qu’un reste fugace de leur étreinte ou la frustration de son refus de passer du bon temps avec lui sans pour entraver leur liberté. Le jeune homme y repensait de temps à autre et s’amusait à l’asticoter, mais au vu de son air, il savait qu’il devrait marcher sur des œufs pour éviter de finir lui-même noyé dans le lac. Cette pensée fit étirer ses lèvres dans un sourire, alors qu’il comblait les derniers mètres qui les séparaient. Son regard ne la quitta pas. Il comptait bien obtenir des réponses à ses questions. Après tout, c’est un garçon plutôt connu pour sa ténacité et puis Hestia semblait bien plus agréable comme compagnie que les gamins du château. Le choix semblait très vite fait pour le garçon.

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Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Sam 7 Mar - 14:05
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Zander ◊ Hestia

They call kids like us vicious and carved out of stone, But for what we've become, we just feel more alone



 
Les rentrées parfaites, dans la joie et la bonne humeur, ça n’avait décidemment pas l’air d’être fait pour Hestia. Elle n’avait jamais été de ces étudiants qui attendent avec impatience leur retour sur les bancs de l’école, ni de ces sorcières qui portaient un regard pétillant sur le château de Poudlard. Elle ne s’émerveillait pas à chaque rentrée des lieux qui allaient être son chez elle pour les prochains mois, elle était impressionnée à la limite, l’école recelait de magie et pulsait d’une force ancienne qui forçait une forme de respect, mais ça s’arrêtait là. Certes, la Serpentarde aimait son école, comme tous les sorciers qui y étudiaient, d’ailleurs entendre un élève affirmer le contraire était impossible, chacun s’attachait à sa manière à ce lieu si spécial, mais elle gardait aussi un regard réaliste. L’école était pleine de magie, pas de miracles, se laisser aveugler par les sortilèges qui l’embellissaient ne rendrait pas son existence plus douce. Au contraire, cela ne rendrait la chute que plus douloureuse. L’année passée c’était le retour surprise de Thalia qui avait jeté un froid dans sa vie. Une fois le choc passé, étaient venus l’amertume, la rancœur et la douleur. Il avait fallu des mois à la verte pour accepter d’écouter sa sœur et de lui pardonner ses années d’absences. Les premiers mois de l’année scolaire avaient été loin de se dérouler paisiblement. Ceux qui parvenaient à faire de chaque rentrée un nouveau départ avaient bien de la chance, Hestia, elle, s’était prise une claque dès la première semaine et avait mis du temps à s’en relever. Au fond, ça aurait pu être un nouveau départ avec Thalia, mais il y avait eu trop d’années de silence, trop de non-dits et de souffrance. L’apaisement était venu plus tard, apportant dans son sillage une légèreté que la Serpentarde n’avait pas souvent expérimenté. Bien sûr tout était sans cesse gâché par le Blood Circle et ses actions abjectes, mais en se réconciliant avec son aîné, Hestia avait regagné un soutien et une stabilité qui lui avait cruellement manqué pendant son absence. Cette rentrée aurait pu être joyeuse, abordée avec une sérénité que la verte n’avait que rarement connu. Et ça avait failli être le cas. Cette fois il n’avait fallu que quelques jours pour que tout soit gâché. Elle aurait sûrement dû s’y attendre de toute façon, dès que la vie se montrait un peu trop douce avec elle quelque chose lui tombait dessus et venait tout foutre en l’air.

Thalia lui avait menti. Pendant des mois, une année même, elle lui avait caché ce qu’il y avait de plus important sur elle. Elles s’étaient retrouvées, mais au fond pas vraiment, pas totalement. Parce que la rouge avait gardé pour elle ce secret. Ça aurait pu n’avoir aucune importance, Hestia aurait pu le comprendre, elle aurait sûrement été blessée de ce manque de confiance mais elle aurait compris. Non, ce n’était pas ça le pire. Sa sœur ne s’était pas contentée de lui mentir, elle l’avait manipulée, elle l’avait utilisée. Elle l’avait trahi. Et ça, Hestia ne parvenait toujours pas à y croire. Les semaines avaient passées, elles avaient filé à toute allure sans qu’elle ne les voie, mais sa colère ne s’était pas apaisée. Elle s’était juste changée en une rage glaciale destinée à camoufler la blessure béante causée par sa propre sœur. Après l’été qu’elles avaient passé ensemble à rattraper le temps perdu, la révélation avait fait l’effet d’une gifle à Hestia. Non, d’un coup de poing. Elle pouvait toujours en sentir la douleur, tapis là, dans les tréfonds de son cœur, une petite voix perfide qui ne cessait de lui répéter que sa sœur s’était servie d’elle. Que c’était peut-être pour ça qu’elle était revenue. Que c’était sûrement dans ce but qu’elle avait fait tous ces efforts pour se réconcilier avec sa cadette après des années de fuite. Ce n’était d’elle pas dont elle avait eu besoin au fond, mais de ses talents en potion. Et elle, elle n’avait rien vu venir. Elle avait été naïve Hestia, elle avait voulu croire en ce lien immuable entre sœurs, croire que si les années précédentes avaient été difficiles, un avenir plus radieux s’étendait devant elle. Elle avait été naïve, et ça faisait mal. Elle avait appris sa leçon la verte, appris à vivre avec cette amertume qui ne la quittait plus, cette rancœur qui la rongeait. On ne l’y reprendrait plus.

Seule dans les dortoirs des Serpentardes, Hestia fixait en silence le sac duquel s’échappaient ses affaires de potions. Pas celles qu’elle utilisait lors de ses cours, non, ses affaires personnelles. Celles qui lui avaient servi à réaliser des mélanges destinés à aider les sorciers mordus par des sirènes. Elle les avait abandonnés là et n’y avait plus touché le jour où elle avait appris la vérité. Ses fioles, ses ingrédients, ses notes étaient la preuve que sa propre sœur l’avait manipulé. Cette potion avait été une opportunité en or, mais elle refusait de faire passer son ambition avant son amour propre, elle était bien trop fière pour ça. Et chez la Serpentarde, il n’y avait rien de pire que la fierté blessée. Alors quand elles se posaient sur ces affaires, ses prunelles se paraient d’une teinte ombragée, et c’était encore pire quand il s’agissait de la bague que Thalia lui avait offerte. Un anneau d’argent sertit d’une pierre rouge, celui que Hestia avait pris pour une promesse mais qui n’avait au final fait que la duper un peu plus. La Serpentarde avait hésité à rendre cette bague à son ainée, mais elle savait que si on hibou posait la patte dessus il serait impossible de lui faire lâcher prise, elle avait bien pensé à la lui jeter à la figure mais elle n’avait aucune envie de devoir faire face à la lionne, alors depuis le soir de leur confrontation l’objet avait été relégué dans le tiroir de sa table de chevet. Loin des yeux, loin du cœur, hein ? Ça aurait pu être vrai si seulement elle n’avait pas l’impression que le bijou la narguait à chaque fois qu’elle avait le malheur d’ouvrir son tiroir. Ce soir pourtant s’en était trop, Hestia n’avait plus explosé depuis la fameuse révélation, se contentant de fuir Thalia ou de lui offrir son mépris quand la fuite n’était pas une option. Mais ce soir elle n’en pouvait plus, de voir que les mois et les années passaient et que c’était toujours la même rengaine. On la manipulait, on l’utilisait, on la trahissait. On la piétinait. Et elle en avait marre d’encaisser Hestia. Sans se laisser le temps de réfléchir, poussée par l’amertume et cette souffrance qu’elle ne voulait pas la reconnaitre, la Serpentarde détacha ses prunelles noisette de son sac de potions et se saisit de la bague abandonnée dans son tiroir. Elle la fourra dans la poche de son jean, coinça sa baguette dans sa ceinture, attrapa sa cape et sortie du dortoir.

