Peeves aurait fait moins de dégâts c’était une certitude. La chambre était sans dessus dessous et ça ne faisait qu’empirer de secondes en secondes jusqu’à ce que, je termine sur le dos dans un bazar pas possible et plus rien à retourner dans mes affaires et potentiellement dans les affaires des filles du dortoir. Un seul constat à tirer de tout cela, il avait disparu, non pire, je l’avais perdu. Ce n’était pas un esprit frappeur qui me l’avait emprunté, pas une fille qui aurait des envies de mourir qui me l’avait emprunté – non parce que je le prêterais volontiers mais alors me faire perdre vingt précieuses minutes de ma vie, ça ne passait pas. J’avais cette certitude qu’effectivement je l’avais perdu. Je restais immobile quelques instants, les yeux fermés, oui c’est rare peut être que quelqu’un rentrant dans la chambre aurait pris mon pouls histoire d’être sur que je n’étais pas morte. Je faisais remonter un à un les souvenirs de ces derniers jours à la surface. En sortant de mon entrevue avec Kesabel, j’avais le médaillon, je me souvenais l’avoir touché. Ma dernière journée à la boutique, là je n’avais pas vraiment de souvenirs mais si un médaillon apparaissait subitement dans la boutique, un médaillon tout à fait lambda, sans formule magique dévoilant un trésor, Soledad m’aurait posé des questions tout de même. La possibilité qui restait ? Oh bah c’était l’endroit le plus fun du monde, l’université. Alors qu’on ne se trompe pas, l’université déjà à l’époque où j’étais sur une chaise à écouter, elle n’avait rien de passionnante, mais alors maintenant qu’on pouvait y mourir… ça l’était encore moins. Alors oui je sais ce que tout le monde se dit, c’est ultra dangereux, bla bla bla, moldus dangereux, euh moi aussi j’étais ultra dangereuse, ce n’est pas pour autant que les gens ne s’approchaient de moi… Oui parfaitement, c’était ça mon argumentaire. Bon ça et le fait que j’y tenais à ce médaillon et je n’allais pas le laisser dans des ruines. Alors moldu ou pas, ma décision était prise, j’y allais.

Mon idée première c’était quand même d’y aller un soir de pleine lune, oui c’est ultra sadique d’envoyer un loup bouffer tout ce qui trouve – ça me rappelait d’ailleurs quelqu’un… pourvu que je ne devienne pas comme lui – mais en même temps se débarrasser du Blood Circle pour ensuite être tranquille au petit matin pour récupérer mon bien, ma conscience avait un peu tendance à effacer le bain de sang que ça provoquerait – et que les moldus mériteraient en plus -. Le seul souci c’est que la pleine lune était dans quatorze jours – impossible de l’oublier je l’avais entouré en rouge sur le calendrier… on ne sait jamais que j’oublierais et que oups ah plus d’élèves… oui bon c’était pas drôle… un peu quand même j’avoue – Quatorze jours c’est long, très long il peut se passer tout un tas de choses en quatorze jours, un imbécile pouvait s’emparer du médaillon et je ne le retrouverais jamais. Donc c’était tout de suite qu’il fallait agir – bon en plus je n’étais pas tellement patiente donc attendre un jour de plus.
Est-ce que je pouvais aller seule dans ce guêpier ? Mais carrément que oui, je n’avais pas vraiment besoin d’aide. Est-ce qu’il était plus prudent d’y aller accompagner ? Oui aussi, mais bon, c’était un peu moins drôle, il faudrait être un peu moins fonceuse et un peu plus prudente.  A moins d’y aller avec Poil de Châtaigne, quoi comme compagnon ce chat c’était le pied. Bon c’est que si j’étais en danger, j’avais beau adorer mon animal tricolore, je ne vais pas vous cacher que je doutais un peu de son talent pour repousser les moldus. A qui demander alors ? Qui serait prêt à retourner là-bas sans broncher juste parce que je lui demandais et qui ne flipperait pas à chaque pas ou grincement définitivement pas Elise. La solution me vint tandis que je rangeais à l’aide de ma baguette tout ce que j’avais dérangépour une fois qu’elle range Pandore ! C’est Pandore qui allait m’accompagner, mais c’est sûr qu’elle allait dire oui !

D’ailleurs même si elle avait hésité un chouya, si si ça c’était vu qu’elle hésitait alors que franchement, un peu d’action, ça n’allait pas nous faire de mal. Elle avait finit par dire oui, bon elle aurait dit non j’aurais pas cherché d’autres partenaires j’aurais décidé de me débrouiller toute seule comme une grande. Il fallut donc attendre l’heure, parce que oui, partir en plein jour, autant mettre des cibles sur nos dos et une aura lumineuse autour de nous, un ver luisant humain quoi, histoire qu’on se fasse bien tuer directement. A peine arrivée, voilà qu’elle m’appâtait avec de la bouffe, mais ça se fait pas, ça bien sûr que j’allais dire oui, non sans avoir rappelé. « Comment ça si on s’en sort ? Alors je t’explique, j’ai tiré les cartes oui alors Maxime n’a aucun don pour la voyance, je précise c’est pas prévu qu’on meurt. En plus j’ai un programme hyper chargé pour les prochains mois, pas le temps de mourir. » C’est vrai qu’il fallait du temps pour mourir, c’était chiant, non vraiment pas prévu qu’on meurt « Vas pour le restaurant ! » Ensuite il fallait se tirer discrètement de l’école et là, mais franchement, un jeu d’enfant. Etre un loup garou mais c’était un avantage considérable pour ne pas se faire chopper. Ah j’avais fait le mur une bonne centaine de fois, jamais prise sur le fait, le talent, le talent.