Hestia avait dit à Adèle qu’elle la rejoindrait au dîner mais elle passa devant la Grand Salle sans s’arrêter, elle n’était clairement pas d’humeur à supporter la pièce bondée et n’avait pas faim de toute façon. La française comprendrait, merci Merlin elle avait encore sa plus proche amie à ses côtés. Le brouhaha causé par la réunion des élèves de l’école de magie et des étudiants de l’université s’effaça quand la verte passa la porte qui menait au parc du château. Tout en attachant sa cape, Hestia se dirigea à grands pas vers le Lac Noir. Le froid commençait à se faire mordant mais elle s’en fichait bien. La verte s’arrêta sur les bords du lac, prenant soin que sa silhouette ne soit pas visible depuis le château. Elle resta là un long moment, à observer les reflets sur l’eau avant de finalement sortir la bague de sa poche. Elle en avait marre, Hestia, marre de se faire avoir, marre d’avoir mal, marre d’avoir un cœur encore capable de la faire souffrir. Elle voulait tourner la page et oublier sa naïveté. Pour ça elle ne voyait qu’une solution : se débarrasser de l’objet qui, à ses yeux, représentait tout ça. Les promesses bafouées, les souvenirs gâchés, les espoirs meurtris. Tout ça dans une fichue bague. Seulement elle n’eut pas le temps de mettre son plan à exécution. Des bruits de pas et un raclement de gorge la firent se raidir. « Salut » Hestia soupira, apparemment être seule dans cette école c’était peine perdue. Elle ne répondit pas, se contentant seulement de jeter un coup d’œil à Zander dont elle avait reconnu la voix. Ses prunelles se reposèrent sur la bague toujours posée au milieu de sa paume. Son intention de la jeter à l’eau vacilla, elle souhaitait toujours s’en débarrasser, mais elle ne voulait pas le faire devant son camarade qui ne manquerait pas de poser des questions auxquelles elle n’avait aucune envie de répondre.

« Qu’est-ce que tu fais par-là ? » Voilà, trop tard pour échapper aux questions du sorcier. La Serpentarde referma la main, serrant le bijou dans son poing quitte à en sentir les contours s’imprimer dans sa chair. « Rien qui te concerne. » Souffla-t-elle sans le regarder. Hestia pouvait sentir Zander l’observer mais elle l’ignora. Elle avait cru pouvoir trouver un moment de tranquillité alors que la plupart des élèves partageaient leur repas dans la Grande Salle, elle avait eu tort. Ce n’était pas qu’elle n’appréciait pas le jeune homme, bon en tout honnêteté ça dépendait des moments, et de son humeur à elle comme à lui, mais aujourd’hui elle n’avait pas envie de jouer à ses petits jeux. Et encore moins d’être la cible de sa curiosité. « Je connais un meilleur remède aux peines de cœur que la noyade, tu sais. » Hestia roula ostensiblement des yeux et lui jeta un regard où l’irritation commençait à poindre. Elle savait ce qu’il tentait de faire, tout comme il savait que jamais elle ne s’abaisserait à de telles extrémités pour une histoire de cœur. Tout ça n’était qu’un jeu de dupe, l’utilisation des faux semblants pour dévoiler la vérité. Mais la Serpentarde n’était pas d’humeur. « Dommage que tu ne connaisses pas un remède à ta bêtise. » Rétorqua-t-elle aussitôt en lui adressant un long regard blasé. Elle ne culpabilisa pas de sa pique gratuite, Zander savait à qui il s’adressait, et Hestia savait que le sorcier pouvait accuser bien plus. Tout comme elle était consciente que quand il avait un objectif en tête, il ne lâchait pas l’affaire facilement. Elle en avait la preuve à chaque fois qu’il tentait de l’attirer de nouveau dans ses bras malgré tous les refus qu’elle lui avait opposé par le passé. Il était tenace, mais elle aussi. « Qu’est-ce que tu veux Zander ? » Demanda-t-elle finalement en se tournant vers lui. « Au cas où tu n’aies pas compris, si je suis venue seule ici, c’est pour être seule. » Souligna-t-elle en haussant un sourcil. Autant dire les choses clairement, ça pourrait peut être leur faire gagner du temps. Du moins, si le Serpentard voulait bien les entendre. Et ça il n’y avait rien de moins sûr.

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'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Ven 20 Mar - 18:37
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Se retrouver face à Hestia Carrow relevait toujours du défi. Zander pourrait sans autre se vanter d’être un étudiant qui a su attirer l’attention de la Verte – que ce soit positif ou négatif, il s’agissait déjà d’un exploit de ne pas être simplement ignorer par la belle brune. Le jeune homme était prêt à parier son balai que la jeune femme n’était pas si insensible à sa présence, qu’elle semblait vouloir le montrer. Après tout, ils étaient amis ou du moins entretenaient une relation qui y ressemblaient passablement. Puis, le fait de partager le terrain de Quidditch n’était pas totalement anodin à la raison pour laquelle il ne servait pas encore à nourrir le plancton. Sans compter qu’il y avait encore cette soirée, il y a quelques années durant laquelle les deux jeunes Verts s’étaient rapprochés intimement. Bien qu’il n’y ait pas eu de suite cela n’empêchait pas le garçon de garder un œil attentif sur la brunette. Pas dans le sens d’un stalker mais peut-être d’un mec qui n’avouerait jamais qu’il tenait à elle au moins suffisamment pour qu’il daigne s’en approcher dans ce qui semblait être une période de tourments pour la jeune femme.

Zander serait totalement insensible et insensé s’il passait son chemin sans lui prêter la moindre attention. Après peut-être aurait-il dû contacter la meilleure amie de l’experte en potions. Oui, peut-être que Zander aurait agit s’il n’était pas du genre à vouloir s’assurer que les choses soient bien faites par lui-même, non pas qu’il n’ait pas confiance en la de Lestang. Et puis étrangement, le brun appréciait toujours autant la compagnie de la Verte malgré ses nombreux refus de remettre le couvert en sa compagnie, ce qui restait légèrement vexant. D’ailleurs, à ce propos, le garçon ne comptait pas renoncer à l’idée folle de faire réagir la jeune femme par toutes les pirouettes langagières possibles. Oh, il ne pariait avec personne d’obtenir un air agacé, un sourcil lever ou, avec l’espoir, de voir apparaître un rougissement – un sourire serait pas mal déjà ! Non, il le faisait parce qu’il en prenait toujours un pied d’enfer et puis également parce qu’il ne faut jamais rester sur un échec parait-il. Non, le sort de sa camarade de maison lui importait puisqu’il ne semblait le montrer au premier regard. Comme lui, elle restait une jeune femme ayant subi la réputation de sa famille. Et puis son caractère indépendant lui rappelait sa propre manière de voir la vie et cela l’intriguait autant que ça l’attirait auprès d’elle. Après tout, l’on dit bien que l’on rêve toujours de ce que l’on ne peut pas avoir non ?

Avec toute l’arrogance dont le brun pouvait faire preuve, il était certain que sa présence pouvait apporter quelque chose à la jeune femme. Dans le fond, comment pouvait-il avoir tort ? Il en tirerait une réaction, qu’elle soit positive ou négative, ça il en était sûr ! L’air d’Hestia, qui semblait presque rêver de pouvoir faire semblant à tout jamais que Zander ne se trouvait pas près d’elle, le fit sourire. Cela ne devait pas être si grave, la jeune femme semblait toujours égale à elle-même. Un bon point pour lui ! Le jeune homme tenta de jeter, avec une grande curiosité, un coup d’œil à l’objet qui se trouvait dans la main de la jeune femme. Mais celle-ci referma rapidement sa main dessus agacée ou prise en faute ? Peut-être les deux. Le brun fronça légèrement les sourcils avant de hausser les épaules. Il n’était pas venu là en tant qu’inquisiteur – pas du tout à fait du moins. Hestia semblait partante pour tenter de l’ignorer avec toute la Grâce d’une grande reine. Voilà pourquoi Zander adorait l’asticoter ! Cette femme ne cessait jamais de le surprendre. Cependant, il ne comptait pas en rester là. Elle agissait trop étrangement même pour elle, pour qu’il détourne les talons sans demander son reste.

« Rien qui te concerne. »
lui souffla-t-elle, sans tourner la tête vers lui. Le garçon n’en fut pas vraiment étonné. Il connaissait assez bien la Verte pour savoir qu’il n’était pas encore cordialement renvoyé dans les filets. Bien que cela ne saurait tarder. Étrangement, le garçon se sentait particulièrement concerner comme elle se trouvait sur son chemin pour être peinard, mais cela, le jeune homme eut le bon sens de faire taire ses pensées. C’est pourquoi le jeune homme ne s’était pas démonté et lançait avec une pointe d’humour une affirmation. Et puis au pire quoi ? La jeune femme allait le regarder avec son air très, très agacée voire même glacial et lui lancerait une pique bien pensée comme s’il s’agissait d’une seconde chez elle. Que risquait-il ? Les risques en valaient largement la peine de lui offrir une lueur de fraîcheur dans l’horizon morne de ses iris.

Et bingo ! Il obtint son attention. Un sourire légèrement triomphant orna les traits anguleux du jeune homme. « Oh, j’en connais bien un ! Il requiert la présence d’une seconde paire de lèvres sur les miennes. » lâcha-t-il, avec nonchalance, ses yeux verts pétillants de malice. « Je suis un homme plein de ressources ma chère Hestia. » poursuivit-il, sans la lâcher des yeux, analysant inconsciemment les réactions du faciès et du corps de la Verte. Il ne manquait rien du spectacle qui s’offrait à lui.

« Qu’est-ce que tu veux Zander ? »
lui demanda-t-elle, sans passer par quatre chemins. Cela ne l’étonnait guère. Il venait d’attirer suffisamment son attention pour qu’elle se tourne vers lui. « Au cas où tu n’aies pas compris, si je suis venue seule ici, c’est pour être seule. » entreprit-elle de décortiquer son comportement pour le garçon.

Zander la fixa dans les yeux, sans tarder d’en profiter pour se rapprocher d’elle tout en gardant une légère distance de cinq petits pas entre eux, sachant pertinemment que la jeune femme n’apprécierait pas trop qu’il empiète sur son espace vital. C’est qu’il la connaissait quand même ! Son regard vert pale la mettait clairement au défi de le faire déguerpir de là. « J’en déduis que tu n’attends pas un prétendant transi d’amour à la seule vision de tes traits. » affirma le jeune homme. « A moins que celui-ci ne vienne de quitter tes côtés et que cela se soit mal passé ? » poursuivit-il, cherchant toujours à ce que la brune commette une erreur et lui dévoile des indices. Il jeta un coup d’œil au ciel qui passait sa tenue de nuit lentement au fil que les minutes s’égrainaient. Il souffla pris entre l’agacement et l’amusement du comportement de la Verte.

« Sérieusement Carrow, est-ce que tout va bien ? »
demanda-t-il, lui lançant un regard quelque peu inquiet d’où perçait la sincérité de ses paroles. Même pour Hestia Carrow ce comportement était vraiment étrange. Autrement dit cela avait le mérite de retenir l’attention du Serpentard.

Il serra légèrement le poing. C’est en sentant se froisser le sac, qu’il baissa les yeux sur les sandwichs qui attendaient plus qu’être avalés par une étudiant affamé Alors pourquoi pas deux ? « J’ai amené le dîner, t’en veux ? » la questionna-t-il, n’attendant pas un refus de sa part, en prenant place près du lac. D’un geste habile, il retira sa veste et la posa sur le sol avant de s’asseoir, son regard mettant au défi la Carrow de venir poser ses royales fesses près des siennes. « On a peur de la compagnie, Carrow ? » lâcha Zander, lui lançant un clin d’œil.

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Hestia Carrow
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Ven 27 Mar - 11:58
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Zander ◊ Hestia

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Les prunelles sombres de Hestia passèrent des reflets argentés du lac noir à la bague qui reposait au creux de sa paume. Celle de Thalia. Un gage de leur relation retrouvée, comme une offrande attestant de cette nouvelle paix qu’elles avaient réussis à restaurer. Un mensonge. Une jolie pierre qui avait camouflé les intentions véritables de la lionne. Hestia s’était laissée aveuglée, bercée par l’idée d’avoir enfin retrouvé sa sœur. Ça n’en avait rendu sa chute que plus rude, et sa résolution implacable. Tout ça, c’était terminé, sa sœur, sa propre sœur, l’avait trahie et elle ne pouvait pas l’oublier. Cette fois c’était différent, ça n’avait plus rien à voir avec le silence de sa fugue où elle avait pu conserver une certaine forme d’espoir, là c’était impossible. La manipulation lui avait été révélée sous une lumière crue et elle ne pouvait pas en détourner les yeux. Il était temps de tourner la page, la déchirer pour ne plus être tenter d’y revenir. Et pour Hestia ça passait par cette bague, c’était le symbole de tout ce qui lui faisait du mal aussi avait-elle décidé que le lac serait sa dernière demeure. Est-ce qu’elle allait le regretter ? Peut-être bien. Est-ce qu’elle allait se sentir coupable. Certainement. Pourtant en cet instant les regrets futurs étaient bien le dernier de ses soucis. La Serpentarde avait laissé sa chance à Thalia, mais celle-ci l’avait utilisée en retour, elle ne pourrait pas l’oublier, il était trop tard désormais. Enfin presque. Parce que si la décision de la verte était prise, sa réalisation fut coupée par l’intrusion d’un de ses camarades de maison. Et pas n’importe lequel : Zander. La verte n’avait pu retenir un soupir, elle avait beau avoir avec le vert une relation plutôt positive, elle savait aussi combien il pouvait se montrer tenace, au moins autant qu’elle. Hestia savait que lui faire faire demi tour serait impossible tant qu’il ne l’avait pas décidé. Ce qui voulait dire que son moment de tranquillité était bel et bien terminé. Si elle voulait jeter la bague au fond du lac, elle allait devoir le faire sous le regard curieux du Croupton. Autant dire que ce n’était pas une idée qui la séduisait particulièrement.

Inutile de se faire des illusions, Zander ne rebrousserait pas chemin et Hestia ne s’abaisserait pas à le lui demander explicitement. Cependant ça ne voulait pas dire qu’elle allait se résigner aussi vite. Puisque l’ignorance était loin de faire fuir le sorcier, elle se décida finalement à reconnaitre sa présence, rétorquant sans hésitation à sa tentative de prêcher le faux pour obtenir le vrai. Ca ne marchait pas avec elle ça et Zander le savait, aussi ne se retint-elle pas de lui montrer combien il parvenait à l’exaspérer en une simple phrase. Tous deux étaient habitués à leurs caractères respectifs, au moins le vert ne se faisait pas d’illusions sur le genre de réaction qu’il allait obtenir d’elle. Ca n’y manqua pas, Hestia vit bien le sourire de triomphe qui étirait ses lèvres. Bien, qu’il se réjouisse de l’avoir fait réagir, c’était bien tout ce qu’il parvenait à obtenir d’elle. « Oh, j’en connais bien un ! Il requiert la présence d’une seconde paire de lèvres sur les miennes. » Nouveau regard vers le ciel de la part de la Serpentarde. Par Merlin, Zander n’en loupait vraiment pas une, la finesse ce n’était pas son truc. Pour un peu la verte en viendrait à croire que ses refus incessants de passer de nouveau une nuit en sa compagnie le vexait, mais elle savait que c’était autre chose. Zander aimait profiter, il préférait jouer, mais Hestia en avait marre de perdre à ces jeux là. Même si elle ne l’admettrait jamais, ses déboires avec Amaury avaient laissé des traces, désormais elle ne jouait plus. « Je suis un homme plein de ressources ma chère Hestia. » La verte soupira, ne cherchant absolument pas à camoufler l’exaspération que ces remarques grandiloquentes lui inspiraient. Puisque le sorcier ne voulait pas la lâcher des yeux, autant qu’il en soit le témoin privilégié. S’il pouvait apprendre un peu de ces réactions ce ne serait pas plus mal, mais Hestia le savait trop sûr de lui pour se remettre en question. « Mais de peu de subtilité. » Souligna-t-elle cependant, les prunelles résolument tournées vers le lac.