Une fois pas loin des ruines, on s’observait avant d’avancer plus ou moins rapidement. Ah non mais sans elle, j’aurais couru, ça c’est sûr, là je faisais l’effort de rester à sa hauteur. Je regardai cet endroit, n’en gardant pas un meilleur souvenir qu’elle, bon les hallucinations encore ça allait, mais les brûlures derrière, un cauchemar et le pire ça avait été l’autre là, la sorcière qui s’en était prise à Soledad. Son oderu était gravée dans ma mémoire je ne l’oublierais pas de sitôt. Et si je ne lui étais pas encore tombée dessus, c’est juste que je n’avais pas eu le temps. Entre les cours de merde, le travail que j’aimais bien j’avoue et le fait que j’essayais désespérément de mettre la main sur cet idiot de gamin que j’étais sensé chasser à la pleine lune, mais il me fuyait comme la peste, comment voulez vous que je lui vienne en aide quand ce chieur se mettait hors de portée.
Je sortis de mes pensées lorsque Pandore parla et me donna une super idée « Ah, je n’y avais pas pensé. » Oui bah ça va je pensais pas toujours à tout, moi j’avais des réflexes moldus, ça faisait qu’un an que je devais de nouveau me comporter en sorcière, j’avais quelques oublis de temps en temps. Je sortis donc ma baguette, visualisai dans mon esprit le médaillon et prononçai le sort proposé par la sorcière futée. Rien ne se passa, bah forcément vu que le rp vient de commencer, on va pas déjà résoudre l’énigme. Je fis la moue « Il faut croire que je ne te devrais pas un restau uniquement pour t’avoir fait transplané et t’avoir montré à quel point ma prononciation du mot accio est sensationnelle. » Et non, il allait falloir rentrer à l’intérieur.

PandiPanda, elle me semblait un peu stressée tout de même. Ça ne faisait même pas deux minutes qu’on était là et j’avais déjà le droit à faire le radar de présence « Relax, on va gérer ! » Néanmoins, je pouvais comprendre sa demande, moi je n’avais pas besoin de quelqu’un, il me suffisait de me concentrer, d’inspirer un bon coup et hop j’avais l’info. PandiPanda, elle ne pouvait compter que sur moi, je m’exécutai donc « Oui, il y a des gens. Je dirais qu’il y a au moins dix odeurs différentes et plutôt récentes. En revanche, aucune trace de la personne ayant attaquée Soledad. » Et franchement, mais heureusement, notre mission aurait capoté à l’instant où j’aurais senti l’odeur de la moldue, je serais partie comme une balle pour aller la défoncer. Là, j’étais toute concentrée à notre tâche. « En avant ? Ne t’en fais pas, nous sommes que deux, on ne risque rien, on se fie à mon odorat et ça va rouler comme sur des roulettes. » Oui alors beaucoup de responsabilités sur mes épaules mais j’étais sûre de moi. Je pénétrais donc dans le bâtiment abandonné à pas de loup. Je chuchotai « Psssttt, on ne se sépare à aucun moment, même si tu as la trouille. En cas de danger être ensemble sera notre seul avantage. » Je m’arrêtai pour regarder un couloir, désert « Je crois que c’est par là que je suis passée en poursuivant l’autre. » En fait, j’étais sûre de rien, ce soir c’était mal éclaire et on ne va pas se mentir, niveau vision nocturne ce n’était pas trop ça de mon côté. Peut-être que Pandore se souvenait d’un truc qui m’échappait et qu’elle allait pouvoir m’aider.

Un grand sourire pour accompagner les propos de Pandore, qui n’avait visiblement pas envie de me voir morte. Enfin, pas de doute que c’est les morts en règle générale qu’elle voulait éviter, ce qui pouvait se comprendre. Je notais dans un coin de ma tête que je lui devais un restau. Dire qu’il n’y a même pas un mois, je n’aurais même pas pu dire oui, refuser de la bouffe, mais oui bien sûr que c’est un sacrilège mais mon compte en banque lui il ne voulait pas se renflouer tout seul. Ce n’est pas faute de lui dire des mots doux pour qu’il soit clément mais quand c’est non, c’est non. Là, c’était bon, j’allais pouvoir payer ma dette et rapidement parce que c’est fou mais quand il s’agissait de bouffe, je n’aimais pas traîner.