C’était clair désormais, Zander n’avait aucune intention de retourner au château, ou de se trouver un coin désert. Hestia commençait à s’y résoudre mais ça la désolait tout de même, que devait-elle donc faire pour avoir un peu de solitude ? Se perdre dans les cachots souterrains de l’école ? Là au moins personne n’aurait pu la trouver, mais les ténèbres qui y régnaient n’auraient pas amélioré son humeur morose. Elle avait l’impression que la bague toujours cachée dans sa main menaçait de lui brûler la paume, aussi se décida-t-elle à demander à son camarade ce qu’il voulait, elle s’abaissa même à souligner qu’elle était venue là en recherche de solitude -au cas où il n’aurait pas compris tous les signaux qu’elle lui envoyait depuis le début de cette conversation forcée. Pourtant le vert ne battit pas en retraire, au contraire il s’avança, provoquant un crissement de mâchoire chez la Carrow. « J’en déduis que tu n’attends pas un prétendant transi d’amour à la seule vision de tes traits. » Ah non, mais c’était de pire en pire. Non seulement il restait obstinément sourd aux demandes de la Serpentarde, mais en plus il continuait dans ses hypothèses absurdes auxquelles ni l’un ni l’autre ne croyait. « A moins que celui-ci ne vienne de quitter tes côtés et que cela se soit mal passé ? » La verte lui adressa un long regard désabusé. Elle ne prit pas la peine de répondre, opposant un silence de mort à ces suppositions qui frisaient l’insulte. Ca valait mieux ainsi. Que croyait-il faire en agissant de la sorte ? Lui changer les idées ? Lui remonter le moral. Ca ne marchait absolument pas, c’était même une entreprise vouée à l’échec. Hestia n’avait même pas envie qu’on lui remonte le moral, elle voulait juste jeter cette foutue bague et tenter d’oublier que sa propre sœur n’avait vu en elle qu’un moyen d’arriver à ses fins. Face à de telles pensées, rien ne faisait le poids. Surtout pas les remarques suspectes du vert. Heureusement que Hestia l’appréciait un minimum, le Croupton, sinon elle l’aurait renvoyé au château d’un sort sans la moindre pitié.

Et c’était lui qui osait soupirer d’un air agacé ? Par Merlin c’était vraiment Sainte Mangouste qui se foutait de la charité. A ce rythme là il allait bientôt lui reprocher de garder le silence alors que c’était elle qui lui avait affirmé vouloir être seule. Le poing de la Serpentarde se resserra un peu plus, elle pouvait sentir les contours de la bague et surtout sa petite pierre rouge mordre dans la chair tendre de sa paume mais elle ne prêta pas attention au pincement. Ce n’était rien face à la douleur qui raisonnait dans son cœur. « Sérieusement Carrow, est-ce que tout va bien ? » L’accent d’inquiétude dans la voix du Serpentarde eu au moins l’avantage de prendre Hestia au dépourvu. Alors comme ça il laissait tomber ses sous-entendus ? Ce n’était pas pour déplaire à la Carrow qui n’avait aucune envie d’entrer dans son jeu mais qui ne souhaitait pas non plus devoir le lui faire comprendre de la manière forte. Tous ses problèmes avec Thalia étaient bien assez, elle n’avait pas envie de se disputer avec quelqu’un d’autre, même quand cette autre personne était aussi irritante que Zander. Quant à sa question, c’était une toute autre histoire. « Depuis quand tout va bien dans nos vies ? » Lâcha-t-elle à mi-voix avec amertume. Elle éludait la question, mais elle s’en fichait, comme si elle allait donner la raison de sa présence ici à Zander. Néanmoins ce qu’elle disait était douloureusement vrai, même quand son existence était relativement douce il y avait toujours quelque chose pour venir menacer son équilibre. Un des nombreux avantages à être née dans une famille de sang-pure conservatrice. Quand ce n’était pas ses problèmes avec sa sœur, c’était la pression que sa famille faisait reposer sur ses épaules, ou le manque d’affection de ses parents. Et quand ce n’était pas ça, c’était les moldus qui se décidaient à déclarer la guerre aux sorciers. Et quand ce n’était pas ça, eh bien c’était encore autre chose. Alors non, tout n’allait pas bien, ce n’était jamais le cas, ce qu’il se passait avec Thalia n’était qu’un grain de sable dans un désert de problèmes. Celui-là causait juste plus de souffrance que les autres. C’était une chaîne sans fin, Zander pourrait sûrement le comprendre lui qui venait d’une de ces familles qui faisaient tant attention à leur nom, mais Hestia, elle, elle en avait marre.

« J’ai amené le dîner, t’en veux ? » La Serpentarde cligna des paupières, s’arrachant à ses réflexions. Elle se demanda si elle avait bien compris mais obtint bien vite sa réponse en voyant le sac en papier que brandissait Zander. Sa proposition paraissait étonnement décalée par rapport au début de leur conversation. Presque innocente quand on la comparait aux allusions qu’il s’était amusé à proférer. Hestia contempla le sac un instant, se demandant comment elle devait réagir à ce brusque changement. « J’ai pas faim. » Marmonna-t-elle en secouant la tête. Elle n’avait jamais faim. Personne ne l’avait donc jamais remarqué dans cette fichue école ? Depuis plus de huit ans elle touchait à peine à son assiette, attendant d’être seule ou de pouvoir se rendre aux cuisines pour se nourrir correctement et personne ne lui en avait jamais fait la remarque. C’était dire l’intérêt que les élèves portaient les uns aux autres. Enfin, ça l’arrangeait bien. Parce qu’avec l’intérêt, ne manquerait pas de venir la curiosité, puis les questions. Et celles-ci, Hestia n’avait aucune envie de s’y voir confrontée et encore moins l’intention d’y répondre. Interdite, elle regarda Zander ôter sa veste pour la poser sur le sol. « On a peur de la compagnie, Carrow ? » La Serpentarde se renfrogna. L’espace d’un instant, elle envisagea les options qui s’offraient à elle, mais aucune n’était satisfaisante. Si elle se déplaçait, elle pouvait être sûre que le sorcier allait la suivre, il était bien assez têtu pour ça. Elle n’avait aucune envie de retourner dans la Grande Salle ou dans son dortoir où une foule d’élèves ne manquerait pas de s’y trouver. Elle aurait aimé se retrouver seule mais apparemment ça ne faisait pas partie de ses options. Au bout d’un moment, la verte fini par capituler. Ignorant superbement son regard de défis, elle s’assit, prenant tout de même soin de s’assoir un peu plus loin du Serpentard, juste pour ne pas lui faire le plaisir de se plier à son petit jeu. « C’est toi qui devrait avoir peur que je finisse par te jeter dans le lac, Zander. Le poulpe géant sera sûrement ravi d’avoir de la compagnie, lui. » Rétorqua-t-elle tout en arrangeant les pans de sa cape sur ses épaules. Hestia lui jeta un coup d’œil entendu, il savait qu’elle en était capable et qu’un tel geste n’allait pas l’empêcher de dormir. C’était maintenant à lui de veiller à ne pas dépasser les bornes. Du moins ça c’était si le poulpe ne se réveillait pas avant pour le trainer lui-même par une cheville jusque dans l’eau. La sorcière avait déjà assisté à ce genre de spectacle par le passé, tous les ans des élèves imprudents se faisaient avoir, ça avait un côté étrangement divertissant. « Qu’est-ce qui te fait croire que ta compagnie pourrait m’être plus bénéfique que la solitude ? » Demanda-t-elle finalement, plus pour l’empêcher de repartir dans ses déclarations à double sens qu’en quête d’une véritable réponse. Au fond elle se doutait du genre de réponse que l’égo du jeune homme allait lui apporter. « C’est pas parce que tu t’acharnes que tu obtiendras gain de cause. » Est-ce qu’elle parlait uniquement de la présence imposée de Zander ? Pas vraiment, mais inutile de le préciser, le Serpentard avait beau être irritant, il n'était pas stupide.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Sam 11 Avr - 18:36
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Ft. Hestia



Le garçon n’était pas dupe du comportement de la belle étudiante. Elle tenait à lui cacher quelque chose. Quoi ? Il s’agissait là d’un grand mystère. Le jeune homme ne pouvait empêcher l’interrogation de livrer un combat dans sa tête. Qu’est-ce qui pouvait tracasser autant la jeune femme ? Peut-être qu’il la considérait sans doute comme bien plus forte qu’elle ne l’était dans le fond. C’était plus fort que lui. Il tenait la Verte en haute estime et il n’avait pas peur de l’avouer. Après tout, il ne passerait du temps avec elle, si ce n’était pas le cas – s’il n’avait aucune estime en la regardant évoluer dans ce monde. Elle avait su attirer son attention malgré que la brune ne cherche visiblement pas à attirer qui que ce soit dans sa vie. Pour cela, elle restait comme lui – un électron libre. Il connaissait que très peu de gens qui faisaient parti de son cercle proche. Un vrai mystère, qu’il tentait d’élucider malgré lui. Elle ne lui avait rien demandé et elle ne le ferait jamais. Était-ce peut être pour cela que Zander se donnait la peine de l’approcher, de se poser des questions à son sujet…d’être là en toute simplicité. A condition que l’on puisse mettre le garçon dans la case « simple », étant lui-même un exemple d’excentricité à sa façon. Mais Hestia est différente. Zander est incapable de mettre des mots sur elle ou sa façon de voir le monde – oui, c’est ça, comment voir à travers ses yeux ?  Lire dans ses pensées ?  Pourtant, durant quelques moments, notamment celui-ci, le garçon pouvait se vanter de parvenir à lire dans ses yeux malgré le trouble qui y régnait. Elle le déstabilisait et lui, comme un insecte cherchant la lumière eh bien, il fonçait droit dans le panneau…allait-il finir électrocuter ? L’avenir le lui dirait.

Certainement, qu’il aurait dû abandonner ses tentatives de rapprochement malgré le pied qu’il y prenait à l’asticoter et à subir ses joutes verbales. Mais il n’y a pas de plaisir à vaincre sans péril non ? Même un Serpentard comme lui pouvait éprouver ce besoin là et par-dessus tout celui de ne pas être ignoré. Zander pouvait bien se défendre comme il le souhaitait cela ne manquerait que le fait qu’elle le repousse, à de multiples reprises, attaquaient de plein fouet son égo. Encore une fois, pourquoi ne voyait-elle pas le monde dans le même télescope que lui ? Encore une fois, cet égo et l’arrogance de de SA pensée universelle. Pourtant ça contrebalançait ses propres principes que chacun jouisse de son libre arbitre et de sa libre pensée… une femme vraiment bien déroutante pour le brun, qui ne parvenait tout simplement pas à cerner sa camarade malgré les efforts fournis. Alors oui, ses armes face à elle, consistaient à la titiller pour qu’elle lâche des informations susceptibles de lui fournir les pièces manquantes du puzzle. Ensuite, il ne manquerait plus que la reconstitution finale. Un travail pas si sorcier, non ? Et pourtant. Sous-estimer la Verte serait la pire erreur à commettre. Légèrement agacé le garçon constatait qu’elle ne regardait pas. Il n’allait pas s’en étonner mais tout de même, ce serait mentir que son inattention ne lui faisait rien.

Sa réponse lui donna le sourire. Il la reconnaissait bien là. Et c’était ce qu’il aimait chez l’étudiante, sa langue bien pendue. Il n’y avait pas de petite victoire, se disait-il, en constatant que malgré tout, il avait obtenu son attention. Zander savait que c’était uniquement car elle reconnaissait sa persévérance. Il ne partirait pas de sitôt. Son petit doigt lui disait qu’elle le savait très bien et lui accordait un petit quelque chose bien malgré elle. Et là, c’était sa fierté. Non pas d’être un moustique qu’elle ne rêvait que d’éclater entre ses mains mais qu’elle se livre un tant soit peu à lui. Elle lui tendait une perche. Une petite ouverture à travers cette carapace construite avec un métal incassable - un trou de souris ! Mieux que rien tout de même. « Je ne crois pas que je sois encore tenu d’être subtil en m’adressant à toi. » répondit-il, son petit sourire amusé ne le quittant pas. Après tout, pour lui, la jeune femme connaissait une partie de lui qu’il n’offrait pas à n’importe qui et au fond, il restait certain que pour elle ça l’était aussi. Cela ne lui posait pas vraiment d’incertitude d’être franc avec elle. Il apprécia tout de même de recevoir ce long regard qui n’aurait rien d’engageant pour aucun autre homme que lui. Mais cela pouvait-il exclure le fait qu’elle se soit amouraché d’un étudiant, autre que lui évidemment (égo Ô mon bel égo…) ? Rien n’était certain. Du moins, il ne releva pas de signes significatifs comme un rougissement – point positif ? A méditer.

« Quoi ? Ne me regarde pas comme ça. » désamorça Zander, cherchant son regard. « N’ai-je pas le droit de me questionner au sujet d’un éventuel concurrent ... » poursuivit-il, la laissant juger s’il bluffait ou s’il ne s’agissait que d’une carte de plus dans son petit jeu dans laquelle elle figurait comme la reine. « Je t’assure que je tiens à garder ma place de n°1 dans ta vie, Hestia Carrow. » ponctuant cette dernière tirade d’un clin d’œil. Il frôlait les limites. Il le savait mais il ne voyait pas l’intérêt de se censurer et de plonger dans le mélodramatique qui enfoncerait d’autant plus la jeune femme. Que sa foudre s’abatte sur lui, s’il le fallait pour qu’elle se sente mieux. Il ne craignait pas d’avoir à encaisser la fureur d’Hestia Carrow. Après tout, un ami s’est aussi fait pour ça non ? Même le plus agaçant des amis – c’est foutu pareil, non ? En tout cas, le Serpentard le comprenait ainsi. C’est pourquoi, il s’adoucit et cessa de s’abrutit pour poser LA question qui fâche – se renseigner sur son état réel. Les plaisanteries s’interrompaient pour lui permettre de montrer que oui Zander Croupton s’inquiétait pour Hestia Carrow, et alors ? Le premier qui lui dirait qu’il n’en a pas le droit n’était pas encore né. Le jeune homme faisait bien ce qu’il désirait et ça, peu lui important le regard des autres.  Et là, subitement, c’était comme si toutes les étoiles du monde tombaient en guise de réponse.

Ses sourcils se froncèrent. Hestia perdait-elle le contrôle de sa propre vie ? En tout cas, le garçon n’était pas assez stupide pour se dire qu’il ne s’agissait que d’un moment d’égarement de sa part. Une colère impromptue. Non, là, le jeune homme le voyait plus comme un cri du cœur qui venait de forcer le passage à travers ses cordes vocales. Sur le coup, le jeune homme resta sans voix. Il devait bien l’admettre qu’il ne s’attendait pas à ça – pas à la voir ainsi. Oui, la considérait-il vraiment comme un être au-dessus des autres qui ne souffraient pas comme les autres êtres humains. Il n’aurait pas pu plus se tromper. Au fond, il le savait mais entre s’en douter et le voir, c’était bien différent. Elle tentait d’éluder ses questions intrusives mais se rendait-elle compte que finalement elle lui donnait plus de réponses qu’il n’en avait besoin ? C’était comme s’il y avait des non-dits qui effleuraient son esprit vif à toute allure. Le brun sentait comme si Hestia venait de rencontrer la goutte de trop dans sa vie. A la vue des événements de cette dernière année, cela pouvait se comprendre. Zander savait pertinemment que la jeune femme avait été bien éprouvée. Bien qu’il soit discret, il n’en restait pas moins que ses yeux et ses oreilles restaient attentifs à l’état de ses proches dont la Carrow. Ce n’est pas parce qu’il n’apparaissait pas, qu’il n’en était pas témoin. Un trop plein. C’était la première idée qui lui venait en la regardant agir, ce soir-là, avec lui. Mais quel était ce trop-plein ? Étrangement, le garçon doutait de parvenir à mettre le doigt dessus avant que le soleil ne se lève.