Dire que je n’avais pas planifié mon arrivée en ces lieux et que je n’avais pas trente six mille plans, bah ce n’était pas loin d’être la vérité. Puis à quel moment il fallait un plan pour récupérer un médaillon. C’est vrai après que le accio aurait marché, j’aurais peut-être eu l’air un peu stupide mais ce sont des choses qui arrivent. Après tout, j’aurais toujours pu lui dire que j’avais envie de me balader avec elle au clair de lune… oui bon d’accord ce n’était pas crédible. Déjà parce que ça ne m’était jamais arrivée de dire à quelqu’un salut on se balade au clair de lune ? Puis alors le clair de lune, dans un bâtiment en ruine, ce n’était pas ce qu’on voyait le plus. Une petite dose d’humour pour que l’échec total du accio passe mieux et voilà que je me faisais chambrer par la Gryffondor. Je hochai la tête solennellement « Non mais des fois mes sorts marchent, si ça se trouve, ce jour là tu seras surprise parce que le machin que je devrais attirer à moi viendra du premier coup. C’est quand même pas de ma faute si cette université n’y met pas de la bonne volonté. De toute façon, je n’aimais pas cet endroit… Etre en plein cœur de Londres pour la pleine lune…. Mais c’est la pire idée qui soit. » Je ne précisais pas pourquoi, elle savait très bien de quoi je parlais « Je suis contente d’avoir retrouvé mon école avec ma forêt. C’est beaucoup mieux. »

A la remarque sur le fait que les lions n’avaient peur de rien, j’esquissai un sourire avant de reconnaître « Moi j’ai peur d’une chose, ne pas avoir le battement de cœur de Poil de Châtaigne contre moi quand je m’endors. Est-ce que ça veut dire que je ne suis pas vraiment un lion ? »
Alors que nous avancions vers un couloir un peu sombre, l’éclairage du bout de la baguette de PandiPanda était le bienvenu. A sa remarque sur la faculté de voir dans le noir, alors autant dire la vérité tout de suite et ne pas lui faire croire quoi que ce soit « Je n’y vois sûrement pas mieux que toi. » Après ça faisait tellement longtemps que j’avais quelques avantages liés à la condition lupine, je ne me rendais pas vraiment compte mais je n’avais pas l’impression de mieux voir dans le noir que les humains comme Pandore, on ne peut pas tout avoir. Je n’avais pas la moindre idée de pourquoi mon médaillon ne voulait pas revenir à moi, tout ce que je savais, c’est que je ne voulais pas le laisser ici. Ayant vécue comme une moldue pendant une bonne partie de ma vie que ce soit avant mes dix ans ou après mes 17 ans… la grande majorité quoi, j’avais pu louper quelques détails « Tu penses que j’aurais pu lui insuffler comme une énergie magique parce qu’il me rappelait un passé que je ne voulais surtout pas oublier et qu’il est insensible à toute forme de magie ? Ou alors on ne peut pas faire accio sur des objets non magiques ? » Si j’étais bien sûr d’une chose c’est que ce médaillon ne venait pas du monde sorcier, est ce que c’était lié, ah bah la mystère et boule de gum, si ça se trouve ça avait été dit en cours, mais moi comme les trois quarts du temps, je n’écoutais pas. J’avais très bien pu louper ce détail.

Et puis soyons franche deux secondes étant donné que Pandore avait l’air terrifiée alors qu’il ne s’était encore rien passé, rappelons-le. Essayer des choses rationnelles ça pourrait peut-être l’inviter à respirer un grand coup et se dire que la chose la plus effrayante ne provenait que de son imagination et des scénarios que cette dernière créait, pas de quoi fouetter un lion.
Si j’étais ultra optimiste quant à nos chances de victoires, PandiPanda, elle cassait l’ambiance. Pourquoi elle ne pensait pas à un truc positif du genre ce serait top quand même qu’on avance et qu’on manque de marcher dessus. Non elle, direct le truc auquel elle pensait, c’était que l’endroit était piégé. Je lui lançais un regard avec un mélange de compassion – bah ouai toujours penser au pire ça ne devait pas être marrant tous les jours – et de blasitude – si ce mot n’existe pas encore, c’est juste parce que je l’ai pas soumis au dictionnaire, sinon il y serait – « Tu sais, on s’en est sorti une fois, on a fichu une raclée mémorable à ces gens. » alors pas nous personnellement, moi j’avais pas vraiment réussi à foutre une raclée à miss je fais du mal à Soledad. « Même si c’est piégé, on aura toujours l’effet de surprises. »

Pourtant, il est vrai que moi aussi j’avançais à pas de loup, essayant de renifler du mieux que je pouvais et pas bruyamment sinon c’est dégoutant, l’air ambiant. Puis, étant donné que rien ne brûlait mes narines, que tout avait l’air parfaitement normal, je fis un premier pas dans la salle, puis un second et un troisième avant de chuchoter « C’est bon PandiPanda, tu peux venir. » Sauf qu’à la seconde même où je venais de dire ça, j’eus l’impression, que dis-je, la certitude que quelqu’un venait dans notre direction. Oh flûte, ça n’allait peut-être pas être une balade de santé tout compte fait. Je me précipitais sur Pandore pour la ramener à la sortie de la pièce et la plaquer contre le mur avant de faire de même, bien entendu « Je crois qu’il y a quelqu’un. On lui saute dessus et on le plaque au sol ? »