La jeune femme semblait grandement étonnée par sa question d’ordre de remplissage d’estomac. Il est vrai que cela sortait totalement de la conversation initiale. Il n’empêche que le propre ventre du garçon le ramenait à l’ordre et que s’il pouvait s’en passer jusqu’au lendemain, cela lui permettait au moins de chambouler sa compagne du soir. Le garçon plissa les yeux. Disait-elle seulement ça pour éviter d’accepter quelque chose du garçon ou n’avait-elle réellement pas fin en raison de son mal-être ? Dans quelle histoire s’était-il engagé ? Une sacrément compliquée en tout cas. Le défi n’en serait pas moindre dans d’autres circonstances et peut-être avec une autre personne, mais pas elle. Bref. Encore une question à creuser pour détective Croupton. Décidément, il pourrait peut-être demander des crédits supplémentaires à la fin de cette année à force de mystère résolu. « Dommage, tu rates le seul met que je suis capable de composer. » Restant ouvert, il ne préféra pas enfoncer les portes à semi-ouvertes. Il haussa les épaules et déposa le paquet entre lui et elle. « Si ton estomac change d’avis, tu sais où te servir. Ne serait-ce que par goût du risque…» termina-t-il, en préparant son petit pique-nique sans lui porter trop d’attentions qu’elle jugerait à coup sûr dérangeantes.

Sa proposition semblait la tourmenter. Il s’en félicita. Peut-être était-il parvenu à abattre les cartes correctement pour éviter deux options qui ne lui semblaient pas satisfaisantes : La faire fuir. Finir noyer au fond du lac. Lorsqu’elle capitula, le garçon retint son air suffisamment arrogant pour lui le réduisant à une petite victoire dans sa tête et lui laissa tout l’espace pour s’installer près de lui. En tout cas, tout l’espace que l’on pouvait obtenir en s’asseyant sur une veste. Elle ne pourrait pas se plaindre qu’il ne faisait pas parti de ces gentleman galants. A nouveau son comportement, la façon dont elle gardait son masque fièrement en place pour ne pas lui accorder la moindre victoire, le faisait néanmoins sourire. Voilà à nouveau, la Hestia Carrow qu’il connaissait et appréciait réellement – pas celle rongée par l’amertume de n’être qu’un grain de sable balayé par les rudes épreuves de la vie. Au fond, le jeune homme ne pouvait que la comprendre même s’il ne le montrait pas à cet instant, mais bien sûr que cela devenait dur mentalement. Les seuls sur qui ils peuvent compter finiraient par être les 5 doigts de la main, car l’autre restait d’être coupée bien vite. En la regardant, non pas du coin de l’œil car il assumait pleinement son intérêt envers elle, il se demandait lui-même si la vague ne finirait pas par les emporter tous les deux. Trop semblables. Se perdraient-ils dans le jeu de la vie ?

Pourtant, elle ne manqua pas de retrouver son piquant, qui fit naître un léger rire de son côté. Aie. La Verte n’avait pas besoin de se servir de sortilèges impardonnables. Elle tire…et elle vise juste. « Méfie-toi, Hestia Carrow, je pourrais t’attirer avec mon tentacule avec moi dans les profondeurs. » rétorqua-t-il, sans détour, jouant à nouveau à ce jeu dangereux qui l’attirait de manière irraisonnable. Quittant son masque joueur, il ne pouvait s’empêcher de poursuivre sur une note ludique. « Penses-tu réellement que le poulpe puisse faire preuve de ta patience ? Je pense qu’il me renverrait très rapidement sur la terre ferme, moi. » Il haussa les épaules. « Bien évidemment, il serait perdant dans l’histoire. Ne sachant pas apprécier la juste valeur de mon être. Autrement dit, tu es coincé avec moi, Carrow. » conclut-il, comme si tout cela coulait naturellement de source. Pour lui, en tout cas, c’était le cas. Il ne restait plus qu’à le prouver à la jeune femme.

Toujours est-il que malgré ces interludes, le jeune homme ne perdait pas son but de vue. Le petit silence entre eux n’y changeait rien. D’ailleurs, il s’appliqua à déballer son sandwich avec beaucoup d’application, s’amusant d’avance de l’effet que les bruissements de papier auraient sur la jeune femme. L’amenant à sa bouche, il ne se priva pas pour une bouchée avec quelque chose de réconfortant qu’amenait toujours la nourriture appréciée. Evidemment, il s’employa à mâcher sans se cacher de sa camarade. Peut-être qu’il parviendrait à la faire craquer, qui sait. Sa question. Il y réfléchit tout en savourant sa première bouchée. Il pourrait y répondre avec humour en parlant d’atouts physiques ou de sa conversation atypique. Mais Hestia s’y attendait à ces réponses-là – ce n’était donc pas ce qu’il allait répondre. Non, il avait envie de la surprendre sur ce coup-là ou comme les plusieurs coups menés précédemment. Elle se demandait comment il parviendrait à lui faire penser à autre chose et bien, ne le faisait-il pas déjà ? Voilà, c’était ça, sa stratégie. Et oui, il restait convaincu que sa présence serait bénéfique pour Hestia. Arrogant ou non, il parviendrait à le démontrer même si elle restait dans le déni.

« Parce que comme Merlin le disait tout être humain a besoin lors de certains moments particulièrement pesant de la vie d’une présence amicale. Et jusqu’à preuve du contraire, tu as tout d’une humaine. » Son regard vert la chercha durant son explication légèrement pétillant certes mais brillant d’une sincérité à toute épreuve. Il était là et voulait être là – qu’elle le veuille ou non. « Et puis qui te dit que je fais ça uniquement pour toi, Hestia Carrow ? » lâcha-t-il, sans sortir de son personnage habituel. Et oui. Le naturel revenait toutes voiles dehors.  Et puis, si elle se sentait mieux de penser que c’était pour lui qu’il restait à ses côtés et bah pourquoi pas. Même s’il était certain qu’elle n’y croirait pas, mais peut-être douterait-elle encore un peu de lui ? Et ça, c’était amusant pour lui, car dans sa tête c’était très clair. Pour ça, il menait largement devant elle. Qui te dit que je n’ai pas déjà tout ce que je désire, Hestia ? Il lui offrit un sourire en tant que gage de paix. « Ecoute Carrow, je ne tiens pas à te rabâcher de vieux discours. Mais je t’assure que je ne joue pas, en tout cas, pas en ce moment. Rassurée ? » conclut-il, reportant son attention sur son sandwich qui n’attendait que sa seconde bouchée. « Franchement, il déchire. Ch’est trop bon. T’es sûr que tu veux pas un bout ? » questionna-t-il, avec malice, en approchant le met entamer d’elle. Bah quoi ? Que risquait-il dans le fond ? Oui, finir au fond du lac, certes mais au moins ce serait le ventre plein !


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Mar 14 Avr - 15:52
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Zander ◊ Hestia

They call kids like us vicious and carved out of stone, But for what we've become, we just feel more alone



 
La délicatesse semblait être un concept complètement étranger à Zander. La plupart du temps, Hestia s’en moquait bien, elle-même n’était pas un modèle en la matière. Trop impulsive, arrogante et orgueilleuse pour la plupart des gens, ceux qui ne connaissaient d’elle que la carapace qu’elle voulait bien dévoiler au monde. Alors l’attitude de son camarade de maison était loin de la blesser, mais ce n’était pas pour autant qu’elle ne l’irritait pas. Car ce n’était clairement pas le moment où elle avait envie de se lancer dans une joute verbale ou un échange de remarques spirituelles. Elle voulait être seule, pourtant il s’entêtait à rester à ses côtés. Elle voulait un peu de tranquillité, pourtant il s’acharnait à lui balancer des remarques qui la faisaient se hérisser. Ce n’était pas parce qu’il estimait ne plus avoir besoin de faire preuve de subtilité avec elle qu’il devait se montrer aussi lourd et irritant. Et puis ça voulait dire quoi ça au juste ? Que maintenant qu’ils avaient partagés les mêmes draps, il pouvait oublier la politesse lorsqu’il se trouvait en sa compagnie ? S’en était presque insultant. Heureusement que la verte connaissait le caractère joueur de son camarade, sinon il aurait plongé dans le lac bien avant qu’elle n’en formule la menace. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle acceptait son attitude sans rien dire. Elle n’était pas d’humeur, Hestia, ce qu’il se passait sous son crâne et dans son cœur était bien trop sombre et douloureux pour ça. Alors les piques et les plaisanteries douteuses, elle ne les laissait pas passer, ce n’était pas parce que Zander imposait sa présence qu’il pourrait se jouer d’elle de la sorte. Elle avait peut-être mal, mais elle n’avait pas perdu ses crocs pour autant. Mais malheureusement, le Croupton n’avait pas non plus perdu son répondant et sa propension à se montrer agaçant dès qu’il ouvrait la bouche. Même lorsque la verte choisissait de ne pas répondre à ses provocations lui trouvait le moyen de les multiplier sans la moindre gêne. Lorsqu’il mentionna l’existence possible d’un concurrent, roula des yeux pour bien lui montrer combien il l’horripilait. Dans ces cas là, répondre serait une erreur, Zander n’avait pas besoin qu’elle lui parle pour renchérir alors si elle lui donnait de quoi rebondir, ce serait pire encore. Qu’il reste avec ses suppositions stupides, elle n’avait aucune envie de se donner en spectacle. Encore moins devant quelqu’un tel que Zander, qui n’oubliait jamais rien et se riait de tout.

Malgré tout, au milieu de ces provocations et piques ironiques -Hestia préférait les considérer comme tel, Zander savait manier les mots et la verte savait se montrer méfiante- le Serpentard parvenait à se montrer déstabilisant. Une parole plus sincère, un éclat dans le regard et soudainement Hestia ne savait plus vraiment à qui elle s’adressait. Le Zander qui se moquait de tout, ou une version plus authentique ? Difficile de croire que le Croupton puisse véritablement s’intéresser à quelqu’un d’autre que sa petite personne, lui qui semblait si décidé à profiter de la vie sans laisser celle-ci avoir une réelle emprise sur lui. Pourtant ça paraissait vrai, cet accent dans sa voix, ce qui brillait au fond de ses prunelles, Hestia n’avait pas envie de croire que sous ces provocations idiotes, il puisse s’inquiéter véritablement pour elle -qui le faisait ?- mais elle savait que c’était possible. Après tout elle était la première à se cacher derrière une armure, la sienne était simplement faite de glace alors que celle de Zander semblait faite d’un je-m’en-foutisme trop bien étudié pour être vrai. Peut-être avait-elle rêvé, car sa réponse ne provoqua rien de plus qu’un froncement de sourcils chez son camarade. En avait-elle trop dit ? Pas vraiment, chaque enfant d’une famille de sang-pur pouvait se reconnaitre dans ses dires, en fait, par les temps qui couraient chaque sorcier pouvait se retrouver dans ses paroles. Tout n’allait pas bien, en réalité, rien n’allait bien. Et elle ignorait si ce serait de nouveau le cas un jour. C’était peut-être la malédiction de leur siècle, vivre problème sur problème jusqu’à ce que plus rien ne les touche. Jusqu’à ce que toutes ces calamités ne les engourdissent. C’était pourtant une idée incongrue à laquelle Hestia ne parvenait pas à adhérer. Oh, elle aurait aimé en être capable. Mais depuis le temps qu’elle subissait de bien fouet elle savait parfaitement qu’un cœur ne pouvait être éternellement endormi. Elle avait eu trop mal, trop souvent, pour se laisser bercer par une telle illusion.

Et l’instant prit fin. Aussi rapidement qu’il était arrivé. Un instant d’empathie vite envolé, remplacé par une proposition, sûrement désintéressée, mais encore plus incongrue. Partager de la nourriture avec Zander alors qu’à l’origine Hestia ne souhaitait partager ses côtés avec personne. Ça aurait pu être ironique, mais il paraissait sincère, tout autant que le refus de la Serpentarde. « Dommage, tu rates le seul met que je suis capable de composer. » Un léger soupir s’échappa de ses lèvres. Ainsi personne ne remarquait ses problèmes avec la nourriture, ce n’était pas étonnant qui s’intéressait à l’élève qui se fichait des autres ? Personne, voilà tout. Et c’était bien mieux ainsi, ses failles, Hestia ne voulait les dévoiler à personne. Dans leur société, tout le monde n’attendait que ça : utiliser les faiblesses des autres pour leur nuire. Il y avait longtemps qu’elle avait compris qu’elle ne pouvait laisser une telle chose se produire. Alors elle balaya sa remarque d’un geste de la main, bien décidée à ne laisser aucune possibilité de questionnement. « T’emballes pas, je sais que ça vient des elfes de maison. » Rétorqua-t-elle avec une moue ennuyée. Qu’il sache cuisiner ou pas, elle s’en fichait bien. Il ne s’agissait que de sandwiches. Elle savait simplement qu’ici à Poudlard ce genre de met ne se trouvait pas sur les tables pendant les repas, et qu’il était impossible d’entrer dans les cuisines de l’école pour se faire son propre plat. Les elfes de maison prenaient leur rôle bien trop à cœur, à leurs yeux laisser un élève cuisiner aurait été une faute grave. Zander n’avait donc pas besoin de frimer, Hestia savait parfaitement que tout ce qu’il avait eu à faire pour obtenir ce repas c’était demander poliment. « Si ton estomac change d’avis, tu sais où te servir. Ne serait-ce que par goût du risque… » Hestia l’ignora. Peut-être qu’un jour le vert allait comprendre que ce genre de provocation était inutile avec elle. Son esprit de contradiction avait toujours été plus fort que son esprit de compétition. Elle n’était pas une lionne, Hestia, elle était une vipère, s’en était bien la preuve.

Voyant que sa solitude tant recherchée lui serait refusée pour ce soir, Hestia accepta de mauvaise grâce de s’assoir aux côtés de Zander. Prenant soin de s’installer juste assez loin de lui pour lui montrer que c’était son choix à elle d’agir ainsi. Ça ne l’empêcha pas de répondre à ses remarques condescendantes par une pique, il fallait bien s’assurer que le vert ne prenne pas la grosse tête après tout. « Méfie-toi, Hestia Carrow, je pourrais t’attirer avec mon tentacule avec moi dans les profondeurs. » Bien sûr qu’il n’en restait pas là, il n’en restait jamais là. Il n’y avait certainement pas plus tenace que Zander. Heureusement qu’il en fallait plus pour impressionner la Carrow. « Penses-tu réellement que le poulpe puisse faire preuve de ta patience ? Je pense qu’il me renverrait très rapidement sur la terre ferme, moi. » Hestia roula des yeux face au haussement d’épaules philosophique du sorcier. Oh, elle était aussi de son avis mais elle n’allait certainement pas lui faire le plaisir de le reconnaitre. « Bien évidemment, il serait perdant dans l’histoire. Ne sachant pas apprécier la juste valeur de mon être. Autrement dit, tu es coincé avec moi, Carrow. » Bon, pour la grosse tête c’était définitivement un échec. Zander était une cause perdue. Hestia aurait facilement pu le mettre dans la case des sorciers trop imbus d’eux-mêmes, mais elle savait qu’au fond c’était surtout sa manière d’amuser la galerie, et de l’embêter elle. Pourquoi est-ce qu’il s’acharnait alors qu’elle ne cessait de lui opposer des refus, ça par contre c’était une question à laquelle elle n’avait pas de réponse. Mais puisqu’il ne semblait jamais s’émouvoir de ses remarques, elle ne voyait pas pourquoi elle ne s’efforcerait pas de lui ramener les pieds sur terre. « Ou il pourrait te donner en pâture aux strangulots. Et là on serait tous les deux tranquilles. » Rétorqua-t-elle donc en conclusion. S’il avait de la réparti, il ne devait pas non plus oublier que c’était également le cas de sa camarade de maison. Si elle était coincée avec lui c’était seulement parce qu’elle le voulait bien. Rien ne l’empêchait de se lever pour s’éloigner, bien sûr la perspective qu’il se mette à la suivre partout alors qu’elle avait envie d’être seule n’était pas pour lui plaire, mais elle savait qu’elle finirait par le semer.

Mais pour le moment ils étaient là, tous les deux, au bord du lac noir. Une Serpentarde qui ne souhaitait qu’un peu de solitude pour de débarrasser d’une bague qui semblait lui brûler la paume et un Serpentard qui semblait décidé à tout faire pour la faire réagir. Alors Hestia s’appliquait à ne rien laisser paraitre, même si chaque bruissement désagréable qu’il faisait en déballant son dîner lui donnait envie de mettre sa menace à exécution et de l’envoyer dans le lac sans attendre. Elle ne dit rien, ne broncha pas, après tout c’était à ça qu’elle était la plus douée, à camoufler ses sentiments. A les étouffer jusqu’à ne plus les ressentir. Elle ne faisait que mettre en œuvre ce qu’on lui avait appris depuis sa plus tendre enfance. Alors quand elle finit par demander au jeune homme qu’est-ce qui lui faisait croire que sa compagnie était préférable à sa solitude tant recherchée, ce fut sans laisser transparaitre la moindre émotion qui pourrait la desservir. Elle préférait de loin les remarques déplacées du vert à sa sollicitude. « Parce que comme Merlin le disait tout être humain a besoin lors de certains moments particulièrement pesant de la vie d’une présence amicale. Et jusqu’à preuve du contraire, tu as tout d’une humaine. » La Carrow pouvait sentir le regard de Zander sur elle, mais elle n’ôta pas ses prunelles des reflets de l’eau du lac noir. Une présence amicale ? Était-ce vraiment ce qu’il était, ce qu’il souhaitait être ? Depuis cette fameuse nuit quelques années plus tôt, tout son être semblait déterminé à l’attirer de nouveau dans ses bras, et maintenant il lui parlait d’amitié ? Voilà qui sonnait bien étrange aux oreilles de la Serpentarde. Il paraissait sincère, mais Hestia ignorait si elle était prête à la croire. En ce moment, même la sincérité lui semblait trompeuse. « Et puis qui te dit que je fais ça uniquement pour toi, Hestia Carrow ? » Et voilà ils y étaient. Il soufflait le chaud, puis le froid. Se montrait prévenant avant de s’amuser d’elle. Hestia n’en était même pas déçue, elle savait que Zander était ainsi, elle avait renoncé depuis longtemps à tenter de discerner s’il jouait un rôle ou non. « L’inverse m’aurait étonné. » Se contenta-t-elle de souffler. Qu’il dise ça pour la taquiner ou non n’avait au fond pas grande importance. Hestia n’était pas vraiment d’humeur à accorder le bénéfice du doute à qui que ce soit, pas après ce que Thalia lui avait fait.

Le sourire du Serpentard n’obtint pas de réponse. Pour autant, Hestia n’était pas fâchée, irritée par son attitude ça oui -qui ne l’aurait pas été ?- mais ça n’allait pas plus loin. Elle était juste fatiguée de tout ça. « Ecoute Carrow, je ne tiens pas à te rabâcher de vieux discours. Mais je t’assure que je ne joue pas, en tout cas, pas en ce moment. Rassurée ? » Lorsque Hestia tourna finalement ses prunelles ambrées vers Zander, celui-ci ne la regardait plus. Elle l’observa un instant, de nouveau déstabilisée. Comment pouvait-il l’agacer une seconde et la troubler la suivante ? Non, ce n’était pas le moment de se laisser avoir par le Serpentard, il savait manier les mots, et la Carrow en avait marre qu’on la manipule. « Tout est un jeu pour toi, Zander, je commence à te connaitre. » Déclara-t-elle sans la moindre animosité avant de détourner le regard. C’était juste une constatation. Elle y croyait dur comme fer, parce qu’elle savait que c’était ainsi qu’il vivait. Combien de fois lui avait-il déclaré qu’il souhaitait simplement profiter de la vie, comme argument pour tenter de l’attirer dans ses bras ? Assez pour que cela marque l’esprit de la verte. « Franchement, il déchire. Ch’est trop bon. T’es sûr que tu veux pas un bout ? » Hestia tourna la tête, dépitée. Voilà le Zander irritant qui revenait au triple galop, décidemment il n’était jamais loin celui-là. Elle se retint à grand peine de se saisir du sandwich pour le balancer directement dans l’eau et être enfin tranquille avec ça. « Ton sandwich il va finir au fond du lac avec toi, si tu continues. » Le prévint-elle avec un bref regard noir. Elle avait peut-être choisi la voie de la prudence en préférant les menaces verbales aux actions directes, mais ça ne l’empêchait pas d’être parfaitement capable de les réaliser si le besoin se faisait sentir. Zander savait bien qu’il ne fallait pas trop la pousser dans ses retranchements. Après, il agissait à ses risques et périls.

Il ne jouait pas, et pourtant il s’amusait grandement de son pique-nique improvisé. Il ne jouait pas, et pourtant il enchainait les provocations pour la faire réagir. Il ne jouait pas, et pourtant il s’amusait de la situation, d’elle et de ses réactions. Vraiment, Zander avait beau affirmer ce qu’il voulait, Hestia avait du mal à s’y retrouver dans toute cette histoire. Et déployer des efforts pour démêler le comportement de son camarade ça n’était pas vraiment à son goût. Alors plutôt que de rester avec des interrogations, autant lui poser directement la question puisqu’il n’était pas décidé à la laisser seule. « Et pourquoi tu fais ça alors, Zander ? » Demanda-t-elle en tournant finalement ses prunelles vers lui, s’efforçant d’oublier le fait qu’il était tranquillement en train de manger alors qu’elle cherchait à se débarrasser d’un objet douloureux toujours camouflé dans son poing. « Qu’est-ce que tu as à y gagner ? Me mettre dans ton lit ? Laisse-moi te dire que c’est franchement mal barré. » Reprit-elle en haussant les sourcils. Autant jouer cartes sur table dès maintenant. Depuis ces instants qu’ils avaient partagés, Hestia lui avait toujours opposé des refus, elle avait compris que s’amuser de la sorte ne restait jamais sans conséquences. Ce n’était surtout pas en un jour tel que celui-ci qu’il allait parvenir à la faire changer d’avis. Autant qu’il en soit conscient dès maintenant. Si c’était là son objectif caché, peut-être qu’en lui affirmant qu’il ne pourrait l’atteindre il finirait par capituler et la laisser en paix. S’il voulait quelque chose d’elle, s’il agissait ainsi simplement pour obtenir ce qu’il voulait en retour, alors il n’était pas mieux que les autres. « C’est toujours la même chose, tout le monde veut toujours quelque chose de moi. La plupart du temps personne ne s’embarrasse à me demander mon avis. Je suis peut-être humaine, mais toi tu es intéressé. » Elle était peut-être injuste, Hestia, Zander n’était pas ainsi. Au fond elle le savait. Mais apprendre que sa propre sœur l’avait manipulé pendant des mois pour obtenir quelque chose d’elle n’avait pas été pour lui redonner foi en l’humanité. Zander en subissait juste les dommages collatéraux.

CODAGE PAR AMATIS


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